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III. Le Consulat et l’Empire : l’unité nationale sans le désordre ? (1799-1815).

Pb. Napoléon Bonaparte a-t-il arrêté la Révolution pour sauver la nation et ce qu’elle avait
acquis ?
A. Le Consulat : une république autoritaire (1799-1804).
1. La Constitution de l’An VIII (voir manuel p 38-39).
- Régime autoritaire : Premier Consul (nommé dans la constitution) avec presque tous les pouvoirs /
pouvoir législatif émietté.
- Retour au suffrage universel mais souveraineté nationale limitée (scrutins par listes vérifiées par le
pouvoir exécutif).
- Pouvoir personnel avec un dialogue direct entre le 1er Consul et la nation via le plébiscite (def :
réponse des citoyens par oui ou non à une question posée par le 1er Consul).
=> Le Consulat : un régime personnel et autoritaire fondé sur un dialogue direct entre le chef et la
nation, encore renforcé quand Bonaparte devient 1er Consul à vie (août 1802).

2. Une administration centralisée.


- Réforme fondamentale et durable.
- Bonaparte nomme des préfets à la tête de chaque département, ses représentants personnels,
fonctions étendues (maintien de l’ordre, impôts, conscription, développement éco.)
- Dans la tradition centralisatrice (« jacobine ») du pouvoir royal reprise par les Montagnards qui
avait été contestée au XVIIIème et par les Girondins.
=> Étape importante dans l’histoire administrative de la France. Bonaparte reprend et modernise
une tendance centralisatrice française et la rend durable.

B. Concilier acquis révolutionnaires et retour à l’ordre.


1. La modernisation de l’économie et de la société.
- Économie : après difficultés et scandales du Directoire, retour à la stabilité (création de la Banque
de France, du franc « germinal » une monnaie solide.) et construction d’infrastructures (routes,
ponts, etc.)
- Société : suite d’un mouvement amorcé par les Montagnards, formation (création des lycées) et
promotion (Ordre de la Légion d’Honneur) d’une élite basée sur le mérite et le service public plus que
sur la naissance ou la fortune.
=> Bonaparte cimente des acquis économiques et sociaux de la Révolution et modernise la France.

2. L’œuvre juridique : le Code civil (1804) => voir manuel p 41.


- Œuvre majeure de codification et de simplification des lois.
- Consolidation de certains acquis révolutionnaires : égalité des droits, état civil, autorité de la loi,
unité du territoire et de la nation.
- Mais mise en place d’un ordre hiérarchisé : soumission de la femme au mari, des enfants au père,
de l’ouvrier au patron.

3. Une volonté de pacification.


- Religion : signature du Concordat avec le pape (1801), garantie de la liberté de culte, rémunération
et contrôle du clergé, reconnaissance d’une place particulière au catholicisme mais reconnaissance et
organisation des cultes protestant et juif.
- Politique étrangère : Traité d’Amiens (1802), paix négociée après la victoire contre les monarques
étrangers. Donne du répit aux Français et fait accepter les acquis révolutionnaires par les rois. Mais
fin des espoirs dans les colonies avec le rétablissement de l’esclavage (1802).
=> La pacification intérieure et extérieure passe par le compromis et le retour à l’ordre :
consolidation de certains mais pas de tous les acquis de la Révolution.

C. L’Empire (1804-1814).
1. Le retour à la monarchie.
- Causes :
- Faire durer et donner du prestige au régime.
- S’attacher une élite sociale grâce à des honneurs et des titres de noblesse.
- Parler d’égal à égal avec les monarques d’Europe.
=> Proclamation de l’Empire (18 mai 1804), sanction par plébiscite (6 novembre) et sacre (2
décembre).

- Pas un retour à la monarchie absolue : Empereur « des Français » = chef de la nation, pas de droit
divin (se couronne seul), autorité de la loi.
- Peu de changements institutionnels hors le principe dynastique et un pouvoir personnel renforcé.
=> Évolution logique et calculée du pouvoir personnel mais pas un retour à l’Ancien Régime.

2. L’Europe entre espoirs et désillusions.


- Mouvement européen de contestation de la monarchie lancé sous la République et étendu par les
guerres (Belgique actuelle, Italie).
- Espoirs de liberté et d’unité nationale (en Allemagne, en Italie, en Pologne).
- Diffusion de certains acquis de la Révolution (Code civil, administration moderne).
mais

- Napoléon distribue les couronnes aux membres de sa famille au lieu d’abolir la monarchie et de
libérer les peuples.
- Avec la guerre, de la misère, des pillages, de la violence, des enrôlements forcés
- Éveil des nationalismes comme en Espagne ou en Angleterre.
=> Les peuples qui espéraient beaucoup de la Révolution perdent leurs illusions quand Napoléon
leur impose son ordre et ses guerres.

3. Des victoires à la ruine de la France.


- Victoires de la France (1805-1811) : campagnes brillantes (Austerlitz, 2 décembre 1805). Napoléon
redessine la carte de l’Europe malgré ses défaites navales et le blocus qui produit des difficultés
économiques.
- Série de défaites (1812-1815) : après l’échec terrible en Russie (cf. V. Hugo « Expiation », in Les
Châtiments), première abdication (avril 1814) puis seconde après un retour et Waterloo (18 juin
1815).
- Effroyable coût matériel et humain pour la nation française en armes tout entière tournée vers la
guerre (près de 700 000 morts côté français, peut-être 5 millions en tout).
=> Napoléon a entraîné l’Europe entière dans la guerre avec des bouleversements et un coût
terrible. La France finit par être vaincue et offerte au pouvoir des souverains étrangers.

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