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ZEU ARMAGEDDON METHODE !!!

Ca tue !

Salut à tous

Vous vous apprêtez à lire quelque chose de très particulier, un


truc comme vous n’en avez sans doute encore jamais lu dans la
communauté. Sans blague. Là, c’est le moment où je devrais me
livrer à une succession de métaphores ahurissantes pour bien
vous mettre dans le crâne que ce que je vais écrire est génial,
assurément l’œuvre d’un des derniers génies de ce siècle, pas
moins.

Je ne vais pas faire ça ; je veux vous donner des faits et des


informations. Prenez-y ce qui vous est utile, et sentez-vous libre
d’ignorer le reste.

Concrètement, je vais vous expliquer certaines choses sur la


communauté qu’on ne vous a jamais expliquées, et qu’on aurait
sans doute du. La faute à personne ; la vérité est que la plupart
des acteurs de cette industrie ne s’en rendent même pas compte.
Ce n’est pas comme si les coaches et les grosses huiles des
différents forums se réunissaient tous les mardis pour vous
cacher les vérités dérangeantes. La théorie du complot marche
toujours bien, mais elle est fausse ; ils ne savent tout simplement
pas exactement ce qu’ils font.

Quelques vérités dérangeantes


Qu’est-ce que je veux dire par « vérités dérangeantes » ? C’est
simple : pour la plupart d’entre vous, vous êtes sans doute arrivés
dans la communauté à cause d’une frustration immense que
vous ressentiez dans votre vie. Et vous avez vu dans la
communauté le chemin vers la libération, le remède à vos soucis.
Vous y avez sans doute investi de l’argent, et vous avez sans
doute puisé de l’information dans une variété de sources
différentes. Vous avez peut-être progressé par rapport à vous-
même, et êtes devenu plus heureux et zen, cela dit il y a plus de
chances que ça n’ait pas été le cas. C’est là que le rêve devient
plus lointain, et que le retour à la réalité commence.

La réalité est en effet moins rose que les récits Internet de gens
que vous n’avez jamais vus ou qu’un roman fictif comme The
Game.

La vérité est que la communauté a maintenu vos problèmes, et en


a même créés de nouveaux, au départ à cause du délire collectif
de personnes abîmées par la vie, puis dans le but de gagner de
l’argent.

J’affirme que la communauté fait plus de mal que de bien, et je


vais vous le démontrer. Mais avant cela, je veux écarter une
question du chemin.

Pourquoi fais-je cela ?


Est-ce que je cherche à gagner votre confiance en jouant sur le
côté « je vous révèle les coulisses » pour ensuite vous vendre plein
de trucs ? Est-ce que je cherche à dégommer des concurrents ?
Est-ce que je ne suis qu’un frustré qui se révèle et tire à boulets
rouges sur les gens qui réussissent mieux que lui ? Suis-je
simplement un con ?

Quoique je vous en dise, vous vous ferez votre propre


interprétation. Cela dit, à titre indicatif, je vais quand même vous
dire de quelle façon je vois ce que je fais.

Quand je suis arrivé dans la communauté, je voulais aider les


gens. C’est toujours le cas. J’ai donné des pistes, et l’ensemble
des success stories que vous m’avez envoyées m’a fait prendre
conscience de deux choses :

-vos problèmes venaient largement plus de la communauté et


des coaches que de vous-mêmes.

-vous n’avez pas besoin de moi.

Je ne vais pas vous mentir : compte tenu du succès de


dragueralafac.com , j’ai à un moment pensé créer plus de
produits, plus de coaching, et ça m’aurait rapporté pas mal de
fric. Mais ça vous aurait fait plus de mal que de bien. On verra
dans quelques instants comment et en quoi l’action des coaches
vous est en fait profondément nocive. Quand ce sera fait, vous
verrez que gagner de l’argent grâce à la communauté est un
comportement pourri, si vous savez ce que vous faites.

La notion d’intentionnalité est importante ; je crois sincèrement


que la plupart des coaches sont de bonne foi, comme ceux qui ne
manqueront pas de les défendre. En ce qui me concerne, ayant
pas mal bossé sur l’aspect psychologique des choses, j’ai pu voir à
quel point la communauté (et pas seulement, ce que je vais écrire
peut largement se dire de l’industrie du développement personnel
en général) repose sur des biais psychologiques néfastes. La
communauté a renforcé et créé des leviers psychologiques dans
votre tête, et ceux-ci vous nuisent à long terme.

La communauté renforce les


problèmes qu’elle prétend régler.
On va le voir.

Ce document n’a pas vocation à me faire de la pub. Je vais


donner des noms et des faits. La plupart des grands noms de ce
milieu se tiennent par les burnes et ne se critiquent jamais, de
peur de l’être. Et lorsqu’un posteur normal (genre non-coach)
critique, il suffit de faire de lui un frustré puceau, et paf, on ne
l’écoute plus.
Il y a peu de place pour le raisonnement critique dans la
communauté, et cela est largement dû au fait qu’il n’est pas dans
l’intérêt des différents acteurs que vous vous mettiez à réflechir
par vous-mêmes.

En bref, je vais attaquer le gagne-pain de personnes qui vous


manipulent pour gagner de l’argent, votre argent, en vous
empêchant au passage de résoudre vos problèmes. Parce que si
vous n’avez plus de problèmes, vous ne payez plus. Et qu’en
marketing, trouver un nouveau client coûte en moyenne cinq fois
plus cher que de revendre à un client qu’on a déjà. Du coup, les
coaches, comme les marques modernes, utilisent une variété de
leviers psychologiques pour vous garder « captifs ».

Car voilà une autre vérité dérangeante : vous êtes sous influence
pour beaucoup. Et pour beaucoup de ces beaucoup, ça vous
plaît, car certaines illusions permettent parfois de se sentir mieux
quand la vie est difficile.

Sachez enfin que j’ai hésité à rédiger ce document, pour la simple


raison que ça m’est un peu égal. Vous constaterez souvent que
les gens qui critiquent vertement la communauté ont un compte
personnel à régler avec elle. Ce n’est pas mon cas. J’ai hésité à
écrire ce que je vais vous révéler parce que je n’ai rien à y gagner
personnellement. Mais j’ai toujours aimé expliquer des trucs,
donc je me suis dit que j’allais le faire quand même.

Sans plus de transition, je clos cette introduction, et je rentre


dans le vif du sujet.

Le point de départ : une


personnalité anxieuse
L’un des problèmes de fond des mecs qui arrivent dans la
communauté est qu’ils sont généralement anxieux. Je ne parle
pas de peur d’approcher, mais d’un sentiment d’anxiété plus
global par rapport à la vie en général. Ce problème en apparence
anodin a une conséquence fondamentale pour ce qui nous
intéresse.

L’être humain apprend les choses en les faisant ; quand vous avez
appris à marcher, vous vous êtes mis debout et vous êtes
retombé, puis vous vous êtes relevé, avez esquissé un pas, êtes
retombé, puis vous vous êtes relevé et ainsi de suite jusqu’à ce
que vous soyez satisfait. Il y a deux choses importantes à voir ici :
d’abord, on ne peut apprendre vraiment qu’à travers les erreurs.
Ensuite, que la satisfaction compte plus que la perfection.

Un mec qui n’a pas de vrai souci d’anxiété va souvent commencer


à parler aux filles à l’adolescence, réussir parfois, se planter
d’autres, et continuer à apprendre jusqu’à ce qu’il se sente
satisfait ; cela consiste souvent à avoir une copine ou un plan cul
de temps en temps. Et il ne verra sincèrement pas beaucoup
d’intérêt à aller plus loin. Il n’a pas les filles les plus canons, et il
ne choppe pas à tous les coups, mais il se sent globalement bien.

Le mec sujet à l’anxiété suit un chemin différent ; il parle peu aux


filles parce qu’il se sent déjà jugé. Il sait -ou croit savoir- qu’une
fille, ça se mérite. Il va donc chercher à être le mec gentil et
parfait dont elles parlent toutes. Puis, en trouvant la
communauté, il s’échinera à devenir le mec alpha, bien habillé,
drôle, avec un laïfestaïle, supposé là encore les faire toutes
craquer.

Pour une raison ou une autre –éducation, mauvaise expérience


passée, obsession sur une nana spécifique- notre deuxième mec
croit devoir être parfait, et c’est ça son problème. Croyant devoir
se surveiller, il n’est jamais lui-même, il cherche à comprendre
rationnellement les choses avant de les faire, dans l’idée de s’y
mettre quand tout sera sous contrôle. Mais il n’obtient jamais ce
contrôle, et il se retrouve à passer sa vie à attendre le « bon
moment ».

C’est là qu’arrive la communauté, et surtout qu’arrivent les


coaches. Les plus malins d’entre vous le voient sans doute venir ;
avec sa pléthore d’information pour toutes les situations
possibles, la communauté rame dans le même sens que l’anxiété
de notre deuxième ami. Loin de régler son vrai problème –le
besoin de contrôle et de perfection induit par une anxiété
générale-, la communauté l’y enferme. Tiens voici un « opener »
pour les bars ; en voilà un pour la rue. Attention, chaque terrain
est spécifique, et pour être un PUA, et donc être heureux, il faut
bien tout maîtriser.

Le mythe du Pi-You-Hey
Analysons le mythe du PUA : un mec qui est capable de tout
prévoir, de tout contrôler et de ne jamais se planter. Qui peut
rêver d’être cet homme, à part quelqu’un qui a peur de tout, et a
donc besoin de tout contrôler ?

La communauté reprend donc clairement le problème, et va


même l’amplifier. Ainsi, votre problème n’est pas simplement que
vous êtes anxieux ou que vous n’êtes pas assez sûr de vous. Non,
il y a aussi vos vêtements, et puis votre façon de parler, et le fait
que vous draguez en soirée et que les filles n’y sont pas pareilles
que pendant la journée (oui, d’après la communauté, les femmes
mutent d’un endroit et d’un moment à un autre).

Prenez votre relooking. Et aussi votre bootcamp. Et une afterwork


session. Suivez aussi mon séminaire, et n’oubliez pas votre
programme sportif ! Ainsi vous serez parfait…jusqu’à ce que j’ai
trouvé un nouveau truc.

Les coaches jouent sur le besoin d’information rationnelle que les


mecs anxieux ressentent. Or l’overdose d’information nuit à
l’action, et donc à votre apprentissage. Je vais prendre un
exemple nominatif : Stéphane, du site www.spikeseduction.com .

Pour être honnête, j’aime bien Stéphane ; c’est un type intelligent,


avec une bonne sensibilité, et apparemment sincèrement
convaincu d’aider les gens.

Pour autant, il est un bon exemple de handicap au progrès des


gens qui l’écoutent. En effet, il organise régulièrement des
séminaires sur des sujets aussi variés que la sexualisation, le
plaisir des femmes, le style, la drague d’été (rappelez-vous, les
femmes mutent en été), etc…Tous ces séminaires sont sans
aucun doute très intéressant d’un point de vue intellectuel. Et
c’est tout le problème.

En effet, ces séminaires calment temporairement l’angoisse des


mecs qui y vont. Ils leur donnent des réponses rationnelles à des
problèmes (qu’ils n’ont souvent pas encore eus) et les aident à
imaginer ce fameux bon moment où tout sera sous contrôle. Le
problème, c’est qu’il y a toujours de nouveaux séminaires. Donc
de nouveaux sujets d’inquiétude. Le voilà le souci : le mec lambda
de la communauté a besoin d’information, il lui en faut autant
que possible, et c’est son problème. En allant à un séminaire qui
lui donne par anticipation les réponses qu’une autre personne a
trouvées suite à son expérience personnelle, il creuse son
problème.

Take a chill pill, you’ll feel better,


my friend…
J’ai pris l’exemple de spikeseduction parce qu’il y a sur ce site pas
mal d’exemples de mecs qui sont allés à des dizaines de
séminaires sans progresser. Un reportage de France 2 (je crois)
montrait un « Jean-Christophe » suivre une masterclass. Dans le
reportage, la voix-off indiquait qu’il venait toutes les semaines
depuis un an, soit une cinquantaine de classes. Au moment de se
lancer, Stéphane le coupe ; ce mec ne savait toujours pas
s’adresser à un groupe correctement.

Note : j’attaque pas mal Spike pour une raison : c’est lui qui a
largement façonné le business model de la communauté
française. Par ailleurs, il est sans doute le mec qui a le plus
d’influence. Rien de personnel là-dedans.

Une masterclass est un atelier où on « répète » des situations de


la vie réelle au cas où elle se produirait par la suite, histoire d’être
préparé. Le prof corrige les élèves jusqu’à ce que soit parfait. Et
voilà le hic : ça ne peut être parfait qu’à une seule condition.

La condition, c’est que ce soit exactement comme Stéphane


l’aurait fait. Mais vous n’êtes pas Stéphane, vous n’aimez pas les
même femmes, les mêmes endroits, les mêmes gens. L’idée même
qu’il y ait une « perfection » en terme de drague est profondément
stupide et dangereuse. Selon la fille que vous avez en face et le
feeling que vous avez avec elle, vous pouvez être le don juan de la
décennie ou le loser de la semaine.

Vous ne pourrez jamais contrôler à qui vous plaisez. C’est


personnel. Vous pouvez juste apprendre à bien prendre le rejet, et
à vous présenter sous votre meilleur jour.

Si vous allez sur spikeseduction dans les forums, vous verrez un


fait intéressant : la proportion de gens qui progressent vraiment
reste la même que vous suiviez un séminaire (ou un workshop) ou
non. Il s’agit de la proportion de gens qui se bougent vraiment, et
cherchent à être satisfaits plutôt qu’à être parfaits. Ca signifie, si
on est un rien logique, que la valeur ajoutée des coaches est en
fait proche de zéro.

C’est logique : on ne peut pas savoir draguer rationnellement.


C’est impossible. Se lier à quelqu’un, c’est une affaire de feeling et
d’assurance. Pour quelqu’un d’anxieux, ça se gagne en allant vers
les gens et en réalisant qu’il n’y avait pas de quoi avoir peur dès le
départ.

Les coaches jouent sur votre peur de départ pour vous vendre
différentes prestations payantes, souvent à un bon prix. Mais en
prenant ces prestations, vous ne soignez que le symptôme de
surface. En outre, vous ancrez plus profondément dans votre
esprit l’idée qu’il y a des choses spécifiques à faire pour mériter
l’affection, que vous n’êtes pas assez bien tel que vous êtes et que
vous devez être préparé pour cette aventure incroyablement
importante qu’est le fait de parler avec une fille.

Sans rancune Stéphane, je ne pense de toute façon pas avoir une


grande influence sur tes ventes.
Sois parfait, contrôle tout…
…ou tais-toi !
Une preuve de ce besoin de perfection est la perception qu’ont les
élèves du maître. Généralement, celui-ci a su faire passer l’idée
qu’il arrivait à tout contrôler lorsqu’il rencontre une femme à qui
il plaît. C’est encore une fois particulièrement spectaculaire chez
Stéphane, ce qui explique d’ailleurs son succès. Stéphane a 4
récits de rencontre sur son forum. En termes de résultat, ça fait
une fille à qui il plaisait qu’il a mis dans son lit en deux mois,
deux prises de numéro qui n’ont rien donné, et un où on ne
connaît pas la fin. En termes de résultats purs, on est donc loin
du nirvana.

Mais ce qui compte dans ces récits, c’est l’impression de contrôle


total que Stéphane donne. Il s’agit pourtant bien d’une
impression. Stéphane prend des râteaux aussi. Mais il n’en parle
pas. Pour beaucoup de ses disciples, imaginer Stéphane se faire
jeter est une impossibilité, qui ne s’explique que par le fait qu’il a
fait une erreur. Au meilleur de sa forme, il est bien entendu
irrésistible ! Il contrôle tout.

C’est faux, il ne contrôle rien, comme la totalité des mecs qui


choppent beaucoup. Il est juste capable d’identifier rapidement
les filles à qui il plaît, et sait ce qu’elles attendent. Et encore, ça
ne marche toujours pas à tous les coups. Et ce qui certain, c’est
qu’il n’a pas appris ça en masterclass. Il a appris ça en se
trompant souvent.

Pour commencer à vous réveiller, il va falloir commencer à


admettre l’éventualité que vos gourous ne sont en fait pas
tellement plus avancés sur la vie et les femmes que vous. C’est
particulièrement vrai d’un mec comme Alexandre de Lifestyle
Conseil. Aussi intelligent qu’il soit, que peut-il vraiment connaître
de la vie et des femmes à 23 ans ? Soyons sérieux, merde.
Au fond, être « coach en séduction » ne demande aucune
qualification réelle. Vous n’êtes pas obligé d’être vraiment très
bon avec les femmes, et vous pouvez même n’avoir aucune qualité
pédagogique.

Devenir gourou : la formule


magique
Tout ce qu’il vous faut, c’est ceci :

-Donnez l’impression que vous maîtrisez tout ce qui vous arrive,


en particulier si vous échouez, donnez l’impression que vous
auriez totalement pu le prévoir.

-Donnez des réponses toutes faites à des problématiques


personnelles et n’hésitez pas à affirmer que votre vécu fait de
vous la personne la plus compétente sur le sujet.

-N’hésitez jamais à être condescendant. Abusez de termes comme


« compétent » et descendez en flammes tous ceux qui vous
contredisent.

-Affirmez que la seule bonne façon de draguer est la vôtre, et que


les autres sont moins parfaites, moins efficaces, ou attirent des
femmes de « moindre qualité » (on y reviendra).

-Donnez toujours du nouveau contenu, que ce soit en séminaire


ou en article. Il est en effet primordial de toujours amener votre
auditoire à se poser de nouvelles questions. Bien que ces
questions soient inutiles, elles amènent le doute, et votre
séminaire arrive ensuite à point nommé pour y répondre.
Entretenez le doute et le questionnement permanent ; après tout,
vous vendez la réponse. Ceci est plus profond qu’il n’y paraît ; en
effet, le propre des personnalités anxieuses est de se prendre la
tête, c’est-à-dire se créer des problèmes qu’ils n’ont pas
forcément. Dire « Et si vous lui parliez de la mauvaise façon ? » à
un mec anxieux suffit à lui insuffler le doute nécessaire à l’achat
d’un séminaire « Sachez parler aux femmes ». Il ne sait pas
vraiment s’il a ce problème ou non, mais AU CAS OU, il est prêt à
vous écouter. C’est ce « au cas où » qui est important. L’idée de la
personnalité anxieuse, c’est d’être toujours préparé à tout avant
d’agir. Et comme la seule façon d’évoluer est d’agir, il ne résout
jamais ses problèmes. Et il a donc toujours besoin de plus de
réponses. Tadaaaa !

-Si les gens questionnent votre compétence, traitez-les de frustrés


ou de jaloux/négatifs.

-Faites du fait d’aller parler à des filles une sorte


d’accomplissement ultime, expliquez qu’en suivant ce que vous
professez, tout ira mieux. Il s’agit de vendre du rêve et de donner
quelques points d’estime artificielle en permettant à vos disciples
de se sentir comme des supermen juste parce qu’ils font ce que
vous leur racontez. A l’inverse, tout questionnement de vos
méthodes se traite en faisant en sorte que le mec se sente
rabaissé plus bas que terre (si vous avez des doutes sur la
méthode, voyez Spike).

-Si les clients se demandent pourquoi les progrès n’arrivent pas,


affirmez que c’est parce qu’ils ne suivent pas assez ce que vous
faites. C’est encore un biais intéressant ; la logique de base
consisterait à penser que si un truc n’amène pas de résultats, il
faut en changer. Dans le cas des coaches, on vous mettra dans le
crâne de façon plus ou moins subtile qu’en fait, vous échouez
parce que vous n’avez pas assez suivi ce qu’on vous a dit. Venez
donc au nouveau séminaire, vous aurez enfin les clés qui vous
manquaient jusque là. Alexandre de Lifestyle Conseil affirme ainsi
qu’il faut trois ans pour intérioriser tout ce qu’il enseigne et
« changer » pour de bon. Sur quoi repose cette affirmation ? Une
étude statistique ? Des travaux reconnus de psychologie ? Que
dalle, ça sert juste à éviter que les clients mécontents ne le
fassent savoir. Si vous n’êtes pas bons, c’est votre faute, les gars.
Cette idée d’une récompense à venir suffit à créer de l’espoir chez
les clients, et pour beaucoup ça leur suffit, parce qu’ils se sentent
mieux. Peu importe que dans les faits, ils s’éloignent de leurs
potes et négligent leur carrière ou leurs études ; parce qu’on leur
a promis que grâce à ce qu’on leur vend, ils auront un jour la
femme de leur rêve, ils se sentent mieux.

Cette idée qu’un jour, ça ira bien parce que vous aurez une
femme parfaite et un laïfestaile parfait, des amis parfaits, et que
tout ça vous rendra enfin heureux est sous-jacente au business
de la séduction. Elle justifie l’absence de progrès réels à court
terme, et vous amène à dépenser toujours plus pour aller
toujours plus loin.

Le problème avec ça, c’est que ça reporte en permanence le


moment où vous vous autoriserez enfin à être heureux ; pour les
mecs pris dans ce délire, tant qu’ils ne pourront pas emballer un
mannequin héritière de grande famille, ayant au moins 1000
potes et un prix nobel de littérature, ils ne seront pas satisfaits.

Fixer des objectifs délirants, ça permet d’entretenir la frustration


et ça fait vendre. Les mecs normaux se mettent avec une fille qui
leur plaît et avec laquelle ils se sentent bien. Pas les PUA ; ils
fixent des critères rationnels de perfection (Alexandre parlait de
ses critères socio-culturels « si élevés ») avant lesquels ils ne
s’autorisent pas à profiter de la vie. C’est comme ça qu’on passe à
côté de sa vie, précisément.

Ainsi, la communauté entretient l’anxiété et vous empêche d’être


heureux, en masquant votre désarroi présent par la promesse
d’un avenir radieux si vous faites tout ce qu’elle vous dit.

Mais ce n’est pas tout ; la communauté vous empêche aussi de


devenir bon avec les femmes. Et je vais vous le prouver.

Le marketing
Utiliser les failles dans votre estime personnelle pour vous vendre
des produits creusant votre problème de fond, vous forçant à
acheter toujours plus n’a rien de nouveau. Ce qui change ici, c’est
Internet et l’apparition des Internet marketers.
Internet a un avantage, c’est qu’il permet de créer une crédibilité
facile, voire un statut de dieu vivant. C’est encore plus simple sur
le segment des produits d’information, dont la séduction fait
partie, puisque par nature, aucun résultat ne peut être garanti,
ce qui dispense admirablement de fournir un véritable contenu.

Dans son livre « La semaine de Quatre Heures », Tim Ferriss parle


de ce qu’il appelle les indicateurs de crédibilité. Il s’agit de
signaux envoyés au lectorat et qui vont l’amener à déduire que
vous êtes compétent –que vous le soyez ou pas.

Pour comprendre ce concept, je reviens à Stéphane de


Spikeséduction. Il est intéressant, parce qu’il a largement façonné
le business model des agences de séduction françaises issues de
la communauté.

Stéphane s’est d’abord fait connaître sur FTS, où il a pondu


quelques reports qui valaient plus pour la forme que pour le fond.
Extrêmement romancés, ils donnaient l’illusion d’une sorte de
contrôle total et de discernement absolu qui ont immédiatement
plu aux mecs en manque de réussite. Contrairement aux autres
players, il adoptait un ton extrêmement précieux, souvent pédant,
et ne parlait jamais de la drague comme d’un passe-temps rigolo,
mais plutôt comme d’un art de vivre. Stéphane se voyait comme
un Cary Grant moderne, et bien entendu, on ne l’a jamais vu
poser une seule question ou raconter un seul râteau.

Il a rapidement été considéré comme une sorte de demi-dieu, et


même des récits de prise de numéro déclenchaient l’hystérie.
Pourtant Spike est un humain. Il a eu plus d’échecs que de
réussites avec les femmes, il prend encore des râteaux, et parfois,
il boit seul au Fumoir, mal rasé, un samedi soir. Mais sur
Internet, on n’a que les éléments que l’autre donne sur lui-même.
L’extrapolation mentale fait ensuite qu’on croit que toute la vie de
Stéphane suit cette trame. Ca s’appelle contrôler son image.

Fort de ce statut, Stéphane a commencé les relookings. Pas


grand-chose à dire là-dessus, son goût vestimentaire est très sûr,
et les relookés sont effectivement très bien habillés. L’utilité d’un
relooking à 3 000 euros juste pour chopper est largement
discutable, par contre. Stéphane a su taper dans le besoin de
perfection, dans l’anxiété dont je parlais plus haut pour amener
ses élèves à croire de bonne foi qu’un relooking est indispensable
pour draguer. J’ai un problème avec ça ; si vous croyez que
dépenser 3 000 euros dans deux tenues vous permettra de
chopper plus facilement, c’est vrai, mais vous pouvez y arriver
avec un simple T-shirt à votre taille à 20 euros. Par contre, si
vous voulez juste être le mieux sapé parce que vous aimez ça,
allez-y, je ne pense pas que vous trouverez meilleur relookeur sur
le marché.

Le truc avec la sape, c’est que le résultat est binaire : ou bien


vous êtes mieux sapé en sortant, ou bien vous ne l’êtes pas. Ce
n’est pas le cas en ce qui concerne les relations aux autres : selon
ce que vous êtes, le feeling passera bien avec l’une et pas avec
l’autre. Pour autant, fort de son statut de demi-dieu des forums et
de son indéniable talent de relookeur, Stéphane s’est mis à
enseigner la séduction.

Le problème, c’est que globalement, cela ne consiste qu’en une


chose : apprendre aux gens à répéter ce qu’il fait lui-même,
jusqu’à des phrases d’approche qu’il fait répéter, et des langages
corporels qu’il corrige jusqu’à ce qu’ils soient parfaits…C’est-à-
dire comme le sien. Voilà le problème central de ce business : si
vous voulez enseigner la drague, vous ne pouvez enseigner que ce
que vous savez faire, savoir issu de votre expérience propre et de
vos préférences. Sur quelqu’un qui n’a pas le même vécu ou les
mêmes problèmes, la greffe est problématique, et souvent, elle ne
prend pas ou partiellement. Le cas le plus fréquent est celui où la
greffe prend pendant un temps et fournit un début de résultat. A
partir de là, deux choses peuvent arriver : soit ça s’éternise, les
gros résultats n’arrivant jamais et le type se décourage (cas le
plus fréquent), soit le type est galvanisé par ses premiers
résultats, se détend, et laisse petit à petit tomber ce qu’il a appris
au profit d’un style qui correspond à ce qu’il est. Il se rend alors
compte que son vrai problème n’était pas de savoir séduire
rationnellement, mais d’être assez confiant pour aller apprendre
de ses propres erreurs.

C’est le véritable problème des workshops où on apprend à


séduire. En apprenant rationnellement à séduire selon la
technique de quelqu’un qui n’est pas vous, vous évitez de
commettre les erreurs qui vous sont propres et donc de régler vos
propres problèmes. De sorte qu’après une amélioration souvent
dûe au fait que vous osez juste aller vers les gens, vous vous
retrouvez à stagner. En fait, un type qui serait totalement décidé
à devenir bon et aurait la confiance de continuer en apprenant de
ses erreurs deviendra bon plus rapidement qu’un type qui répète
une méthode apprise, qu’elle consiste à singer Mystery ou
Stéphane.

Les résultats à court terme donnent l’illusion de la progression,


mais c’est le plus souvent lié au fait que le mec ne sortait pas
avant. Dans les faits, le taux de résultats des PUA qui ont appris
leur technique est très faible. Asles, censé être une figure, a
revendiqué sur doctissimo une cinquantaine de filles sur 2500
approches, soit un taux de réussite de 2%. En approchant
tranquillement, en discutant de tout et de rien, et en concluant
sans se stresser avec les filles à qui vous plaisez dès le départ, le
taux de réussite est supérieur à ça.

On ne peut pas maîtriser la


séduction, c’est un jeu de nombres.
Mais quand on se sent démuni face aux femmes et qu’on manque
de confiance en soi, c’est un truc trop difficile à entendre. On
préfère alors croire l’illusion qu’on peut séduire tout le monde en
contrôlant l’interaction du début à la fin.

Stéphane et les autres rétorqueront qu’ils ont toujours affirmé


qu’on ne peut pas tout contrôler et qu’on ne peut pas séduire tout
le monde. Ils l’ont effectivement dit. Le problème, c’est que tout
leur business inspire la croyance inverse. Si c’est incontrôlable,
alors pourquoi apprendre à séduire ? Ca n’a pas de sens. Soit on
peut apprendre à contrôler, et ça justifie de payer, soit on ne peut
pas, et alors pourquoi tu vends des cours là-dessus ? Et si tu
admets que chaque interaction est différente, alors tu vends quoi
exactement dans tes workshop ? Une thérapie cognitive et
comportementale au rabais ? Mais t’es qualifié pour ça au
moins ? T’es psy ? Médecin pour aider les gens à gérer leur
stress ?

C’est bien ce qui me semblait. Ton truc, ce serait plutôt de


recracher des concepts à moitié compris de PNL mainstream lus
sur Internet pour te donner l’air savant. Le genre de méthodologie
qui devrait faire crever de rire n’importe quelle personne ayant
dépassé le brevet des collèges.

La seule chose tangible, de valeur, que vendent les coaches, c’est


un boost temporaire de confiance qui vient en fait de la croyance
que vous placez en eux. Mais ce boost s’épuise, et vos problèmes
de fond reviennent. Il faut alors racheter un peu de confiance.

Les résultats ne viennent pas des coaches. Ils viennent de vous,


parce que vous croyez tellement que la méthode que vous payez
va marcher que vous n’avez plus peur. Et parce que vous n’avez
plus peur, vous réussissez.

Réalisez que les coaches ont manufacturé leur crédibilité sur un


secteur qui, en soi, est une gigantesque singerie et repose sur une
théorie plus proche du bullshit d’un Marie-Claire que de
véritables travaux sérieux de psychologie. Vous faire prendre des
relookings à 3 000 euros, vous dire de faire tout ce que je fais et
vous fournir des séminaires chaque semaine juste pour réussir à
mettre votre zizi dans un vagin, c’est un peu pathétique en soi,
non ? Et surtout, les résultats dépendent plus de vous que de la
méthode, dont on a vu qu’en pratique, sa valeur ajoutée est en
fait quasi-nulle. Pire, en vous empêchant de voir vos problèmes
de fond, trop suivre un coach peut largement vous ralentir, en
vous faisant obséder sur des détails inutiles.
La vérité sur les coaches est simple
à trouver, elle est dans leurs
reports.
Relisez-les d’abord en vous focalisant sur le fond, c’est-à-dire le
résultat. Est-ce vraiment impressionnant ? Non. Parce que
niquer, ça n’a rien d’impressionnant.

Ensuite, focalisez-vous sur le style d’écriture. Vous verrez que les


coaches font toujours comme si ils avaient tout prévu, et usent
souvent d’un ton « à la papa » suggérant qu’ils savent déjà tout de
la vie. C’est cette forme, et non pas le fond, qui a bâti l’image de
maîtrise sur laquelle ils vendent du vent. Est-ce que vous
achèteriez un workshop d’un type qui affirmerait avoir pris six
râteaux, mais s’en être foutu, pour ensuite rentrer chez la
septième ? Sûrement pas. Par contre, si ce type ne racontait pas
ses six râteaux, et ne parlait que de la septième, en expliquant
comment grâce à ses connaissances approfondies, il a toujours su
quoi dire (alors qu’il s’agit toujours d’un bon feeling ; essayez
d’avoir une bonne interaction avec une nana à qui vous ne plaisez
pas pour voir), et comment il a tout maîtrisé, en enrobant le tout
de citations et d’analyse psychologique mal dégluties, son image
serait radicalement différente. Et il utiliserait cette illusion de
contrôle qu’il crée pour vendre son « enseignement », qui consiste
à baratiner sur des problèmes que vous n’êtes pas sûr d’avoir et à
vous dire comment vous comporter comme lui.

C’est comme ça que les coaches sont devenus crédibles au


départ ; ensuite, en amenant des introvertis à sortir de leur
coquille, ils les ont amenés à obtenir des résultats du simple fait
qu’ils osaient, et ont ensuite recueilli des témoignages dans
l’excitation du moment. Sur les forums des coaches, il y a peu,
voire aucun témoignage de plus d’un an (c’est-à-dire un mec qui
revient témoigner un an après son workshop), et les rares à
progresser à long-terme sont ceux qui ont eu la persistance de
sortir, et ont finalement créé leur propre style basé sur leur
propre expérience. De sorte que même pour eux, en dehors du
boost de confiance au départ, la valeur ajoutée du workshop est
en fait quasi-nulle.

On vous vend de la confiance temporaire. J’ai parlé tout à l’heure


des internet marketers. Il s’agit de ces gens qui utilisent Internet
pour toucher les gens anxieux et leur vendre une promesse de
confiance en soi. Viagra, devenir riche en trois jours depuis chez
soi, apprendre à séduire rapidement…Tout ça a le même fond.
Frank Kern, un marketeur internet réputé, a fait fortune en
vendant aux gens une méthode expliquant comment il a fait
fortune. Pour les convaincre, il a inventé qu’il avait gagné un
million en six jours, du coup, tout le monde a acheté et paf ! Il a
fini par faire un million en six jours.

C’est de l’arnaque donc.


Mais savez-vous que ce Frank Kern a ensuite écrit la page de
vente de la Annihilation Method de Neil Strauss ? Et oui, le
marketing internet véreux a rapidement cerné le potentiel d’un
marché qui vend en utilisant les peurs liées à l’autre sexe. Eben
Pagan (le vrai nom de David DeAngelo) est un marketeur internet
majeur, qui dans son cours sur le gain d’argent sur le net,
explique sans rire que pour vendre, il faut que le prospect
ressente « une douleur et une peur irrationnelles » et qu’il n’ait
« aucune autre solution perçue ». Alors se placer comme la seule
autorité en promettant à des mecs frustrés de devenir des
séducteurs, ça marche pas mal, finalement.. Pour plus de détail
sur la manipulation mentale liée à Internet et à Frank Kern, voyez
le blog de Salty Droid : http://www.saltydroid.info/.

Tous les gourous majeurs américains s’en servent, et ça vend


bien plus qu’être bon dragueur : Mehow a commencé à enseigner
et vendre après avoir niqué…une fille, comme il avait fini par
l’admettre lors d’une discussion houleuse avec Sinn. Mystery a
commencé à enseigner après avoir niqué, d’après Neil Strauss
(c’est pas dans The Game, qui est un bouquin fictif délirant auto-
promotionnel, et donc exagéré, voire inventé pour certains
passages. Il s’agit d’une confession tardive), une cinquantaine de
filles en cinq ans, soit dix par an. Sans compter qu’il a fini à
l’asile. DeAngelo, de son vrai nom Eben Pagan, s’est fait connaître
en interviewant des mecs et en digressant à n’en plus finir sur
des théories évolutionnaires et psychologiques plus que
douteuses. Et on pourrait continuer.

Autre levier de crédibilité : parler


aux gens comme à des clébards.
C’est important, parce que ça utilise des leviers psychologiques
liés à l’autorité. Un type qui a semé trois récits de prise de
numéro où il se présente comme le grand manitou ne peut pas
vous traiter en égal. Pour donner l’impression qu’il sait quelque
chose que vous ne savez pas, il doit vous traiter en inférieur.
Vous êtes le disciple et il est le maître.

Stéphane est l’expert de cette stratégie, imité par Asles et


Alexandre de Lifestyle Conseil, qui ont compris que jouer au papa
ancre dans la tête des gens l’idée qu’ils valent mieux qu’eux. C’est
un « signal de crédibilité » : parler comme un professeur amène
les gens en manque de repère à penser que vous savez de quoi
vous parlez, autrement vous ne parleriez pas comme ça, hein ?
Ca joue avec la bonne foi de gens qui ont besoin de figures
parentales, les gourous de sectes ne font d’ailleurs pas autre
chose. En plus, sur Internet, il suffit de répondre de façon
pédante, et les gens penseront que vous êtes toujours très sûr de
vous, cela étant lié au fait que vous connaissez le fameux secret,
bien sûr.

Le souci là-dedans, c’est que beaucoup de mecs dans la


communauté ont un problème à s’affirmer, à se voir comme
égaux aux autres. Les inférioriser pour leur vendre un truc
renforce encore ce problème, et donc le besoin de la solution.
Perso, si Stéphane me dit un jour le dixième de ce qu’il dit à
certains, il prend ma main dans la gueule. Quand quelqu’un qui
manque de confiance se fait inférioriser verbalement, il ne lui faut
pas longtemps pour se croire vraiment inférieur à celui qui parle.
Et il finit par accorder tout crédit à ce type, juste parce que celui-
ci parle comme une autorité. Si en plus celui-ci lui promet
quelque chose de génial s’il le suit, alors il en fera son dieu.
Comme pour un gourou.

La vérité, c’est que les gourous de


la séduction sont des gens comme
tout le monde, et un certain
nombre ne choppe pas plus que
l’étudiant lambda quand il se bourre
la gueule le samedi soir.
En vrac : Stéphane était consultant et il a rejoint les forums sans
doute pour obtenir l’approbation masculine que son papa ne lui a
jamais donnée. Vu son ton à la papa et l’extrême
romanciarisation de ses récits, il a rapidement été très suivi, et a
donc décidé de faire de l’argent de poche avec ça. Le fait qu’il soit
encore seul à bientôt 35 piges n’a l’air de choquer personne.
Alexandre décide qu’à 23 ans et une quinzaine de nanas au
compteur, il veut gagner de l’argent. Il décide donc d’imiter
Stéphane dans les formules proposées et même dans l’expression
écrite, et lance sa boîte. Rémy, alias Papachar, un gus dont on n’a
aucune idée précise de ce qu’il fait, puisque ça semble changer à
chaque fois qu’il poste, se fait un jour virer de FTS pour pratiques
frauduleuses. N’ayant aucun récit au compteur et expliquant 15
jours auparavant avoir peur d’approcher à cause de sa calvitie
naissante, il monte pourtant une boîte de coaching. aRise, qui se
fait virer de FTS pour plagiat d’auteurs américains, monte un site
concurrent, verselejus.com, dont l’idée centrale de source est un
pompage mal redégueulé de concepts bouddhistes. Bien que ce
mec prône le naturel, il organise des bootcamps où il force les
étudiants à modifier leur langage corporel dans le seul but de
plaire et utilise encore des termes comme « HB10 ». Il a également
créé une méthode de séduction dont j’attends encore de voir une
application concrète à ce jour. Seductionbykamal n’existe que
pour vendre des bouquins. Il repompe des concepts mal compris
pour vendre. Il s’agit de la même boîte qui édite les bouquins de
« John Alexander » et « Eve O. » (boîte qui m’a contacté d’ailleurs),
deux autres bouquins créés pour vendre du vent à des gens en
attente de réponses.

Ca fait pas rêver, hein ? Ces mecs ne sont pour la plupart pas
plus avancés que vous dans la vie. Ils ont juste fabriqué un délire
où ils se prennent pour dieu. Ils ne peuvent rien faire pour vous,
et ont la même utilité qu’une diseuse de bonne aventure. Vous,
en revanche, avez la solution.

Créer des problèmes… pour vous


vendre la solution !
Je parle depuis un certain temps du fait que la communauté crée
des problèmes pour vendre la solution ; voici pourquoi et
comment. Il y a de fortes chances que vous soyez arrivé dans la
communauté à cause d’un évènement particulier : une fille que
vous convoitiez, une copine qui vous a largué, une virginité
tardive, etc…Ca vous rendait anxieux parce que vous obsédiez
dessus. Mettons qu’un mec qui s’est fait larguer arrive dans la
communauté. La vérité est qu’on ne peut pas plaire à tout le
monde, et que les gens se lassent parfois les uns des autres. Il
faut savoir tourner la page. Le problème, c’est qu’à cause de la
douleur qu’il ressent, notre ami ne veut pas entendre ça. Par
contre, quand on lui dit qu’on peut provoquer l’attirance chez les
femmes en faisant telle ou telle chose, ça l’attire, parce qu’il y voit
la promesse de ne plus souffrir.

Comme je vous l’ai déjà dit, bien que les mecs dans la
communauté reconnaissent qu’on ne peut pas réussir à 100%, la
communauté dans son fonctionnement suggère fortement le
contraire. De fait, elle est remplie d’articles et de livres sur ce que
« les femmes » (catégorie d’êtres parfaitement homogène bien sûr)
trouvent attirant et sur ce qu’il faut faire pour les avoir.

Et voilà le souci pour notre ami : tout à sa douleur, il veut croire


qu’il existe une façon de plaire à coup sûr, des trucs qui lui
permettront de ne plus souffrir. Et c’est là que les emmerdes
commencent : alors même qu’il s’était fait larguer par une fille qui
n’était juste plus intéressée, et qu’il aurait pu lui trouver une
remplaçante en sortant et en prenant confiance en lui, on lui
explique à présent que si sa copine est partie, c’est parce qu’il
n’est pas assez alpha, pas assez sociable, pas assez bien sapé,
etc…Notez que toutes ces caractéristiques sont évolutives, ce qui
suggère qu’il y a bien sûr une solution…Payante.

On a donc abusé de votre faiblesse temporaire et de votre


crédulité. Mais ce n’est pas le pire. Accrochez-vous.

La communauté promeut des solutions alternatives et simplistes


à des problèmes complexes, elle encourage le délire et l’adulation,
elle décourage la recherche d’autres solutions en expliquant
qu’elle a tout compris (sur doctissimo, le glorieux Asles a ainsi
écrit que son vécu donnait plus de poids à ses conclusions qu’à
celles d’un psy). Mais ce n’est pas tout ; elle encourage à adopter
un style de vie alternatif. Tout mec normal est vu comme un
frustré qui finira marié par dépit avec bobonne, avec son pavillon
en banlieue, sa Renault Espace et son chien. Ils sont tous comme
ça, pas de nuances. Apparemment, on ne peut pas être marié et
heureux, ni marié et en appartement.

Le pire, c’est que, alors même qu’elle vise à vous aider à améliorer
votre vie relationnelle, la communauté vous coupe petit à petit
des autres. La plupart des mecs là-dedans finissent par s’éloigner
de leurs amis parce qu’ils ne sont plus sur la même longueur
d’onde, au profit de wingmen, dont l’amitié n’est basée que sur ce
que vous pouvez leur apporter. Vous voilà donc plus seul
qu’avant, ce qui aggrave votre problème.

En ce qui concerne les femmes, le bon feeling est craint par-


dessus tout (arg ! Une one-itis potentielle qui m’empêchera de
baiser tout le temps ! Vite, fuir !), ce qui est idiot puisque le but
quand on entre est quand même de se trouver une fille avec qui
on est bien. Mais ça passe au second plan : seuls comptent les
critères rationnels : a-t-elle de longues jambes ? De bonnes
dents ? Un bon style ? Est-elle intelligente ? Accepterait-elle de
coucher avec une autre fille pour moi ?

Ca ressemble pas mal à ce qu’un puceau qui mate trop de porno


attend d’une femme, non ? Ben ouais. On finit par sélectionner
les filles comme des objets, de façon à toujours avoir la meilleure
possible.

Et quand on en a une, on finit par


lui trouver un défaut, et on cherche
une nouvelle jument fille.
Notez également que la communauté vous influence pour
transformer vos objectifs de façon à ce qu’ils deviennent
irréalistes. Un mec arrive en disant qu’une fille l’intéresse. Le bon
sens lui dirait de tenter le coup, et si ça ne marche pas, de passer
à la suivante. Mais ici, on lui explique qu’il doit d’abord passer
des années à baiser plein de filles, parce qu’elles sont toutes
pareilles, et qu’ensuite, il pourra revenir et utiliser sa compétence
pour chopper la première sans effort. Ainsi, notre ami se retrouve
à croire devoir faire des efforts phénoménaux juste pour chopper
une nana. Plus la fille lui plaisait, plus il va plonger (pour guérir
d’un one-itis, voyez la section sur les solutions).

Y a deux trucs qui devraient vous préoccuper quand vous


cherchez une copine : est-ce qu’elle vous plaît, et est-ce que vous
vous sentez bien avec elle, est-ce que vous avez un bon feeling.
C’est tout. Chercher des critères rationnels vous empêche d’être
surpris, et vous ferme au feeling, qui est en fait ce que, pour
beaucoup, vous cherchez avec une fille.

De pire en pire
J’attire votre attention sur un point : un type qui sortait peu et
qui se fait larguer n’a aucune idée du fait qu’il plaît ou non. Il n’a
AUCUNE IDEE de ce qui pourrait poser problème, parce qu’il n’a
pas encore essayé. Un type qui aurait abordé 100 femmes sans
rien obtenir peut légitimement penser qu’il a besoin de conseils.
Mais la plupart des mecs qui entrent dans la communauté n’ont
pas vraiment essayé de draguer avant ça.

Et ça c’est important. Parce que ça veut dire que vous ne pouvez


pas savoir si vous avez un problème ou non. Mais la communauté
a la parade : votre douleur et votre frustration. Si vous êtes
frustré, c’est que ça ne marche pas comme vous voulez non ? Et
bien ceux qui font ce que je dis ne sont pas frustrés, ce sont des
hommes à femmes (ce qu’elle ne prouve jamais d’ailleurs), donc si
vous avez des problèmes, c’est parce que vous ne faites pas ce
que je dis. Faites-le et tout ira mieux !

Ainsi, des mecs dont le seul problème pouvait être qu’ils n’osaient
juste pas y aller se retrouvent bombardés de nouvelles questions
angoissantes : suis-je assez alpha ? Ma voix est-elle assez
assurée ? Et mes fringues ? Est-ce que je ne montre pas trop
d’intérêt ?

Payer des escorts, mais pas pour


baiser… WTF ?!
Le niveau d’angoisse ressenti à l’approche AUGMENTE à cause de
ça. Mais pas de panique, on a la solution payante ! L’exemple le
plus sidérant de ce délire reste la Introduce Me Agency, qui
propose comme trouvaille géniale de vous faire payer une escort
pour aller aborder à votre place. Pourquoi donc ? Tout
simplement parce que bien sûr, les femmes, qui pensent toutes
de la même façon n’aiment pas qu’on les drague, comme le disent
de façon très intelligible deux filles « draguées » dans une vidéo de
promotion (pour laquelle elles n’ont bien entendu pas du tout été
recrutées) : « C’est trop bien, parce que le mec nous draguait et on
ne s’en apercevait pas ! ». Cool, non ? Et quand ils les sauteront,
faudra pas qu’elles s’en aperçoivent non plus. Rohypnol power !

Cette idée de business dégénérée ne peut fonctionner qu’en


créant une angoisse spécifique : l’idée que draguer, c’est mal, que
les femmes n’aiment pas ça, et que si elles te démasquent, c’est
Game Over. Celui qui veut plaire a dès lors la tentation d’utiliser
tous les moyens pour masquer ses intentions.

Plusieurs choses là-dessus : d’abord les femmes aiment être


draguées par des mecs qui leur plaisent. Or vous ne pouvez pas
savoir si vous plaisez à la fille avant de lui parler, donc
inévitablement, vous allez en froisser certaines. Ca arrive. On
n’encule pas une poule sans casser des œufs. Mais à moins d’être
un vrai con et d’insister bêtement, vous ne devriez pas la gêner
plus de 30 secondes.

L’autre problème qu’il y a à masquer ses intentions, c’est que ça


ne donnera pas subitement envie à la fille de sortir avec vous si
vous ne lui plaisez pas, par contre, si vous lui plaisez et que vous
ne le montrez pas, elle peut croire que vous n’êtes pas intéressé et
laisser tomber…Avouez que c’est très con.

Introduce Me Agency est un bon exemple de business foireux


basé sur une angoisse créée de façon artificielle. A partir d’une
angoisse de base, celle de ne pas plaire, on a créé en vous une
multitude de petites angoisses pour lesquelles on vous vend la
solution, sans jamais s’occuper de celle de fond. L’intérêt, c’est
que tant qu’elle persiste, soigner les angoisses qui en découlent
est une solution temporaire. Tant que la croyance racine est là,
vous vous sentirez mal.

Pour en finir avec Introduce Me Agency, mon avis est que si vous
devez payer une nana pour qu’elle ne vous serve à rien dans votre
progression personnelle, autant payer une vraie escort que vous
pourrez sauter. Remercions tout de même Alexandre de Lifestyle
Conseil, dont la volonté d’aider ses clients ne connaît aucune
limite, puisqu’il propose un partenariat avec cette agence
d’escorting.
Aaaaah, Lifestyle Conseil ! Je vais
me faire plaisir, je vous préviens.
Lifestyle Conseil est à mon sens la boîte qui vend le moins de
valeur de tout le marché. Entre la vidéo où Ludovic vous apprend
que c’est mieux d’avoir un peu de poigne quand on serre la main
à quelqu’un, les conseils psychologiques inédits de Bilel (« Les
pensées orientent les actions et les actions orientent les
pensées…Donc euh…Mais pour répondre à ta question, ouais,
ouais, bien sûr qu’on se bouge le cul. »), les interventions du
spécialiste de la voix qui explique que ça sert à rien de forcer sa
voix, la question qui doit arriver à toute personne normale, c’est :

« Mais tu vends quoi, en fait ? ».


Parce que la communauté a des modes. Au départ, devenir un
séducteur et chopper le plus possible, c’était le summum. C’était
con, mais ça avait un mérite : c’était mesurable. Lifestyle conseil
s’est positionné sur la vague qui a suivi : on ne cherche plus à
chopper à tout va, on veut juste être séduisant. On choppe, un
peu, mais pas trop, mais on pourrait chopper plus, et on le fait
un peu, mais pas trop non plus hein.

Le souci, c’est que c’est incroyablement flou. Il s’agit de


progresser dans sa capacité à chopper, mais sans trop le faire
non plus. C’est d’un vague absolu. Sans surprise, il y a un
membre, moins attentiste que les autres, qui lui a posé la
question simple : je suis là pour progresser dans la choppe, mais
trop pratiquer c’est mal. Donc comment je progresse ?

Réponse géniale d’Alexandre : c’est propre à chacun.

Si c’est propre à chacun et que tu


leur apprend pas à chopper, tu sers
à QUOI exactement ?
Réponse : à donner des conseils sans valeur pratique. Autant
Stéphane arrive à donner des conseils et des concepts souvent
intellectuellement stimulant, autant chaque vidéo de Lifestyle
Conseil est quasiment vide de toute valeur pratique.

Là encore, on a affaire à des jeunots qui vendent de la thérapie


comportementale version allégée, les outils d’évaluation de
progression en moins.

Car finalement, c’est quoi l’’intérêt de rester vague sur ce qu’il


faut faire et sur comment progresser et évaluer sa progression ?
Simple : ça sert à éviter les mécontents. Si je vous vends un truc
et que je vous garantis que vous chopperez plus, vous saurez
facilement si je vous ai menti. Mais si je vous dis juste que je vais
vous rendre plus séduisant, comment vous pourriez évaluer ?
Voici la définition qu’Alexandre donne de l’homme séduisant :

« Un homme séduisant est un homme qui en plus d’avoir de multiples caractéristiques


intéressantes est également perçu comme attirant sans qu’il est besoin d’agir en conséquence. Cela
peut être le fruit d’une personnalité forte, d’un style particulier, d’un physique entretenu, d’une
attitude totalement détournée de l’approbation d’autrui… L’homme séduisant est un homme qui
séduit par nature et qui ne vit pas pour avoir l’approbation des autres. En somme c’est un homme
accompli, qui vit une vie riche et trouve son bonheur par ses passions. »

Question : comment j’y arrive en pratique ? Comment je sais que


j’y suis arrivé ? Comment je deviens plus séduisant si trop
draguer c’est mal, vu que l’homme séduisant plaît sans rien faire,
donc si je fais quelque chose, je ne suis plus séduisant, mais je
ne le suis déjà pas au départ…AAAARRRG !!

A mon avis, ça s’appelle vendre du vent, et de l’espoir. Souvenez-


vous ce que j’ai écrit sur le fait qu’on se sent mieux quand on
croit que ce qu’on fait va forcément nous amener au résultat.
C’est spectaculairement le cas, sur Lifestyle : peu de mecs avec
un journal et une mesure de progression claire, et ceux qui y sont
se convainquent qu’ils progressent parce qu’une nana les a
regardés, tout en obtenant des conseils de pointe du patron. En
voici un, sur le journal de « Mr Wolf » : « tu n'es pas vraiment sur de toi et ne
pas être sur de soi ce n'est pas très attirant. »
Génial, mais je te rappelle que tu es censé lui donner la solution !
C’est ton boulot, tu fais payer des gens pour ça. Mais j’oubliais,
tu ne sais pas vraiment comment faire.

Parce que vous voulez progresser et vous sentir mieux, vous


aurez tendance à croire les gens qui vous promettent le miracle.
Gardez quand même la tête froide, et évaluez concrètement la
qualité de ce qu’on vous donne.

C’est du vent. Sérieux. De la pop-psychologie repackagée par des


mecs qui ne connaissent de la vie qu’une vingtaine de clitoris.
Comme sur ADS en fait.

C’est le tour des forums gratuits !


Et oui, j’ai lu il y a peu un post de Lex, « patron » d’Art de Séduire
(et proche de son idole Alexandre, dont il a adopté le style, le
bouc, et les maniérismes ; regardez leurs vidéos et comparez, c’est
terrifiant.) qui affirmait que parce qu’il avait niqué deux fois le
nombre de partenaires sexuels moyen sur une vie d’un français, il
avait donc plus d’expérience de la vie qu’un mec de 50 ans. En
dehors du fait que ça fait 20 nanas, ça consiste à penser que la
seule chose dans la vie, c’est la baise. A pleurer de rire…Ou à
pleurer tout court. Au choix.

Je vais m’en prendre aux forums, pas parce qu’ils vendent un


truc, mais parce qu’ils contribuent à la diffusion de méthodes et
d’idées crétinesques, et qu’ils offrent une crédibilité et une
audience phénoménales à des égomaniaques dont l’exploit
consiste à prendre des numéros. Et ils aident, grâce à la
crédibilité qu’ils offrent, les auteurs à vendre des bouquins en
relayant des promos (comme celle d’Eve O. et ses délicieux
témoignages fictifs) sur lesquelles ils prennent une commission.
Quand un forum gratuit promeut un bouquin, il prend une
commission dessus. Votre bien, on s’en fout, mais mes 40%, ça
oui !
Je mets Art de Séduire et French
Touch Seduction dans le même sac.
Ils offrent une crédibilité énorme à des fous furieux qui se
prennent pour dieu parce qu’ils baisent. Un bon exemple, c’est
Asles, présenté comme une success story sur FTS, la dernière
étape de sa transition vers le PUA étant…Un plan à trois ? Une
nuit torride avec Clara Morgane ? Non : prendre le numéro d’une
jolie fille de sa promo. Waou ! Un mec comme Oxymore est un
bon exemple : player certifié, pilier à l’époque du forum de Spike,
il était en fait vierge, jusqu’au trimestre qui a précédé son
départ…Ce qui ne l’avait pas empêché d’avoir une réputation
phénoménale sur les deux ans précédents.

VLJ est le forum gratuit où vous lirez le plus de délires, sans


compter qu’il sert à recruter les clients d’aRise, sans trop
l’assumer.

Je ne vais pas taper sur


surhomme.fr, parce que je n’aime
pas tirer sur les ambulances. Idem
pour becomein.
Le truc avec Internet, c’est qu’on peut vraiment raconter et faire
croire n’importe quoi, à partir du moment où on a promis quelque
chose de suffisamment impactant émotionnellement, parce qu’à
ce moment-là, le cerveau logique est pratiquement en off, surtout
si dans votre vie, vous souffrez beaucoup.

Ainsi, pour des gens frustrés, « changer de vie » est une promesse
alléchante. Le site deslivrespourchangerdevie.com (encore en
réseau avec Lifestyle Conseil, c’est intéressant, non ?) est assez
génial dans la rubrique n’importe quoi, puisque son proprio
affirme avoir sélectionné cinquante-quatre livres, « des livres rares
et exigeants », qui vont vous permettre de changer de vie. Et il
l’affirme parce que, comme il le dit, il les a essayés.

Alors si je comprends bien ce que tu me racontes, tu as changé


de vie cinquante-quatre fois en vingt ans ?

Ca me sidère qu’un mec ait l’aplomb de dire ça. Mais on sait à


quoi ça sert : créer un rêve en vous pour vous fourguer ensuite sa
fabuleuse méthode, son « pack de l’entrepreneur » censé vous
permettre de gagner plein d’argent très vite, grâce à des conseils
aussi pointus et top secrets que « faites-vous des horaires et
respectez-les ».

Les méthodes marketing internet type Frank Kern dont ils se


servent tous –et moi aussi- sont conçues pour amener beaucoup
d’attention et de fric rapidement, en créant artificiellement une
impression d’autorité. Du coup, ça plaît beaucoup à certains
petits gars qui veulent du cash mais sans formation vraiment
sérieuse et qui pourraient difficilement avoir autant d’ascendant
sur qui que ce soit dans une structure sérieuse existante. C’est
un truc pour mecs en marge du système, c’est d’ailleurs aussi ce
qui m’a fait renoncer.

Voilà donc la réalité en ce qui concerne l’industrie de la séduction


et du développement personnel en général.

Une personne, souvent moins bien lotie que la moyenne des gens
normaux, se crée une mythologie et utilise divers artifices pour
être perçue comme une autorité. Elle vise ensuite un domaine
anxiogène de la vie, où les gens se sentent perdus. En leur
donnant avec un ton d’autorité des conseils souvent repris
d’ailleurs et carrément creux, elle donne l’impression de pouvoir
solutionner le problème et donc d’amener ces gens à se sentir
mieux par rapport à eux-mêmes. Les gens payent et se sentent
temporairement mieux grâce à l’effet placebo. Dans le même
temps, notre gourou crée de nouvelles angoisses pour lesquelles il
crée de nouveaux produits. Il contribue ainsi à alimenter un
problème de fond tout en offrant un remède temporaire aux
symptômes.
Il envoie à ses disciples un double-
message : « vous pouvez être
comme moi » (en l’occurrence, ce
que les disciples croient qu’il est :
parfaitement zen, contrôle absolu
et mieux que tout le monde) et
« vous n’aurez jamais toutes les
informations ».
Ce double-message implicite engage les disciples dans une course
sans fin, où l’espérance d’aller mieux se couple à la croyance de
ne jamais y arriver. Les disciples achètent et achètent, et ils se
sentent encore plus mal, parce que non seulement, ils font peu de
progrès, mais ils ont eu l’aide du gourou.

N’importe qui en déduirait que ça signifie que le gourou ne sait


rien. Mais comme ils ont été infériorisés dans leur capacité
critique (Stéphane invite régulièrement toute personne en
désaccord avec lui à se taire, parce qu’il est évidemment
forcément incompétent, et avec le ton de papa en colère s’il vous
plaît), ils en déduisent en fait que s’ils échouent encore, c’est
qu’ils n’ont pas encore assez d’enseignement. Ils en repayent
donc, et ainsi de suite.

Pendant ce temps, notre gourou s’associe à d’autres gourous par


intérêt commercial, et ils s’entre-recommandent, bénéficiant ainsi
tous de la crédibilité artificielle des autres. Leur statut de gourou
« compétent » s’en trouve donc augmenté.

On a donc des gens sans qualification qui vendent du vent dont


l’évaluation objective est impossible, et dont le peu de succès à
long terme indique assez clairement que la valeur ajoutée réelle à
long terme (et non perçue dès le lendemain par l’élève extatique
d’avoir été aidé par son idole) est proche de zéro. Allez sur le
forum et cherchez ceux dont la situation a OBJECTIVEMENT
évolué.

Regardez combien ont suivi des


workshops, et combien se sont
juste bougés les fesses. Déduisez-en
ce qui s’impose.
Pour leur défense, les coaches diront qu’ils ne vendent pas de
formule magique et que tout repose sur le travail de l’élève. Si
c’est le cas, alors ils reconnaissent d’eux-mêmes qu’ils ne servent
à rien. Ils diront qu’ils fournissent des pistes. Dans ce cas, autant
aller voir un psy, un thérapeute comportemental ou un
hypnothérapeute, ou n’importe qui ayant UNE QUALIFICATION
REELLE ET SERIEUSE dans le fait d’aider et d’accompagner les
gens. Pas des cinglés qui se sont fabriqués une réputation sur
Internet et qui vous incitent à rester « underground » parce que ça
vous empêche d’aller chercher ailleurs une solution efficace à vos
problèmes.

Voilà donc pourquoi j’arrête mes


activités. Je ne veux pas faire ça.
Ce business est pourri.
J’ai fait deux produits où j’essaie de faire passer l’idée qu’être zen
est le plus important. Il n’existe pas de méthode. Un ami d’une
cinquantaine d’années, dont le nombre de conquêtes est proche
du millier, me l’a répété : il n’y a aucune règle. Tout dépend de la
personne en face. Tout ce que vous pouvez faire, c’est être zen et
apprendre de votre expérience.

Cela étant dit, on peut améliorer sa vie et ses croyances. Pour


cela, il faut être prêt à se lancer sur le terrain et aussi à se
regarder dans la glace, pour chercher ses problèmes personnels,
ceux qu’une simple solution standardisée élaborée à la va-vite par
un quidam d’expérience moyenne ne peut pas traiter.

En vous lançant, vous allez découvrir ce qui vous bloque


vraiment, et vous pourrez être surpris de constater que vous avez
moins de soucis que vous ne le pensiez.

Perso, j’ai progressé en faisant une liste de mes croyances


négatives et en les modifiant une à une grâce à l’hypnose
éricksonienne. Cherchez ce qui vous limite. A titre indicatif, ça
peut concerner les domaines suivants :

-fort besoin d’approbation féminine

-fort besoin d’approbation masculine

-peur des gens, phobie sociale

-trop critique par rapport à soi-même, perfectionniste

-relations aux parents (celles-ci sont pour beaucoup dans vos


relations aux deux sexes)

-besoin de reconnaissance

-anxiété, désordres anxieux

-Projection de vos pensées sur les gens

-image des gens et des femmes

-surcomplication des choses, croyance que plaire est difficile et se


mérite

-croyance qu’on a un problème, qu’on n’est pas digne d’être aimé


ou désiré tel qu’on est, pas intéressant et qu’on doit mériter
l’attention des autres, qui nous jugent en permanence

-Croyance qu’on est moins bien, qu’on va être rejeté

-Croyance que l’on ne peut être accepté que si on s’efface, qu’on


suit ou qu’on se tait
-complexes physiques

En ce qui concerne le one-itis, il vient du fait de croire qu’une fille


en particulier est la voie unique vers votre bonheur. Les
croyances problématiques dans ce cas-là peuvent être :

-Croire qu’une femme fera votre bonheur

-Croire que vous ne pouvez aimer qu’une femme, et que vous ne


pourrez jamais en aimer d’autres

-Croire que cette fille est spéciale

Il y en a bien d’autres, à vous de trouver ce qui vous est propre.


Elles ont sans doute comme origine les parents, le parcours
scolaire, ou plus généralement une mauvaise expérience dans le
passé. Ces blocages commencent dans la tête et pourrissent la
vie. Les façons de s’en débarrasser existent :

-l’hypnose fonctionne très bien pour modifier les croyances et


soulager du stress. La PNL aussi.

-la thérapie comportementale et cognitive

-La psychanalyse, ou l’autopsychanalyse. Demandez-vous d’où


viennent vos problèmes, en vous disant que tout ce que vous avez
dans le crâne, vous l’avez appris. Parfois, découvrir l’origine d’une
croyance peut suffire à la faire disparaître, parce qu’on se rend
compte à quel point elle était en fait relative.

-Dans des cas extrêmes, voyez un psychiatre. Y a vraiment pas de


honte à être sous médocs. Vous n’avez pas choisi votre
background psychologique, mais vous pouvez choisir de vous
sentir mieux, quitte à recourir à des aides.

En augmentant de façon saine votre confiance, en réglant les


problèmes dans votre tête (ou du moins ceux que vous souhaitez
régler), vous serez parés pour aller apprendre de la seule bonne
façon qui vaille : par vous-même, sur le terrain.
Vous créerez alors votre façon de
faire, votre façon de vivre. Et vous
ne gaspillerez plus d’argent auprès
de mecs non-qualifiés qui vous
vendent du rêve et vous influencent
à croire qu’ils sont l’autorité
ultime, et que la seule bonne façon
de faire est la leur.
Plus de solutions simplistes et standardisées à des problèmes
propres et complexes.

Je termine sur un truc : si vous voulez faire tourner ce document,


faites-le. Je renonce à tous les droits d’auteur dessus. La seule
chose qui m’intéresse, c’est de produire une analyse critique en
profondeur qui ne pourra pas juste être évacuée à coup de « tu
devrais travailler sur toi, tu es frustré ». Je veux rééquilibrer la
balance de façon à ce que les gens qui vont voir des coaches
prennent une décision informée.

Là-dessus, je vous souhaite le meilleur pour votre vie ; vous avez


les moyens en vous d’arriver où vous le souhaitez.

Croyez en votre propre entendement, et croyez en vous-mêmes.


Vous valez bien mieux que vous ne pouvez le penser.

Pas de stay tuned, c’était la dernière fois que vous lisiez mes
bêtises. 

En fait, voilà comment va se passer la "suite" :

Dans quelques jours, je remettrai tous les ebooks DALF en ligne


et vous pourrez à nouveau y accéder. (Oui, il était temps, je sais.)
Il y aura plusieurs options, selon ce que vous aurez besoin, mais
je ne vais pas vous embrouillez l’esprit avec ça, je vous laisse déjà
digérer cet ebook.

Vous recevrez un email avec plus de détails dans les jours à


venir. Après ça, DALF sera en roue libre.

Pour conclure : faites tourner cet ebook à vos potes si vous sentez
que ça leur sera utile – surtout s’ils ont déjà été infectés par la
« Communauté ».

Thanks for your time.

Henri

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