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: TRAN Ha Linh
Premièrement, avant parler de cette loi, je voudrais vous présenter deux événements
historiques qui l’ont influencée : la Convention du 21 février 1795 et le Concordat de
1801. Deuxièmement, je vous donnerai des informations sur l’élaboration de la loi de
1905. Ensuite, vous pourrez découvrir des conséquences du régime de séparation.
Enfin, j’aimerais vous présenter quelques brèves informations sur un des symboles de
la baille pour la laïcité : Émile Combes.
2. L'élaboration de la loi
La première proposition de loi de séparation des Églises et de l’État remonte à 1902.
Chez les protestants, l’unanimité ne règne pas sur la séparation : les luthériens sont
plutôt hostiles ainsi que les réformés libéraux tandis que les réformés orthodoxes, plus
proches du « bloc des gauches », sont plutôt favorables ou en tout cas résignés.
En 1903, sous le ministère d’Émile Combes, il est constitué une commission « relative
à la séparation des Églises et de l’État et à la dénonciation du Concordat ». Elle est
présidée par un protestant ancien pasteur, Ferdinand Buisson. Aristide Briand en est
le rapporteur.
Cela leur permet d’influencer la rédaction pour qu’elle autorise les unions
d’associations cultuelles au niveau national, ce qui était interdit dans le projet présenté
par Émile Combes en 1904. Après la chute du ministère Combes au début 1905,
Maurice Rouvier, président du Conseil des ministres, présente un nouveau projet qui
rejoint celui de la commission.
Les débats sur la loi sont particulièrement longs et passionnés (48 séances entre
mars et juillet 1905) : les députés opposés à la séparation et ceux en faveur d’une
séparation très contraignante envers les Églises s’affrontent. Au Sénat, les débats
prennent 21 séances entre novembre et début décembre 1905.
-> En 1905: La République devient laïque
Le vote de la loi du 9 décembre 1905 sur la séparation de l’église et de l’État constitue
alors un tournant majeur, puisqu’elle met fin au régime concordataire en vigueur
depuis un peu plus d’un siècle.
La loi traite également de la police des cultes. Elle proscrit notamment la tenue de
réunions politiques dans les locaux cultuels. Elle interdit, par ailleurs, "d’élever ou
d’apposer aucun signe ou emblème religieux sur les monuments publics ou en
quelque emplacement public que ce soit", sauf dans les cimetières et les musées. Il
s’agit d’affirmer la neutralité idéologique de l’État.
Avec la loi de 1905, un nouvel équilibre est institué entre l’État, la société et les
religions. La laïcité, dont il n’est pas fait explicitement référence dans la loi, a été
depuis confortée. Elle est devenue un principe à valeur constitutionnelle avec les
Constitutions du 27 octobre 1946 (IVe République) et du 4 octobre 1958 (Ve
République).
4. En savoir plus
C’est Émile Combes (1835-1921) qui sera un des symboles de la bataille pour la
laïcité. Né dans une famille modeste du Tarn, médecin installé en Charente, radical-
socialiste, Franc-maçon, il est le président du groupe de la « Gauche
Démocratique » au Sénat et ministre de l’instruction publique et des cultes en 1895.
En tant que Président du conseil (Premier ministre) de juin 1902 à janvier 1905, il va
lancer une vaste campagne anticléricale : fermeture de 3000 écoles
congrégationnistes en juillet 1902, rupture des relations diplomatiques avec le Vatican
en mai 1904 et interdiction totale d’enseigner aux congrégations en juillet 1904.