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Résumé : Les sanctions applicables aux responsables financiers

et bancaires en cas de faute

La responsabilité civile et pénale


Être responsable, c'est assumer les conséquences de ses actes. Le Droit distingue
deux responsabilités : la responsabilité pénale et la responsabilité civile. La responsabilité
pénale a pour but de punir un coupable, alors que la responsabilité civile a pour but de réparer
un dommage subi par une victime. En matière de responsabilité civile, deux cas sont
envisagés :
- Les personnes concernées ont préalablement conclu entre elles un contrat (acte
juridique) ;
- Les personnes n’ont conclu aucun accord préalable, elles sont alors les acteurs d’un
événement (fait juridique).
1. Les dirigeants
La responsabilité patrimoniale des dirigeants des entreprises en difficulté, a pour objet
de réparer les dommages causés à l’entreprise et à ses partenaires, via un mécanisme de
réparation, différent de celui prévu par le droit commun de responsabilité, et qui vise à mettre
à la charge des dirigeants fautifs tout ou partie du passif, ou le cas échéant, de les obliger à
supporter l’intégralité de la dette sociale.
Toutes les personnes choisies régulièrement pour conduire les affaires d’une société,
sont des « dirigeants de droit » ou des « dirigeants légaux » ou encore des « mandataires
sociaux », car elles expriment la volonté de la société, et la représentent. Mais d’autres
personnes assurent parfois la conduite des affaires d’une société sans avoir été régulièrement
choisies pour remplir ce rôle. Ces personnes sont appelées « dirigeants de fait », car elles
s'attribuent des pouvoirs et exercent des fonctions reconnues par la loi et les statuts de la
société aux dirigeants légaux.
La distinction faite entre dirigeant de droit et dirigeant de fait perd de son importance
au niveau de la responsabilité, puisque la loi les met sur le même pied d’égalité.
L’action en extension de redressement ou de liquidation permet de mettre une partie
ou la totalité des dettes de l'entreprise à la charge d'un dirigeant qui a usé du pouvoir de
gestion pour se livrer à des comportements répréhensibles dans son intérêt personnel.
1.1. Les dirigeants de droit : La société anonyme (SA)
- L’identification du dirigeant de droit :
L’identification légale du dirigeant de droit : l’art. 15 de la loi 44.06 relative au
CDVM (actuellement AMMC) défini la notion de dirigeant comme étant : « toutes
personnes qui, à un titre quelconque, participent à la direction ou à la gestion de la
société ou de ses filiales ». Il dresse en outre une liste limitative des dirigeants de droit,
 Les catégories de dirigeants de droit :
L’étude de la notion de dirigeant de droit nous mène à distinguer entre deux catégories
de dirigeants : le dirigeant en fonction, et l’ancien dirigeant.
 Le dirigeant de droit en fonction :
Les dirigeants en fonction sont ceux qui exercent leurs fonctions, soit par mandat
social, soit par un contrat de travail, dont le mandat ou le contrat est en cours.
 Le cas de l’ancien dirigeant :
Le dirigeant de droit peut voir sa responsabilité engagée, même s’il a cessé ses
fonctions soit par démission ou par révocation, avant que la personne morale qu’il dirige soit
déclarée en état de cessation de paiement.
1.2. Les dirigeants de fait
A l’inverse du dirigeant de droit, le dirigeant de fait est celui qui dirige une entreprise
sans être nommé ni par la loi ni par les statuts. En principe, une entreprise doit être dirigée par
les organes prévus par la loi, les statuts et désignés par une décision sociale.
Néanmoins une personne peut parfaitement gérer une entreprise sous le couvert et au
lieu et place du dirigeant de droit appelée dirigeant de fait. Or, ce dernier peut conduire
l’entreprise par une gestion désastreuse à sa défaillance. Dès lors se pose la question de sa
responsabilité et la preuve de cette situation de fait ?
En droit marocain, le dirigeant de fait est "désigné" par l’art 374 de la loi 17-95
relative aux SA comme étant : « …toute personne qui, directement ou par personne
interposée aura, en fait, exercé la direction, l’administration ou la gestion de la société
anonyme … ».

2. La responsabilité civile
2.1. La responsabilité civile contractuelle :
La responsabilité civile est contractuelle lorsqu'une des parties au contrat n'a pas
respecté une de ses obligations. Elle répare le dommage causé par l'inexécution ou la
mauvaise exécution de l'obligation, lorsque l'exécution forcée n'est pas possible ou n'a pas
d'intérêt.

 L’inexécution ou la mauvaise exécution d’un contrat :


Deux cas sont à envisager :
- Celui où il s’agit de l’inexécution, ou de la mauvaise exécution, d’une opération
courante ;
- Celui où l’inexécution ou la mauvaise exécution concerne une opération de crédit.
 Les moyens limitant la responsabilité des banques :
Pour un client, il est toujours tentant, en cas de litige, de chercher à faire condamner
son banquier à verser des dommages et intérêts au titre de la responsabilité contractuelle.
Les établissements bancaires se préservent contre de telles initiatives. Elles incluent
dans les contrats passés avec la clientèle des clauses limitant leur responsabilité.
La forme de ces clauses est loin d’être générale. En effet, la jurisprudence considère
que les clauses limitant la responsabilité d’une banque dans un contrat passé avec un client ne
sont efficaces qu’en cas de faute légère de la banque.
En revanche lorsque le banquier commet une faute lourde dans l’exécution du contrat,
la responsabilité de la banque est reconnue et la clause limitative de responsabilité n’a pas
d’effet.
2.2. La responsabilité civile délictuelle :
La responsabilité juridique délictuelle répare les dommages causés par des faits
juridiques volontaires ou non.
Lorsqu'il s'agit d'un fait juridique volontaire, on parle de délit civil, et l'auteur du
dommage engage sa responsabilité civile délictuelle.
Lorsqu'il s'agit d'un fait juridique involontaire, on parle de quasi-délit civil, et l'auteur
du dommage engage sa responsabilité civile quasi-délictuelle. 
La responsabilité délictuelle des établissements bancaires est engagée de façon
classique.
2.2.1. La responsabilité délictuelle classique :
La responsabilité délictuelle d’une personne est engagée sur le fondement de l’article
77 du DOC. : « Tout fait quelconque de l’homme, qui cause à autrui un dommage, oblige
celui par la faute duquel il est arrivé à le réparer ».
Quant aux conditions de fond de cette responsabilité, elles doivent réunir :
- Un préjudice ;
- Un fait générateur de responsabilité ;
- Un lien de causalité entre le préjudice et le fait générateur.
3. La responsabilité pénale :
Responsabilité pénale : Une personne qui fait un acte interdit par la loi engage sa
responsabilité pénale. Un acte commis par une personne et interdit par la loi s'appelle une
infraction.
On distingue trois catégories d'infraction, dans l'ordre croissant de gravité :
- La contravention ;
- Le délit ;
- Le crime.
Cependant, la responsabilité de la banque n’est pas celle de l’auteur directe des
infractions, c’est plutôt sous l’angle de la complicité que la faute pénale de la banque est
envisagée.
3.1. Le secret professionnel ou bancaire
Dans l’exercice de son activité, le banquier est appelé à connaître et à détenir des
informations sur ses clients. Une bonne part de ces informations est soumise au secret
professionnel. L’article 79 de la loi bancaire dispose : « …toute personne appelée, à un titre
quelconque, à connaître ou à exploiter des informations, est tenus au secret
professionnel pour toutes les affaires dont ils ont à connaître, à quelque titre que ce soit,
dans les termes et sous peine des sanctions prévues à l'article 446 du code pénal ». Le
secret professionnel ne peut être opposé à certaines autorités, à savoir :
- L’autorité judiciaire ;
- L’autorité monétaire (BAM) ;
- L’autorité administrative.

3.2. La Banqueroute et la complicité du banquier


3.2.1. La Banqueroute
La banqueroute est une infraction qui vient apporter des sanctions pénales dans le
cadre des difficultés de l’entreprise. Elle peut être définie comme un délit commis par un
débiteur commerçant (personne physique ou morale) qui se trouve en état de cessation des
paiements à la suite de certains agissements.

Le législateur marocain, dans l’ancien Code de commerce, distinguait


deux cas assimilés de banqueroute, il s’agit de :
- La banqueroute simple : il s’agit d’une banqueroute non intentionnelle ; par
exemple suite aux choses ne marche pas (crise économique ; ou mauvaise gestion
de la part de l’administration ou du dirigeant.
- La banqueroute frauduleuse : il y a détournement en toute connaissance de
cause, c’est-à-dire intentionnellement.
Deux conditions préalables dans le cadre de la banqueroute : Une tenant aux personnes
portant commettre l’infraction et l’autre consistant dans l’ouverture d’une procédure de
redressement de liquidation judiciaire.
3.2.2. La complicité du banquier
Aux termes de l’article 722 alinéa 2 : « Encourent les mêmes peines, les complices
de banqueroute, même s’ils n’ont pas la qualité de dirigeants d’entreprise ».
L’article 722 alinéa 3 de la loi précitée dispose que : « La peine prévue au premier
alinéa est portée au double lorsque le banqueroutier est dirigeant, de droit ou de fait,
d’une société dont les actions sont côtés à la bourse des valeurs.
Pour connaître les conditions de la complicité, il convient de faire application des
articles 128 et 129 du Code pénal.
La complicité suppose, selon ces articles, la réunion de conditions cumulatives :
- L’existence d’un fait principal punissable, c’est-à-dire d’une banqueroute ;
- Un acte de complicité : il s’agit soit d’une aide ou assistance, soit d’une
complicité par instigation ;
- La conscience de l’associé à la commission de l’infraction.
Lorsque ces conditions sont réunies, le complice encourt les mêmes peines que s’il
avait été lui-même auteur principal de l’infraction.
En conséquence, l’infraction de complicité pour banqueroute vise au premier chef les
établissements bancaires.
3. Les conditions de mise en œuvre de la responsabilité :
Pour que la responsabilité soit mise en œuvre, il faut la réunion des trois
éléments:
- Une faute ;
- Un dommage ;
- Un lien de causalité entre la faute et le dommage
4.1. La faute :
4.1.1. La notion de la faute:
La "faute" est l'action volontaire ou non, ou encore l'omission qui porte atteinte au
droit d'autrui en lui causant un dommage. Deux éléments apparaissent dans l'analyse de la
notion de faute: un élément objectif et un élément subjectif.
 L'élément objectif : le fait, illicite :
Suivant les auteurs, la faute est définie comme un fait illicite ou comme la violation
d'une obligation préexistante (législative, règlementaire, coutumière), ou encore comme une
erreur de conduite.
 L'élément subjectif: l'imputabilité :
La responsabilité du fait personnel suppose en principe une faute. Celle-ci implique
un comportement répréhensible ou fait illégitime, lequel doit-être imputable à son auteur.
Cette imputabilité implique une volonté capable. Cette condition pose le problème de la
responsabilité des personnes morales et des personnes privées de discernement.
4.1.2. Les diverses catégories de fautes :
Certaines distinctions doivent être opérées, elles tiennent à l'origine, à la forme ou à la
gravité de la faute.
 Distinction tenant à l'origine de la faute
On distingue dans ce cadre la faute contractuelle de la faute délictuelle ou quasi-
délictuelle. Est une faute contractuelle, l'inexécution ou la mauvaise exécution d'une
obligation résultant d'un contrat valable. Toute autre faute, notamment en dehors de tout
contrat, est délictuelle et donne lieu à l'application des règles de la responsabilité délictuelle.
 Distinction tenant à la forme de la faute
On distingue ainsi la faute de commission de la faute par omission. La première
s'accomplit par un acte positif et ne soulève point de développements particuliers puisqu'elle
engage la responsabilité de son auteur dès l'instant que celui-ci contrevient à une obligation de
ne pas faire, légale ou contractuelle. La deuxième résulte d'une abstention (article 78, al. 3 du
D.O.C). C'est le cas notamment lorsque l'auteur du préjudice se livrant à une activité
particulière, s'abstient de prendre toutes les précautions qui seraient nécessaires pour que cette
activité ne cause pas de dommage à autrui, à titre d’exemple: la responsabilité délictuelle du
fait personnel du banquier peut être engagée lorsque ce dernier manquant à son devoir
d'information cause un dommage aux tiers. Cette responsabilité est beaucoup plus mise en
œuvre lors de l'ouverture d'un compte et en cas d'octroi abusif de crédit.
Par opposition le quasi-délit est le fait de l'homme illicite mais commis sans intention
de nuire, qui cause un dommage à autrui et oblige son auteur à le réparer.
Les manquements au devoir de vigilance sont parfois causes de dommage pour des
tiers. La faute est, pratiquement, toujours imputable à la négligence, à l'incompétence ou le
plus rarement, à la volonté de nuire d'un agent de l'établissement de crédit.
 Distinction tenant à la gravité de la faute
La faute peut être intentionnelle ou non intentionnelle? Il y a faute intentionnelle
lorsque l'auteur du dommage a accompli l'acte illicite avec l'intention de nuire à la victime.
Pour apprécier une telle faute, il faut procéder à une analyse concrète, en recherchant à chaque
fois si telle personne avait ou non la volonté délibérée de nuire à autrui.
La faute non intentionnelle se définit comme une maladresse, une imprudence ou une
négligence
4.2. Le dommage
Le dommage ou préjudice est la première condition de la responsabilité civile. Même
si la faute établie, l’auteur ne verra pas sa responsabilité engagée s’il n’a pas causé de
dommage :
Il existe trois sortes de dommage, le dommage matériel, moral et corporel.
- Le dommage matériel, patrimonial ou pécuniaire constitue l’atteinte au
patrimoine, nous avons d’une part la perte éprouvée et le gain manqué.
- Le dommage moral ou extrapatrimonial se caractérise par l’atteinte portée à des
droits extrapatrimoniaux, c'est-à-dire ne faisant pas partie des biens constitutifs du
patrimoine à titre d’exemple :
 L'atteinte à l'honneur, à la considération par la diffamation ou les injures.
 Atteinte aux sentiments par le décès accidentel d'un être cher.
- Le dommage corporel s’explique par l’atteinte portée à l’intégrité physique de la
personne : blessures, mort… . Les lésions corporelles peuvent entraîner des
préjudices purement matériels : frais médicaux, manque à gagner au titre de
l’incapacité de travail…

4.3. Le lien de causalité entre la faute et dommage


L’exigence d’un rapport de causalité entre le fait générateur (la faute) de responsabilité
imputable au défendeur et le dommage subi par la victime demandeur est une condition qui
n’est pas sanctionnée par les textes. Cependant, il ne peut exister de mise en cause de la
responsabilité sans lien de causalité prouvé. Lorsqu’une cause étrangère au défendeur est
démontrée, celui-ci peut s’exonérer au moins partiellement.
Dans le cadre de la responsabilité, la causalité est un élément fondamental que personne
ne conteste, bien qu’il existe un problème de définition et d’appréciation décente causalité.
La preuve de la causalité
La preuve de la causalité est exigée dans tous les cas de responsabilité civile proprement
dite, responsabilité délictuelle ou contractuelle.
Exonération totale de responsabilité :
 Lorsque la force majeure est la cause unique du dommage, sauf en
matière d’accidents de circulation ;
 Lorsque le fait du tiers présente les caractères de force majeure ;
 Lorsque la faut de la victime présente les caractères de la force majeure.
Exonération partielle de responsabilité :
 Lorsque le dommage est dû partiellement à la force majeure et
partiellement à la faute de l’auteur ;
 Lorsque le fait du tiers ne présente pas les caractères de la force majeure ;
 Lorsque la victime est seulement pour partie à l’origine de son préjudice.

II. Les sanctions applicables aux responsables financiers et


bancaires en cas de fautes
1. Les sanctions disciplinaires
La première des sanctions judiciaires est à l’évidence la sanction civile, c’est à-dire la
condamnation à des dommages-intérêts en raison du non-respect d’une obligation
contractuelle.
2. Les sanctions pénales
Comme déjà prévu dans le cadre de la procédure devant le juge civil, les banques et/ou
leurs dirigeants et préposés peuvent dans certaines circonstances engager leur responsabilité
devant le juge répressif. A l’inverse, il arrive que les banques se portent parties civiles devant
le juge répressif si elles sont victimes d’infractions de la part de leurs clients ou des tiers,
voire de leurs salariés.
Afin de garantir un meilleur respect de la règle de droit, le législateur incrimine
certains comportements en lien avec l’activité bancaire, par des sanctions plus lourdes.
2.1. La déchéance commerciale
Pour de nombreuses infractions pénales de droit commun (escroquerie, vol...), les tribunaux
peuvent prononcer une interdiction d'exercer une profession commerciale ou industrielle, de
diriger, d'administrer, de gérer ou de contrôler à un titre quelconque, directement ou
indirectement, pour son propre compte ou pour le compte d'autrui, une entreprise
commerciale ou industrielle ou une société commerciale, en cas de la déchéance commerciale.
Le Code de commerce prévoit la même disposition pour les personnes physiques condamnées
pour des infractions au droit des sociétés (abus de biens sociaux, distribution de dividendes
fictifs, présentation de comptes infidèles...). Cela signifie qu'une personne condamnée à
une telle interdiction ne pourra ni être entrepreneur individuel ni dirigeant d'une
entreprise commerciale.
2.2. Les principales sanctions pénales prévus par la loi 103-12 sont :

Résumer sur : le redressement et la liquidation judiciaire

I. Le redressement et la liquidation judicaire des entreprises privées :


A. Les procédures de prévention des difficultés des entreprises au Maroc :

L’entreprise en difficulté peut être définie comme celle qui est en état de cessation de
paiement et engagée dans une procédure de redressement judiciaire.
1) La prévention interne (articles 547 et 548 du CC):
Le commissaire aux comptes ou tout associé informent le chef de l’entreprise des faits de
nature à compromettre la continuité de l’exploitation dans un délai de 8 jours de la découverte
des faits par lettre recommandée avec accusé de réception.
Le chef d’entreprise dispose d’un délai de 15 jours à compter de la réception pour parvenir à
un résultat positif.
1) La prévention externe et la conciliation (les articles 550 à 559 du CC) :
Elle s’applique lorsque la continuité de l’exploitation est compromise : les dirigeants peuvent
être convoqués par le président du tribunal afin que soient envisagées les mesures propres à
redresser la situation.
L’objectif étant de permettre au président du tribunal d'user de son pouvoir d’investigation
avant même la tenue de l'entretien avec le dirigeant convoqué pour envisager les mesures
propres à redresser la situation.
Appréciant les difficultés de l’entreprise, le président du tribunal, s’il estime que celles-ci sont
surmontables, nomme un mandataire spécial auquel il assigne une mission et un délai pour
l’accomplir. Il s’agit d’un tiers conciliateur capable de réduire les oppositions éventuelles des
partenaires habituels.
En cas d’ouverture de la procédure de conciliation, le président du tribunal détermine la
mission du conciliateur, dont l’objet est d’aplanir les difficultés financières ou économiques,
en recherchant la conclusion d’un accord avec les créanciers de l’entreprise, et communique à
ce dernier tous les renseignements dont il dispose, sous le contrôle du mandataire nommé par
le Président du Tribunal.
B. La procédure de sauvegarde (les articles 560 à 574 du CC) :

La sauvegarde est présentée comme la nouveauté phare de la réforme. Ouverte à l'initiative du


débiteur, cette procédure "volontaire" peut survenir avant la cessation de paiement.

La procédure de sauvegarde peut être ouverte sur demande d’une entreprise qui, sans être en
cessation de paiement, fait face à des difficultés qu’elle n’est pas en mesure de surmonter et
qui pourraient entraîner dans un proche délai la cessation de paiement.
Le chef d’entreprise doit, sous peine d’irrecevabilité, accompagner sa demande d’un projet de
plan de sauvegarde

Le jugement d'ouverture de la procédure prend effet à partir de sa date. Il est mentionné sans
délai aux registres du commerce local et central.

Dans le délai de huit jours, le jugement est notifié au chef de l’entreprise et au syndic par les
soins du greffier.

Le chef de l'entreprise et les contrôleurs sont consultés sur le rapport prévu à l’article 595 qui
leur est communiqué par le syndic par lettre recommandée avec accusé de réception.

Sur le rapport du syndic et après avoir entendu le chef de l'entreprise et les contrôleurs, le
tribunal décide l’adoption du plan de sauvegarde s’il estime qu’il existe des possibilités
sérieuses pour l’entreprise d’être sauvegardée.

 En cas de conversion de la procédure de sauvegarde en redressement judiciaire,


les créanciers soumis au plan déclarent l'intégralité de leurs créances et sûretés telles qu’elles
y figurent, déduction faite des sommes perçues.
 En cas de liquidation judiciaire, les créanciers soumis au plan déclarent l'intégralité
de leurs créances et sûretés déduction faite des sommes perçues.
Les créanciers dont le droit a pris naissance après le jugement d'ouverture de la procédure de
sauvegarde, déclarent leurs créances.

C. La procédure de redressement et de liquidation judiciaire des entreprises (les


articles 575 à 669 du CC) :
Le redressement judiciaire est destiné à permettre la poursuite de l’activité de l’entreprise, le
maintien de l’emploi et l’apurement du passif grâce à un plan arrêté par un jugement à l’issue
de la période d’observation.

La procédure de redressement ou de liquidation judiciaire sera ouverte sur la base du critère


principal et classique de l’état de cessation de paiements.

La cessation de paiement est établie dès lors que l’entreprise est dans l'impossibilité de faire
face au passif exigible avec son actif disponible, y compris les créances résultant des
engagements pris dans le cadre de l’accord de conciliation (2ème alinéa de l’art.575 CC).

Le tribunal fixe la date de cessation des paiements qui ne peut être antérieure de plus de 18
mois à la date du jugement d’ouverture.

Le tribunal statue sur l’ouverture de la procédure après avoir entendu ou dûment appelé en
chambre du conseil le débiteur.

Si le tribunal ne s’estime pas suffisamment informé pour prendre sa décision, il peut alors
avoir recours à une enquête et même à une expertise.

Si le tribunal constate la cessation des paiements, le tribunal a le choix entre deux procédures :
liquidation judiciaire immédiate ou redressement judiciaire.

Il prononce la liquidation judiciaire si l’entreprise a cessé toute activité ou si le redressement


est manifestement impossible ou la situation est irrémédiablement compromise.

Dans les autres cas, il décide le redressement judiciaire.

Le jugement prendra effet à compter de sa date, étant précisé qu’il est exécutoire de plein
droit.
II. Le redressement et la liquidation judicaire des établissements de crédit au
Maroc :
A. Le contrôle des établissements de crédit :
1) Contrôle par Bank Al-Maghrib (articles 80 à 98 de la loi bancaire 103-12) :
Bank Al-Maghrib est chargée de contrôler le respect, par les établissements de crédit, des
dispositions de la loi bancaire 103-12 et des textes pris pour son application.

Elle vérifie L’adéquation de l’organisation administrative et comptable et du système de


contrôle interne de ces établissements et veille à la qualité de leur situation financière.
Dans ce cadre, Bank Al-Maghrib est habilitée à effectuer, par ses agents ou par toute autre
personne commissionnée à cet effet par le gouverneur, les contrôles sur place et sur
documents des établissements de crédit.

Bank Al-Maghrib communique les résultats des contrôles ainsi que ses recommandations aux
dirigeants de l’établissement concerné et à son organe d’administration ou de surveillance et
peut transmettre les résultats des contrôles aux commissaires aux comptes.

Bank Al-Maghrib publie un rapport annuel sur le contrôle des établissements de crédit ainsi
que sur l’activité et les résultats de ces établissements.
1) Contrôle par les commissaires aux comptes (articles 99 à 107 de la loi bancaire
103-12) :

Les établissements de crédit sont tenus de désigner deux commissaires aux comptes, après
approbation de Bank Al-Maghrib.

Les commissaires aux comptes ont pour mission :

- de contrôler les comptes conformément aux dispositions du titre VI de la loi n° 17-95


relative aux sociétés anonymes;

- de s’assurer du respect des mesures prises en application des dispositions des articles
45, 50 et 51 de la présente loi;

- de vérifier la sincérité des informations destinées au public et leur concordance avec


les comptes.

Les commissaires aux comptes établissent des rapports dans lesquels ils rendent compte de
leur mission.

Ces rapports sont communiqués à Bank Al-Maghrib et aux membres du conseil


d’administration ou de surveillance de l’établissement de crédit concerné selon les modalités
fixées par elle.

B. Les établissements de crédit en difficulté :

Bank Al-Maghrib est chargée de procéder au traitement des difficultés des établissements de
crédit selon un cadre juridique fondé notamment sur les dispositions de la loi n°103-12
relative aux établissements de crédit et organismes assimilés et celles du Code de Commerce.

1) Mesures préventives (solution prudentielle) :


La loi bancaire n°103-12 impose aux banques de préparer des plans de redressement dits de
crise interne. Ces plans décrivent, dans des cas hypothétiques de crise, les options que ces
banques comptent mettre en œuvre pour rétablir leur situation de sorte à limiter l’impact sur le
système financier et sans générer de coût supplémentaire pour l’État et le contribuable.

Bank Al-Maghrib peut, sans faire application de l’injonction et de l’appel aux actionnaires ou
sociétaires, adresser directement un avertissement à l’établissement de crédit à l’effet de se
conformer aux dispositions de la loi relative aux établissements de crédit et organismes
assimilés et des textes pris pour son application, d’améliorer ses méthodes de gestion, de
renforcer sa situation financière ou redresser les anomalies constatées au niveau du système
de contrôle interne.

Le fonds de garantie : L’objectif principal du fonds de garantie des dépôts est de protéger les
intérêts des déposants en cas de faillite bancaire et exceptionnellement de participer au
processus de restructuration d’un établissement de crédit membre se trouvant en difficulté.

La coordination avec les autorités de supervision du système financier en matière de gestion


de crise.

Une convention de gestion des crises financières, est conclue entre le Ministère chargé des
finances, Bank Al-Maghrib et l'Autorité Marocaine du Marché des Capitaux. Cette
convention a pour objet de coordonner les actions entre les autorités financières en cas de
survenance de crise selon les principes suivants :

 Un partage des informations et des analyses entre ses membres de manière rapide,
intégrale et régulière
 Un choix coordonné de la politique la plus appropriée et la moins coûteuse pour les
finances publiques
 L’imputation en priorité des coûts résultant de la résolution de la crise aux actionnaires
et aux dirigeants des établissements défaillants
 La cohérence des mesures prises pour gérer les crises financières en assurant l’égalité
dans le traitement des parties concernées.

 Un comité de crise est institué par la convention susvisée. Il est présidé par le Ministre
chargé des Finances, et composé du Wali de Bank Al-Maghrib, et des présidents de l’autorité
chargée du contrôle des assurances et de la prévoyance sociale et de l’autorité chargée du
contrôle du marché des capitaux. Il a pour mission de coordonner les actions des autorités qui
le composent dans la gestion des crises financières susceptibles de requérir l’intervention
financière de l’Etat.
2) Traitement des difficultés des établissements de crédit :
a. Nomination d’un administrateur provisoire :
La nomination d’un administrateur provisoire intervient:

 Lorsqu’il apparaît que le fonctionnement des organes de délibération ou de


surveillance ou de gestion de l’établissement de crédit ne peut plus être assuré normalement
 Lorsque les mesures envisagées dans le plan de redressement sont jugées insuffisantes
pour assurer la viabilité de l’établissement de crédit
 Lorsque la mise en garde ou l’avertissement sont demeurés sans effet :
L’administrateur provisoire est nommé par le Wali de Bank Al-Maghrib après avis de
la commission de discipline des établissements de crédit
En cas d’urgence et lorsque des circonstances menaçant la stabilité du système
bancaire l’exigent, le Wali de Bank Al-Maghrib, est habilité à nommer directement un
administrateur provisoire sans requérir l’avis de la commission de discipline.
La décision de nomination de l’administrateur provisoire

L’administrateur provisoire est nommé par le wali de Bank AlMaghrib, dans les cas
prévus à l’article 89 ci-dessus .
La décision de nomination de l’administrateur provisoire est notifiée aux membres du
conseil d’administration ou de surveillance de l’établissement de crédit concerné ainsi qu’au
ministre chargé des finance.
b. Instruments juridiques de restructuration des établissements de crédit :

 La loi bancaire définit les instruments de restructuration des établissements de crédit


en difficulté dont disposent l’administrateur provisoire, ou le cas échéant Bank Al-Maghrib. Il
s’agit de :

la cession totale ou partielle à un autre établissement

la cession, à une structure ad hoc agréée de plein droit en qualité d’établissement de


crédit, des actifs de l’établissement, considérés comme compromis

la scission de l’établissement. Les entités issues de la scission peuvent être agréées en


tant qu’établissement de crédit sur autorisation préalable du Wali de Bank Al-Maghrib .
c. Retrait d’agrément et nomination d’un liquidateur :
La liquidation d’un établissement de crédit entraine systématiquement le retrait d’agrément et
s’effectue conformément aux dispositions du Code de Commerce, sauf en ce qui concerne la
nomination du liquidateur et la déclaration des créances qui demeurent régies par la loi
bancaire.

Le liquidateur est nommé par le tribunal sur proposition du Wali de Bank Al-Maghrib et les
déposants sont dispensés de la déclaration de leurs créances.
Le liquidateur est tenu d’adresser à Bank Al-Maghrib un rapport trimestriel sur les opérations
de liquidation.

Résumé : Droit des contrats et son importance en droit bancaire

Partie I : Les contrats de crédits 


Droits des contrats et règlementation bancaire
Les conditions de formation des contrats de crédits au Maroc :
Certaines conditions minimales doivent être réunies pour que l’accord des volontés
prenne place dans l’ordre juridique étatique. Le contrat a un caractère obligatoire qui lui
donne « force de loi ».
a- Les conditions de fond :
 Les règles du droit commun : L’article 2 du DOC énonce que « les éléments nécessaires
pour la validité des obligations qui dérivent d’une déclaration de volonté sont :
 Le consentement
 La capacité de s’obliger
 Un objet certain pouvant former objet d’obligation
 Une cause licite de s’obliger.
 Le consentement : Le consentement comme la liberté de contracter, est une
conséquence du principe de l'autonomie de la volonté ; c'est l'intention de faire
naitre une obligation de donner, de faire ou de ne pas faire .On en conclu donc que
le contrat n'est conclu que lorsque les deux parties, banquier et client, y ont
consenti.
Par ailleurs, suivant le D.O.C, le consentement des deux contractants doit être
exempt de vices :
Dol : On entend par dol des manœuvres frauduleuses
Erreur : L’erreur consiste dans une fausse représentation de la réalité
violence : La violence porte atteinte à la liberté du consentement
 La capacité de s'obliger :En règle générale, toute personne physique ou morale ne
peut passer un acte juridique valable et, donc exercer ses droits, à condition qu'elle
ne soit pas frappée d'une incapacité d'exercice ou d'une incapacité spéciale.
 L'objet :L’objet du contrat constitue l'essence même de l'acte juridique. En matière
bancaire l'objet doit être possible, licite, déterminé et déterminable. On peut citer
par exemple le prix des services rendus par le banquier qui doit être fixé dès la
conclusion du contrat.
 La cause : Le DOC n'a pas donné de définition à la cause, il a, en revanche, exigé
non seulement son existence réelle et effective, mais également son caractère licite
et conforme à l'ordre public et aux bonnes mœurs. La doctrine a par la suite défini
la cause comme étant la raison d'être de la création d'une obligation contractuelle.
 Les règles du droit bancaire : Les règles précontractuelles posées par la pratique
bancaire sont en quelque sorte des dérivés des obligations du banquier.
 La sélection du client De ce fait, le client doit faire l'objet d'une appréciation et
donc d'une sélection « au moyen d'informations diverses et grâce à des
traitements informatisés » par les banques.
 L'information et le conseil préalable :L'information constitue une donnée
essentielle du droit bancaire. L’une des obligations principales du banquier est
celle de l'information et du conseil tout au long de l'usage du crédit accordé.
b- Les conditions de forme
La plupart des contrats bancaires sont des contrats consensuels où les parties sont
liées les unes aux autres par le seul accord de leur volonté
Consensualisme ou Formalisme :
Il s'agit là de savoir comment prouver l'existence de la volonté surtout en cas de
contestation. C’est ainsi que le droit bancaire contemporain et par souci de protection du
consommateur, introduit dans la relation banque-client, certains éléments de formalisme.
L’exigence d'un écrit :
Le formalisme de l'acte exigé maintenant par le législateur consumériste permet de
préserver les intérêts de la partie faible, le consommateur en l'occurrence. C'est ainsi que les
conditions de l'ouverture d'un crédit sont constatées soit dans un contrat à formules
générales, soit dans des actes accessoires.
Les obligations et responsabilités des parties :
1/ Responsabilités et obligations du banquier dispensateur de crédit :
La responsabilité du prêteur, souvent banquier, sera engagée sur le terrain
contractuel, ou délictuel. Ce régime de responsabilité de droit commun s'applique tant pour
les personnes morales, que les personnes physiques, professionnelles ou non.

 La responsabilité lors de l'octroi ou la rupture abusive de crédit : La responsabilité du


banquier distributeur de crédit est généralement appréhendée à travers plusieurs arrêts
jurisprudentiels, ceci est dû à un déficit majeur du droit positif en la matière qui n'a pas
suivi l'évolution connue par les techniques de crédit.
 La responsabilité liée à la rupture de crédit :Le principe général c'est qu'il n'y
a point de droit au crédit. Nul ne peut donc en vertu de ce principe forcer un
banquier à accorder son concours contre son gré. Le refus de crédit ne peut alors
engendrer ni la responsabilité contractuelle ni la responsabilité délictuelle du
banquier.
 La responsabilité pour crédit inconsidéré : En général, le crédit inconsidéré du
banquier va en fait principalement prendre, soit la forme d'une incitation à
l'endettement ou d'une irréflexion. La mise en jeu de cette responsabilité exige
l'existence d'une faute qui a causé un préjudice à autrui et d'un lien de causalité
entre la faute et le préjudice.
 Les principales obligations du banquier lors de l'octroi du crédit :nous allons traiter les
trois principales obligations du banquier dispensateur de crédit à l'égard du client et qui
sont : L'obligation de la mise à la disposition des fond, l'obligation d'information et de
conseil ainsi que celle de mise en garde.
 La mise à disposition des fonds :La première obligation du banquier est le respect de
l'objet de l'engagement qu'il a consenti. En effet, ce dernier doit remettre les fonds
promis au client dès l'acceptation de l'offre préalable. Cependant, dans la pratique, la
banque s'abstient de remettre les fonds qu'après écoulement du délai de rétractation.
 L'Obligation d'information et le devoir de conseil :L'information constitue une
donnée essentielle du droit bancaire. C'est pourquoi, la banque sollicitée aux fins
d'ouvrir un crédit, se trouve obliger d'informer le client sur l'opération, ses
caractéristiques et si besoin de lui donner des conseils appropriés.
 Le devoir de mise en garde : Ce devoir de mise en garde est indissociable avec le
moment de formation du contrat, c'est-à-dire que c'est au moment de cette formation et
avant le consentement de l'emprunteur qu'une mise en garde présente une utilité pour
ce dernier.
Obligations inhérentes à l'emprunteur :
Le contrat de crédit un est un contrat synallagmatique consensuel où la cause de
l'obligation d'un contractant est l'obligation de l'autre, et réciproquement.
L'obligation de payer le prix :Le remboursement du crédit majoré de la rémunération
du banquier est l'objet de l'obligation de l'emprunteur et consiste au paiement selon les
modalités prévues au contrat d'une somme d'argent en contrepartie des fonds qui lui ont été
octroyés et ne peut alors avoir lieu que lorsque tous les fonds ont été versés.
 La mise à la disposition des garanties :L'un des plus gros risques que comporte l'activité
bancaire, est celui de ne pas être payé par son client débiteur. De ce fait, la banque
cherche généralement à atténuer ce risque en demandant à ses clients des garanties ou
sûretés.
 Crédit documentaire et crédit-bail
 Crédit documentaire
1/ Cadre réglementaire
Le Crédit Documentaire est l’opération par laquelle une banque (banque émettrice)
s’engage, à la demande et pour le compte de son client importateur (donneur d’ordre), à régler
à un tiers exportateur (bénéficiaire), dans un délai déterminé, un certain montant contre remise
des documents strictement conformes et cohérents entre eux, justifiant de la valeur et de
l’expédition des marchandises ou des prestations de services.
Le Crédit Documentaire est régi par les Règles et Usances Uniformes (RUU) de la
Chambre de Commerce Internationale, reconnues et appliquées dans le monde entier et dont
la dernière version publiée en décembre 2006 est entrée en vigueur le 1er juillet 2007 (la
publication de référence est actuellement le n° 600).
Cette opération est souvent analysée comme une délégation puisque l’acheteur
considéré comme le déléguant (le donneur d’ordre) va donner l’ordre au banquier (délégué)
de payer le vendeur (délégataire).
Cette opération est tellement importante qu’elle a été codifiée par la CCI : « Règles
et usances relatives au crédit documentaire »
Caractéristiques du crédit documentaires :
A. Les différents types du crédit documentaire : 
 Révocable : la banque de l'acheteur peut se rétracter avant l’expédition des
marchandises. Il y a un risque pour l'exportateur de ne pas être payé. Ce type de crédit
offre peu de garanties pour l’exportateur, c'est pour cette raison qu'il est très peu
utilisé.
 Irrévocable : la banque de l'acheteur ne peut modifier ou annuler son engagement de
paiement qu'avec l'accord de toutes les parties. Ce type de crédit documentaire couvre
les risques commerciaux, mais ne couvre pas les risques du pays ou de la banque.
Avec les RUU 600, le crédit documentaire est automatiquement irrévocable.
 Irrévocable et confirmé: la banque de l'acheteur s'engage à payer au bénéficiaire le
montant que si les documents sont reconnus conformes, même en cas de survenance
d'évènements politiques ou économiques dans le pays émetteur ou de défaut de
paiement de la banque émettrice.
 Irrévocable et notifié: la banque émettrice est engagée. L'exportateur est protégé
contre le risque de non-paiement seulement. Mais le vendeur ne bénéficie pas de
garantie en cas de risque politique, catastrophique ou de non-transfert.
 Revolving: le montant et la durée de ce crédit documentaire sont renouvelés de
manière automatique.
 Transférable : permet de transférer le crédit en faveur d'un ou de plusieurs
bénéficiaires.
B. Différentes formes de réalisation du crédit documentaire :
Il existe différentes formes de réalisation du crédit documentaire :
 Par paiement à vue
Il est réalisable à présentation des documents reconnus conformes.
 Par paiement différé
Le vendeur accorde un délai de paiement à l'acheteur (paiement à terme sans création de
traite). Le paiement intervient à l'échéance du délai fixé.
 Par acceptation
Le schéma est semblable à celui d'un crédoc réalisable par paiement différé, mais avec
création par le bénéficiaire d'un effet de commerce tiré sur la partie requise au crédit
documentaire ((banque notificatrice/confirmatriceou banque émettrice).L'exportateur se voit
retourner un effet accepté, soit par la banquenotificatrice/confirmatrice, soit par la banque
émettrice. L'acceptation vaut garantie de paiement à l'échéance.
 Par négociation
Le crédoc est négociable soit à vue, soit à terme auprès de toute banque dans le pays de
l'exportateur (négociation ouverte), soit auprès d'une seule banque toujours dans le pays de
l'exportateur (négociation restreinte). La banque négociatrice peut escompter les documents
et/ou la traite en faisant l'avance à l'exportateur sous déduction d'agios. Dans le cas de crédit
notifié, cette avance est effectuée sauf bonne fin ; dans le cas de crédit confirmé, la
négociation ferme et définitive est dite sans recours.
Intervenants 
Le donneur d'ordre:
C'est l'acheteur, qui donne les instructions d'ouverture du crédit documentaire.
La banque émettrice:
C'est la banque de l'acheteur (située en général dans le pays de celui-ci), qui procède à
l'ouverture du crédit documentaire.
La banque notificatrice :
C'est la banque correspondante de la banque émettrice (située en général dans le pays du
vendeur), qui avise le bénéficiaire de l'opération de crédit documentaire, sans prendre
d'engagement de paiement vis-à-vis de celui-ci.
Le bénéficiaire :
C'est le vendeur (exportateur), en faveur de qui le crédit documentaire est ouvert.
 La pratique du crédit-bail sur le marché marocain :
Le crédit-bail est règlementé selon le code de commerce parles articles 431, 432 et 433.Et par
l’article 627 du Dahir (9 ramadan 1331) formant Code des obligations et des contrats (B.O. 12
septembre 1913).
1/ Les types du crédit bail sur le Marché marocain
La pratique marocaine du crédit-bail ne recouvre pas l'ensemble des opérations de
leasing exploitées dans les grands pays économiques. En effet le marché marocain offre deux
types de produits :
 Le crédit-bail mobilier
 Le crédit-bail immobilier
a. le crédit-bail mobilier :
Le crédit-bail mobilier met en relation trois parties, à savoir le fournisseur, le bailleur
et le preneur et porte sur tout type de matériel comme les machines, les véhicules
professionnels, le matériel informatique...
Le concept de base de cette opération est assez simple : à la demande d'un intéressé
appelé le preneur, une société de crédit-bail, après étude et agrément de cette demande,
acquiert le matériel auprès du fournisseur désigné par le preneur à qui elle cède l'usage pour
un temps déterminé.
Le fournisseur est librement choisi par le preneur, puis le bailleur achète, selon les
spécifications du preneur, le bien pour le mettre à la disposition de ce dernier dans le cadre du
contrat de crédit-bail.
Le bailleur reste alors propriétaire juridique du bien loué et reçoit des loyers du
preneur pour un montant fixé et pour une durée déterminée et irrévocable.

b. le crédit-bail immobilier :
Tout comme le crédit-bail mobilier, le leasing immobilier met également en relation
trois parties à savoir le crédit bailleur, le fournisseur et le preneur et peut porter sur les
bâtiments et entrepôts, les magasins et centres commerciaux, les hôtels etc... Mais peut à la
différence du crédit-bail mobilier être d'une durée supérieure à 20 ans.

Analyse du cadre législatif du crédit-bail au Maroc :


La propagation croissante à cette opération Crédit-bail a alors poussé le législateur à
mettre en place un dispositif sain et équilibré dans le but de protéger les droits corollaires des
parties au contrat.
C'est dans cette optique que la loi bancaire , le code de commerce et la jurisprudence
ont apportés leur soutien à l'encadrement d'une opération qui a été pendant longtemps régie
que par le droit commun.

a. Apports des lois bancaires :


Jusqu'à la promulgation de la loi bancaire n° 1-93-147 du 6 juillet 1993 relative à
l'exercice de l'activité des établissements de crédit et de leur contrôle, aucun texte législatif ne
régissait le crédit-bail au Maroc.
Cette loi assimile les opérations de crédit-bail à des opérations de crédit et considère
les sociétés de crédit-bail comme des établissements de crédit. Elle institue des conditions
d'exercice de l'activité du crédit-bail, et fixe un cadre institutionnel, un cadre prudentiel et un
cadre de contrôle.
Par la suite, la loi de 1993 a été abrogée et remplacée par la loi bancaire du 14 février
2006 qui a son tour a été abrogée et remplacée par celle du 24 décembre 2014 qui a révisé la
définition du crédit-bail en étendant son champ d'intervention.
Elle précise par la suite que le crédit-bail mobilier peut être destiné à un usage non
professionnel et étend l'activité du crédit-bail aux opérations de location simple et aux
opérations de location de fonds de commerce.
b-  Apports de la loi 15-95 formant code de commerce :
Les articles 431, 432 et 433 de cette loi définissent le régime légal du crédit-bail en
reprenant pratiquement les termes de la loi française du 2 juillet 1966.
Les articles 436 à 440 instituent quant à eux une publicité juridique des opérations de
crédit-bail mobilier.
 les caractères substantiels du crédit-bail .
Le crédit-bail est un contrat de location avec promesse de vente à un prix convenu à
une date fixée et tenant compte des loyers déjà payés et conclu par un établissement de crédit.
Trois critères nous permettent donc d'identifier une opération de crédit-bail mobilier :
 La nature des biens ;
 L'option d'achat ;
 Et enfin le fait que le bailleur ait le statut d'établissement de crédit.
Les conditions dans lesquels ce dit contrat doit être réalisé ainsi que les conditions de
son renouvellement doivent être précisé et ce sous peine de nullité.
 la publicité juridique des contrats de crédit-bail .
En plus de la définition légale, la législation sur le crédit-bail a institué une publicité
juridique des contrats de crédit-bail permettant l'identification des parties et des biens baillés.
Cette condition de publicité varie selon qu'il s'agisse d'un contrat de crédit-bail mobilier ou
immobilier.
C -La jurisprudence marocaine vis-à-vis du crédit-bail .
Dans les débuts du crédit-bail au Maroc, la formule était pratiquement inconnue, au
sein des tribunaux qui assimilaient le crédit-bail tantôt à une location, tantôt a une vente à
tempérament et condamnaient les locataires à honorer les effets impayés correspondant aux
loyers sans prononcer la restitution du matériel.
En effet, les tribunaux jugeaient souvent en se basant sur le droit cambiaire, le droit
de propriété du bailleur était alors controversé et son opposabilité aux tiers n'a pas été
reconnue ce qui avait des conséquences néfastes sur le bailleur qui trouvait du mal à récupérer
son matériel en cas d'inexécution des termes du contrat.
Néanmoins, on arrive à déceler et ce depuis les années 90, une certaine évolution
intéressante dans les décisions des différentes juridictions du royaume.
Analyse de la convention de crédit-bail :
On peut alors dire que la convention de crédit-bail consiste dans l'aménagement
contractuel entre les parties de façon a ce que l'objectif du bailleur est d'amortir et de
rentabiliser le capital investi en toute quiétude et celui du preneur qui est de disposer de toute
la liberté dans le choix et l'usage du bien loué.
b- les conditions générales :
Dans les conditions générales des contrats de toutes les sociétés de crédit-bail on
trouve un ensemble de clauses assurant leur protection contre les risques qui ne sont pas de
leur compétence. Nous allons en exposer les plus usités :
 La propriété matérielle.
 Il est stipulé que le matériel reste la propriété exclusive du bailleur. Le locataire ne
peut ni le céder, ni le donner en gage ni le sous-louer.
 Utilisation et entretien du matériel.
 Pendant toute cette durée, le locataire doit respecter les lois et règlements en vigueur ainsi
que les usages de la profession et doit utiliser le matériel dans les conditions normales en
suivant les indications du fournisseur. Le locataire doit maintenir constamment le matériel en
bon état d'entretien et de fonctionnement et effectuer à ses frais, toute réparation nécessaire
par dérogation aux dispositions de l'article 638de la loi formant code des obligations et
contrats.
 Choix du matériel.
 Le choix du matériel et du fournisseur sont librement décidés par le locataire qui seul assume
la responsabilité de son choix.

 Assurance-responsabilité.
A partir du jour de la livraison du matériel et jusqu'au terme du contrat , le locataire
en sa qualité de gardien détenteur du matériel loué, est seul responsable notamment au sens de
l'article 88 de la loi formant code des obligations et contrats, de tous dommages occasionnés
du fait du matériel loué quelle qu'en soit la cause et de tous dommages frappant le matériel
loué quelle qu'en soit la cause. A ce titre, le locataire s'engage à souscrire une police
d'assurances couvrant sa responsabilité civile illimitée et garantissant le matériel, valeur à
neuf, contre tous risques notamment incendie, vol, inondation, bris, explosion, foudre...

Résumé : Procédure juridique et réglementaire de la formation des


sociétés Cas des Etablissements bancaires ; Cas des sociétés de
financements

I- Procédure juridique et réglementaire de la formation des établissements bancaires :


1. Forme juridique des établissements bancaires :

L’article premier de la loi bancaire 103-12 du 24.12.2014, considère comme établissement de


crédit les personnes morales qui exercent leur activité au Maroc, quels que soient le lieu de
leur siège social, la nationalité des apporteurs de leur capital social ou leur dotation ou celle
de leurs dirigeants et qui effectuent, à titre de profession habituelle une ou plusieurs des
activités suivantes :
• La réception des fonds publics ;
• Les opérations de crédit ;
• La mise à disposition de la clientèle de tous moyens de paiement ou leur gestion
En résumé on peut retenir que l’établissement de crédit doit être une personne morale ce qui
exclut la possibilité pour les personnes physiques d’exercer une activité bancaire. Cette
personne morale ne peut être qu’une société anonyme à capital fixe, et ce conformément à
l’article 35 de la loi bancaire ou de coopérative à capital variable.

Ainsi pour la création d’un établissement de crédit il est nécessaire de passer par ces étapes :

Etape 1 : Certificat Négatif Tout commence par la dénomination de l’entreprise. Le certificat


négatif est indispensable pour l’identification et l’enregistrement de l’entreprise.
Etape 2 : Etablissement des statuts, Un investisseur ne peut créer une société sans statuts. Cet
acte notarié est indispensable pour déterminer les détails techniques de ladite entreprise. Ces
renseignements sont à définir avec le cabinet juridique chargé du dossier de la création.

Etape 3 : Etablissement des bulletins de souscription, l’établissement des bulletins de


souscription ou des actes d’apport (le cas échéant) concerne les sociétés commerciales,
particulièrement les SA.

Etape 4 : Blocage du montant du capital. Ainsi le dépôt doit être effectué dans un délai de 8
jours à compter de la réception des fonds par la société. Une attestation de blocage de capital
libéré doit être délivrée par la banque.

Etape 5 : Dépôt des actes de création et formalité d'enregistrement Le dépôt des actes se fait
au niveau de la Direction Régionale des Impôts représentée au sein du Centre Régional
d’Investissement.

Etape 6 : Inscription a la patente et l’identifiant fiscal.

Etape 7 : Immatriculation au registre de commerce, le dépôt de la demande d’immatriculation


au registre de commerce se fait au niveau du Tribunal de Commerce représenté au sein du
Centre Régional d’Investissement.

Etape 8 : Affiliation à la CNSS, toutes les sociétés commerciales doivent s’affilier à la Caisse
Nationale de la Sécurité Sociale. Cette opération sans frais se fait au niveau de la CNSS
représentée au sein du Centre Régional d’Investissement.

Etape 10 : Publications officielles.

2. Conditions d’exercice et agrément des établissements bancaires

Avant d’exercer son activité au Maroc, toute personne morale considérée comme
établissement de crédit au sens de l’article 1 de la loi, Association de micro-crédit, banque
offshore, établissement de paiement, doit avoir été préalablement agrée par le Wali de Bank
Al Maghrib, après avis du comité des établissement de crédit.

Les demandes d’agrément pour exercer en tant qu’établissement de crédit, soit en qualité de
banque, soit en qualité de société de financement, soit en tant qu’établissement de paiement,
doivent être adressées à Bank
Al Maghrib qui s’assure notamment du respect par la personne morale postulante des
dispositions et des conditions d’exercice prévues par la loi.

Capital social et capitaux propres :

L’article 29 de la loi n° 34-03 dispose que « tout établissement de crédit ayant son siège social
au Maroc doit justifier à son bilan d’un capital minimum effectivement libéré ou lorsqu’il
s’agit d’un établissement public, d’une dotation totalement versée, dont le montant doit être
égal ou moins au capital minimum, tel que fixé pour la catégorie ou la sous-catégorie dont il
relève » .

Les articles 1 et 2 de la circulaire du gouverneur de BANK AL-MAGHRIB n° 20/G/2006 du


30/11/2006 relative au capital minimum des établissements de crédit fixant les modalités
d’application des dispositions de l’article 30 de la loi 34-03, fixant le minimum obligatoire
des fonds propres dont doivent disposer, en capital, ou en dotation versée, les différentes
catégories d’établissements de crédit.

Pour les banques le capital minimum est fixé à 200.000.000 DH. Toutefois, lorsque
l’établissement de crédit agrée en qualité de banque ne recueillie pas de fonds du public, le
capital minimum exigible est 100.000.000 DH

Règles d’honorabilité :

Ces règles s’appliquent aussi bien aux principaux dirigeants, les fondateurs, les membres du
conseil d’administration, conseil de surveillance, aux personnes chargées de contrôler,
d’administrer, de gérer ou de représenter à titre quelconque un établissement de crédit.

Nul ne peut, à un titre quelconque, fonder, diriger, administrer, gérer ou liquider un


établissement de crédit : Article 38 Loi 103-12.

S’il a été condamné irrévocablement pour crimes réprimés par le code pénal, pour infraction à
la législation des changes, ou en vertu de la législation relative à la lutte contre le terrorisme,

S’il a été frappé d'une déchéance commerciale en vertu de la loi 17-95 formant code de
commerce et qu'il n'a pas été réhabilité ;

S’il a fait l’objet d’une condamnation irrévocable en vertu des dispositions de la loi bancaire.

S’il a fait l'objet d'une radiation irrévocable, pour cause disciplinaire, d'une profession
réglementée.
Règles de non cumul des fonctions :

Ces règles sont prévues par le législateur, soucieux d’éviter le conflit d’intérêt et les abus de la
part des dirigeants. Elle s’applique selon l’article 44 de la loi 103-12 au président directeur
général, au directeur général, aux membres du directoire ainsi que toute personne ayant reçu
délégation de pouvoir de direction du président directeur général, du conseil d’administration
ou de surveillance d’un établissement de crédit.

Ces personnes ne peuvent cumuler leur fonction avec des fonctions similaires dans tout autre
entreprise à l’exception de celle qu’elle pouvait exercer au sein :

De société de financement ne recevant pas des fonds du public comme c’est le cas notamment
des sociétés de crédit-bail, filiales de banque.

Les sociétés d’investissements comme par exemple la société nationale d’investissement


(SNI) les sociétés de service contrôlé par l’établissement de crédit concerné et dont l’activité
aurait pu être exercée par celui-ci dans le cadre normal de la gestion, telle que les sociétés
gérant le patrimoine immobilier, lié à l’exploitation de l’établissement de crédit et les sociétés
effectuant de travaux informatiques dans ceux de l’établissement considéré

Qualité des actionnaires :

Le gouvernement d’entreprise peut se définir comme l’ensemble des relations entre la


direction, l’organe délibérant, le conseil d’administration en général, les apporteurs de
capitaux, les actionnaires le plus souvent, et d’autres parties prenantes aux activités de
l’établissement, commissaires aux comptes et auditeurs externes.

Un bon gouvernement d’entreprise est l’une des clés de la réussite de l’établissement. Les
apporteurs de capitaux sont les personnes physiques ou morales qui détiennent une part du
capital social. Ils doivent être tenus régulièrement et suffisamment informés de l’activité, la
situation financière et la gestion de l’établissement, au moyen de rapports réguliers et
circonstanciés.

En cas de refus de l’agrément, peut-on procéder à une voie de recours contre les décisions
administratives prononcées par le gouverneur de Bank Al Maghrib ? La loi bancaire n° 34-03
précise que la décision de la Bank Al Maghrib est définitive et irrévocable.

Le retrait de l’agrément :
Le retrait de l’agrément à un établissement de crédit est prononcé par le gouverneur de Bank
AlMaghrib dans les quatre cas suivants :

▪ Soit à la demande de l’établissement de crédit lui- même. C'est-à-dire que ce dernier ne veut
plus de son agrément ou ne veut plus exercer une activité bancaire.

▪ Ensuite soit lorsque l’établissement de crédit n’a pas fait usage de son agrément dans un
délai de douze mois, à compter de la date de notification de la décision portant agrément ;
n’exerce plus son activité depuis au moins six mois ou ne remplit plus les conditions au vu
desquelles il a été agréé ;

▪ Le retrait d’agrément est aussi prononcer lorsque la situation de l’établissement de crédit est
considérée comme irrémédiablement compromise. C'est-à-dire lorsque ce dernier ne peut plus
être redressé.

▪ Enfin, soit à titre de sanction disciplinaire. Dans ce cas, l’avis de la Commission de


discipline des établissements de crédit est requis.

Tout établissement de crédit dont l’agrément a été retiré entre en liquidation.

Dans le cas des établissements de crédit ayant leur siège à l’étranger, le retrait d’agrément
entraine la liquidation des éléments du bilan et du hors bilan des filiales et des succursales,
aux fins de préserver les intérêts de la clientèle.

La décision de liquidation peut être reportée au terme d’un délai fixé par l’administration de
tutelle. De même l’article 99 de la loi bancaire marocaine n°

II- Procédure juridique et réglementaire de la formation des sociétés de financements :

1. Forme juridique des sociétés de financements :

En considération de l’article 13 de la loi bancaire, les sociétés de financement ne peuvent


effectuer, parmi les activités visées à l’article 1 et 7 précités, que les opérations précisées dans
leur décision d’agrément, ou dans les dispositions législatives et réglementaires qui leur sont
propres.

Aussi, les sociétés de financement ne peuvent, sauf dérogation, recevoir les fonds du public.
Les sociétés de financement sont généralement des filiales de banque. Ces sociétés exercent
généralement, des activités spécialisées se rapportant aux prêts à court et moyen terme :
l’affacturage, le crédit-bail, le crédit immobilier.
La loi distingue 2 catégories de sociétés de financement :

*Les sociétés de financement dont les opérations sont limitées par des dispositions législatives
ou réglementaires propres.

Parmi cette catégorie on peut citer : la Caisse Marocaine des Marchés qui, tout en étant une
société anonyme de droit privé, a été créée par arrêté du Directeur des Finances du 29 août
1950, modifié par arrêté du Ministre des Finances du 12 juin 1964, en vue d'assurer le
financement des entreprises titulaires de marchés administratifs de travaux ou de fournitures

*Les sociétés de financement dont l'activité est précisée dans leur agrément :

Sociétés de crédit-bail mobilier et immobilier ;

Sociétés de crédit à la consommation (automobiles, électroménagers) ;

Sociétés d'affacturage ;

Sociétés de cautionnement et de mobilisation de créances ;

Sociétés de gestion des moyens de paiement ;

Sociétés de crédit immobilier ;

Sociétés de financement sur nantissement de marchandises ;

Sociétés de cautionnement mutuel.

2. Conditions d’exercice et agrément des sociétés de financements :

1. Agrément

En tant qu’établissement de crédit Les sociétés de financement sont soumises à l’agrément


des autorités monétaires pour exercer leur activité.

Procédure de l’octroi d’agrément :

• Les demandes d’agrément doivent être adressés à Bank AL-Maghrib qui s’assure : du
respect des dispositions prévues par la loi notamment en matière d’adéquation des moyens et
de l’honorabilité des fondateurs etc.

• Dans le cadre de l’instruction de la demande, Bank AL-Maghrib est habilitée à


réclamer tous document et renseignement qu’elle juge nécessaire.
• La décision portant agrément ou, le cas échéant, refus dument motivé, est notifié par le
gouverneur de Bank AL-Maghrib dans un délai maximum de 4 mois après la réception du
dernier document.

2. Capital minimum

Les sociétés de financement sont tenues de disposer d’un capital minimum. Ce niveau
minimum, fixé par arrêté du ministre des finances du 6 octobre 1995, a été révisé à la
hausse par circulaire du gouverneur de Bank AL-Maghrib du 30 novembre 2006. Le
capital minimum requis a évolué comme suit par métier :

• Crédit bail: 20 à 50 millions DHs

• Affacturage: 10 à 30 millions DHs

• Cautionnement: 20 à 40 millions DHs

• Crédit immobilier: 20 à 50 millions DHs

• Crédit à la consommation: 5 à 20 millions DHs

Les sociétés de financement ne répondant pas aux exigences de capital minimum requis en
vertu de la circulaire du gouverneur de Bank AL-Maghrib du 30 novembre 2006 disposent
d’un délai de deux années, soit jusqu’à fin 2008, pour s’y conformer. Notons que les sociétés
d’intermédiation en matière de transfert de fonds qui sont appelées à rejoindre l’APSF sont
tenues d’observer un capital minimum fixé à 3 millions de dirhams.

3. Règles prudentielles

• Prévention contre les risques d’une insuffisance de ressources liquides; La prévention


contre les risques d’une insuffisance de ressources liquides s’effectue au moyen du respect
d’un coefficient de liquidité, fixé à 100%. Ce coefficient représente le rapport minimum entre,
d’une part, les éléments d’actif disponibles et réalisables à court terme et, d’autre part, les
exigibilités à vue et à court terme. Il s’agit ainsi pour les sociétés de financement, de
maintenir une proportion de leurs ressources sous forme d’actif liquides en vue de faire face à
leurs engagements à court terme.

• Prévention contre les risques d’insolvabilité ; Pour se prémunir contre les risques
d’insolvabilité, les sociétés de financement observent un coefficient de solvabilité ou rapport
des fonds propres/engagement égal au moins à 8%. Le risque d’une insuffisance des fonds
propres est pondéré par des quotités selon la nature de l’opération, la qualité du débiteur et la
nature des garanties.

• Prévention contre la concentration des crédits sur un seul bénéficiaire. Pour éviter la
concentration des crédits sur un seul bénéficiaire ou un même groupe de clients, les sociétés
de financement respectent un rapport dit coefficient maximum de division des risques fixé à
20%. Ce coefficient s’entend des risques encourus sur un même bénéficiaire sont affectés
d’un taux de pondération selon leur degré lié à la qualité du débiteur et à la nature des
garanties.

4. Norme de contrôle :

Contrôle interne : Les sociétés de financement sont dotées d’un système de contrôle interne,
qui renforce le dispositif prudentiel visant à contenir les risques de liquidité, de solvabilité et
de concentration des crédits.

Contrôle externe : Les sociétés de financement recevant des fonds du publique font procéder,
par des auditeurs externes, à la révision et au contrôle annuels de leur comptabilité afin de
s’assurer que cette dernière reflète fidèlement leur patrimoine, leur situation financière et leur
résultat. Les auditeurs externes vérifient également que l’organisation de l’établissement de
crédit présente les garanties requises usuellement pour préserver le patrimoine et prévenir les
fraudes et les erreurs.

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