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Chapitre sur les nombres complexes et les polynômes

Informations générales Les fichiers du document 1014

Type : Cours TD –complexes - polynômes #doc-1014


Classe(s) : CPGE ECS 1 cours – complexes - polynômes #doc-1014
Matières : Mathématiques Quelques exos corrigés sur le chapitre
Mots clés : polynôme, factorisation, complexe,
racine

Le contributeur pinel précise : Après un 'bref' retour sur les nombres complexes
(rappels de trigonométrie, module, argument et forme exponentielle) des applications
des formules de Moivre et d'Euler sont données. La division euclidienne de
polynômes est ensuite traitée, avec notamment la recherche de reste ou de quotient.
Le chapitre s'achève sur le théorème de d'Alembert Gauss et des méthodes pour
factoriser un polynôme.

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CHAPITRE III
NOMBRES COMPLEXES
POLYNOMES

PARTIE A – NOMBRES COMPLEXES


Peu d’éléments nouveaux seront introduits par rapport au programme de Terminale S. Aussi, je vous conseille
une relecture active de votre cours de Terminale : doc 308, revisermonbac.fr en insistant particulièrement sur :
• Forme algébrique, conjugué, inverse, quotient de complexes
• Cercle trigonométrique, module et argument (et propriétés bien sûr), forme exponentielle
• Trinôme d’une variable complexe, à coefficients réels

I. ENSEMBLE ℂ DES NOMBRES COMPLEXES

Définition – nombre complexe.


On admet l’existence d’un ensemble noté ℂ, appelé ensemble des nombres complexes, qui possède les
propriétés suivantes :
- ℝ est inclus dans ℂ
- il existe un nombre complexe, noté 𝑖 tel que 𝑖² = −1
- les règles de calcul connues sur ℝ (distributivité, commutativité, addition…) sont vraies sur ℂ
- tout nombre complexe 𝑧 s’écrit de manière unique sous la forme 𝑧 = 𝑥 + 𝑖𝑦, où 𝑥 et 𝑦 sont deux
réels

Rappelons que l’écriture 𝑧 = 𝑥 + 𝑖𝑦 est la forme algébrique du complexe 𝑧 : 𝑥 désigne sa partie réelle, notée
𝑅𝑒(𝑧) ; 𝑦 désigne sa partie imaginaire, notée 𝐼𝑚(𝑧).
Rappelons encore que 𝑅𝑒(𝑧) et 𝐼𝑚(𝑧) sont des réels.

On retiendra par exemple les propriétés suivantes :


Propriétés.
• Deux complexes sont égaux si et seulement si ils ont même partie réelle et même partie imaginaire
• ∀(𝑥, 𝑦) ∈ ℝ2 , (𝑥 + 𝑖𝑦)(𝑥 − 𝑖𝑦) = 𝑥 2 + 𝑦 2
• La conjugaison est compatible avec la somme, le produit, la puissance, le quotient
𝑧+𝑧̅ 𝑧−𝑧̅
• 𝑅𝑒(𝑧) = 2 , 𝐼𝑚(𝑧) = 2𝑖
• …

Propriété – Formule du binôme de Newton


𝑛
Formule du binôme : ∀(𝑧1 , 𝑧2 ) ∈ ℂ2 , (𝑧1 + 𝑧2 )𝑛 = ∑𝑛𝑘=0 ( ) 𝑧1𝑘 × 𝑧2𝑛−𝑘 .
𝑘
𝑛
Suivant la définition vue en Terminale S, ( ) (qui se lit k parmi n) représente le nombre de façons de choisir
𝑘
𝑘 éléments parmi 𝑛 éléments, 0 ≤ 𝑘 ≤ 𝑛.

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Classe Prépa Eco Itec Boisfleury, Grenoble
Exercice non corrigé 1. Développer les quantités suivantes :
• 𝑃(𝑥) = (2 − 3𝑥)4 , où 𝑥 ∈ ℝ
• 𝐴 = (3 − 2𝑖)3

Remarque.
La formule du binôme de Newton sera démontrée ultérieurement, à l’aide de la formule du triangle de
Pascal.

Exercice corrigé 1.
1. Déterminer la forme algébrique de l’inverse des complexes
√2 √2
𝑧1 = 1 + 𝑖, 𝑧2 = −2 + 4𝑖, 𝑧3 = +𝑖 , 𝑧4 = 𝑖
2 2
2. Déterminer la forme algébrique des complexes
3+𝑖 3𝑖
𝑧5 = , 𝑧6 =
1−𝑖 2𝑖 − 1
3. Calculer le complexe
1+𝑖 6 1−𝑖 6
𝑍=( ) −( )
2 2

Exercice non corrigé 2. Soit 𝑓 l’application de ℂ dans ℂ définie par 𝑓(𝑧) = (𝑧 + 𝑖)(−2 + 𝑧̅) où 𝑧̅ désigne le
conjugué de 𝑧. Déterminer la forme algébrique de 𝑓(𝑧).

II. BREFS RAPPELS DE TRIGONOMETRIE


Comme vous le savez, la notion d’argument est liée à celle de mesure d’un angle orienté, à vos cercles
trigonométriques donc !

• Voici quelques valeurs remarquables à maitriser :

• Et voici pour les propriétés élémentaires sur les fonctions 𝑐𝑜𝑠 et 𝑠𝑖𝑛 (que l’on peut retrouver aussi à
l’aide du cercle trigonométrique) :
cos(−𝑥) = cos 𝑥 sin(−𝑥) = − sin 𝑥 tan(−𝑥) = − tan 𝑥
cos(𝑥 + 2𝜋) = cos 𝑥 sin(𝑥 + 2𝜋) = sin 𝑥 tan(𝑥 + 𝜋) = tan 𝑥
cos(𝑥 + 𝜋) = − cos 𝑥 sin(𝑥 + 𝜋) = − sin 𝑥 tan(𝜋 − 𝑥) = − tan 𝑥
𝜋 𝜋
cos (𝑥 + 2 ) = − sin 𝑥 sin (𝑥 + 2 ) = cos 𝑥

La fonction 𝑐𝑜𝑠 est 2𝜋 périodique et paire sur ℝ, la fonction 𝑠𝑖𝑛 est 2𝜋 périodique et impaire sur ℝ,
la fonction 𝑡𝑎𝑛 est 𝜋 périodique et impaire sur son domaine de définition

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• Enfin, le cercle trigo nous permet aussi
de retrouver ces propriétés bien utiles :

III. FORME EXPONENTIELLE D’UN COMPLEXE

Rappelons au préalable les propriétés essentielles relatives au module et argument d’un complexe.

A. MODULE ET ARGUMENT

Définition - affixe.
Le plan est muni du repère orthonormé (𝑂; 𝑢
⃗ ; 𝑣 ).

• A tout nombre complexe 𝑧 = 𝑥 + 𝑖𝑦 on associe le point 𝑀 de coordonnées


𝑀(𝑥 ; 𝑦) : on dit alors que 𝑀 a pour affixe 𝑧 et on note 𝑀(𝑧).
On dit de même que 𝑂𝑀 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗ a pour affixe 𝑧 et on note 𝑂𝑀
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ (𝑧).
• Le plan est alors appelé plan complexe.

Autrement dit, le point 𝑀 a pour coordonnées (𝑥; 𝑦) dans le plan cartésien si et seulement si 𝑀 a pour
affixe 𝑧 = 𝑥 + 𝑖𝑦 dans le plan complexe.

Définition – module/argument.
Soit 𝑧 = 𝑥 + 𝑖𝑦 la forme algébrique d’un nombre complexe.
• On appelle module de 𝑧 le réel positif noté |𝑧| défini par |𝑧| = √𝑥 2 + 𝑦 2 .
𝑥 𝑦
• On appelle argument de 𝑧 tout réel 𝜃 tel que cos 𝜃 = 2 2 et sin 𝜃 = .
√𝑥 +𝑦 √𝑥 2 +𝑦 2

Géométriquement, en considérant le point 𝑀(𝑧 ≠ 0) on a


• |𝑧| = 𝑂𝑀
• arg 𝑧 = (𝑢 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ) [2𝜋]
⃗ , 𝑂𝑀

Propriétés.
• Le module est compatible avec le produit, la puissance, le quotient
• 𝑧𝑧̅ = |𝑧|2 pour tout complexe 𝑧
• Inégalité triangulaire : ||𝑧| − |𝑧′|| ≤ |𝑧 + 𝑧 ′ | ≤ |𝑧| + |𝑧 ′ |
• Pour tout (𝑧, 𝑧 ′ ) ∈ ℂ × ℂ∗ et tout 𝑛 ∈ ℤ on a
𝑧
arg(𝑧𝑧 ′ ) = arg 𝑧 + arg 𝑧′ , arg ( ′ ) = arg 𝑧 − arg 𝑧 ′ , arg(𝑧 𝑛 ) = 𝑛 arg 𝑧
𝑧
Remarque.
L’argument, en terme de compatibilité avec la multiplication et l’inverse (donc le quotient et la puissance
aussi), a les mêmes propriétés que la fonction réelle 𝑙𝑛.

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Exercice non corrigé 3.
Soit deux complexes de formes algébrique 𝑧 = 𝑥 + 𝑖𝑦, 𝑧 ′ = 𝑥 ′ + 𝑖𝑦′. Exprimer en fonction de 𝑥, 𝑥 ′ , 𝑦, 𝑦′ les
réels suivants :
𝑧 1
𝐴 = 𝑅𝑒(𝑧 × 𝑧 ′ ), 𝐵 = 𝐼𝑚 ( ′ ) 𝑜ù 𝑧 ′ ≠ 0, 𝐶 = 𝐼𝑚 ( ) 𝑜ù 𝑧 ≠ −1
𝑧 1+𝑧

Exercice corrigé 2. Soit 𝑧 = 1− 𝑖 et 𝑧’ = 1 + 𝑖 3.


1. Déterminer le module et un argument de 𝑧, 𝑧 ′ , 𝑧 8 . Donner la forme algébrique de 𝑧 8 .
𝑧′
2. Déterminer module, argument et forme algébrique de .
𝑧
7𝜋
3. En déduire la valeur exacte de cos ( 12 ).

Remarque.
La forme exponentielle d’un complexe permettra de simplifier et de clarifier toutes ces étapes.

7 7
Exercice non corrigé 4. Simplifier l’expression (1 + 𝑖√3) + (1 − 𝑖√3)

B. FORME EXPONENTIELLE

Notation.
Le complexe cos 𝜃 + 𝑖 sin 𝜃 est noté 𝑒 𝑖𝜃 pour tout réel 𝜃.

Remarque.
Pour tout réel 𝜃, 𝑒 𝑖𝜃 est donc un nombre complexe de module 1 et d’argument 𝜃.

Exemples.
𝑖𝜋
𝑒 𝑖0 = 𝑒 𝑖2𝜋 = 1 ; 𝑒 𝑖𝜋 = −1 ; 𝑒 2 = 𝑖 ; 𝑒 𝑖2𝑘𝜋 = 1, ∀𝑘 ∈ ℤ.

Définition.
𝑟 = |𝑧| > 0
Tout nombre complexe 𝑧 non nul s’écrit sous la forme exponentielle 𝑧 = 𝑟𝑒 𝑖𝜃 avec { .
𝜃 = arg 𝑧 [2𝜋]

L’exponentielle complexe vérifie « les mêmes » propriétés que l’exponentielle réelle en termes de compatibilité
avec les opérations usuelles.
Par ailleurs, la forme exponentielle permettra, lors des calculs, de synthétiser efficacement les notions de
modules et d’argument.

Propriétés. Pour tous réels 𝜃, 𝜃′ on a :


′ ′ 𝑒 𝑖𝜃 ′
• 𝑒 𝑖𝜃 × 𝑒 𝑖𝜃 = 𝑒 𝑖(𝜃+𝜃 ) et 𝑖𝜃′ = 𝑒 𝑖(𝜃−𝜃 )
𝑒
• ̅̅̅̅
𝑒 𝑖𝜃 = 𝑒 −𝑖𝜃

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Exercice corrigé 3.
1. Donner l’écriture algébrique de (−1 − 𝑖)8 .
5
(√3+𝑖)
2. Donner l’écriture exponentielle puis algébrique de (1+𝑖)12

3. Donner l’écriture exponentielle de 𝑧 = 14 − 14𝑖 ; 𝑧̅ ; −𝑧

Exercice corrigé 4. Déterminer la forme exponentielle des complexes suivants :


           
z1 = 12 − 12i , z2 = 3  cos   − i sin    , z3 = −2  cos   + i sin    ,
  12   12    8  8 

z4 = 6 ( − cos ( ) + i sin ( ) )

Bien que se déduisant des propriétés précédentes, les résultats suivants ont une place à part du fait de leur
importance :

Théorème.
𝑛
• Formule de Moivre : pour tout réel 𝜃 et tout entier 𝑛 ∈ ℕ on a (𝑒 𝑖𝜃 ) = 𝑒 𝑖𝑛𝜃 , autrement dit
(cos 𝜃 + i sin 𝜃)𝑛 = cos(𝑛𝜃) + 𝑖 sin(𝑛𝜃)

• Formules d’Euler : pour tout réel 𝜃 on a


𝑒 𝑖𝜃 + 𝑒 −𝑖𝜃 𝑒 𝑖𝜃 − 𝑒 −𝑖𝜃
cos 𝜃 = 𝑒𝑡 sin 𝜃 =
2 2𝑖

Exemple.
Voici une application des formules précédentes, qui sera détaillée dans la partie suivante.
Il s’agit de ce que l’on appelle formule de duplication : nous allons prouver que pour tout réel 𝜃,
2 2
{cos 2𝜃 = cos 𝜃 − sin 𝜃 .
sin 2𝜃 = 2 sin 𝜃 cos 𝜃
La formule de Moivre donne
𝑛
cos 𝑛𝜃 = 𝑅𝑒((𝑒 𝑖𝜃 ) ) = 𝑅𝑒((cos 𝜃 + 𝑖 sin 𝜃)𝑛 )
{ 𝑛
sin 𝑛𝜃 = 𝐼𝑚((𝑒 𝑖𝜃 ) ) = 𝐼𝑚((cos 𝜃 + 𝑖 sin 𝜃)𝑛 )
On obtient en particulier, pour 𝑛 = 2 :
𝑒 𝑖2𝜃 = (cos 𝜃 + 𝑖 sin 𝜃)2 = cos2 𝜃 − sin2 𝜃 + 2𝑖 sin 𝜃 cos 𝜃

Et donc, par identification avec la forme algébrique de 𝑒 𝑖2𝜃 , il vient :


2 2
{cos 2𝜃 = cos 𝜃 − sin 𝜃 .
sin 2𝜃 = 2 sin 𝜃 cos 𝜃

Passons maintenant à quelques applications de ces formules ; elles auront un intérêt particulier dans certaines
branches du programme, à priori non liées directement aux nombres complexes.

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IV. QUELQUES APPLICATIONS DES NOMBRES COMPLEXES

A. RETROUVER DES FORMULES TRIGONOMETRIQUES

Exercice non corrigé 5. Soient 𝑎 et 𝑏 deux réels.


Déterminer la forme algébrique du complexe 𝑒 𝑖𝑎 × 𝑒 𝑖𝑏 de deux manières différentes et en déduire les
formules d’addition :
cos(𝑎 + 𝑏) = cos 𝑎 cos 𝑏 − sin 𝑎 sin 𝑏
sin(𝑎 + 𝑏) = sin 𝑎 cos 𝑏 + sin 𝑏 cos 𝑎

B. OPERATION DE LINEARISATION…

Utile lors de la recherche de primitives par exemple.

Exercice non corrigé 6. L’objectif est ici de déterminer une primitive sur ℝ de la fonction sin3.
1
1. À l’aide des formules d’Euler, prouver que ∀𝜃 ∈ ℝ, sin3 𝜃 = − 4 (sin(3𝜃) − 3 sin 𝜃).
𝜋
2. En déduire ∫𝜋 sin3 𝜃 𝑑𝜃 .
2

C. … ET L’OPERATION INVERSE : FORMULE DE DUPLICATION

Parfois, il est utile de faire l’inverse de l’opération précédente.

Exercice non corrigé 7.


1. Que représente cos(4𝜃) par rapport au complexe 𝑒 𝑖4𝜃 ?
2. À l’aide de la formule de Moivre, en déduire une expression de cos(4𝜃) en polynôme 𝑃 de cos 𝜃.
3. Factoriser le polynôme 𝑃 et identifier ses racines réelles.

Pour les parties B et C, vous pourrez par exemple vous entraînez avec le document 1017 – exo 47.

D. METHODE DE LA DEMI -SOMME

Comme nous allons le voir dans le point suivant, pour simplifier certaines sommes de réels, nous avons besoin
de simplifier l’expression 𝑒 𝑖𝑝 + 𝑒 𝑖𝑞 où 𝑝 et 𝑞 sont réels.

𝑝+𝑞
Exercice non corrigé 8. Factoriser l’expression 𝑒 𝑖𝑝 + 𝑒 𝑖𝑞 par 𝑒 𝑖 2

App1. Déterminer l’écriture exponentielle de 1 + 𝑒 𝑖𝜃 pour 𝜃 ∈] − 𝜋; 𝜋[ et pour 𝜃 ∈]𝜋; 2𝜋[


App2. Déterminer la forme exponentielle du complexe
𝑖𝜋
1+𝑒7
𝑖𝜋
1−𝑒7

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Remarque.
On utilise souvent la méthode de la demi-somme pour simplifier une somme ou une différence
d’exponentielle complexe.

E. SIMPLIFIER CERTAINES SOMMES TRIGO : CLASSIQUE !

Exercice non corrigé 9. Soit 𝑛 ∈ ℕ, 𝜃 ∈ ℝ et 𝑆𝑛 = ∑𝑛𝑘=0 sin(𝑘𝜃).


1. Simplifier 𝑆𝑛 à l’aide des sommes de termes consécutifs d’une suite géométrique.
2. À l’aide de la méthode de la demi-somme, en déduire une expression de 𝑆𝑛 en fonction de 𝑠𝑖𝑛, sans le
symbole ∑ .

Exercice non corrigé 10. Exprimer sans le symbole ∑ et de la manière la plus simple possible la
somme suivante :
𝑛
𝑛
∑ ( ) cos(𝑘𝜃) , 𝑛 ∈ ℕ.
𝑘
𝑘=0

F. RACINES 𝒏𝒊E𝒎𝒆 DE L’UNITE

Soit 𝑍 un complexe, 𝑛 un entier naturel. On peut montrer que l’équation 𝑧 𝑛 = 𝑍 d’inconnue 𝑧 admet
exactement 𝑛 solutions.

Dans le cas où 𝑍 = 1, les 𝑛 solutions complexes de 𝑧 𝑛 = 1 s’appellent les racines énièmes de l’unité.

Exercice non corrigé 11.


1. Déterminer les racines cinquièmes de l’unité.
2. Déterminer ensuite leur somme et produit.

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Exercice (Vrai/Faux, Ellipses ECS1)

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PARTIE B – POLYNOMES
Dans tout le chapitre, 𝑛 désigne un entier naturel, 𝕂 désigne l’ensemble ℝ ou ℂ : les éléments de 𝕂 sont appelés
scalaires.

I. DEFINITIONS – PREMIERES PROPRIETES

Définitions.
• On appelle polynôme d’interminée 𝑋 à coefficients dans 𝕂 toute expression de la forme
𝑖=𝑛

𝑃(𝑋) = 𝑎0 + 𝑎1 𝑋 + ⋯ + 𝑎𝑛 𝑋 = ∑ 𝑎𝑖 𝑋 𝑖 (𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑙𝑎 𝑐𝑜𝑛𝑣𝑒𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑋 0 = 1)


1 𝑛

𝑖=0
où 𝑎0 , 𝑎1 , … , 𝑎𝑛 sont des scalaires de 𝕂 appelés coefficients de 𝑃.
Si tous les coefficients de 𝑃 sont nuls, 𝑃 est appelé le polynôme nul et noté 𝑃 = 0.
Notation : l’ensemble des polynômes d’interminée 𝑋 à coefficients dans 𝕂 est noté 𝕂[𝑋] (à savoir
ℝ[𝑋] ou ℂ[𝑋]).

• Lorsque dans l’écriture précédente 𝑎𝑛 ≠ 0, on dira que 𝑃 est de degré 𝑛 et on note deg 𝑃 = 𝑛 : 𝑎𝑛 , le
coefficient de 𝑋 𝑛 , est alors appelé le coefficient dominant de 𝑃. Si 𝑎𝑛 = 1 on dira que 𝑃 est normalisé
ou unitaire.
Notation : l’ensemble des polynômes d’interminée 𝑋 à coefficients dans 𝕂 et de degré inférieur ou égal
à 𝑛 est noté 𝕂n [𝑋].

• Par convention, le polynôme nul est de degré −∞.

L’indéterminée 𝑋 peut être substituée par :


• des valeurs réelles 𝑥 (on parle alors de fonctions polynômes ou fonctions polynomiales),
• des valeurs complexes 𝑧
• des fonctions 𝑢(𝜃) = 𝑐𝑜𝑠 𝜃, 𝑣(𝑥) = 𝑒 𝑥 …

Remarque.
Les raisons pour introduire la notation 𝑋 dépassent le niveau de ce cours : il faut voir cette écriture
comme une écriture formelle, que vous pouvez rencontrer dans l'énoncé d'un problème.
Sauf précision contraire, nous confondrons cette année polynôme et fonction polynôme associée.
→ L’addition des polynômes, leur multiplication par un scalaire ou le produit de polynômes se
déduisent alors des opérations sur les fonctions.

Exemple.
Le polynôme P = cos 3 θ − 2 cos2 θ + 1 est un polynôme en cos θ de degré 3 et de coefficient
dominant 1. Il est donc normalisé.
De même, Q = 3e−4x − e−2x − 2 est un polynôme en e−x de degré 4 et de coefficient dominant 3 (ou
en e−2x, il est alors de degré 2).

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Exercice non corrigé 12. Déterminer les degré et coefficient dominant des polynômes suivants :
𝑃 = (𝑋 − 3)(3𝑋 − 2) + 2(𝑋 − 5)2 ; 𝑄 = (1 − 2𝑋)4 ; 𝑅 = (1 − 𝑋 3 )2 − (1 − 𝑋 2 )3
2

𝑆 = (1 + 𝑋)6 − 𝑋 6 ; 𝑇 = (2 + 𝑋)𝑛 − (1 + 𝑋)𝑛 ; (∗) 𝑈 = (1 − 𝑋)𝑛 − 𝑋 𝑛

Théorème d’identification.
• Un polynôme est nul si et seulement si tous ses coefficients sont nuls.
• Deux polynômes sont égaux si et seulement si ils ont même degré et mêmes coefficients.

Exercice non corrigé 13.


Déterminer l’unique triplet (𝑎, 𝑏, 𝑐) tel que 𝑋 3 − 3𝑋 2 + 4𝑋 − 2 = (𝑋 − 1)(𝑎𝑋 2 + 𝑏𝑋 + 𝑐)

Exercice non corrigé 14.


Déterminer l’unique couple (𝑎, 𝑏) ∈ ℝ2 tel que
1 𝑎 𝑏
∀𝑥 ∈ ℝ\{−2; −1}, = +
(𝑥 + 1)(𝑥 + 2) 𝑥 + 1 𝑥 + 2

Propriétés.
Soit 𝑃 et 𝑄 deux polynômes. Attention.
1. deg 𝑃𝑄 = deg 𝑃 + deg 𝑄 Le degré de la somme de deux polynômes
2. deg(𝑃 + 𝑄) ≤ max(deg 𝑃 , deg 𝑄) n’est pas forcément égal au maximum des
degrés.
3. 𝑃 × 𝑄 = 0 ⇔ 𝑃 = 0 𝑜𝑢 𝑄 = 0

Remarque.
Même si le point n°3 vous paraît certainement évident, il est utile de se rappeler que le résultat est faux
si P et Q sont des fonctions quelconques (donc pas des polynômes). Autrement dit :
« si 𝑓 et 𝑔 sont deux fonctions réelles définies sur ℝ, 𝑓 × 𝑔 = 0  𝑓 = 0 𝑜𝑢 𝑔 = 0 ».
Gare aux « évidences » donc !

Exemple.
La somme des polynômes (1 − 𝑋)3 et 𝑋 3 est de degré 2.

Exercice non corrigé 15. Déterminer le polynôme 𝑃 de degré 3 se factorisant par (𝑋 − 2)2 et tel que
𝑃(1) = 3, 𝑃(−1) = −9.

II. DIVISION EUCLIDIENNE DE POLYNOMES

Théorème de la division euclidienne. Soit 𝐴 et 𝐵 deux polynômes de 𝕂[𝑋] avec 𝐵 non nul.
Alors il existe un unique couple (𝑄, 𝑅) de polynômes de 𝕂[𝑋] tel que
𝐴 = 𝐵𝑄 + 𝑅
{ .
deg 𝑅 < deg 𝐵
𝑄 est appelé quotient de la division euclidienne, 𝑅 est le reste de la division euclidienne.

D.Pinel, revisermonconcours.fr Doc 1014 - Page 10


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De plus, si deg 𝐴 > deg 𝐵 alors on a deg 𝑄 = deg 𝐴 − deg 𝐵.
Effectuer la division euclidienne de 𝐴 par 𝐵, ‘ est déterminer l’unique couple (𝑄, 𝑅) de polynômes qui vérifie
𝐴 = 𝐵𝑄 + 𝑅
{ .
deg 𝑅 < deg 𝐵

Essentiellement deux méthodes sont à votre disposition : une fois éprouvée la méthode 1 (lente mais plus
simple), cherchez à maitriser la seconde, beaucoup plus rapide.

Déterminons le quotient et le reste dans la division euclidienne de


Méthode 1 : identification
𝑨 = 𝑿𝟑 + 𝟐𝑿 − 𝟏 par 𝑩 = 𝑿 + 𝟐.

Comme deg 𝐴 > deg 𝐵 le polynôme 𝑄 cherché est de degré 3 − 1 = 2 : ainsi 𝑄 = 𝑎𝑋 2 + 𝑏𝑋 + 𝑐


Comme deg 𝑅 < 1, on cherche 𝑅 sous la forme 𝑅 = 𝑘 (un polynôme de degré 0 est un polynôme constant).
On a alors 𝑋 3 + 2𝑋 − 1 = (𝑋 + 2)(𝑎𝑋 2 + 𝑏𝑋 + 𝑐) + 𝑘 càd
𝑋 3 + 2𝑋 − 1 = 𝑋 3 (𝑎) + 𝑋 2 (𝑏 + 2𝑎) + 𝑋(𝑐 + 2𝑏) + (2𝑐 + 𝑘).
Par identification des coefficients, on a
𝑎 = 1 𝑎 = 1
𝑏 + 2𝑎 = 0 𝑏 = −2
{ ⇔{ .
𝑐 + 2𝑏 = 2 𝑐 = 6
2𝑐 + 𝑘 = −1 𝑘 = −13

Ainsi, 𝑋 3 + 2𝑋 − 1 = (𝑋 + 2)(𝑋 2 − 2𝑋 + 6) − 13 est la division euclidienne de 𝑋 3 + 2𝑋 − 1 par 𝑋 + 2.

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Déterminons le quotient et le reste dans la division euclidienne de
Méthode 2 : poser la division
𝑨 = 𝑿𝟑 + 𝟐𝑿 − 𝟏 par 𝑩 = 𝑿 + 𝟐.

On écrit les polynômes suivant les puissances décroissantes : on a


𝑋 3 + 2𝑋 − 1 = (𝑋 + 2) × 𝑄(𝑋) + 𝑅(𝑋)
où 𝑄 est nécessairement de degré 2.
Le coefficient dominant de 𝐴 étant 1, celui de 𝑄 est aussi 1 : 𝑋 2 est donc le premier monôme de 𝑄.

Posons la division pour déterminer les autres monômes de 𝑄.

𝑋+2
𝑋 3 + 2𝑋 − 1
×
𝑋 3 + 2𝑋 2

𝑋2
Maintenant, on soustrait les deux quantités :

𝑋+2
𝑋 3 + 2𝑋 − 1
×
𝑋 3 + 2𝑋 2
=
𝑋2
2
−2𝑋 + 2𝑋 − 1

Et on recommence : par quoi doit-on multiplier 𝑋 pour obtenir −2𝑋 2 ? Par −2𝑋 ! C’est donc notre prochain
monôme pour 𝑄(𝑋)

𝑋+2
𝑋 3 + 2𝑋 − 1

𝑋 3 + 2𝑋 2 ×
= 2
−2𝑋 + 2𝑋 − 1 𝑋 2 − 2𝑋 + 6
− −2𝑋 2 − 4𝑋
= 6𝑋 − 1
− 6𝑋 + 12
= −13

Le dernier reste −13 est de degré (0) strictement inférieur au degré de 𝑋 + 2 (qui est 1), donc on peut s’arrêter.
On a donc bien 𝑋 3 + 2𝑋 − 1 = (𝑋 + 2)(𝑋 2 − 2𝑋 + 6) − 13.

D.Pinel, revisermonconcours.fr Doc 1014 - Page 12


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Exemple 2.
Voici la division euclidienne de 𝑋 5 − 4𝑋 4 + 4𝑋 3 + 2𝑋 2 − 5𝑋 + 2 par 𝑋 − 1.

𝑋−1
𝑋 5 − 4𝑋 4 + 4𝑋 3 + 2𝑋 2 − 5𝑋 + 2

𝑋5 − 𝑋4
−3𝑋 4 + 4𝑋 3 + 2𝑋 2 − 5𝑋 + 2
𝑋 4 − 3𝑋 3 + 𝑋 2 + 3𝑋 − 2
−3𝑋 4 + 3𝑋 3
𝑋 3 + 2𝑋 2 − 5𝑋 + 2
𝑋3 − 𝑋2
3𝑋 2 − 5𝑋 + 2
3𝑋 2 − 3𝑋
−2𝑋 + 2
−2𝑋 + 2
0

Définition.
On dit que le polynôme non nul 𝐵 divise le polynôme 𝐴 si dans la division euclidienne de 𝐴 par 𝐵, le
reste est le polynôme nul.

Exemple.
D’après la division ci-dessus, le polynôme 𝑋 − 1 divise 𝑋 5 − 4𝑋 4 + 4𝑋 3 + 2𝑋 2 − 5𝑋 + 2.

Exercice non corrigé 16.


Déterminer le reste de la division euclidienne de 𝑋 2 + 1 par 𝑋 3 − 1
Déterminer le reste de la division euclidienne de 𝑋 𝑛 par 𝑋 + 2 pour 𝑛 ∈ ℕ.

III. FACTORISATION D’UN POLYNOME

A. POLYNOME DERIVE.

Définition. Soit 𝑃 = 𝑎0 + 𝑎1 𝑋1 + ⋯ + 𝑎𝑛 𝑋 𝑛 = ∑𝑖=𝑛 𝑖


𝑖=0 𝑎𝑖 𝑋 .

• Si 𝑃 est un polynôme constant alors le polynôme dérivé de 𝑃 est le polynôme nul


• Si deg 𝑃 ≥ 1 alors le polynôme dérivé de 𝑃 est le polynôme 𝑃′ = ∑𝑖=𝑛 𝑖=0 𝑖𝑎𝑖 𝑋
𝑖−1

• On définit les polynômes dérivés successifs de 𝑃, pour tout 𝑘 ∈ ℕ∗ , par 𝑃(𝑘) = (𝑃(𝑘−1) ) avec la
convention 𝑃(0) = 𝑃.

Remarque.
Lorsqu’on dérive un polynôme non constant, on fait tomber son degré d’une unité. On pourra retenir
que les règles de dérivation d’un polynôme sont celles de dérivation de sa fonction polynomiale
associée.

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Exercice non corrigé 17.
Déterminer le polynôme 𝑃(4) où 𝑃 = 2𝑋 5 − 3𝑋 4 + 18𝑋 3 + 27𝑋 2 − 5𝑋 − 1

Théorème.
Soit 𝑃 = 𝑎0 + 𝑎1 𝑋1 + ⋯ + 𝑎𝑛 𝑋 𝑛 = ∑𝑖=𝑛 𝑖
𝑖=0 𝑎𝑖 𝑋 un polynôme de degré 𝑛 (donc 𝑎𝑛 ≠ 0).
𝑖!
• ∀𝑘 ∈ ⟦0; 𝑛⟧, deg 𝑃(𝑘) = 𝑛 − 𝑘 et 𝑃 (𝑘) = ∑𝑖=𝑛
𝑖=k (𝑖−𝑘)! 𝑎𝑖 𝑋
𝑖−𝑘
.
En particulier, deg 𝑃(𝑛) = 0 et 𝑃(𝑛) = 𝑛! 𝑎𝑛 .
• De plus, ∀𝑘 ∈ ⟦𝑛 + 1; +∞⟦ , 𝑃(𝑘) = 0.

Exercice non corrigé 18. Démontrer cette propriété.

Voici une formule que nous reverrons plus tard dans le cadre des fonctions :

Théorème - Formule de Taylor. Si 𝑃 est un polynôme de degré 𝑛 de 𝕂[𝑋], alors


𝑃′′ (𝑎) 𝑃(𝑛) (𝑎)
∀𝑎 ∈ 𝕂, 𝑃(𝑋) = 𝑃(𝑎) + 𝑃′ (𝑎)(𝑋 − 𝑎) + (𝑋 − 𝑎)2 + ⋯ + (𝑋 − 𝑎)𝑛 .
2! 𝑛!

Exercice corrigé 5. Démontrer ce théorème à l’aide de l’astuce 𝑋 𝑘 = (𝑋 − 𝑎 + 𝑎)𝑘

Exercice non corrigé 19. Appliquer la formule de Taylor à 𝑃 = 𝑋 3 − 2𝑋 et 𝑎 = 1

B. RACINES D’UN POLYNOME

Définition.
Soit 𝑃 un polynôme de 𝕂[𝑋] et 𝑟 un scalaire. On dit que 𝑟 est racine de 𝑃 si 𝑃(𝑟) = 0.

Théorème. Soit 𝑃 un polynôme de 𝕂[𝑋] et 𝑟 un scalaire :


𝑟 est racine de 𝑃 si et seulement si 𝑋 − 𝑟 divise 𝑃

Exercice corrigé 6. Démontrer ce théorème à l’aide d’une division euclidienne.

Le théorème qui précède est un premier pas vers la factorisation. Une fois déterminée une racine 𝑟 de 𝑃, il
suffira de factoriser le polynôme quotient 𝑄 de degré deg 𝑃 − 1 (donc plus facile !) pour factoriser 𝑃.

Remarques.
• Lorsqu’un polynôme n’a aucun terme constant, c’est que 0 est racine, il se factorise par 𝑋 !

• Lorsqu’un polynôme non nul est à coefficients entiers, s’il existe une racine entière de 𝑃 alors elle
divise le terme constant 𝑃(0) (divise au sens arithmétique du terme).
On cherchera donc des racines évidentes d’un polynôme non nul à coefficients entiers parmi les
diviseurs de son terme constant.

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Exercice non corrigé 20.
1. Factoriser dans ℝ[𝑋] : 𝑃 = 𝑋 3 − 3𝑋 2 − 5𝑋 − 1 et 𝑄 = 2𝑋 3 − 5𝑋 2 + 8𝑋 − 5.
2. Soit 𝑛 ∈ ℕ∗ : effectuer la division euclidienne de 𝑃 = 𝑋 𝑛 − 1 par 𝑋 − 1
3. Factoriser dans ℂ[𝑋] puis ℝ[𝑋] le polynôme 𝑋 4 + 1.

Théorème. Soit 𝑛 ∈ ℕ∗ et 𝑟1 , 𝑟2 , … , 𝑟𝑛 𝑛 scalaires distincts. Alors,


les réels 𝑟1 , 𝑟2 , … , 𝑟𝑛 sont racines distinctes de 𝑃 si et seulement si 𝑃 est divisible par le polynôme ∏𝑛𝑖=1(𝑋 − 𝑟𝑖 ).

Exercice corrigé 7. Démontrer ce théorème à l’aide d’une récurrence.

Propriétés.
• Tout polynôme non nul de degré 𝑛 admet au plus 𝑛 racines.
• Tout polynôme de degré 𝑛 qui admet au moins 𝑛 + 1 racines est le polynôme nul.
En particulier, le seul polynôme qui admet une infinité de racines est le polynôme nul.

Exercice corrigé 8. Démontrer cette propriété.

Définition – ordre de multiplicité. Soit 𝑃 ∈ 𝕂[𝑋], 𝑟 ∈ 𝕂 et 𝑚 un entier naturel non nul.


On dit que 𝑟 est racine de 𝑃 d’ordre de multiplicité 𝑚 du polynôme si :
(𝑋 − 𝑟)𝑚 divise 𝑃 et (𝑋 − 𝑟)𝑚+1 ne divise pas 𝑃.
Autrement dit, 𝑟 est racine de 𝑃 d’ordre 𝑚 de 𝑃 s’il existe un polynôme 𝑄 tel que
𝑃 = (𝑋 − 𝑟)𝑚 𝑄
{
𝑄(𝑟) ≠ 0

Exemples.
• 1 est racine d’ordre 2 du polynôme 𝑃 = (𝑋 − 1)2 (2𝑋 + 1)
• 2 est racine d’ordre 3 du polynôme 𝑄 = (𝑋 − 2)2 (𝑋 2 − 3𝑋 + 2) puisque 𝑋 2 − 3𝑋 + 2 admet encore 2
pour racine simple (càd une racine d’ordre 1).

Remarque.
Un inconvénient de cette définition est la nécessité d’avoir la forme factorisée du polynôme pour
déterminer l’ordre de multiplicité d’une racine.
Le théorème suivant va résoudre ce problème, et nous permettra de raisonner directement sur la forme
développée.

Théorème.
Soit 𝑃 ∈ 𝕂[𝑋] et 𝑚 un entier naturel non nul.
∀𝑘 ∈ ⟦0; 𝑚 − 1⟧, 𝑃(𝑘) (𝑎) = 0
𝑎 ∈ 𝕂 est racine de 𝑃 d’ordre 𝑚 si et seulement si { .
𝑃(𝑚) (𝑎) ≠ 0

Exercice corrigé 9. Démontrer ce théorème en partant de la formule de Taylor.

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Exemple.
−2 est racine d’ordre 2 du polynôme 𝑃 = 𝑋 3 + 7𝑋 2 + 16𝑋 + 12 puisque 𝑃(−2) = 𝑃′ (−2) = 0 et
𝑃′′(−2) ≠ 0.

Exercice non corrigé 21.


1. Effectuer la division euclidienne du polynôme précédent 𝑃 par (𝑋 + 2)2 .
2. Quelle est l’ordre de multiplicité de la racine 1 du polynôme 𝑃 = (𝑋 − 1)(𝑋 3 − 3𝑋 + 2).
3. Quelle est l’ordre de multiplicité de la racine 1 du polynôme 𝑃 = 𝑋 𝑛 − 𝑛𝑋 + 𝑛 − 1 pour 𝑛 ≥ 2.
4. Déterminer les ensembles suivants : 𝐹1 = {𝑃 ∈ ℝ[𝑋] | 𝑃(1) = 𝑃′ (1) = 0}
𝐹2 = {𝑃 ∈ ℝ[𝑋] | 𝑃(1) = 𝑃′ (1) = 0 𝑒𝑡 𝑃′′(1) ≠ 0}
5. Déterminer en fonction de 𝑛 le reste dans la division euclidienne de 𝑋 𝑛 par (𝑋 − 1)2 .

Théorème de d’Alembert-Gauss.
Tout polynôme non nul de degré 𝑛 de ℂ[𝑋] admet exactement 𝑛 racines comptées avec leurs ordres de
multiplicité.

C. FACTORISATION

∎ CAS N°1 : FACTORISATION DANS ℂ[𝑿]

Théorème.
Soit 𝑃 un polynôme non constant de ℂ[𝑋].
Alors, il existe 𝑝 complexes 𝑟1 , 𝑟2 , … , 𝑟𝑝 (𝑝 non nul)
𝑝
il existe 𝑝 entiers non nuls complexes 𝛼1 , 𝛼2 , … , 𝛼𝑝 (𝑝 non nul) tels que ∑𝑖=1 𝛼𝑖 = 𝑛
avec

𝑃 = 𝑎𝑛 ∏(𝑋 − 𝑟𝑖 )𝛼𝑖
𝑖=1
𝑎𝑛 est le coefficient dominant de 𝑃, 𝑟1 , 𝑟2 , … , 𝑟𝑝 les 𝑝 racines distinctes de 𝑃 d’ordre de multiplicité
respectif 𝛼1 , 𝛼2 , … , 𝛼𝑝

Remarque.
Ainsi, tout polynôme non constant de ℂ[𝑋] se factorise dans ℂ[𝑋].

Exercice corrigé 10. Démontrer ce résultat par récurrence sur le degré de 𝑃.

Exercice non corrigé 22.


1. Factoriser dans ℂ[𝑋] le polynôme 𝑋 4 + 𝑋 3 + 𝑋 2 + 𝑋 + 1
2. Pour tout entier 𝑛 ≥ 2, factoriser dans ℂ[𝑋] le polynôme 𝑋 𝑛−1 + 𝑋 𝑛−2 +. . +𝑋 + 1

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∎ CAS N°2 : DANS ℝ[𝑿]

La propriété suivante nous aidera à factoriser les polynômes dans ℝ[𝑋] :

Propriété. Soit 𝑃 ∈ ℝ[𝑋] et 𝑎 ∈ ℂ.


Si 𝑎 est racine de 𝑃 alors 𝑎̅ est racine de 𝑃.

Exercice non corrigé 23. Démontrer cette propriété.

Remarque.
L’égalité (𝑋 − 𝑎)(𝑋 − 𝑎̅) = 𝑋 2 − 2 𝑅𝑒(𝑎)𝑋 + |𝑎|2 nous permettra alors de nous replonger dans ℝ à
l’aide de la racine complexe 𝑎 (le polynôme de droite est à coefficients réels).

Théorème.
Tout polynôme non constant 𝑃 de ℝ[𝑋] peut s’écrire comme produit de polynômes à coefficients réels de
degré 1 et de polynômes à coefficients réels de degré 2 n’ayant pas de racines réelles (autrement dit, un
trinôme de discriminant négatif).

Remarques.
On parle de polynômes irréductibles : un polynôme irréductible est un polynôme non constant dont les
seuls diviseurs sont les polynômes constants et ceux de la forme 𝜆𝑃, 𝜆 ≠ 0.
• Les polynômes de ℂ[𝑋] irréductibles sont ceux de degré 1.
• Les polynômes de ℝ[𝑋] irréductibles sont les polynômes de degré 1 et ceux de degré 2 à discriminant
strictement négatif.

Exercice corrigé 11.


1. Factoriser dans ℝ[𝑋] le polynôme 𝑋 4 + 𝑋 3 + 𝑋 2 + 𝑋 + 1
2. Factoriser dans ℂ[𝑋] puis dans ℝ[𝑋] le polynôme 𝑋 4 + 1.
3. Factoriser dans ℂ[𝑋] puis dans ℝ[𝑋] le polynôme 𝑋 4 − 1.
4. Factoriser dans ℝ[𝑋] le polynôme 𝑋 5 − 4𝑋 4 + 4𝑋 3 + 2𝑋 2 − 5𝑋 + 2

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Exercice (Vrai/faux, Ellipses ECS1)

SAVOIR FAIRE INCONTOURNABLES DU CHAPITRE

• Applications des nombres complexes : linéarisation et simplification de sommes


• Formule du binôme de Newton
• Racines d’un polynôme et ordre de multiplicité
• Division euclidienne dans ℝ[𝑋]
• Factorisation dans ℝ[𝑋]

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ELEMENTS DE CORRECTION
Corrigé exo 1
• Il s’agit bien entendu d’utiliser la quantité conjuguée d’un complexe :
1 1 1− i 1− i 1 1 −2 − 4i −2 − 4i 1 + 2i
=  = ; =  = =−
z1 1 + i 1 − i 2 z2 −2 + 4i −2 − 4i 20 10

1 1 1 1 1 1 −i
= √2 = × 𝑧 = √2(1 − 𝑖) ; = = = −i
𝑧3
2
(1+𝑖)
√2
2
1 z4 i −i ²

3 + i 1 + i 2 + 4i 3i −2i − 1 6 − 3i
• Suivant la même méthode : z5 =  = = 1 + 2i et z6 =  = .
1− i 1+ i 2 2i − 1 −2i − 1 5
• Calculons désormais le complexe
1+𝑖 6 1−𝑖 6
) −( 𝑍=(
)
2 2
1+𝑖
Posons 𝑎 = 2 : on remarque que 𝑍 = 𝑎6 − 𝑎̅6 = 𝑎6 − ̅̅̅
𝑎6 = 𝑧 − 𝑧̅ où on a posé 𝑧 = 𝑎6 .
• On sait déjà que le complexe est un imaginaire pur puisque 𝑧 − 𝑧̅ = 2𝑖 𝐼𝑚(𝑧), où 𝐼𝑚(𝑧) ∈

• Déterminons maintenant 𝐼𝑚(𝑧), en passant par la forme exponentielle :
𝜋 6 𝜋 3𝜋
𝑖
6 √2𝑒 4 𝑒 6×𝑖 4 𝑒 𝑖 2 𝑖
𝑧=𝑎 =( ) = 3 = =−
2 2 8 8
1 1
Ainsi, 𝐼𝑚(𝑧) = − 8 et 𝑍 = − 4 .

Corrigé exo 2
• |𝑧| = √2 donc 𝑧 = √2(√2/2 − 𝑖√2/2) = √2(cos(−𝜋/4) + 𝑖𝑠𝑖𝑛(−𝜋/4)).On a donc 𝑎𝑟𝑔 𝑧 = −/4.
|𝑧′| = 2 donc 𝑧 = 2(1/2 + 𝑖√3/2) = 2(cos(𝜋/3) + 𝑖𝑠𝑖𝑛(𝜋/3)) et 𝑎𝑟𝑔 𝑧′ = /3.
D’après les propriétés du module et de l’argument : |𝑧 8 | = |𝑧|8 = 16 et arg(𝑧 8 ) = 8 × arg 𝑧 = 0 [2𝜋].
Ainsi 𝑧 8 = 16.
• De même, |𝑧/𝑧′| = |𝑧|/|𝑧′| = √2/2 et arg(𝑧/𝑧′) = arg 𝑧 − arg 𝑧 ′ = −7𝜋/12
𝑧 −√3+1+𝑖(−√3−1)
En passant par la méthode classique, on trouve que 𝑧′ = ⋯ = 4
.
√2 7𝜋 −√3+1
• On trouve ainsi 2
cos(− 12 ) = 4
d’où le résultat puisque le cosinus est paire.

Corrigé exo 3
1. (1 − i)8 = [ 2 ei(−/4)]8 = 16 ei(−2) = 16.
( 3 + i )5 (2ei / 6 )5 32ei 5 / 6 ei 5 / 6 1 i ( +5 / 6) 1 − i / 6
= = = = e = e
2. (1 + i )12 ( 2ei / 4 )12 64ei 3 −2 2 2 donc

( 3 + i )5 1     11 3
=  cos(− ) + i sin(− )  =  − i 
(1 + i )12
2 6 6  22 2 
 𝑖𝜋 𝜋
−i
3. z = 14 – 14i = 14 2e 4
donc 𝑧̅ = 14√2𝑒 4 et −𝑧 = 14√2𝑒 𝑖( 4 +𝜋) puisque ei = −1 .

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Corrigé exo 4
𝜋 ̅̅̅̅̅
𝜋 𝜋 𝜋 9𝜋
𝑧1 = 12√2(1 − 𝑖) = 12√2𝑒 −𝑖 4 ; 𝑧2 = 3𝑒 𝑖12 = 3𝑒 −𝑖12 ; 𝑧3 = 2𝑒 𝑖𝜋 𝑒 𝑖 8 = 2𝑒 𝑖 8
𝑧 = −6𝑒̅̅̅̅
𝑖𝜃 = 6𝑒 𝑖𝜋 𝑒 −𝑖𝜃 = 6𝑒 𝑖(𝜋−𝜃) ;
4

Corrigé exo 5 Soit 𝑃 ∈ 𝕂𝑛 [𝑋] : 𝑃 peut s’écrire sous la forme


𝑛 𝑛 𝑛 𝑙
𝑙
𝑃 = ∑ 𝑎𝑙 𝑋 = ∑ 𝑎𝑙 (𝑋 − 𝑎 + 𝑎) = ∑ 𝑎𝑙 ∑ ( ) (𝑋 − 𝑎)𝑘 𝑎𝑙−𝑘 (formule du binôme)
𝑙 𝑙
𝑘
𝑙=0 𝑙=0 𝑙=0 𝑘=0
𝑛 𝑛
𝑙
= ∑ ∑ 𝑎𝑙 ( ) (𝑋 − 𝑎)𝑘 𝑎𝑙−𝑘 (intervertion des sommes)
𝑘
𝑘=0 𝑙=𝑘
𝑛 𝑛 𝑛
𝑘
𝑙! 1
= ∑(𝑋 − 𝑎) ∑ 𝑎𝑙 𝑎𝑙−𝑘 = ∑(𝑋 − 𝑎)𝑘 𝑃(𝑘 )(𝑎)
𝑘! (𝑙 − 𝑘)! 𝑘!
𝑘=0 𝑙=𝑘 𝑘=0

Corrigé exo 6
 : si 𝑋 − 𝑟 divise 𝑃 alors il existe un polynôme 𝑄 tel que 𝑃(𝑋) = (𝑋 − 𝑟)𝑄(𝑋). En terme de fonction
polynomiale on a ∀𝑥 ∈ , 𝑃(𝑥) = (𝑥 − 𝑟)𝑄(𝑥) et donc 𝑃(𝑟) = (𝑟 − 𝑟)𝑄(𝑟) = 0.
 : soit 𝑟 est racine de 𝑃. Soit 𝑃 = (𝑋 − 𝑟)𝑄 + 𝑅 où deg 𝑅 < deg(𝑋 − 𝑟) = 1 la division euclidienne
de 𝑃 par 𝑋 − 𝑟. Ainsi 𝑅 est un polynôme constant càd 𝑃 = (𝑋 − 𝑟)𝑄 + 𝑘.
Et comme 𝑃(𝑟) = 0 on trouve que 𝑘 = 0 donc 𝑋 − 𝑟 divise 𝑃.

Corrigé exo 7 Supposons que le polynôme 𝑃 admette 𝑛 racines distinctes 𝑟1 , 𝑟2 , … , 𝑟𝑛 .


• D’après le théorème précédent, 𝑃(𝑟1 ) = 0 donc 𝑋 − 𝑟1 divise 𝑃 et il existe 𝑄1 tel que 𝑃 = (𝑋 − 𝑟1 )𝑄1
Or 𝑃(𝑟2 ) = 0 = (𝑟2 − 𝑟1 )𝑄1 (𝑟2 ) et comme 𝑟1 ≠ 𝑟2 c’est que 𝑟2 est racine de 𝑄1 .
Ainsi, 𝑄1 = (𝑋 − 𝑟2 )𝑄2 et donc 𝑃 = (𝑋 − 𝑟1 )(𝑋 − 𝑟2 )𝑄2…
Une récurrence simple permettrait alors de conclure.
• Réciproque évidente !

Corrigé exo 8
• Raisonner par l’absurde et utiliser l’implication réciproque de la propriété précédente à l’aide de
deg 𝑃𝑄 = deg 𝑃 + deg 𝑄.
• Si 𝑃 était non nul, le premier point que nous venons de démontrer serait contredit ! Donc 𝑃 = 0.

Corrigé exo 9
Notons 𝑛 = deg (𝑃) et effectuons le développement de Taylor de 𝑃 en un scalaire 𝑎 : il vient,
𝑃′′ (𝑎) 𝑃 (𝑛) (𝑎)
𝑃(𝑋) = 𝑃(𝑎) + 𝑃′ (𝑎)(𝑋 − 𝑎) + (𝑋 − 𝑎)2 + ⋯ + (𝑋 − 𝑎)𝑛
2! 𝑛!
⇐:
∀𝑘 ∈ ⟦0; 𝑚 − 1⟧, 𝑃(𝑘) (𝑎) = 0
si { alors 𝑛 ≥ 𝑚
𝑃(𝑚) (𝑎) ≠ 0
𝑃(𝑚) (𝑎) 𝑚
𝑃 (𝑚+1) (𝑎) 𝑚+1
𝑃(𝑛) (𝑎)
𝑃(𝑋) = (𝑋 − 𝑎) + (𝑋 − 𝑎) +⋯+ (𝑋 − 𝑎)𝑛
𝑚! (𝑚 + 1)! 𝑛!

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𝑃(𝑚) (𝑎) 𝑃(𝑚+1) (𝑎) 𝑃(𝑛−𝑚) (𝑎)
= (𝑋 − 𝑎)𝑚 ( + (𝑋 − 𝑎) + ⋯ + (𝑋 − 𝑎)𝑛−𝑚 )
⏟ 𝑚! (𝑚 + 1)! 𝑛!
𝑄(𝑋)
(𝑚) (𝑎)
𝑃
avec 𝑄(𝑎) = 𝑚!
≠ 0 par hypothèse : 𝑎 est bien racine de 𝑃 d’ordre 𝑚.

⇒:
Si 𝑎 est racine de 𝑃 d’ordre 𝑚 alors 𝑛 ≥ 𝑚 et la formule de Taylor donne :
𝑚−1 𝑛
𝑃(𝑘) (𝑎) 𝑘 𝑚
𝑃(𝑘) (𝑎)
𝑃(𝑋) = ∑ (𝑋 − 𝑎) + (𝑋 − 𝑎) ∑ (𝑋 − 𝑎)𝑘−𝑚
𝑘! ⏟ 𝑘!

𝑘=0 𝑘=𝑚
𝑅 𝑄

Comme deg(𝑅) < 𝑚, l’égalité précédente est une division euclidienne : puisque (𝑋 − 𝑎)𝑚 divise
𝑃, on sait que le reste 𝑅 est nul, càd que 𝑃(𝑘) (𝑎) = 0, ∀𝑘 ∈ ⟦0; 𝑚 − 1⟧ (polynôme nul donc tous
ses coefficients sont nuls) et comme par définition de la multiplicité on a 𝑄(𝑎) ≠ 0, alors
𝑃(𝑚) (𝑎) ≠ 0.

Corrigé exo 10 Par récurrence sur le degré de 𝑃.

Corrigé exo 11
1. Inutile de se compliquer la vie pour celui-ci !
On obtient immédiatement la factorisation dans ℝ[𝑋]
𝑋 4 − 1 = (𝑋 2 )2 − 1 = (𝑋 2 − 1)(𝑋 2 + 1) = (𝑋 − 1)(𝑋 + 1)(𝑋 2 + 1)
Pour obtenir la factorisation dans ℂ[𝑋], il suffit de remarquer que 𝑋 2 + 1 = (𝑋 −
𝑖)(𝑋 + 𝑖)

2. Le polynôme 𝑋 4 − 1 a pour racines évidentes 1; −1; 𝑖; −𝑖 (les racines quatrièmes de l’unité). Dans
[𝑋], 𝑋 4 − 1 = (𝑋 − 1)(𝑋 + 1)(𝑋 − 𝑖)(𝑋 + 𝑖) ; or (𝑋 − 𝑖)(𝑋 + 𝑖) = 𝑋 2 + 1 donc la factorisation
dans ℝ[𝑋] donne 𝑋 4 − 1 = (𝑋 − 1)(𝑋 + 1)(𝑋 2 + 1).

𝑋 5 −1
3. 𝑋 4 + 𝑋 3 + 𝑋 2 + 𝑋 + 1 = 𝑋−1
(somme géométrique). Les racines 5𝑖è𝑚𝑒𝑠 de l’unité sont données par
2𝜋 2𝑘𝜋
𝑖( + )
𝑤𝑘 = 𝑒 5 5 , 𝑘 ∈ ⟦0; 4⟧ càd
2𝜋 4𝜋 6𝜋 8𝜋 10𝜋
𝑤0 = 𝑒 𝑖 5 , 𝑤1 = 𝑒 𝑖 5 , 𝑤2 = 𝑒 𝑖 5 = 𝑤
̅̅̅1̅, 𝑤3 = 𝑒 𝑖 5 = ̅̅̅̅
𝑤0 et 𝑤4 = 𝑒 𝑖 5 = 1
5
On a ainsi 𝑋 − 1 = (𝑋 − 𝑤0 )(𝑋 − ̅̅̅̅)(𝑋
𝑤0 − 𝑤1 )(𝑋 − 𝑤 ̅̅̅1̅)(𝑋 − 1) et donc
4 3 2
𝑋 + 𝑋 + 𝑋 + 𝑋 + 1 = (𝑋 − 𝑤0 )(𝑋 − ̅̅̅̅)(𝑋 𝑤0 − 𝑤1 )(𝑋 − 𝑤̅̅̅1̅) 𝑑𝑎𝑛𝑠 ℂ[𝑋] .

Pour replonger dans ℝ[𝑿], nous regroupons chaque racine et son conjugué.

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2𝜋
- 𝑤0 = 𝑋 2 − (𝑤0 + ̅̅̅̅)𝑋
(𝑋 − 𝑤0 )(𝑋 − ̅̅̅̅) 𝑤0 = 𝑋 2 − 2 cos ( 5 ) + 1
𝑤0 + 𝑤0 ̅̅̅̅
4𝜋
- ̅̅̅1̅) = ⋯ = 𝑋 2 − 2 cos ( ) + 1
(𝑋 − 𝑤1 )(𝑋 − 𝑤
5
Ainsi, la factorisation dans ℝ[𝑋]donne
2𝜋 4𝜋
𝑋 4 + 𝑋 3 + 𝑋 2 + 𝑋 + 1 = (𝑋 2 − 2 cos ( ) + 1) (𝑋 2 − 2 cos ( ) + 1)
5 5

4. On vérifie à l’aide de racines évidentes (que l’on cherche parmi les diviseurs de 2) et/ou de divisions
euclidiennes successives que 𝑋 5 − 4𝑋 4 + 4𝑋 3 + 2𝑋 2 − 5𝑋 + 2 = (𝑋 − 1)3 (𝑋 + 1)(𝑋 − 2)

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