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Introduction 

général :
Chaque société a besoin d'un minimum d'ordre, donc du respect de certaines règles. Dans
un monde parfait chacun reconnaitrait ces règles comme nécessaire au bien commun et les
respecterait naturellement. C’est dans ce cadre que s’inscrit l’intérêt du droit pénal appelé
aussi droit criminel et qui se définit par la règle juridique qui fixe les comportements
antisociaux contraires à la loi «les infractions », et détermine les sanctions pénales qui leur
sont applicables.
Le droit pénal concerne le rapport entre la société et l'individu. La réponse pénale prend le
plus souvent la forme d'une peine.
Le droit pénal est souvent opposé au droit civil, cela veut dire que le droit pénal concerne les
rapports entre l’individu et la société dans son ensemble. Il vise à faire respecter l’ordre
public et à protéger la société.
Le droit civil quant à lui concerne les rapports entre les personnes morales ou physiques et
vise à régler les différences entre particuliers. Le droit civil se divise lui-même en plusieurs
branches : le droit de la famille, le droit des contrats, le droit des sociétés, etc. Le droit civil
est essentiellement un droit des contrats. C’est un droit privé. Le rôle du juge civil est
d’arbitrer les conflits privés.
Le droit pénal s'articule avec les règles de procédure pénale, qui fixent le cadre juridique que
doivent respecter l'enquête, la poursuite et le jugement et l'exécution de la peine visant une
personne soupçonnée, et le cas échéant condamnée, pour la commission d'une infraction.
D'un point de vue juridique, le droit pénal est fréquemment divisé en deux grands
ensembles :

 Le droit pénal général, qui précise les conditions générales d'incrimination et de


fixation des peines, réservées au pouvoir législatif ou réglementaire.
 Le droit pénal spécial, qui établit un catalogue de comportements incriminés : les
infractions.

Le droit pénal a entretenu et entretient encore des liens avec la morale. Ces deux matières
offrent en effet un trait commun, ils sont tous les deux normatives ; elles édictent des règles
à suivre. Le droit pénal énonce ce que l’on doit faire ou ne doit pas faire, afin d’assurer le
maintien de la paix sociale et l’ordre public. La morale quant à elle édicte des principes qui
peuvent être similaires, mais qui tendent cette fois au perfectionnement de l’individu. Dans
ce cas, l’individu a affaire avec sa conscience, puisque la morale n’édicte pas de contraintes
positives.
Le droit pénal est donc par un certain côté plus étroit que la morale qui vise la perfection, en
revanche il est plus concret puisque lui va sanctionner des actes intentionnels. Chaque
omission n’est sanctionnée pénalement que si la loi la prévoit dans le code pénal. En effet,
ce n’est ni à la collectivité, ni aux individus, ni à la justice, ni à la police de décider
directement ou indirectement de ce qu’il faut faire ou ne pas faire. Ce rôle appartient aux
législateurs (au parlement en matière de délits et de crimes) ainsi qu’à l’exécutif et à ses
représentants, s’agissant des contraventions, comme le prévoit la constitution.
Si le droit pénal a donc pour fonction de protéger les valeurs essentielles d’une société, et
également de préserver l’organisation sociale la question qui se pose donc ici est de savoir
quelle est la nature juridique du droit pénal ? Quels sont les caractères qui le distinguent des
autres disciplines juridiques ?
Partie III : le caractère rééducateur du droit pénal :
SOUS-PARTIE 1 :
Intro :
Le droit pénal est très important puisqu'il interdit les gestes qui vont contre les valeurs
fondamentales de notre société, comme le meurtre et le vol.
Imaginez un instant une société sans droit pénal ou criminel : n'importe qui pourrait poser
n'importe quel geste, sans conséquence ! Ce serait invivable !
Que le droit pénal sert à punir, nul n'en doute. Mais le droit pénal ne répond pas à la seule
question de la peine. Ses lois révèlent un principe politique et social.

Les facteurs qui engendrent l’esprit criminel


L’affaiblissement des valeurs : lorsque l’individu ne parvient pas à atteindre ses buts
personnels, il vit une frustration d’autant plus grande que les valeurs de solidarité sont
affaiblies dans les sociétés individualistes.
La frustration est aggravée par l’effet de démonstration que provoque la publicité. Les
individus ne peuvent réaliser leurs désirs personnels sans entrer en contradiction avec les
normes et les valeurs de la société : le vol, la violence seront les seules issues trouvées par
des individus qui ne sont plus guidés par le système de valeurs collectives.
Les crises, tout autant que les périodes de boom économique, sont des moments propices
au dérèglement social : l’écart entre les désirs individuels et la possibilité de les satisfaire y
est particulièrement grand.

La contradiction entre valeurs et réalité :


Le sociologue américain Robert King Merton remarque que certains crimes sont motivés par
le désir de réussite sociale : or cette valeur est communément partagée par l’ensemble des
êtres humains.
Mais tous les individus n’ont pas les moyens d’atteindre la réussite sociale en respectant la
légalité : absence de diplôme, pauvreté, etc. La tentation est donc forte d’y parvenir en
employant des moyens illicites, et en s’écartant des normes de conduite. On peut donc être
d’accord avec l’idéal de la collectivité et encourir sa réprobation en s’écartant des normes de
conduite.
Comment expliquer donc la criminalité ?
Influence de l’éducation :
Plusieurs philosophes croient à la possibilité de modifier les sentiments moraux par
l’éducation ou par les influences du milieu, et à la possibilité de transformer le milieu social
moyennant le pouvoir de l’État. Deux questions s’ensuivent, l’une psychologique, l’autre
sociale et surtout économique, et elles méritent toutes les deux un examen approfondi.
Nous allons commencer par la question de l’influence que peut avoir l’éducation sur les
penchants des criminels, afin de pouvoir apprécier ce qu’il y a de vrai et d’acceptable dans la
théorie pénale dite correctionnelle.
D’abord, lorsqu’il s’agit de l’enfance, le mot éducation ne doit pas être pris dans le sens
pédagogique, il signifie plutôt tout un ensemble d’influences extérieures, toute une série de
scènes que l’enfant voit se dérouler continuellement, et qui lui impriment des habitudes
morales, en lui apprenant expérimentalement, et presque inconsciemment, quelle est la
conduite à suivre dans différents cas. Ce sont les exemples de la famille, bien plus que les
enseignements, qui agissent sur son esprit et sur son cœur.

La famille :
La famille est vue déjà traditionnellement comme un des facteurs les plus importants pour la
présence du comportement criminel chez les gens dès l’enfance. La qualité de la relation
entre les enfants et les mères et plus tard aussi entre les enfants et les pères et les autres
membres de la famille est très importante pour l´évolution de la personnalité normale. Les
recherches qui se concentrent sur l´atmosphère familiale prouvent que les relations dans les
familles des futurs délinquants étaient souvent très froides avec un minimum d´intérêt aux
besoins des enfants. Un grand pourcentage des jeunes délinquants vivent dans des
établissements pour les enfants abandonnés ou de ceux où sont éduqués les enfants ayant
divers troubles de comportement. Chez ces enfants on peut trouver une grave dérivation
sentimentale et une incapacité à créer des liens interpersonnels.
Autres facteurs importants qui peuvent causé la future délinquance, figure le style d
´éducation des enfants et le niveau de surveillance parentale. D´après une recherche sur l
´enfance des détenus, des prostitués et des toxicomanes on peut trouver plus souvent la
présence de punitions corporelles que chez les enfants des familles «normales» et d´après
une recherche mené par les professeurs Snyder et Petterson en 2005 : «moins les parents
surveillent ses enfants, plus il est probable qu´ils vont commettre un délit dans l´avenir». On
ne peut pas oublier des facteurs comme l´absence d´un des parents dans la famille ou le
comportement délinquant des parents.

L’école :
Je vais présenter la théorie du Cercle vicieux de l´échec scolaire comme l´ont désignée des
chercheurs de l´université de Darmstadt en Allemagne. Ce cercle est créé graduellement en
quatre stades. Au stade initial est un enfant qui était admis à l´école primaire. Il commence à
lire, à écrire et à compter. Tout va bien et personne (ni parents, ni maître, ni lui-même) ne
suppose des problèmes possibles. Mais tout à coup l´enfant commence à avoir les
problèmes qu´on n´a pas prévus par rapport à ses connaissances et à son âge. La réaction de
l´environnement est logique et naturelle : tout le monde s´efforce et participe pour l´aider.
Mais malheureusement l´échec constant influence négativement l´estime de soi de l´enfant
d´une part et d´autre part il modifie négativement les relations interpersonnelles entre lui et
sa famille, les amis et ses maîtres.
Tout l´environnement social veut l´aider, mais en même temps le critique et parfois aussi les
autres l´accusent d´incurie, de paresse. Par telles réactions ils influencent négativement l
´estime de soi de l´enfant. Comme conséquence logique apparaissent les réactions de l
´enfant à son échec et à la critique de ses parents, sa famille, ses amis et ses maîtres. Les
réactions peuvent être très diverses. Dans la majorité des cas elles compliquent la situation
de l´enfant, puisqu´elles entraînent encore des conséquences sociales. À ce moment-là
souvent les maîtres avertissent les parents des troubles de comportement, l´hyperactivité, l
´agressivité et d‘autres types de comportement problématique.
Les réactions négatives de l´enfant provoquent encore une réaction dure de la part de l
´environnement social. Le processus entre au second stade au moment où l´enfant
commence à avoir des réactions névrotiques, parce que son estime de soi est
systématiquement détruite.
L´enfant ne sait pas comment résoudre sa situation et le cercle arrive au troisième stade où
les échecs s‘accroissent. En plus, comme les autres élèves de la classe progressent, l‘écart
entre les connaissances de ces derniers et celles de l´enfant problématique commence à être
de plus en plus visible. La peur de l´enfant augmente jusqu´au stade de la panique qui
renforce son incertitude et diminue sa capacité de concentration.
Le Stade terminal commence au moment où l´enfant intériorise et accepte soi-même
comme un enfant sans-valeur et où il commence à être persuadé qu´il ne sera jamais
capable d´accomplir n´importe quelle activité. Par rapport à ce stade les chercheurs parlent
souvent du Syndrome de la personnalité sans succès.
Finalement comme résultat de ce cercle vicieux on constate l´agressivité, les troubles du
comportement et les délits criminels chez les adolescents et jeunes gens.

INFLUENCES ÉCONOMIQUES :
On va être obligé de constater que les pays pauvres ne sont pas plus criminogènes que les
pays riches. La pauvreté en soi n'est donc pas criminogène. C'est surtout le constat que les
pays riches sont tout autant criminogène que les pays pauvres. Il faudra donc trouver un lien
indirect entre riche et pauvre.

 Théorie de l’anomie :
En sociologie, l'anomie est une notion développée par Emile Durkheim (1858-1917) pour
désigner l'état d'une société ou d'un groupe sans règles, sans structures, sans organisation
naturelle ou légale. L'anomie signifie alors désordre social et chaos.
C'est de cela que c'est occupé Emile Durkheim, se demandant d'où venaient certains
dérèglements sociaux (suicides, criminalité, etc.). Il a pu observer qu'il y avait des biens
matériels à disposition qui généraient des désirs ; plus la société évoluait, plus les désirs
devenaient raffinés. A cette époque, on n'arrivait pas à produire suffisamment de biens pour
qu'ils puissent satisfaire les désirs de tous. La différence entre les biens à disposition et le
désir s'appelle "anomie" ou frustration, d'où une partie de ces dérèglements.
Aujourd'hui, si nous devions faire le même graphique, on mettrait les biens disponibles au-
dessus des désirs. Ce n'est pas nous qui désirons quelque chose, mais c'est l'existence de
quelque chose qui crée ce sentiment de désir.
En 1938 dans son article « structure sociale, anomie et déviance », le sociologue Robert King
Merton s'est intéressé à l'anomie et a fait une version retravaillée de cette théorie, afin de
tenter de l'adapter à la société de l'époque. Merton constate que, dans une certaine société,
les désirs sont tous les mêmes (riche, célèbre, beau, etc.). Par contre, ce sont les moyens
pour parvenir à ces buts qui varient ; quand on est dans une situation où les moyens sont
très maigres pour un objectif très grand, on est dans un état d'anomie plus grand.
Cependant la société n’attache pas autant d’importance aux règles à respecter dans la
course à la richesse. Tous les moyens pourraient être bons. Il est plus important d’être
efficace que de jouer selon les règles du jeu. Telle est l’anomie dans le sens donné par
Merton : le surinvestissement dans le succès au détriment des règles.
D’après ces deux théories selon Durkheim et Merton, l’anomie peut être une cause
essentielle dans la manifestation du phénomène criminel. Les individus peuvent s’adapter de
plusieurs manières à cette primauté donnés aux buts sur les règles suivant des solutions de
déviance qui prend la forme de l’escroquerie, le détournement de fonds, le vol etc. Tous ces
formes de crimes et de délinquance apparait à certains comme une issue contre la
frustration, le stress et son sentiments d’injustice sociale.

L'approche biologique :
Est-on génétiquement prédisposé à devenir un criminel ? Autre théorie des sociologues dise
que : « Ne commettraient des infractions que les gens qui sont nés avec un gêne criminel ».
Pour établir ce constat, des chercheurs européens et américains ont comparé les génomes
de près de 800 Finlandais, emprisonnés pour des crimes violents et des délits sans violence,
à ceux de la population générale. Ils en concluent que deux gènes, appelés MAOA et CDH13,
seraient "associés à des comportements extrêmement violents". Les scientifiques qui signent
cette recherche disent avoir pris en compte des facteurs environnementaux (addictions à
l'alcool, personnalité antisociale ou maltraitance dans l'enfance) sans que cela modifie le
résultat. Pour eux, il existe bien une explication génétique, indépendante du contexte social.
Selon une théorie menée par Cesare Lombroso, médecin et l'un des fondateurs de l'École
italienne de criminologie, le criminel n’est pas le résultat de plusieurs faits sociaux-
culturelles, mais plutôt il appartient à une sous-espèce primitive d’homo sapiens. Selon lui il
existe un « type criminel » qui se distingue de l’homme « normal » par une longue série de
stigmates physiques et de traits psychologiques. C’est ce qu’il a nommé « le criminel-né »
dans son livre « L'Homme criminel » publié en 1876.

Récapitulatif :
Plusieurs causes sociologiques économiques, psychologiques ou même biologiques influent
donc le milieu criminel qui apporte lui une contribution significative à la violence dans la
société en plaçant ses membres dans des situations dans lesquelles les solutions violentes
paraissent s’imposer. C’est de cela qu’émane le désordre social.

SOUS-PARTIE 2 :
Le droit pénal est un droit rééducateur.
Le droit pénal ne vise pas seulement à châtier les personnes, mais il met en place des
indicateurs de prévention afin de protéger l’ordre public, le caractère préventif se manifeste
à partir de la fameuse stipulation « personne n’est accusée que par texte ». Par ces
préventions le droit pénal cherche à rééduquer les membres de la société. Cela se concrétise
par l’exemplarité ; une personne qui tue une autre est condamnée à une peine de 30 ans,
sans tenir compte des circonstances aggravantes et atténuantes du crime. Donc une
personne qui commet un tel crime, sera automatiquement punie de la même sanction.
La rééducation a pour principe de protéger la société, par l’arsenal répressif, et d’une autre
part par le soutien et l’orientation du criminel vers une autre voie que celle de la criminalité,
cela se fait à l’aide des programmes de réadaptation, de rééducation d’apprentissage de
métiers, afin de rendre le criminel antisocial, un individu au service de la société de passer
de l’inadapté à l’adapté social.

Historique
 La réinsertion des ex-détenus n’a été prise en compte qu’à partir de 1791.
 Selon un texte de loi français datant de 1945 : « la peine privative de liberté a pour
but essentiel l’amendement et le reclassement social des condamnés. ». Le but
essentiel de l’emprisonnement est maintenant d’aider à la réinsertion. L’Institut des
juges de l’application des peines doivent suivre les condamnés après le jugement et
peuvent prendre des mesures de faveur.
 Depuis 1971, la réinsertion a un vrai but. Les réformes sont alors destinées à rendre
aux détenus une citoyenneté qui leur est encore refusée.
 À partir des années 1980, le milieu ouvert se développe (lieu de semi-liberté).
 Depuis la loi du 22 juin 1987, le service public pénitentiaire a pour mission de
favoriser la réinsertion sociale des personnes qui lui sont confiées par l’autorité
judiciaire.
 Un débat multipartite de l'insertion a été annoncé le 2 octobre 2007. Les 23 et 24
novembre 2007 à Grenoble. C'est Martin Hirsch, haut-commissaire aux solidarités
actives contre la pauvreté (association française dont le but est de lutter contre la
pauvreté) qui est chargé de l'organiser.

La réinsertion post-carcérale :
 La détention renforce les facteurs de précarité sociale. Outre que l’incarcération
favorise la rupture des liens sociaux et familiaux, les troubles ou fragilités psychiques
et les problèmes d’addiction – qui concernent 8 détenus sur 10 – sont souvent
aggravés par les conditions de détention : isolement affectif, promiscuité, hygiène
défaillante, inactivité, violence et tensions, etc.
 La réinsertion post-carcérale (ou parfois réhabilitation) est le processus qui consiste à
réintroduire un détenu dans la société civile à la fin de sa peine carcérale. Elle est à la
fois psychologique et sociale.
 La réhabilitation passe d’abord par des programmes offerts aux détenus à l’intérieur
des murs mêmes de la prison. Or, ces programmes qui peuvent porté autant sur la
gestion de la violence que sur les problèmes familiaux, la délinquance sexuelle ou les
problèmes de consommation d’alcool ou de drogues, sont de plus en plus difficiles à
obtenir pour les détenus.

Les différentes réinsertions :


1. La réinsertion professionnelle
La réinsertion professionnelle est la reprise d’une activité professionnelle. La réinsertion
professionnelle nécessite un travail sur l’ensemble des problèmes du détenu : situation
administrative, situation familiale (isolement, divorce, famille éloignée…), santé (problème
d’alcool, toxicomanie), hébergement (il se retrouve souvent à la rue).
La réinsertion professionnelle se prépare surtout dans la prison, en suivant des cours
(formations professionnelles, passage du bac et autres concours...) ou en travaillant dans des
ateliers ou aux services généraux (nettoyage de locaux...).

a- Le travail en détention
Le travail a très longtemps été considéré comme un châtiment faisant partie intégrante de la
peine privative de liberté. Il était obligatoire et devait punir le condamné. Mais aujourd’hui
l’activité en milieu carcéral est devenu très utile pour les prisonniers, et cela dans le but que
le temps d’incarcération ne soit pas un temps mort laissant libre cours aux socialisations
criminelles ou radicales, il est important de le structurer par des activités ayant pour but la
réinsertion du criminel et la réforme de son comportement.
Les détenus qui souhaitent travailler doivent demander à être "classés" par décision du
directeur de la prison, après examen par une commission. Ils peuvent travailler sous
plusieurs régimes. Ils peuvent en premier lieu être employés par l’administration
pénitentiaire : soit au service général en participant au fonctionnement et à l’entretien de la
prison (cuisine, blanchisserie, nettoyage, bibliothèque, plomberie, etc.), soit en atelier pour
la régie industrielle des établissements pénitentiaires, gérée par le service de l’emploi
pénitentiaire. Les ateliers de production sont principalement implantés dans des
établissements pour peine et produisent des équipements pour les collectivités publiques ou
des biens et services pour le secteur privé en sous-traitance (meubles, imprimerie,
informatique, confection, mécanique générale, etc.). Les détenus peuvent en second lieu
travailler dans un atelier installé dans la prison ou en cellule pour des entreprises privées,
concessionnaires de l’administration pénitentiaire ou titulaires des marchés de
fonctionnement des établissements à gestion déléguée. Ils réalisent un travail souvent peu
qualifié de montage, de pliage, d’assemblage, de conditionnement, etc.

b- L’enseignement et la formation professionnelle


Comme en matière de travail, L’enseignement et la formation professionnelle sont des droits
pour les détenus et l’administration est tenue à une obligation de moyens en vue de
répondre aux demandes. Dans les faits, l’administration ne respecte pas toujours cette
obligation. L’offre de formation peut varier considérablement d’un établissement
pénitentiaire à un autre.
Les ministères de la justice et de l’éducation nationale sont liés par une convention, qui
organise l’enseignement en milieu carcéral. L’enseignement est assuré par des personnels
de l’éducation nationale dans les établissements pénitentiaires. L’enseignement est
fondamental en termes de réinsertion, compte tenu du faible niveau de formation de la
population incarcérée. Ainsi, au moment de leur entrée en prison, presque la majorité est
sans diplôme. Les textes prévoient des actions spécifiques en direction des détenus en
situation d’illettrisme.
Pour accéder à une formation, les détenus doivent, comme pour le travail, demander à être
classés. Certaines formations sont dans certains cas rémunérées. Malgré tout, le taux
d’abandon des détenus en cours de formation est parfois élevé. En 2014, la formation
professionnelle a concerné 22 514 détenus (contre 26 661 en 2013). 73% d’entre eux ont
bénéficié d’actions de formation de base ou de remise à niveau (action de lutte contre
l’illettrisme, français langue étrangère, etc.) et de pré-qualification (chantier école,
adaptation à l’emploi, etc.). Un certain nombre de détenus a également obtenu un diplôme
ou une certification à l’issue des formations.

c- Les activités culturelles et sportives


La préparation à la réinsertion peut aussi passer par des activités culturelles et artistiques.
Celles-ci sont organisées par le Ministère de la culture signataire d’une convention avec le
Ministère de la justice, les collectivités locales et les établissements culturels. La
programmation des activités se fait en lien avec le directeur de la prison. En outre, tous les
établissements pénitentiaires doivent offrir une médiathèque et les détenus doivent pouvoir
y accéder régulièrement. En revanche dans certaines prisons, la configuration des lieux ou le
surpeuplement limitent cependant l’accès aux activités. Des exigences de sécurité (nombre
limité de places par activité, manque de surveillants, etc.) peuvent aussi être un obstacle.
Le sport enfin occupe une place importante en détention. Il est parfois l’unique activité des
détenus. Chaque établissement pénitentiaire doit organiser des activités physiques et
sportives (football, musculation, tennis de table, basket, etc.), qui sont placées sous la
responsabilité de surveillants moniteurs de sport. Comme pour les autres activités
proposées en détention, la pratique du sport est parfois contrainte pour diverses raisons
(architecture des bâtiments, surpopulation de l’établissement, etc.).

2. La réinsertion sociale
La réinsertion sociale est la reprise des activités quotidiennes et des relations amicales et
associatives. Les trois «piliers» de la réinsertion sociale sont : le logement, l'éducation et
l'emploi. Cela signifie que sans une réinsertion professionnelle réussie, la réinsertion sociale
est incomplète. La fourniture d’un logement ou l’aide à la recherche de logement (ce qui
peut être proposé par certaines associations ou par la famille par exemple) vise à apporter
une certaine stabilité dans la vie des anciens détenus. La prison propose des activités
sportives et culturelles qui aident à la réinsertion sociale, mais elle n'est pas vraiment
préparée en prison. Ce sont plutôt la famille et les amis du détenu qui l'aident.

A l’échelle nationale et internationale :


Depuis sa création en 2002, la Fondation Mohammed VI pour la réinsertion des détenus s’est
engagée dans des projets et des initiatives pilotes en faveur des pensionnaires des
établissements pénitentiaires, essentiellement les mineurs et les jeunes. Cette fondation
œuvre à mobiliser des moyens pour permettre aux prisonniers de se prévaloir d’une
formation professionnelle en vue d’une réinsertion sociale durable et pour éviter la récidive
et la marginalisation.
Ainsi, dans plusieurs villes du Maroc, la Fondation a procédé à l’équipement des
établissements pénitentiaire en vue d’assurer la formation professionnelle des détenus et
favoriser leur intégration socioprofessionnelle.
En outre, la Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR)
lance plusieurs programmes de réinsertion des détenus, par exemple le programme
"Mossalaha" (réconciliation) qui a eu lieu du 29 mai au 25 juillet 2017 dans la prison de
Aarjat 1 à Salé par le quelle 13 détenus condamnés dans des affaires liées au terrorisme et à
la radicalisation. Ces détenus ont pu profiter de ce programme qui s’appuie sur trois axes : la
réconciliation avec soi-même, la réconciliation avec le texte religieux et la réconciliation avec
la société. L’accent a également été mis sur l’accompagnement psychologique pour éviter
d’aggraver le sentiment de remords susceptible de porter atteinte à l’opération de
convalescence et de réhabilitation de conduite.
L’exemple du canada (Le Canada a longtemps eu la réputation d’être un phare dans le
monde entier en matière de droits de la personne et dans la manière de traiter la plupart de
ses citoyens) :
Dans le régime canadien de libération des prisonniers, le détenu qui veut se voir accorder
une libération conditionnelle doit absolument atteindre tous les objectifs fixés dans son plan
correctionnel, qui comporte souvent le suivi de programmes de réhabilitation.
Les détenus canadiens qui n’obtiennent pas leur formation à temps ne sont donc alors plus
admissibles à une libération conditionnelle, ce qui les oblige à rester en prison plus
longtemps et ce qui contribue à son tour à gonfler les listes d’attente des programmes d’aide
à la réinsertion !
Aujourd’hui, plus de la moitié des détenus ayant purgé une peine de prison continue
retrouvent la route du crime à leur sortie du pénitencier et 69 % des 18-24 ans récidivent.

A l’échelle internationale plusieurs organisations et associations mondiale lancent des


programmes de réhabilitation et intégration sociale des prisonniers. A titre d’exemple
l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime, l’ONUDC, a souligné l'importance de
l'implantation de mesures pour soutenir la réintégration sociale des prisonniers dans la
communauté, adoptée au terme du 13ème Congrès des Nations unies pour la prévention du
crime et la justice pénale en Doha. L'ONUDC a donc encouragé les États membres à adopter
une approche préparant à la réinsertion dans la gestion des prisons dans le cadre du
Programme mondial pour l'implantation de la Déclaration de Doha et de son deuxième volet
sur des systèmes de justice pénale justes, humains et efficaces.

Récapitulatif :
L’objectif, qui revêt avant tout un caractère humanitaire, est donc de rétablir le dialogue
entre la société et le délinquant et préparer la réinsertion des détenus. Cette opération, qui
complète l’action de l’administration pénitentiaire, passe par l’humanisation des conditions
de détention et la garantie des droits humains fondamentaux des détenus.

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