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Management Des Crise
Management Des Crise
Certains auteurs ont une approche plutôt négative concernant la crise, l’analysant
comme une occasion nocive à l’entreprise, pleine d’incidents, de surprise et de panique (Lehu,
1998 ; Bland, 1998 ; Westphalien, 1998). D’autres optent pour une approche qui prend en
compte la caractéristique déstabilisatrice et ambiguë des crises et son fort climat d’incertitude,
ce qui peut créer des problèmes pour la mise en œuvre des actions (Turner, 1976). Pour eux,
les crises sont des situations où les causes et les effets sont inconnus (Dutton, 1986 ; Lagadec,
2000). Dans une vision plus optimiste, la crise peut être définie comme une opportunité avec
un fort pouvoir d’évolution de l’organisation, un déclencheur de changements, un processus
de transformation (Bryson, 1981 ; Shrivastava et all., 1988 ; Shrivastava, 1993 ; Ogrizek et
Guillery, 1997 ; Roux-Dufort, 2000 ; Libaert, 2005).
2. Origine de la crise
La crise peut prendre son origine de multiples évènements. Il est nécessaire de savoir
d’où proviennent les anomalies afin de pouvoir les traiter. Pauchant et Mitroff ont ainsi établi
une typologie statique de crise selon les différents types de risques existants
Figure 4 : Typologie des crises
Source : Sandra Curaba, Yannick Jarlaud & Salvatore Curaba, S.C., Y.J. & S.C. (2009).
Evaluation des risques
Ces évènements se basent sur un certain nombre de risques qu’il ne faut pas confondre
avec les dangers. Danger ne rime pas avec risque « Ceux qui jouent avec le feu doivent
s’attendre à être brulé ». Le danger est le feu, le risque est d’être brulé.
Le danger est « la situation où une personne est menacée dans sa sécurité ou son
existence »
Il peut s’agir d’un risque chimique, d’un risque d’explosion, d’un risque de chute…
Il est important de distinguer les notions de danger et de risque. Le danger étant une
particularité d’un objet ou d’un lieu, il va exister de fait mais n’entrainera pas de risque tant
qu’il n’est pas mis au contact d’une personne.
3. Processus de crise
Le phénomène de crise comporte un certain nombre d’étapes formant un cycle continu
d’évènements, de prises de conscience, d’actions, de capitalisations des acquis et de
réajustements
4. Acteurs de la crise
« Il y a dans une crise quelques chose qui vient du théâtre. Dès que le rideau se lève, la
pièce dramatique commence, elle se jouera généralement en quelques actes successifs. De
multiples acteurs entreront en scène, rôles principaux et seconds rôles, la raison et la passion
s’affronteront. Le spectateur connaitra l’émotion, la colère. Les médias entretiendront
l’imprévu et le suspense et, jusqu’au dénouement, le spectateur se demandera qui de
l’entreprise attaquée ou de ses assaillants sortira vaincus ou victorieux. »
La crise atteignant l’entreprise dans son ensemble, on distingue un cercle d’acteurs
microéconomiques :
De l’autre côté, « une approche processuelle conduit à embrasser la crise dans un laps de
temps et un espace élargi » (Forgues, 1996), de façon à l’analyser comme une situation pleine
de significations, d’acteurs et de victimes (Marcus et Goodman, 1991). Cette approche
processuelle situe la crise dans un contexte plus riche et concerne ses origines, son incubation
et sa « dynamique de développement » (Turner, 1976 ; Roux-Dufort, 2000). Dès lors qu’une
situation critique est perçue comme le résultat de « dysfonctionnements cumulés et
potentiellement repérables » dans le quotidien de l’entreprise (Thiétart et Forgues, 1997), la
crise ne doit plus être considérée comme imprévisible (Bryson, 1981), puisqu’il s’agit d’un
processus dont les phases d’installation, d’évolution et de développement sont, dans la plupart
des cas, identifiables (Turner, 1976 ; Roux-Dufort, 2003) : la phase de déclenchement : où
se retrouvent les origines de la crise, qui peuvent résulter d’erreurs des systèmes sociaux et
entrepreneuriaux, d’erreurs humaines ou de la combinaison de ces éléments ; la phase aiguë,
qui concerne trois manifestations critiques : a) la convergence des informations et des
événements vers l’entreprise; b) le dérèglement de ses routines de gestion ; c) la remise en
cause de son identité, sa culture, sa mission et ses valeurs ; et la phase de rééquilibrage et de
changement, ou le moment où l’entreprise peut opter soit pour retourner au statu quo, soit
initier un changement profond.
Figure 3 – Crise : L’approche processuelle
Approche
Caractéristiques Evénementielle Processuelle
Etapes, progression dans l’intensité
L’équipe de management de crise est assistée par une ‘première équipe de crise’, un ‘staff
logistique et les différents ‘départements ou services :
Les missions du personnel affecté au BCP doivent être définies avec précision. Le personnel
non affecté au BCP reste en stand-by et doit être informé régulièrement.
L’équipe a un rôle tant dans la phase préparatoire que pendant et après la crise (lorsque
l’on procède à l’évaluation des actions entreprises) :
• Sa tâche principale consiste, en situation de crise, à prendre les mesures et à poser les
actes nécessaires pour garder le contrôle de la crise et garantir la continuité de
l’organisation
• À cet effet, elle réfléchit pendant la phase préparatoire aux scénarios possibles, aux
réponses à apporter aux éventuelles crises et à l’élaboration des plans de réaction
• Après la crise, l’équipe de management de crise doit évaluer sa gestion de la crise et,
au besoin, la corriger afin que la gestion d’une éventuelle crise future soit encore plus
efficace.
« Le manager de crise a pour mission d’ancrer le processus de management de crise dans
l’organisation »
La mise en place de partenariats avec des organisations externes est un des principaux
rôles du manager de crise afin que l’organisation dispose des connaissances pertinentes et des
moyens physiques nécessaires au moment où la crise survient.
Bien qu’il soit préférable que l’équipe de management de crise reste limitée pour pouvoir
intervenir vite, elle doit au minimum compter un membre du senior management, une
personne du service juridique et une personne de la communication. Le groupe désigne un
président qui veille à ce que les décisions difficiles soient prises.
Il est essentiel que la ligne de transmission des rapports entre l’équipe de management de
crise et la direction et le CEO soit bien établie. Un échange d’information rapide et précis sur
tout changement important de la situation aide à limiter les dommages subséquents. Cela
permet aussi de prévoir un échelonnement de la responsabilité pour les décisions. En cas
d’escalade de la crise, la décision peut alors être prise par la direction générale en
connaissance de cause.
4. Communication de crise
Lors de la définition de la stratégie, il faut également préciser le plan de
communication de crise dont il faut fixer les contours et les principes. Impliquer le
responsable de la communication dès le début de la phase préparatoire permet entre autres
d’optimiser l’adéquation entre la communication de crise et la préparation du plan de crise ou
du plan de continuité de l’activité. S’il est étroitement associé à la phase préparatoire, le
responsable de la communication pourra mieux évaluer le caractère spécifique d’une crise et
agir en ce sens pendant celle-ci. La communication de crise fait l’objet d’un commentaire plus
détaillé dans un chapitre suivant.
Conclusion
La gestion de crise est un sujet d’actualité mais qui concerne en réalité toutes les
organisations, et plus précisément toutes les entreprises qu’elle que soit l’époque. En effet, les
facteurs de crise sont nombreux. Ils peuvent être liés à la conjoncture mais aussi à un
dysfonctionnement interne à l’entreprise. Toutes les entreprises se doivent donc de se
connaitre elles-mêmes et de connaitre leur environnement afin de déterminer leurs actions
futures.
Gestion des risques et gestion de crise s’appuient sur les mêmes outils. En effet, les faits
générateurs des crises trouveront leur origine dans les risques de l’entreprise. Cependant,
tandis que la gestion des risques s’attache à identifier précisément les menaces et
vulnérabilités de l’entreprise, le traitement des crises dépend de la réactivité et de l’efficacité
des décisions de l’entreprise