Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Le contributeur pinel précise : Après un 'bref' retour sur les nombres complexes
(rappels de trigonométrie, module, argument et forme exponentielle) des applications
des formules de Moivre et d'Euler sont données. La division euclidienne de
polynômes est ensuite traitée, avec notamment la recherche de reste ou de quotient.
Le chapitre s'achève sur le théorème de d'Alembert Gauss et des méthodes pour
factoriser un polynôme.
Rappelons que l’écriture 𝑧 = 𝑥 + 𝑖𝑦 est la forme algébrique du complexe 𝑧 : 𝑥 désigne sa partie réelle, notée
𝑅𝑒(𝑧) ; 𝑦 désigne sa partie imaginaire, notée 𝐼𝑚(𝑧).
Rappelons encore que 𝑅𝑒(𝑧) et 𝐼𝑚(𝑧) sont des réels.
Remarque.
La formule du binôme de Newton sera démontrée ultérieurement, à l’aide de la formule du triangle de
Pascal.
Exercice corrigé 1.
1. Déterminer la forme algébrique de l’inverse des complexes
√2 √2
𝑧1 = 1 + 𝑖, 𝑧2 = −2 + 4𝑖, 𝑧3 = +𝑖 , 𝑧4 = 𝑖
2 2
2. Déterminer la forme algébrique des complexes
3+𝑖 3𝑖
𝑧5 = , 𝑧6 =
1−𝑖 2𝑖 − 1
3. Calculer le complexe
1+𝑖 6 1−𝑖 6
𝑍=( ) −( )
2 2
Exercice non corrigé 2. Soit 𝑓 l’application de ℂ dans ℂ définie par 𝑓(𝑧) = (𝑧 + 𝑖)(−2 + 𝑧̅) où 𝑧̅ désigne le
conjugué de 𝑧. Déterminer la forme algébrique de 𝑓(𝑧).
• Et voici pour les propriétés élémentaires sur les fonctions 𝑐𝑜𝑠 et 𝑠𝑖𝑛 (que l’on peut retrouver aussi à
l’aide du cercle trigonométrique) :
cos(−𝑥) = cos 𝑥 sin(−𝑥) = − sin 𝑥 tan(−𝑥) = − tan 𝑥
cos(𝑥 + 2𝜋) = cos 𝑥 sin(𝑥 + 2𝜋) = sin 𝑥 tan(𝑥 + 𝜋) = tan 𝑥
cos(𝑥 + 𝜋) = − cos 𝑥 sin(𝑥 + 𝜋) = − sin 𝑥 tan(𝜋 − 𝑥) = − tan 𝑥
𝜋 𝜋
cos (𝑥 + 2 ) = − sin 𝑥 sin (𝑥 + 2 ) = cos 𝑥
La fonction 𝑐𝑜𝑠 est 2𝜋 périodique et paire sur ℝ, la fonction 𝑠𝑖𝑛 est 2𝜋 périodique et impaire sur ℝ,
la fonction 𝑡𝑎𝑛 est 𝜋 périodique et impaire sur son domaine de définition
Rappelons au préalable les propriétés essentielles relatives au module et argument d’un complexe.
A. MODULE ET ARGUMENT
Définition - affixe.
Le plan est muni du repère orthonormé (𝑂; 𝑢
⃗ ; 𝑣 ).
Autrement dit, le point 𝑀 a pour coordonnées (𝑥; 𝑦) dans le plan cartésien si et seulement si 𝑀 a pour
affixe 𝑧 = 𝑥 + 𝑖𝑦 dans le plan complexe.
Définition – module/argument.
Soit 𝑧 = 𝑥 + 𝑖𝑦 la forme algébrique d’un nombre complexe.
• On appelle module de 𝑧 le réel positif noté |𝑧| défini par |𝑧| = √𝑥 2 + 𝑦 2 .
𝑥 𝑦
• On appelle argument de 𝑧 tout réel 𝜃 tel que cos 𝜃 = 2 2 et sin 𝜃 = .
√𝑥 +𝑦 √𝑥 2 +𝑦 2
Propriétés.
• Le module est compatible avec le produit, la puissance, le quotient
• 𝑧𝑧̅ = |𝑧|2 pour tout complexe 𝑧
• Inégalité triangulaire : ||𝑧| − |𝑧′|| ≤ |𝑧 + 𝑧 ′ | ≤ |𝑧| + |𝑧 ′ |
• Pour tout (𝑧, 𝑧 ′ ) ∈ ℂ × ℂ∗ et tout 𝑛 ∈ ℤ on a
𝑧
arg(𝑧𝑧 ′ ) = arg 𝑧 + arg 𝑧′ , arg ( ′ ) = arg 𝑧 − arg 𝑧 ′ , arg(𝑧 𝑛 ) = 𝑛 arg 𝑧
𝑧
Remarque.
L’argument, en terme de compatibilité avec la multiplication et l’inverse (donc le quotient et la puissance
aussi), a les mêmes propriétés que la fonction réelle 𝑙𝑛.
Remarque.
La forme exponentielle d’un complexe permettra de simplifier et de clarifier toutes ces étapes.
7 7
Exercice non corrigé 4. Simplifier l’expression (1 + 𝑖√3) + (1 − 𝑖√3)
B. FORME EXPONENTIELLE
Notation.
Le complexe cos 𝜃 + 𝑖 sin 𝜃 est noté 𝑒 𝑖𝜃 pour tout réel 𝜃.
Remarque.
Pour tout réel 𝜃, 𝑒 𝑖𝜃 est donc un nombre complexe de module 1 et d’argument 𝜃.
Exemples.
𝑖𝜋
𝑒 𝑖0 = 𝑒 𝑖2𝜋 = 1 ; 𝑒 𝑖𝜋 = −1 ; 𝑒 2 = 𝑖 ; 𝑒 𝑖2𝑘𝜋 = 1, ∀𝑘 ∈ ℤ.
Définition.
𝑟 = |𝑧| > 0
Tout nombre complexe 𝑧 non nul s’écrit sous la forme exponentielle 𝑧 = 𝑟𝑒 𝑖𝜃 avec { .
𝜃 = arg 𝑧 [2𝜋]
L’exponentielle complexe vérifie « les mêmes » propriétés que l’exponentielle réelle en termes de compatibilité
avec les opérations usuelles.
Par ailleurs, la forme exponentielle permettra, lors des calculs, de synthétiser efficacement les notions de
modules et d’argument.
z4 = 6 ( − cos ( ) + i sin ( ) )
Bien que se déduisant des propriétés précédentes, les résultats suivants ont une place à part du fait de leur
importance :
Théorème.
𝑛
• Formule de Moivre : pour tout réel 𝜃 et tout entier 𝑛 ∈ ℕ on a (𝑒 𝑖𝜃 ) = 𝑒 𝑖𝑛𝜃 , autrement dit
(cos 𝜃 + i sin 𝜃)𝑛 = cos(𝑛𝜃) + 𝑖 sin(𝑛𝜃)
Exemple.
Voici une application des formules précédentes, qui sera détaillée dans la partie suivante.
Il s’agit de ce que l’on appelle formule de duplication : nous allons prouver que pour tout réel 𝜃,
2 2
{cos 2𝜃 = cos 𝜃 − sin 𝜃 .
sin 2𝜃 = 2 sin 𝜃 cos 𝜃
La formule de Moivre donne
𝑛
cos 𝑛𝜃 = 𝑅𝑒((𝑒 𝑖𝜃 ) ) = 𝑅𝑒((cos 𝜃 + 𝑖 sin 𝜃)𝑛 )
{ 𝑛
sin 𝑛𝜃 = 𝐼𝑚((𝑒 𝑖𝜃 ) ) = 𝐼𝑚((cos 𝜃 + 𝑖 sin 𝜃)𝑛 )
On obtient en particulier, pour 𝑛 = 2 :
𝑒 𝑖2𝜃 = (cos 𝜃 + 𝑖 sin 𝜃)2 = cos2 𝜃 − sin2 𝜃 + 2𝑖 sin 𝜃 cos 𝜃
Passons maintenant à quelques applications de ces formules ; elles auront un intérêt particulier dans certaines
branches du programme, à priori non liées directement aux nombres complexes.
B. OPERATION DE LINEARISATION…
Exercice non corrigé 6. L’objectif est ici de déterminer une primitive sur ℝ de la fonction sin3.
1
1. À l’aide des formules d’Euler, prouver que ∀𝜃 ∈ ℝ, sin3 𝜃 = − 4 (sin(3𝜃) − 3 sin 𝜃).
𝜋
2. En déduire ∫𝜋 sin3 𝜃 𝑑𝜃 .
2
Pour les parties B et C, vous pourrez par exemple vous entraînez avec le document 1017 – exo 47.
Comme nous allons le voir dans le point suivant, pour simplifier certaines sommes de réels, nous avons besoin
de simplifier l’expression 𝑒 𝑖𝑝 + 𝑒 𝑖𝑞 où 𝑝 et 𝑞 sont réels.
𝑝+𝑞
Exercice non corrigé 8. Factoriser l’expression 𝑒 𝑖𝑝 + 𝑒 𝑖𝑞 par 𝑒 𝑖 2
Exercice non corrigé 10. Exprimer sans le symbole ∑ et de la manière la plus simple possible la
somme suivante :
𝑛
𝑛
∑ ( ) cos(𝑘𝜃) , 𝑛 ∈ ℕ.
𝑘
𝑘=0
Soit 𝑍 un complexe, 𝑛 un entier naturel. On peut montrer que l’équation 𝑧 𝑛 = 𝑍 d’inconnue 𝑧 admet
exactement 𝑛 solutions.
Dans le cas où 𝑍 = 1, les 𝑛 solutions complexes de 𝑧 𝑛 = 1 s’appellent les racines énièmes de l’unité.
Définitions.
• On appelle polynôme d’interminée 𝑋 à coefficients dans 𝕂 toute expression de la forme
𝑖=𝑛
𝑖=0
où 𝑎0 , 𝑎1 , … , 𝑎𝑛 sont des scalaires de 𝕂 appelés coefficients de 𝑃.
Si tous les coefficients de 𝑃 sont nuls, 𝑃 est appelé le polynôme nul et noté 𝑃 = 0.
Notation : l’ensemble des polynômes d’interminée 𝑋 à coefficients dans 𝕂 est noté 𝕂[𝑋] (à savoir
ℝ[𝑋] ou ℂ[𝑋]).
• Lorsque dans l’écriture précédente 𝑎𝑛 ≠ 0, on dira que 𝑃 est de degré 𝑛 et on note deg 𝑃 = 𝑛 : 𝑎𝑛 , le
coefficient de 𝑋 𝑛 , est alors appelé le coefficient dominant de 𝑃. Si 𝑎𝑛 = 1 on dira que 𝑃 est normalisé
ou unitaire.
Notation : l’ensemble des polynômes d’interminée 𝑋 à coefficients dans 𝕂 et de degré inférieur ou égal
à 𝑛 est noté 𝕂n [𝑋].
Remarque.
Les raisons pour introduire la notation 𝑋 dépassent le niveau de ce cours : il faut voir cette écriture
comme une écriture formelle, que vous pouvez rencontrer dans l'énoncé d'un problème.
Sauf précision contraire, nous confondrons cette année polynôme et fonction polynôme associée.
→ L’addition des polynômes, leur multiplication par un scalaire ou le produit de polynômes se
déduisent alors des opérations sur les fonctions.
Exemple.
Le polynôme P = cos 3 θ − 2 cos2 θ + 1 est un polynôme en cos θ de degré 3 et de coefficient
dominant 1. Il est donc normalisé.
De même, Q = 3e−4x − e−2x − 2 est un polynôme en e−x de degré 4 et de coefficient dominant 3 (ou
en e−2x, il est alors de degré 2).
Théorème d’identification.
• Un polynôme est nul si et seulement si tous ses coefficients sont nuls.
• Deux polynômes sont égaux si et seulement si ils ont même degré et mêmes coefficients.
Propriétés.
Soit 𝑃 et 𝑄 deux polynômes. Attention.
1. deg 𝑃𝑄 = deg 𝑃 + deg 𝑄 Le degré de la somme de deux polynômes
2. deg(𝑃 + 𝑄) ≤ max(deg 𝑃 , deg 𝑄) n’est pas forcément égal au maximum des
degrés.
3. 𝑃 × 𝑄 = 0 ⇔ 𝑃 = 0 𝑜𝑢 𝑄 = 0
Remarque.
Même si le point n°3 vous paraît certainement évident, il est utile de se rappeler que le résultat est faux
si P et Q sont des fonctions quelconques (donc pas des polynômes). Autrement dit :
« si 𝑓 et 𝑔 sont deux fonctions réelles définies sur ℝ, 𝑓 × 𝑔 = 0 𝑓 = 0 𝑜𝑢 𝑔 = 0 ».
Gare aux « évidences » donc !
Exemple.
La somme des polynômes (1 − 𝑋)3 et 𝑋 3 est de degré 2.
Exercice non corrigé 15. Déterminer le polynôme 𝑃 de degré 3 se factorisant par (𝑋 − 2)2 et tel que
𝑃(1) = 3, 𝑃(−1) = −9.
Théorème de la division euclidienne. Soit 𝐴 et 𝐵 deux polynômes de 𝕂[𝑋] avec 𝐵 non nul.
Alors il existe un unique couple (𝑄, 𝑅) de polynômes de 𝕂[𝑋] tel que
𝐴 = 𝐵𝑄 + 𝑅
{ .
deg 𝑅 < deg 𝐵
𝑄 est appelé quotient de la division euclidienne, 𝑅 est le reste de la division euclidienne.
Essentiellement deux méthodes sont à votre disposition : une fois éprouvée la méthode 1 (lente mais plus
simple), cherchez à maitriser la seconde, beaucoup plus rapide.
𝑋+2
𝑋 3 + 2𝑋 − 1
×
𝑋 3 + 2𝑋 2
𝑋2
Maintenant, on soustrait les deux quantités :
𝑋+2
𝑋 3 + 2𝑋 − 1
×
𝑋 3 + 2𝑋 2
=
𝑋2
2
−2𝑋 + 2𝑋 − 1
Et on recommence : par quoi doit-on multiplier 𝑋 pour obtenir −2𝑋 2 ? Par −2𝑋 ! C’est donc notre prochain
monôme pour 𝑄(𝑋)
𝑋+2
𝑋 3 + 2𝑋 − 1
−
𝑋 3 + 2𝑋 2 ×
= 2
−2𝑋 + 2𝑋 − 1 𝑋 2 − 2𝑋 + 6
− −2𝑋 2 − 4𝑋
= 6𝑋 − 1
− 6𝑋 + 12
= −13
Le dernier reste −13 est de degré (0) strictement inférieur au degré de 𝑋 + 2 (qui est 1), donc on peut s’arrêter.
On a donc bien 𝑋 3 + 2𝑋 − 1 = (𝑋 + 2)(𝑋 2 − 2𝑋 + 6) − 13.
𝑋−1
𝑋 5 − 4𝑋 4 + 4𝑋 3 + 2𝑋 2 − 5𝑋 + 2
−
𝑋5 − 𝑋4
−3𝑋 4 + 4𝑋 3 + 2𝑋 2 − 5𝑋 + 2
𝑋 4 − 3𝑋 3 + 𝑋 2 + 3𝑋 − 2
−3𝑋 4 + 3𝑋 3
𝑋 3 + 2𝑋 2 − 5𝑋 + 2
𝑋3 − 𝑋2
3𝑋 2 − 5𝑋 + 2
3𝑋 2 − 3𝑋
−2𝑋 + 2
−2𝑋 + 2
0
Définition.
On dit que le polynôme non nul 𝐵 divise le polynôme 𝐴 si dans la division euclidienne de 𝐴 par 𝐵, le
reste est le polynôme nul.
Exemple.
D’après la division ci-dessus, le polynôme 𝑋 − 1 divise 𝑋 5 − 4𝑋 4 + 4𝑋 3 + 2𝑋 2 − 5𝑋 + 2.
A. POLYNOME DERIVE.
Remarque.
Lorsqu’on dérive un polynôme non constant, on fait tomber son degré d’une unité. On pourra retenir
que les règles de dérivation d’un polynôme sont celles de dérivation de sa fonction polynomiale
associée.
Théorème.
Soit 𝑃 = 𝑎0 + 𝑎1 𝑋1 + ⋯ + 𝑎𝑛 𝑋 𝑛 = ∑𝑖=𝑛 𝑖
𝑖=0 𝑎𝑖 𝑋 un polynôme de degré 𝑛 (donc 𝑎𝑛 ≠ 0).
𝑖!
• ∀𝑘 ∈ ⟦0; 𝑛⟧, deg 𝑃(𝑘) = 𝑛 − 𝑘 et 𝑃 (𝑘) = ∑𝑖=𝑛
𝑖=k (𝑖−𝑘)! 𝑎𝑖 𝑋
𝑖−𝑘
.
En particulier, deg 𝑃(𝑛) = 0 et 𝑃(𝑛) = 𝑛! 𝑎𝑛 .
• De plus, ∀𝑘 ∈ ⟦𝑛 + 1; +∞⟦ , 𝑃(𝑘) = 0.
Voici une formule que nous reverrons plus tard dans le cadre des fonctions :
Définition.
Soit 𝑃 un polynôme de 𝕂[𝑋] et 𝑟 un scalaire. On dit que 𝑟 est racine de 𝑃 si 𝑃(𝑟) = 0.
Le théorème qui précède est un premier pas vers la factorisation. Une fois déterminée une racine 𝑟 de 𝑃, il
suffira de factoriser le polynôme quotient 𝑄 de degré deg 𝑃 − 1 (donc plus facile !) pour factoriser 𝑃.
Remarques.
• Lorsqu’un polynôme n’a aucun terme constant, c’est que 0 est racine, il se factorise par 𝑋 !
• Lorsqu’un polynôme non nul est à coefficients entiers, s’il existe une racine entière de 𝑃 alors elle
divise le terme constant 𝑃(0) (divise au sens arithmétique du terme).
On cherchera donc des racines évidentes d’un polynôme non nul à coefficients entiers parmi les
diviseurs de son terme constant.
Propriétés.
• Tout polynôme non nul de degré 𝑛 admet au plus 𝑛 racines.
• Tout polynôme de degré 𝑛 qui admet au moins 𝑛 + 1 racines est le polynôme nul.
En particulier, le seul polynôme qui admet une infinité de racines est le polynôme nul.
Exemples.
• 1 est racine d’ordre 2 du polynôme 𝑃 = (𝑋 − 1)2 (2𝑋 + 1)
• 2 est racine d’ordre 3 du polynôme 𝑄 = (𝑋 − 2)2 (𝑋 2 − 3𝑋 + 2) puisque 𝑋 2 − 3𝑋 + 2 admet encore 2
pour racine simple (càd une racine d’ordre 1).
Remarque.
Un inconvénient de cette définition est la nécessité d’avoir la forme factorisée du polynôme pour
déterminer l’ordre de multiplicité d’une racine.
Le théorème suivant va résoudre ce problème, et nous permettra de raisonner directement sur la forme
développée.
Théorème.
Soit 𝑃 ∈ 𝕂[𝑋] et 𝑚 un entier naturel non nul.
∀𝑘 ∈ ⟦0; 𝑚 − 1⟧, 𝑃(𝑘) (𝑎) = 0
𝑎 ∈ 𝕂 est racine de 𝑃 d’ordre 𝑚 si et seulement si { .
𝑃(𝑚) (𝑎) ≠ 0
Théorème de d’Alembert-Gauss.
Tout polynôme non nul de degré 𝑛 de ℂ[𝑋] admet exactement 𝑛 racines comptées avec leurs ordres de
multiplicité.
C. FACTORISATION
Théorème.
Soit 𝑃 un polynôme non constant de ℂ[𝑋].
Alors, il existe 𝑝 complexes 𝑟1 , 𝑟2 , … , 𝑟𝑝 (𝑝 non nul)
𝑝
il existe 𝑝 entiers non nuls complexes 𝛼1 , 𝛼2 , … , 𝛼𝑝 (𝑝 non nul) tels que ∑𝑖=1 𝛼𝑖 = 𝑛
avec
𝑃 = 𝑎𝑛 ∏(𝑋 − 𝑟𝑖 )𝛼𝑖
𝑖=1
𝑎𝑛 est le coefficient dominant de 𝑃, 𝑟1 , 𝑟2 , … , 𝑟𝑝 les 𝑝 racines distinctes de 𝑃 d’ordre de multiplicité
respectif 𝛼1 , 𝛼2 , … , 𝛼𝑝
Remarque.
Ainsi, tout polynôme non constant de ℂ[𝑋] se factorise dans ℂ[𝑋].
Remarque.
L’égalité (𝑋 − 𝑎)(𝑋 − 𝑎̅) = 𝑋 2 − 2 𝑅𝑒(𝑎)𝑋 + |𝑎|2 nous permettra alors de nous replonger dans ℝ à
l’aide de la racine complexe 𝑎 (le polynôme de droite est à coefficients réels).
Théorème.
Tout polynôme non constant 𝑃 de ℝ[𝑋] peut s’écrire comme produit de polynômes à coefficients réels de
degré 1 et de polynômes à coefficients réels de degré 2 n’ayant pas de racines réelles (autrement dit, un
trinôme de discriminant négatif).
Remarques.
On parle de polynômes irréductibles : un polynôme irréductible est un polynôme non constant dont les
seuls diviseurs sont les polynômes constants et ceux de la forme 𝜆𝑃, 𝜆 ≠ 0.
• Les polynômes de ℂ[𝑋] irréductibles sont ceux de degré 1.
• Les polynômes de ℝ[𝑋] irréductibles sont les polynômes de degré 1 et ceux de degré 2 à discriminant
strictement négatif.
1 1 1 1 1 1 −i
= √2 = × 𝑧 = √2(1 − 𝑖) ; = = = −i
𝑧3
2
(1+𝑖)
√2
2
1 z4 i −i ²
3 + i 1 + i 2 + 4i 3i −2i − 1 6 − 3i
• Suivant la même méthode : z5 = = = 1 + 2i et z6 = = .
1− i 1+ i 2 2i − 1 −2i − 1 5
• Calculons désormais le complexe
1+𝑖 6 1−𝑖 6
) −( 𝑍=(
)
2 2
1+𝑖
Posons 𝑎 = 2 : on remarque que 𝑍 = 𝑎6 − 𝑎̅6 = 𝑎6 − ̅̅̅
𝑎6 = 𝑧 − 𝑧̅ où on a posé 𝑧 = 𝑎6 .
• On sait déjà que le complexe est un imaginaire pur puisque 𝑧 − 𝑧̅ = 2𝑖 𝐼𝑚(𝑧), où 𝐼𝑚(𝑧) ∈
ℝ
• Déterminons maintenant 𝐼𝑚(𝑧), en passant par la forme exponentielle :
𝜋 6 𝜋 3𝜋
𝑖
6 √2𝑒 4 𝑒 6×𝑖 4 𝑒 𝑖 2 𝑖
𝑧=𝑎 =( ) = 3 = =−
2 2 8 8
1 1
Ainsi, 𝐼𝑚(𝑧) = − 8 et 𝑍 = − 4 .
Corrigé exo 2
• |𝑧| = √2 donc 𝑧 = √2(√2/2 − 𝑖√2/2) = √2(cos(−𝜋/4) + 𝑖𝑠𝑖𝑛(−𝜋/4)).On a donc 𝑎𝑟𝑔 𝑧 = −/4.
|𝑧′| = 2 donc 𝑧 = 2(1/2 + 𝑖√3/2) = 2(cos(𝜋/3) + 𝑖𝑠𝑖𝑛(𝜋/3)) et 𝑎𝑟𝑔 𝑧′ = /3.
D’après les propriétés du module et de l’argument : |𝑧 8 | = |𝑧|8 = 16 et arg(𝑧 8 ) = 8 × arg 𝑧 = 0 [2𝜋].
Ainsi 𝑧 8 = 16.
• De même, |𝑧/𝑧′| = |𝑧|/|𝑧′| = √2/2 et arg(𝑧/𝑧′) = arg 𝑧 − arg 𝑧 ′ = −7𝜋/12
𝑧 −√3+1+𝑖(−√3−1)
En passant par la méthode classique, on trouve que 𝑧′ = ⋯ = 4
.
√2 7𝜋 −√3+1
• On trouve ainsi 2
cos(− 12 ) = 4
d’où le résultat puisque le cosinus est paire.
Corrigé exo 3
1. (1 − i)8 = [ 2 ei(−/4)]8 = 16 ei(−2) = 16.
( 3 + i )5 (2ei / 6 )5 32ei 5 / 6 ei 5 / 6 1 i ( +5 / 6) 1 − i / 6
= = = = e = e
2. (1 + i )12 ( 2ei / 4 )12 64ei 3 −2 2 2 donc
( 3 + i )5 1 11 3
= cos(− ) + i sin(− ) = − i
(1 + i )12
2 6 6 22 2
𝑖𝜋 𝜋
−i
3. z = 14 – 14i = 14 2e 4
donc 𝑧̅ = 14√2𝑒 4 et −𝑧 = 14√2𝑒 𝑖( 4 +𝜋) puisque ei = −1 .
Corrigé exo 6
: si 𝑋 − 𝑟 divise 𝑃 alors il existe un polynôme 𝑄 tel que 𝑃(𝑋) = (𝑋 − 𝑟)𝑄(𝑋). En terme de fonction
polynomiale on a ∀𝑥 ∈ , 𝑃(𝑥) = (𝑥 − 𝑟)𝑄(𝑥) et donc 𝑃(𝑟) = (𝑟 − 𝑟)𝑄(𝑟) = 0.
: soit 𝑟 est racine de 𝑃. Soit 𝑃 = (𝑋 − 𝑟)𝑄 + 𝑅 où deg 𝑅 < deg(𝑋 − 𝑟) = 1 la division euclidienne
de 𝑃 par 𝑋 − 𝑟. Ainsi 𝑅 est un polynôme constant càd 𝑃 = (𝑋 − 𝑟)𝑄 + 𝑘.
Et comme 𝑃(𝑟) = 0 on trouve que 𝑘 = 0 donc 𝑋 − 𝑟 divise 𝑃.
Corrigé exo 8
• Raisonner par l’absurde et utiliser l’implication réciproque de la propriété précédente à l’aide de
deg 𝑃𝑄 = deg 𝑃 + deg 𝑄.
• Si 𝑃 était non nul, le premier point que nous venons de démontrer serait contredit ! Donc 𝑃 = 0.
Corrigé exo 9
Notons 𝑛 = deg (𝑃) et effectuons le développement de Taylor de 𝑃 en un scalaire 𝑎 : il vient,
𝑃′′ (𝑎) 𝑃 (𝑛) (𝑎)
𝑃(𝑋) = 𝑃(𝑎) + 𝑃′ (𝑎)(𝑋 − 𝑎) + (𝑋 − 𝑎)2 + ⋯ + (𝑋 − 𝑎)𝑛
2! 𝑛!
⇐:
∀𝑘 ∈ ⟦0; 𝑚 − 1⟧, 𝑃(𝑘) (𝑎) = 0
si { alors 𝑛 ≥ 𝑚
𝑃(𝑚) (𝑎) ≠ 0
𝑃(𝑚) (𝑎) 𝑚
𝑃 (𝑚+1) (𝑎) 𝑚+1
𝑃(𝑛) (𝑎)
𝑃(𝑋) = (𝑋 − 𝑎) + (𝑋 − 𝑎) +⋯+ (𝑋 − 𝑎)𝑛
𝑚! (𝑚 + 1)! 𝑛!
⇒:
Si 𝑎 est racine de 𝑃 d’ordre 𝑚 alors 𝑛 ≥ 𝑚 et la formule de Taylor donne :
𝑚−1 𝑛
𝑃(𝑘) (𝑎) 𝑘 𝑚
𝑃(𝑘) (𝑎)
𝑃(𝑋) = ∑ (𝑋 − 𝑎) + (𝑋 − 𝑎) ∑ (𝑋 − 𝑎)𝑘−𝑚
𝑘! ⏟ 𝑘!
⏟
𝑘=0 𝑘=𝑚
𝑅 𝑄
Comme deg(𝑅) < 𝑚, l’égalité précédente est une division euclidienne : puisque (𝑋 − 𝑎)𝑚 divise
𝑃, on sait que le reste 𝑅 est nul, càd que 𝑃(𝑘) (𝑎) = 0, ∀𝑘 ∈ ⟦0; 𝑚 − 1⟧ (polynôme nul donc tous
ses coefficients sont nuls) et comme par définition de la multiplicité on a 𝑄(𝑎) ≠ 0, alors
𝑃(𝑚) (𝑎) ≠ 0.
Corrigé exo 11
1. Inutile de se compliquer la vie pour celui-ci !
On obtient immédiatement la factorisation dans ℝ[𝑋]
𝑋 4 − 1 = (𝑋 2 )2 − 1 = (𝑋 2 − 1)(𝑋 2 + 1) = (𝑋 − 1)(𝑋 + 1)(𝑋 2 + 1)
Pour obtenir la factorisation dans ℂ[𝑋], il suffit de remarquer que 𝑋 2 + 1 = (𝑋 −
𝑖)(𝑋 + 𝑖)
2. Le polynôme 𝑋 4 − 1 a pour racines évidentes 1; −1; 𝑖; −𝑖 (les racines quatrièmes de l’unité). Dans
[𝑋], 𝑋 4 − 1 = (𝑋 − 1)(𝑋 + 1)(𝑋 − 𝑖)(𝑋 + 𝑖) ; or (𝑋 − 𝑖)(𝑋 + 𝑖) = 𝑋 2 + 1 donc la factorisation
dans ℝ[𝑋] donne 𝑋 4 − 1 = (𝑋 − 1)(𝑋 + 1)(𝑋 2 + 1).
𝑋 5 −1
3. 𝑋 4 + 𝑋 3 + 𝑋 2 + 𝑋 + 1 = 𝑋−1
(somme géométrique). Les racines 5𝑖è𝑚𝑒𝑠 de l’unité sont données par
2𝜋 2𝑘𝜋
𝑖( + )
𝑤𝑘 = 𝑒 5 5 , 𝑘 ∈ ⟦0; 4⟧ càd
2𝜋 4𝜋 6𝜋 8𝜋 10𝜋
𝑤0 = 𝑒 𝑖 5 , 𝑤1 = 𝑒 𝑖 5 , 𝑤2 = 𝑒 𝑖 5 = 𝑤
̅̅̅1̅, 𝑤3 = 𝑒 𝑖 5 = ̅̅̅̅
𝑤0 et 𝑤4 = 𝑒 𝑖 5 = 1
5
On a ainsi 𝑋 − 1 = (𝑋 − 𝑤0 )(𝑋 − ̅̅̅̅)(𝑋
𝑤0 − 𝑤1 )(𝑋 − 𝑤 ̅̅̅1̅)(𝑋 − 1) et donc
4 3 2
𝑋 + 𝑋 + 𝑋 + 𝑋 + 1 = (𝑋 − 𝑤0 )(𝑋 − ̅̅̅̅)(𝑋 𝑤0 − 𝑤1 )(𝑋 − 𝑤̅̅̅1̅) 𝑑𝑎𝑛𝑠 ℂ[𝑋] .
Pour replonger dans ℝ[𝑿], nous regroupons chaque racine et son conjugué.
4. On vérifie à l’aide de racines évidentes (que l’on cherche parmi les diviseurs de 2) et/ou de divisions
euclidiennes successives que 𝑋 5 − 4𝑋 4 + 4𝑋 3 + 2𝑋 2 − 5𝑋 + 2 = (𝑋 − 1)3 (𝑋 + 1)(𝑋 − 2)