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FALLET Laurent Groupe INSA 1

RAPPORT DE STAGE-OUVRIER

Mécanobloc, Dourdan, 91 ( Essonne )

Août 2001

1
Sommaire
Page…

Remerciements………………………………………………..……………………..…..……. 3
Présentation de l’entreprise………………………………………………………….…..……. 4
Les produits et les clients……………………………………………………………………... 6
Introduction au stage………………………………………………………………………….. 9
Organigramme de la branche Production…………………………………….………….…... 10
Atelier Aluminium.………………………………………………………………………….. 11
Atelier Serrurerie…………………………………………………………………………….. 11
Atelier Peinture……………………………………………………………………….……... 12
Atelier Menuiserie…………………………………………………………………………… 13
Gestion du flux d’information……………………………………………………………….. 14
Un peu de vocabulaire…………………………………………………………………….…. 14
La condition d’ouvrier dans l’entreprise…………………………………………………….. 15
I – Les conditions de travail…………………………………………………………. 15
1) Les 35 heures……………………………………………………………… 15
2) Les horaires………………………………………………………………. 15
3) Les pauses………………………………………………………………… 15
4) Les locaux………………………………………………………………… 15
5) Le salaire………………………………………………………………….. 15
6) La sécurité………………………………………………………………… 16
7) Le confort…………………………………………………………………. 16
II - Les rapports sociaux……………………………………………………………... 17
1) Entre ouvriers……………………………………………………………... 17
2) Entre chefs et ouvriers…………………………………………………….. 17
3) Le dialogue syndical……………………………………………………… 17
4) La répartition hommes/femmes…………………………………………… 17
III – La perspective de l’ouvrier…………………………………………………….. 18
1) L'image sociale de l'ouvrier dans l'entreprise……………………………... 18
2) L'intérêt du métier en lui-même…………………………………………... 18
Conclusion…………………………………………………………………………………... 19
Annexe : Fascicule décrivant la cloison PM 70 …………………………………………….. 20

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Remerciements

Tout d’abord je remercie M. CHAUDRON, PDG de Mécanobloc, de


m’avoir accepté dans son entreprise et accordé un entretien.

Je tiens à remercier mon maître de stage, Claude BOYER, directeur de


production, de m’avoir permis de faire ce stage au sein de son service. Ainsi que Eric
CAVERS, pour avoir pris son relais lors de ses vacances.

J’adresse aussi mes remerciements aux chefs d’ateliers qui m’ont accepté et
intégré parmi les ouvriers.

Enfin un clin d’œil à tous les ouvriers avec qui j’ai travaillé, et à Ryan
KERMORGANT, élève-ingénieur tout comme moi.

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Présentation de l’entreprise

L’entreprise MECANOBLOC, qui existe depuis 1979, fabrique et met en œuvre des
cloisons amovibles et des stores que l’on trouve dans de nombreux bureaux, usines et
laboratoires. De plus, depuis deux ans, l’entreprise est associée au groupe Clestra qui travaille
aussi dans ce domaine d’activité. Cependant Clestra propose un autre type de cloisons, à
savoir des cloisons fixes de haute gamme, et des cloisons coupe-feu.

La demande du client étant spécifique à chaque affaire, l’entreprise propose, parmi sa


gamme de produits, une solution d’aménagement étudiée avec le bureau d’étude. Non
seulement le client choisit son type de produit ( type de cloison, vitrage, porte, stores… ) mais
aussi son coloris, sa nature de fabrication et ses dimensions. Le travail à effectuer dans les
différents ateliers est donc identique tout au long d’un chantier, mais unique sur toutes les
affaires à traiter. Il arrive parfois qu’il y ait des demandes de prototypes ; dans ce cas la
cellule recherche et développement met en œuvre une gestion de projet afin de définir un
nouveau type de cloison.

Bâtiment Mécanobloc à Dourdan ( 91 )

Pour répondre aux demandes de ses clients, Mécanobloc dispose d’une usine située à
Dourdan, en Essonne (voir ci-dessus). Ce lieu est relativement stratégique par sa situation
géographique : la majorité des chantiers sont à destination de la région parisienne, lieu indiqué
pour l’accueil des bureaux de grandes sociétés.

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Dourdan

Situation de Dourdan : à 50 km de Paris

L’usine de Dourdan dispose d’un atelier d’aluminium, où l’ossature des cloisons est
équipée et débitée, d’une chaîne de laquage ainsi que des ateliers de menuiserie et de
serrurerie. L’ensemble de l’effectif pour l’année 2000 s’élève à 177 personnes.
Notons également que Mécanobloc dispose d’une douzaine de conducteurs de travaux,
qui sont propres à l’entreprise et qui lui permettent de coordonner la réalisation des chantiers
avec les différents intervenants ( clients, architectes, acteurs de travaux annexes… ). Ils
rendent aussi possible le bon déroulement du chantier en terme de délais et de mise en œuvre.

Mécanobloc réalise ainsi un chiffre d’affaire de 290 millions de francs, chiffre à la


hausse depuis la création de l’entreprise. Son effectif est aussi en progression, avec de ce fait
une proportion d’ouvriers récemment employés élevée.

Mécanobloc est dirigé par M. Jean-Paul CHAUDRON, PDG de cette Société


Anonyme au capital de 5 880 000 € . De plus, la société dispose de services complémentaires
décentralisés au sein de filiales diverses, telles que :

- Le département MECASERVICES ( Maintenance de cloisons ).

- MECACLEAN ( Cloisonnement de salles blanches, planchers techniques… ).

- MECARAY ( Fabrication de stores vénitiens à intégrer ou non dans les cloisons


modulaires, de stores à bandes verticales… ).

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- MECANOBLOC INSIDE SA
( Délégation de l’activité Mécanobloc sur la Région Rhône-Alpes ).

- MECANOBLOC SUD-OUEST
( Délégation de l’activité de Mécanobloc sur la Région Sud-ouest ).

Implantation des revendeurs Mécanobloc en France

On peut observer que la répartition est assez uniforme dans l’ensemble du territoire
français. Cela permet de pouvoir répondre aux demandes se présentant dans toutes les régions
de France, ce qui rend Mécanobloc n°1 français dans son domaine. Le marché visé par
Mécanobloc est actuellement national, mais si jamais une crise se produisait, le marché des
Etats-Unis serait encore à exploiter.

Les produits & Les clients


Pour avoir un aperçu du produit fini créé par Mécanobloc et installé par divers corps
de métiers compétents, voici quelques exemples de chantiers :

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La Société Générale est un des chantiers les plus
importants traités à ce jour. Il se situe à La Défense, dans les Hauts-
de-Seine ( 92 ). Le chiffre d’affaire de ce chantier s’élève à 45 MF.

Ci-dessus, des cloisons comportant des vitrages avec stores incorporés,


ainsi que des portes, simples ou doubles.

Chantier se situant également à La Défense, dans la


Tour Egée, d’une importance de 20 MF.

Ci-dessus, cloisons vitrées opaques à isolation phonique (pour salles de réunions par ex.).

Page suivante, le chantier de La Fédération Continentale, Paris 9ème.

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Effets de styles possibles, coloris de panneaux variés,
le tout monté entre sol fini et plafond fini.

Bureau avec porte, imposte, vitrage latéral et cimaise accroche-tableaux. Guichet de la Poste

Les chantiers sont donc d’importances très diverses, allant de 10 000 francs à 40
millions de francs. D’autres références peuvent être citées, telles que le siège de Renault à
Boulogne ( 5,5 MF ) ou encore AXA Corporate Solutions ( 8,5 MF ).

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Introduction

Le service production est divisé en plusieurs entités : (voir page suivante)


- Le côté technique ( bureau d’études ) ;
- Les stocks et magasins ( Aluminium et fournitures diverses ) ;
- Enfin les ateliers.

Les ateliers se répartissent ainsi :


¾ L’atelier Aluminium : des profils de poutres, couvre-joints, départs murs sont découpés.
Les quantités des différents produits sont indiqués sur des feuilles de commande
provenant directement du bureau d’études, qui a auparavant réalisé des plans complets à
l’aide du logiciel Logitram. Chaque commande est ensuite palettisée puis expédiée par
le service Transport.

¾ L’atelier Peinture : réception des commandes internes, dégraissage dans une cuve de
vapeur de trichloréthylène, puis disposition sur un rail de peinture. La peinture est de
type époxy, c’est à dire que c’est une poudre qui est attirée par électrostatisme sur la
pièce. Cela permet la peinte d’objets comportant des rainures, et autres plans
inaccessibles à la peinture liquide. De plus l’épaisseur est identique en tous points de la
pièce. La dureté de cette peinture est due à la cuisson de la pièce dans un four à 250°C
environ.

¾ L’atelier Menuiserie : deux types de travaux s’effectuent dans cet atelier. D’un côté, la
fabrication totale de portes (à partir d’un plan brut), et de l’autre la réception de portes
prédécoupées auxquelles doivent être équipées les paumelles, charnières… Les
commandes "hors-normes" (bureaux, étagères) sont effectuées par un ouvrier hautement
qualifié.

¾ L’atelier Serrurerie : cet atelier est un peu particulier, car la diversité des pièces à réaliser
est énorme. Par exemple : grillages, rampes métalliques, pièces de petites surfaces, mise
en forme (pliage). Tous les ouvriers de cet atelier possèdent des qualifications en
soudure. La maintenance des machines (perceuses, scies, presses…) est effectuée en
serrurerie du fait de leur proximité aux machines.

La chance qui m’a été offerte dans ce stage fût de pouvoir passer du temps dans ces 4
ateliers, en prenant part à l’activité quotidienne de ces ouvriers.

Pour mieux situer les différents ateliers et services dans l’entreprise, j’ai joint en page
suivante l’organigramme de la production, dirigée par Claude BOYER.

Et puisqu’un beau dessin vaut mieux qu’un long discours, je présenterai les opérations
effectuées par des macrogammes. Cette méthode permet de mieux cerner les relations entre
les différents ateliers.

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Ici enlever la page et insérer celle de l’organigramme de l’entreprise…

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Atelier Aluminium
( 10 à 12 personnes )

Feuille de commande (article, quantité, … )

Assez de produit
Oui en stock ?
Récupération de chutes possible ?

Déduction sur la feuille

Non

Non
Oui
de stock/commande

Approvisionnement dans le stock aluminium

Commande au
fournisseur
Découpe à la scie circulaire automatique

Réalisation de
chanfreins sur les
couvre-joints Peinture

Emballage en film plastique

Palettisation

Expédition

Atelier Serrurerie
( 5 à 6 personnes )

Commande

Etude commune ouvrier-chef pour savoir comment traiter la


commande spécifique (manière de procéder, matériaux,…)

Réalisation (soudure, meulage, pliage de tôles)


Défaut de
fabrication
Tests (résistance, utilité…)
Pièce non valable

Expédition Peinture
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Atelier Peinture
( 4 à 5 personnes )

Feuilles de commande (article, quantité, couleur…)

D’où vient le produit brut ?

Atelier Aluminium Stock Aluminium

Non
Peinture : RAL approvisionné ?
Oui Commande fournisseur

Dégraissage (30 min à 2 heures)

Accrochage au rail

Mise en marche de la cabine

Cycle de projection de poudre


Seconde couche
Cuisson au four

Décrochage

Emballage

Expédition directe OU retour Aluminium

Il est utile de souligner que de fréquents contrôles qualité sont effectués après chaque
étape ; dans ce milieu, la graisse, les traces de doigts, toute salissure peut être à l’origine d’un
défaut. Il y a donc une manipulation des pièces avant et après laquage qui demande une
certaine habileté et délicatesse.

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Atelier Menuiserie
( 9 à 10 personnes )

Feuille de commande

Oui Non
Commande importante ? ( >50 portes ? )

Commande à
Non Chutes ou stock
un fournisseur
non utilisé ?
extérieur

Oui
Découpe planche de départ
Récupération

Collage du stratifié

Colle
blanche
Colle
Pressage à chaud ( 1 h ) néoprène

Vérification
des portes
Recoupe de la porte aux dimensions exactes

Perçage têtières et encoches pour gonds

serrurerie
Pose des serrures, vissage gâches

peinture paumelles
serrures magasin

Emballage, expédition

La fabrication de portes est l’activité principale de cet atelier. Mais la menuiserie se


charge aussi de la découpe de panneaux d’aggloméré présents dans les cloisons. Les portes
sont parfois accompagnées d’impostes ( planche se logeant entre le haut de la porte et le
plafond). Si les portes sont doubles, il y a des "ouvrants", "fixes" ou "semi-fixes". Des
variantes sont possibles sur les portes, à savoir un oculus ( pour faire une porte-fenêtre ) ou
des gâches électriques.

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La gestion du flux d’information
En regardant les macrogammes précédents, on s’aperçoit rapidement de la simplicité
et de la simplicité de la tâche à effectuer. Ceci est un premier aspect du travail d’ouvrier :
chaque action est simple, détachable de son ensemble, et facilement vérifiable. De plus on
remarque que une similitude entre tous les macrogammes, que je résumerai ainsi :

Feuille de commande Stock (débit, chutes)


OUVRIER
Ordonnancement du Produit fini
chef d’atelier

L’ouvrier est au centre, il est l’acteur principal de la production. C’est la raison pour
laquelle ce métier est indispensable et ne disparaîtra probablement jamais. Pour effectuer
certaines tâches, la présence de l’homme est primordiale.

Un peu de vocabulaire…
Gâche : morceau de métal plat qui guide les parties mobiles de la serrure (loquet et
verrou).
Huisserie : bâti formant l’encadrement d’une porte, composée de 3 pièces (2 latérales et une
transversale supérieure).
Paumelle : charnière en métal réunissant le gond d’une porte à l’huisserie.
Têtière : terme technique désignant la cavité où l’on insère la serrure lors du montage de la
porte.

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La condition d’ouvrier dans l’entreprise

I - Les conditions de travail :


1) Les 35 heures :
Le passage aux 35 heures est progressif, et Mécanobloc a préféré la solution d’une
semaine de 37 heures, avec une journée de RTT par mois. Cette journée est prise d’un
commun accord ente l’ouvrier et son chef d’atelier, en essayant d’adapter les congés en
fonction du travail à effectuer.

2) Les horaires :
Les ateliers de menuiserie et de serrurerie fonctionnent à horaires fixes ; la matinée débute à
8h et se termine à 12h, puis l’après-midi de 13h à 16h30. Pour totaliser 37 heures à la fin de la
semaine, le vendredi la journée se termine à 16h. Mécanobloc ne disposant pas de chaînes ou
de machines tournant 24h/24, la quasi-totalité des ouvriers respectent ces horaires. Il n’y a pas
d’horaires en 2/8 ou 3/8, ni d’équipes de nuit. Cependant, la cabine de peinture et les scies
n’étant rentables que si elles fonctionnent, il est nécessaire de placer des ouvriers pour s’en
occuper pendant la pause déjeuner et jusqu’à 18h. Chaque semaine et par roulement, une paire
d’ouvrier décale ses horaires : 9h30 – 13h et 14h – 18h. Les machines ne sont ainsi pas
stoppées, et la production continue. Ceci est très important pour le four, qui consomme
énormément de gaz pour être maintenu à la bonne température.

3) Les pauses :
Deux pauses de 10 minutes sont accordées par jour ; une le matin à 9h50 ou 10h, et une autre
à 14h50 ou 15h.

4) Les locaux :
Les commodités sont présentes dans tous les ateliers (lavabos, toilettes). Un local à proximité
contient une machine à café, un distributeur de boissons chaudes ou fraîches, ce qui est très
agréable été comme hiver. Le tout est d’une propreté extrême, étant nettoyé tous les jours.

5) Le salaire :
Parmi les ouvriers, des distinctions existent. Il y a les ouvriers spécialisés (OS), les
ouvriers qualifiés, hautement qualifiés… Un rapport de hiérarchie assez faible dans le milieu
des ouvriers, comparé à celui du chef d’atelier. Tous les ouvriers sont considérés au même
plan, sous la tutelle du responsable.
Les salaires sont majoritairement bas, ceci avec des disparités parfois élevées. Les
ouvriers nouvellement arrivés sans qualifications démarrent avec un salaire équivalent au
SMIC. Ensuite les salaires augmentent avec l’ancienneté. Des primes sont aussi prévues en
fonction du taux de jours ouvrables travaillés. Cette prime, versée en deux fois à Noël et en
juillet, et supérieure à un mois de salaire. L’évolution par le biais de stages ou de formation
est possible, notamment pour passer son brevet de cariste. Les chariots élévateurs sont très
souvent utilisés pour déplacer des palettes ou vider les bennes de chutes.

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6)

Cette entreprise travaillant dans le secteur de l’aménagement et du bâtiment, aucun


matériau ou machine manipulés ne sont inoffensifs. Il est nécessaire d’être sans cesse vigilant,
que ce soit pour soi-même ou pour les autres. Transporter une poutrelle en aluminium de 6
mètres comporte des risques. D’autre part certaines pièces sont stockées en hauteur ; tout cela
implique le port de chaussures de sécurité pour toute personne déambulant dans l’atelier.
Ainsi tous les stagiaires, intérimaires et ouvriers en portaient. Du côté découpe d’aluminium,
les scies sont très bruyantes et les casques anti-bruit ou boules quiès sont nécessaires. Ces
dernières sont à disposition dans un distributeur gratuit du local. Les gants en laines
permettent d’éviter bien des coupures dues aux copeaux d’aluminium. Toutes les machines
disposent également d’un bouton d’arrêt d’urgence, le « bouton rouge ». Dans l’atelier
peinture les ouvriers peuvent avoir des gants spéciaux résistants à la chaleur pour éviter de se
brûler en sortant des pièces du dégraissage ou du four.

Un autre aspect "sécurité" moins évident concerne la santé musculaire


des ouvriers. Malgré un réel effort pour minimiser la manipulation des pièces
lourdes ou faciliter leur transport grâce à des chariots ou transpalettes, l’effort
physique est nécessaire. Des pièces de 5 kg sont souvent emboîtées les une dans
les autres, et les prendre une par une ne serait pas rentable. C’est pourquoi des panneaux
d’affichage indiquent comment soulever des masses du sol, comment se baisser et se relever
sans faire souffrir le dos. En arrivant dans un atelier, on remarque rapidement que les ouvriers
ont mis en place des méthodes pour porter une porte (qui pèse de 20 à 35 kg) ou autres
pièces… En effet ces méthodes permettent de porter mieux et plus, et surtout à plusieurs. Car
la synchronisation entre 2 ouvriers est la clé du rendement. C’est pourquoi dès mon arrivée,
ces astuces m’ont été données, et le travail en est vraiment facilité.
La pharmacie :
Chaque atelier dispose de sa propre armoire à pharmacie, contenant des
désinfectants, des pansements, tous accessoires de premier secours. Seul le chef
d’atelier, après avoir enfilé des gants peut prodiguer des soins.

7) Le confort :
La notion de confort rejoint ici celle de la sécurité, car le confort dont on parle est
celui du travail, non des temps libres. Il a été défini des zones de confort et d’atteinte pour les
postes où le travail s’effectue avec les mains. En effet, il est contraignant d’avoir les bras
tendus ou levés, ou de rester immobile dans une zone de travail « étriquée ». Ainsi tout a été
mis en place pour éviter d’avoir le dos courbé, le cou ou le tronc tordu… De même il faut
pouvoir se mouvoir sans être gêné ou heurté par des éléments fixes ou mobiles. Ceci est
fondamental si l’on désire que les ouvriers ne soient pas dans des conditions de travail
désagréables. Pour utiliser des machines et rester disponible des bras, des commandes à pieds
ont été installées. Les postes de soudure disposent de hottes aspirantes pour minimiser la gêne
occasionnée par les fumées.
Le restaurant d’entreprise :
La pause déjeuner ne durant qu’une heure, le PDG a construit un self-restaurant
accessible à tous les salariés de Mécanobloc. La plupart des ouvriers y déjeunent, ne disposant
pas de véhicule ou d’assez de temps pour rentrer chez eux. Une personne est responsable de
l’acheminement de la nourriture (commandée à l’extérieur) et de sa bonne distribution. Il est
aussi possible d’apporter sa propre nourriture.

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II – Les rapports sociaux :
1) Entre ouvriers :
Dans l’ensemble, je dirais que les rapports sont amicaux et très entretenus, de par la
vie professionnelle commune ou la proximité du logement. On s’aperçoit rapidement des
habitudes prises ; arrivée 10 à 15 minutes avant l’horaire de travail pour se saluer, boire un
café, discuter… Le moment des pauses est toujours propice à des discussions animées, traitant
sur des sujets de vie privée ou de personnes extérieures, du monde environnant. Ces pauses
permettent de se relaxer, d’avoir des contacts autre que par l’intermédiaire du travail. Il est
vrai que les sujets de discussions sont parfois légers, mais rire de quelques blagues permet de
reprendre son souffle et de sortir de la routine hebdomadaire…
Pour ce qui est du travail à effectuer, l’entraide est le maître mot. Si la cadence sur une
machine diminue, il y a toujours quelqu’un pour venir prêter main forte, et finir la commande
à temps.

2) Entre chefs et ouvriers :


"Le chef donne les ordres, l’ouvrier les reçoit et les exécute". Ce schéma de base est
rarement respecté. En effet, l’ouvrier connaît son métier, ses outils et les opérations qu’il a à
effectuer. Les relations avec les chefs d’atelier concernent toujours des problèmes imprévus
ou des décisions importantes. Par exemple, la commande d’un fournisseur n’est toujours pas
arrivée, ou alors une série de pièce est défectueuse… En général le problème à l’origine de la
discussion met « sous tension » un des deux interlocuteurs, qui a tout de suite tendance à être
plus nerveux ou agressif. Les délais et la qualité sont des sujets récurrents, à l’origine de
conflits. Ceci dit, une approche professionnelle et un certain recul face au problème permet de
le résoudre efficacement. C’est pourquoi on observe un respect mutuel, sans signe distinctif
de supériorité à l’origine du dirigeant, même si la décision finale émane toujours de sa part.

3) Le dialogue syndical :
La chose la plus étonnante au niveau social à Mécanobloc est l’absence de Comité
d’Entreprise. La taille de l’entreprise impose au niveau légal d’en avoir un mais le PDG a
décider de faire voter ses salariés. Sa politique est de faciliter la vie de ses employés, donc il a
mis à leur disposition tous les services que ceux-ci désiraient. Un voyage est même organisé
tous les ans dans une région de France, avec un planning d’activités. Tous les ouvriers y sont
conviés, et ceci gratuitement. Le restaurant d’entreprise fait bénéficier de tarifs réduits à ses
clients, et la santé générale de l’entreprise est bonne. Voilà pourquoi le vote des salariés a
mené à l’élection de représentants du personnel, qui se substituent au CE. Les échos que j’ai
eu de ce système ont toujours été les mêmes : c’est la meilleure solution. Pourquoi donc ?
Tout simplement car la somme que devrait verser le PDG au CE serait inférieure à celle qu’il
verse actuellement pour la totalité des services qu’il a mis en œuvre.
Le dialogue social passe donc bien, grâce à un PDG à l’écoute de son personnel. Il sait
aussi motiver ses salariés, être un « entraîneur ». Il n’y a qu’ainsi qu’une entreprise peut
réussir à sortir du lot et écarter ses concurrents, en ayant une vie interne basée sur le dialogue
et l’intérêt commun.

4) La répartition hommes/femmes :
Dans les ateliers ne travaillent aucune femme. Cela est compréhensible du fait que le travail
est quelques fois pénible physiquement. Cependant elles sont en relation avec les ouvriers qui
sont chargés des maquettes ou des bureaux en démonstration.

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III – La perspective d’ouvrier :
1) L’image sociale de l’ouvrier dans l’entreprise :
les ouvriers forment une entité indispensable dans une usine. Leurs liens avec le
personnel hiérarchiquement supérieur est du au pouvoir décisionnel de ces derniers sur leur
travail. Malgré tout, leurs relations professionnelles ne sont jamais directes. Ainsi les
conversations que l’on entend traitent soit de grandes généralités sur l’entreprise, soit de leur
vie privée.

2) L’intérêt du métier en lui-même :


Lors d’un petit sondage interne, j’ai eu connaissance de l’ancienneté des ouvriers dans
l’entreprise. Mécanobloc étant en expansion, la majorité du personnel ouvrier y est
embauchée depuis moins de 5 ans, mais on y trouve tout de même des « anciens » (Dans ce
terme il n’y a aucune connotation d’âge, seulement d’ancienneté dans l’entreprise). Discuter
avec les personnes depuis longtemps dans l’entreprise est très enrichissant. On y apprend plus
de choses qu’on ne le pense, que ce soit sur l’entreprise elle-même ou sur le métier exercé.
Seulement on peut se demander si le travail d’ouvrier à long terme permet de
s’épanouir dans sa vie professionnelle. En effet, l’aspect lassant et répétitif crée une routine
fatigante pour l’esprit, non créative. Malgré tout, les plus anciens ouvriers de Mécanobloc ont
un statut particulier ; non dans l’organigramme, mais dans l’atelier. Le respect émanant des
autres ouvriers est évident, et en cas de problème, on fait toujours appel aux plus compétents
pour récupérer la pièce. De part leur connaissance du métier, les commandes les plus ardues
sont confiées aux ouvriers les plus habitués ; c’est ainsi que la routine disparaît. La tâche
confiée à un ancien par le chef d’atelier est toujours plus complexe, ou alors nécessite un soin
particulier. Ainsi leur rendement est meilleur, et la qualité au final est aussi remarquable.

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Conclusion

Tout d’abord je dois dire que ce stage fut une réussite. Les
enseignements que j’en ai tiré me serviront inéluctablement dans mon futur emploi, où
la face sociale est aussi (si ce n’est plus) importante que le côté technique. De nos
jours le rôle d’un ingénieur est de gérer son équipe, de faire du management. Or pour
pourvoir diriger, guider les ouvriers vers les bons objectifs, il est nécessaire d’être
passé de l’autre coté de la barrière. Ce stage m’a montré que la gestion d’une équipe
d’ouvriers est possible dans une bonne entente, ou tout au moins par un intéressement
aux résultats de l’entreprise. Je suis conscient que l’usine dans laquelle j’ai effectué
mon stage avait une santé financière excellente, ce qui lui permet de rendre la vie de
ses ouvriers moins pénible. Car le salaire n’est pas toujours proportionnel à la peine, et
le dédommagement reçu à la fin de mon stage m’a montré non seulement la valeur de
l’argent, mais aussi celui du labeur.

Les ingénieurs s’accordent sur un point au niveau de la supervision des


ouvriers ; pour se faire prendre au sérieux, il est nécessaire de parler, d’expliquer, de
montrer les tâches à accomplir. Or cela ne se fait que par le biais de l’apprentissage de
la base, puis des notions plus abstraites et immatérielles.

Laurent FALLET

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