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Peuplement du Gabon

Plus tard, les Mpongwes (des Bantous), s'installent entre le xie siècle et le xviiie siècle dans la zone de
l'actuelle province de l'Estuaire13,14. Le peuplement du Gabon se poursuit jusqu'au xvie siècle tant
par le nord via la vallée de l'Ivindo (Mitsogos, Okandés, Bakotas…) que par le sud (Échiras, Punus,
Balumbus, Nzebi, Adoumas…) Les Fangs, eux aussi bantous15, s'installent progressivement jusque
dans le courant du xixe siècle16.

Arrivée des Européens

Le peuplement du Gabon se constitue donc par vagues successives d'immigration, jusqu'au xixe
siècle, de Pygmées puis plus massivement de Bantous, de nos jours majoritaires. C'est lors de ce
processus qu'accostent, au xve siècle, les premiers Européens, des Portugais. Le nom du Gabon lui
vient de ces premiers colons ; Gabão en portugais signifie « caban », en rapport avec la forme de
l'Estuaire qui borde les côtes de Libreville. D'après le dictionnaire de l'origine des noms et surnoms
des pays africains d'Arol Ketchiemen17, il est cependant fort probable que le nom « Gabon » ait été
emprunté aux populations africaines locales.

Les Portugais, suivis des Hollandais, se livrent à la traite négrière, commerçant avec les chefs côtiers
et notamment les Mpongwes, établis dans l'estuaire du Komos et les Orungus, implantés dans le
delta de l'Ogooué. Les esclaves sont d'abord destinés aux plantations de Sao Tomé avant que ne se
développe le commerce avec l'Amérique. Le commerce concerne aussi le caoutchouc, le bois,
l'ivoire… Durant cette période, qui s'étend jusqu'au xixe siècle, les Européens ne cherchent pas à
pénétrer le pays ; ils établissent des implantations et des fortins dans la zone littorale et les relations
avec l'intérieur du pays passent par les peuples côtiers18,19.

Colonisation française

La France occupe le Gabon progressivement à partir du milieu du xixe siècle, après un traité signé
avec le « roi Denis », en 1839. Les explorateurs commencent à pénétrer l'hinterland (tels le Franco-
Américain Paul Belloni Du Chaillu, qui donnera son nom au massif du Chaillu, ou Pierre Savorgnan de
Brazza qui remonte le cours de l'Ogooué en 1874, puis 1876-1878 et 1879-1882).

En 1886, le Gabon devient une colonie qui, dès 1888, est fusionnée avec celle du Congo sous le nom
de Gabon-Congo puis, en 1898, de Congo français20. En 1904, à la suite d'un décret du 29 décembre
190321, le Gabon redevient une colonie distincte, le reste du Congo français formant les deux
colonies du Moyen-Congo et d'Oubangui-Chari et le territoire militaire du Tchad20. En 1910, les
colonies du Gabon et du Congo sont intégrées dans l'Afrique-Équatoriale française20.

En 1940, le Gabon est d'abord tenu par des forces vichystes, mais après la brève campagne du
Gabon, il passe, avec l'AEF, dans le camp de la France libre. Ses dirigeants coloniaux sont alors
internés22.
En 1946, le Gabon devient un territoire d'outre-mer20.

En octobre 1958, la Communauté française étant nouvellement créée, le Conseil de gouvernement


du Gabon, s'appuyant sur l'article 76 de la nouvelle Constitution de la Ve République (version de
1958), demande la transformation du Gabon en département français. Léon Mba, président de ce
Conseil, charge Louis Sanmarco, administrateur colonial, de présenter la demande auprès du
gouvernement métropolitain. Sanmarco reçoit une fin de non recevoir, le général de Gaulle n'y étant
pas favorable, au grand dam de Léon Mba23,24.

Indépendance

Le 17 août 1960, comme la grande majorité des colonies françaises d'Afrique subsaharienne, le
Gabon accède à l'indépendance. Indépendance contraire au souhait de son Premier ministre Léon
Mba, qui avait demandé à ce qu'il devienne un département français d'outremer25 ; ce dernier en
devient le premier président1. Il sera soutenu par la France qui assurera même militairement son
maintien au pouvoir (intervention de l'armée française en 1964 à son profit)26, cela jusqu'à son
décès en 1967 où il est remplacé par son directeur de cabinet, Albert-Bernard Bongo, appelé par la
suite « Omar Bongo Ondimba ».

Le président Bongo instaure le monopartisme avec la création du Parti démocratique gabonais.


L'exploitation des richesses naturelles du pays (bois, minerais et surtout pétrole) assure une relative
prospérité au Gabon ; le président Bongo devient un chef d'État très courtisé, notamment par la
France qui en fait un de ses alliés africains les plus sûrs. En échange du soutien de l’Élysée, qui peut
intervenir pour le destituer, Bongo consent à mettre à disposition de la France une partie des
richesses du Gabon et en particulier son pétrole et son uranium, ressources stratégiques. Sur les
questions de politique internationale, le Gabon s'aligne sur Paris27.

Le président Omar Bongo Odimba en 2004.

Le président Ali Bongo Ondimba en 2010.

En 1968, Omar Bongo, toujours sous l'influence de Jacques Foccart, est contraint par la France de
reconnaître la pseudo-indépendance du Biafra (sud-est du Nigeria). Il doit même accepter que
l'aéroport de Libreville serve de plaque tournante aux livraisons d'armes opérées en faveur du
colonel Ojukwu (le dirigeant sécessionniste du Biafra). Ce sera aussi depuis le Gabon que les
mercenaires de Bob Denard tenteront de déstabiliser le régime marxiste-léniniste du Bénin28.

À la fin des années 1980, la chute du cours du pétrole plonge le Gabon dans une grave crise
économique, incitant la population à multiplier les revendications sociales et politiques29.
Une conférence nationale se tient en mars-avril 1990. À l'issue de celle-ci, et de manifestations,
d'importantes réformes politiques sont adoptées, dont la création d'un sénat national, la
décentralisation des finances, la liberté de rassemblement et de la presse, l'abolition du visa de sortie
obligatoire et le multipartisme. Les premières élections législatives multipartites en presque trente
ans ont lieu en septembre-octobre 199030,31.

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