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1- LA COMPOSITION
• Tout morceau à dire doit être composé et faire un tout dont les
diverses parties sont nettement distinctes.
• Le développement d’une même idée doit être groupé en une série de
phrases où la même inflexion générale sera répétée. Ces groupes
sont dits couplets.
• Des changements de ton doivent annoncer le passage d’un couplet à
un autre, d’une idée à une autre.
• La composition d’un texte consiste également à distinguer les
couplets les plus importants au point de vue de l’idée ou du
sentiment général. Les parties les plus importantes devront être
mises en lumière par l’intensité de la pensée.
• Le déblaiement consiste à placer dans l’ombre les passages les moins
importants (les redites, par exemple). Il se caractérise par un timbre
plus bas et une allure légèrement plus rapide que celle des passages
importants.
Exemple de composition :
LES IMPRÉCATIONS DE CAMILLE, Corneille
Un pronom :
C’est à vous, s’il vous plaît, que ce discours s’adresse. MOLIÈRE
Un verbe :
Que tu sais bien, Racine, à l’aide d’un acteur,
Émouvoir, étonner, ravir un spectateur! BOILEAU
Un adverbe :
Je l’évite partout, partout il me poursuit. RACINE
Une conjonction :
Je n’ai pas dit celui-ci ou celui-là, mais celui-ci et celui-là.
Plusieurs mots :
Dieu les frappe pour nous avertir. BOSSUET
Les mots indiquant une rectification :
Ce n’est pas par la dépense que l’on se fait valoir, c’est par la façon de
dépenser.
Tout mot pittoresque :
Non, vous serez, ma foi, tartuffiée. MOLIÈRE
Le même mot lorsqu’il est répété :
Rome, l’unique objet…
Rome, à qui vient ton bras…
Les mots indiquant une gradation :
Vous ne donnez qu’un jour, qu’une heure, qu’un moment. RACINE
Les mots dont la mise en valeur ajoutent à la clarté de la phrase :
Et j’aurais, quand j’y pense,
Tort de vous détourner d’une telle alliance. MOLIÈRE
5-LES TEMPS
• Les choses les plus importantes sont celles qu’on ne dit pas.
• Lorsqu’une pensée ou une émotion sont créées, un temps peut durer
relativement long s’il est « meublé » par la pensée.
• Le temps est un arrêt dans les mots pendant lequel la pensée, loin de
disparaître, doit se préciser ou évoluer.
• C’est principalement lorsqu’une pensée se précise, lorsqu’un
sentiment va faire place à un autre ou encore lorsqu’il y a une
hésitation qu’il convient de faire un temps.
Exemples de temps :
(Œdipe roi, Sophocle)
À qui donc, mieux que toi, pourrais-je me confier?... (un
temps :Changement complet de pensée suivi de « Voyons, je ne suis pas
fou!) J’eus pour père Polybe de Corinthe et pour mère la Dorienne Mérope.
(Un temps : Œdipe se ressaisit) Je passais pour le premier des citoyens deu
pays lorsqu’il m’arriva une aventure, surprenante à la vérité, mais qui ne
méritait pas que je la prisse à cœur comme je fis. (Un temps : La pensée
continue un moment. « Dieux! Pourquoi l’ai-je tant prise à cœur! » Œdipe
rassemble ses idées et commence son véritable récit.) Au milieu d’un repas,
un homme…