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Le 3 juin 1944, un Gouvernement provisoire de la République française (GPRF),

dirigé par le général de Gaulle, est formé à Alger. Ce gouvernement refuse


toute légitimité au régime de Vichy et compte mettre en œuvre le programme
du CNR une fois le territoire français libéré.

C. La Résistance et la Libération de la France (1944)

Doc. 14 :

1) Le débarquement allié en Normandie, le 6 juin 1944, lance la bataille pour la


Libération de la France. Un deuxième débarquement a lieu en Provence le
15 août 1944. Les principaux acteurs de la Libération de la France ont été les
Alliés anglo-américains, les Forces Françaises Libres (FFL), aidées des
troupes coloniales (importantes dans le débarquement du 15 août), ainsi
que la Résistance intérieure regroupées dans les Forces Françaises de
l’Intérieur (FFI).
2) Même si la Libération de la France doit beaucoup aux troupes alliées, une
partie importante du territoire français a été libérée par la Résistance grâce
à l’action armée des maquis (les Alpes, le centre et le sud-ouest du pays).
3) Dans la bataille pour la Libération de la France, les civils sont victimes de
représailles de la part des Allemands. Par exemple, la division SS « Das
Reich », qui remonte du sud-ouest vers la Normandie pour aller se battre
contre les Alliés, massacre les habitants du village d’Oradour-sur-Glane, près
de Limoges, le 10 juin 1944, dans une région fortement engagée dans la
Résistance. Les civils sont aussi victimes de nombreux bombardements qui
accompagnent le combat des Alliés contre les Allemands. A la fin de la
guerre, de nombreuses villes portuaires de la façade Atlantique qui ont servi
de repli aux Allemands sont en ruines (Brest, Lorient, Saint-Nazaire…).

Doc. 15 :

Au soir de la Libération de la capitale, le 25 août 1944, le général de Gaulle


insiste dans son discours à l’Hôtel de Ville sur le fait que Paris a été « libéré par
lui-même, libéré par son peuple, avec le concours des armées de la France,
avec l’appui et le concours de la France tout entière ». Il présente le rôle des
résistants parisiens, qui ont lancé l’insurrection, et des troupes françaises de la
2e DB du général Leclerc, qui sont entrées les premières dans Paris, comme
fondamental. En insistant sur la dimension française de la Libération de la
capitale, il en fait une marque d’indépendance et de souveraineté très
importante face aux Alliés pour le gouvernement provisoire qu’il dirige (une
idée que l’on retrouve chez de Gaulle dès la création du CNR en 1943, voir le
doc. 11).

Conclusion :

A la fin de l’année 1944, le territoire français est quasi entièrement libéré. La


France de la Libération est une France à reconstruire mais aussi à réconcilier,
tant les divisions politiques ont été profondes. C’est l’œuvre qui attend le GPRF
dirigé par de Gaulle afin de renouveler la République.

Chapitre 5 :
LA FRANCE DE L’APRÈS-GUERRE ET DE LA IVe RÉPUBLIQUE
(1944 – 1958)

Introduction :
En 1944, la France libérée est à reconstruire. Le Gouvernement provisoire et les
partis politiques engagés dans la Résistance réalisent d’importantes réformes
économiques et sociales. Ils doivent aussi reconstruire la République : après
une naissance difficile, la IVe République s’installe mais elle renoue avec
l’instabilité de la IIIe.
Cela n’empêche pas les gouvernements de la IVe de réussir une importante
œuvre de reconstruction et de modernisation du pays, tout en devant faire
face à d’importantes questions internationales (débuts de la Guerre froide,
débuts de la construction européenne) et à la décolonisation. C’est sur cette
question en Algérie que la IVe affronte une grave crise à partir de 1954 qui
conduit à sa chute en 1958.

I. Le GPRF : des réformes pour reconstruire la France (1944-1946)

Docs 1 à 4 : Après la Libération, le GPRF dirigé par le général de Gaulle applique
le programme du CNR et mène d’importantes réformes :
- sur le plan économique : la priorité est à la reconstruction du pays dans
laquelle l’Etat joue un rôle important. Le gouvernement nationalise de
nombreuses entreprises dans le domaine des transports, de l’énergie et
des banques. Il met en place un commissariat général au Plan confié à
Jean Monnet, chargé de fixer les grandes orientations de la production
française. Les Français sont invités à « se retrousser les manches», selon
l’expression du dirigeant communiste Maurice Thorez.
- sur le plan social : le GPRF met en place un Etat-providence chargé de
protéger les plus faibles à tous les âges de la vie avec la création d’une
sécurité sociale, des allocations familiales et d’un système de retraites
par répartition.

Ce vaste programme de réformes se réalise dans le cadre d’une démocratie


retrouvée. En 1945, les femmes votent pour la première fois. Une assemblée
est élue afin de rédiger la Constitution d’une IVe République.

II. La IVe République : une nouvelle république fragile (1946-1958)

A. Une difficile élaboration

Doc. 5 à 9 : Les élections de 1945 marquent un grand renouvellement de la vie


politique.
- Elles sont un grand succès pour les trois partis engagés dans la
Résistance et présents dans le GPRF : le PCF est le 1er parti de France, il
est suivi à gauche par les socialistes de la SFIO, le MRP (Mouvement
républicain populaire, démocrate-chrétien) récolte les voix des modérés.
- la droite conservatrice, liée à Vichy, et les radicaux, liés à la IIIe
République, sont sanctionnés.

Ces trois partis veulent établir une nouvelle république très parlementaire,
contre l’avis du général de Gaulle qui démissionne en janvier 1946. Dans le
discours de Bayeux en juin 1946, il explique sa vision d’un chef de l’Etat « au-
dessus des partis », duquel « doit procéder le pouvoir exécutif » qu’il veut
renforcer.
De Gaulle n’est pas écouté. Après l’échec d’un premier projet de constitution,
une nouvelle assemblée est élue et adopte un 2 e projet qui reste très
parlementaire :
- le président de la République reste élu pour 7 ans par les parlementaires
et nomme le président du Conseil, chef du gouvernement.
- celui-ci doit avoir la confiance de l’Assemblée nationale qui a beaucoup
de pouvoirs : elle investit et peut renverser facilement le gouvernement.
La 2e assemblée, le Conseil de la République, n’a qu’un rôle consultatif.

Ce 2e projet est finalement approuvé par référendum en octobre 1946 mais


avec une faible majorité de oui et un tiers d’abstention. Dès sa mise en place, la
IVe République apparait donc fragile.

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