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2. La responsabilité civile
2.1. La responsabilité civile contractuelle :
La responsabilité civile est contractuelle lorsqu'une des parties au contrat n'a pas
respecté une de ses obligations. Elle répare le dommage causé par l'inexécution ou la
mauvaise exécution de l'obligation, lorsque l'exécution forcée n'est pas possible ou n'a pas
d'intérêt.
L’entreprise en difficulté peut être définie comme celle qui est en état de cessation de
paiement et engagée dans une procédure de redressement judiciaire.
1) La prévention interne (articles 547 et 548 du CC):
Le commissaire aux comptes ou tout associé informent le chef de l’entreprise des faits de
nature à compromettre la continuité de l’exploitation dans un délai de 8 jours de la découverte
des faits par lettre recommandée avec accusé de réception.
Le chef d’entreprise dispose d’un délai de 15 jours à compter de la réception pour parvenir à
un résultat positif.
1) La prévention externe et la conciliation (les articles 550 à 559 du CC) :
Elle s’applique lorsque la continuité de l’exploitation est compromise : les dirigeants peuvent
être convoqués par le président du tribunal afin que soient envisagées les mesures propres à
redresser la situation.
L’objectif étant de permettre au président du tribunal d'user de son pouvoir d’investigation
avant même la tenue de l'entretien avec le dirigeant convoqué pour envisager les mesures
propres à redresser la situation.
Appréciant les difficultés de l’entreprise, le président du tribunal, s’il estime que celles-ci sont
surmontables, nomme un mandataire spécial auquel il assigne une mission et un délai pour
l’accomplir. Il s’agit d’un tiers conciliateur capable de réduire les oppositions éventuelles des
partenaires habituels.
En cas d’ouverture de la procédure de conciliation, le président du tribunal détermine la
mission du conciliateur, dont l’objet est d’aplanir les difficultés financières ou économiques,
en recherchant la conclusion d’un accord avec les créanciers de l’entreprise, et communique à
ce dernier tous les renseignements dont il dispose, sous le contrôle du mandataire nommé par
le Président du Tribunal.
B. La procédure de sauvegarde (les articles 560 à 574 du CC) :
La procédure de sauvegarde peut être ouverte sur demande d’une entreprise qui, sans être en
cessation de paiement, fait face à des difficultés qu’elle n’est pas en mesure de surmonter et
qui pourraient entraîner dans un proche délai la cessation de paiement.
Le chef d’entreprise doit, sous peine d’irrecevabilité, accompagner sa demande d’un projet de
plan de sauvegarde
Le jugement d'ouverture de la procédure prend effet à partir de sa date. Il est mentionné sans
délai aux registres du commerce local et central.
Dans le délai de huit jours, le jugement est notifié au chef de l’entreprise et au syndic par les
soins du greffier.
Le chef de l'entreprise et les contrôleurs sont consultés sur le rapport prévu à l’article 595 qui
leur est communiqué par le syndic par lettre recommandée avec accusé de réception.
Sur le rapport du syndic et après avoir entendu le chef de l'entreprise et les contrôleurs, le
tribunal décide l’adoption du plan de sauvegarde s’il estime qu’il existe des possibilités
sérieuses pour l’entreprise d’être sauvegardée.
La cessation de paiement est établie dès lors que l’entreprise est dans l'impossibilité de faire
face au passif exigible avec son actif disponible, y compris les créances résultant des
engagements pris dans le cadre de l’accord de conciliation (2ème alinéa de l’art.575 CC).
Le tribunal fixe la date de cessation des paiements qui ne peut être antérieure de plus de 18
mois à la date du jugement d’ouverture.
Le tribunal statue sur l’ouverture de la procédure après avoir entendu ou dûment appelé en
chambre du conseil le débiteur.
Si le tribunal ne s’estime pas suffisamment informé pour prendre sa décision, il peut alors
avoir recours à une enquête et même à une expertise.
Si le tribunal constate la cessation des paiements, le tribunal a le choix entre deux procédures :
liquidation judiciaire immédiate ou redressement judiciaire.
Le jugement prendra effet à compter de sa date, étant précisé qu’il est exécutoire de plein
droit.
II. Le redressement et la liquidation judicaire des établissements de crédit au
Maroc :
A. Le contrôle des établissements de crédit :
1) Contrôle par Bank Al-Maghrib (articles 80 à 98 de la loi bancaire 103-12) :
Bank Al-Maghrib est chargée de contrôler le respect, par les établissements de crédit, des
dispositions de la loi bancaire 103-12 et des textes pris pour son application.
Bank Al-Maghrib communique les résultats des contrôles ainsi que ses recommandations aux
dirigeants de l’établissement concerné et à son organe d’administration ou de surveillance et
peut transmettre les résultats des contrôles aux commissaires aux comptes.
Bank Al-Maghrib publie un rapport annuel sur le contrôle des établissements de crédit ainsi
que sur l’activité et les résultats de ces établissements.
1) Contrôle par les commissaires aux comptes (articles 99 à 107 de la loi bancaire
103-12) :
Les établissements de crédit sont tenus de désigner deux commissaires aux comptes, après
approbation de Bank Al-Maghrib.
- de s’assurer du respect des mesures prises en application des dispositions des articles
45, 50 et 51 de la présente loi;
Les commissaires aux comptes établissent des rapports dans lesquels ils rendent compte de
leur mission.
Bank Al-Maghrib est chargée de procéder au traitement des difficultés des établissements de
crédit selon un cadre juridique fondé notamment sur les dispositions de la loi n°103-12
relative aux établissements de crédit et organismes assimilés et celles du Code de Commerce.
Bank Al-Maghrib peut, sans faire application de l’injonction et de l’appel aux actionnaires ou
sociétaires, adresser directement un avertissement à l’établissement de crédit à l’effet de se
conformer aux dispositions de la loi relative aux établissements de crédit et organismes
assimilés et des textes pris pour son application, d’améliorer ses méthodes de gestion, de
renforcer sa situation financière ou redresser les anomalies constatées au niveau du système
de contrôle interne.
Le fonds de garantie : L’objectif principal du fonds de garantie des dépôts est de protéger les
intérêts des déposants en cas de faillite bancaire et exceptionnellement de participer au
processus de restructuration d’un établissement de crédit membre se trouvant en difficulté.
Une convention de gestion des crises financières, est conclue entre le Ministère chargé des
finances, Bank Al-Maghrib et l'Autorité Marocaine du Marché des Capitaux. Cette
convention a pour objet de coordonner les actions entre les autorités financières en cas de
survenance de crise selon les principes suivants :
Un partage des informations et des analyses entre ses membres de manière rapide,
intégrale et régulière
Un choix coordonné de la politique la plus appropriée et la moins coûteuse pour les
finances publiques
L’imputation en priorité des coûts résultant de la résolution de la crise aux actionnaires
et aux dirigeants des établissements défaillants
La cohérence des mesures prises pour gérer les crises financières en assurant l’égalité
dans le traitement des parties concernées.
Un comité de crise est institué par la convention susvisée. Il est présidé par le Ministre
chargé des Finances, et composé du Wali de Bank Al-Maghrib, et des présidents de l’autorité
chargée du contrôle des assurances et de la prévoyance sociale et de l’autorité chargée du
contrôle du marché des capitaux. Il a pour mission de coordonner les actions des autorités qui
le composent dans la gestion des crises financières susceptibles de requérir l’intervention
financière de l’Etat.
2) Traitement des difficultés des établissements de crédit :
a. Nomination d’un administrateur provisoire :
La nomination d’un administrateur provisoire intervient:
L’administrateur provisoire est nommé par le wali de Bank AlMaghrib, dans les cas
prévus à l’article 89 ci-dessus .
La décision de nomination de l’administrateur provisoire est notifiée aux membres du
conseil d’administration ou de surveillance de l’établissement de crédit concerné ainsi qu’au
ministre chargé des finance.
b. Instruments juridiques de restructuration des établissements de crédit :
Le liquidateur est nommé par le tribunal sur proposition du Wali de Bank Al-Maghrib et les
déposants sont dispensés de la déclaration de leurs créances.
Le liquidateur est tenu d’adresser à Bank Al-Maghrib un rapport trimestriel sur les opérations
de liquidation.
b. le crédit-bail immobilier :
Tout comme le crédit-bail mobilier, le leasing immobilier met également en relation
trois parties à savoir le crédit bailleur, le fournisseur et le preneur et peut porter sur les
bâtiments et entrepôts, les magasins et centres commerciaux, les hôtels etc... Mais peut à la
différence du crédit-bail mobilier être d'une durée supérieure à 20 ans.
Assurance-responsabilité.
A partir du jour de la livraison du matériel et jusqu'au terme du contrat , le locataire
en sa qualité de gardien détenteur du matériel loué, est seul responsable notamment au sens de
l'article 88 de la loi formant code des obligations et contrats, de tous dommages occasionnés
du fait du matériel loué quelle qu'en soit la cause et de tous dommages frappant le matériel
loué quelle qu'en soit la cause. A ce titre, le locataire s'engage à souscrire une police
d'assurances couvrant sa responsabilité civile illimitée et garantissant le matériel, valeur à
neuf, contre tous risques notamment incendie, vol, inondation, bris, explosion, foudre...
Ainsi pour la création d’un établissement de crédit il est nécessaire de passer par ces étapes :
Etape 4 : Blocage du montant du capital. Ainsi le dépôt doit être effectué dans un délai de 8
jours à compter de la réception des fonds par la société. Une attestation de blocage de capital
libéré doit être délivrée par la banque.
Etape 5 : Dépôt des actes de création et formalité d'enregistrement Le dépôt des actes se fait
au niveau de la Direction Régionale des Impôts représentée au sein du Centre Régional
d’Investissement.
Etape 8 : Affiliation à la CNSS, toutes les sociétés commerciales doivent s’affilier à la Caisse
Nationale de la Sécurité Sociale. Cette opération sans frais se fait au niveau de la CNSS
représentée au sein du Centre Régional d’Investissement.
Avant d’exercer son activité au Maroc, toute personne morale considérée comme
établissement de crédit au sens de l’article 1 de la loi, Association de micro-crédit, banque
offshore, établissement de paiement, doit avoir été préalablement agrée par le Wali de Bank
Al Maghrib, après avis du comité des établissement de crédit.
Les demandes d’agrément pour exercer en tant qu’établissement de crédit, soit en qualité de
banque, soit en qualité de société de financement, soit en tant qu’établissement de paiement,
doivent être adressées à Bank
Al Maghrib qui s’assure notamment du respect par la personne morale postulante des
dispositions et des conditions d’exercice prévues par la loi.
L’article 29 de la loi n° 34-03 dispose que « tout établissement de crédit ayant son siège social
au Maroc doit justifier à son bilan d’un capital minimum effectivement libéré ou lorsqu’il
s’agit d’un établissement public, d’une dotation totalement versée, dont le montant doit être
égal ou moins au capital minimum, tel que fixé pour la catégorie ou la sous-catégorie dont il
relève » .
Pour les banques le capital minimum est fixé à 200.000.000 DH. Toutefois, lorsque
l’établissement de crédit agrée en qualité de banque ne recueillie pas de fonds du public, le
capital minimum exigible est 100.000.000 DH
Règles d’honorabilité :
Ces règles s’appliquent aussi bien aux principaux dirigeants, les fondateurs, les membres du
conseil d’administration, conseil de surveillance, aux personnes chargées de contrôler,
d’administrer, de gérer ou de représenter à titre quelconque un établissement de crédit.
S’il a été condamné irrévocablement pour crimes réprimés par le code pénal, pour infraction à
la législation des changes, ou en vertu de la législation relative à la lutte contre le terrorisme,
S’il a été frappé d'une déchéance commerciale en vertu de la loi 17-95 formant code de
commerce et qu'il n'a pas été réhabilité ;
S’il a fait l’objet d’une condamnation irrévocable en vertu des dispositions de la loi bancaire.
S’il a fait l'objet d'une radiation irrévocable, pour cause disciplinaire, d'une profession
réglementée.
Règles de non cumul des fonctions :
Ces règles sont prévues par le législateur, soucieux d’éviter le conflit d’intérêt et les abus de la
part des dirigeants. Elle s’applique selon l’article 44 de la loi 103-12 au président directeur
général, au directeur général, aux membres du directoire ainsi que toute personne ayant reçu
délégation de pouvoir de direction du président directeur général, du conseil d’administration
ou de surveillance d’un établissement de crédit.
Ces personnes ne peuvent cumuler leur fonction avec des fonctions similaires dans tout autre
entreprise à l’exception de celle qu’elle pouvait exercer au sein :
De société de financement ne recevant pas des fonds du public comme c’est le cas notamment
des sociétés de crédit-bail, filiales de banque.
Un bon gouvernement d’entreprise est l’une des clés de la réussite de l’établissement. Les
apporteurs de capitaux sont les personnes physiques ou morales qui détiennent une part du
capital social. Ils doivent être tenus régulièrement et suffisamment informés de l’activité, la
situation financière et la gestion de l’établissement, au moyen de rapports réguliers et
circonstanciés.
En cas de refus de l’agrément, peut-on procéder à une voie de recours contre les décisions
administratives prononcées par le gouverneur de Bank Al Maghrib ? La loi bancaire n° 34-03
précise que la décision de la Bank Al Maghrib est définitive et irrévocable.
Le retrait de l’agrément :
Le retrait de l’agrément à un établissement de crédit est prononcé par le gouverneur de Bank
AlMaghrib dans les quatre cas suivants :
▪ Soit à la demande de l’établissement de crédit lui- même. C'est-à-dire que ce dernier ne veut
plus de son agrément ou ne veut plus exercer une activité bancaire.
▪ Ensuite soit lorsque l’établissement de crédit n’a pas fait usage de son agrément dans un
délai de douze mois, à compter de la date de notification de la décision portant agrément ;
n’exerce plus son activité depuis au moins six mois ou ne remplit plus les conditions au vu
desquelles il a été agréé ;
▪ Le retrait d’agrément est aussi prononcer lorsque la situation de l’établissement de crédit est
considérée comme irrémédiablement compromise. C'est-à-dire lorsque ce dernier ne peut plus
être redressé.
Dans le cas des établissements de crédit ayant leur siège à l’étranger, le retrait d’agrément
entraine la liquidation des éléments du bilan et du hors bilan des filiales et des succursales,
aux fins de préserver les intérêts de la clientèle.
La décision de liquidation peut être reportée au terme d’un délai fixé par l’administration de
tutelle. De même l’article 99 de la loi bancaire marocaine n°
Aussi, les sociétés de financement ne peuvent, sauf dérogation, recevoir les fonds du public.
Les sociétés de financement sont généralement des filiales de banque. Ces sociétés exercent
généralement, des activités spécialisées se rapportant aux prêts à court et moyen terme :
l’affacturage, le crédit-bail, le crédit immobilier.
La loi distingue 2 catégories de sociétés de financement :
*Les sociétés de financement dont les opérations sont limitées par des dispositions législatives
ou réglementaires propres.
Parmi cette catégorie on peut citer : la Caisse Marocaine des Marchés qui, tout en étant une
société anonyme de droit privé, a été créée par arrêté du Directeur des Finances du 29 août
1950, modifié par arrêté du Ministre des Finances du 12 juin 1964, en vue d'assurer le
financement des entreprises titulaires de marchés administratifs de travaux ou de fournitures
*Les sociétés de financement dont l'activité est précisée dans leur agrément :
Sociétés d'affacturage ;
1. Agrément
• Les demandes d’agrément doivent être adressés à Bank AL-Maghrib qui s’assure : du
respect des dispositions prévues par la loi notamment en matière d’adéquation des moyens et
de l’honorabilité des fondateurs etc.
2. Capital minimum
Les sociétés de financement sont tenues de disposer d’un capital minimum. Ce niveau
minimum, fixé par arrêté du ministre des finances du 6 octobre 1995, a été révisé à la
hausse par circulaire du gouverneur de Bank AL-Maghrib du 30 novembre 2006. Le
capital minimum requis a évolué comme suit par métier :
Les sociétés de financement ne répondant pas aux exigences de capital minimum requis en
vertu de la circulaire du gouverneur de Bank AL-Maghrib du 30 novembre 2006 disposent
d’un délai de deux années, soit jusqu’à fin 2008, pour s’y conformer. Notons que les sociétés
d’intermédiation en matière de transfert de fonds qui sont appelées à rejoindre l’APSF sont
tenues d’observer un capital minimum fixé à 3 millions de dirhams.
3. Règles prudentielles
• Prévention contre les risques d’insolvabilité ; Pour se prémunir contre les risques
d’insolvabilité, les sociétés de financement observent un coefficient de solvabilité ou rapport
des fonds propres/engagement égal au moins à 8%. Le risque d’une insuffisance des fonds
propres est pondéré par des quotités selon la nature de l’opération, la qualité du débiteur et la
nature des garanties.
• Prévention contre la concentration des crédits sur un seul bénéficiaire. Pour éviter la
concentration des crédits sur un seul bénéficiaire ou un même groupe de clients, les sociétés
de financement respectent un rapport dit coefficient maximum de division des risques fixé à
20%. Ce coefficient s’entend des risques encourus sur un même bénéficiaire sont affectés
d’un taux de pondération selon leur degré lié à la qualité du débiteur et à la nature des
garanties.
4. Norme de contrôle :
Contrôle interne : Les sociétés de financement sont dotées d’un système de contrôle interne,
qui renforce le dispositif prudentiel visant à contenir les risques de liquidité, de solvabilité et
de concentration des crédits.
Contrôle externe : Les sociétés de financement recevant des fonds du publique font procéder,
par des auditeurs externes, à la révision et au contrôle annuels de leur comptabilité afin de
s’assurer que cette dernière reflète fidèlement leur patrimoine, leur situation financière et leur
résultat. Les auditeurs externes vérifient également que l’organisation de l’établissement de
crédit présente les garanties requises usuellement pour préserver le patrimoine et prévenir les
fraudes et les erreurs.