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Un large éventail de poètes élisabéthains écrivit des chansons, tels que Nicholas
Grimald, Thomas Nashe et Robert Southwell. Il existe également un grand nombre de chansons
anonymes de l'époque. Le plus grand de tous les auteurs-compositeurs fut peut-être Thomas
Campion. Campion est également remarquable en raison de ses expériences sur la métrique,
basées sur le comptage des syllabes plutôt que sur les accents toniques. Ces métriques
quantitatives étaient basés sur des modèles classiques et devraient être considérés comme
s'inscrivant dans le mouvement de redécouverte des méthodes artistiques grecques et romaines
de la Renaissance.
Les chansons étaient généralement imprimées dans des miscellanées ou des anthologies telles
comme Songs and Sonnets de Richard Tottel (1557), ou dans des recueils de chansons qui
comprenaient de la musique imprimée pour en permettre l'exécution. Ces performances faisaient
partie intégrante des divertissements publics et privés. À la fin du XVIe siècle, une nouvelle
génération de compositeurs, dont John Dowland, William Byrd, Orlando Gibbons, Thomas
Weelkes et Thomas Morley aidèrent à amener la chanson élisabéthaine à un niveau musical
extrêmement élevé.
Les poèmes et pièces de théâtre élisabéthains étaient souvent écrits en mètres iambiques, basés
sur un pied métrique de deux syllabes, l'une non accentuée et l'autre accentuée. Cependant, de
nombreuses expérimentations métriques eurent lieu au cours de la période, et beaucoup de
chansons, en particulier, s'écartèrent largement de la norme iambique.
La poésie courtoise[modifier | modifier le code]

Edmund Spenser

Avec la consolidation du pouvoir d'Elizabeth, une véritable cour ouverte à la poésie et aux arts en
général émergea. Cela favorisa l'émergence d'une poésie imprégnée d'une version idéalisée du
monde courtois.
Les meilleurs exemples en sont La Reine des fées de Edmund Spenser, qui est effectivement
une longue louange de la reine, et Arcadia de Philip Sidney. Cette tendance courtoise se
retrouve également dans The Shepheardes Calender de Spenser. Ce poème marque
l'introduction dans un contexte anglais de la classique poésie pastorale, un mode de poésie qui
suppose un public aristocratique ainsi qu'une certaine attitude envers la terre et les paysans. Les
explorations de l'amour trouvées dans les sonnets de William Shakespeare et la poésie
de Walter Raleigh et d'autres impliquent également un public courtois.
Le classicisme[modifier | modifier le code]
L'Enéide de Virgile, les expériences métriques de Thomas Campion, le Shepheardes
Calender de Spenser et des pièces comme Antoine et Cléopâtre de Shakespeare sont tous des
exemples de l'influence du classicisme sur la poésie élisabéthaine. Il était courant pour les
poètes de l'époque de s'inspirer de la mythologie classique ; Vénus et Adonis de Shakespeare
et Héro et Léandre de Christopher Marlowe sont des exemples de ce genre de travail.
Les traductions de la poésie classique se répandirent également, avec en particulier les versions
des Métamorphoses d'Ovide par Arthur Golding (1565-67) et George Sandys (1626), et les
traductions par Chapman de l'Iliade (1611) et de l'Odyssée (vers 1615) de Homère.

La poésie jacobéenne et caroline: 1603–1660[modifier | modifier le code]


La poésie anglaise de la Renaissance postérieure à la poésie élisabéthaine peut être classée en
trois genres:

 les poètes métaphysiques,
 les poètes cavaliers (en),
 l'école de Spenser.
Cependant, les frontières entre ces trois groupes ne pas toujours claires et un poète individuel
pouvait s'inscrire dans plus d'un genre.
Shakespeare popularisa également le sonnet anglais, qui apporta des changements significatifs
au modèle de Pétrarque. Une collection de 154 sonnets de Shakespeare, traitant de thèmes tels
que le passage du temps, l'amour, la beauté et la mortalité, fut publiée pour la première fois dans
un in-quarto de 1609.
John Milton (1608–74) est considéré comme l'un des plus grands poètes anglais et a écrit à une
époque de troubles religieux et de bouleversements politiques. Il est généralement considéré
comme le dernier poète majeur de la Renaissance anglaise, bien que ses poèmes épiques les
plus célèbres aient été écrits pendant la période de restauration, comme Le Paradis
perdu (1667). Parmi les poèmes importants de Milton pendant cette période, on peut
citer L'Allegro (1631), Il Penseroso (1634), Comus (un masque) (1638) et Lycidas (1638).
Les poètes métaphysiques[modifier | modifier le code]

John Donne

Le début du XVIIe siècle vit l'émergence de ce groupe de poètes qui écrivaient dans un style


spirituel et complexe. Le plus célèbre des métaphysiques est probablement John Donne. On y
inclut également George Herbert, Thomas Traherne, Henry Vaughan, Andrew Marvell et Richard
Crashaw. John Milton, dans son Comus, s'inscrit dans cette veine. Les poètes métaphysiques
tombèrent en disgrâce au XVIIIe siècle, mais commencèrent à être relus à l'époque victorienne.
Donne retrouva finalement sa réputation grâce à T.S. Eliot au début du XXe siècle.
Influencée par le baroque continental, et prenant comme sujet à la fois le mysticisme chrétien et
l'érotisme, la poésie métaphysique de Donne utilise des figures non conventionnelles pour créer
un effet de surprise. Par exemple, dans A Valediction: Forbidding Mourning  (en), l'un
des Songs and Sonnets de Donne, deux amants sont figurés par une boussole, la femme en
constituant le centre, tandis que le point le plus éloigné représente son amant qui navigue loin
d'elle. Mais plus la distance est grande, plus les aiguilles de la boussole se penchent l'une vers
l'autre : la séparation rend l'amour plus tendre. Le paradoxe ou l'oxymore est une constante de
cette poésie dont les peurs et les angoisses évoquent aussi un monde de certitudes spirituelles
ébranlé par les découvertes modernes de la géographie et de la science, et qui n'est plus le
centre de l'univers.
Les poètes cavaliers[modifier | modifier le code]
Un autre groupe important de poètes à cette époque étaient les poètes cavaliers, qui écrivaient
dans un style plus léger, plus élégant et artificiel que les poètes métaphysiques. Ils formaient un
groupe important d'écrivains, issus des classes qui soutenaient le roi Charles Ier pendant
les Guerres des Trois Royaumes (1639–1651). Les principaux membres du groupe sont Ben
Jonson, Richard Lovelace, Robert Herrick, Edmund Waller, Thomas Carew, Sir John Suckling,
et John Denham. Les poètes cavaliers peuvent être considérés comme les précurseurs des
grands poètes de l'ère augustéenne, qui les admiraient beaucoup. Ils « n'étaient pas un groupe
formel, mais tous étaient influencés » par Ben Jonson9. La plupart des poètes cavaliers étaient
des courtisans, à quelques exceptions près. Par exemple, Robert Herrick n'était pas un courtisan,
mais son style le marque comme un poète cavalier. Les œuvres des cavaliers utilisent l'allégorie
et les allusions classiques, et sont influencées par les auteurs latins Horace, Cicéron et Ovide10.

La Restauration et le XVIIIe siècle[modifier | modifier le code]


La cour de Charles II avait, au cours de son exil en France, découvert un matérialisme et une
sophistication qui la différenciaient des monarchies qui précédèrent la République. Même si
Charles avait voulu réaffirmer le droit divin de la royauté, le protestantisme et le goût du pouvoir
acquit dans cet intervalle l'auraient rendu impossible.
L'un des plus grands poètes anglais, John Milton (1608–1674), écrivit pendant cette période
d'instabilité religieuse et politique. Il est généralement considéré comme le dernier poète majeur
de la Renaissance anglaise, bien que ses principaux poèmes épiques aient été écrits pendant la
Restauration. Le Paradis perdu (1667), une histoire d'orgueil déchu, fut le premier poème majeur
à paraître en Angleterre après la Restauration. Ses œuvres majeures ultérieures
comprennent Paradise Regained  (en) (1671) et Samson Agonistes  (en) (1671). Les œuvres
de Milton reflètent de profondes convictions personnelles, une passion pour la liberté et
l'autodétermination, et les turbulences politiques de son époque. Écrivant en anglais, en latin et
en italien, il acquit une renommée internationale au cours de sa vie, et son
célèbre Areopagitica (1644), écrit pour condamner la censure avant publication, compte parmi les
défenses les plus passionnées de la liberté d'expression et de la liberté de la presse. La
biographie de William Hayley en 1796 l'appelait « le plus grand auteur anglais »11, et il reste
généralement considéré comme « l'un des écrivains les plus éminents de langue anglaise »12.

La satire[modifier | modifier le code]
Le développement de la mode et du scepticisme encouragea l'art de la satire. Tous les grands
poètes de l'époque, Samuel Butler, John Dryden, Alexander Pope et Samuel Johnson, ainsi que
le poète irlandais Jonathan Swift, écrivirent des vers satiriques. Leurs satires avaient souvent
pour but de défendre l'ordre public, l'Église, et le gouvernement établi. Cependant, des écrivains
comme Pope utilisèrent leur don pour la satire pour apporter des réponses cinglantes à leurs
détracteurs, ou pour critiquer ce qu'ils considéraient comme des atrocités sociales perpétrées par
le gouvernement. La Dunciade de Pope est un massacre satirique de deux de ses adversaires
littéraires (Lewis Theobald, et Colley Cibber dans une version ultérieure), exprimant l'opinion que
la société britannique s'effondrait moralement, culturellement et intellectuellement.

Le classicisme du XVIIIe siècle[modifier | modifier le code]


Le XVIIIe siècle est parfois appelé l'âge de la poésie augustéenne ; en effet l'admiration pour le
monde classique s'étendit à la poésie de cette époque. Non seulement les poètes visaient à un
style haut et raffiné par émulation de l'idéal romain, mais ils traduisaient et imitaient également
des vers grecs et latins. Dryden traduisit toutes les œuvres connues de Virgile, et Pope produisit
des versions des deux épopées homériques. Horace et Juvénal furent également largement
traduits et imités. Les meilleurs exemples étant les imitations d'Horace par John Wilmot) et de
Juvénal dans The Vanity of Human Wishes  (en) de Samuel Johnson.

Les femmes poètes au XVIIIe siècle[modifier | modifier le code]

Aphra Behn

Un certain nombre de femmes poètes de renom émergèrent pendant la période de la


Restauration, notamment Aphra Behn, Margaret Cavendish, Mary Chudleigh (en), Anne
Finch, Anne Killigrew (en) et Katherine Philips. Néanmoins, subissant la désapprobation à
l'égard de l'« avant-gardisme » féminin, les publications des femmes poètes étaient encore
relativement rares par rapport à celles des hommes. Les femmes écrivains devinrent de plus en
plus actives dans tous les genres tout au long du XVIIIe siècle et, dans les années 1790, la poésie
féminine devint florissante. Les poètes notables de cette période incluent Anna Laetitia
Barbauld, Joanna Baillie, Susanna Blamire (en), Felicia Hemans, Mary Leapor (en), Lady
Mary Wortley Montagu, Hannah More et Mary Robinson. D'importants travaux scientifiques et
critiques ont permis de réhabiliter les femmes poètes du XVIIIe siècle, les rendant disponibles en
édition imprimée ou en ligne, et les inscrivant ainsi dans une tradition littéraire.

La fin du XVIIIe siècle[modifier | modifier le code]


Vers la fin du XVIIIe siècle, la poésie commença à s'éloigner des stricts idéaux augustéens, et mit
l'accent sur les sentiment du poète. Cette tendance est peut-être être plus clairement visible dans
son regard sur la nature, délaissant les poèmes sur les jardins et les paysages classiques des
poètes urbains, et s'inspirant de la nature telle qu'elle est vécue. Les principaux représentants de
cette nouvelle tendance sont Thomas Gray, George Crabbe, Christopher Smart et Robert
Burns ainsi que le poète irlandais Oliver Goldsmith. Ces poètes peuvent être vus comme des
précurseurs du romantisme.

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