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RAPPORT DE STAGE-OUVRIER
Août 2001
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Sommaire
Page…
Remerciements………………………………………………..……………………..…..……. 3
Présentation de l’entreprise………………………………………………………….…..……. 4
Les produits et les clients……………………………………………………………………... 6
Introduction au stage………………………………………………………………………….. 9
Organigramme de la branche Production…………………………………….………….…... 10
Atelier Aluminium.………………………………………………………………………….. 11
Atelier Serrurerie…………………………………………………………………………….. 11
Atelier Peinture……………………………………………………………………….……... 12
Atelier Menuiserie…………………………………………………………………………… 13
Gestion du flux d’information……………………………………………………………….. 14
Un peu de vocabulaire…………………………………………………………………….…. 14
La condition d’ouvrier dans l’entreprise…………………………………………………….. 15
I – Les conditions de travail…………………………………………………………. 15
1) Les 35 heures……………………………………………………………… 15
2) Les horaires………………………………………………………………. 15
3) Les pauses………………………………………………………………… 15
4) Les locaux………………………………………………………………… 15
5) Le salaire………………………………………………………………….. 15
6) La sécurité………………………………………………………………… 16
7) Le confort…………………………………………………………………. 16
II - Les rapports sociaux……………………………………………………………... 17
1) Entre ouvriers……………………………………………………………... 17
2) Entre chefs et ouvriers…………………………………………………….. 17
3) Le dialogue syndical……………………………………………………… 17
4) La répartition hommes/femmes…………………………………………… 17
III – La perspective de l’ouvrier…………………………………………………….. 18
1) L'image sociale de l'ouvrier dans l'entreprise……………………………... 18
2) L'intérêt du métier en lui-même…………………………………………... 18
Conclusion…………………………………………………………………………………... 19
Annexe : Fascicule décrivant la cloison PM 70 …………………………………………….. 20
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Remerciements
J’adresse aussi mes remerciements aux chefs d’ateliers qui m’ont accepté et
intégré parmi les ouvriers.
Enfin un clin d’œil à tous les ouvriers avec qui j’ai travaillé, et à Ryan
KERMORGANT, élève-ingénieur tout comme moi.
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Présentation de l’entreprise
L’entreprise MECANOBLOC, qui existe depuis 1979, fabrique et met en œuvre des
cloisons amovibles et des stores que l’on trouve dans de nombreux bureaux, usines et
laboratoires. De plus, depuis deux ans, l’entreprise est associée au groupe Clestra qui travaille
aussi dans ce domaine d’activité. Cependant Clestra propose un autre type de cloisons, à
savoir des cloisons fixes de haute gamme, et des cloisons coupe-feu.
Pour répondre aux demandes de ses clients, Mécanobloc dispose d’une usine située à
Dourdan, en Essonne (voir ci-dessus). Ce lieu est relativement stratégique par sa situation
géographique : la majorité des chantiers sont à destination de la région parisienne, lieu indiqué
pour l’accueil des bureaux de grandes sociétés.
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Dourdan
L’usine de Dourdan dispose d’un atelier d’aluminium, où l’ossature des cloisons est
équipée et débitée, d’une chaîne de laquage ainsi que des ateliers de menuiserie et de
serrurerie. L’ensemble de l’effectif pour l’année 2000 s’élève à 177 personnes.
Notons également que Mécanobloc dispose d’une douzaine de conducteurs de travaux,
qui sont propres à l’entreprise et qui lui permettent de coordonner la réalisation des chantiers
avec les différents intervenants ( clients, architectes, acteurs de travaux annexes… ). Ils
rendent aussi possible le bon déroulement du chantier en terme de délais et de mise en œuvre.
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- MECANOBLOC INSIDE SA
( Délégation de l’activité Mécanobloc sur la Région Rhône-Alpes ).
- MECANOBLOC SUD-OUEST
( Délégation de l’activité de Mécanobloc sur la Région Sud-ouest ).
On peut observer que la répartition est assez uniforme dans l’ensemble du territoire
français. Cela permet de pouvoir répondre aux demandes se présentant dans toutes les régions
de France, ce qui rend Mécanobloc n°1 français dans son domaine. Le marché visé par
Mécanobloc est actuellement national, mais si jamais une crise se produisait, le marché des
Etats-Unis serait encore à exploiter.
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La Société Générale est un des chantiers les plus
importants traités à ce jour. Il se situe à La Défense, dans les Hauts-
de-Seine ( 92 ). Le chiffre d’affaire de ce chantier s’élève à 45 MF.
Ci-dessus, cloisons vitrées opaques à isolation phonique (pour salles de réunions par ex.).
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Effets de styles possibles, coloris de panneaux variés,
le tout monté entre sol fini et plafond fini.
Bureau avec porte, imposte, vitrage latéral et cimaise accroche-tableaux. Guichet de la Poste
Les chantiers sont donc d’importances très diverses, allant de 10 000 francs à 40
millions de francs. D’autres références peuvent être citées, telles que le siège de Renault à
Boulogne ( 5,5 MF ) ou encore AXA Corporate Solutions ( 8,5 MF ).
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Introduction
¾ L’atelier Peinture : réception des commandes internes, dégraissage dans une cuve de
vapeur de trichloréthylène, puis disposition sur un rail de peinture. La peinture est de
type époxy, c’est à dire que c’est une poudre qui est attirée par électrostatisme sur la
pièce. Cela permet la peinte d’objets comportant des rainures, et autres plans
inaccessibles à la peinture liquide. De plus l’épaisseur est identique en tous points de la
pièce. La dureté de cette peinture est due à la cuisson de la pièce dans un four à 250°C
environ.
¾ L’atelier Menuiserie : deux types de travaux s’effectuent dans cet atelier. D’un côté, la
fabrication totale de portes (à partir d’un plan brut), et de l’autre la réception de portes
prédécoupées auxquelles doivent être équipées les paumelles, charnières… Les
commandes "hors-normes" (bureaux, étagères) sont effectuées par un ouvrier hautement
qualifié.
¾ L’atelier Serrurerie : cet atelier est un peu particulier, car la diversité des pièces à réaliser
est énorme. Par exemple : grillages, rampes métalliques, pièces de petites surfaces, mise
en forme (pliage). Tous les ouvriers de cet atelier possèdent des qualifications en
soudure. La maintenance des machines (perceuses, scies, presses…) est effectuée en
serrurerie du fait de leur proximité aux machines.
La chance qui m’a été offerte dans ce stage fût de pouvoir passer du temps dans ces 4
ateliers, en prenant part à l’activité quotidienne de ces ouvriers.
Pour mieux situer les différents ateliers et services dans l’entreprise, j’ai joint en page
suivante l’organigramme de la production, dirigée par Claude BOYER.
Et puisqu’un beau dessin vaut mieux qu’un long discours, je présenterai les opérations
effectuées par des macrogammes. Cette méthode permet de mieux cerner les relations entre
les différents ateliers.
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Ici enlever la page et insérer celle de l’organigramme de l’entreprise…
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Atelier Aluminium
( 10 à 12 personnes )
Assez de produit
Oui en stock ?
Récupération de chutes possible ?
Non
Non
Oui
de stock/commande
Commande au
fournisseur
Découpe à la scie circulaire automatique
Réalisation de
chanfreins sur les
couvre-joints Peinture
Palettisation
Expédition
Atelier Serrurerie
( 5 à 6 personnes )
Commande
Expédition Peinture
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Atelier Peinture
( 4 à 5 personnes )
Non
Peinture : RAL approvisionné ?
Oui Commande fournisseur
Accrochage au rail
Décrochage
Emballage
Il est utile de souligner que de fréquents contrôles qualité sont effectués après chaque
étape ; dans ce milieu, la graisse, les traces de doigts, toute salissure peut être à l’origine d’un
défaut. Il y a donc une manipulation des pièces avant et après laquage qui demande une
certaine habileté et délicatesse.
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Atelier Menuiserie
( 9 à 10 personnes )
Feuille de commande
Oui Non
Commande importante ? ( >50 portes ? )
Commande à
Non Chutes ou stock
un fournisseur
non utilisé ?
extérieur
Oui
Découpe planche de départ
Récupération
Collage du stratifié
Colle
blanche
Colle
Pressage à chaud ( 1 h ) néoprène
Vérification
des portes
Recoupe de la porte aux dimensions exactes
serrurerie
Pose des serrures, vissage gâches
peinture paumelles
serrures magasin
Emballage, expédition
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La gestion du flux d’information
En regardant les macrogammes précédents, on s’aperçoit rapidement de la simplicité
et de la simplicité de la tâche à effectuer. Ceci est un premier aspect du travail d’ouvrier :
chaque action est simple, détachable de son ensemble, et facilement vérifiable. De plus on
remarque que une similitude entre tous les macrogammes, que je résumerai ainsi :
L’ouvrier est au centre, il est l’acteur principal de la production. C’est la raison pour
laquelle ce métier est indispensable et ne disparaîtra probablement jamais. Pour effectuer
certaines tâches, la présence de l’homme est primordiale.
Un peu de vocabulaire…
Gâche : morceau de métal plat qui guide les parties mobiles de la serrure (loquet et
verrou).
Huisserie : bâti formant l’encadrement d’une porte, composée de 3 pièces (2 latérales et une
transversale supérieure).
Paumelle : charnière en métal réunissant le gond d’une porte à l’huisserie.
Têtière : terme technique désignant la cavité où l’on insère la serrure lors du montage de la
porte.
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La condition d’ouvrier dans l’entreprise
2) Les horaires :
Les ateliers de menuiserie et de serrurerie fonctionnent à horaires fixes ; la matinée débute à
8h et se termine à 12h, puis l’après-midi de 13h à 16h30. Pour totaliser 37 heures à la fin de la
semaine, le vendredi la journée se termine à 16h. Mécanobloc ne disposant pas de chaînes ou
de machines tournant 24h/24, la quasi-totalité des ouvriers respectent ces horaires. Il n’y a pas
d’horaires en 2/8 ou 3/8, ni d’équipes de nuit. Cependant, la cabine de peinture et les scies
n’étant rentables que si elles fonctionnent, il est nécessaire de placer des ouvriers pour s’en
occuper pendant la pause déjeuner et jusqu’à 18h. Chaque semaine et par roulement, une paire
d’ouvrier décale ses horaires : 9h30 – 13h et 14h – 18h. Les machines ne sont ainsi pas
stoppées, et la production continue. Ceci est très important pour le four, qui consomme
énormément de gaz pour être maintenu à la bonne température.
3) Les pauses :
Deux pauses de 10 minutes sont accordées par jour ; une le matin à 9h50 ou 10h, et une autre
à 14h50 ou 15h.
4) Les locaux :
Les commodités sont présentes dans tous les ateliers (lavabos, toilettes). Un local à proximité
contient une machine à café, un distributeur de boissons chaudes ou fraîches, ce qui est très
agréable été comme hiver. Le tout est d’une propreté extrême, étant nettoyé tous les jours.
5) Le salaire :
Parmi les ouvriers, des distinctions existent. Il y a les ouvriers spécialisés (OS), les
ouvriers qualifiés, hautement qualifiés… Un rapport de hiérarchie assez faible dans le milieu
des ouvriers, comparé à celui du chef d’atelier. Tous les ouvriers sont considérés au même
plan, sous la tutelle du responsable.
Les salaires sont majoritairement bas, ceci avec des disparités parfois élevées. Les
ouvriers nouvellement arrivés sans qualifications démarrent avec un salaire équivalent au
SMIC. Ensuite les salaires augmentent avec l’ancienneté. Des primes sont aussi prévues en
fonction du taux de jours ouvrables travaillés. Cette prime, versée en deux fois à Noël et en
juillet, et supérieure à un mois de salaire. L’évolution par le biais de stages ou de formation
est possible, notamment pour passer son brevet de cariste. Les chariots élévateurs sont très
souvent utilisés pour déplacer des palettes ou vider les bennes de chutes.
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6)
7) Le confort :
La notion de confort rejoint ici celle de la sécurité, car le confort dont on parle est
celui du travail, non des temps libres. Il a été défini des zones de confort et d’atteinte pour les
postes où le travail s’effectue avec les mains. En effet, il est contraignant d’avoir les bras
tendus ou levés, ou de rester immobile dans une zone de travail « étriquée ». Ainsi tout a été
mis en place pour éviter d’avoir le dos courbé, le cou ou le tronc tordu… De même il faut
pouvoir se mouvoir sans être gêné ou heurté par des éléments fixes ou mobiles. Ceci est
fondamental si l’on désire que les ouvriers ne soient pas dans des conditions de travail
désagréables. Pour utiliser des machines et rester disponible des bras, des commandes à pieds
ont été installées. Les postes de soudure disposent de hottes aspirantes pour minimiser la gêne
occasionnée par les fumées.
Le restaurant d’entreprise :
La pause déjeuner ne durant qu’une heure, le PDG a construit un self-restaurant
accessible à tous les salariés de Mécanobloc. La plupart des ouvriers y déjeunent, ne disposant
pas de véhicule ou d’assez de temps pour rentrer chez eux. Une personne est responsable de
l’acheminement de la nourriture (commandée à l’extérieur) et de sa bonne distribution. Il est
aussi possible d’apporter sa propre nourriture.
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II – Les rapports sociaux :
1) Entre ouvriers :
Dans l’ensemble, je dirais que les rapports sont amicaux et très entretenus, de par la
vie professionnelle commune ou la proximité du logement. On s’aperçoit rapidement des
habitudes prises ; arrivée 10 à 15 minutes avant l’horaire de travail pour se saluer, boire un
café, discuter… Le moment des pauses est toujours propice à des discussions animées, traitant
sur des sujets de vie privée ou de personnes extérieures, du monde environnant. Ces pauses
permettent de se relaxer, d’avoir des contacts autre que par l’intermédiaire du travail. Il est
vrai que les sujets de discussions sont parfois légers, mais rire de quelques blagues permet de
reprendre son souffle et de sortir de la routine hebdomadaire…
Pour ce qui est du travail à effectuer, l’entraide est le maître mot. Si la cadence sur une
machine diminue, il y a toujours quelqu’un pour venir prêter main forte, et finir la commande
à temps.
3) Le dialogue syndical :
La chose la plus étonnante au niveau social à Mécanobloc est l’absence de Comité
d’Entreprise. La taille de l’entreprise impose au niveau légal d’en avoir un mais le PDG a
décider de faire voter ses salariés. Sa politique est de faciliter la vie de ses employés, donc il a
mis à leur disposition tous les services que ceux-ci désiraient. Un voyage est même organisé
tous les ans dans une région de France, avec un planning d’activités. Tous les ouvriers y sont
conviés, et ceci gratuitement. Le restaurant d’entreprise fait bénéficier de tarifs réduits à ses
clients, et la santé générale de l’entreprise est bonne. Voilà pourquoi le vote des salariés a
mené à l’élection de représentants du personnel, qui se substituent au CE. Les échos que j’ai
eu de ce système ont toujours été les mêmes : c’est la meilleure solution. Pourquoi donc ?
Tout simplement car la somme que devrait verser le PDG au CE serait inférieure à celle qu’il
verse actuellement pour la totalité des services qu’il a mis en œuvre.
Le dialogue social passe donc bien, grâce à un PDG à l’écoute de son personnel. Il sait
aussi motiver ses salariés, être un « entraîneur ». Il n’y a qu’ainsi qu’une entreprise peut
réussir à sortir du lot et écarter ses concurrents, en ayant une vie interne basée sur le dialogue
et l’intérêt commun.
4) La répartition hommes/femmes :
Dans les ateliers ne travaillent aucune femme. Cela est compréhensible du fait que le travail
est quelques fois pénible physiquement. Cependant elles sont en relation avec les ouvriers qui
sont chargés des maquettes ou des bureaux en démonstration.
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III – La perspective d’ouvrier :
1) L’image sociale de l’ouvrier dans l’entreprise :
les ouvriers forment une entité indispensable dans une usine. Leurs liens avec le
personnel hiérarchiquement supérieur est du au pouvoir décisionnel de ces derniers sur leur
travail. Malgré tout, leurs relations professionnelles ne sont jamais directes. Ainsi les
conversations que l’on entend traitent soit de grandes généralités sur l’entreprise, soit de leur
vie privée.
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Conclusion
Tout d’abord je dois dire que ce stage fut une réussite. Les
enseignements que j’en ai tiré me serviront inéluctablement dans mon futur emploi, où
la face sociale est aussi (si ce n’est plus) importante que le côté technique. De nos
jours le rôle d’un ingénieur est de gérer son équipe, de faire du management. Or pour
pourvoir diriger, guider les ouvriers vers les bons objectifs, il est nécessaire d’être
passé de l’autre coté de la barrière. Ce stage m’a montré que la gestion d’une équipe
d’ouvriers est possible dans une bonne entente, ou tout au moins par un intéressement
aux résultats de l’entreprise. Je suis conscient que l’usine dans laquelle j’ai effectué
mon stage avait une santé financière excellente, ce qui lui permet de rendre la vie de
ses ouvriers moins pénible. Car le salaire n’est pas toujours proportionnel à la peine, et
le dédommagement reçu à la fin de mon stage m’a montré non seulement la valeur de
l’argent, mais aussi celui du labeur.
Laurent FALLET
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