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d'Abidjan
COURS DE COMMISSAIRE DE
JUSTICE
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INTRODUCTION
Les professions judiciaires d’Huissier de Justice et Commissaire-Priseur ont
constitué, traditionnellement, deux piliers essentiels des appareils judiciaires
dans différents pays inspirés du modèle français.
De nos jours, les besoins de célérité et de réduction des couts de procédure
d’exécution, conjugués à la nécessité de modernisation des pratiques judiciaires,
on fait naître, dans plusieurs pays, l‘idée de fusionner ces deux professions en
une seule et unique corporation. Une idée de fusion qui trouve d‘ailleurs sa
source et son inspiration dans l'histoire commune des deux professions qui jadis
n‘en constituaient qu’une seule.
En effet, la profession de Commissaire-Priseur tire son origine d'une des
nombreuses catégories d‘Huissier de Justice existant depuis l'Antiquité, avant
leur unification en un seul corps au début du 18éme siècle.
Avant cette ère, il existait plusieurs catégories d’huissiers :
- Les huissiers qui organisaient les audiences da tribunaux
- Les huissiers à cheval pour les faubourgs et campagnes
- Les huissiers à pied pour le centre-ville
- Les huissiers priseurs (ancêtre des commissaires-priseurs)
C’est donc une catégorie d'Huissiers de Justice, spécialisés dans la prisée et la
ventes aux enchères d‘objets saisis, appelés « Huissiers-Priseurs », qui a évolué
progressivement en se détachant de sa famille d’origine pour donner naissance à
un corps de métier à pan entière, prenant alors l‘appellation contemporaine de «
Commissaire-Priseur ».
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Cependant, aujourd’hui encore, ces deux professions demeurent méconnues ou
mal perçues du grand public. L’image que retient le citoyen ordinaire de
l’Huissier de Justice reste controversée, selon que l’observateur se place du
point de vue du bénéficiaire ou du justiciable auquel doit s’applique l’acte dont
l’Huissier assure l’exécution.
En effet, si l’Huissier de Justice est redouté et parfois décrié lorsqu’il est en
charge de l’exécution forcée des décisions judicaires, il se révèle être, à
l’inverse, un témoin officiel unanimement respecté lorsqu’il effectue des
constatations matérielles destinées à soit l’éclairage utile du juge dans une
instance donnée, soit à la sauvegarde de la préservation d’un droit privé en
souffrance.
Cette perception mitigée du justiciable ordinaire semble d’autant plus accentuée
lorsqu’on évoque la profession de Commissaire-priseur, qui n’intervient
qu’occasionnellement ; en l’occurrence lorsqu’un recouvrement de créance
aboutit à une vente forcée de biens meubles.
Le présent cours se donne pour objectif général de contribuer à une meilleure
connaissance de la profession de Commissaire de Justice en Côte d’Ivoire, fruit
de la fusion entre l’Huissier de Justice t le Commissaire-Priseur.
Pour y parvenir, nous nous attèlerons plus spécifiquement à une présentation
générale de la profession, avant de nous intéresser aux actes et exploits relevant
du ministère des Commissaire de Justice.
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I-/HISTORIQUE DE LA PROFESSION
La récente émergence de la corporation nouvelle de Commissaire de Justice est
le fruit d’une évolution successive dans le temps, depuis l’époque antique
jusqu’à notre ère moderne.
A. DEFINITION
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Le commissaire de Justice est un Auxiliaire de Justice, ayant la double qualité
d’Officier Ministériel et d’Officier Public, doté du monopole d’exercice de
certaines attributions légalement définies, dont notamment :
- La signification ou la notification des exploits et actes ;
- L’exécution des décisions et autres titres en formes exécutoire ;
- Du service intérieur d’audience des cours, tribunaux et sections
détachées ;
- La prisée et la vente aux enchères publiques judiciaires ou volontaire de
tout bien meuble ;
- …
La profession de Commissaire de Justice appartient à la catégorie des
professions libérales dites << réglementées >> c’est-à-dire une profession
soumise à des règles particulières édictées en raison de la nature même de la
profession. En effet, l’exercice de cette profession est strictement encadré par
des règles d’éthique, de déontologie et de discipline, sous le contrôle et la
supervision d’instances professionnelles.
C’est une profession qui n’est pas libre d’accès : elle ne peut être exercée que
par les titulaires d’un titre délivré par l’Etat. Sont des professions réglementées :
les notaires, les avocats, les greffiers du tribunal de commerce, les médecins, les
chirurgiens-dentistes, les pharmaciens, les vétérinaires, les architectes, les
experts comptables, etc.
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cumulatives à remplir nécessairement et sans lesquelles nul ne peut être nommé
Commissaire de Justice, à savoir :
1. Etre de nationalité ivoirienne
2. Etre âgé de 21 ans révolus
3. Jouir de ses droits civils et civiques ;
4. N’avoir fait l’objet de condamnation pour des faits portant atteinte à
l’honneur et la probité ou aux bonnes mœurs ;
5. N’avoir pas été déclaré en faillite personnellement ou mis en état de
liquidation des biens ou d’interdiction d’exercice d’une profession
réglementée ;
6. Ne pas être ancien officier ministériel ou ancien officier public destitué ou
fonctionnaire révoqué par mesure disciplinaire pour faits contraires à la
probité et aux bonnes mœurs ou avocat rayé du barreau ;
7. Etre titulaire de la maitrise ou du master en droit ;
8. Avoir passé avec succès un concours et un stage dont les modalités sont
fixées par décret.
Cette dernière condition de succès à un concours et à un stage est toutefois
tempérée par des exceptions.
2- / LES CONDITIONS D’EXCEPTION
Les exceptions au principe de succès à un concours et à un stage sont consacrées
par l’article 12 de la loi n° 2018-974 du 27 Décembre 2018 portant Statut des
Commissaire de Justice qui prévoit des cas de dispense pour :
- Les clercs assermentés ayant exercé de matière continue pendant dix (10)
ans au moins dans une étude de Commissaire de Justice et titulaire de la
maitrise en droit ou un master en droit ;
- Les anciens Magistrats ;
- Les anciens commissaires-priseurs et huissiers de justice titulaires de
charge.
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<< Je jure de me conformer aux lois et règlements avec honneur,
exactitude et probité et d’observer en tout, les devoirs qu’ils
m’imposent >>.
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1- Attributions Monopolistiques
Les attributions monopolistiques du Commissaire de justice lui sont conférées
par l’article 1 de la loi qui dispose que ce dernier a, seul, qualité pour : (Cf Art.1
de la 2018-974 du 27/12/2018 portant Statut des Commissaires de Justice)
A cet effet, l’article 1 précise, en son dernier alinéa, que les actes dressés par le
Commissaire de Justice dans de cadre de ses attributions monopolistiques font
foi jusqu’à inscription de faux.
2- Attributions Non Monopolistiques
Les attributions non monopolistiques de Commissaire de justice sont définies de
l’article 2 de la loi qui donne la faculté à ce dernier de :
(Cf Art, 2 de la loi 2018-974 du 27/12/2018 portant Statut des Commissaires de
Justice)
Il faut préciser que dans le cadre de ses attributions monopolistiques, les
émoluments du Commissaire de Justice sont fixés d’accord partie avec le
particulier qui requiert ses services.
C- / ACTIVITES ACCESSOIRES
En marge des attributions principales du Commissaire de Justice, la loi lui offre
la faculté d’exercer un type d’activités accessoires, sous certaines conditions.
1- Typologie
- Administrateur d’Immeuble
- Agent d’Assurance
- Secrétaire de coopérative
- Enseignement
2- Conditions d’exercice
- Une seule activité accessoire à la fois
- Ne pas faire état de sa qualité de CDJ (Commissaire de Justice)
- L’activité accessoire ne doit pas prendre le pas sur la principale
D-/ COMPETENCE TERRITORIALE
Aux termes des dispositions de l’article 10 de la loi, le Commissaire de Justice
relève de la juridiction dans le ressort territorial de laquelle il est établi.
Il est astreint à résider au siège de la juridiction de rattachement.
Toutefois, il exerce ses activités sur toute l’étendue du territoire national.
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Toutefois, l’article 4 de la loi précise que lorsque le Commissaire de Justice est
requis pour instrumenter hors de la juridiction au siège de laquelle il est nommé,
la partie requérante supporte ses frais de déplacement et de séjour. Ces frais ne
peuvent entrer en compte dans le calcul des dépens.
Il doit en outre être fait mention de la réquisition expresse des parties sur les
originaux et copies des actes dressés dans ces conditions.
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