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CHAPITRE IV : CALCULS PRATIQUES

IV.1 RAPPELS
L’avant-métré et le métré sont des quantitatifs, par nature d’ouvrage, des valeurs servant de base
à l’estimation ou au règlement des travaux. Ils sont établis en tenant compte des unités de
référence données au « bordereau des prix » : longueur, surface, volume, poids.
L’avant-métré est préparé par le maître d’œuvre lors de la mise au point du projet en se servant
des plans, parfois sommaires, parfois très précis. Le métré est établi après les travaux à partir des
constats d’exécution ; les quantités qu’il mentionne, et qui donnent lieu à un règlement, sont
déterminées très rapidement lorsque l’avant-métré a été fait sérieusement à l’aide de plans exacts
et qu’aucune modification n’est intervenue au moment des travaux.
Souvent, le métré est appelé attachement, lorsque l’entreprise et le maître d’œuvre ont signé
ensemble ce document justificatif qui, de ce fait, est « pris en attachement ».
La pratique de ces calculs ne présente pas de difficulté mais nécessite, pour une bonne
compréhension réciproque du maître d’œuvre et de l’entreprise, la connaissance et l’application de
règles, ainsi que de conventions, développées dans le présent chapitre.

IV.2 GEOMETRIE ET PRESENTATION

IV.2.1 Notions mathématiques nécessaires


Les plans des projets n’indiquent des dimensions. La détermination des quantités des diverses
parties constitutives d’un ouvrage implique le calcul de surfaces, de volumes ou de poids ; ce
décompte, qui n’est pas toujours possible à l’aide des seules cotes figurant sur les dessins,
nécessite parfois la recherche de dimensions complémentaires en appliquant les connaissances
acquises par la géométrie. Le chapitre III précédent récapitule les relations géométriques les plus
fréquemment employées.
Il est important de savoir :
- se servir des formules de SIMPSON,
- utiliser le théorème de GULDIN,
- connaître les cas dans lesquels un segment circulaire peut être assimilé à un segment de
parabole.

IV.2.2 Examen des dessins des ouvrages


En examinant soigneusement les dessins représentant le projet, le technicien découvre
exactement quelles en sont les formes, puis trace des perspectives et cherche une décomposition
en figures géométriques simples, des ouvrages dont les dimensions linéaires sont connues ou
facilement calculables.

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IV.2.3 Ordre de présentation des résultats
L’avant-métré, de même que le métré, comprend autant d’articles qu’il existe de prix différents à
appliquer ; les mêmes numéros doivent se retrouver :
- à l’avant-métré (et au métré),
- au ‘’bordereau des prix’’,
- au détail estimatif.
L’ordre à respecter ne fait pas l’objet de règles impératives. Il est plus simple, pour éviter les
omissions, de suivre une démarche logique, en traitant les différentes phases d’exécution des
travaux depuis les fouilles pour fondations jusqu’aux finitions. A partir d’un dessin, les calculs
seront effectués en allant de gauche à droite, pour les séries de profils d’un terrassement, ou de
bas en haut, pour les parties d’un ouvrage en béton.
Les calculs sont présentés sous forme de tableau en remplissant un cadre type aménagé en
fonction de la nature particulière de chaque cas étudié.

IV.3 TECHNIQUES DE CALCUL

IV.3.1 Tableau
Le modèle ci après convient tout spécialement aux ouvrages en maçonnerie et en béton. Après
quelques adaptations, il peut être utilisé pour toutes les autres réalisations. Ainsi, dans un métré
de ferraillage, sont ajoutées des colonnes pour préciser les poids au mètre linéaire des différents
diamètres des barres d’acier.
Ce tableau, disposé sur une page entière, traditionnellement celle de gauche, est divisé en
plusieurs colonnes :
Dimensions Résultats
Auxiliaires
N° Désignation Nombre de parties semblables L l h partiels
des ouvrages définitifs

- Le numéro correspond à celui des prix ou suit un ordre continu,


- La désignation des ouvrages précise les parties qui font l’objet du calcul,
- Le nombre de parties semblables met en évidence un chiffre qui servira de multiplicateur,
- Les ‘’dimensions’’ donnent les mesures servant au calcul : longueurs, largeurs, épaisseurs
ou hauteurs,
- Les résultats : auxiliaires, partiels, définitifs, reprennent les produits des valeurs
numériques inscrites sur une même ligne.
Il est indispensable de conserver tout au long des calculs la même orientation dans l’espace pour
les dimensions : longueurs, largeurs et hauteurs, qui sont perpendiculaires entre elles et qui
apparaissent généralement de la façon suivante sur les plans :

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- longueur : lignes horizontales des vues en plan, ou lignes horizontales des coupes et des
vues de côté,
- hauteurs : lignes verticales des coupes et des vues de côté.

IV.3.2 Conseils pratiques


Le technicien respecte, pour ses calculs, les conventions suivantes, s’il désire que son travail soit
vite compris et facilement vérifiable :
• Les multiplications sont présentées horizontalement : le produit de toutes les quantités
inscrites sur la même ligne, est porté dans une des colonnes ‘’résultats’’.
• Les additions et soustractions sont effectuées verticalement, dans une même colonne, en
disposant les nombres les uns en dessous des autres.
Pour les opérations successives :
- les valeurs positives sont additionnées entre elles,
- on procède ensuite de même pour les nombres négatifs,
- le deuxième total est déduit du premier.
Un trait horizontal est tiré en dessous des quantités à additionner, ou à retrancher, et le résultat est
inscrit, soit au dessous, soit en regard, dans la colonne suivante.
• Lorsque les opérations auxiliaires, effectuées sur la page de droite, remplissent plusieurs
lignes correspondant à une seule de la feuille de gauche, un espace en blanc est laissé à
gauche pour que tous les calculs figurent toujours vis-à-vis des résultats.
L’application de cette convention est facultative, si les calculs auxiliaires en page de droite sont
correctement séparés.
• La nature des ouvrages correspondants à un résultat est rappelée en regard dans la
colonne désignation.
• Les quantités, obtenues dans les colonnes des ‘’résultats’’ (auxiliaires ou partiel) réutilisées
par la suite, doivent être suivies, ou précédées, d’un repère (un caractère de l’alphabet par
exemple). La même lettre est inscrite à côté de la désignation de la partie d’ouvrage
considérée lorsque d’autres calculs reprennent ces valeurs.
• L’unité (Kg, m, m², m3, u pour l’unité etc.) est toujours précisée pour les résultats.
• L’orientation, qui reste la même dans l’espace pour chacune des trois dimensions est
repérée, soit sur les croquis annexes en page de droite, soit sur les dessins joints au métré
ou à l’avant métré.
h

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IV.3.3 Méthodes de calcul
Les méthodes de calcul seront précisées et utilisées ultérieurement dans de nombreux exemples,
et plus particulièrement en maçonnerie, où les différentes natures de matériaux constitutifs
fournissent des cas d’études particulièrement intéressants. Elles se classent en deux catégories :

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Catégorie 1 : Décomposition en éléments.
Les parties de l’ouvrage sont décomposées en figures simples calculables : mais la marche à
suivre pour ce procédé n’obéit à aucune règle systématique et certains résultats ne sont pas
toujours très faciles à obtenir.
Catégorie 2 : Par surface ou volume circonscrit.
On détermine le volume d’un solide de forme simple, le plus souvent un parallélépipède
circonscrit à l’ensemble de l’ouvrage, dont les parties vides sont retranchées. Cette méthode
donne, par soustractions successives, des valeurs souvent difficiles à calculer directement ;elle
évite plus facilement les oublis.

IV.4 REMARQUES DIVERSES

IV.4.1 Récapitulation
A la fin d’un avant métré, un tableau résume les résultats. Ce rappel est indispensable si, pour
simplifier les calculs, ceux-ci ont été effectués en considérant la moitié ou le quart de l’ouvrage
présentant des symétries ; les résultats doivent alors être multipliés par 2 ou 4 mais uniquement
lors de la récapitulation. De toute façon, en début de calcul, il convient de bien préciser que les
décomptes ne sont effectués que pour une partie des réalisations futures.

IV.4.2 Unité, précision des résultats, erreurs à éviter


Les résultats recherchés servent à calculer les dépenses :
- prévisionnelles pour l’avant métré,
- effectives pour le métré.
Dans le premier cas, il est intéressant d’arrondir les nombres en fonction du degré de précision
souhaité ; en revanche dans le second cas, il faut établir un métré précis car le caractère
comptable d’un règlement de travaux ne tolère aucune approximation.
Malgré tout le soin apporté au calcul, des fautes sont toujours possibles :
- compter deux fois la même valeur dans deux opérations différentes,
- négliger d’en calculer une,
- se tromper d’unité en situant mal la virgule,
- oublier de multiplier par le nombre de paries semblables.
Un calcul préalable rapide, donnant les ordres de grandeurs, permet bien souvent d’éviter ces
erreurs.

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Bibliographie

1- Gousset, Jean Pierre. 2007. Le Métré CAO-DAO avec Autocad, étude de prix.
Coll. EYROLLES. Paris, 275 p.
2- Renaud, H. 1996. Dessin technique, lecture de plan, bâtiment – béton armé.
Coll. FOUCHER. Paris, 169 p.
3- Paulhac, F. 1977. L’expertise immobilière.
Edition EYROLLES. Paris, 205 p.
4- Charlent, H. 1980. Traité de couverture.
Dunod. Paris, 400 p.
5- Komar, A. 1989. Matériaux et éléments de construction.
Edition Mir. Moscou, 540 p.

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