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XVIII siècle
La logique du chapitre
Il s’agit dans ce chapitre de rendre compte de l’importance nouvelle des échanges dans le monde au XVIIIe siècle, l’apogée de la première
mondialisation. Le commerce favorise les littoraux et les ports atlantiques du continent européen, et à une autre échelle les puissances
européennes du Nord-Ouest. Le commerce favorise l’essor d’une bourgeoisie marchande, qui en est aussi l’actrice.
L’essor commercial repose en partie sur le commerce triangulaire et le trafic d’esclaves. On étudie le transport et la vente d’esclaves
d’Afrique en Amérique, puis la vie des esclaves dans les plantations d’Amérique. C’est le commerce et le travail des esclaves qui
permettent le développement des plantations de cannes à sucre et d’autres produits tropicaux en Amérique, écoulés ensuite en Europe
par les grands marchands.
Bibliographie
Sur le commerce :
Anne Conchon, Frédérique Leferme-Falguière, Le XVIIIe siècle, Hachette supérieur, 2007.
Jean Meyer, L’Europe et la conquête du monde, XVIe-XVIIIe siècle, Armand Colin, 2009.
Paul Butel, Jean-Pierre Poussou, La Vie à Bordeaux au XVIIIe siècle, Cairn Eds, 2007.
Sur la traite et l’esclavage :
Olivier Pétré-Grenouilleau, « Les traites négrières », La Documentation photographique, dossier n° 8032, 2003. Le spécialiste actuel de
la question qui a écrit de nombreux ouvrages sur les traites négrières.
Marcel Dorigny, Bernard Gainot, Atlas historique de l’esclavage, Autrement 2006.
Comprendre la traite négrière atlantique, CRDP d’Aquitaine, 2009. Ouvrage très complet et utile pour l’enseignant, avec de nombreux
documents et accompagné d’un CD-Rom de documents complémentaires.
Enseigner l’histoire des traites négrières et de l’esclavage, CRDP, Académie de Créteil, 2007.
Olivier Pétré-Grenouilleau (dir.),Dictionnaire des esclavages, Larousse, 2010.
Ma Véridique Histoire par Equiano, Mercure de France, L’Harmattan, 2008. L’autobiographie d’un esclave affranchi écrite en 1789. Il y
raconte sa capture en Afrique, la traversée et sa vie en Amérique.
Sitographie
Filmographie
P . 1 0 -1 1 OUV E RTU R E
e
Doc. 1 Un couple de grands marchands nantais au XVIII siècle
Ces deux tableaux illustrent bien le point de départ du chapitre, « les bourgeoisies marchandes ». Il s’agit ici d’un couple nantais,
Dominique-René Deurbroucq (1715-1782) et son épouse Marguerite-Urbane (1715-1784), représenté chez lui à Nantes. Issu d’une
famille originaire de Gand, Dominique Deurbroucq est un négociant et armateur. On remarque la présence d’esclaves africains (ce
qui n’était pas fréquent en Europe), portant le collier de servitude. La femme consomme une tasse de chocolat et du sucre des
Antilles, des produits rares et coûteux à l’époque, qui font sans doute la richesse de son mari. Le perroquet vient du Gabon donc
d’Afrique. Le marchand nantais participe sans doute au commerce triangulaire.
1
Doc. 2 La capture et la vente d’esclaves en Afrique
Cette gravure peut faire le lien entre la première et la deuxième partie du programme. La traite des esclaves est un commerce, et un
élément clé de l’enrichissement des négociants européens, que le navire représente. Notons la collaboration de certains Africains,
soit engagés par le capitaine du navire pour capturer des esclaves, soit au service d’un marchand ou d’un roi africain pour les vendre
au capitaine.
ACTIVITÉS
1. La France possède le Canada, la Louisiane, et des îles dans les Antilles. Le Royaume-Uni : la côte de l’Amérique du Nord (les
Treize colonies), la baie d’Hudson, et des îles des Antilles en particulier la Jamaïque. L’Espagne une grande partie de l’Amérique du
Sud et centrale. Le Portugal : le Brésil. Les Provinces-Unies (Pays-Bas actuels) : une partie de la Guyane.
2. Les comptoirs anglais en Inde sont : Calcutta, Madras, Bombay ; les comptoirs français : Pondichéry et Mahé.
3. Pour aller de l’Europe à l’Asie, on passe par le Sud de l’Afrique. Un navire peut rapporter d’Asie des épices, de la soie, du thé…
4. Il échange en Afrique des armes des étoffes de l’alcool contre des esclaves qui sont ensuite transportés en Amérique, d’où le navire
rapporte du sucre, du café, du coton en Europe.
5. Ce navire de commerce transporte des esclaves. Il est parti de Nantes pour arriver en Angola avant de se rendre à Saint-
Domingue.
6. L’intérieur de l’Afrique, de l’Amérique du Sud (Amazonie), l’ouest et le nord de l’Amérique du Nord sont encore inconnus des
Européens au XVIIIe siècle.
ACTIVITÉS
1. Bordeaux se situe sur la Garonne, à proximité de l’estuaire de la Gironde qui s’ouvre sur la côte atlantique du royaume de France.
2. Le tableau de Vernet est une commande royale. Exécuté en 1758, il s’agit de l’un des quinze tableaux représentant les principaux
ports de France. Il mesure 2,63 m de largeur et 1,65 m de hauteur, il est donc de grande dimension. Il est actuellement exposé au
Musée du Louvre.
3. Il s’agit d’une représentation fidèle. Il a été réalisé en atelier, à partir de croquis que Vernet a dessinés sur place. L’objet de la
commande royale était de faire un état des lieux des ports du royaume. Il convenait qu’ils soient représentatifs de l’activité réelle
développée dans les ports. Ceci dit, Vernet ne s’est pas caché d’avoir terminé certains bâtiments encore en construction.
4. Il s’agit d’un paysage représentant les quais de la Garonne à Bordeaux. Les nouvelles façades du XVIIIe siècle (dans un style
néoclassique que l’on pourra aborder en étudiant la façade de l’opéra de Bordeaux) font face aux quais actifs, mais encore mal
aménagés, il s’agit plutôt à cette époque d’une grève. Les promeneurs et les élégants (décrire le petit groupe au premier plan) se
joignent aux travailleurs du port qui débarquent les marchandises. Sur la Garonne, les navires de haute mer côtoient les navires
fluviaux chargés de faire le lien avec l’intérieur des terres. Des barques ou petits voiliers permettent le transport des marchandises ou
des hommes des navires jusqu’à la rive.
5. Bordeaux est un port fluvial. On apprend qu’il est en contact avec l’arrière-pays par des embarcations fluviales qui débarquent
notamment des barriques de vin. Bordeaux reçoit aussi de grands navires marchands qui rejoignent l’Atlantique quand la marée est
haute. La ville est organisée autour de ce port fluvial.
6. Le fleuve et surtout le ciel occupent la plus grande place dans ce tableau, faisant ressortir la formation paysagiste de ce peintre.
Mais les hommes, leurs aménagements et leurs activités ne sont pas absents. Ils occupent même le premier plan et sont représentés
avec réalisme et parfois humour.
7. Les zones sombres sont une partie du ciel, le quai. Le peintre met surtout en valeur le ciel et la Garonne avec ses navires et les
façades du quai qui viennent d’être inaugurées.
2
L’étude des activités et de la vie du négociant François Bonnaffé (pp. 18-19) peut compléter cette analyse de Bordeaux.
ACTIVITÉS
1. L’auteur écrit qu’il est habituel de voir « 1 200 vaisseaux de toutes sortes de nations » en temps de paix et écrit que « la Garonne
est souvent toute couverte de vaisseaux ».
D’après le texte, les avantages pour le commerce sont ses environs très fertiles et sa situation sur la Garonne qui permet de s’y
rendre. Bien entendu, la proximité de l’Atlantique, qui n’est pas évoquée par le texte, est essentielle.
2. Les marchands de Bordeaux font du commerce avec les colonies d’Amérique (françaises et anglaises en temps de paix) auxquelles
ils fournissent des produits manufacturés, des vins et des esclaves d’Afrique. Ils en rapportent des produits tropicaux qu’ils revendent
ensuite dans le reste de l’Europe.
3. Le commerce colonial bordelais a été multiplié par dix entre le début et la fin du siècle. Seule la période de guerre avec l’Angleterre
freine cet essor. À partir de 1765, le commerce augmente beaucoup plus rapidement que celui de Nantes.
4. Les nouvelles constructions publiques sont : l’hôtel des fermes, l’hôtel de la Bourse, le Grand Théâtre. Les nouvelles places sont : la
place royale, la place de Bourgogne, la place Dauphine. Les constructions privées : les immeubles des quais, l’îlot Bonnaffé et l’îlot
Louis.
5. Bordeaux est un port actif situé sur la Garonne et tourné vers l’Atlantique.
Les marchands de Bordeaux font du commerce avec les colonies d’Amérique, d’où ils rapportent des produits tropicaux qui sont
ensuite vendus dans toute l’Europe. Le commerce colonial se développe fortement au XVIIIe siècle. Grâce au grand commerce, la ville
se transforme en s’agrandissant et en s’embellissant au XVIIIe siècle. De nombreux hôtels particuliers, le Grand Théâtre, les façades
des quais, la Place royale datent de cette époque. Les nouveaux bâtiments ont été construits dans un style « néoclassique ».
P . 2 0 -2 1 COURS 1 L E GR A N D C OM ME R C E A U XV I I I E S I È CL E
La leçon montre que le dynamisme n’est pas exclusif à Bordeaux mais profite plus largement aux littoraux et aux ports de l’Europe
atlantique.
Doc. 3 Les flottes de commerce et les grands ports européens vers 1740
Les quatre principales puissances maritimes d’Europe sont la France (avec Bordeaux, Nantes, La Rochelle, Lorient, Le Havre,
Marseille), le Royaume-Uni (Liverpool, Bristol, Londres), les Provinces-Unies (Amsterdam) et l’Espagne (Cadix).
3
P . 2 2 -2 3 É TUD E D E L’ AFR I QU E À L’ A MÉ R I QUE
Cette étude est destinée à montrer, par des témoignages, la réalité concrète de la traite, depuis la capture en Afrique jusqu’à la vente
dans les colonies.
On peut étudier en détail un des documents (une affiche de vente d’esclaves en Amérique du Nord, qui peut aussi faire passerelle
avec l’anglais) ou demander aux élèves de réaliser une synthèse orale du dossier, facilitée par le fait que les documents sont disposés
dans l’ordre : capture et vente sur la côte (doc. 1 et 2), traversée (doc. 3 et 4) et vente en Amérique (doc. 5).
Ainsi, deux compétences peuvent être évaluées : « Analyser un document », ou « Pratiquer différents langages ».
ACTIVITÉS
1. On reconnaît les esclaves à leurs colliers de servitude et à leurs chaînes aux pieds. C’est un commerçant africain qui les vend et un
marchand européen qui les achète avant de les emmener dans son navire.
2. a. Les esclaves, avant d’être achetés, sont examinés par un chirurgien afin de vérifier leur état de santé ; car un esclave avec une
santé médiocre risque de mourir pendant le voyage et se vendra moins cher qu’un esclave en bonne santé.
b. « l’examen le plus honteux », « le chirurgien les visite comme un boucher », « le travail auquel ils vont être condamnés ».
3. a. L’auteur du texte est Olaudah Equiano, un esclave affranchi.
b. La mortalité s’explique par les maladies liées à la promiscuité, le suicide.
4. Les marins font « danser » les esclaves peut-être par cruauté mais surtout pour qu’ils restent en forme pendant la traversée. Ils
fouettent ceux qui refusent de danser.
5. a. Il s’agit d’une affiche annonçant la vente d’esclaves dans le port de Charleston en 1769 (on peut situer le port sur la carte page
27).
b.
Nombre et nature des esclaves Origine des esclaves Lieu et date de vente
39 hommes, 15 garçons et 24 femmes, 16 filles : 94 esclaves Sierra Léone en Afrique Charleston, en Amérique du Nord (p. 27)
Le jeudi, le troisième jour d’août 1769
c. Ils sont « en bonne santé » (« healthy »).
ACTIVITÉ
Exemple de récit :
« La maison du maître trône sur un promontoire permettant de surveiller la plantation. Le domaine est divisé en trois ensembles ; une
partie destinée à la culture (ici, la canne à sucre), une autre au pâturage pour les animaux employés comme force de travail ; une
troisième pour les cultures vivrières destinées à nourrir les esclaves et qui sont parfois attenantes aux cases.
Les esclaves sont logés dans des cases sommaires de part et d’autre d’une rue (« rue case-nègre »). Les cases sont décrites comme
sombres, humides et meublées très sommairement. Elles sont placées assez loin de la maison du maître à cause des risques
d’incendie.
La longueur du travail, l’absence de repos, les mauvais traitements (de fouet) rendent les conditions de travail particulièrement
difficiles.
Le travail dans les champs est éprouvant et les risques d’accident nombreux avec les instruments coupants (machettes) ou dans les
moulins (les mains pouvant être happées par la broyeuse). Le principal travail des esclaves est donc de s’occuper de faire la récolte
(doc. 1) et de s’occuper des travaux liés au sucre.
« L’esclave fugitif […] aura les oreilles coupées et sera marqué d’une fleur de lys sur une épaule ». À côté des articles extrêmement
sévères du Code noir, d’autres cherchent à éviter les dérives de certains maîtres, comme l’article 27 qui demande à ce que les
esclaves infirmes continuent d’être entretenus par les maîtres.
P . 2 6 -2 7 COURS 2 L A TR A I TE A TL A N TI QU E
Après les études sur le commerce des esclaves et sur leur vie dans les plantations, la leçon offre des documents permettant de faire
une synthèse sur le sujet des traites négrières et de l’esclavage au XVIIIe siècle (carte générale du trafic, évolution du trafic, principaux
pays trafiquants…).
4
Doc. 1 Les esclaves dans les Antilles françaises et Doc. 2 La répartition de la population dans les Antilles françaises
1. Dans les Antilles, le nombre d’esclaves augmente fortement au XVIIIe siècle. Il est multiplié par près de 100 à Saint-Domingue, par 6
à la Martinique, par plus de 13 en Guadeloupe.
2. L’utilisation croissante d’esclaves s’explique par le développement des plantations dans ces îles, surtout celles de canne à sucre.
3. Non, les affranchissements sont peu nombreux comme le montre le très faible pourcentage de « libres de couleur ».
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Doc. 3 Commerce triangulaire et traites négrières au XVIII siècle
La carte permet de montrer que la traite atlantique a été précédée et accompagnée de la traite pratiquée par les marchands arabes, à
travers le Sahara, la mer Rouge et l’océan Indien.
Cependant, la traite arabe, bien qu’elle se soit produite sur plusieurs siècles (VIIIe-XIXe siècle), n’a pas eu la même ampleur en nombre
d’esclaves que la traite atlantique conduite par les Européens sur environ deux siècles et qui a changé massivement la composition
de la population américaine. La traite atlantique s’est faite dans le cadre du commerce triangulaire, qui alimentait l’Europe en
produits tropicaux.
Les ports représentés en Europe sont ceux d’où partent la plupart des navires négriers et ceux d’Amérique sont ceux où se vendent
de nombreux esclaves.
P . 2 8 -3 0 J E M’ E XE R C E P A R C OMP É TE N C E
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P. 28 1) Rédiger un texte de synthèse sur le Canada au XVIII siècle
1. À cette époque, le Canada appartient à la France. Les principales villes sont Montréal, Québec.
2. Les Européens échangent de l’eau de vie (alcool) contre des fourrures. C’est ce que montre aussi la carte.
3. Les possessions anglaises sont situées de part et d’autre de la colonie française. Il est tentant de vouloir regrouper les deux
espaces. Qui plus est, le Saint-Laurent ouvre l’accès aux Grands Lacs. Le Canada est protégé par de nombreux forts.
4. C’est en 1763, à l’issue de la guerre de sept ans, que la France perd le Canada. Elle cède ce vaste territoire en échange de la
restitution des îles des Caraïbes, les « îles à sucre ».
P. 29 2) Analyser un graphique
1. Le graphique représente l’évolution de la production de sucre et du nombre d’esclaves à Saint Domingue au XVIIIe siècle.
Saint Domingue est une grande île des Caraïbes (Haïti).
2. La courbe représente le nombre d’esclaves, les barres la production de sucre.
3. Le nombre d’esclaves augmente, et cette croissance s’accélère à partir de 1770.
4. En 1740, la production de sucre est d’environ 400 000 quintaux et en 1790 de 810 000. Elle a donc doublé.
5. La croissance de l’activité sucrière a nécessité une main-d’œuvre de plus en plus nombreuse, et donc davantage d’esclaves.
5
Des esclaves de moins de 24 ans
6. les esclaves doivent être bien traités, parce qu’il faut qu’ils arrivent en bonne santé en Amérique pour pouvoir être vendus cher.
6
Chapitre 2 L’Europe des Lumières
La logique du chapitre
Le chapitre est composé de neuf double pages qui s’intègrent dans le thème 1 : « Le XVIIIe siècle. Expansions, Lumières et révolutions ».
Dans cette séquence, l’élève pourra mettre en relation « le développement de l’esprit scientifique » et « l’ouverture vers des horizons
plus lointains » avec le questionnement des « fondements politiques, sociaux et religieux » par les « gens de lettres et de sciences ».
L’interrogation centrale du chapitre concerne « les modes de diffusion
des nouvelles idées » auprès de « différents groupes sociaux »
dans un « espace politique profondément renouvelé » où se développe « l’opinion publique ». Plusieurs axes structurent la réflexion :
forces et fragilités de l’Europe absolutiste (pp. 36-37), la remise en cause des fondements de la monarchie absolue de droit divin et de la
société d’ordre par Voltaire (pp. 38-39), l’action d’Émilie du Châtelet, une femme savante des Lumières (pp. 40-41), le despote éclairé
Frédéric II de Prusse (pp. 44-45). Les pages 42-43 et 46-47 proposent deux leçons sur « les idées des Lumières » et sur « la diffusion des
Lumières ». Enfin, les pages 48 à 51 offrent des exercices permettant aux élèves de s’exercer par compétence et de s’entraîner sur un
sujet du Brevet.
À travers ce chapitre, les élèves pourront approfondir en particulier les compétences suivantes : « Je me repère » (situer les régimes
politiques européens au XVIIIe siècle), « J’analyse un document » (analyser un texte sur le modèle politique anglais), « Je raisonne »
(choisir une démarche pour présenter Madame du Châtelet), « Je pratique différents langages » (rédiger un texte sur Frédéric II de
Prusse).
Sitographie
Filmographie
P . 3 4 -3 5 O U V E R T U R E
Cette double page d’ouverture permet à l’élève de comprendre que des philosophes peuvent diffuser les idées des Lumières soit par
des écrits (doc. 2 sur l’Encyclopédie) soit par la conversation et les voyages (doc. 1 : Voltaire chez le « despote éclairé » Frédéric II de
Prusse). Cette compréhension initiale est facilitée par la présence d’une frise chronologique montrant le rôle joué par l’esprit
scientifique et la Raison dans le développement des Lumières et du despotisme éclairé. Enfin, la naissance de l’opinion publique à
travers l’Europe est mise en évidence par les documents de la page de droite. Le bloc de compétences situé en haut à droite permet
au professeur et aux élèves de savoir quelles compétences travailler.
P . 3 6 -3 7 É T U D E L ’E U R O P E « A B S O L U T I S T E »
La double page permet de comprendre quels sont les fondements politiques et sociaux de l’Europe absolutiste du XVIIIe siècle et de
faire travailler la compétence « Je me repère » en situant les régimes politiques européens au temps des Lumières. La page de
gauche porte sur l’absolutisme en France : l’image royale (doc. 1), le discours absolutiste (doc. 2) et la pratique absolue de Louis XV
(doc. 3). Enfin le document 4 présente une monarchie absolue arbitraire et une société d’ordres inégalitaire. La page de droite
1
élargit la réflexion à l’échelle de l’Europe avec la présentation des différents régimes politiques européens (doc. 5) et l’exemple d’un
despote éclairé (doc. 6).
ACTIVITÉS
1. a. et b.
Monarchie Monarchie République
absolue parlementaire
Portugal Royaume-Uni Provinces-Unies
Espagne Suède Suisse
France Venise
Piémont-Sardaigne, Gênes
États de l’Église
Royaume des Deux-Siciles
Empire des Habsbourg
Prusse
Pays-Bas
Danemark
Norvège
Pologne
Russie
Empire Ottoman
2. Les symboles du pouvoir de Louis XV sont la couronne, le sceptre, la main de justice, l’épée de Charlemagne, le manteau de sacre
fleurdelisé, le collier de l’ordre du Saint-Esprit, le trône pour Louis XV. Les symboles du pouvoir de Marie-Thérèse de Habsbourg sont
le trône, la couronne et le sceptre.
3. Louis XV se perçoit le Lieutenant de Dieu sur terre et le représentant de sa nation. Il contrôle tous les pouvoirs. C’est en sa
personne que réside la puissance souveraine et il n’hésite pas à faire preuve de sévérité judiciaire. C’est à lui qu’appartient le pouvoir
législatif : il peut notamment changer les lois de ses prédécesseurs mais il doit respecter les lois naturelles (se comporter comme un
père avec ses enfants…) et les lois divines du royaume.
4. a. Les deux ordres privilégiés sont la noblesse et clergé. La noblesse bénéficie de privilèges. Par exemple, les nobles ne paient pas
l’impôt royal et ont le droit de porter l’épée.
b. Les Français sont privés de liberté de culte, d’expression, de presse ou de mouvement.
P . 3 8 -3 9 É T U D E V O L T A I R E , U N P H I L O S O P H E D E S L U M I È R E S
Cette double page permet d’étudier le cas d’un philosophe des Lumières en se demandant comment il remet en cause les
fondements de la monarchie absolue de droit divin et la société d’ordres. Le choix de Voltaire est logique en raison de l’importance
de son combat et de sa place dans la culture mémorielle. Les documents 1 et 2 présentent rapidement le personnage à l’aide d’un
portait et d’une biographie. Le document 3 souligne l’influence du modèle politique anglais sur le philosophe. Le document 4 renvoie
à son combat pour la tolérance religieuse et contre l’arbitraire judiciaire. Le document 5 aborde l’ironie voltairienne quant à
l’organisation de la société. Enfin, l’élève peut visualiser grâce à la carte (doc. 6) les voyages et le rayonnement de Voltaire au-delà
des frontières du royaume. Grâce aux questions, la compétence « J’analyse un document » pourra être approfondie.
ACTIVITÉS
1. a. Ce document est un extrait de l’article « Gouvernement » tiré du Dictionnaire philosophique de Voltaire paru en 1764.
b. Voltaire est un connaisseur avisé du modèle politique anglais puisqu’il a vécu trois ans en Angleterre (de 1726 à 1729).
c.
Gouvernement Libertés Justice
Monarchie parlementaire (poids des Respect des libertés individuelles Pas d’arbitraire
députés de la Chambre des telles que la liberté d’expression, la
Communes) liberté judiciaire ou la liberté
religieuse
d. Voltaire décrit le régime politique anglais pour que ses lecteurs français prennent conscience que le modèle politique anglais,
meilleur que le modèle politique français, pourrait aussi exister en France. C’est une manière détournée de critiquer la monarchie
absolue de droit divin en place en France.
2. Voltaire critique l’importance trop grande accordée à la noblesse et au fonctionnement de la cour, et le peu d’importance accordée
aux négociants du tiers état qui contribuent, par leur activité économique, à enrichir le pays. Voltaire voudrait une réorganisation des
hiérarchies sociales en France.
2
3. Jean Calas est accusé d’avoir tué son fils (Marc-Antoine) pour l’empêcher de passer du protestantisme au catholicisme. Voltaire
critique l’arbitraire de la justice (qui le condamne sans avoir la preuve qu’il a assassiné son fils) et du fanatisme religieux des juges
catholiques (prêts à condamner un protestant sans preuve).
4. Pour défendre ses idées en France et en Europe, Voltaire voyage, publie des ouvrages, discute avec le peuple, rencontre des
philosophes ou des rois. Cela lui permet de mobiliser l’opinion derrière ses combats politiques.
5. Les combats menés par Voltaire sont risqués car il est emprisonné à deux reprises. Pour éviter la répression judiciaire en France,
Voltaire est régulièrement obligé de s’exiler et d’être protégé par des individus puissants tels que le roi de Prusse.
6. Voltaire critique l’absence de réelle liberté en France mais aussi l’absence de tolérance, l’arbitraire de la justice et de la répression.
Il assimile l’intolérance religieuse à de l’obscurantisme. Il refuse aussi l’importance accordée à la noblesse aux dépens des membres
du tiers état. Il diffuse ses idées, avec plus ou moins de succès, grâce à de nombreuses publications dans lesquelles il manie le bon
sens, l’ironie et la moquerie. Voltaire tisse des liens avec de nombreux princes ou philosophes rencontrés lors de ses voyages ou bien
accueillis chez lui à Ferney près de la frontière suisse. Ses talents lui permettent de mobiliser régulièrement à ses côtés une partie de
l’opinion publique. Il parvient, par exemple, à réhabiliter Calas a posteriori.
P . 4 0 -4 1 L ’ H I S T O I R E A U T R E M E N T É M I L I E D U C H Â T E L E T , U N E F E M M E D E S L U M I È R E S
Cette double page propose une tâche complexe permettant aux élèves d’aborder l’histoire autrement. Une femme savante, Émilie du
Châtelet, a été choisie pour rappeler que l’esprit scientifique est au cœur du renouvellement des Lumières. À l’aide des 7 documents,
mais aussi d’autres informations glanées au CDI ou sur Internet, les élèves pourront présenter la vie et l’œuvre de cette femme de
sciences. Le document 1 montre la scientifique au travail sur son bureau. Le document 2 est une biographie synthétique. Les
documents 3, 4, 5 et 6 présentent son activité scientifique. Enfin, le document 7 ouvre sur ses nouveaux projets de société fondés
sur la Raison.
ACTIVITÉ
P . 4 2 -4 3 COURS 1 L E S I D É E S D E S L U M I È R E S
Cette première leçon permet de présenter les idées des Lumières selon une forme logique, structurée et argumentée. À l’issue de sa
lecture, les élèves sauront comment les savants et les philosophes remettent en cause l’absolutisme. Cinq documents agrémentent la
leçon. Les documents 1 et 2 portent sur Rousseau, particulièrement sur son positionnement démocratique. Les documents 4 et 5
donnent à lire, dans l’ordre, la pensée de Montesquieu sur la séparation des pouvoirs et celle de Voltaire sur le fanatisme religieux et
l’intolérance. Enfin, le document 3 nous permet de rejoindre Diderot, d’Alembert, Grimm, Condorcet et Voltaire attablés en plein
débat.
Doc. 1 Biographie
1. Jean-Jacques Rousseau est un philosophe plus pessimiste et sceptique à l’égard du progrès de l’humanité. Il défend un système
démocratique dans lequel tous les citoyens sont égaux (Du Contrat social, 1762).
2. Il s’enfuit en Suisse pour ne pas être condamné au nom de ses idées religieuses.
3
Doc. 5 Plaidoyer pour la tolérance
1. Voltaire s’adresse à un Dieu unique mais qui n’est ni explicitement juif, catholique, protestant ou musulman.
2. « Tu ne nous as point donné un cœur pour nous haïr, et des mains pour nous égorger » renvoie à la tolérance religieuse. « Que les
petites différences entre les vêtements qui couvrent nos débiles corps … ne soient pas des signaux de haine et de persécution »
renvoie à la tolérance culturelle.
3. Selon Voltaire, les hommes doivent se tolérer car « ils sont frères ».
P . 4 4 -4 5 É T U D E F R É D É R I C II D E P R U S S E , U N D E S P O T E É C L A I R É
Voici une étude sur Frédéric II afin de comprendre ce qui en fait un despote éclairé. L’élève pourra répondre à ce questionnement en
rédigeant un texte sur le roi de Prusse (compétence « Je pratique différents langages »). Pour ce faire, une biographie du souverain
est d’abord proposée (doc. 1). Suivent deux textes présentant sa vision des Lumières : éclairer le peuple (doc. 2) et diffuser le
bonheur public (doc. 3). L’élève pourra ensuite visualiser l’intérêt du roi pour le développement économique de son pays (doc. 4).
Enfin, le dernier document est une synthèse schématique de l’action (progressiste ou non) du despote éclairé en Prusse, de la
religion à la presse, de l’organisation sociétale à l’humanisation de la justice en passant par les relations entretenues avec les plus
grands philosophes des Lumières.
ACTIVITÉS
1. Frédéric II est en quête de sagesse, de vertu, de bonheur. Il produit aussi une œuvre philosophique (Dissertation sur les raisons
d’établir ou d’abroger les lois par le philosophe de Sans-Souci), protège et correspond avec des philosophes.
2. Frédéric II souhaite éclairer son peuple en l’éduquant grâce à l’obligation de la scolarité de 6 à 13 ans, au développement de la
presse (réduction de la censure), des clubs et des académies.
3. Frédéric II de Prusse interdit la torture judiciaire car il la perçoit comme un acte anti-chrétien, barbare, cruel et inutile (le fort n’avoue
jamais contrairement au faible, parfois innocent). Ainsi, le roi veut humaniser la justice prussienne.
4. Frédéric II s’intéresse au développement économique de son pays (agriculture et industrie) et aux nouveautés technologiques pour
lutter contre la famine, enrichir son peuple et diffuser le bonheur dans son pays.
5. Mais Frédéric II ne remet pas en cause l’absolutisme, car c’est lui qui détient tous les pouvoirs, ni la société d’ordre car il maintient
les privilèges de la noblesse.
6. Frédéric II est le modèle du « despote éclairé » pour trois raisons. Il s’intéresse tout d’abord à la vie intellectuelle des Lumières. Il lit
beaucoup d’ouvrages, fait venir à lui des philosophes comme Voltaire, correspond avec eux (d’Alembert) et produit des ouvrages
philosophiques.
Par ailleurs, il applique des idées des Lumières en Prusse. Ainsi, la tolérance religieuse est proclamée, la torture judiciaire est abolie,
un Code civil est instauré, l’instruction scolaire est rendue obligatoire, tandis que les innovations techniques permettent la mise en
valeur économique du pays.
Néanmoins, les réformes décidées par Frédéric II sont limitées. Elles ne remettent pas en cause la société d’ordre puisque la noblesse
conserve ses privilèges. Elles ne renversent pas l’absolutisme car le roi conserve tous les pouvoirs. C’est d’ailleurs lui qui décide seul
de ses réformes. Enfin, ses relations avec les philosophes sont parfois décevantes : c’est pourquoi Voltaire ne reste que quelques
années à ses côtés. Voltaire comprend alors que le roi de Prusse utilise le mouvement des Lumières pour lui permettre de renforcer
son pouvoir monarchique.
P . 4 6 -4 7 COURS 2 L A D I F F U S I O N D E S L U M I È R E S
Par cette deuxième leçon, l’élève comprendra comment se sont diffusées les idées des Lumières à travers l’Europe. L’importance des
écrits est soulignée (paragraphes A1 et A3, doc. 3 et 4 sur l’Encyclopédie). Les lieux de rencontre ne sont pas oubliés (paragraphe
A2, doc. 1 sur le café Procope, doc. 2 sur le salon de Madame Geoffrin). Le rôle du despotisme éclairé est rappelé (paragraphe B),
tout comme celui d’une nouvelle opinion publique réunissant des catégories sociales variées mais essentiellement urbaines
(paragraphe C). À l’issue de la leçon, l’élève sera en mesure de comprendre comment cette diffusion des idées des Lumières favorise
la contestation de l’absolutisme.
P . 4 8 -4 9 J E M ’ E X E R C E P A R C O M P É T E N C E
Cette double page permet à l’élève de s’exercer par compétence et de réviser ses connaissances à l’aide de documents
complémentaires de ceux étudiés plus haut dans le chapitre. Le premier exercice fait travailler la compétence « Je raisonne » en
s’appuyant sur les relations entre le philosophe Diderot et le despote éclairé Catherine II de Russie. Le deuxième entraînement est
structuré autour d’un extrait du Candide de Voltaire, texte emblématique des Lumières et véritable passerelle entre l’histoire et le
français, afin de travailler la compétence : « J’analyse un document ». Enfin, le troisième exercice va permettre à l’élève de réaliser
une production à partir d’un site Internet : le site de la BNF sur le siècle des Lumières (« Je m’informe sur Internet »).
5
désormais justifier un pouvoir de droit divin ? Renverser l’ordre religieux peut donc favoriser le renversement de l’ordre politique et
ainsi la prise en main par l’humanité de son propre destin fondé sur la raison, la liberté le droit au bonheur sur Terre.
P. 50 JE PRÉPARE LE BREVET
Avec cette page, l’élève pourra préparer le brevet en s’initiant méthodiquement à l’analyse et à la compréhension d’un document,
puis à la construction d’un développement montrant comment les philosophes des Lumières contestent l’ordre établi et comment
leurs idées se diffusent au XVIIIe siècle. La page de gauche mènera l’élève vers le résultat final (la production d’un paragraphe) selon
une progressivité respectant plusieurs étapes.
6
3. Madame du Châtelet
4. L’affaire Calas
5. Diderot et d’Alembert
6. Montesquieu
7
Chapitre 3 La Révolution française et l’Empire
La logique du chapitre
Après avoir présenté les difficultés du royaume en 1788 et le contexte international (les révolutions atlantiques), on évoque rapidement
la chronologie de la Révolution et de l’Empire à l’aide de quelques images fortes.
Puis on étudie les grands changements qui ont eu lieu pendant cette période: politiques et administratifs, économiques et sociaux,
religieux et culturels.
Dans un troisième temps, on montre comment la Révolution et l’Empire ont transformé l’Europe. Après avoir occupé une partie du
continent à la suite des guerres, la France y impose ses réformes économiques, sociales et administratives ; mais elle est aussi à l’origine
de l’éveil national des peuples qu’elle occupe.
Bibliographie
Sitographie
www.histoire-image.org : Histoire par l’image avec un hors-série sur la Révolution française regroupant plus de cent études (très utile
pour le commentaire d’images).
P . 5 2 -5 3 OUV E RTU R E
P . 5 4 -5 5 É TUDE D E S RÉ V OL U TI ON S E N C HA ÎNE
Le programme propose de placer la révolution française dans le cadre des révolutions atlantiques. L’étude permet de développer la
compétence « Se repérer dans le temps » (on replace les révolutions les unes par rapport aux autres) et « dans l’espace » (on les
resitue dans l’espace).
On peut aborder succinctement la Révolution américaine. On pourra analyser le texte de la Déclaration d’indépendance américaine,
et exercer ainsi la compétence « Analyser un document ».
ACTIVITÉS
1. 1776 : la Révolution américaine ; 1781 : la Révolution des Pays-Bas ; 1782 : la Révolution à Genève ; 1783 : la Révolution des
Provinces-Unies ; 1789 : la Révolution française ; 1791 : la Révolution haïtienne ; 1791 : la Révolution en Pologne ; 1796 : la
Révolution irlandaise.
1
La révolution au départ de toutes les autres est donc la Révolution américaine.
2. On parle de « révolutions atlantiques » car elles se situent presque toutes de part et d’autre de l’Atlantique (à l’exception de celles
de la Suisse et de la Pologne). Ce sont des révolutions « en chaîne » car elles se succèdent, influencées les unes par les autres.
3. Certaines révolutions ont abouti à un renversement de l’ordre établi : la Révolution américaine, la Révolution française, la
Révolution haïtienne. Les autres sont appelées inachevées car elles n’ont pas abouti à de profonds changements.
P . 5 6 -5 7 É TUDE L A C R I S E E N FR A N C E
La société aspire à des réformes politiques et sociales. Le problème du déficit budgétaire nécessite la convocation des États généraux
du royaume.
Deux compétences peuvent être exercées : analyser un document (un cahier de doléances) ou rédiger un paragraphe argumenté sur
la crise en France à la veille de 1789 à la suite de l’analyse des documents (pratiquer différents langages).
ACTIVITÉS
P . 5 8 -5 9 É TUDE L E B OU L E V E R S E ME N T D E 1 78 9
En 1789, la révolution commence par celle des députés, suivie par celle du peuple des villes et des campagnes. C’est durant cette
année que l’Ancien Régime est détruit, avec la fin de la monarchie absolue et des privilèges.
Il faut respecter la chronologie des événements de l’année. On peut ainsi faire travailler la compétence « Situer dans le temps ».
ACTIVITÉS
1. Les députés font le serment de ne pas se séparer avant d’avoir rédigé une Constitution. Il est révolutionnaire car il se fait sans
l’accord du roi et renverse le régime de la monarchie absolue.
2. La Bastille est une forteresse royale qui garde l’est de la capitale. C’est l’irruption du peuple de Paris sur le devant de la scène
politique. Il a montré sa puissance et désormais fera une pression permanente sur les députés de l’Assemblée. En même temps, il a
fait la preuve de sa force et protège l’Assemblée de l’armée royale.
3. Les paysans prennent et brûlent les censiers (qui déterminent les taxes de chacun) dans les châteaux, les nobles prennent la fuite
avec leurs carrosses.
4. Les députés craignent une révolution sociale, la destruction de tous les châteaux, la radicalisation de la révolution, et la remise en
question de la propriété des terres. La noblesse préfère renoncer aux taxes.
5.
Événements Serment du jeu de Prise de la Grande Peur Abolition des privilèges
paume Bastille
Dates 20 juin 1789 14 juillet 1789 Après le 14 juillet Nuit du 4 août 1789
1789
Principaux Les députés du tiers état Le peuple de Les paysans Les députés de l’Assemblée
acteurs Paris nationale
2
P . 6 0 -6 1 COURS 1 L A MON A R C H I E C ON S TI TUTI ONNE L L E (1 7 8 9 -1 7 9 2 )
Il s’agit ici de présenter le régime de la monarchie constitutionnelle, qui dure du 14 juillet 1789 jusqu’à août 1792.
La Constitution est votée en 1791, mais, dès 1789, le roi partage le pouvoir avec l’Assemblée. La Déclaration des droits de l’homme
et du citoyen fixe les grands principes du nouveau régime.
Ce qui distingue la monarchie constitutionnelle de la monarchie absolue est la séparation des pouvoirs exécutif, législatif et
judiciaire. De plus, l’Assemblée est élue par les citoyens (mais les plus pauvres ne votent pas).
En août 1792, les sans-culottes et les fédérés s’emparent des Tuileries, défendus par les Gardes suisses. Le roi est arrêté et conduit à
la prison du Temple. La guerre et les premières défaites y sont pour beaucoup : les sans-culottes sont persuadés que le roi est un
traître qui complote contre le nouveau régime. Le manifeste de Brunswick semble confirmer son alliance avec les ennemis de la
France.
P . 6 2 -6 3 COURS 2 L A PR E MI È R E R É P U B L I QUE (1 7 9 2 -1 7 9 9 )
La première République passe par la Terreur, puis la République bourgeoise. Les documents portent surtout sur la première de ces
périodes, la Terreur, qui est à l’origine de nombreuses innovations sociales. On s’intéresse ici aux événements politiques. L’héritage
de la période apparaît dans les dossiers qui suivent.
L’exécution du roi (doc. 4) entraîne la mobilisation des princes d’Europe contre la République française. C’est la grande coalition. La
révolte gagne aussi la France (révolte vendéenne).
Poussés par les sans-culottes (doc. 3), les Montagnards s’emparent du pouvoir. Ils mettent en place la Terreur : levée en masse (doc.
2), arrestation et souvent assassinat des « suspects » (doc. 5 et 6). À Nantes, le représentant de la République Carrier ordonne de son
propre chef de noyer les suspects (doc. 6).
P . 6 4 -6 5 COURS 3 L E CON S U L A T E T L’ E MP I RE (1 7 9 9 -1 8 1 5 )
Cette leçon aborde le troisième temps, celui de la période napoléonienne. On montre comment Napoléon a mis fin à la période
révolutionnaire et fondé un nouveau régime : l’Empire.
3
Les documents présentent la première Assemblée nationale, le début de la presse politique et les premiers clubs, ancêtres des partis
politiques.
Le président de l’Assemblée est chargé de présider les débats. Les députés se regroupent dans la salle selon leurs opinions, et les
orateurs s’expriment à la tribune (il faut sans doute avoir une bonne voix !). Le public participe bruyamment (doc. 3).
Les journaux sont vendus à la criée par la marchande de journaux (doc. 1). Exposés sur son étal, ce sont souvent de simples feuilles.
À l’arrière de la vendeuse, des personnages d’opinions politiques différentes. Les plus laids, des nobles qui s’habillent comme sous
l’Ancien régime, prennent un air dégoûté devant l’étal. À gauche, un jeune couple moderne (représentant l’avenir) est en arrêt.
L’homme lit le journal (la femme ne doit pas se mêler de politique et elle regarde ailleurs).
On devient membre d’un club en payant une cotisation. Le club des Jacobins à Paris joue un grand rôle dans la vie politique. De
nombreux clubs de province (appelés sociétés populaires ou clubs jacobins) sont affiliés à ce grand club parisien.
Les membres du club des Jacobins (doc. 2 et 4) partagent des opinions proches. Certains députés en sont membres. Le club débat,
prend des décisions et cherche ensuite à imposer ses idées à l’Assemblée. Il fonctionne donc comme un parti politique d’aujourd’hui.
On pourra diviser la classe en deux groupes et demander à chacun de travailler sur un des deux thèmes suivants l’Assemblée
nationale ou la participation à la vie politique et d’en faire la présentation orale avant la rédaction de l’article à la maison.
ACTIVITÉS
1. Les femmes jouent un rôle important. Elles se rendent par exemple à Versailles pour faire signer au roi les décrets du 4 août (et
pour obtenir du pain) et le ramènent aux Tuileries. Elles créent des clubs féminins où elles discutent de politique. Les femmes font
aussi partie du public dans certains clubs masculins ou à l’Assemblée nationale.
2. Olympe de Gouges utilise divers moyens pour défendre les femmes : elle écrit des pièces de théâtre, une Déclaration des droits, et
de nombreux autres textes en faveur des droits de la femme. Elle utilise donc l’écrit.
3. Dans sa Déclaration des droits de la femme, elle revendique le droit de vote, le droit d’être élue député (« droit de monter à la
tribune »), l’égalité devant la loi et devant l’emploi.
4. Selon Amar, les femmes n’ont pas la force morale pour discuter politique ni la force physique pour résister à l’oppression ; de plus,
elles sont peu capables de réflexion (« de méditations sérieuses »). Enfin, elles risquent d’abandonner leur « retenue » naturelle et le
soin de leur famille. Pour toutes ces raisons, elles ne peuvent avoir de droits politiques selon Amar. À la suite du discours d’Amar à
l’Assemblée, les clubs de femmes doivent fermer.
5. Les femmes obtiennent des droits nouveaux pendant la Révolution ; égalité pour l’héritage (1791), autorisation du divorce (1792).
Mais elles n’obtiennent pas le droit de vote. De plus, elles perdent leur droit d’appartenir à un club en 1793 puis, à partir de 1795, il leur
est interdit d’assister à une assemblée politique ou de se rassembler dans les rues.
6. a. Les femmes participent à la Révolution : elles vont chercher le roi à Versailles et le ramènent à Paris. Elles appartiennent à des
clubs de femmes où l’on participe à la vie politique.
b. En 1791, la révolutionnaire Olympe de Gouges réclame de nouveaux droits pour les femmes : elle est favorable au divorce, elle
veut l’égalité des droits avec les hommes pour les emplois publics, le droit de vote et le droit d’être élues.
c. La révolution donne l’égalité des droits avec les hommes pour l’héritage, l’autorisation du divorce, mais elles n’obtiennent pas le
droit de vote, et perdent les autres droits politiques qui leur avaient été donnés au début de la Révolution (les clubs puis les
rassemblements politiques sont interdits).
ACTIVITÉS
1. Les privilèges supprimés par le décret sont les justices des seigneurs, les dîmes, les privilèges concernant les impôts et les emplois.
2. La fleur de lys est l’emblème royal, le drapeau phrygien celui des sans-culottes. Ici, il s’agit de montrer que le roi gouverne avec le
peuple (on est en en 1791).
3. a. Chacun peut commercer et entreprendre comme il le souhaite (fin des corporations).
4
b. La grève est interdite (1789 par la loi le Chapelier, confirmée par le Code pénal de 1810).
4. Le divorce permet d’être plus libre de vivre la vie souhaitée. Ici les anciens époux se disputent l’enfant. Chacun est tiré par son
nouveau conjoint qui souhaite sans doute passer à autre chose.
5. Leur intérêt est d’être uniques pour toute la France. La monnaie unique, qui met fin au change, facilite les échanges.
6. Le Code civil donne au père les pleins pouvoirs sur ses enfants : il peut même exiger leur emprisonnement.
7.
Réformes sociales Réformes économiques
La suppression des privilèges et l’égalité des droits (liberté, La liberté d’entreprise supprimant les corporations
égalité, fraternité) L’unification des poids et mesures sur le territoire (mètre, gramme,
La liberté d’entreprise et l’interdiction des grèves litre, stère, are).
L’autorisation du divorce Le Franc, la monnaie unique
Le Code civil réglant les rapports entre les individus
ACTIVITÉS
P . 7 4 -7 5 COURS 4 L A FR A N C E TR A N S FORMÉ E
Cette leçon fait la synthèse des transformations qui ont eu lieu sous la Révolution et l’Empire.
P . 7 6 -7 7 É TUDE GU E R R E S E T D OMI N A TI ON F RA NÇ A I S E S
L’armée française est plus nombreuse que celle des autres pays, parce que la France est le pays le plus peuplé d’Europe, mais surtout
parce que la levée de volontaires, puis la levée en masse et enfin le service militaire obligatoire créent une armée très nombreuse. Le
génie tactique de Napoléon joue aussi un rôle important dans les victoires françaises. La bataille d’Iéna est un exemple intéressant.
L’armée prussienne qui se croit supérieure est surprise par la tactique napoléonienne. Au traité de Tilsitt qui s’ensuit, le royaume de
Prusse perd la moitié de son territoire et doit régler d’énormes réparations de guerre : c’est le début d’un conflit de 150 ans avec la
Prusse puis l’Allemagne qui se traduit en 1871 et 1919 par le paiement d’autre « réparations de guerre ».
Les batailles d’Eylau et de Friedland sont ensuite remportées par la Grande armée contre la Russie.
Il s’agit surtout dans ce dossier de repérer l’époque et les espaces conquis par l’armée napoléonienne. On met en œuvre la
compétence « Situer dans l’espace et le temps ».
ACTIVITÉS
1. a. Avant 1811, les batailles napoléoniennes sont Austerlitz (1805) et Wagram (1809) en Autriche contre les Autrichiens, Iéna en
Thuringe (1806) contre la Prusse, Eylau et Friedland (1807) en Prusse contre la Russie. Il s’agit ici des grandes victoires françaises.
b. La France annexe (= rattache à la France) les Pays-Bas et une partie de l’Italie.
c. Les États vassaux sont les royaumes sous domination française où Napoléon a nommé un souverain soumis : la Confédération du
Rhin composé de plusieurs royaumes comme celui de Bavière ou de Westphalie, le royaume de Naples, le Grand-Duché de Varsovie,
la Suisse, les provinces illyriennes, le royaume d’Espagne.
d. La bataille d’Iéna est la première grande victoire contre l’armée prussienne. À l’issue de celle-ci, la Prusse perd près de la moitié de
son territoire qui est en partie intégré au nouveau Grand-Duché de Varsovie.
e. Napoléon connaît sa première grande défaite en Russie en 1812. La retraite de Russie entraînera la formation d’une nouvelle
grande coalition contre la France.
2. Une raison essentielle de la domination française est sa supériorité en nombre d’hommes. Depuis 1798, il s’agit d’une armée de
conscription, donc d’une armée beaucoup plus nombreuse que celle des autres pays, à une époque où le nombre d’hommes compte
beaucoup dans les batailles.
ACTIVITÉS
1. La joie des habitants qui dansent sur la place de la ville autour de l’arbre de la liberté montre que les Français sont bien accueillis.
Ils sont persuadés que les libertés dont ils étaient privés vont se répandre chez eux.
2. Les buts de la République française sont de proclamer, au nom de la nation française, la souveraineté du peuple, l’abolition des
privilèges (droits seigneuriaux et dîme) et d’annoncer au peuple que la nation française apporte la paix et la fraternité.
3. Napoléon rétablit la Pologne qui avait été partagée entre la Prusse, la Russie et l’Autriche à la fin du XVIIIe siècle. Elle est appelée
Grand-Duché de Varsovie. Napoléon rend au peuple polonais un Etat qu’il confie au roi de Saxe, mais il lui donne aussi une
Constitution qui limite le pouvoir royal et instaure quelques libertés.
4. Le destinataire de la lettre est le frère de Napoléon, Jérôme, qu’il a nommé roi de Westphalie (voir carte, doc. 5 p. 77). Les réformes
administratives : départements ; sociales : égalité devant l’emploi, suppression du servage, fin des privilèges ; judiciaire : Code civil,
établissement de jurys pour les procès criminels ; politiques : une Constitution.
5. a. La Bavière est située dans le sud de l’Allemagne. C’est un royaume.
b. Le clergé et la noblesse sont les deux ordres privilégiés. Les articles 5 et 6 suppriment les privilèges concernant les impôts et les
emplois.
c. L’article 4 s’inspire de la création des départements, réalisée en France en 1791.
d. Les nouvelles libertés sont la liberté de conscience, la liberté de presse et la sécurité. La Déclaration des droits de l’homme et du
citoyen d’août 1789 a établi qu’il s’agissait de « droits naturels ».
P . 8 0 -8 1 COURS 5 L A FR A N C E E T L ’E U R OP E
La leçon correspond à la troisième grande partie du chapitre. On montre comment la France a transformé l’Europe : elle a diffusé
certaines de ces réformes (liberté et égalité) mais a aussi été à l’origine du réveil des nations et de l’essor du sentiment national.
6
Pourtant, en 1815, les nouvelles frontières ne tiennent pas compte des nationalités et la Pologne a de nouveau disparu. Dans le
document 4, on constate que l’Europe revient aux frontières d’avant 1792. Mais il y a quelques changements : la Prusse s’est
agrandie à l’ouest en Rhénanie et se rapproche donc de la France ; l’Autriche gagne le Tyrol et s’installe dans le nord de l’Italie
(Lombardie, Vénétie) ; les Provinces-Unies s’emparent de la totalité des Pays-Bas pour former le « Royaume des Pays-Bas ». Ainsi,
alors que les nationalités s’éveillent dans les États multinationaux (Russie, Autriche-Hongrie), de nouvelles sources de
mécontentement apparaissent en Italie et aux Pays-Bas.
P. 82 1) Le texte de La Marseillaise
1. La Marseillaise a été écrite en 1792 par Rouget de Lisle, un capitaine de l’armée française.
2. Elle s’appelle La Marseillaise parce que les fédérés marseillais la chantent en arrivant à Paris en juillet 1792.
3. En 1792, la France est en guerre contre l’Autriche et la Prusse
4. Étendard : drapeau ; mugir : pousser un cri pour les bovins (beugler) ; sillon : traces laissées par une charrue après un labour.
5. « L’étendard sanglant de la tyrannie est levé contre nous ». La tyrannie est la monarchie absolue défendue par les ennemis de la
France.
6. Les féroces soldats sont les ennemis de la France qui l’envahissent : les Autrichiens et les Prussiens. Ils égorgent les fils et les
compagnes des Français.
7. Les combattants français sont appelés : citoyens, défenseurs. La « liberté » et « l’amour sacré de la patrie » soutiennent leur
combat.
8. La Marseillaise est un chant patriotique car elle est écrite pour la patrie et la défense de celle-ci (« Amour sacré de la patrie »,
« enfants de la patrie »). Mais en même temps, c’est un chant révolutionnaire ; elle fait référence à la « liberté chérie » et s’oppose à la
tyrannie et à son « étendard sanglant ».
er
P. 82 2) Le serment de Napoléon 1
1. C’est Napoléon qui parle, lors de la cérémonie du sacre qui le fait empereur.
2. Concordat : accord entre un État et le pape. Liberté des cultes : autorisation à chacun de pratiquer sa religion. Légion d’honneur :
une récompense pour service rendu à l’État.
3.
Mesures de l’époque révolutionnaire Mesures du Consulat
Liberté de culte Concordat
Égalité des droits Légion d’honneur
Liberté politique et civile
Vente des biens du clergé
Égalité devant l’impôt
4. La liberté politique n’a pas été respectée sous l’Empire.
7
2. L’artiste peint en 1814 un événement qui s’est produit en 1808 à Madrid, lors de la révolte des Espagnols contre l’armée française.
Dans la nuit du 2 au 3 mai 1808, l’armée de Napoléon fusille les Espagnols qui se sont révoltés.
3. Les soldats français forment un bloc et sont représentés dans l’ombre, prêts à tirer, les fusils à baïonnette braqués sur les poitrines.
On ne peut voir d’eux que leur équipement. Leurs jambes sont parallèles. Ils sont bottés, casqués, bien alignés. On ne voit pas leur
visage ce qui les rend anonymes et inhumains.
Les condamnés espagnols sont représentés sans défense devant la force brutale. Ils cachent leur visage, l’émotion est palpable. L’un
des insurgés manifeste encore sa révolte (le poing serré). Certains sont déjà morts et baignent dans leur sang.
4. À l’arrière-plan, on distingue la ville de Madrid dans la nuit.
5. Le personnage central peut être identifié au Christ avec ses bras en croix et ses mains percées, la colline fait penser au mont
Golgotha et le chemin suivi par les condamnés au chemin de croix. Couvert d’une chemise blanche, symbole de pureté, illuminé par la
lanterne, le personnage a une dimension sacrée. Son visage exprime la souffrance mais aussi celle du peuple espagnol en lutte pour
sa liberté.
6. L’artiste veut faire ressentir au spectateur l’injustice et la férocité de la répression, sa haine pour la guerre et sa force aveugle et
brutale. Les Espagnols, souffrants ou morts, désarmée, innocents sont exécutés par un bloc barbare, obscur et sans visage. C’est
l’humanité persécutée par la barbarie.
7. Cette œuvre peut être considérée comme romantique car elle cherche à montrer des sentiments. Par ailleurs, Goya, comme
d’autres artistes romantiques par la suite (par exemple Delacroix avec La Liberté guidant le peuple) est un artiste engagé : il s’engage
pour la liberté de son pays.
P . 8 4 JE P RÉ P A RE LE B R E V E T
8
P . 8 5 JE CONS TRU I S MON B I L A N
9
Chapitre 4 L’Europe de la « révolution
industrielle »
Ce chapitre vise à montrer les transformations économiques, sociales et culturelles que connaît l’Europe au XIXe siècle, en particulier
sous les effets de la modernisation industrielle. La « révolution industrielle » est aujourd’hui considérée comme un processus
d’industrialisation de moyenne durée qui a plus ou moins lentement changé les anciennes sociétés marquées par la ruralité et le travail
des hommes en sociétés modernes fondées sur l’activité urbaine et industrielle. La machine à vapeur a rendu possibles ces mutations
profondes, mais le progrès technique ne constitue qu’une explication parmi d’autres de l’essor industriel et commercial de l’Europe au
XIXe siècle. Il ne s’agira pas de présenter le cours des choses comme une course irréversible vers une forme supérieure de progrès, mais
de décrire la manière dont des sociétés entières ont participé et vécu des bouleversements sans précédent. La présentation des
idéologies libérale ou socialiste ne devra pas donner lieu à un manichéisme sommaire, mais au contraire permettra de souligner la
richesse et la diversité de la pensée politique et économique au XIXe siècle.
Paul Bairoch, Victoires et déboires. Histoire économique et sociale du monde du XVIesiècle à nos jours, Folio Histoire, (3 vol.), 1997.
Peter Gray, L’Irlande au temps de la grande famine, Découvertes Gallimard, 1995.
Patrick Verley, La Révolution industrielle, Folio Histoire, 1997.
Patrick Verley, La Première Révolution industrielle 1750-1880, Armand Colin, 2016.
Patrick Verley et Nadège Sougy, La Première Industrialisation (1750-1880), La Documentation photographique, 2008.
P . 8 6 -8 7 OUV E RTU R E
La double page d’ouverture juxtapose deux documents iconographiques témoignant des transformations économiques (doc. 1) et
sociales (doc. 2) de l’Europe au XIXe siècle.
La gravure des années 1830 met en valeur le travail ouvrier dans les usines textiles anglaises, marqué par l’utilisation de la machine
à vapeur, la mécanisation et le gigantisme des constructions grâce à l’usage du métal. La présence d’un enfant et d’une femme
montre l’extension du travail ouvrier dans les sociétés ouest-européennes, avec des différences nettes de rémunération entre les
hommes d’une part et les femmes et les enfants de l’autre.
La toile de Jean Béraud saisit les Grands Boulevards parisiens à la fin du XIXe siècle, après les profondes transformations du tissu
urbain qu’a connu la capitale française depuis plusieurs décennies. On y voit un mobilier urbain adapté à l’utilisation de la rue
comme un lieu de promenade, mais on y décèle aussi les modes de sociabilité de la moyenne bourgeoisie et la place de la presse.
Célèbre pour ses scènes de la vie parisienne, Jean Béraud est aussi un portraitiste reconnu.
P . 8 8 -8 9 É TUDE L E C R E U S O T , V I L L E I N D U S T R I E L L E
L’étude du Creusot permet d’aborder deux dimensions essentielles de la « révolution industrielle » : le rôle des grands capitaines
d’industrie (et la constitution de dynasties bourgeoises) et la transformation des villes sous l’effet de l’industrialisation (extraction
de charbon, construction d’usines, habitat ouvrier…).
Le tableau de Joseph Layraud (doc 3) célèbre la force démiurgique de l’industrie métallurgique. Le marteau-pilon trône au centre de
la toile et le métal incandescent travaillé irradie la seule source de lumière chaude de la composition. Les hommes sont comme au
service d’une œuvre qui les dépasse et à laquelle ils se soumettent dans l’effort collectif. Ce faisant, le peintre a aussi montré les
hiérarchies internes au monde ouvrier, avec un contremaître qui veille, seul et raide, sur le travail des ouvriers, ployés sous l’effort.
Les machines-outils deviennent au XIXe siècle de gigantesques assemblages métalliques qui permettent de façonner des objets de
plus en plus sophistiqués, grands et solides.
L’auteur Louis Reybaud (doc. 4) souligne les transformations paysagères du Creusot avec l’industrialisation. Il insiste sur une vision
infernale de la ville, d’où s’échappent flammes et fumées.
La vue du Creusot par Trémaux (doc. 5) témoigne de l’organisation socio-spatiale très ordonnée de la ville industrielle au milieu du
XIXe siècle. Elle montre les différents pôles qui structurent la ville.
Ce graphique évolutif (doc. 6) permet de comparer la population du Creusot et les effectifs de l’usine au cours du XIXe siècle. On
comprend l’importance majeure de l’usine dont le tissu économique local (par exemple : en 1870, la moitié de la population du
Creusot travaille à l’usine Schneider), ainsi que la vive croissance démographique, très soutenue surtout entre 1830 et 1870 (une
ville champignon, passant d’environ 4 000 habitants en 1830 à 24 000 en 1870, puis à 35 000 en 1910).
ACTIVITÉS
1. Copropriétaire de la fonderie du Creusot, Eugène Schneider en est devenu l’unique directeur en 1845. Il a aussi été élu maire de la
commune et député. Il diversifie ses activités en devenant président d’une nouvelle banque, la Société générale.
1
2. Les usines du Creusot produisent des objets en métal : locomotives, rails, coques de bateau, charpentes métalliques, canons en
acier…
3. a. Le document est une lithographie de Trémaux, réalisée en 1847, et représentant une vue de la ville industrielle du Creusot.
b. Les bâtiments d’habitation sont divisés en deux catégories : la demeure du chef d’entreprise et de sa famille (le château de La
Verrerie), situé à l’écart et éloigné des unités de production ; les cités ouvrières, faites de petites maisons à l’arrière-plan droit, un peu
plus proches des usines.
c. L’usine est composée de plusieurs bâtiments : les hauts-fourneaux produisent le matériau (fonte et acier), tandis que la forge et les
ateliers de construction façonnent le matériau (transformation en machines, en matériel de construction…).
d. Le canal sert à acheminer le matériau nécessaire au fonctionnement des hauts-fourneaux (charbon et fer).
e. Au Creusot, le paysage est marqué par les cheminées d’usine qui recrachent une fumée noire. Cette fumée est le produit de la
combustion du charbon, nécessaire pour produire de la fonte ou de l’acier. C’est pourquoi on appelle ce type de région un « pays
noir » (noir comme le charbon et la fumée).
4. L’entreprise Schneider connaît son plus fort développement au Creusot entre 1830 et 1870. L’évolution de la population du Creusot
est liée à celle de l’usine : la population croît au même rythme que les effectifs de l’usine, et dès que ces derniers baissent (guerre de
1870-1871, chômage, grèves), cela entraîne une baisse de la population (excepté pendant la guerre de 1914-1918). On peut dire que
Le Creusot vit au rythme de l’usine, même si on peut penser que la ville diversifie ses activités à partir des années 1870, puisque les
effectifs de l’usine se stabilisent entre 10 et 15 000 alors que la population urbaine continue de croître (de 24 000 à 35 000 en 1910).
P . 9 0 -9 1 É TUDE L E D É V E L O P P E M E N T D U C H E M I N D E F E R
L’essor du chemin de fer est emblématique de la « révolution industrielle », fondée sur la machine à vapeur, sur l’industrie
métallurgique, et entraînant de nouvelles possibilités de transport pour l’homme.
La lithographie en couleurs (doc. 1) connaît un grand succès au second XIXe siècle. Ici, un train tracté par une locomotive à vapeur et
composé de voitures (wagons pour passagers) sort d’un tunnel construit sous une montagne. Il traverse une vallée grâce à un pont
avant de couper une route, où un employé veille à la sécurité du passage à niveau. Parallèlement à la voie ferrée, des lignes
électriques profitent du tunnel. L’ensemble de ce paysage profondément transformé par l’homme a partie liée avec
l’industrialisation et la modernisation du XIXe siècle.
Ce tableau à double entrée (doc. 2) permet de montrer l’accélération des temps de transport en France sous l’effet de la machine à
vapeur. Les gains sont considérables et contractent l’espace-temps.
La publicité (la réclame) se diffuse largement au XIXe siècle. La Compagnie des Chemins de fer du Nord (doc. 3) participe à ce
développement publicitaire, ici avec une affiche de 1899 qui vante les charmes de la ville balnéaire de Boulogne-sur-Mer, accessible
en train depuis Paris ou Londres. Le tourisme balnéaire est un argument de vente pour les compagnies ferroviaires.
Au tout début de l’aventure ferroviaire, la Compagnie du chemin de fer Liverpool-Manchester diffuse des prospectus (doc. 4) pour
mettre en valeur les mérites du train (1824) : rapidité, baisse des coûts, accès à des marchés inaccessibles jusque-là…
En complément du doc. 4, ce tableau à double entrée (doc. 5) quantifie la baisse des coûts du transport sous l’effet de l’extension du
réseau ferré en France.
Entre 1840 et 1880, l’Europe est progressivement irriguée par un réseau ferré de plus en plus dense (doc. 6), même si certaines
régions sont en retard (péninsule ibérique, péninsule balkanique, Scandinavie, Europe de l’Est).
ACTIVITÉS
1. Le chemin de fer fonctionne grâce à une machine à vapeur alimentée par du charbon. La chaleur dégagée par la combustion du
charbon provoque l’animation de pistons qui entraînent par transmission la rotation des roues (voir doc. 1 p. 112).
2. Le chemin de fer nécessite des terrains sans forte pente (recherche d’absence de déclivité), car les locomotives ne peuvent les
gravir. C’est pourquoi des ponts et des tunnelsont été construits.
3. Le réseau ferré européen s’est surtout développé au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, entre 1840 et 1880. Il s’est
complexifié, avec de plus en plus de liaisons entre les villes. Néanmoins, certaines régions restent en 1880 moins densément
desservies que d’autres : le cœur du réseau est situé en Europe du Nord-Ouest (Angleterre, Pays-Bas, France, Allemagne), avec des
extensions en Italie ou le long du Danube. Au contraire, les péninsules ibérique et balkanique, la Scandinavie ou l’Empire russe sont
beaucoup moins desservis par le train.
4. Le temps et le coût du transport diminuent fortement avec le chemin de fer. Par exemple, pour aller de Paris à Toulouse au début
du XIXe siècle, il fallait compter 70 heures en voiture attelée (tirée par des chevaux) et 108 francs (seconde classe), alors qu’à la fin du
siècle, en utilisant le train, le trajet ne dure plus que 14 h 10 min et ne coûte plus que 50 francs (seconde classe).
5. Le chemin de fer permet le développement de nouvelles formes de tourisme, avec l’accès des classes moyennes aux stations
balnéaires grâce au train. Il permet aussi l’accès à des marchés économiques plus variés et met plus facilement en relation les
hommes entre eux. Enfin, grâce à la réduction des temps et des coûts de transport, le chemin de fer permet l’augmentation des
volumes de marchandises transportées.
6. En quelques lignes s’appuyant sur les réponses aux questions précédentes, l’élève devra montrer comment le chemin de fer s’est
développé en Europe puis les changements qu’il a entraînés. Il pourra illustrer son propos par quelques exemples tirés des
documents.
2
Grâce aux adaptations de la machine à vapeur, née au XVIIIe siècle, un nouveau mode de transport se développe au cours du
XIXe siècle : le transport par chemin de fer.
Le réseau de voies ferrées s’étend à partir de la seconde moitié du XIXe siècle, essentiellement en Europe du Nord-Ouest. Il nécessite
la construction de nouvelles infrastructures qui modifient le paysage et stimulent la production industrielle : rails bien sûr, aiguillages
mais aussi ouvrages d’art tels que ponts, viaducs et tunnels.
Le développement du réseau réduit les temps de transports à travers l’Europe tandis que les coûts de transport baissent. Cela offre de
nouveaux débouchés aux productions minérales et agricoles, contribuant à l’essor économique. Le chemin de fer permet enfin le
développement du tourisme.
P . 9 2 -9 3 A RTS E T H I S TOI R E C L A U D E M O N E T P E I N T L A G A R E S A I N T -L A Z A R E
Construite à Paris de 1842 à 1853, la gare Saint-Lazare devient pour le peintre impressionniste Claude Monet un motif qui lui
inspire une série de tableaux. Monet peut ainsi en 1877 jouer sur les effets de luminosité sous la grande verrière, sur les volutes de
fumée dégagées par les locomotives et sur l’activité humaine liée au chemin de fer.
Le journal très populaire L’Illustration (doc. 1) publie en 1868 une représentation de la gare Saint-Lazare vue du Nord-Ouest. On y
voit en particulier le complexe encaissé de voies ferrées, la grande verrière abritant les quais et le pont de l’Europe.
Dans le doc. 3, le journaliste Hugues Le Roux témoigne de la manière de travailler de Claude Monet pour peindre la gare Saint-
Lazare. Le peintre (doc. 4) cherche à saisir sur le vif une ambiance, une lumière, un mouvement au cœur d’un lieu emblématique de
la modernité.
ACTIVITÉS
1. Ce tableau, intitulé La Gare Sainte-Lazare, arrivée du train, a été réalisé en 1877 par le peintre Claude Monet. Comme son titre
l’indique, il représente l’arrivée d’un train sous la grande verrière de la plus importante gare parisienne au XIXe siècle.
2. La gare Saint-Lazare dessert la Normandie et le Nord-Ouest de la France, où de nombreux Parisiens aimaient se rendre en
villégiature pour une « partie de campagne ».
3. Le n° 1 indique un cheminot en tenue de travail, le 2 une voie ferrée, le 3 une locomotive sur le point de s’arrêter en gare, le 4 un
wagon situé en queue d’un train qui prendra bientôt le départ, le 5 le quai, le 6 la grande verrière faite de poutrelles d’acier et de verre
et le 7 les immeubles du nouveau quartier de la gare, dans un style haussmannien.
4. Ce tableau est novateur car il prend l’activité ferroviaire comme sujet de sa composition. Jusqu’alors, les machines n’étaient pas
considérées comme dignes d’être peintes. Ici, c’est la modernité qui est saisie sur le vif.
5. Le tableau est peint par petites touches de peinture juxtaposées, ce qui donne parfois une impression de flou et permet de
dissoudre certains contours dans des effets de lumière ou de mouvement.
6. Ce tableau appartient bien à l’école impressionniste, dont l’objectif est justement de rendre compte des effets de lumière et de
mouvement en utilisant une nouvelle technique, celle de la juxtaposition de petites touches. C’est aussi le sujet moderne du tableau
qui le rattache à l’école impressionniste, ainsi que le travail du peintre en plein air, et non en atelier.
P . 9 4 -9 5 COURS 1 L’ E U R O P E S ’ I N D U S T R I A L I S E
Avec cette première leçon, l’accent est porté sur les modifications économiques de l’Europe au XIXe siècle. Les documents ― un
graphique évolutif qui montre la production du charbon au Royaume-Uni de 1800 à 1913, un tableau à double entrée de la
production de fonte dans trois pays d’Europe, une carte de l’Europe industrialisée en 1900, un extrait des statuts d’une compagnie
par actions et une chronologie de quelques inventions fondatrices de la modernité industrielle ― permettent de compléter
l’approche inductive proposée par les études précédentes (pages 88 à 93).
P . 9 6 -9 7 É TUDE Q U I T T E R L ’I R L A N D E A U X I X E S I È C L E
Le programme invite à étudier le phénomène migratoire au XIXe siècle. Le cas irlandais est emblématique, car il a été massif et très tôt
considéré comme un objet d’étude.
Léonce de Lavergne (doc. 2) explique en 1854 pourquoi l’Irlande a connu au milieu du XIXe siècle une crise sociale et démographique
sans précédent. La crise de la pomme de terre, devenue une quasi monoculture en Irlande, plonge des milliers de foyers dans la
misère.
Cette illustration d’un journal (doc. 3) montre l’expulsion de fermiers irlandais de leurs terres, devenus incapables de payer à leur
propriétaire le loyer de la terre. La police intervient pour obliger les fermiers à partir et soutenir le propriétaire (à cheval), sous l’œil
attentif de la foule.
Cette caricature (doc. 4) montre le point de vue américain sur les migrations irlandaises vers les États-Unis. Elle oppose l’attitude du
Royaume-Uni à celle des États-Unis.
Ce graphique évolutif (doc. 5) permet de comparer les destinations des Irlandais qui ont décidé de quitter leur pays entre 1830 et
1920. On voit rapidement que les États-Unis s’imposent comme destination principale, et que les pays de langue anglaise sont
privilégiés. On constate aussi l’importance de ces flux migratoires, qui connaissent un pic dans les années 1850.
Le géographe Élisée Reclus explique (doc. 6) quels emplois occupent les Irlandais émigrés aux États-Unis. Ils concentrent leurs
activités dans les petits emplois offerts par la ville.
ACTIVITÉS
1. La jeune femme, qui incarne l’Irlande, souhaite quitter l’Irlande pour gagner les États-Unis au terme d’une traversée transatlantique
par navires à vapeur. Elle est attirée par l’offre d’emplois, par les salaires et par la politique d’accueil des États-Unis.
2. Les Irlandais sont poussés à quitter leur pays en raison de la pression démographique qui s’exerce sur les ressources et qui
entraîne des famines et de la grande pauvreté en cas de crise agricole (comme la crise de la pomme de terre de la fin des
années 1840).
3. La principale période de l’émigration irlandaise court des années 1840 aux années 1870, avec un pic au début des années 1850.
Les deux principales destinations des Irlandais sont le Canada et surtout les États-Unis, qui accueillent plus des deux tiers de ces flux
migratoires.
4. Les emplois occupés par les Irlandais émigrés aux États-Unis sont d’abord des métiers urbains peu ou non qualifiés qui demandent
un effort physique important. Progressivement, ils intègrent le monde de l’artisanat et du commerce et participent à la vie politique
locale. Il s’agit donc d’une forme d’intégration et d’ascension sociale par le travail.
5. Causes de l’émigration : pauvreté, famine, crise de la pomme de terre (années 1840)
Principale période de l’émigration : années 1840-années 1970
Pays d’accueil outre-mer : des pays anglophones, et surtout les États-Unis
Travail aux États-Unis : des travaux manuels urbains peu qualifiés d’abord, puis des métiers dans l’artisanat et le commerce
P . 9 8 -9 9 COURS 2 L E D Y N A M I S M E D E L A P O P U L A T I O N
Le XIXe siècle ne peut être réduit à la « révolution industrielle » ; il est aussi celui d’une forte croissance démographique européenne
et de flux migratoires importants depuis l’Europe vers les pays neufs. Les documents – un histogramme sur la croissance
démographique européenne, un graphique de la transition démographique en Europe de l’Ouest, un planisphère et un graphique
des principaux flux migratoires européens et une caricature américaine xénophobe de 1903 – insistent sur les effets de la croissance
démographique européenne sur les flux migratoires et sur les pays d’accueil.
Sur le graphique (doc 1), on peut constater que la population européenne a plus que doublé entre 1800 et 1900, passant de
195 millions d’Européens à 422 millions.
4
Le planisphère (doc. 3) montre que l’Europe a constitué un foyer d’émigration au XIXe siècle, en particulier en direction de
l’Amérique du Nord et des autres « pays neufs » (Australie, Nouvelle-Zélande). N’apparaissent pas en revanche les flux migratoires
internes à l’Europe, qui ont été eux aussi très importants au XIXe siècle.
P . 1 0 0 -1 0 1 É TUDEB E R L I N , U N E C A P I T A L E A U A U X I X E S I È C L E
La ville de Berlin permet d’étudier la manière dont les villes sont marquées par l’essor urbain, par l’industrialisation, par les
mutations sociales du XIXe siècle.
Ce plan de Berlin (doc. 1) au XIXe siècle met en valeur l’extension territoriale de la ville, depuis la vieille ville jusqu’aux nouveaux
quartiers qui abritent l’essentiel des industries et sont structurés par de nouvelles voies de communication.
Sur cette carte postale (doc. 2), à gauche, on aperçoit la gare de la Friedrichstrasse (à repérer sur la carte, doc. 1), d’où la voie ferrée
sort en surplomb de l’avenue. Les modes de communication sont de plus en plus modernes en 1913 (date de la carte postale), avec
des transports en commun motorisés. Le document témoigne donc de l’activité urbaine d’une des principales avenues de Berlin,
ainsi que des transformations paysagères qu’induit le développement du chemin de fer.
Ce graphique évolutif (doc. 3) de la population berlinoise entre 1840 et 1920 révèle une croissance démographique linéaire et
soutenue jusqu’à la Première Guerre mondiale.
Ce logement ouvrier berlinois au début du XXe siècle permettra aux élèves de saisir la promiscuité de la vie quotidienne dans les
foyers modestes, le taux de natalité encore élevé (trois enfants très rapprochés) et la modestie du mobilier.
ACTIVITÉS
1. Au XIXe siècle, Berlin s’agrandit considérablement : son territoire croît dans toutes les directions, et surtout au Nord. La ville, qui
devient la capitale de l’Empire allemand en 1871, accueille une population sans cesse plus nombreuse, passant de 420 000 habitants
en 1850 à 2,1 millions en 1910.
2. Les nouvelles activités industrielles dans le Berlin du XIXe siècle sont liées à l’implantation d’industries sidérurgique, mécanique,
chimique et électrique, ainsi qu’à l’installation de grandes imprimeries. Ces activités demandent de la main d’œuvre, que la population
berlinoise en pleine croissance peut alimenter, et peuvent fournir une agglomération de plus en plus importante. La concentration
d’industries dans une même ville permet aussi qu’elles travaillent plus facilement les unes avec les autres, faisant ainsi de Berlin un
important centre économique.
3. Les relations de Berlin avec le reste de l’Allemagne, voire avec l’Europe, ont été améliorées et renforcées grâce au chemin de fer.
De nombreuses gares sont construites au XIXe siècle à l’intérieur du tissu urbain.
4. Les transformations du paysage urbain qui témoignent de la modernité de la ville sont la construction de gares, de ponts pour les
voies ferrées (grâce aux infrastructures métalliques), mais aussi d’artères ouvertes à la circulation des premières automobiles et des
premiers omnibus à moteur.
5. Les habitants de Berlin sont de plus en plus nombreux. Ils travaillent pour beaucoup d’entre eux dans les différentes industries
qu’abrite la ville. Les conditions de vie sont difficiles pour les milieux ouvriers (exiguïté, promiscuité, saleté…).
6. Le paragraphe demandé devra être structuré selon une logique qui pourra s’inspirer du tableau proposé (sans obligation). Il devra
reprendre les éléments travaillés dans les questions 1 à 5.
Proposition : Au XIXe siècle, la ville de Berlin connaît des transformations sans précédent. Elle s’agrandit de manière considérable et
les nouveaux quartiers accueillent une population croissante : la population berlinoise passe de 420 000 habitants en 1840 à
5
2,1 millions en 1910. Cette forte croissance démographique est liée au développement d’activités nouvelles, en particulier dans
l’industrie sidérurgique et chimique, mais aussi dans les constructions mécaniques ou l’imprimerie. Le paysage urbain en est lui-même
profondément bouleversé, avec la multiplication des gares, des voies ferrées (éventuellement aériennes), des architectures
métalliques, des premiers véhicules automobiles. Cependant, ces signes de modernité ne profitent pas à tous et des milliers de
Berlinois employés dans l’industrie vivent dans des conditions précaires.
P . 1 0 2 -1 0 3 É TUDE L E S O U V R I E R S A U A U X I X E S I È C L E
Les ouvriers représentent le groupe social emblématique de la révolution industrielle ; ils travaillent dans les usines et les mines et
subissent des conditions de vie difficiles, et commencent à s’organiser pour défendre leurs conditions de travail.
La photographie des mineurs de charbon de 1890 (doc. 1) montre les conditions de travail dans une mine : exiguïté des galeries,
manque d’air, de lumière, fragilité de l’étayage…
Ce règlement des ateliers de construction des usines Schneider au Creusot (doc. 2) fixe la journée de travail effectif à 12 heures et
organise la répartition du temps de travail durant la journée. Il explique aussi quelle sanction marquera tout manquement à la règle
commune.
Maurice Thorez, dirigeant du Parti communiste français des années 1930 aux années 1960, relatedans le doc. 3 la mort de plus de
1 000 mineurs à la suite d’une explosion survenue à Courrières en 1906. À la suite de ce drame, un vaste mouvement de grève
aboutit à l’instauration du repos hebdomadaire.
Cette célèbre affiche de la CGT (doc. 4) défend la réduction du temps de travail quotidien en vantant les effets positifs de cette
mesure. Elle s’organise de manière binaire et manichéenne pour être plus efficace auprès de son public.
Ces deux diagrammes circulaires (doc. 5) permettent de comparer le budget des familles de deux milieux différents au début du
XXe siècle.
ACTIVITÉS
1. Les conditions de travail des ouvriers sont dures : leur journée de travail est longue (12 heures), les mineurs progressent dans les
galeries courbés, avec peu d’air et de lumière, ils sont soumis au risque d’explosion s’ils tombent sur une poche souterraine de gaz,
leurs salaires sont faibles…
2. Les ouvriers de Courrières se mettent en grève car une explosion a provoqué la mort de 1 099 mineurs ; ce drame s’ajoute aux
difficiles conditions de vie des ouvriers, qui réclament des conditions de travail meilleures et plus sûres.
3. a. Ce document est constitué de deux diagrammes circulaires sur les budgets de deux familles, ouvrière et bourgeoise, en 1914.
b. La famille ouvrière dispose annuellement de 2 500 francs, tandis que la famille bourgeoise bénéficie de 17 000 francs.
c. La famille bourgeoise consacre 21,8 % de son budget à la nourriture, soit 3 706 francs, alors que la famille ouvrière y consacre
52,5 %, soit 1 312,5 francs. En valeur relative, la nourriture pèse bien plus que le budget ouvrier, même si la famille bourgeoise
dépense en définitive plus que la famille ouvrière en valeur absolue.
d. Le budget de la famille bourgeoise fait apparaître des dépenses que n’a pas la famille ouvrière : la domesticité, les impôts.
e. Les dépenses diverses (loisirs, santé, éducation, transport…) sont nettement plus élevées chez les bourgeois que chez les ouvriers,
tant en valeur relative qu’absolue.
4. a. Le document 4 est une affiche éditée par le syndicat Confédération générale du travail (CGT) en 1912.
b. L’affiche revendique une réduction du temps de travail quotidien (la CGT réclame à cette époque la journée de 8 heures).
c. Lorsque les journées de travail sont longues, les salaires horaires sont plus bas, le chômage plus important, les maladies et la
misère plus répandues et le recours à l’alcoolisme plus fréquent, fragilisant ainsi les familles. Au contraire, des journées de travail plus
courtes seraient la garantie de meilleurs salaires, d’une diminution du chômage, d’une réduction des maladies et de l’heureuse solidité
des foyers.
d. Les courtes journées exposent moins longtemps les ouvriers au travail et leur permettent d’avoir plus de temps pour se soigner et
se reposer. La diminution du chômage serait entraînée par le recrutement de nouveaux ouvriers pour compenser la réduction de la
journée de travail.
e. L’affiche veut signifier que la réduction du temps de travail quotidien serait une mesure de salubrité publique qui intéresse tout le
monde.
5.
Conditions de travail Conditions de vie Luttes ouvrières
Journées longues (12 heures) Logements exigus et peu équipés Réclamer de meilleures conditions
Salaires modestes Peu de moyens consacrés aux de travail par :
Cadre de travail insalubre et loisirs, à l’éducation, à la santé les grèves et manifestations ;
dangereux Travail des femmes et souvent des l’adhésion à un syndicat.
enfants
6
Le développement de l’industrie et des villes entraîne des transformations sociales que les États prennent progressivement en
compte dans leurs législations.
Les grandes entreprises font de plus en plus systématiquement appel à la réclame pour valoriser leurs produits. Ici, dans le doc. 1,
les machines agricoles Mac Cormick sont censées libérer l’homme de l’effort (à gauche, « hier » ; à droite, « aujourd’hui »). La
mécanisation agricole transforme effectivement les campagnes, même si tous les ouvriers agricoles n’en profitent pas.
Dans le document 2, on constate que le taux d’urbanisation progresse fortement entre le milieu du XIXe siècle et le début du siècle
suivant, mais de manière inégale selon les pays européens. Au Royaume-Uni, près de trois habitants sur quatre vivent en ville en
1910, contre un peu moins de deux sur trois en Allemagne, moins d’un sur deux en France, et moins d’un sur cinq en Russie.
L’urbanisation profite d’un exode rural accéléré, surtout en Europe du Nord-Ouest.
Le doc. 5 est un tableau, peint par Édouard Debat-Ponsan en 1886, représente un intérieur de la grande bourgeoisie. Auprès de
l’âtre, une femme donne le sein à un nourrisson, sous l’œil attentif d’une domestique. Un homme patiente, accoudé à la cheminée. Le
couple de bourgeois est en tenue de bal, auquel ils vont se rendre peu après, comme l’indique le titre du tableau (Avant le bal). De
nombreux détails dessinent les contours d’une bourgeoisie aisée : un intérieur richement décoré, une domestique, le fait d’assister à
des bals, les tenues de soirée… autant d’indices d’une vie bourgeoise, même si l’allaitement auquel procède la femme n’est pas si
courant dans ce milieu (en général, l’enfant est confié à une nourrice).
P . 1 0 6 -1 0 7 É TUDE 1 8 48 : L E S R É V O L U T I O N S E N E U R O P E
L’Europe connaît en 1848 une vague de révolutions dans laquelle la France joue un rôle déclencheur. Le « printemps des peuples » a
suscité autant d’espoirs que de désillusions.
Sur cette gravure (doc. 1), l’enfant réussit à réunir les opposants de la veille (armée défendant le vieil ordre monarchique en voie de
disparition et Parisiens réclamant plus de libertés). Il représente l’espoir d’une révolution unanimiste qui réconcilie les Français. De
fait, le début de l’année 1848 se solde par l’instauration de la deuxième République, proclamée le 24 février (et non mars).
Dès le début de son exercice souverain, le gouvernement provisoire de la République française prévoit de fournir du travail à tous
les hommes qui en manqueraient en lançant une politique de travaux publics (doc. 2).
La carte de l’Europe en 1848 (doc 3) montre la propagation du mouvement révolutionnaire depuis Paris. Plusieurs pays sont
touchés par la vague révolutionnaire : la France, l’Empire d’Autriche, le royaume de Prusse et les États italiens.
Les mouvements révolutionnaires qui ébranlent l’Empire austro-hongrois sont fondés sur des revendications nationalistes. Le cadre
plurinational de l’empire des Habsbourg favorise cette expression (doc. 4).
La vision nocturne du combat révolutionnaire dans les rues de Berlin en 1848 (doc. 5) renvoie à la volonté d’unifier l’Allemagne, la
seule touche de couleur étant constituée du drapeau noir-rouge-or.
ACTIVITÉS
1. a. Le document 3 est une carte des révolutions en Europe en 1848. Elle dresse un portrait thématique à l’échelle du continent
européen.
7
b. Les révolutions sont représentées par des petits éclats rouges et jaunes (couleur du feu ou du sang). Les révolutions les plus
importantes sont représentées par un figuré rouge-or plus grand et cerné de noir.
c. La première révolution a lieu à Paris en février 1848. Elle s’étend ensuite par contagion à l’Empire d’Autriche, puis au royaume de
Prusse et aux États italiens.
2. La révolution de février 1848 est causée par les conditions de vie du peuple parisien (chômage, misère) et par le régime politique
qui musèle les libertés (monarchie de Juillet). La monarchie succombe à une triple crise, économique, sociale et politique. La
République établit le « droit au travail » car il garantit que tout homme qui en fera la demande se verra proposer un travail.
3. Les révolutionnaires berlinois souhaitent l’unification de l’Allemagne. Ils sont dressés sur une barricade faite d’un amoncellement
d’objets disparates (chariots, tonneaux, meubles…) et de pierres.
4. Les peuples qui réclament leur « indépendance » en 1848 au sein de l’Empire austro-hongrois sont les Lombards (Milanais), les
Tchèques et les Hongrois.
P . 1 0 8 -1 0 9 É TUDE L E S N O U V E L L E S I D É O L O G I E S P O L I T I Q U E S
Les bouleversements sociaux et économiques obligent les hommes à repenser le monde dans lequel ils vivent et les rapports de
domination. Des idéologies s’affirment, comme le libéralisme, d’autres naissent, comme le socialisme.
Henri Schneider, patron des usines sidérurgiques du Creusot, défend, dans cette interview de 1897 (doc. 1), le libéralisme
économique et la régulation du marché par ses acteurs économiques. Pour lui, l’État doit se garder de toute intervention, qui entrave
la liberté de l’employeur.
Avec l’encyclique Rerum novarum (1893), le pape Léon XIII prend officiellement position sur la modernité. Il renvoie dos à dos
capitalisme et socialisme, et défend une forme de catholicisme social soucieuse de la misère du peuple (doc. 2).
Cette Une du journal hebdomadaire allemand Der Wahre Jacob parue le 21 février 1905 (doc. 4) montre l’oppression des masses
laborieuses par les patrons enrichis et engraissés. Le spectre de la mort rôde et accable les prolétaires qui ploient sous le faix du
capitalisme (représenté par les usines et les hauts-de-forme).
Le Manifeste du Parti communiste, paru en 1848 et dû à la plume de Marx et Engels, est un des textes les plus célèbres de la
littérature politique du XIXe siècle. Dans ces extraits (doc. 5), il est question de la lutte des classes entre prolétariat et bourgeoisie, de
la prise du pouvoir par une révolution prolétarienne et de l’annonce d’une société sans classes.
ACTIVITÉS
1. Schneider est contre l’intervention de l’État dans l’économie : il est fataliste face aux crises économiques et au chômage, estimant
que l’intervention étatique serait inutile ; il refuse l’intrusion de la force publique dans les rapports de force établis entre patrons et
ouvriers ; il estime que les patrons subissent trop d’entraves administratives dans leur politique d’entreprise et que même les ouvriers
souffrent d’un surcroît de lois qui ne leur permet pas de travailler comme ils le souhaiteraient.
2. Les deux principaux ouvrages de Marx sont le Manifeste du Parti communiste, paru en 1848, et Le Capital, paru en 1867.
3. « Que les classes dominantes tremblent devant une révolution communiste » signifie que la bourgeoisie sera dépossédée de ses
biens et que tout signe de distinction sociale sera aboli au profit d’une société sans classes dans laquelle les moyens de production
appartiendront à tous. Les bourgeois peuvent en effet s’inquiéter devant cette perspective qui met à bas l’univers hiérarchisé au
sommet duquel ils vivent.
4. Le document 4 est une sorte illustration de la phrase du Manifeste du Parti communiste (doc. 5) : « Des masses d’ouvriers sont
chaque jour, chaque heure, domestiquées par la machine, par le surveillant, par le bourgeois industriel tout seul ». Les ouvriers y sont
en effet nombreux et tenus en servitude (la corde au cou…) par des patrons riches et prospères assis dans un char d’or où ils
amassent leurs richesses. Des corps inanimés gisent à droite, tandis qu’un poing levé annonce des lendemains qui chantent, ceux de
la révolution et de la prise du pouvoir par le prolétariat.
5. Le pape Léon XIII rejette le marxisme qui est une entorse faite au droit de propriété et qui dresse des hommes contre d’autres
hommes, sans autre perspective d’avenir qu’une illusion. Parallèlement, il condamne le libéralisme lorsqu’il s’accompagne d’un mépris
pour les ouvriers et de leur exploitation égoïste par les patrons.
6.
Idéologie libérale Idéologie marxiste
La propriété privée est sacrée. La propriété crée les inégalités.
Les inégalités sociales sont naturelles. Les inégalités sociales doivent être réduites ou
L’État ne doit pas intervenir dans l’économie. supprimées.
Les prolétaires doivent s’emparer de l’État par la
révolution.
L’État doit supprimer les inégalités.
P . 1 1 0 -1 1 1 COURS 4 L E R E N O U V E L L E M E N T D E S I D É E S
Cette dernière leçon s’attache à présenter le renouvellement des idées qui s’opère avec les transformations du XIXe siècle : question
nationale, idéologies politiques (libéralisme, communisme, socialisme) et nouvelles interrogations nées du progrès des sciences.
8
RÉPONSE AUX QUESTIONS
9
d. Les échanges sont favorisés par l’ouverture d’avenues plus larges et rectilignes, la mise en valeur des places au croisement des
avenues, la poursuite de l’équipement de la capitale en gares (par exemple, construction de la gare du Nord) pour mieux la relier à la
province et aux grandes villes d’Europe par liaison ferroviaire.
3. Pour mettre en valeur l’Opéra, Haussmann a fait détruire l’ancien tissu urbain, dégageant ainsi une large avenue en perspective
depuis le Louvre.
4. À réaliser par les élèves.
e
P. 113 4 Décrire une usine du Creusot au XIX siècle
1. L’usine représentée est une forge.
2. Les colonnes sont en fonte.
3. L’espace de travail est particulièrement encombré, par les hommes autant que par les machines.
4. L’usine est peu éclairée pour mieux voir la couleur du métal travaillé, révélatrice de sa température.
5. Les conditions de travail y sont dangereuses et difficiles car il n’y a pas de dispositif de sécurité ni de tenue de protection, la chaleur
y est extrême, le bruit permanent.
6. Les principales machines de l’usine sont deux marteaux-pilons.
7. La pièce fabriquée est un arbre coudé ou vilebrequin destiné à un moteur de bateau à vapeur. Les usines du Creusot produisent
aussi du matériel pour le chemin de fer et le génie civil.
8. Cette toile appartient à l’école du réalisme industriel, qui allie souci documentaire et recherche esthétique.
11
Chapitre 5 Conquêtes et sociétés coloniales
La logique du chapitre
Dans la logique du programme, la transformation des colonies passent par plusieurs étapes : explorations, conquêtes, installation et
exploitation brutales dans des colonies, lesquelles ont des répercussions sur la société autochtone, dont les hiérarchies, les modes de vie
sont transformés. Une société coloniale, complexe et inégalitaire, se met en place. Les recherches des historiens au tournant des années
2000 mettent en effet en valeur la façon dont les États européens ont utilisé la violence tout en prônant des valeurs universalistes. De
même, l’étude des sociétés coloniales montre que les échanges, économiques, sociaux sont inégaux, mais laissent une place à des
parcours individuels qui tentent de transgresser les rapports de domination imposés par les Européens.
La première Étude « Les abolitions de l’esclavage au XIXe siècle » (pp. 118-119) présente le processus qui a abouti à la libération des
populations réduites en esclavage dans les colonies européennes. Libération dont le mouvement est double : interne (révoltes
d’esclaves) et externe (mouvement abolitionniste international de quelques élites).
Un deuxième dossier d’Étude présente les explorations d’une Europe qui, portée par les progrès techniques liés à son industrialisation,
repousse les frontières de la connaissance du globe (pp. 120-121).
Le dossier suivant, « La conquête de Madagascar » (pp. 122-123), envisage les modalités d’une expédition et d’une mise sous tutelle
d’une colonie par la France. Il est suivi par une double page sur « Les empires coloniaux » (pp. 124-125) qui permet de mettre en œuvre
une compétence de repérage et de localisation d’une situation historique.
On voit ensuite, dans la double page « L’histoire autrement » (pp. 128-129) comment la société en Algérie est transformée par la
présence des colons et colonisateurs français.
Enfin, les deux leçons font le point de synthèse des dossiers d’Étude, venant les compléter par des documents.
Bibliographie
Sitographie
P . 1 1 6 -1 1 7 O U V E R T U R E
6
Cette double page permet d’entrer dans le cœur du sujet de la leçon : l’appropriation d’un territoire par un État étranger processus
de colonisation et la mise sous tutelle de la population par des cadres venus des métropoles créant une société coloniale qui
transforme le fonctionnement de la société autochtone.
Le document 1 est tiré du Petit journal du 19 novembre 1892. L’illustration montre à la fois la supériorité du corps expéditionnaire
français (armement récent, fusil Lebel et canons) mais aussi la résistance de la population qui, à l’appel du roi Béhanzin et armée de
vieux fusils de traite, refuse par le combat la présence militaire française. L’image diffusée en France montre des militaires français
héroïques et n’évoque que rarement les pertes, pourtant conséquentes : deux expéditions militaires, en 1890 et en 1892, seront
nécessaires à la France avant de s’imposer par la force.
Une fois conquis, le territoire devient colonie européenne, comme ici au Congo (doc. 2), colonie belge. La population est alors utilisée
comme main-d’œuvre dans le cadre de travail forcé afin de construire les lignes de chemin de fer qui permettront de relier au port
les mines de matières premières exploitées et les plantations de produits agricoles tropicaux. Les cultures tropicales sont produites
par de grandes sociétés et entreprises européennes au profit de la métropole vers laquelle elles sont envoyées.
La frise chronologique permet de contextualiser les étapes : exploration, conquêtes, installation et exploitation des colonies.
P . 1 1 8 -1 1 9 É TUDE L E S A B O L I T I O N S D E L ’ E S C L A V A G E
Cette double page permet à l’élève d’appréhender les abolitions de l’esclavage comme un processus long, près d’un siècle,
international (doc. 1), initié par un mouvement abolitionniste d’élites européennes (doc. 2 et 4), accéléré voire mis en œuvre par les
esclaves en révolte (doc. 1 et 3) et qui trouve une voie légale dans son caractère définitif (doc. 5 et 6).
La compétence mise en œuvre permet d’allier connaissances et analyse d’une œuvre d’art.
ACTIVITÉS
1. Saint-Domingue s’est libérée de l’esclavage à la suite de révoltes d’esclaves emmenés par Toussaint-Louverture dans un premier
temps, puis proclamant la République d’Haïti en 1804.
2. Le premier pays à abolir l’esclavage dans ses colonies est l’Angleterre en 1833.
3. En France, le processus de l’abolition de l’esclavage est long. Des élites abolitionnistes y sont favorables dès 1788 et des esclaves
se révoltent contre leur situation en 1790-1791. Mais il faut attendre 1794 pour que la Convention vote l’abolition de l’esclavage dans
les colonies françaises. Toutefois, Napoléon le rétablit en 1802. Ce n’est qu’en 1848 qu’il est définitivement aboli sous la IIe
République.
4. Pour convaincre l’opinion, les abolitionnistes utilisent plusieurs arguments : les Noirs sont considérés comme des humains comme
les autres, des « frères » ; or ils sont traités comme des marchandises, objets de maltraitance et de violences.
5. La République abolit l’esclavage car il est contraire à la devise républicaine « Liberté – Égalité – Fraternité ». Une indemnité
dédommagera les propriétaires d’esclaves.
6. a. Réalisé en 1849, cette peinture suit de quelques mois l’abolition de l’esclavage votée en avril 1848.
b. Deux types de personnages sont représentés : des esclaves, hommes femmes et enfants, et deux hommes dont le commissaire de
la République Sarda-Garriga.
c. Dans le décor, un buste de Marianne et le mot « Liberté » gravé rappellent la République. Une usine, une machine agricole, des
outils rappellent le travail.
d. Sarda-Garriga, placé devant le buste de Marianne, pointe de sa main gauche les outils de travail forcé des esclaves et de l’autre
main tient le décret qui précise qu’ils sont désormais libres.
P . 1 2 0 -1 2 1 É TUDE L E S E X P L O R A T I O N S E U R O P É E N N E S
Cette double page permet à l’élève d’approcher une étape parfois négligée et pourtant préalable au processus de colonisation : les
explorations européennes. Au faîte de sa puissance, portée par ses innovations techniques et son industrialisation, l’Europe
encourage l’esprit d’aventure, les explorateurs dans la découverte de nouvelles terres. Celles-ci concernent aussi bien les régions
polaires (doc. 1) que de gigantesques espaces abordés par les Européens seulement depuis les côtes comme l’Afrique. La biographie
de Livingstone (doc. 4), la Une du Petit Journal consacrée à Brazza (doc. 3) et les notes de voyages de Gustave Binger (doc. 5)
abordent les personnalités, les motivations et les objectifs des explorateurs. La carte de l’Afrique (doc. 2) donne à voir les trajets des
explorateurs à l’échelle d’un continent.
ACTIVITÉS
2.
Identité de l’explorateur Régions explorées Objectifs de l’explorateur
Pierre Savorgnan de Région africaine du golfe de Guinée entre 1849 et collecter des objets des régions
Brazza, officier français 1873 ; explorées ;
remonte le cours du fleuve Ogoué depuis la côte cartographier ces régions ;
atlantique, au niveau de l’équateur. représenter la République
française auprès des populations
rencontrées.
7
David Livingstone, Régions africaines au Sud de l’équateur entre évangéliser les populations non
missionnaire anglais 1849 et 1873 ; chrétiennes
part de la colonie du Cap et remonte vers le Nord, trouver les sources du Nil ;
en suivant le cours du Zambèze jusqu’à l’océan -cartographier les espaces
Indien. Puis remonte jusque vers le Lac Tanganyika parcourus.
et, vers la côte Ouest, jusqu’à la côte atlantique ;
plus de 6 000 km d’après l’échelle.
Gustave Binger, officier Région du Sénégal entre le tropique du Cancer et découvrir et cartographier de
de marine français l’équateur entre 1887 et 1889 ; nouvelles terres ;
remonte le cours du fleuve Niger puis descend prendre possession de territoires
vers le Sud jusqu’au golfe de Guinée. au nom de la France ;
esprit d’aventure.
3. a. Le but des explorateurs des régions polaires est scientifique. Il est de rapporter des objets et des traces de populations qui
autrefois ont vécu aux pôles, et de cartographier ces nouveaux espaces encore inexplorés.
b. L’objectif n’est donc pas le même que les explorateurs africains car il n’existe pas de volonté de conquérir, de soumettre ou de
prendre possession de territoires.
P . 1 2 2 -1 2 3 É TUDE L A C O N Q U Ê T E D E M A D A G A S C A R
Largement médiatisée en France, la campagne de Madagascar abordée dans cette double page montre les enjeux de la colonisation
(doc. 2). Conquête rapide mais difficile, l’armée coloniale, composée de Français et d’indigènes, doit faire face à la résistance de la
reine Ranavalona III et ses troupes (doc. 3 et 4). La « pacification » menée par Gallieni dure jusqu’en 1904 : les méthodes sont
violentes, les populations civiles ne sont pas épargnées (doc. 5 et 6).
La compétence mise en œuvre permet à l’élève, en croisant des documents de différente nature, d’aborder les enjeux, les facteurs, le
déroulement et les conséquences de la conquête, première phase de la mise sous tutelle d’une colonie.
ACTIVITÉS
1. Madagascar, grande île située dans l’océan Indien, à proximité de la rive est du continent africain offrirait, selon le député, un intérêt
stratégique pour la marine française, militaire ou marchande, sur le chemin des Indes. D’autre part, elle pourrait avoir un intérêt
économique par son exploitation et sa mise en valeur.
2. L’armée coloniale est formée d’officiers blancs français, et d’hommes de troupes africains, les « tirailleurs sénégalais ». D’après
l’illustration, les Français sont plus nombreux, mieux armés et mieux organisés.
3. L’affiche représente le moment où la France prend possession de l’île de Madagascar et signifie la fin de la souveraineté des
Malgaches et la proclamation de Madagascar comme colonie française.
4. L’armée française réprime durement la résistance malgache en s’en prenant aux résistants supposés comme aux populations
civiles. Les codes de combats ne sont pas respectés : on continue de tirer malgré le cessez-le-feu, et les prisonniers sont exécutés.
5. a. Gallieni annonce aux Malgaches que, tout en conservant leurs traditions, ils pourront profiter des bienfaits que la France leur
promet.
b. La dernière phrase peut toutefois être comprise comme un avertissement si jamais les Malgaches ne coopéraient pas avec la
France.
6. Dans les années 1890, la France décide de s’emparer de l’île de Madagascar.
Les motivations de la conquête : Madagascar permettrait à la France une présence plus forte dans l’océan Indien, offrirait à la
marine française un point d’appui et procurerait un territoire à mettre en valeur.
La violence de la conquête : la guerre est une guerre longue et difficile qui se déroule en deux étapes. La première voit des combats
entre un corps expéditionnaire français, composé d’Européens et de troupes coloniales, et le peuple malgache armé qui se soulève à
l’appel de sa reine. La deuxième étape correspond à la « pacification » c’est-à-dire à l’éradication de toute résistance en s’en prenant
de façon violente et systématique à toute opposition, qu’elle soit militaire ou non.
Le projet colonial proposé aux Malgaches par Gallieni : une fois complètement conquise, Madagascar est proclamée colonie
française. La monarchie perd ainsi sa souveraineté, alors assurée par la France qui exerce un contrôle total sur un territoire qu’elle
intègre au sien. Gallieni propose aux Malgaches de conserver leurs coutumes et leurs lois en profitant « peu à peu des bienfaits »
apportés par la France.
P . 1 2 4 -1 2 5 É TUDE L E S E M P I R E S C O L O N I A U X
Cette double page montre que deux grandes puissances coloniales se partagent le monde dominé au début du XXe siècle : la France et
le Royaume-Uni de Grande-Bretagne. Très étendu, leur empire colonial s’est constitué en quelques décennies.
La compétence mise en œuvre permet à l’élève de localiser distinctement les principaux empires coloniaux.
ACTIVITÉS
8
1. Le Royaume-Uni est fortement présent en Afrique : dans le Golfe de Guinée (Côte de l’Or et Nigeria) et, selon un axe Nord/Sud qui
part d’Egypte vers l’Afrique du Sud passant par le soudan, le Kenya, la Rhodésie. Sa présence en Asie en 1914 est aussi
importante en Malaisie et en Inde, appelée par les Britanniques « l’empire des Indes ».
2. La superficie de l’empire britannique est de plus de 22 millions de km2. L’importance de sa population, 400 millions, est due à sa
présence en inde, très peuplée.
3. Les principales colonies françaises en 1914 en Afrique se trouvent au Nord de l’équateur, plutôt à l’Ouest : l’Afrique occidentale
française et l’Afrique équatoriale française. La France est aussi présente à Madagascar. En Asie, la France dispose de quelques
comptoirs en en Inde (Pondichéry par exemple) et est présente en Indochine.
4. En 1914, d’autres puissances européennes possèdent des colonies, mais en moindre importance : la Belgique (Congo), les Pays-
Bas (Indes néerlandaises), l’Allemagne (Togo, Cameroun), l’Espagne (Canaries), le Portugal (Angola), l’Italie (Lybie).
5. La grande période de l’expansion coloniale européenne correspond à la fin du XIXe siècle. En 1870 en effet, la présence européenne
en Afrique est très réduite et située sur les côtes, alors qu’en 1914, le continent est complètement sous possession et contrôle
européen, de même en Asie, en Inde et Indochine.
P . 1 2 6 -1 2 7 COURS 1 L E S C O N Q U Ê T E S C O L O N I A L E S
Par cette double page, l’élève est amené à replacer les conquêtes coloniales dans une perspective européenne : le texte de Jules Ferry
(doc. 1) expose les grands axes qui justifient à ses yeux de mener une politique colonialiste, l’image d’Épinal (doc. 2) donne à voir les
moyens mis en œuvre, la carte (doc. 3) présente les conséquences territoriales des conquêtes et le document 4 expose les raisons
pour lesquelles les puissances européennes peuvent être amenées à s’affronter ou s’opposer entre elles à propos de ces conquêtes.
P . 1 2 8 -1 2 9 L ’ HIS TOI R E A U TR E ME N T V I V R E E N A L G É R I E
Cette double page permet à l’élève de s’exercer à la réalisation d’une tâche complexe. Chaque élève peut travailler la compétence
« Raisonner » en choisissant une démarche lui permettant de réaliser son projet. Grâce aux documents proposés (doc. 1et 7 : la Une
d’un almanach de 1893 qui montre la cohabitation de deux sociétés et la transformation des paysages et des activités sous l’effet de
la colonisation par des Européens de plus en plus nombreux ; doc. 2 : un graphique qui montre l’appropriation croissante des terres
par les Européens en Algérie ; doc. 3 : une complainte populaire algérienne contre les effets de la colonisation française, doc. 4 et 6 :
une photographie qui montre la volonté française de modifier les habitudes culturelles des Algériens ainsi que ses limites ; doc. 5 :
une gravure dans un journal populaire qui montre une inauguration de chemin de fer par les autorités françaises), les élèves
peuvent mener une enquête en Algérie.
Proposition d’article de presse
« Lors de mon second voyage en Algérie, en ce début de XXe siècle, que de changements j’ai pu observer ! Il me faut d’abord rappeler
à nos lecteurs comment le territoire et la population algérienne ont été conquis par la force et dans la brutalité dès 1830 par l’armée
française depuis une expédition qui traversa la Méditerranée. Aujourd’hui, 80 ans après, 14 % de la population de l’Algérie est
européenne. Des Européens qui ont profondément transformé l’économie : mise en place de chemins de fer, aménagement du port
d’Alger, implantation de la culture de la vigne. Un confrère français met aussi en avant, dans un article de l’Illustration, la volonté
d’enseigner la langue de Molière en Algérie. Mais faut-il ne conserver que cette image idyllique qui répondrait aux volontés de Jules
Ferry ? Le colonisateur français, qui a favorisé l’arrivée de colons venus d’Europe, a facilité leur implantation au détriment des
populations locales en confisquant plusieurs millions d’hectares de terres fertiles. Elles ont aussi dû payer des impôts nouveaux et se
sont appauvries. On pourrait penser que les Algériens pourraient s’en sortir par l’école et réussir par leurs études, mais 95 % des
enfants qui sont scolarisés sont d’origine européenne contre seulement 5 % d’enfants algériens. Vivre en Algérie est facile pour les
9
uns, difficile pour les autres. La société est devenue inégalitaire. Mon prochain séjour dans ce beau pays profondément transformé
verra-t-il l’amélioration de la condition des populations colonisées ? »
P . 1 3 0 -1 3 1 COURS 2 L E S S O C I É T É S C O L O N I A L E S
Par cette double page, l’élève approche l’après conquête et la complexité des rapports qui peuvent se mettre en place dans les
sociétés coloniales. Foncièrement inégalitaire dans le domaine économique (doc. 1 et 2 : travail forcé, exploitation économique au
profit des métropoles colonialistes), l’influence culturelle des Européens se marque dans la vie quotidienne (doc. 3 et 5 :
évangélisation, apprentissage de la langue des colonisateurs, importation de fêtes chrétiennes) mais n’en reste pas moins
inéquitable et engendre des résistances et des revendications (doc. 4) tant les populations autochtones semblent tenues à l’écart des
progrès dont le profit revient aux colonisateurs.
P . 1 3 2 -1 3 3 JE M’ E XE RC E P A R C OMP É TE NCE
10
religion européen. Ce dessin dénonce le massacre des Hereros en mettant en valeur la brutalité de gens numériquement plus
nombreux et armés face à un homme seul et sans armes et en soulignant l’inaction des représentants religieux.
P . 1 3 4 JE P RÉ P A RE LE B R E VE T
11
résistance des populations indigènes. De même, l’armée française s’est livrée à des massacres de civils ce que ne montre pas cette
image de propagande.
P . 1 3 5 JE CONS TR U I S MON B I L A N
12
Chapitre 6 Voter de 1815 à 1870
La logique du chapitre
Ce chapitre vise à ressaisir les grandes évolutions politiques de la période 1815-1870 à travers le thème du vote. « Qui vote ? Dans
quelles conditions ? Comment ? Pour élire qui ? » sont les questions structurantes de ce chapitre. Elles permettent d’aborder dans le
même temps la nature des différents régimes (monarchie constitutionnelle, république, empire) et conduisent à évoquer également les
libertés publiques (droit de réunion, liberté de la presse…).
Ce chapitre est structuré, selon une logique chronologique, en trois temps : monarchies constitutionnelles (1815-1848), IIe République
(1848-1851), Second Empire (1852-1870).
Bibliographie
Sitographie
P . 1 3 6 -1 3 7 O U V E R T U R E
Les deux documents choisis pour l’ouverture soulignent la rupture que constitue l’instauration du suffrage universel lors de la
IIe République.
Réalisée en 1848, la gravure de Bosredon intitulée Le vote ou le fusil met en scène un ouvrier (identifiable à son vêtement) qui
abandonne son arme et opte pour une expression pacifique de ses convictions par le biais du bulletin de vote. Pour l’artiste,
l’instauration du suffrage universel masculin et la renonciation à la violence politique sont liées et semblent annoncer le début d’une
ère nouvelle. Si l’urne a une dimension allégorique (dans la mesure où elle ressemble beaucoup plus aux modèles antiques qu’à ceux
du XIXe siècle), le fusil renvoie pour sa part aux émeutes récentes qui ont secoué Paris.
En 1850, Frédéric Sorrieu place également l’urne au centre de sa lithographie Le suffrage universel. Dédié à Ledru-Rollin. La figure
de Marianne, drapée de rouge et coiffée d’un bonnet phrygien, représente la République, pourvoyeuse de liberté (cf. Déclaration des
droits de l’homme et presse qui symbolise la liberté d’expression), de progrès (cf. la torche, voir aussi les trains et les navires à
vapeur à l’arrière-plan) et d’opulence (cf. la corne d’abondance). À sa droite, un ouvrier (qui, s’appuyant sur les mancherons d’une
charrue, renvoie au-delà aux paysans) symbolise l’accession du peuple au droit de vote. À l’arrière-plan, figure un arbre de la liberté
pavoisé du drapeau tricolore, arbre contre lequel s’appuie Lamartine (qui a imposé le drapeau tricolore contre le drapeau rouge en
février 1848). Le cortège de gauche (comme ceux de l’arrière-plan) symbolise la fraternité, unissant travailleurs en blouse,
bourgeois et officiers, tandis que le cortège de droite rassemble les opposants au régime : ecclésiastiques, aristocrates, anciens
ministres (Thiers figure au premier rang).
P . 1 3 8 -1 3 9 É T U D E V O T E R S O U S L A M O N A R C H I E C O N S T I T U T I O N N E L L E (1 8 1 4 -1 8 4 8 )
Cette double page est consacrée aux monarchies constitutionnelles : la Restauration (1814-1830) et la monarchie de Juillet (1830-
1848).
Les documents 1 et 2 posent la distinction entre monarchie constitutionnelle et monarchie d’Ancien Régime, en mettant en évidence
l’octroi d’une Charte et l’élection de représentants.
1
Les documents 3 et 4 permettent de définir le suffrage censitaire et soulignent l’étroitesse du corps électoral (malgré les
élargissements de la monarchie de Juillet).
Le doc. 5 permet de conclure sur l’émergence de revendications en faveur du suffrage universel dans les années 1840.
ACTIVITÉS
1. La monarchie constitutionnelle se distingue de la monarchie absolue car les pouvoirs du roi sont limités par un texte constitutionnel
(la Charte) et des représentants de la Nation sont élus.
Les seules élections nationales sont les élections législatives (élections des députés).
2. a. En 1815, pour être électeur, il faut avoir au moins 30 ans et payer un cens de 300 francs.
b. Le droit de vote s’élargit en 1830 : l’âge pour devenir électeur est abaissé à 25 ans et le cens à 200 francs (voire à 100 pour les
professeurs d’université ou les académiciens par exemple).
Ce changement s’explique par l’accession au trône de Louis-Philippe en 1830, suite à la révolution qui chasse Charles X du pouvoir.
3. a. Cet électeur habite la commune de Chappes dans l’arrondissement de Montluçon (Allier). Il est propriétaire.
b. Il peut voter car il paie 721,03 francs d’impôts.
4. a. Ce discours fut prononcé par Ledru-Rollin le 23 juillet 1841.
b. Ledru-Rollin dit que les électeurs sont « privilégiés » car à cette date seuls les plus riches (c’est-à-dire ceux qui paient plus de
100 ou 200 francs de contributions) sont électeurs. Selon lui, les députés sont « plus privilégiés encore » dans la mesure où il faut,
pour être éligible, payer un cens encore plus élevé, ce qui n’est le cas que de 40 000 hommes en France.
c. Ledru-Rollin souhaite l’instauration du suffrage universel pour permettre au peuple de s’exprimer de façon pacifique et éviter de
nouvelles révolutions violentes.
d. Ledru-Rollin diffuse ses idées par le biais de discours adressés aux électeurs. Il vise donc à sensibiliser les plus favorisés et plus
précisément les esprits progressistes à son combat.
P . 1 4 0 -1 4 1 É T U D E V O T E R S O U S L A I I E R É P U B L I Q U E (1 8 4 8 -1 8 5 1 )
L’objectif de cette double page consacrée à la IIe République est de montrer en quoi l’instauration du suffrage universel et de
nouvelles libertés transforme en profondeur le vote.
Le document 2 permet d’évoquer le fonctionnement du régime et le rôle nouveau des électeurs. Les documents 3, 4 et 6 évoquent le
corps électoral et abordent les conditions dans lesquelles se déroulent les scrutins. Le document 5, contemporain des faits, conduit à
souligner dans un dernier temps la façon dont ce changement est perçu.
ACTIVITÉS
1. En 1848, tous les hommes de plus de 21 ans sont électeurs. Ils votent au chef-lieu de leur canton.
2. Deux types d’élections nationales sont organisés sous la IIe République : l’élection présidentielle et les élections législatives
(élections des députés).
3. a. Ce texte est tiré de l’Histoire de la révolution de 1848 d’Alphonse de Lamartine. Cet ouvrage a été écrit par un témoin des
événements et publié dès 1849.
b. Le passage « On voyait les citoyens riches et pauvres, soldats ou ouvriers, propriétaires ou prolétaires... » montre que le suffrage
est universel.
c. Les électeurs se rendent en cortège, derrières les hommes influents du village, au chef-lieu de canton pour voter. Ils votent en
déposant dans l’urne un bulletin qu’ils ont apporté (les bulletins ne sont pas alors mis à disposition dans les bureaux de vote).
d. La description que fait Lamartine de cette première élection au suffrage universel montre son importance. Cette journée est placée
sous le signe d’une communion de la population, d’autant plus marquée que cette élection est, hasard du calendrier, organisée le jour
de Pâques.
4. Les électeurs font la queue dans le bureau de vote pour déposer leur bulletin dans l’urne. Le vote se fait sous le contrôle de
notables (dont le maire) et sous la surveillance de gendarmes.
Il n’y a pas encore d’isoloirs (ils ne sont introduits qu’en 1913).
Les candidats diffusent leur programme par le biais de tracts et d’affiches.
Louis-Napoléon Bonaparte est le premier président de la République élu.
P . 1 4 2 -1 4 3 É T U D E V O T E R S O U S L E S E C O N D E M P I R E (1 8 5 2 -1 8 7 0 )
Dans cette double page consacrée au Second Empire, l’accent est mis sur le rétablissement du suffrage universel tout en insistant
dans le même temps sur le fait que le vote est étroitement contrôlé. Il s’agit, selon Pierre Rosanvallon, d’une « démocratie illibérale »,
c’est-à-dire d’un régime où les libertés publiques sont limitées au nom même de la démocratie.
2
Les documents 1, 3 et 4 permettent de montrer dans un premier temps la personnalisation du pouvoir, le rétablissement d’un
système dynastique en rupture avec la République, le lien établi entre le peuple et l’Empereur par le biais du vote (plébiscites) et, en
définitive, la place réduite du vote.
Complétant l’évocation de la censure dans le document 2, les documents 5 et 6 mettent en évidence la façon dont le vote est encadré
durant le Second Empire.
ACTIVITÉS
1. Tous les hommes de plus de 21 ans votent lors du plébiscite du 21 novembre 1852. Louis-Napoléon Bonaparte devient empereur
sous le nom de Napoléon III et obtient « le droit de régler l’ordre de sa succession au trône dans la famille Bonaparte ».
2. Deux types d’élections sont organisés durant le Second Empire : des élections législatives (pour élire les membres du Corps
législatif) et des plébiscites.
3. Napoléon III s’appuie sur la censure pour empêcher que les électeurs soient bien informés.
4. a. Ce document est une lettre adressée aux maires par le sous-préfet de Fougères.
b. Napoléon III cherche à influencer les électeurs en faisant distribuer des bulletins de vote en faveur des candidats du régime.
5. Ce document est une caricature de Daumier parue dans le journal Le Charivari le 30 avril 1870. Daumier veut dénoncer le fait que
les maires induisent les paysans en erreur de façon à ce qu’ils soutiennent le régime par leur vote.
6. a. Le pouvoir des électeurs est limité car ils n’élisent que les membres du Corps législatif, qui n’ont en fait qu’un faible rôle.
L’Empereur concentre la majeure partie des pouvoirs.
b. Napoléon III contrôle l’information qui pourrait éclairer l’électeur. En effet, une censure importante empêche les opposants de
diffuser leurs idées.
c. Napoléon III influence le vote des électeurs en recourant à la censure et en s’appuyant sur les maires (qui sont directement
désignés par le pouvoir).
P . 1 4 4 -1 4 5 C O U R S L E VOTE DE 1 8 1 5 À 18 7 0
3
Les expressions doivent être inscrites dans l’ordre suivant : Suffrage censitaire, Révolution de 1848, Coup d’État de Louis-Napoléon
Bonaparte, Suffrage universel.
P. 149 JE CONSTRUI S M ON BI LA N
5
Chapitre 7 La Troisième République
La logique du chapitre
Le chapitre occupe une position centrale au sein du thème 3 (« Société, culture et politique dans la France du XIXe siècle »). Il est préparé
par le chapitre précédent, consacré à la succession de régimes politiques et de types de scrutin avant 1870.
La première articulation du chapitre, qui s’étend des années 1870 au milieu des années 1880, montre dans quel contexte de guerre civile
et d’expériences novatrices (Étude 1 : La Commune de Paris, pp. 152-153) la République s’installe, met en place des réformes libérales
démocratiques et laïques, ainsi qu’un dispositif de cohésion nationale par la républicanisation d’une France encore majoritairement
rurale (L’Histoire autrement : La République au village, pp. 154-155). Ce processus s’appuie sur l’école de la République (Étude 2 :
L’école de la République, pp. 156-157) et la promotion des symboles et allégories républicains dans les campagnes comme en ville (Arts
et Histoire : Un monument pour la République, pp. 158-159).
Dans un second temps, à partir de la fin des années 1880, diverses crises (Études 3 et 4 : L’affaire Dreyfus, pp. 162-163, La Séparation
des Églises et de l’État, pp. 164-165) et forces de contestation (Église catholique, boulangisme autoritaire, nationalisme antisémite,
antidreyfusard et antirépublicain) s’opposent au régime, qui parvient toutefois à les surmonter.
Chacune des doubles pages d’Études ou d’Arts et Histoire repose sur la pratique d’une compétence spécifique et spécifiée.
Ce chapitre s’achève sur deux doubles pages d’exercices, de bilan et de préparation au brevet déclinant les compétences figurant au
programme d’histoire du cycle 4.
Bibliographie
Sitographie
Filmographie
P . 1 5 0 -1 5 1 OUV E R TU R E
La double page fournit les principaux repères chronologiques du chapitre sur une frise, ainsi que les compétences qui seront
travaillées au fil du chapitre.
1
La première image indique le point de départ du chapitre : une République proclamée, des circonstances incertaines, des figures
républicaines au premier plan.
La seconde image rentre dans le Palais Bourbon, 37 ans plus tard, pour montrer le régime qui s’est mis en place : une démocratie
(députés élus au suffrage universel masculin, sous le regard du public), libérale (droit d’expression) et parlementaire (interpellation
de Clémenceau, président du Conseil en exercice depuis 1906, debout devant l’orateur qui l’interpelle).
P . 1 5 2 - 1 5 3 É TUDE L A C O M M U N E D E P A R I S (1 8 71 )
Cette double page montre que la République naît dans un contexte de discorde nationale lié à la défaite militaire, à son cortège de
difficultés (siège de Paris), au choix entre la paix et la poursuite de la guerre. Contre une Assemblée élue majoritairement royaliste
qui souhaite la paix et place le conservateur Thiers à la tête du pouvoir exécutif émerge un projet politique républicain original et
radical dans Paris assiégé. Une guerre civile s’ensuit entre « Versaillais » et « Fédérés » (ou « Communards »), qui n’ont pas du tout
les mêmes vues sur le régime.
ACTIVITÉS
1. La révolte des Parisiens s’explique par l’élection d’une Assemblée nationale royaliste et la volonté du gouvernement de retirer les
canons qui défendent Paris.
2. a. La République.
b. La liberté d’expression (écrire, parler) et d’association, et l’élection.
c. Ils souhaitent un enseignement laïc intégral.
d. Ils réclament des assurances contre les risques sociaux, la fin du salariat.
3.
• Les combats se déroulent dans la dernière semaine du mois de mai 1871. Ils opposent les Versaillais, qui sont des soldats
commandés par Thiers et l’Assemblée nationale, aux Fédérés (ou Communards), partisans de la Commune de Paris élue en mars
1871.
• Les Versaillais entrent dans Paris par l’Ouest et progressent en exécutant les Communards, qui ont incendié divers bâtiments de la
capitale (le Palais des Tuileries, l’Hôtel de ville) pour les ralentir. Les derniers Communards sont définitivement écrasés au cimetière
du Père Lachaise, dans l’Est de Paris.
• C’est la fin de la guerre civile et l’échec d’un projet de République très audacieux.
P . 1 5 4 -1 5 5 L ’ H I S T O I R E A U T R E M E N T L A RÉ P U B L I Q U E A U V I L L A G E
Dans une France encore majoritairement rurale, le village est le lieu décisif où l’unité nationale va s’opérer autour de la République.
Ce processus de républicanisation des villages s’engage au cours des années 1880, et trouve son aboutissement au début du
XXe siècle. L’objet de cette TACO est de montrer les différentes facettes de l’acclimatation de la République au village.
ACTIVITÉ
P . 1 5 6 -1 5 7 É TUDE L ’ É C O L E D E L A RÉ P U B L I Q U E
Avec la caserne, l’école primaire publique française est le lieu majeur où se construit la culture républicaine et où se cimente l’unité
nationale.
ACTIVITÉS
1. a. Ces lois ont été proposées par Jules Ferry et Goblet, deux républicains. Elles ont été votées entre 1881 et 1886.
b. La scolarité est obligatoire de 6 à 13 ans. L’instruction peut être donnée dans des écoles publiques primaires, dans les écoles libres
(privées), ou dans les familles.
2
c.
Gratuité de l’enseignement Laïcité de l’enseignement
pour tous de 6 à 13 ans pas d’enseignement religieux dans l’école ;
enseignants laïcs.
d. Une journée de liberté est donnée pour ceux qui veulent suivre une instruction religieuse.
2. On enlève les crucifix car l’école primaire publique est laïque.
Il y a encore des religieuses qui enseignent, car la loi Goblet de 1886 n’a pas encore été votée.
3. (On trouvera entre parenthèses ce que l’enseignant pourra préciser.)
On voit sur cette image que les élèves sont du même sexe (l’école primaire publique n’est pas mixte). Mais ils sont d’âges différents :
6 ans minimum, 13 ans maximum (le maître d’école enseigne à plusieurs niveaux différents dans les villages). L’instituteur n’est pas
un religieux (en vertu de la loi Goblet). On enseigne la morale civique (avec des phrases qui inscrites quotidiennement au tableau et
qu’il faut apprendre). La phrase écrite montre que le redressement de la France (battue en 1870), s’opérera par l’école (qui instruit et
forme les générations futures du pays).
4. La République s’installe à l’école et en chasse la religion : les objets religieux ont été retirés, l’éloge du régime républicain a
remplacé le catéchisme et l’histoire sainte.
Les instituteurs n’hésitent plus à exprimer leur soutien de la République. Ils viennent du peuple et instruisent des « enfants de la
République », c’est-à-dire nés après la proclamation et l’installation de la IIIe République.
Les principes de la République sont évoqués, avec un commentaire sur la Déclaration des droits de l’homme.
P . 1 5 8 -1 5 9 A RTS E T H IS TOI R E U N M O N U M E N T P O U R L A R É P U B L I Q U E
Dans les campagnes comme dans les villes, la République se rend familière aux Français par des statues de la République, situées au
centre de places du même nom.
ACTIVITÉS
1. Le monument de la République a été sculpté par les frères Morice. Il se compose d’un piédestal de 15 mètres et d’une statue de
9,5 mètres de hauteur. Il est installé sur la place qui porte le même nom que lui, dans la ville de Paris.
2. Les deux parties de la statue sont le piédestal et la statue.
3. Éléments de la statue :
Symbole Signification
Table de la loi Déclaration des droits de l’homme et du citoyen
(26 août 1789)
Épée Défense de la Patrie
Couronne de lauriers Victoire
Rameau d’olivier Paix
Bonnet phrygien Liberté
4. Le suffrage universel masculin est représenté par une urne et un lion (le peuple souverain qui élit ses représentants). Les statues
féminines représentent la devise de la République (liberté, égalité, fraternité).
5. La période historique célébrée est la Révolution française, surtout de 1789 à 1792.
6. Le monument de la République célèbre les valeurs et les principes de liberté, d’égalité, de fraternité ; il célèbre la République
victorieuse et pacifique, qui s’inspire des principes de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Le monument insiste aussi
sur un régime politique qui établit la souveraineté du peuple par le suffrage universel masculin. Il se veut proche de la Révolution
française de la fin du XVIIIe siècle.
P . 1 6 0 -1 6 1 COUR S 1 L ’ I N S T A L L A T I O N D E L A R É P U B L I Q U E
La leçon résume les grands axes abordés dans les doubles pages précédentes : on va de la discorde nationale initiale à la
républicanisation du pays, en passant par les grandes lois républicaines.
Les documents montrent que ces dernières sont rendues possibles par les succès électoraux des républicains (doc. 2) et par l’action
de leurs chefs, comme Gambetta (doc. 1). Ces lois fondent un régime reposant sur une pratique électorale démocratique (doc. 5) et
des libertés étendues (doc. 4) dans le cadre d’un régime représentatif et parlementaire (doc. 3).
3
Doc. 4 Les lois fondant les libertés républicaines
1. Les lois de 1881 et 1884 concernent la liberté d’expression : elles accordent la liberté de presse et d’imprimerie, demandent une
simple déclaration au lieu d’une autorisation.
2. Un syndicat est une organisation de défense professionnelle.
3. Les personnes qui veulent se regrouper peuvent le faire en constituant une association, grâce à la loi de 1901.
P . 1 6 2 -1 6 3 É TUDE L’ A F F A I R E D R E Y F U S , U N E C R I S E M A J E U R E D E L A R É P U B L I Q U E
On aborde l’affaire Dreyfus sous l’angle de la contestation des valeurs de la République (justice contre intérêt supérieur de l’Armée ;
égalité contre antisémitisme).
ACTIVITÉS
1. Dreyfus est condamné à deux reprises par un conseil de guerre composé de militaires. Il est d’abord dégradé (doc. 2), puis envoyé
au bagne (doc. 3 et 5.a).
2. Zola accuse certains officiers d’avoir dissimulé des preuves d’innocence de Dreyfus et d’avoir acquitté un coupable (Esterhazy) en
connaissance de cause.
3. Dreyfus est défendu au nom du respect du droit et des lois (qui doivent protéger les citoyens).
Les antidreyfusards s’opposent à la révision du procès car ils pensent Dreyfus coupable (texte b) et parce qu’ils pensent qu’une telle
décision affaiblirait l’armée (textes b et c).
4. Ce document signifie que l’affaire Dreyfus divise la France très profondément, puisque même dans des familles, certains sont
dreyfusards, d’autres antidreyfusards.
5. L’affaire Dreyfus s’achève en 1906 par l’acquittement de Dreyfus.
6.
« Monsieur le Président,
J’affirme haut et fort que le capitaine Dreyfus, que je défends, est innocent du crime dont on l’accuse et n’est pour rien dans la livraison
de secrets militaires à l’Allemagne. Comme vous le savez, il croupit dans un bagne depuis quatre ans et clame son innocence. Il y a
quatre ans, en effet, un conseil de guerre l’a condamné pour haute trahison, alors qu’aucune preuve sérieuse n’a pu être produite
contre lui !
En réalité, l’écrivain Émile Zola l’a bien montré dans sa lettre ouverte publiée dans L’Aurore, Dreyfus est victime d’une véritable
machination : le lieutenant de Paty du Clam l’a accablé dans une enquête entièrement à charge ; le général Billot a étouffé les preuves
de l’innocence de Dreyfus qu’il avait en mains ! Et le coupable, on le connaît bien : c’est le capitaine Esterhazy, jugé l’an dernier et
acquitté !
Alors deux questions se posent :
premièrement : pourquoi avoir acquitté le coupable ? Parce qu’il fallait couvrir les erreurs du tribunal militaire qui a jugé Dreyfus
coupable !
deuxièmement : pourquoi une telle campagne antidreyfusarde se déchaîne-t-elle contre un innocent ? Parce qu’au nom de la
défense de la Patrie, on veut préserver l’armée et l’on ménage son état-major, largement instigateur de cette injustice ! Parce que la
campagne antidreyfusarde est animée par un antisémitisme ignoble, qui fait de Dreyfus un coupable en raison de sa religion !
Rien n’est plus opposé à l’idéal républicain que cette volonté de cacher la vérité et de faire obstacle à une justice à laquelle tous ont
droit sous notre république : juifs comme catholiques, civils comme militaires !
Je vous demande donc, comme en 1894, l’acquittement du capitaine Alfred Dreyfus ! »
P . 1 6 4 -1 6 5 É TUDE L A S É P A R A T I O N D E S É G L I S E S E T D E L ’ É T A T
Cette double page souligne une valeur fondamentale de la République la laïcité et les tensions engendrées par son instauration
dans les relations entre l’État républicain et les Églises, notamment catholique.
ACTIVITÉS
1. Les radicaux reprochent à l’Église catholique de faire obstacle aux lumières du savoir dans les consciences des citoyens. Aristide
Briand, lui, constate que depuis longtemps, l’Église catholique a été l’ennemi de la République et de la liberté.
2. a. La loi se situe au début du XXe siècle, à un moment où la IIIe République a déjà plus de trente ans d’existence.
b. Aristide Briand a fait rédiger le projet de loi avec le soutien des radicaux et des socialistes.
c. L’État ne finance plus aucune dépense d’exercice des cultes (salaire des prêtres).
d. Les signes religieux sont interdits sur les monuments publics construits après 1905 : l’Opéra Bastille, la pyramide du Louvre…
e. La loi protège les religions, car elle assure le libre exercice de celles-ci (et l’égalité entre toutes aux yeux de l’État).
4
3. L’Église catholique est caricaturée sous la forme d’un Pape dont la mitre lui obscurcit la vue et qui marche en aveugle, avec à ses
pieds un gros moine ivrogne qui ronfle.
La séparation (ici opérée par le président du Conseil Combes) est nécessaire car les liens avec l’Église emprisonnent Marianne (à
droite). Cette décision est inspirée par les philosophes des Lumières, comme Voltaire.
4. L’Église catholique réagit vigoureusement à cette loi : au sommet, le Pape la condamne. Dans le pays, certains catholiques font
obstacle aux forces de l’ordre quand elles viennent faire l’inventaire des biens de l’Église avant séparation.
P . 1 6 6 -1 6 7 COURS 2 L A R É P U B L I Q U E R É S I S T E A U X C R I S E S
Le cours donne l’occasion d’évoquer, documents à l’appui, les contestations de la République parlementaire venues des deux
extrêmes : à droite avec le boulangisme, à l’extrême-gauche, avec les attentats anarchistes.
P . 1 6 8 -1 6 9 J E M’ E XE R C E P A R C OMP É TE NCE
e
2 Faire une recherche sur les écoles de la III République
1. Cela signifie que filles et garçons ne sont pas mélangés dans les classes.
2. Les dimensions, l’éclairage, la disposition de la salle de classe ont été fixés par une loi.
3. Il y a quarante élèves maximum si c’est une classe à plusieurs niveaux, et cinquante si c’est une classe d’un seul niveau.
4. Tous les élèves portent une blouse.
5. La leçon de couture prépare les filles à leur vocation de mère et de ménagère.
6. Les cheveux des garçons sont coupés courts pour des raisons d’hygiène.
• Les différences avec les matières enseignées aujourd’hui à l’école sont la place de l’instruction morale et civique et l’existence d’un
enseignement portant sur les travaux manuels.
5
3 Une carte postale de 1905
1. Les trois personnages sont Marianne (bonnet phrygien), Aristide Briand (nom inscrit en haut à droite) et un curé catholique (soutane
noire).
2. On montre la séparation des Églises, notamment catholique, avec l’État, qui ne rétribue plus aucun membre du clergé et exige que
les signes religieux soient désormais interdits sur les nouveaux monuments publics.
3. D’après l’image, la séparation se déroule plutôt bien.
4. Dans la réalité, le Pape a condamné la loi de 1905, et les fidèles se sont souvent opposés à l’inventaire des biens du clergé mené
par les pouvoirs publics en 1906.
P . 1 7 0 J E P RÉP A R E L E B R E VE T
Affaire Dreyfus : 3 Attentats anarchistes : 2 Affaire Boulanger : 1 Séparation des Églises et de l’État : 4.
P . 1 7 1 J E CONS TR U I S MON B I L A N
6
• La République s’installe :
Naissance : 4 septembre 1870
Symboles : Marianne
Institutions : Président de la République et président du Conseil / Chambre des députés et Sénat.
• Les grandes réformes :
L’école gratuite (1881) et obligatoire de 6 à 13 ans (1882), des maîtres laïcs (1886).
Liberté de presse (1881-1884), de syndicalisation (1884), d’association (1901).
Séparation des Églises et de l’État (1905).
• Les crises : la Commune (1871), le Boulangisme (1886-1889), l’Affaire Dreyfus (1894-1906), la Séparation et les Inventaires (1905-
1906).
e
3 Je connais le vocabulaire de la III République
a. La Commune de Paris
b. Marianne
c. Président du Conseil
d. Chambre des députés
e. Antisémitisme
f. Laïc
g. Anticlérical
h. La Marseillaise
7
Chapitre 8 Les conditions féminines au
e
XIX siècle
La logique du chapitre
Ce chapitre portant sur les « Conditions féminines dans une société en mutation » conclut le thème 3 « Société, culture et politique dans
la France du XIXe siècle ». Les neuf doubles pages renvoient à l’histoire des revendications féminines et de leurs conditions de vie au
XIXe siècle et permettent l’acquisition progressive de compétences à partir de pratiques pédagogiques en accord avec les nouveaux
programmes (de l’étude de cas à la tâche complexe), tout en respectant l’autonomie pédagogique des enseignants.
Plusieurs axes structurent le chapitre : le statut et la place des femmes (pp. 174-175), le travail des femmes (pp. 176-177), les
revendications féministes (pp. 178-179). Une tâche complexe à partir de l’exemple de Marie Curie (pp. 180-181). Les pages 182-183
proposent une leçon synthétique de ce dernier chapitre de la classe de quatrième. Les pages 184-185 proposent des exercices par
compétences. La page 186 propose deux exercices de type brevet dans la perspective de l’examen (une analyse de document et un
développement construit). Enfin, un EPI à partir d’une exposition sur les femmes conclut ce chapitre (pp. 188-189).
À travers celui-ci, les élèves pourront acquérir les compétences suivantes : « Je raisonne » en justifiant des affirmations sur le statut et la
place des femmes et en choisissant une démarche pour rédiger une biographie de Marie Curie ; « J’analyse un document » à partir d’une
représentation du travail féminin au XIXe siècle ; « Je pratique différents langages » en réalisant une carte mentale sur les féministes.
Bibliographie
Sitographie
P . 1 7 2 -1 7 3 O U V E R T U R E
Cette double page permet aux élèves d’entrer au cœur du sujet à l’aide des principaux repères chronologiques (frise sur la page de
gauche). Le tableau de gauche (doc. 1) présente une représentation d’une famille bourgeoise au XIXe siècle, l’autre tableau de droite
(doc. 2) des femmes en grève au Creusot à la fin du XIXe siècle. Ces deux représentations ont deux statuts différents. La bourgeoisie se
fait représenter dans le modèle familial idéal qu’elle promeut. L’œuvre représentant le prolétariat émane d’artistes qui ont travaillé
à partir de la réalité sociale. Le bloc de compétences (en haut à droite) permet à l’enseignant de construire sa progression
pédagogique et à l’élève de comprendre ce que le professeur attend de lui.
P . 1 7 4 -1 7 5 É T U D E L E S T A T U T E T L A P L A C E D E S F E M M E S
Cette double page sur les différents statuts de la femme permet de comprendre que leur position est largement inférieure à celle de
l’homme. Si la Révolution française et son principe d’égalité peuvent laisser espérer une amélioration et un changement de statut, il
n’en est rien. Les femmes ont une personnalité civile, mais le droit de vote n’est toujours pas institué. Le combat pour ce dernier
s’avère long et difficile. Cette double page est l’occasion de travailler la compétence « Je raisonne » et de justifier des affirmations sur
1
le statut et la place des femmes. Le document 1 montre que l’établissement sous l’Empire du Code civil (1804) ne permet pas
d’amélioration quant au statut de la femme. Au contraire, elles n’ont pas de droits politiques ou civils. La femme est un être mineur
placé sous la coupe de son mari ou de son père lorsqu’elle n’a pas accédé au rang d’épouse. Le document 2 donne une chronologie
des combats des femmes tout au long du XIXe siècle et ce qu’elles ont pu obtenir. Les femmes vont progressivement accéder à plus
d’autonomie. Avec l’âge industriel ans la seconde moitié du XIXe siècle, les femmes sont largement confinées dans l’espace
domestique ou dans le rôle de « cocotte » (doc. 4 et 5). Leur éducation est centrée sur les fonctions ménagères comme le montre le
doc. 3 où l’on apprend aux jeunes filles à coudre.
ACTIVITÉS
1. Le Code civil inscrit l’infériorité féminine dans la loi. La femme est avant tout une épouse et une mère. La femme est un être mineur
placé sous la coupe de son mari (articles 213 et 214) ou bien encore de son père (article 373 et 1124) lorsqu’elle n’a pas accédé au
rang d’épouse. « La femme est donnée à l’homme pour qu’elle lui fasse des enfants », déclare Napoléon Bonaparte. Une femme perd,
lorsqu’elle se marie, une partie de ses droits et ne peut agir sans le consentement de son mari dans de nombreux domaines. Le mari
était ainsi le tuteur de la femme.
2. L’ensemble des documents montre les femmes dans leurs rôles de mère et d’épouse. La procréation et la charge des enfants
doivent être l’une de leurs principales préoccupations (doc. 5). Si les femmes des élites peuvent s’intéresser à la mode et à la lecture,
à l’éducation des futures mères (doc. 5), l’éducation des jeunes filles doit rester concentrée sur les tâches propres au foyer (cuisine,
ménage, couture…).
3. Une hiérarchie naturelle, destinée à penser l’infériorité des femmes, impose une sexuation des rôles pour le respect de l’ordre social
et politique.
4. La femme va progressivement accéder à plus d’autonomie. Le document 2 montre que les femmes obtiennent de nouveaux droits
(salaires, éducation) et libertés (divorce) même si ces derniers restent limités.
5. a. Le Code civil (doc. 1) donne aux femmes un statut discriminatoire : non mariée, elle est un être de second rang, un être mineur et
incapable si elle est mariée. Elles n’ont aucun droit politique ou civil. Ce Code institutionnalise en droit l’infériorité de la femme. Ainsi,
les femmes n’avaient que des devoirs. Elles obtiennent que très progressivement une amélioration de leur condition (doc. 2).
b. Les documents 3 à 5 montrent comment est perçu l’idéal féminin au XIXe siècle. Dans les milieux bourgeois, la jeune fille est
protégée des influences extérieures néfastes en restant chez elle. Puis en tant qu’épouse, elle se doit de rester à l’intérieur du foyer
souvent aidée d’un ou plusieurs domestiques (doc. 5). Dans cet environnement, la femme se conforme à ce que l’on attend d’elle,
c’est-à-dire la tenue de son ménage. Elle se doit de plus de servir au mieux son mari et l’avenir de sa progéniture (doc. 4). Toute
contestation de cet ordre des choses est perçue comme une atteinte à l’idéal familial (doc. 6).
c. Au XIXe siècle, les femmes commencent à s’exprimer et à gagner en autonomie, en particulier grâce à l’éducation. En 1850, la loi
Falloux fait obligation pour les communes de plus de 800 habitants d’ouvrir et d’entretenir une école publique de garçons comme de
filles. La scolarité n’est cependant pas encore ni gratuite ni obligatoire. En 1861, Julie-Victoire Daubié est la première bachelière
française. En 1881, l’enseignement primaire est désormais obligatoire, public et laïc pour tous les enfants (filles et garçons). Elles
n’acquièrent aucun nouveau droit avant le milieu du siècle (doc. 2). La loi Naquet rétablit le divorce, pour faute seulement, pas par
consentement mutuel. Au début du XXe siècle, les femmes peuvent désormais plaider comme avocates.
P . 1 7 6 -1 7 7 É T U D E L E T R A V A I L D E S F E M M E S
Le XIXe siècle n’a pas inventé la « femme au travail ». Depuis longtemps existaient outre les paysannes, des fileuses, couturières,
dentellières, femmes de chambre, commerçantes… Au XIXe siècle, leur travail fait réagir, car il devient plus visible. La visibilité du
travail des femmes introduit une rupture, car il entre en contradiction avec la conception dominante de la féminité et des archétypes
féminins qui en résultent. On peut même observer une volonté d’occulter le travail féminin. Cette double page propose une analyse
du travail féminin en usant de différentes stratégies visuelles. Au travers d’images d’archives (photographies, doc. 1 et 3) et de
textes (doc. 2 et 5) et d’un graphique (doc. 4), on peut proposer une situation d’apprentissage où l’élève consulte et critique les
informations en les comparant (compétence « J’analyse un document).
ACTIVITÉS
e
1. a. Le document représente les emplois dévolus aux femmes au XIX siècle. Il donne une conception extrêmement traditionaliste de
la femme.
b. Il y a place pour elles dans presque tous les domaines, jusque dans les mines. Cependant, le document s’arrête sur les métiers
traditionnellement assimilés aux femmes : marchande, paysanne, ouvrière textile… L’industrialisation amène en effet les employeurs à
proposer des emplois qui comptent sur les qualités « naturelles » des femmes (adresse, endurance), qui sont de fait des qualifications
acquises.
c. Dans cette curieuse hiérarchie sociale des femmes, au sommet, la marchande : « des femmes avec habileté, j’augmente la parure
et la beauté ».
d. Ensuite, à égalité, la servante « je couds, blanchis et sers à table, aussi je suis indispensable » et la maîtresse d’école « aux filles
pendant leur jeunesse, j’enseigne vertu et sagesse » ; plus bas, l’ouvrière « à tous les travaux je m’applique, dans l’usine ou la
fabrique » et la sage-femme « je sais soigner avec expérience au moment de votre naissance » et enfin, tout en bas, la paysanne
2
« Croyez en Dieu qui, par ma main, à tous donnera du pain » et la sœur de charité « misères et douleurs, je soulage ; Dieu me
soutient et m’encourage ». Les femmes travaillent surtout à la maison avec des activités telles que la couture. L’industrialisation et
l’entrée des femmes dans l’industrie vont créer des inégalités salariales. Les femmes sont considérées comme des personnes très
dociles et qui sont très compétentes en ce qui concerne le travail de précision.
2. La première branche d’emplois féminins demeure l’agriculture (40,2 %). L’industrie textile réunit 27,3 % des femmes actives
(doc. 4). Si les femmes pénètrent difficilement dans les secteurs virils de la métallurgie, de la verrerie ou des constructions
mécaniques (il y faudra l’effraction de la Première Guerre mondiale), elles occupent, aux côtés d’étrangers, les fabriques de produits
chimiques, ou alimentaires (sucreries, biscuiteries, conserveries...) dont elles recherchent l’apport saisonnier (en Bretagne, par
exemple). Mais pour la plupart, elles travaillent dans des ateliers de petite taille (couture, confection : doc. 3) dont la gestion est plus
familiale et moins réglementée. Le métier textile dans ces tâches les plus basiques est souvent considéré comme peu viril. Tous les
âges étaient au travail : de la fillette de 9 ans à la grand-mère de 74 ans et elles œuvraient surtout à domicile, du moins jusqu’à ce que
le processus de mécanisation et de concentration fût inéluctable, pour la filature d’abord, puis, après 1840, pour le tissage, plus
longtemps resté domestique. L’activité féminine la plus représentée au XIXe siècle fut la couture. Elle permettait par exemple d’éviter
toute polémique sur les différences sociales et économiques comme sur le travail industriel. C’est un modèle consensuel.
3. La double journée de travail (travail à domicile plus la famille) rend les conditions de travail des femmes particulièrement difficiles
(doc. 2). La plupart du temps, une usine textile, est composé de filles très jeunes (doc. 3), d’une minorité de femmes plus âgées,
souvent veuves, d’adolescents et d’hommes (techniciens et contremaîtres) . C’est un lieu clos, quadrillé par les machines que servent
les ouvrières, dépourvu d’espaces « neutres », sans vestiaires et avec de rares lavabos dont l’usage est réglementé. Il y règne une
discipline stricte : il est interdit de parler, de chanter, de manger, de quitter sa place, de sortir sans permission et sans remplaçante, de
subtiliser des matières premières ou du savon, sous peine d’amende ou de renvoi. L’absentéisme et les retards sont sévèrement
punis.
4. Les femmes ont des salaires très faibles. Le cumul du travail avec les tâches domestiques n’est pas simple : « Une femme qui
travaille n’est plus une femme » (Jules Simon). Le salaire de l’homme est l’essentiel pour les familles, celui des femmes un simple
appoint. Le point de vue, communément admis, est que celles-ci ne peuvent pas être aussi productives que les hommes, et elles ont
donc moins de besoins. Les femmes n’ont ni carrières, ni professions, ni métiers, mais plutôt des occupations ou des travaux.
P . 1 7 8 -1 7 9 É T U D E L E S R E V E N D I C A T I O N S F É M I N I S T E S
En France, les premières revendications politiques des femmes apparaissent durant la Révolution de 1848 avec la mise en place du
suffrage universel (doc. 1). Celui-ci demeure réservé aux hommes, car conservateurs et Républicains redoutent encore la voix des
femmes, sujettes selon eux à l’influence de l’église. Les enjeux changent au XIXe siècle et ouvrent la voie au féminisme. La femme
s’affranchit progressivement jusqu’à la moitié du XXe siècle pour devenir une citoyenne avec ses droits et pas seulement des devoirs
(doc. 2). Terme d’origine médicale, le féminisme désigne tout d’abord un homme manquant de virilité. Les dernières années du
Second Empire permettent une résurgence du féminisme, dans son sens moderne. Dans les années 1880, le féminisme réunit des
groupes aux revendications plus ou moins radicales (doc. 3, 4 et 5).
ACTIVITÉS
1. Le Code civil, dit aussi Code Napoléon, enferme les femmes dans une spécificité biologique et les tient à l’écart de la sphère
publique. Les premières féministes revendiquent d’abord droits sociaux et droits civils : l’accès des femmes à l’éducation (ouverture
des lycées aux filles en 1880), réforme du Code civil (le divorce est rétabli en 1884), conquête de nouveaux métiers (les infirmières
remplacent peu à peu les religieuses, les institutrices cantonnées aux classes de filles, vendeuses de magasin et employées de
bureau, « demoiselles des postes et du téléphone »). Les féministes refusent que les femmes mariées soient assimilées aux mineurs,
aux fous et aux délinquants, que le mari ait tout pouvoir sur l’argent de son épouse (doc. 4), qu’il faille l’autorisation du mari pour tout
acte concernant l’état civil. Prétendre le réformer passait pour une audace sans nom. L’éducation est un des axes majeurs du projet
féministe. Seule l’instruction publique permettrait aux filles de prendre la mesure de leur potentiel et les aiderait à s’affranchir. À la fin
du XIXe siècle, le processus est engagé : les filles sont de plus en plus nombreuses à recevoir une instruction secondaire laïque et ne
veulent vite plus en rester là. Les exemples de Louise Michel ou encore d’Hubertine Auclert en témoignent (doc. 3 et 4). Elles forcent
les portes des universités, soutenues par les groupes et journaux féministes qui font campagne pour leur droit à étudier puis à
pratiquer leur profession (1897, la fondation de la Fronde). Les institutrices et les professeures sont de plus en plus nombreuses
(doc. 3).
2. Conférences, journaux, manifestations, autodafés du Code civil… En France, les revendications féministes resurgissent avec les
Trois Glorieuses. Sous la monarchie de Juillet, sous la Deuxième République ou le Second Empire, aucun droit n’est accordé aux
femmes. Certains auteurs leur refusent même le droit à la moindre éducation. La IIIe République, issue de la chute de Napoléon III en
septembre 1870, rétablit le suffrage « universel », mais sans y inclure les femmes. Victor Hugo, qui est un temps président d’honneur
de la Ligue française pour le droit des femmes, le déplore : « Il y a des citoyens, il n’y a pas de citoyennes. C’est là un état violent, il
faut qu’il cesse ». Un mouvement suffragiste fait alors son apparition. Des militantes radicales, comme la socialiste Hubertine Auclert
(doc. 2), multiplient les épreuves de force : refus de payer l’impôt (« Je ne vote pas, je ne paie pas », doc. 4), manifestation contre le
14 juillet, attaques d’urnes (doc. 5), candidature électorale. La presse parle alors de « suffragette », comme en Angleterre.
3. Hubertine Auclert dénonce la base juridique de l’oppression des femmes. Elle établit un lien entre le refus des hommes de partager
le pouvoir politique et leur volonté de limiter l’autonomie économique des femmes. Elle fait une sorte de « parité politique » et « parité
domestique » pour réunir les conditions d’une société réellement démocratique.
3
4. Hubertine Auclert (doc. 4 et 5) souhaite que les femmes investissent en force les structures du pouvoir pour être à même d’y faire
prévaloir une autre manière de gouverner et envisager de nouveaux programmes d’action. Les richesses ne doivent plus être
concentrées entre les mains d’une minorité masculine. Dans cet esprit, elle demande que les hommes et les femmes aient les mêmes
devoirs, les mêmes droits. Louise Michel (doc. 3) conduit des actions plus violentes encore. Son surnom de « vierge rouge » souligne
son caractère révolutionnaire. Elle rejoint les mouvements anarchistes qui prennent la destruction du système et non sa réforme
comme Hubertine Auclert.
5. Les avancées pour les droits des femmes restent modestes tout au long du XIXe siècle. Elles n’obtiennent pas le droit de vote et
demeurent limitées dans leurs droits civiques. Malgré quelques modifications sous la IIIe République, les femmes demeurent soumises
aux hommes.
6. Revendications : sociales, politiques. Avancées : éducation, liberté d’expression. Moyens d’action : actions violentes ou
spectaculaires, journalisme. Arguments féministes : égalité hommes/femmes en rapport avec la Déclaration des droits del’homme et
du citoyen, compétences égales aux hommes.
P . 1 8 0 -1 8 1 L’ H I S T O I R E A U T R E M E N T M A R I E C U R I E , U N E F E M M E D E S C I E N C E S
Cette double page permet à l’élève de s’exercer à la réalisation d’une tâche complexe avec le dernier chapitre d’histoire de l’année de
4e. Chaque élève peut travailler la compétence « Raisonner » en choisissant une démarche lui permettant de réaliser son projet. Le
scénario se veut concret. Il s’agit de mettre en perspective les connaissances scientifiques acquises grâce aux pages précédentes
dans une démarche synthétique. Les enseignants pourront donc constituer des groupes de travail de 3 à 4 élèves en prenant bien
soin de placer des élèves de niveau variable dans chaque groupe. Ces groupes auront comme objectif de construire leur savoir en
autonomie. Les documents proposés dans cette double page sont un point de départ pour réaliser une courte biographie. Les élèves
devront chercher par eux-mêmes des ressources externes sur Internet en particulier. La forme prise par la production finale est un
texte synthétique et structuré. L’objectif est leur réussite par l’autonomie. Toutefois, les rubriques « Coup de pouce » et « Boîte à
outils », disponibles dans cette page, permettent de placer l’élève initialement en difficulté sur de bons rails tout en lui laissant une
part importante d’autonomie. Grâce aux documents proposés (doc. 1 : Marie Curie dans son laboratoire, doc. 2 : une description du
laboratoire, doc. 3 : photographie des scientifiques au congrès de Solvay en 1911, doc. 4 : discours de François Mitterrand lors de la
panthéonisation des cendres de Pierre et Marie Curie, courte fiche biographique de Marie Curie, les élèves pourront construire un
texte argumenté sur la place particulière de Marie Curie dans l’histoire des conditions féminines.
P . 1 8 4 -1 8 5 JE M’ E XE RC E P A R C OMP É TE NCE
4
P. 184 2) Approfondir ses connaissances sur George Sand
1. Le site a été crée pour le bicentenaire de la naissance de George Sand.
2. George Sand mène des combats pour les libertés des femmes et leurs droits politiques. Elle cherche à conquérir son indépendance
et refuse l’infériorité civique de la femme. À la fin des années 1830, George Sand s’intéresse aux pensées socialistes et
démocratiques. Elle se réjouit des événements de février 1848. Elle soutient le régime républicain à la fin du XIXe siècle même si elle
s’en méfie, car ce dernier n’a toujours pas donné aux femmes des droits.
3. Sur le plan personnel, elle refuse la tutelle de son mari. Sans liberté de la femme au sein du couple, la femme ne peut s’émanciper.
Cette « condition de mineures civiles » des femmes mariées doit disparaître et elle est un préalable à l’exercice de tout droit politique :
« La femme étant sous la tutelle et dans la dépendance de l’homme par le mariage, il est absolument impossible qu’elle présente des
garanties d’indépendance politique, à moins de briser individuellement et au mépris des lois et des mœurs, cette tutelle que les
mœurs et les lois consacrent. […] ».
4. Pour George Sand, le statut de la femme mariée est inacceptable, car elle n’a aucun droit de regard sur ses biens propres.
5. Mariée à Casimir Dudevant, un républicain avec qui les points communs sont nombreux, son mariage est un échec. Malgré une
première séparation amiable, George Sand « souffrait de n’avoir aucun droit sur sa maison et l’éducation de ses enfants ». Elle
cherche alors à obtenir une séparation légale, la garde de ses enfants. Son mari demande une séparation judiciaire devant le tribunal
de La Châtre. Son mari refuse les décisions du tribunal favorables à George Sand. Plusieurs années de combats judiciaires s’en
suivent. Se disputant par la suite un héritage, les deux anciens époux en obtiendront chacun une part.
P . 1 8 4 -1 8 5 JE P RÉ P A RE L E B R EV E T
Le nouveau brevet des collèges, à partir de 2017, sur les programmes d’histoire-géographie-enseignement moral et civique. Une
première partie est consacrée aux compétences d’analyse et de compréhension de documents et de maîtrise de différents langages.
Une seconde partie est dédiée à la capacité de rédiger. Des questions identifiées pour chaque discipline font l’objet d’un travail de
rédaction en mode narratif ou argumentatif.
5
2. La révolution de 1848, qui met en place une République, donne aux femmes, pour la première fois, la possibilité d’intervenir sur la
scène publique : au travers de journaux, pétitions, associations… Mais cette libération est de courte durée pour les femmes : les
hommes leur confisquent la parole révolutionnaire, le suffrage est certes universel, mais masculin.
3. Maria Deraismes entend d’abord mener un combat pour l’égalité juridique des hommes et des femmes. Elle vise leur égalité
politique en changeant la loi. Elle se bat pour l’obtention du droit de vote en le reliant à l’acquisition d’une éducation politique.
4. Maria Deraismes explique que la loi est faite au masculin, pour les hommes. Les femmes sont ignorées par la loi. Elle fait ainsi
référence au statut de citoyenne qui doit avoir les mêmes droits politiques que les hommes.
5. Les femmes n’ayant pas de droits civiques, elles ne peuvent être éligibles. Maria Deraismes montre que sa candidature ne pourrait
donc être validée, car non prévue par la loi. Avec la IIIe République, elle croit que le temps de la libération de la femme est arrivé.
Cependant, ses amis républicains, parvenus au pouvoir en 1870, sont aussi peu enclins à faire progresser la cause de
l’affranchissement des femmes.
P . 1 8 7 J E CONS TR U I S MON B I L A N
6
La carte mentale est un schéma arborescent qui offre une représentation visuelle personnelle et donne une vue synthétique d’un
sujet complexe. Les élèves peuvent tout à fait construire la leur en s’inspirant de celle du livre.
P . 1 8 8 -1 8 9 E P I U N E E X P O S I T I O N S U R L E S F E M M E S D U X I X E S I È C L E
Cet EPI s’adresse aux élèves de 4e. Mobilisant ici au moins trois disciplines, il permet de construire et d’approfondir des
connaissances et des compétences inscrites dans le programme sur les conditions féminines. Ils s’appuient ici sur une démarche de
projet : la réalisation de l’affiche. La réalisation est concrète, individuelle ou collective. L’exemple d’affiche donnée par le livre peut
aider les élèves plus en difficulté à prendre appui sur celle-ci pour créer leur propre affiche.
7
Chapitre 9 Espaces et paysages de
l’urbanisation
La logique du chapitre
Ce chapitre fait partie du thème 1, « L’urbanisation du monde ». Il introduit donc non seulement la thématique de l’urbanisation mais
également celle de la mondialisation, fil conducteur de ce programme de géographie de quatrième. Il s’agit donc à la fois de transmettre
les premières notions de vocabulaire de géographie urbaine et d’apprendre aux élèves à décrire et déchiffrer les formes de la ville
d’aujourd’hui, ainsi que de leur faire prendre conscience non seulement en quoi les villes font partie de la mondialisation mais
également en quoi elles en sont également un des lieux les plus structurants. Il est donc nécessaire de garder à l’esprit les différentes
échelles à mobiliser : l’échelle locale pour montrer les évolutions urbaines les plus récentes et l’échelle mondiale pour montrer le rôle
que tiennent les villes dans la mondialisation. Les deux échelles sont bien sûr interdépendantes et les évolutions constatées dans l’une
ont une influence majeure dans l’autre.
Ce premier chapitre se concentre sur l’échelle locale, les évolutions récentes des villes, leurs paysages et leurs liens avec la
mondialisation.
Bibliographie
Sitographie
Filmographie
P . 1 9 8 -1 9 9 OU V E R TU R E
Cette double page d’ouverture permet d’ouvrir le chapitre sur différents paysages typiquement nés de la mondialisation. Le paysage
de la page 198 (doc. 1) offre une vue générale sur le nouveau centre-ville de Singapour. On peut y voir des dizaines de buildings,
sièges de nombreuses entreprises et symboles du pouvoir de cette ville sur l’économie du sud-est asiatique, en particulier dans le
domaine de la finance. On remarque également au premier plan les équipements de loisirs, un hôtel de luxe et des axes de
communication importants. Un regard à l’arrière-plan permet de remarquer le port de conteneurs, un des premiers mondiaux. Le
paysage de la page 199 (doc. 2) nous montre des banlieues périphériques à Mexico, agglomération tentaculaire qui s’étend sur des
dizaines de kilomètres. Une confrontation des deux photographies permet également de mettre en exergue une des conséquences
essentielles de la mondialisation dans les villes : le creusement des inégalités sociales et des fractures spatiales.
P . 2 0 0 -2 0 3 É TU D E D E C A S L OS A N GE L E S : CE N TR E E T P É R I P HÉ R IE S
1
L’étude de cas sur la ville de Los Angeles et partagée en deux doubles pages. La première est centrée sur les transformations du
centre-ville tandis que la suivante se penche sur l’étalement urbain de ses périphéries.
ACTIVITÉS P. 200
ACTIVITÉS P. 203
1. Elle est passée de 15 à 18 millions d’habitants. Tandis que la population du centre est restée stable, la population des banlieues a
fortement augmenté.
2. On peut parler d’étalement urbain parce que tandis que le centre-ville reste relativement petit, les banlieues s’étendent sur des
kilomètres. On remarque par ailleurs que la population des banlieues est bien plus importante que la population du centre-ville. On
2
remarque que cet étalement se fait le long des axes de communication : c’est le développement de la voiture et la construction des
autoroutes qui l’a rendue possible.
3. Il s’agit des malls et des immeubles de bureaux des edge cities.
4. Ces aménagements se développent le long des autoroutes car c’est le mode de déplacement exclusif de la plupart des Angelinos.
5. Hidden Hills se trouve au-delà des Santa Monica Mountains, à l’extrême ouest de la ville. Il s’agit d’une gated community car cette
municipalité est totalement fermée et surveillée jour et nuit.
6. Il faut retrouver dans ce texte l’idée de l’étalement urbain, des lotissements à perte de vue, l’utilisation des autoroutes pour se
déplacer, le fait de croiser le long de ces autoroutes et d’interminables boulevards urbains des centres commerciaux (malls) et parfois
des immeubles de bureaux (edge cities). L’idée de monotonie et d’immensité doit émaner du texte, tout en montrant les îlots de
centralité, tous neufs, que l’on peut voir de temps en temps.
P . 2 0 4 -2 0 5 É TU D E D E C A S SÃ O P A U L O : E S P A C E S E T P A Y S A G E S
A. Quelles sont les caractéristiques du centre-ville de São Paulo ?
Cette étude de cas propose de se pencher sur une métropole d’un pays émergent, São Paulo. Ce cas est particulièrement intéressant
parce que la ville de São Paulo reflète bien les caractéristiques des pays émergents dans la mondialisation : croissance importante,
nombreuses transformations sociales, insertion dans le monde de plus en plus grande, avec des dysfonctionnements et des
inégalités toujours importantes. Cette première double page propose de réfléchir sur le centre de l’agglomération. Le document 1
montre une vue générale du centre-ville et montre notamment une forêt d’immeubles qui s’étend à perte du vue et permet donc
d’aborder deux aspects importants de l’urbanisation des villes, à savoir la verticalité au centre et l’étalement à la marge. On voit
également des bâtiments qui font la « marque » d’une ville au niveau mondial, ici le MASP. Le document 2 descend au niveau du sol,
pour se mettre au niveau des habitants. On voit alors une ville en pleine mutation, où les voitures ne sont plus les reines absolues
mais doivent partager l’espace avec les piétons et les vélos, signe d’une occidentalisation, de la ville et d’une certaine gentrification.
Les documents 2 et 4 permettent de réfléchir sur les évolutions sociales et économiques du centre-ville.
ACTIVITÉS P. 204
ACTIVITÉS P. 207
1. La population de São Paulo est passée de 2,5 millions d’habitants en 1950 à 20,8 millions en 2014.
3
2. On peut dire que les périphéries de São Paulo sont marquées par l’étalement urbain parce que l’on remarque que ces périphéries
s’étendent à des dizaines de kilomètres du centre de l’agglomération.
3. On peut voir sur l’image des habitations basses et hautes à la périphérie de la ville. Les immeubles sont réservés aux classes
moyennes tandis que les habitations basses sont en fait une immense favela appelée « Paraisopolis ».
4. Le centre-ville est plutôt réservé aux classes aisées tandis que les périphéries sont plus mixtes. On y trouve tant des centres
secondaires, que des habitations pour classes moyennes et des favelas.
5. Ces inégalités ont tendance à s’agrandir malgré les efforts faits en direction de certains quartiers pauvres (« les autorités ont lancé il
y a 10 ans un programme pour réhabiliter les favelas »). Les riches se retranchent derrière des murs dans des « condominios
fechados ».
6. Titre : Schéma de l’étalement urbain de São Paulo
Rouge : centre-ville
Jaune : quartiers des classes moyennes
Violet : quartiers pauvres
Trait rouge : grandes voies de communication
Flèche noire : poursuite de l’étalement urbain
P . 2 0 8 -2 0 9 À L ’E C H E L LE D U MON D E L ’ U R B A NI S A TI ON D A N S L E MON D E
Cette double page est essentielle pour remettre en perspective les exemples vus dans les études de cas.
Elle présente une carte mondiale de l’urbanisation. On peut ainsi voir à la fois le taux d’urbanisation mais aussi les plus grandes
agglomérations en 2014. Apparaît ainsi un contraste important entre les continents américain et européen et les continents
asiatique et africain. On remarque néanmoins que la plupart des grandes agglomérations se situent aujourd’hui dans les « pays du
Sud ».
Un rappel des acquis des études de cas permet de faire le lien avec la généralisation, mise en œuvre dans la leçon qui suit.
P . 2 1 0 -2 1 1 C OU R S 1 L ’U R B A N I S A TI ON D U MON D E
Le cours remet en perspective les études de cas. Il décrit à la fois l’urbanisation, la transformation des paysages urbains et leur
fragmentation de plus en plus importante. Les docs. 1 (la population urbaine dans le monde) et 2 (les cinq premières villes
mondiales) permettent d’appréhender les évolutions dans le temps. Les docs 3 (contrastes urbains à Manille) et 4 (le musée
Guggenheim de Bilbao) montrent des paysages urbains « typiques ». Le doc. 4 permet de réfléchir sur l’influence de la
mondialisation sur les formes villes : assiste-t-on à une uniformisation des villes à l’échelle mondiale ?
4
Doc. 4 Des villes semblables avec la mondialisation ?
1. « Partout des centres-villes avec des rues piétonnes, sortes de gigantesques centres commerciaux où s’affichent les mêmes
enseignes. Partout les mêmes aéroports, le même mobilier urbain, les mêmes quartiers d’affaires centraux, parfois avec gentrification
du centre-ville. Partout les œuvres des mêmes « starchitectes », des architectes à la renommée internationale. » « Les chercheurs et
les urbanistes pensent que cette uniformisation est un symbole de la mondialisation ».
2. « De Trinidad à Katmandou, de Jérusalem à Bakou, les villes conservent des spécificités, ici un gratte-ciel, là un monument ou un
quartier historique. »
P . 2 1 2 -2 1 3 A R TS E T GÉ O J R E T L E S TR E E T A R T
Les pages « Arts et géo » proposent une façon différente de faire de la géographie avec les élèves et de faire le lien avec l’épreuve
d’histoire des arts.
JR est un artiste français qui pratique une forme de « land-art » qui utilise les paysages urbains. Il colle de gigantesques
photographies sur des bâtiments. Son projet à Rio utilise des portraits de femmes collés sur les murs d’une favela.
Une fiche d’identité présente l’artiste. Le document 1 propose un zoom sur un des collages sur des escaliers du quartier. Le
document 2 présente une brève biographie de l’artiste. Le document 3 est une vue panoramique du la colline de la favela Morro da
Providência.
ACTIVITÉS
1. Les photographies ont été réalisées sur les murs de la favela Morro da Providência à Rio de Janeiro en 2008.
2. JR est un artiste français né en 1983. Il commence sa carrière en 2001 après avoir trouvé un appareil photo dans le métro parisien.
Il utilise la technique du collage photographique sur des bâtiments. Il « expose » ses œuvres dans le monde entier.
3. JR colle de gigantesques photographies sur les murs de la favela. Les photographies représentent des portraits de femmes
anonymes.
4. JR a réalisé ce projet pour rendre hommage aux femmes qui occupent un rôle essentiel dans la société mais sont les principales
victimes des violences.
5. Women are heroes est une œuvre de street art car l’artiste utilise les murs de la ville. La technique du collage fait partie des
techniques couramment utilisées dans le street art.
6. À Shanghai, JR utilise la même technique de collage photographique sur les murs de la ville. Ce projet est né en 2010. Le but est
de témoigner des changements rapides que connaît la ville en replaçant les hommes qui vivent dans la ville au cœur de ces
changements. C’est un projet plus poétique que politique. Comme le dit l’artiste : « Changer la manière dont les gens voit le monde,
est déjà une manière de faire changer les choses… ».
P . 2 1 4 -2 1 6 JE M’ E XE RC E P A R C OMP É TE N C E
5
P. 215 • 3) Décrire l’évolution d’un paysage urbain : Paris
1. Ce paysage se trouve dans Paris, près de la place Charles de Gaulle (place de l’Étoile), la prise de vue est dirigée vers le nord-
ouest.
2. Au premier plan, on peut voir le rond-point de la place. Au second plan, on distingue trois avenues qui partent de la place de façon
circulaire. On voit également des immeubles d’habitation haussmanniens. À l’arrière-plan, on peut voir, à gauche des collines et au
centre un quartier de gratte-ciel.
3. Le quartier du premier plan a été aménagé entre 1853 et 1870. On remarque les « immeubles haussmanniens » et les grandes
percées urbaines.
4. Il s’agit du quartier à l’arrière-plan au centre. Les gratte-ciel datent du XXe et du XXIe siècle.
5. La place Charles de Gaulle est un rond-point parisien célèbre. On l’appelle aussi la place de l’Étoile en raison des douze avenues
qui rayonnent depuis cette place. On y trouve un bâtiment napoléonien célèbre, l’Arc de Triomphe. Les quartiers qui l’entourent ont été
construits à l’époque haussmannienne (Second Empire), sous la direction du préfet de Paris de l’époque, le baron Haussmann (1853-
1870). Ces quartiers sont caractérisés par de grandes avenues et des immeubles en pierre de taille presque tous identiques. Plus loin,
on remarque des immeubles plus variés puis des collines. Un quartier se démarque de l’arrière-plan, celui de la Défense, fait de
gratte-ciel.
6
P . 2 1 7 JE C ON S TR U I S MON B I L A N
7
Chapitre 10 Les villes dans la mondialisation
La logique du chapitre
Ce chapitre sur « les villes dans la mondialisation » clôture le thème 1 sur l’urbanisation du monde. Les dix doubles pages illustrent
l’inégale intégration des grandes métropoles à la mondialisation. Ce chapitre permet l’acquisition progressive de compétences à partir
de pratiques pédagogiques conformes aux nouveaux programmes (de l’étude de cas à la tâche complexe), tout en permettant aux
enseignants de faire des choix et respecter ainsi leur autonomie.
Plusieurs questionnements structurent ce chapitre.
Dans quelle mesure certaines villes sont-elles parfaitement intégrées à la mondialisation ? Avec les cas de Shanghai (p. 218) et Londres
(pp. 220 à 223), une généralisation à l’échelle de la planète (pp. 226-227) permet de replacer ces cas dans le contexte de l’archipel
métropolitain. Les pages 228-229 permettent de travailler la compétence « Pratiquer différents langages » en exerçant l’élève à réaliser
un croquis des métropoles dans la mondialisation.
Pourquoi certaines villes sont à l’écart du processus de mondialisation ? Nous nous pencherons dans le cadre d’une tâche complexe sur
le cas de Detroit (pp. 219 et 224-225). Un dossier consacré aux villes en marge (pp. 230-231) permet de varier les exemples et de mieux
cerner la diversité des situations.
Les pages 232-233 proposent une leçon synthétique correspondant au deuxième chapitre du premier thème de Géographie. Enfin, les
pages 234 à 237 permettent des exercices par compétences. On y retrouve la compétence « J’analyse un document » ou encore « Je me
repère dans l’espace et dans le temps » avec un exercice de « Géo-Histoire ». L’élève prépare également le brevet en s’appuyant sur des
exemples de sujets conformes aux « sujets-zéro ».
Bibliographie
Sitographie
• « Des villes en métropoles » : http://geoconfluences.ens-lyon.fr : un dossier sur les grandes métropoles accessible sur le site de l’ENS
Lyon.
P . 2 1 8 -2 1 9 O U V E R T U R E
Cette double page permet d’emblée d’opposer une ville au cœur de la mondialisation : Shangai et une « shrinking-city » : Detroit. La
photographie des gratte-ciel modernes du quartier de Pudong contraste avec celle de la Une de Time présentant une rue et des
bâtiments à l’abandon dans une ville qui fut le fleuron de l’industrie automobile américaine avant la crise automobile et économique.
Le contraste est également saisissant entre les hommes qui apparaissent sur ces photos : les touristes facilement identifiables de
Shanghai et les « ombres » qui semblent errer dans Detroit.
Le bloc de compétences, en haut à droite permet à l’enseignant de construire sa progression et à l’élève de comprendre ce que l’on
attend de lui.
P . 2 2 0 -2 2 3 É T U D E D E C A S U N E M É T R O P O L E M O N D I A L E : L O N D R E S
A. Quelles sont les fonctions de cette ville mondiale ?
Cette première double page a pour objectif d’identifier les fonctions qui font de Londres une ville mondiale. Ces fonctions sont
visibles sur une carte (doc. 1) et classées par thèmes (politiques, économiques…) mais aussi sur une photo (doc. 4) qui met en
valeur les lieux de commandement avec des sites remarquables comme la City, la cathédrale Saint-Paul ou la London Bridge Tower.
Le plan de Londres a été retenu pour travailler particulièrement la compétence « J’analyse un document ». Le tableau (doc. 3)
permet de situer Londres parmi les autres villes de rayonnement mondial et d’engager la réflexion sur la construction de ce type de
classement, les différents critères utilisés, voire sur la pertinence d’un tel classement. La photographie (doc. 2) a été choisie pour
illustrer la fonction culturelle de Londres avec cette vue du deuxième musée le plus visité du monde : le British Museum. Le texte
(doc. 5), extrait de l’Atlas des villes, illustre la fonction économique et financière de la capitale britannique.
1
ACTIVITÉS
1. a. Londres est la capitale du Royaume Uni, elle est située au Sud du pays sur la Tamise : c’est une des plus grandes villes d’Europe
et une des plus importantes villes du monde.
b. Le premier quartier d’affaires s’appelle la City : il date du XIXe siècle, le deuxième quartier d’affaires est celui des Docklands et date
des années 1990, enfin, le London Bridge Quarter date des années 2010.
c.
Bâtiments à fonction politique Bâtiments à fonction culturelle
Palais de Buckingham British Museum
Parlement Tate Modern
Cathédrale Saint-Paul
2. Les bâtiments des quartiers d’affaires sont faits de verre et d’acier. Certains buildings ont des formes originales (cornichon). Ce sont
de grands gratte-ciel modernes qui donnent l’image d’une métropole du futur.
3. La City est un centre économique et financier majeur car elle abrite la bourse de Londres, la banque d’Angleterre et le siège de
nombreuses multinationales.
4. Londres se classe parmi les villes les plus importantes du monde. Certains classements la situent derrière New York mais devant
Paris et Tokyo. Cette place est due à l’importance de la City mais aussi à la présence de la première plate-forme aéroportuaire, et
d’entreprises de classe mondiale dans les domaines culturels ou médiatiques.
ACTIVITÉS
1. Londres est reliée au monde grâce à ses aéroports (Heathrow, Gatwick…), ses gares (Saint Pancras…) ou la zone industrialo-
portuaire de la Tamise d’où partent et arrivent les voies maritimes.
2. Heathrow relie Londres au monde entier mais plus particulièrement à l’Amérique du Nord, à l’Asie et à l’Afrique.
3. Les différents aménagements de transport se situent dans Londres (Saint Pancras) ou en périphérie (Heathrow). Leur importance et
leur capacité de connexion au reste du monde font de Londres une ville mondiale. Les infrastructures mises en place à Stratford pour
les JO ont permis d’accueillir 10 500 athlètes venus de 204 pays.
4. Londres est un pôle majeur de la mondialisation mais les habitants les plus pauvres (de l’East End) ne profitent pas de cette
richesse.
5. Légende du croquis
Titre : Londres, une ville connectée à la mondialisation
a : Grand Londres
b : CBD ou quartier d’affaires
c : aéroports
d : Eurostar
e : zone industrialo-portuaire
f : interfaces ou flux d’échanges avec le reste du monde
P . 2 2 4 -2 2 5 L A G É O G R A P H I E A U T R E M E N T D E T R O I T , U N E V I L L E Q U I R É T R É C I T !
L’idée de cette double page est de permettre à l’élève de s’exercer à la réalisation d’une tâche complexe. Chaque élève peut travailler
la compétence « Raisonner ». Le scénario est simple : celui d’une émission de télévision au cours de laquelle le maire de Detroit doit
présenter la situation de sa ville dans le but d’obtenir de l’aide afin de la sortir de la crise économique. Ce scénario est réaliste et
correspond au descriptif des contenus d’enseignement du programme qui évoque les différences existant entre les villes connectées
et bien intégrées à une mondialisation qu’elles entraînent et des villes plus à l’écart, voire confrontées à des phénomènes de
« rétrécissement » (shrinking cities, comme Detroit).
2
L’élève doit préparer une note de synthèse à partir des documents proposés dans la double page mais aussi dans une « Boîte à
outils » qui renvoie à d’autres documents du manuel ou consultables en ligne.
Un texte de Télérama (doc. 1) rappelle la définition d’une ville qui rétrécit et en donne les principales raisons. Ce texte est corroboré
par quelques chiffres sur la situation de la ville (doc. 4) et par la carte (doc. 2) qui montre le pourcentage d’habitations non
occupées. Cette carte peut également servir d’entrée pour construire des pistes pour un nouveau départ de la ville puisqu’elle
montre les permis de démolitions qui peuvent être suivis par la mise en place des jardins partagés photographiés au doc. 5. Ces
jardins, que l’on voit sur la vue générale de la ville (doc. 3) sont le point de départ d’une reconquête que veut impulser le maire de
Detroit avec l’établissement de start-up dans le CBD (doc. 3).
ACTIVITÉ
P . 2 2 6 -2 2 7 À L ’ É C H E L L E D U M O N D E L E S V I L L E S O R G A N I S E N T L E M O N D E
Conformément au programme de Géographie, les études de cas (Londres et Detroit) sont mises en perspective à l’échelle du monde.
Il s’agit donc ici, à l’aide d’un planisphère de l’archipel métropolitain et des principales autres métropoles, de mettre en relation les
lieux étudiés avec d’autres lieux du monde. C’est donc la compétence « Se repérer dans l’espace » qui est particulièrement travaillée.
La projection polaire permet, par ailleurs, d’insister et de mettre en évidence le rôle majeur des métropoles des pays du Nord dans
les échanges et les flux.
1. Les quatre villes globales sont New York, Londres, Paris et Tokyo.
2. Trois grandes mégalopoles dominent et organisent le monde. La première est située sur la côte Est des États-Unis (on l’appelle
aussi la Bost-Wash), la deuxième se situe en Asie (à cheval sur les littoraux japonais, coréens et chinois). La troisième est située en
Europe (autour de la dorsale européenne).
3. Detroit n’est pas bien intégrée à la mondialisation puisqu’à la différence d’autres métropoles elle perd des habitants. Elle est
cependant, par l’intermédiaire des entreprises numériques qui s’y installent en train de se reconnecter à la mondialisation.
4. Les principales villes mondiales se situent en Asie de l’Est, en Europe et aux États-Unis.
5. Les différents flux qui relient les trois mégalopoles sont des flux d’informations, de capitaux et de marchandises.
6. Les villes mondiales se situent en Amérique du Sud (Rio de Janeiro, São Paulo), en Russie (Moscou), en Inde (Mumbai) et en
Afrique du Sud (Johannesburg).
P . 2 2 8 -2 2 9 C R O Q U I S L E S V I L L E S D A N S L A M O N D I A L I S A T I O N
Cette double page a pour vocation de travailler la compétence « Pratiquer différents langages » en amenant l’élève à construire le
croquis des métropoles dans la mondialisation. La page de gauche prépare la réalisation de ce croquis en trois étapes : du
prélèvement d’informations au croquis complété en passant par l’organisation de la légende. Ce croquis permet également de mieux
se repérer en fixant dans la mémoire de l’élève les lieux majeurs de commandement de la mondialisation.
Étape 1
a. Les ronds représentent des métropoles, la taille des ronds indique leur importance.
3
b. Les mégalopoles américaines et européennes disposent d’une façade ou d’un accès à l’océan Atlantique. La mégalopole japonaise
se situe sur l’océan Pacifique.
c. Les flux sont représentés par des flèches rouges à double sens. Ces flux correspondent à des échanges de marchandises, de
capitaux et d’informations.
Étape 2
a. Première colonne de la légende
Figuré 1 : villes globales
Figuré 2 : autres métropoles mondiales
b. Les figurés manquants de la deuxième colonne sont les ovales bleus et les doubles flèches rouges.
c. Titres des différentes parties de la légende
Première colonne : la hiérarchie des métropoles
Deuxième colonne : des métropoles connectées entre elles
P . 2 3 0 -2 3 1 D OS S I E R D E S V I L L E S E N M A R G E D E L A M O N D I A L I S A T I O N
Il s’agit ici de répondre aux attentes du programme en montrant la diversité des villes « plus à l’écart de la mondialisation ». Cette
double page permet un cheminement sur différents continents : européen avec la photo de Leipzig au doc. 1, américain (avec le texte
issu de site de l’ENS Lyon et la carte de la Rust Belt au doc. 3), mais aussi asiatique avec les photos de Pyongyang (doc. 2) et de
Phnom Penh (doc. 4). On observe que ces villes peuvent se situer dans des pays riches et dans des pays pauvres. Les photographies
« au ras du sol » mettent en évidence les conditions de vie des gens dans ces espaces en marge de la mondialisation.
Le document 4 est une typologie des villes à l’écart de la mondialisation en fonction de l’origine de cette « mise à l’écart » : des crises
économiques récentes, politiques ou structurelles. La photo reprise des trois villes permet à l’élève de mieux faire le lien entre une
ville (un cas) et un ensemble de villes (un type de cas).
Ce dossier est l’occasion d’un travail de groupe autour de la compétence « Mutualiser » puisque chaque groupe sera amené, à partir
d’un travail préliminaire de prélèvement d’informations, à présenter, à l’oral, son travail à la classe.
La réalisation d’une carte mentale permet enfin à l’élève de mieux comprendre le phénomène étudié et de travailler la compétence
« Pratiquer différents langages ».
ACTIVITÉS
1. Groupe 1
a. Une shrinking city est une ville qui « rétrécit », d’un point de vue de sa population, de son activité économique et du niveau de vie
des habitants. Aux États-Unis, ces villes se situent dans la Rust Belt (la ceinture de la rouille) au Nord-Est du pays.
b. Les shrinking cities ne parviennent pas à se connecter à la mondialisation afin de conserver les emplois des habitants. Ceux-ci sont
touchés par la pauvreté lorsque le chômage se développe puis par l’insécurité lorsque les services publics ne sont plus assurés.
Groupe 2
a. Pyongyang se situe en Corée du Nord. Le chef de ce pays, un dictateur, a décidé de maintenir volontairement la ville à l’écart des
échanges mondiaux pour conserver le pouvoir.
b. Les villes en guerre subissent l’isolement : des marchandises et les informations n’y arrivent plus.
Groupe 3
a. Ce quartier se situe à Phnom Penh au Cambodge. Dans ce quartier de bidonvilles, la pauvreté apparaît à travers des populations
qui vivent sur la voie ferrée, sans toit, dans la boue avec très peu de confort.
b. Les villes des pays pauvres sont en marge de la mondialisation car ces pays ne disposent pas des infrastructures qui permettent
les échanges comme les ports. Les populations ou les entreprises de ces pays ne possèdent pas l’argent nécessaire pour acheter ou
produire.
3. Carte mentale
4
Des causes multiples
La guerre La dictature La crise économique La pauvreté
P . 2 3 2 -2 3 3 C OU R S L E S V I L L E S D A N S L A M O N D I A L I S A T I O N
La leçon reprend la problématique de la page d’ouverture : pourquoi les villes sont-elles inégalement intégrées à la mondialisation.
Elle rappelle que ce sont les villes qui organisant la mondialisation et notamment les villes mondiales telles que les définissent
Annette Ciattoni et Yvette Veyret au doc. 1 au travers de leurs différentes fonctions politiques, économiques et culturelles,
synthétisées au doc. 2 et illustrées au doc. 5 par la photo de Times Square. Ces villes mondiales paraissent à la fois en concurrence
(cf. tableau au doc. 4 des sièges sociaux des 500 premières FTN du classement Fortune de 2015) et en réseau (planisphère du doc. 3
des flux financiers et des principales bourses du monde).
e
P. 234 • 2) Étudier une ville mondiale au XVII siècle
5
Ce texte permet d’établir une passerelle entre la Géographie et l’Histoire : il souligne l’émergence d’un courant de pensée dans le
domaine de la Géo-Histoire, développé par J.-R. Pitte ou E. Leroy Ladurie. Il permet de montrer le lien entre nos deux disciplines et
aux élèves de comprendre que la géographie actuelle est le produit du jeu des acteurs d’aujourd’hui mais aussi du passé.
1. Amsterdam se situe aujourd’hui aux Pays Bas, au XVIIe siècle, elle appartenait aux Provinces-Unies.
2. Amsterdam fait du commerce avec l’Afrique occidentale et l’Amérique dès le XVIIe siècle.
3. Aujourd’hui, grâce à son aéroport international, la ville est toujours reliée au reste du monde et notamment à l’Asie et à l’Amérique.
4. La bourse, les institutions financières mais aussi les fortes inégalités sociales faisaient d’Amsterdam une ville mondiale comparable
à celles d’aujourd’hui, dès le XVIIe siècle.
5. Voltaire et Rousseau sont publiés à Amsterdam, la ville est un lieu de tolérance à l’égard des idées des Lumières et de la
contestation de la monarchie absolue de droit divin.
6
Cependant, toutes les villes du monde ne parviennent pas à s’intégrer à ce réseau d’échanges.
Les villes en guerre comme Damas en Syrie, Donetsk en Ukraine s’excluent de la mondialisation même si le trafic mondial des armes
les concerne particulièrement.
Les villes soumises à la tyrannie d’un dictateur comme Pyongyang en Corée du Nord ne sont pas non plus intégrées : elles
n’accueillent pas les sièges des entreprises, des banques ou des agences de presse. Elles n’ont que peu d’échanges avec les autres
pays dont elles se sont coupées.
C’est également le cas des villes de pays pauvres comme Bangui en Centrafrique ou Phnom Penh au Cambodge : le manque
d’infrastructures de communication et la pauvreté des populations les privent d’un accès à la mondialisation.
Dans une moindre mesure, les villes qui rétrécissent (dans les pays riches), les « shrinking cities » comme Detroit et Cleveland aux
États-Unis ou Leipzig en Allemagne paraissent en marge des réseaux d’échanges, elles sont touchées de plein fouet par la crise
économique et le chômage et se vident de leurs habitants. Cependant, leur situation, dans des pays riches capables de réagir et
d’impulser de nouvelles dynamiques rend peut-être leur présence dans le groupe des villes en marge, provisoire.
Pour conclure, nous pouvons constater que si les grandes métropoles sont des acteurs et des places incontournables de la
mondialisation, celle-ci ne profite pas à toutes les villes qui cherchent donc à s’y intégrer au plus vite.
7
Chapitre 11 Un monde de migrants
La démarche du chapitre
Après avoir découvert la problématique du chapitre à l’aide des photographies d’ouverture (pp. 240-241), il s’agit de mener une étude
de cas sur des flux migratoires (en Méditerranée pp. 242-245, ou dans le golfe Persique pp. 246-247), comme le demande le programme
dans la colonne des « Démarches et contenus d’enseignement ». Cette étude de cas est ensuite mise en perspective « à l’échelle du
monde » grâce au planisphère des migrations internationales (pp. 248-249), de la réalisation d’un croquis (pp. 250-251), d’un dossier de
prospective « Et demain ? » (les réfugiés climatiques pp. 252-253) et de la leçon (pp. 254-255), qui propose des documents
complémentaires. Les compétences plus particulièrement travaillées dans ce chapitre sont « Analyser un document », « Pratiquer
différents langages », « Coopérer, mutualiser » et « Se repérer dans l’espace ». Les pages « Je m’exerce par compétence » permettent
d’approfondir ou de compléter ce travail par compétences (« S’informer dans le monde du numérique », etc.) et la page « Je construis
mon bilan » est un outil permettant à l’élève de faire le point sur ses connaissances.
Bibliographie
Sitographie
• www.unhcr.org/fr/
• www.ined.fr/fr/tout-savoir-population/graphiques-cartes/migrations-monde/
• www.iom.int/fr
P . 2 4 0 -2 4 1 OU V E R TU R E
L’observation des deux photographies permet aux élèves de découvrir le thème du chapitre à travers deux lieux du monde.
La première photographie (doc. 1) est une photographie d’un train de migrants au Mexique. Ce train, surnommé « la Bestia » (la
« bête » en espagnol), traverse tout le Mexique en direction des États-Unis. Ses passagers sont des migrants venus d’Amérique
centrale et du Mexique dont le but est d’entrer aux États-Unis, premier foyer d’immigration au monde.
Le second document (doc. 2) est une photographie prise dans l’enclave espagnole de Melilla au Maroc. Celle-ci constitue une des
portes d’entrée de l’Europe pour des migrants venus d’Afrique. Elle est ceinturée par une haute barrière protégée par la Guardia
civile espagnole. L’intérêt du document est ici de montrer le contraste de richesses entre les joueurs de golf et les migrants tentant
de passer la frontière. La comparaison de ces deux documents permet de définir ce qu’est une migration internationale (le
déplacement d’une personne ou d’un groupe de personnes d’un pays vers un autre pour s’y installer). Elle permet également
d’interroger les élèves sur les raisons des migrations (économiques, etc.) ainsi que sur leurs effets (le renforcement des frontières
par exemple). Elle amène à la problématique du chapitre : « Quels sont les migrations internationales et leurs effets ? ».
P . 2 4 2 -2 4 5 É TU D E D E C A S MI GR E R E N MÉ D I TE R R A N É E
Cette étude de cas suit la colonne des « Démarches et contenus d’enseignement » du programme et s’organise de la manière
suivante : la première double page est consacrée à l’étude de parcours de migrants en Méditerranée, en privilégiant la compétence
« Analyser un document » (un texte relatant le récit d’un migrant, Abderrahmane). La seconde double page invite à découvrir les
effets des migrations en Méditerranée. Elle permet notamment de travailler la compétence « Pratiquer différents langages » (la
réalisation d’un schéma de synthèse).
ACTIVITÉS P. 243
1
c. Son exode débute en février 2014. Parti du Soudan, il traverse le désert de Lybie pendant cinq mois avec trois copains de son
village. Arrivé sur la côte libyenne, il rencontre des passeurs qui l’embarquent sur un bateau pour traverser la Méditerranée. Il est
sauvé par la marine italienne, à proximité de l’île de Lampedusa. Il traverse alors l’Italie puis se rend à Paris.
d. Au cours de son voyage, Abderrahmane a dû faire face au « soleil brûlant », à une panne de carburant en pleine mer et à la mort
par noyade de 37 personnes voyageant avec lui.
2. Les migrants qui traversent la Méditerranée viennent d’Afrique (Afrique subsaharienne et Afrique du Nord) et du Moyen-Orient
(Syrie). Ces migrations sont économiques (l’IDH des pays de départ est inférieur à ceux des pays d’arrivée), mais aussi liées aux
conflits (Libye, Syrie, Irak, etc.).
3. Le nombre de migrants arrivés sur les côtes de Méditerranée a été multiplié par dix entre 2010 et 2015. On constate une très forte
augmentation de ces migrations depuis 2013 (de 60 000 arrivées à cette date à 980 000 en 2015 selon les chiffres du HCR).
4. Cette forte augmentation s’explique notamment par l’accentuation des conflits au Moyen-Orient et en Afrique.
ACTIVITÉS P. 245
1. Le plus grand nombre de migrants décédés aux frontières de l’UE entre 1993 et 2012 se situent dans les îles Canaries, dans le
détroit de Gibraltar, ainsi qu’au large de l’île italienne de Lampedusa. Ces lieux sont les principales portes d’entrée des migrations
clandestines.
2. Les frontières de l’Europe sont surveillées par l’agence Frontex (agence coordonnant l’action des États membres de l’UE pour lutter
contre l’immigration), qui utilise notamment des radars thermiques à infrarouge et des remorqueurs pour surveiller les côtes.
3. Ces frontières sont transformées par la construction de murs et de clôtures barbelées, érigés contre l’immigration (Espagne,
Hongrie, etc.).
4. Le montant total des transferts de fonds des Marocains installés à l’étranger a atteint près de 5 milliards de dollars en 2012. Cet
argent sert dans l’éducation, la santé ou pour un achat immobilier (comme dans la vallée de Tafraout dans l’anti-Atlas marocain).
5. Légende : dans l’ordre, les intitulés sont :
− Région d’arrivée
− Région de départ
− Limite Nord-Sud
− Flux migratoire
− Transferts d’argent
− Surveillance des frontières
Titre : Les migrations en Méditerranée et leurs effets
P . 2 4 6 -2 4 7 É TU D E D E C A S L E S MI GR A TI ON S D A N S L E GOL FE P E RS I QU E
Cette étude de cas suit la colonne des « Démarches et contenus d’enseignement » du programme et permet de faire travailler les
élèves sur un mouvement migratoire Sud-Sud. Elle privilégie la compétence « Analyser un document » (une carte des migrations de
travail dans le golfe Persique).
ACTIVITÉS
1. a. Les pays du golfe accueillant des migrants sont l’Arabie Saoudite, le Koweït, le Qatar, Bahreïn, les Émirats Arabes Unis et Oman.
b. Les migrants se dirigeant vers les pays du golfe Persique viennent d’Afrique (Égypte, Soudan), du Proche-Orient (Jordanie), d’Asie
du Sud (Inde, Bangladesh) et d’Asie du Sud-Est (Indonésie).
c. On peut parler de migrations Sud-Sud pour le golfe Persique car la majorité des migrants se dirigeant vers le golfe Persique
viennent de pays en développement, dits du « Sud ». Ils se dirigent vers une autre destination du Sud, le golfe Persique.
2. Les pays du golfe Persique se sont enrichis grâce à l’argent du pétrole, attirant ainsi des populations plus pauvres. De plus, ces
migrations s’expliquent par la faiblesse démographique dans les pays du golfe Persique, par l’absence de femmes sur le marché du
travail et par un important besoin de main-d’œuvre.
3. Ces migrants travaillent notamment dans le secteur du bâtiment et de l’hôtellerie.
4. Teresa vient des Philippines et travaille à Dubaï, aux Émirats Arabes Unis (ÉAU).
5. Elle travaille, debout, six jours sur sept. Son seul jour de congé est le vendredi. Elle partage une chambre avec quatre personnes,
loin de ses enfants restés au pays.
P . 2 4 8 -2 4 9 À L ’É C H E L LE D U MON D E L E S MI G R A TI ON S I N TE R N A TI O N A L E S
Conformément à l’introduction du programme de géographie de cycle 4, les études de cas sont mises en perspective à l’échelle
mondiale. Il s’agit, à l’aide d’un planisphère des espaces de migrations et des flux migratoires, de mettre en relation les lieux étudiés
avec d’autres lieux du monde. La compétence plus particulièrement travaillée est « Se repérer dans l’espace ».
2
RÉPONSE AUX QUESTIONS
1. Les principaux pays de départ des migrants en Méditerranée sont le Maghreb, la Libye, l’Égypte, la Turquie et la Syrie.
2. Les migrants se dirigent principalement vers l’Europe de l’Ouest, mais aussi vers les États du Golfe.
3. Les migrants qui arrivent dans les États du Golfe proviennent notamment d’Égypte, du sous-continent indien et d’Asie du Sud-Est.
4. Les trois pôles majeurs des migrations internationales sont l’Amérique du Nord, l’Europe de l’Ouest et le Japon.
5. Les migrants qui se dirigent vers ces pôles proviennent de l’Amérique latine, d’Afrique, d’Europe orientale ou encore d’Asie de l’Est.
6. Il existe des migrations entre les pays du Sud comme en témoignent par exemple les migrations du Paraguay vers l’Argentine ou
les migrations de l’Afrique centrale vers l’Afrique du Sud.
P . 2 5 0 -2 5 1 C R OQU I S P ÔL E S E T FL U X D E S MI GR A TI ON S I N TE R N A TI ON A L E S
L’introduction du programme de géographie de cycle 4 suggère la réalisation de croquis permettant d’initier les élèves au langage
cartographique. L’activité proposée permet à l’élève de réaliser un croquis de synthèse sur les migrations internationales à partir de
croquis préparatoires simples. La compétence travaillée est donc « Pratiquer différents langages ».
Étape 1
a. Les cercles représentent les principales zones de départ des migrants.
b. Les principales régions d’accueil des migrants sont l’Amérique du nord, l’Europe occidentale, le Golfe persique, le Japon et
l’Australie.
c. Les flux migratoires ont été représentés par des flèches (figurés linéaires). Les frontières se renforcent en Amérique du Nord
(Amex), en Méditerranée et entre l’Asie du Sud-Est et l’Australie.
Étape 2
a. Dans l’ordre : principales zones de départ des migrants / principales régions d’arrivée des migrants
b. Figurés : une flèche rouge pour les « flux migratoires ». Un trait noir avec des dents pour le « renforcement des frontières ».
c. 1. Régions de départ et d’arrivée des migrants
2. Flux et frontières des migrations
Étape 3
Titre possible : Pôles et flux des migrations internationales
Et si je changeais de langage ?
Les flux migratoires s’effectuent surtout du Sud vers le Nord. L’Asie, l’Afrique et l’Amérique latine constituent les principales zones de
départ. L’Europe occidentale, l’Amérique du Nord, le Japon et l’Australie sont les grandes régions d’arrivée. Cependant, les migrations
entre les pays du Sud s’intensifient. Les pays du Golfe persique attirent des migrants venus d’Asie du Sud. De même, les migrations
entre les pays du Nord se multiplient depuis les années 1990 (de l’Europe de l’Est vers l’Europe de l’Ouest).
Les migrations présentent des causes variées. Les inégalités de développement sont l’un des premiers facteurs de mobilité. Les
migrants quittent leur pays pour trouver du travail, de meilleures conditions de vie, etc. Certains doivent fuir leur pays pour des raisons
politiques ou de guerre : ce sont les réfugiés. D’autres sont contraints de quitter leur pays pour des raisons climatiques. Dans les pays
d’accueil, l’immigration transforme les frontières : construction de murs, multiplication des systèmes de surveillance (Méditerranée),
etc.
P . 2 5 2 -2 5 3 E T D E MA I N ? L E S R É FU GI É S C L IMA TI QU E S : MI GR A N T S D E D E MA I N ?
Cette double page est un complément du planisphère « À l’échelle du monde » et de la leçon. Elle permet, dans une démarche de
prospective, comme le suggère la colonne des démarches du programme, d’étudier les migrations climatiques. La compétence plus
particulièrement travaillée est « Coopérer, mutualiser ». Un travail de groupe permet en effet aux élèves d’aboutir à une synthèse sur
les réfugiés climatiques d’aujourd’hui et de demain.
ACTIVITÉS
1. Groupes 1 et 2
a. On estime aujourd’hui à 38 millions le nombre de réfugiés climatiques dans le monde. Ils pourraient être 250 millions en 2050.
b. Les causes des migrations climatiques sont multiples : dégel, cyclones, élévation du niveau des mers, désertification, fonte des
glaciers continentaux, inondations.
3
c. Le Bangladesh compte plus d’un demi-million de réfugiés climatiques et ce nombre devrait atteindre 20 à 30 millions d’ici 2050.
L’inondation du delta du Gange liée à la fonte des glaciers de l’Himalaya pourrait engendrer des catastrophes humaines dans la
capitale, Dhaka.
Groupes 3 et 4
a. La majorité des réfugiés climatiques se situe en Asie (81,6 % des réfugiés climatiques du monde). Cette forte proportion s’explique
par la multiplicité des phénomènes climatiques extrêmes en Asie (cyclones, inondations, fonte des glaciers continentaux, etc.), les très
fortes densités de population et le faible niveau de développement de nombreux pays de ce continent (qui renforce la vulnérabilité des
sociétés).
b. Les deux autres régions du monde fortement touchées par les migrations climatiques sont l’Amérique et l’Afrique (désertification,
cyclones, etc.).
c. Ioane Teitiota a demandé le statut de réfugié pour cause de réchauffement climatique. En effet, l’archipel des Kiribati où il vit est
composé d’une trentaine d’atolls coralliens, dont la plupart dépassent à peine le niveau de l’eau. Des zones entières sont
régulièrement envahies par l’océan, et les récoltes s’appauvrissent en raison de l’infiltration d’eau salée dans les réserves d’eau
douce.
2. La mise en commun des observations des élèves peut se faire sous la forme d’une restitution orale (un rapporteur est choisi dans
chaque groupe).
3. On estime aujourd’hui à 38 millions le nombre de réfugiés climatiques dans le monde. Ils pourraient être 250 millions en 2050. Les
causes des migrations climatiques sont multiples : dégel, cyclones, élévation du niveau des mers, désertification, fonte des glaciers
continentaux, inondations. La majorité des réfugiés climatiques se situe en Asie (81,6 % des réfugiés climatiques du monde) où les
phénomènes climatiques extrêmes sont nombreux (cyclones, inondations, etc.), comme au Bangladesh. L’Amérique et l’Afrique sont
également touchées par les migrations climatiques (du fait de la désertification, des cyclones, etc.). Dans l’archipel des Kiribati,
composé d’une trentaine d’atolls coralliens dont la plupart dépassent à peine le niveau de l’eau, un habitant a demandé pour la
première fois le statut de réfugié pour cause de réchauffement climatique.
P . 2 5 4 -2 5 5 C OU R S 1 L E S MI GR A TI ON S TR A N S N A TI ON A L E S
La leçon reprend la problématique de la page d’ouverture et les différents thèmes abordés dans les études de cas selon les
« contenus d’enseignement » du programme : croissance des migrations internationales, raisons et effets des migrations. Les
documents apportent des éléments de généralisation (doc. 1 à 3) et des exemples complémentaires (doc. 4 et5), à travers des
supports de natures variées (graphique, texte, carte, affiche et photo).
P . 2 5 6 -2 5 7 J E M’ E XE RC E P A R C OMP É TE N C E
4
5. Entre le XIXe siècle et aujourd’hui, l’Italie est passée d’un pays d’émigration à un pays d’immigration. En effet, au XIXe siècle, de
nombreux Italiens émigrent vers les États-Unis mais aussi l’Europe, l’Afrique ou l’Amérique du Sud (en Argentine ou au Brésil
notamment). Ils quittent l’Italie pour échapper à la misère. Les promesses d’emplois garanties par l’industrialisation massive aux États-
Unis stimulent ce mouvement migratoire.
Aujourd’hui, l’Italie est un pays d’immigration. En effet, depuis 2010, les arrivées de migrants en Italie ont fortement augmenté, passant
de 5 000 à cette date à près de 120 000 en 2014. Les migrants qui se dirigent vers l’Italie viennent d’Asie de l’Est, d’Asie du Sud,
d’Afrique du Nord et d’Europe orientale notamment. Ce sont des migrations économiques mais aussi des migrations liées aux conflits
(réfugiés).
P . 2 5 8 J E P R É PA R E L E B R E V E T
Les migrations présentent des causes variées. Les inégalités de développement sont l’un des premiers facteurs de mobilité. Les
migrants quittent leur pays pour trouver du travail, de meilleures conditions de vie, etc. Certains doivent fuir leur pays pour des raisons
5
politiques ou de guerre : ce sont les réfugiés. D’autres sont contraints de quitter leur pays pour des raisons climatiques (les migrants
environnementaux des îles Tuvalu dans le Pacifique).
En forte croissance, les migrations transforment les frontières : construction de murs, multiplication des systèmes de surveillance, etc.
P . 2 5 9 J E C ON S TR U I S MON B I L A N
6
Chapitre 12 Le tourisme et ses espaces
La logique du chapitre
Ce chapitre clôt le thème 2 du programme consacré aux « mobilités humaines transnationales ». Après avoir découvert la problématique
du chapitre à l’aide des photographies d’ouverture (pp. 260-261), il s’agit de mener une étude de cas sur une station touristique des
Caraïbes (Punta Cana, pp. 262-265). Comme le demande le programme, cela permet d’étudier un lieu privilégié du tourisme mondialisé.
Dans la même logique, la tâche complexe de la double page suivante sur Paris (pp. 266-267) met en scène une grande métropole
touristique. Ces études sont ensuite mises en perspective dans la double page « À l’échelle du monde » grâce au planisphère du tourisme
international (pp. 268-269) et de la leçon (pp. 272-273), qui propose des documents complémentaires. Un dossier « Prospective » vise à
faire réfléchir l’élève sur ses futures vacances en 2030 (pp. 270-271). Un travail pluridisciplinaire « Arts et Géo » est présenté aux pages
274-275. Enfin, les pages 276 à 279 proposent des exercices par compétences, dans la perspective du brevet (p. 278). Les compétences
plus particulièrement travaillées dans ce chapitre sont : « Analyser un document », « Pratiquer différents langages », « Raisonner » et
« Se repérer dans l’espace ».
Bibliographie
Sitographie
• Site de l’Organisation Mondiale du Tourisme: http://www2.unwto.org/fr
• Un dossier sur le tourisme mondial sur le site Géoconfluences, « Le tourisme mondial : essor et concurrences » :
http://geoconfluences.ens-lyon.fr/actualites/veille/le-tourisme-mondial-essor-et-concurrences
• Site de l’Office du tourisme de Paris : http://www.parisinfo.com/
• Site de l’Atlas des Caraïbes, développé par l’Université de Caen : http://atlas-caraibe.certic.unicaen.fr
P . 2 6 0 -2 6 1 OU V E R TU R E
L’observation des deux photographies permet aux élèves de découvrir le thème du chapitre à travers deux hauts lieux du tourisme
mondial. Le document 1 montre Paris, la métropole la plus visitée au monde, reconnue par son patrimoine ancien et le document 2
présente Dubaï, un nouveau lieu du tourisme mondial, où les tours ne cessent de sortir de terre. Des prises de vue au sol ont été
privilégiées pour permettre aux élèves de constater la diversité des touristes et de s’identifier à eux. Elles permettent également de
mettre en relief les différentes formes de tourisme au sein des villes au rayonnement mondial. Paris et Dubaï représentent deux
facettes d’un tourisme urbain très varié, entre patrimoine et modernité. L’observation de ces deux photographies amène à la
problématique du chapitre « Quels sont les mobilités touristiques internationales et leurs effets ? ». Dans le bandeau
« Compétences » figurent les différentes compétences que l’élève pourra plus particulièrement aborder au cours de ce chapitre.
P . 2 6 2 -2 6 5 É TU D E D E CA S U N E S T A T I O N T O U R I S T I Q U E D E S C A R A Ï B E S : P U N T A C A N A
Cette étude de cas a pour objectif de présenter la station touristique de Punta Cana (République dominicaine) et les impacts
qu’engendre cette activité sur cet espace. Elle s’organise de la manière suivante : la première double page est consacrée à la
dimension internationale de Punta Cana. La seconde double page invite à découvrir les effets du tourisme dans cette station. Il s’agit
donc, à travers cette étude de cas, de comprendre la dimension internationale du tourisme en réactivant notamment les notions de
mobilités et d’aménagements, et en découvrant la notion de « mise en tourisme » (Rémy Knafou). La compétence « Pratiquer
différents langages » est travaillée sous deux formes différentes par l’élève dans cette étude de cas : tout d’abord en participant à la
6
rédaction d’un guide touristique sur la République dominicaine, puis en complétant une carte mentale sur les effets du tourisme à
Punta Cana dans la deuxième double page.
ACTIVITÉS P. 263
1. Punta Cana se situe sur la côte Est de la République dominicaine, au bord de la mer des Caraïbes.
2. Les touristes viennent principalement d’Amérique du Nord (États-Unis en tête) et d’Europe. Ces touristes arrivent principalement à
Punta Cana en avion : l’aéroport international de la station a accueilli 5,8 millions de passagers en 2014.
3. Le nombre de touristes a triplé en République dominicaine entre 1995 et 2014 (de 1,7 million à 5,1 millions de touristes).
4. Les touristes viennent à Punta Cana pour profiter du soleil (climat tropical), de la plage et de l’hôtel « tout inclus » (hébergement,
restauration et activités sur place).
5. Les principaux aménagements réalisés pour le tourisme sont les hôtels (avec piscines), les golfs et la création d’un village pour
accueillir les employés des établissements touristiques. L’aéroport et l’axe routier principal ont été également créés pour faciliter
l’arrivée des touristes.
6. Punta Cana est la plus grande station balnéaire de la République dominicaine, elle est la première destination touristique des
Caraïbes. Les voyageurs arrivent principalement d’Amérique du Nord et d’Europe, grâce à l’aéroport international situé à Punta Cana.
Le climat tropical permet de profiter du soleil et de la chaleur toute l’année.
Les atouts de cette station sont les très nombreux hôtels (avec piscines), avec vue sur la mer des Caraïbes, la plage de sable blanc et
les palmiers. Des golfs ont été aménagés derrière certains hôtels.
ACTIVITÉS P. 265
1. Punta Cana se développe après 1969 à partir de l’achat d’un terrain de 58 km² par un groupe d’investisseurs américains. C’est en
1978 que la station prend une nouvelle dimension avec la création d’un complexe hôtelier par l’entreprise française « Club
Méditerranée ».
Les acteurs sont avant tout privés : tous les aménagements sont réalisés par des entreprises occidentales (hôtels, réseau électrique,
traitement de l’eau, aéroport international…). Seul le réseau routier qui mène à Punta Cana est construit par l’État (acteur public).
2. Le tourisme est un facteur de développement pour la République dominicaine car cette activité rapporte de nombreux revenus à ce
pays. De 1995 à 2014, les recettes ont été multipliées par 3,5 (de 1,4 milliard à 5 milliards). De plus, le tourisme est devenu le premier
secteur d’emploi en République dominicaine : en 2014, il concerne 247 025 travailleurs (contre 126 458 en 1995). Cette activité crée
donc des emplois pour les habitants de l’île.
3. Le tourisme permet de développer les infrastructures routières et autoroutières, ainsi que les aéroports internationaux.
4. Les problèmes environnementaux posés par le tourisme à Punta Cana sont la déforestation, la grande consommation d’eau et la
fragilisation de la barrière de corail.
5. La population locale ne profite pas pleinement de l’activité touristique car les emplois créés sont peu payés. Ce sont les entreprises
privées qui bénéficient des revenus les plus importants.
6. Carte mentale
Développement
économique
Aménagements
Effets positifs
de transports
Créations
d’emplois
Tourisme à Punta
Cana
Coraux fragilisés
Population locale
à l’écart
P . 2 6 6 -2 6 7 L A GÉ OGR A P H I E A U TR E ME N T T O U R I S M E À P A R I S !
7
Cette tâche complexe invite à travailler sur Paris, une métropole très touristique (ville la plus visitée au monde : 22 millions de
touristes en 2014). Selon les documents d’accompagnement du programme, le choix d’une grande métropole mondiale est
l’occasion de réinterroger le thème « L’urbanisation du monde » et de croiser mobilités, villes et mondialisation. Lieu patrimonial, de
la modernité, d’événements, la ville est un lieu touristique majeur qui permet d’identifier l’ampleur des flux touristiques à l’échelle
mondiale et d’interroger les pratiques des touristes (déambulation, « shopping » par exemple) comme les aménagements réalisés à
leur destination (centres-villes réhabilités, zones hôtelières et marchandes connectées aux réseaux de transport urbain et aux
aéroports, ports de croisières…).
La consigne de travail est scénarisée, pour susciter la curiosité de l’élève et permettre son implication dans cette activité : les élèves
endossent le rôle d’un employé d’une agence de voyage qui doit réaliser une brochure touristique. Volontairement, il n’y a pas de
questions détaillées mais une consigne large, qui appelle à une production commune ou individuelle. Ce type de tâche complexe a
pour but de favoriser l’autonomie des élèves et leur capacité à choisir une démarche pour répondre à un problème posé.
Un « Coup de pouce » est proposé aux élèves, mais celui-ci n’a rien d’obligatoire. Il est un outil de différenciation pédagogique pour
l’enseignant. Pour résoudre cette tâche complexe, les élèves peuvent s’appuyer sur les ressources proposées (documents de la
double page mais aussi « boîte à outils », constituée de documents complémentaires et de ressources numériques) ainsi que sur
toute autre ressource externe mise à leur disposition par l’enseignant. Cette double page « La géographie autrement » permet donc à
l’élève de travailler la compétence « Raisonner ».
ACTIVITÉ
P . 2 6 8 -2 6 9 À L ’E C H E L LE D U MON D E L E T O U R I S M E I N T E R N A T I O N A L
Conformément à l’introduction du programme de géographie de cycle 4 et aux accompagnements, les études de cas sont mises en
perspective à l’échelle mondiale. Il s’agit, à l’aide d’un planisphère du tourisme international, de mettre en relation les lieux étudiés
avec d’autres espaces du monde. C’est donc la compétence « Se situer dans l’espace » qui est plus particulièrement mise en œuvre ici.
P . 2 7 0 -2 7 1 E T D E MA I N ? M E S V A C A N C E S E N 2 0 30 ?
Ce dossier « Prospective » a pour objectif d’étudier le tourisme de demain : les élèves sont amenés à réfléchir sur les nouveaux
espaces mis en tourisme (la région Arctique, doc. 2 ou les favelas, doc. 3) et sur les nouvelles pratiques touristiques (une ville
construite ex nihilo en Corée du Sud avec le document 4, le tourisme spatial (doc. 5) ou la redécouverte de la montagne en été (doc.
6). C’est la compétence « Travailler en groupe » qui est plus particulièrement mise en œuvre ici. Des groupes de travail de 3 à
4 élèves peuvent être constitués en prenant bien soin de placer des élèves de niveau variable dans chaque groupe. La restitution
peut se faire à l’oral ou à l’écrit par le biais d’une affiche.
ACTIVITÉS
1. Groupes 1 et 2
a. Le nombre de touristes internationaux va encore beaucoup augmenter selon les projections de l’OMT : il devrait atteindre
1,8 milliard en 2030.
8
b. Cette évolution s’explique par l’augmentation du niveau de vie, notamment dans les pays émergents, comme la Chine et l’Inde.
Dans ces pays fortement peuplés, une généralisation des pratiques touristiques provoque un gonflement important des flux
touristiques à l’échelle mondiale.
c. Les habitudes touristiques ont changé dans les années 1950 car le goût pour le soleil en été s’est développé ainsi que de nouvelles
pratiques sportives en hiver (le ski). Cela correspond aussi à une période où le tourisme s’est étendu à l’ensemble des catégories
sociales (tourisme de masse).
Face au réchauffement climatique, les pratiques touristiques peuvent évoluer : la montagne peut de nouveau apparaître comme un
lieu de villégiature appréciable en été, alors que le manque de neige va limiter les pratiques sportives en hiver. De même, la mer
pourrait redevenir un lieu privilégié en hiver pour la douceur de son climat (sur la côte méditerranéenne par exemple).
Groupes 3 et 4
a. L’objectif principal du projet « 8 City » est d’attirer les touristes chinois très riches vers une nouvelle destination. Il permet aussi de
créer de très nombreux emplois.
b. Les espaces touristiques de demain qui se développent aujourd’hui sont les pôles et les favelas. Cela permet de diversifier l’offre
auprès des touristes et de proposer des séjours originaux, « hors des sentiers battus ».
c. Le développement du tourisme spatial repose sur les progrès technologiques, qui rendent possible cette nouvelle forme de séjour.
Ces avancées scientifiques permettent la découverte de nouveaux espaces.
P . 2 7 2 -2 7 3 C OU R S 1 L E S M O B I L I T É S T O U R I S T I Q U E S D A N S L E M O N D E
La leçon reprend la problématique de la double page d’ouverture et les différents thèmes abordés dans les études de cas selon les
contenus d’enseignement du programme : essor du tourisme mondial, explications de ces mobilités en constante croissance, effets
sur les territoires touchés par l’activité touristique, ainsi que les conflits d’acteurs ou les atteintes à l’environnement. Les documents
apportent des éléments de généralisation (doc. 1, 2 et 4) et permettent à l’élève de découvrir un autre bassin touristique (doc. 3 : la
Méditerranée) et un haut-lieu mondial du tourisme récréatif (doc. 5).
P . 2 7 4 -2 7 5 A R TS E T GÉ O L A P L A G E D E T R O U V I L L E
L’étude du tableau d’Eugène Boudin, La Plage de Trouville (1864) permet aux élèves de découvrir l’art impressionniste et faire un
lien avec le programme d’histoire, comme le demande le programme sur ce chapitre. La compétence « Analyser un document »
pourra être approfondie en décrivant cette œuvre d’art. Le travail peut être poursuivi sur le très bon site http://www.musee-
orsay.fr/ à l’aide de l’onglet « Collections – œuvres commentées » (compétence « S’informer dans le monde du numérique »). La
double page est structurée autour de cinq documents : l’œuvre de Boudin (doc. 4), la biographie du peintre (doc.1), un texte sur la
naissance du tourisme balnéaire (doc.3) et enfin une photographie mettant en scène les touristes d’aujourd’hui à Trouville (doc. 2).
Ce dernier permet de faire un lien entre histoire et géographie à travers notamment l’évolution des pratiques touristiques.
ACTIVITÉS
9
3. Ces touristes ont des tenues qui témoignent de leur rang social élevé, de leur appartenance à l’aristocratie. Ils se tiennent debout ou
assis sur des chaises. Pendant que les enfants jouent, les adultes regardent la mer et admirent les pêcheurs qui osent affronter le
tumulte des flots.
4. Ces touristes viennent à Trouville pour profiter de l’air iodé et de la mer dans une optique hygiéniste : la mode des bains
thérapeutiques se développe parallèlement à l’industrialisation (première moitié du XIXe siècle).
Ils se rendent à Trouville en chemin de fer : la proximité de Paris explique le succès de cette station balnéaire.
5. Les pratiques touristiques ont beaucoup évolué depuis le XIXe siècle.
Tout d’abord, la tenue vestimentaire a radicalement changé : les touristes du XXIe siècle sont légèrement vêtus contrairement à ceux
du XIXe siècle. L’objectif est aujourd’hui de bronzer le plus largement possible, alors qu’au début du tourisme, la peau hâlée était mal
vue car elle renvoyait à l’image du paysan (travaux des champs en plein air). Sur la plage, les différences sociales sont moins nettes
aujourd’hui.
Le deuxième grand changement est l’apparition du tourisme de masse. Alors que le tableau de Boudin met en scène un petit groupe
de touristes, la photographie présente une multitude de vacanciers. Le basculement s’est opéré dans les années 1960.
P . 2 7 6 -2 7 7 JE M’ E XE RC E P A R C OMP É TE N C E
10
Entre Sainte-Anne et Saint-François, à la pointe du Helleux, un village-vacances a été construit : les logements se situent autour des
piscines.
De nombreux parkings sont visibles entre Sainte-Anne et Saint-François afin d’accueillir les touristes en bordure de plage.
2. Les touristes accèdent à ce littoral en voiture grâce aux différents axes routiers (la route touristique au Sud de Saint-François par
exemple) et se garent sur les parkings à proximité des plages.
3. Les liaisons maritimes régulières au départ de Saint-François et Sainte-Anne se dirigent vers Les Saintes, Marie-Galante, La
Désirade et Petite-Terre.
P . 2 7 8 JE P R É P A RE LE B R E VE T
P . 2 7 9 JE C ON S TR U I S MON B I L A N
11
Principaux pôles émetteurs
1
Les 5 pays les plus visités du monde
A
Grands bassins touristiques
e f
Le tourisme
international
g b
Des espaces..
Raisons…
h
a
12
Chapitre 13 Mers et océans : un monde
maritimisé
La démarche du chapitre
Après avoir découvert la problématique du chapitre à l’aide des photographies d’ouverture (pp. 280-281), il s’agit de faire découvrir aux
élèves que les océans sont « intensément parcourus par les lignes de transports maritimes » selon les termes du programme, à l’aide
d’un dossier sur une grande compagnie maritime, la CMA-CGM (pp. 282-285) et d’un planisphère des routes et façades maritimes (pp.
286-287). Celui-ci est complété par un dossier sur la façade maritime la plus dynamique du monde, la façade d’Asie-Pacifique (pp. 288-
289) et par la leçon (pp. 290-291), qui propose des documents complémentaires. La deuxième partie du chapitre traite de la seconde
thématique inscrite dans le programme : « les mers et les océans sont des zones exploitées pour la pêche et d’autres ressources, au
centre de conflits d’intérêts nombreux » (tâche complexe pp. 292-293 sur les ressources des océans). Ce sont aussi « des milieux fragiles,
dont la conservation est un problème majeur pour les sociétés » (dossier « Quels océans pour demain ? » pp. 294-295 et leçon pp. 296-
297). Selon les prescriptions des fiches ressources, un croquis sur les espaces maritimes peut être réalisé à l’aide de la double page
« Croquis » (pp. 298-299). Les compétences plus particulièrement travaillées dans ce chapitre sont « Analyser un document »,
« Pratiquer différents langages », « Raisonner », « Se repérer dans l’espace » et « Coopérer, mutualiser ». Les pages « Je m’exerce par
compétence » permettent d’approfondir ou de compléter ce travail par compétences (« S’informer dans le monde du numérique », etc.).
La page « Je prépare le Brevet » permet à l’élève de se préparer à l’épreuve de l’examen et la page « Je construis mon bilan » est un outil
pour faire le point sur ses connaissances.
Bibliographie
Sitographie
• Le site du Cedre, Centre de documentation, de recherche et d’expérimentations sur les pollutions accidentelles des eaux :
www.cedre.fr/
• Le site de la compagnie CMA-CGM : www.cma-cgm.fr
• Le site de l’Ifremer : wwz.ifremer.fr,
• Le site Marinetraffic permet de suivre le trafic maritime en temps réel : http://www.marinetraffic.com
• Le site Mer et Marine (site d’actualité maritime du groupe Télégramme) : www.meretmarine.com/fr
P . 2 8 0 -2 8 1 OU V E R TU R E
L’observation des deux photographies permet aux élèves de découvrir le thème du chapitre à travers deux lieux du monde. La
première photographie a été prise dans le canal de Panamá, en Amérique centrale. Il montre les écluses du canal, dans lesquels sont
en train de passer des paquebots de voyageurs et un navire de commerce. La photographie permet de montrer le rôle stratégique
joué par ces passages dans la circulation des navires sur les océans du globe. Permettant de relier l’océan Atlantique à l’océan
Pacifique sans faire le tour de l’Amérique du Sud, le canal de Panamá fait actuellement l’objet de travaux d’élargissement de grande
envergure.
La deuxième photographie montre une scène de pêche traditionnelle en Indonésie (la pêche à la baleine au large de l’île de
Lembata). Elle permet de montrer que les océans sont des territoires riches en ressources, notamment halieutiques. La comparaison
des deux photographies montre la place prise par les océans dans l’économie mondiale (maritimisation des échanges) et leur rôle
essentiel comme fournisseurs de ressources pour les hommes. La première photographie met aussi en évidence le fait que les
océans et les littoraux qui les bordent sont transformés par la mondialisation des échanges. L’analyse de ces deux photographies
amène à la problématique du chapitre « Comment la mondialisation transforme-t-elle les espaces maritimes du globe ? ».
1
P . 2 8 2 -2 8 5 D OS S I E R LA C MA -C GM : U N E C OMP A GN I E MA R I TI ME S U R L E S OC É A N S
Ce dossier suit la colonne des « Démarches et contenus d’enseignement » du programme qui demande de faire découvrir aux élèves
les lignes de transport maritime, ainsi que les recommandations des fiches ressources qui conseillent de suivre le trajet d’un navire
d’une grande compagnie maritime. La première double page (pp. 282-283) permet de suivre le trajet d’un navire porte-conteneurs
de la compagnie CMA-CGM, le Bougainville (compétence « Pratiquer différents langages »). La seconde double page (pp. 284-285)
permet de comprendre que cette compagnie dispose d’un réseau maritime mondial (compétence « Analyser et comprendre un
document », un planisphère).
ACTIVITÉS P. 283
1. Le navire Bougainville est un porte-conteneurs appartenant à la compagnie maritime française CMA-CGM. Long de 398 m et large
de 54 m, il a une capacité totale de 18 000 conteneurs. L’équipage est constitué de 26 personnes seulement.
2. Au cours de son trajet reliant la Chine à l’Allemagne, le Bougainville relie l’océan Pacifique à l’océan Indien en passant par le détroit
de Malacca, puis l’océan Indien à la mer Méditerranée en passant par le détroit de Bab-el-Mandeb et le canal de Suez et enfin la mer
Méditerranée à l’océan Atlantique en empruntant le détroit de Gibraltar. Les ports desservis par ce navire sont notamment : Dalian,
Shanghai, Port Kelang, Khor Fakan, Malte, Tanger Med, Rotterdam ou encore Hambourg.
3. Le trajet aller-retour du Bougainville entre la Chine et l’Allemagne dure 77 jours.
4. À destination de l’Europe, le Bougainville transporte des ordinateurs portables, des vêtements et tous les produits finis de grande
consommation qui atterrissent sur les linéaires de la grande distribution. Dans l’autre sens, le Bougainville quitte l’Europe chargé
d’équipements industriels, de produits agro-alimentaires en tous genres (petits pois Bonduelle, pomme de terre, fromage, chocolat…),
d’eaux minérales, de produits de luxe, de parfums, de vins ou encore de Cognac.
5. Ces marchandises sont transportées dans des conteneurs. Ces grandes caisses métalliques standardisées (6,10 m de long)
permettent de transporter tout type de marchandises. Ils sont facilement adaptables à d’autres moyens de transport (trains, camions,
barges fluviales) : c’est l’intermodalité.
6. Chers téléspectateurs,
C’est du Bougainville, un géant des mers de la compagnie maritime française CMA-CGM, que je vous présente cette émission ce soir.
Le Bougainville est un porte-conteneurs de 398 m de long et 54 m de large. Sa capacité totale est de 18 000 conteneurs alors que son
équipage est constitué de 26 personnes seulement.
Parti d’Hambourg en Allemagne, il vient de quitter le port du Havre en France pour un trajet aller-retour de plus de 70 jours. Celui-ci le
mènera jusqu’en Chine en passant par la mer Méditerranée, l’océan Indien et l’océan Pacifique. Au cours de son trajet, il empruntera
plusieurs passages stratégiques (le détroit de Gibraltar, le canal de Suez, le détroit de Malacca, etc.) et desservira de nombreux ports
(Tanger Med., Port Kelang ou encore Shanghai par exemple).
Les marchandises du Bougainville (ordinateurs portables, vêtements, pomme de terre, parfums, etc.) sont transportées dans des
conteneurs. Ces grandes caisses métalliques standardisées (6,10 m de long) permettent de transporter tout type de marchandises et
sont facilement adaptables à d’autres moyens de transport (trains, camions, barges fluviales).
Je vous retrouve dans deux mois pour le récit complet de cette aventure à bord du Bougainville.
ACTIVITÉS P. 285
1. a. Ce planisphère utilise une projection semi-polaire, qui permet de voir le monde du pôle Nord.
b. La principale ligne régulière de la compagnie maritime CMA-CGM traverse les principaux océans et passages stratégiques du
globe : l’océan Pacifique à l’océan Indien en passant par le détroit de Malacca, l’océan Indien à la mer Méditerranée en passant par le
détroit de Bab-el-Mandeb et le canal de Suez, la mer Méditerranée à l’océan Atlantique en empruntant le détroit de Gibraltar, l’océan
Atlantique à l’océan Pacifique en passant par le canal de Panamá.
c. Les trois principales régions desservies par les navires de cette compagnie maritime sont l’Asie-Pacifique, l’Europe et l’Amérique du
Nord.
d. Cette projection permet de mettre en évidence la route maritime traversant le Pacifique. En effet, dans une projection « classique »
(type Mercator centrée sur l’Europe), l’océan Pacifique est coupé en deux. Avec cette projection semi-polaire, il est d’un seul tenant,
ce qui permet de montrer davantage les liens entre Amérique et Asie de part et d’autre du Pacifique.
2. La compagnie CMA-CGM dispose de 471 navires dont 14 porte-conteneurs géants. Elle est capable de transporter 13 millions de
conteneurs (2015).
3. Un hub est un port qui redistribue les marchandises des routes maritimes mondiales vers les routes régionales. Le hub de Malte
permet aux grands navires de la CMA-CGM de pouvoir déposer ou prendre des conteneurs (ce port est équipé pour recevoir les plus
grands navires du monde), sans être obligé de desservir des ports de moindre importance. Ceux-ci sont alimentés par des navires
plus petits donc plus mobiles, par l’intermédiaire des lignes maritimes secondaires de la compagnie.
4. Les navires de la CMA-CGM sont confrontés au problème de la piraterie, notamment dans le golfe de Guinée, en Somalie et en
Asie du Sud-Est.
5. Sur cette publicité, on observe un navire porte-conteneurs de la CMA-CGM en pleine mer. Les deux-tiers inférieurs de l’affiche
montrent les fonds océaniques situés sous le navire, notamment la faune (baleine, requin, etc.) et la flore (algues, coraux, etc.)
2
maritimes. Un slogan accompagne cette photographie « Blue is the new green », (traduction : « Le bleu est le nouveau vert »). Cette
publicité montre la volonté de la CMA-CGM de communiquer sur sa politique environnementale (limiter l’impact de ses navires sur les
océans en les équipant de technologies plus « propres »).
P . 2 8 6 -2 8 7 À L ’É C H E L LE D U MON D E R OU TE S E T FA Ç A D E S MA R I TI M E S
Le planisphère des routes et façades maritimes permet de faire repérer aux élèves les principales routes du commerce maritime, les
passages stratégiques majeurs et les grandes façades maritimes mondiales. La compétence travaillée est « Se repérer dans
l’espace ».
ACTIVITÉS
1. La principale route maritime du monde traverse les trois principaux océans du globe dans l’hémisphère nord : Pacifique, Atlantique
et Indien.
2. Elle passe par le canal de Panamá, le détroit de Gibraltar, le canal de Suez, le détroit de Bab-el-Mandeb et le détroit de Malacca.
3. Les quatre grandes façades maritimes du monde sont les façades de l’Amérique du Nord-Ouest, de l’Amérique du Nord-Est, de
l’Europe du Nord-Ouest et de l’Asie-Pacifique.
4. La façade maritime la plus dynamique est celle d’Asie-Pacifique. C’est en effet sur cette façade que se concentrent les ports les
plus actifs du monde, en particulier en Chine (Shanghai, Ningbo, Hong Kong, etc.).
5. Une route secondaire relie l’Ouest des États-Unis à l’Est des États-Unis en passant par le Cap Horn. Une autre route secondaire
relie par exemple le Japon à l’Australie dans le Pacifique.
6. Le Tchad, la Bolivie et le Kazakhstan sont des États enclavés. Cet enclavement est un handicap pour ces États car ils ne
bénéficient d’aucun accès à la mer pour les échanges mondiaux.
P . 2 8 8 -2 8 9 D OS S I E R LA FA Ç A D E MA R I TI ME D ’ A S I E -PA C I FI QU E
Ce dossier permet de faire un zoom sur la façade maritime la plus dynamique du monde, la façade d’Asie-Pacifique. Deux idées sont
plus particulièrement développées : l’intégration de cette façade aux échanges maritimes mondiaux et sa transformation par la
mondialisation des échanges. Le questionnement permet d’aboutir à la construction d’un schéma de synthèse (compétence
« Pratiquer différents langages »).
ACTIVITÉS
1. Les principaux ports de la façade d’Asie-Pacifique sont : Nagoya au Japon, Busan en Corée du Sud, Tianjin, Qingdao, Shanghai,
Ningbo, Guangzhiu et Hong Kong en Chine, ainsi que Singapour.
2. Le classement des ports en 2014 (doc. 3) montre que parmi les dix premiers ports du monde, huit se situent sur cette façade. De
cette région partent les deux plus grandes routes transocéaniques conteneurisées, l’une transpacifique et l’autre reliant l’Asie orientale
à l’Europe.
3. Le port de Yangshan a été construit en Chine, au large de Shanghai à partir de 2004. Prenant appui sur des îles, les terminaux ont
été construits sur des terre-pleins pour dégager à la fois les kilomètres de quais nécessaires à l’accueil des navires, mais aussi les
surfaces de terminaux pour le stockage des conteneurs.
4. Les ports de la façade d’Asie-Pacifique sont reliés à leur arrière-pays par les grands axes routiers mais aussi par certaines voies
navigables (comme le Yangzijiang en Chine).
5. Dans l’ordre de la légende : littoral /arrière-pays / façade maritime / port / route maritime / routes terrestres.
Titre possible : La façade maritime d’Asie-Pacifique : un espace dynamique
P . 2 9 0 -2 9 1 C OU R S 1 LE S E S P A CE S MA R I TI M E S D A NS LA MON D I A L I S A TI ON
La leçon reprend une partie de la problématique de la page d’ouverture et les différents thèmes abordés dans les dossiers selon les
contenus d’enseignement du programme : les mers et les océans dans les échanges, la transformation des espaces maritimes par la
mondialisation. Les documents apportent des éléments de généralisation (doc. 1 à 4) et permettent à l’élève de découvrir d’autres
lieux (doc. 5) à travers des supports de natures variées (graphiques, carte, texte et photo).
3
On constate une très forte augmentation du commerce maritime depuis 1970. En effet, le total des marchandises chargées dans les
navires circulant sur les espaces maritimes du globe est passé de 2,5 milliards de tonnes en 1970 à 9,8 milliards en 2014 selon les
chiffres de la CNUCED.
P . 2 9 2 -2 9 3 L A GÉ OGR A P H I E A U TR E ME N T L E S R E S S OU R C E S D E S OC É A N S
Ce dossier invite à travailler sur les ressources des océans, comme le demande le programme. La mise en activité des élèves diffère
des dossiers précédents car il s’agit ici d’une proposition de tâche complexe. La consigne de travail est scénarisée, pour susciter la
curiosité de l’élève et permettre son implication dans cette activité : les élèves endossent le rôle d’un chercheur de l’Ifremer.
Volontairement, il n’y a pas de questions détaillées mais une consigne large, qui appelle à une production commune ou individuelle.
Le choix est fait ici de laisser libre la forme du rendu (exposé oral, affiche, diaporama, etc.). Ce type de tâche complexe a pour but de
favoriser l’autonomie des élèves et leur capacité à choisir une démarche pour répondre à un problème posé. Un « Coup de pouce »
est proposé aux élèves, mais celui-ci n’a rien d’obligatoire. Il est un outil de différenciation pédagogique pour l’enseignant. Pour
résoudre cette tâche complexe, les élèves peuvent s’appuyer sur les ressources proposées (documents de la double page mais aussi
« Boîte à outils », constituée de documents complémentaires et de ressources numériques) ainsi que sur toutes autres ressources
externes mises à leur disposition par l’enseignant.
ACTIVITÉ
Proposition de synthèse
Les ressources des mers et des océans
Bonjour à tous,
Chercheur à l’Ifremer, l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer, je viens vous présenter aujourd’hui les ressources
des mers et des océans.
Les mers et les océans disposent de nombreuses ressources. Les ressources halieutiques fournissent des protéines animales
essentielles à l’homme, et la pêche procure du travail et des revenus à de nombreux habitants, surtout situés dans les pays pauvres.
Certains pays riches comme le Japon ont développé une pêche industrielle. Le sous-sol des océans détient des hydrocarbures
(pétrole et gaz) qui sont de plus en plus exploités (golfe du Mexique, mer du Nord, golfe de Guinée, etc.). Aujourd’hui, 30 % de la
production mondiale de pétrole est d’origine sous-marine. Des nodules polymétalliques et des dépôts minéraux riches en métaux
précieux couvrent le sol des océans. Si ces derniers sont difficiles à atteindre, des nations comme la Chine, l’Inde ou la Corée du Sud
intensifient leurs recherches dans la perspective d’une éventuelle pénurie de certains métaux.
Il existe d’importantes tensions pour le contrôle de ces ressources des mers et des océans. Depuis la Convention des Nations unies
sur le droit de la mer de Montego Bay (1982), chaque État côtier exploite librement les ressources de sa Zone économique exclusive
(ZEE), située à 200 miles marins (370 km) de son littoral. La haute mer est toutefois à la disposition de tous (près de 60% de la
surface maritime). Malgré cette réglementation, il existe de nombreuses rivalités entre États pour le contrôle des espaces maritimes.
Dans le Golfe de Guinée, le Gabon et la Guinée équatoriale contestent le tracé de leurs frontières maritimes pour le contrôle des
hydrocarbures. Dans le golfe de Gascogne, la délimitation des zones de pêche oppose la France et l’Espagne.
Je vous remercie pour l’intérêt que vous avez porté à ma présentation.
P . 2 9 4 -2 9 5 E T D E MA I N ? QU E L S OC É A NS P OU R D E MA I N ?
Ce dossier suit la colonne des « Démarches et contenus d’enseignement du programme » qui explique que les océans sont des
« régulateurs climatiques » et « des milieux fragiles, dont la conservation est un problème majeur pour les sociétés ». Une démarche
de prospective est proposée dans ce dossier. Après avoir envisagé les futurs possibles des océans, les élèves doivent rechercher des
solutions à leur protection. Un travail de groupes est ici proposé, pour travailler la compétence « Coopérer, mutualiser ».
ACTIVITÉS
1. Groupes 1 et 2
a. Les vortex de plastique se situent dans les océans Pacifique, Atlantique et Indien. Ces plastiques sont ingérés par plusieurs
centaines d’espèces marines (tortues, poissons, oiseaux ou mammifères), provoquant empoisonnements ou suffocations. Aujourd’hui,
on estime qu’il y a environ 150 millions de tonnes de déchets plastiques dans les océans. Si la consommation de plastique se poursuit
au même rythme, cette masse de déchets pourrait doubler d’ici 2050.
b. Le changement climatique a plusieurs conséquences sur les océans : augmentation de la température de l’air (les océans jouent un
rôle de régulateur climatique), augmentation de la température des mers et élévation de leur niveau.
4
c. Les effets potentiels du changement climatique représentent plusieurs menaces pour les hommes et pour la biodiversité marine :
chaîne alimentaire perturbée par l’acidification des océans, multiplication des réfugiés climatiques avec l’élévation du niveau des mers,
etc.
Groupes 3 et 4
a. Les acteurs recherchant des solutions pour protéger les océans sont les fondations (comme celle de la navigatrice Ellen MacArthur)
et les associations (comme Surfrider Foundation). Certains architectes, comme Vincent Caillebaut, recherchent des solutions pour
habiter les océans dans le futur (avec son projet « Lilypad » par exemple).
b. L’association Surfrider Foundation cherche à sensibiliser l’opinion publique à la protection des océans. La fondation d’Ellen
MacArthur alerte sur la multiplication des plastiques dans les océans. L’architecte Vincent Caillebaut a imaginé une ville flottante qui
permettrait d’accueillir les réfugiés climatiques tout en exploitant les ressources des océans.
c. On cherche à exploiter le vent marin par l’intermédiaire d’éoliennes off-shore permettant de produire de l’électricité.
2. La mise en commun peut se faire à l’oral. Un représentant de chaque groupe présente les réponses trouvées en commun.
3. Les océans sont confrontés à plusieurs menaces qui devraient s’accentuer dans l’avenir. Les vortex de plastique, ces grandes
masses de déchets flottant à la surface des océans, menacent l’environnement marin et sa faune. Le changement climatique a un
impact fort sur les océans : augmentation des températures de l’air et de l’eau, élévation du niveau des mers, etc. Ces effets ont des
conséquences sur la faune marine (perturbation de la chaîne alimentaire) et sur les hommes (multiplication des réfugiés climatiques
dans l’avenir).
Face à ces menaces, plusieurs acteurs cherchent à mettre en place des solutions visant à protéger les océans. L’association Surfrider
Foundation cherche à sensibiliser l’opinion publique à la protection des océans. La fondation d’Ellen MacArthur alerte sur la
multiplication des plastiques dans les océans. L’architecte Vincent Caillebaut a imaginé une ville flottante qui permettrait d’accueillir les
réfugiés climatiques tout en exploitant les ressources des océans. De plus, on cherche à exploiter le vent marin par l’intermédiaire
d’éoliennes off-shore permettant de produire de l’électricité (au Danemark par exemple).
P . 2 9 6 -2 9 7 C OU R S 2 ME R S E T OC É A N S : D E S E SP A C E S E XP L OI TÉ S À MÉ N A GE R
La leçon reprend une partie de la problématique de la page d’ouverture et les différents thèmes abordés dans les dossiers selon les
contenus d’enseignement du programme : les océans sont des territoires riches en ressources, mais aussi des espaces de conflits
d’intérêts et des milieux fragiles à préserver. Les documents apportent des éléments de généralisation (doc. 1 à 4) et permettent à
l’élève de découvrir d’autres lieux (doc. 5) à travers des supports de natures variées (graphiques, carte, texte et photo).
Étape 1
a. La principale route maritime est représentée par un figuré linéaire, un trait bleu épais.
b. On a utilisé des figurés de surface pour les « principales zones de pêche » et pour les « principales puissances navales ». On a
utilisé des figurés ponctuels pour les « principaux ports », les « hydrocarbures off-shore » et les « tensions aux frontières maritimes ».
5
c. Les principales puissances navales sont les États-Unis, la Russie et la Chine.
Étape 2
a. Pour compléter la première partie de la légende du croquis, il faut utiliser le doc. 1 p. 298. Pour compléter la deuxième partie de la
légende du croquis, il faut utiliser le doc. 2 p. 298.
b. Intitulés manquants (dans l’ordre) : « principaux ports » ; « passages maritimes stratégiques » ; « principales zones de pêche ».
Figurés manquants (dans l’ordre) : trait bleu épais ; trait bleu avec des « dents » ; triangle noir (pour « hydrocarbures off-shore ») ;
étoile rouge ; figuré de surface rose (pour « principales puissances navales »).
c. Le figuré qui n’est pas utilisé est celui des « routes maritimes secondaires » pour ne pas surcharger le croquis et garder l’essentiel à
retenir.
Étape 3
c. Titre possible : Les espaces maritimes dans la mondialisation
Et si je changeais de langage ?
La carte mentale peut reprendre les deux parties de la légende du croquis. Celles-ci correspondent à deux branches principales : une
maritimisation des échanges / des espaces de ressource et de tension. Les branches secondaires peuvent correspondre aux intitulés
de chaque partie de la légende. Un troisième niveau de branche peut fournir des exemples plus précis pour chaque intitulé (ex. pour
« principales puissances navales » : États-Unis, Russie, etc.).
P . 3 0 0 -3 0 1 JE M’ E XE RC E P A R C OMP É TE N C E
P . 3 0 2 JE P R É P A RE LE B R E VE T
P . 3 0 3 JE C ON S TR U I S MON B I L A N
7
B : Rotterdam.
C : Singapour.
D : Shanghai.
4. Los Angeles / Long Beach appartient à la façade de l’Amérique du Nord-Ouest.
Rotterdam appartient à la façade de l’Europe du Nord-Ouest.
Singapour appartient à la façade de l’Asie-Pacifique.
Shanghai appartient à la façade de l’Asie-Pacifique.
5. Les trois pôles du commerce mondial reliés par la principale route maritime sont l’Amérique du Nord, l’Europe de l’Ouest et l’Asie
orientale.
8
Chapitre 14 Les États-Unis, un territoire
dans la mondialisation
La démarche du chapitre
Après avoir découvert la problématique du chapitre à l’aide des photographies d’ouverture (pp. 306-307), il s’agit de faire découvrir aux
élèves que les États-Unis sont « une grande puissance attractive (qui accueille des flux migratoires importants) », selon les termes du
programme, à l’aide d’un premier dossier constitué de planisphères centrés sur les États-Unis (pp. 308-309). Puis, il s’agit de faire
comprendre aux élèves comment le territoire des États-Unis s’adapte « aux nouvelles conditions économiques et sociales issues de la
mondialisation » (métropoles pp. 310-311, Silicon Valley pp. 312-313, Mexamérique pp. 314-315). La construction d’un croquis du
territoire américain dans la mondialisation par les élèves est proposée pp. 316-317. La leçon (pp. 318-319) permet d’apporter des
éléments de généralisation ainsi que des exemples complémentaires et le dossier « Arts et Géo » (pp. 320-321) sur les villes américaines
dans les séries télévisées s’inscrit dans le parcours « Art et culture » du cycle 4. Les compétences plus particulièrement travaillées dans
ce chapitre sont « Analyser un document », « Pratiquer différents langages », « Raisonner », « Se repérer dans l’espace », « Coopérer,
mutualiser » et « S’informer sur Internet ». Les pages « Je m’exerce par compétence » permettent d’approfondir ou de compléter ce
travail par compétences. La page « Je prépare le Brevet » permet à l’élève de se préparer à l’épreuve de l’examen et la page « Je construis
mon bilan » est un outil pour faire le point sur ses connaissances.
Bibliographie
Sitographie
•Recensement : www.census.gov
• Données économiques et financières : www.economicswebinstitute.org
• National Sciences Foundation : www. nsf.gov/statistics
P . 3 0 6 -3 0 7 OU V E R TU R E
L’observation des deux photographies permet aux élèves de découvrir le thème du chapitre à travers deux lieux du territoire des
États-Unis.
La première photographie a été prise dans le quartier d’affaires de Chicago, le Loop. Elle permet de montrer que les métropoles
américaines sont au cœur de la mondialisation des échanges (les flux financiers notamment passent par les quartiers d’affaires des
grandes villes américaines). La photographie montre aussi que les métropoles américaines sont transformées par la mondialisation,
les CBD étant devenus les marqueurs paysagers les plus visibles de cette adaptation aux nouvelles conditions de la mondialisation.
Enfin, la photographie permet, dans le cadre du parcours « Art et culture » du cycle 4, d’insister sur la place de l’art dans la ville
américaine, en particulier avec l’exemple de Crown Fountain, œuvre d’art urbain de l’artiste catalan Jaume Piensa.
La deuxième photographie montre des touristes admirant le Grand Canyon sur une passerelle de verre. Elle témoigne du rôle pris
par les espaces intérieurs du territoire américain dans la mondialisation, notamment leur capacité à capter les flux touristiques (le
Grand Canyon accueille chaque année plus de 4 millions de touristes). La comparaison des deux photographies montre l’adaptation
du territoire américain aux nouvelles conditions de la mondialisation et amène à la problématique du chapitre « Comment la
mondialisation transforme-t-elle le territoire américain ? ».
1
Ce premier dossier permet de faire découvrir aux élèves que les États-Unis sont « une grande puissance attractive (qui accueille des
flux migratoires importants) », selon les termes du programme. La compétence travaillée est « Se repérer dans l’espace ».
ACTIVITÉS
1. Ces trois planisphères sont centrés sur les États-Unis. Le premier planisphère (doc. 1) a la particularité d’être une projection polaire.
2. Les États-Unis échangent surtout des marchandises avec les autres membres de l’ALENA (Mexique et Canada), l’Union
européenne et l’Asie orientale.
3. Les États-Unis investissent en priorité au Canada, au Royaume-Uni et aux Pays-Bas.
4. Les deux premières régions d’immigration vers les États-Unis sont le Mexique et l’Amérique centrale ainsi que les Caraïbes. Cela
s’explique par la proximité de ces régions avec les États-Unis et par la différence de développement entre ces régions et les États-
Unis, puissance plus développée.
5. Les flux de télécommunication sont particulièrement importants entre les États-Unis et l’Europe de l’Ouest ainsi qu’entre les États-
Unis et l’Asie orientale.
6. Les films américains sont diffusés dans le monde entier, notamment en Europe, en Amérique latine, en Inde ou en Asie de l’Est.
P . 3 1 0 -3 1 1 D OS S I E R MÉ TR OP OL E S A MÉ R I C A I N E S E T MON D I A L I S A TI ON
Ce dossier permet de faire comprendre aux élèves comment le territoire des États-Unis s’adapte « aux nouvelles conditions
économiques et sociales issues de la mondialisation », selon les termes du programme. Les métropoles américaines concentrent en
effet les fonctions liées à la mondialisation et sont transformées par celle-ci. La compétence plus particulièrement travaillée est
« Analyser et comprendre un document » (une carte des métropoles aux États-Unis).
ACTIVITÉS
1. a. La densité des métropoles est la plus forte dans le nord-est des États-Unis et en Californie.
b. Les métropoles américaines mondiales sont New York, Washington, Chicago, Los Angeles et San Francisco.
c. Ces métropoles sont reliées au monde grâce aux aéroports internationaux, aux flux financiers circulant dans les bourses mondiales
ou encore aux ports maritimes (échanges de marchandises).
2. La métropolisation du territoire américain se manifeste par la concentration de la population dans les grandes villes (65 % de la
population américaine vit dans les 100 plus grandes métropoles des États-Unis) et par la concentration des richesses dans les
métropoles (74 % du PNB se concentre dans les 100 plus grandes métropoles des États-Unis).
3. Dans la Mégalopolis se concentrent les pouvoirs : financier (bourse de Wall Street à New York), politique (Maison Blanche à
Washington, siège de l’ONU New York), militaire (Pentagone), etc.
4. Plusieurs éléments du paysage montrent que Chicago est une ville transformée par la mondialisation : le quartier d’affaires constitué
de tours de grande hauteur, les autoroutes urbaines, le stade, etc.
P . 3 1 2 -3 1 3 L A GÉ OGR A P H I E A U TR E ME N T D É PA R T P OU R L A S I L I C ON V A L LE Y !
Ce dossier invite à travailler sur la Silicon Valley, une région américaine très intégrée et transformée par la mondialisation. La mise
en activité des élèves diffère des dossiers précédents car il s’agit ici d’une proposition de tâche complexe. La consigne de travail est
scénarisée, pour susciter la curiosité de l’élève et permettre son implication dans cette activité : les élèves endossent le rôle d’un
employé d’une société d’informatique réalisant un voyage de quelques jours dans la Silicon Valley. Volontairement, il n’y a pas de
questions détaillées mais une consigne large, qui appelle à une production commune ou individuelle. Le choix est fait ici de laisser
libre la forme du rendu (exposé oral, diaporama, récit vidéo, etc.). Ce type de tâche complexe a pour but de favoriser l’autonomie des
élèves et leur capacité à choisir une démarche pour répondre à un problème posé. Un « Coup de pouce » est proposé aux élèves,
mais celui-ci n’a rien d’obligatoire. Il est un outil de différenciation pédagogique pour l’enseignant. Pour résoudre cette tâche
complexe, les élèves peuvent s’appuyer sur les ressources proposées (documents de la double-page mais aussi « Boîte à outils »,
constituée de documents complémentaires et de ressources numériques) ainsi que sur toutes autres ressources externes mises à
leur disposition par l’enseignant.
ACTIVITÉ
P . 3 1 4 -3 1 5 D OS S I E R LA ME XA MÉ R I QU E : U N E FR ON TI È R E TR A N S FOR MÉ E
Ce dossier permet de faire comprendre aux élèves comment le territoire des États-Unis s’adapte « aux nouvelles conditions
économiques et sociales issues de la mondialisation », selon les termes du programme. La frontière américano-mexicaine est en effet
l’une des plus actives au monde. C’est un territoire transformé par la mondialisation. Un travail de groupes est ici proposé,
permettant de travailler la compétence « Coopérer, mutualiser ».
ACTIVITÉS
1. Groupes 1 et 2
a. De part et d’autre de la frontière américano-mexicaine, on observe des flux de population (migrations humaines) et des flux de
marchandises.
b. L’intensité de ces échanges s’explique par la différence de développement entre les États-Unis (« superpuissance mondiale ») et le
Mexique (« pays émergent »). L’ALENA favorise les échanges de capitaux et de marchandises.
c. Des maquiladoras sont construites au Mexique par les entreprises nord-américaines. De plus, des villes jumelles se développent
aux points de passages de cette frontière (San Diego-Tijuana par exemple).
Groupes 3 et 4
a. La frontière américano-mexicaine est de plus en plus sécurisée. En effet, de nombreux dispositifs de sécurité ont été mis en place
depuis 1993 pour limiter les migrations (barbelés, systèmes de surveillance, etc.). Un mur a été construit entre les deux pays depuis
2002, atteignant plus de 600 kilomètres en Californie. Il devrait être prolongé dans les années à venir.
b. La fermeture de cette frontière se renforce depuis les années 2000 avec la construction du mur. L’augmentation des migrations
clandestines du Mexique vers les États-Unis explique notamment cette politique de fermeture.
c. Malgré le renforcement des dispositifs de sécurité, le nombre de migrations vers les États-Unis ne cesse d’augmenter. Le nombre
de Latinos présents dans les comtés américains proches de la frontière mexicaine en attestent (Californie, Arizona, Nouveau-Mexique,
Texas).
2. La mise en commun peut se faire à l’oral. Un représentant de chaque groupe présente les réponses trouvées en commun.
3. Légende du schéma (intitulés dans l’ordre) : frontière, villes jumelles, maquiladoras, principales voies d’immigration, exportation de
produits manufacturés.
Titre possible : La frontière américano-mexicaine : une frontière ouverte mais de plus en plus sécurisée
Étape 1
a. Les fortes densités se situent au Nord-Est (région des grands lacs, Mégalopolis), en Floride, en Californie et dans le Nord-Ouest
(région de Seattle).
b. Les flèches rouges correspondent aux migrations intérieures. Les flèches jaunes correspondent aux migrations internationales.
c. Le « Rust Belt » se situe dans la région des grands lacs, au Nord-Est des États-Unis. C’est le cœur industriel traditionnel des États-
Unis. La Sun Belt se situe en Californie. C’est une région dynamique où se concentrent les hautes technologies.
Étape 2
a. Intitulés dans l’ordre :
1. Des espaces transformés par la mondialisation
Figuré de surface jaune : Sun Belt : région dynamique et attractive
Figuré de surface orange : régions de hautes technologies
Figuré de surface vert : grandes plaines
Figuré de surface marron : Montagnes Rocheuses
3
b. 2. Un territoire intégré à la mondialisation
Ellipse bleue : Mégalopolis
Figuré ponctuel rouge : métropoles mondiales
Figuré ponctuel rouge plus petit : autres métropoles
Trait bleu denté : façades maritimes
Figuré linéaire (flèche) : flux intérieurs
c. Les trois types de figurés utilisés sont : figuré de surface (ex. Sun Belt), figuré ponctuel (ex. métropole), figuré linéaire (ex. flux).
Étape 3
a. et b. Le croquis est corrigé dans le manuel interactif.
c. Titre possible : Le territoire américain dans la mondialisation
Et si je changeais de langage ?
• Les espaces du territoire américain sont transformés par la mondialisation. Le Nord-Est demeure le cœur de la puissance des États-
Unis. Cependant, certaines villes sont en crise ou en restructuration (Detroit). Après une crise industrielle (de l’automobile et de la
sidérurgie), la croissance revient progressivement dans ces villes de la « Rust belt ». La Sun Belt concentre la plupart des activités de
hautes technologies : informatique et Internet à San Francisco et dans la Silicon Valley, aéronautique à Seattle, etc. Elle accueille des
entreprises innovantes (Apple, Boeing) et de grandes universités (Stanford).Les régions agricoles des grandes plaines constituent l’un
des plus importants greniers agricoles du monde grâce à de grandes exploitations mécanisées. Malgré leur isolement, les Montagnes
Rocheuses sont exploitées pour leurs ressources naturelles (minerais) et fréquentées par des touristes venus du monde entier (parcs
nationaux).
• Le territoire américain est très bien intégré à la mondialisation. Dans les métropoles, les quartiers d’affaires accueillent les sièges
sociaux des grandes firmes. Les métropoles de rayonnement mondial sont surtout situées dans la mégalopolis et en Californie (Los
Angeles). Les façades maritimes concentrent les ports à conteneurs (Los Angeles-Long Beach), les industries pétrolières (golfe du
Mexique) et le tourisme balnéaire (Floride). Les frontières terrestres (avec le Mexique et le Canada) sont aussi très actives. Les
échanges s’effectuent dans le cadre de l’ALENA. Des maquiladoras produisent au Mexique pour les entreprises américaines. La
Mexamérique est aussi un espace de migrations nombreuses, malgré la sécurisation de la frontière.
P . 3 2 0 -3 2 1 A R TS E T GÉ O L E S S É R IE S TÉ L É VI S É E S , R E FL E T D E S V IL L E S A MÉ R I C A I N E S
Dans le cadre du parcours « Art et culture », les élèves peuvent travailler sur la manière dont les séries américaines permettent de
comprendre le territoire et la société des États-Unis. La compétence travaillée est « S’informer dans le monde du numérique », avec
une recherche Internet sur une série américaine.
4
ACTIVITÉS
1. La plupart des séries américaines se déroulent à New York (Friends, etc.) et dans les villes de Californie (The big bang theory, etc.).
2. En réalité, la plupart de ces séries sont tournées à Los Angeles, dans les studios d’Hollywood. Cette ville présente un avantage
spatial : on retrouve, dans un périmètre restreint, beaucoup de paysages différents (déserts, forêts…) qui permettent une variété de
tournages en extérieur à proximité des studios hollywoodiens.
3. Gossip Girl se déroule à New York. Elle met en scène la jeunesse dorée du quartier de l’Upper Est Side, à Manhattan. The Wire se
déroule dans la ville de Baltimore. Elle illustre la dégradation des quartiers populaires noirs devenus des ghettos. Desperate
Housewives se déroule à Wisteria Lane, une banlieue privilégiée de la ville fictive de Fairview, représentative des quartiers résidentiels
des classes moyennes et supérieures américaines.
4. On observe : le quartier d’affaires de Manhattan dans le centre, la zone portuaire, des quartiers d’habitations de classes moyennes
et une banlieue pavillonnaire favorisée.
5. Le générique de la série Dallas, dans lequel on voit plusieurs plans du quartier d’affaires de cette ville du Texas, peut être
notamment conseillé aux élèves.
P . 3 2 2 -3 2 3 JE M’ E XE RC E P A R C OMP É TE N C E
P . 3 2 4 JE P R É P A RE LE B R E VE T
5
4. Cette frontière est aussi ouverte comme en témoigne le nombre important de migrants qui la traversent tous les ans ou encore
l’intensité des échanges de marchandises et de capitaux dans le cadre de l’ALENA. Ce document ne montre donc qu’un aspect de la
frontière américano-mexicaine.
5. L’auteur du dessin, Angel Boligan, souhaite dénoncer la fermeture de la frontière des États-Unis aux migrants mexicains et sud-
américains (lui-même est un dessinateur cubain vivant au Mexique).
Repérage spatial
Les métropoles sont : San Francisco, Los Angeles, Chicago, New York, Washington et Miami.
P . 3 2 5 JE C ON S TR U I S MON B I L A N
Régions intérieures
Grandes plaines agricoles
Ressources des montagnes
6
Façades maritimes
Ports de commerce
Tourisme littoral
Frontières terrestres
Mexamérique
ALENA
7
Chapitre 15 Les régions africaines
dans la mondialisation
La logique du chapitre
Ce chapitre sur les régions africaines dans la mondialisation constitue le troisième et dernier sous-thème du thème 3 « Des espaces
transformés par la mondialisation ». Les onze doubles pages rendent compte des modalités d’insertion de différentes régions africaines
dans la mondialisation et des dynamiques impulsées à l’échelle régionale et locale par cette même insertion. Elles permettent
l’acquisition progressive de compétences à partir de pratiques pédagogiques en accord avec les nouveaux programmes (de l’étude de
cas à la tâche complexe), tout en respectant l’autonomie pédagogique des enseignants.
Trois régions sont ici traitées, mais seule une doit être traitée, au choix, par le professeur, ce qui justifie une organisation du chapitre
dominée par des dossiers et une tâche complexe pour permettre à l’enseignant de disposer d’un choix réel. Chaque région africaine est
traitée de manière identique puisque deux double-pages sont systématiquement consacrées à chacune d’entre elles, soit sous forme
d’un dossier de deux double-pages (Afrique de l’Ouest et Afrique australe), soit d’un dossier d’une double-page et d’une tâche complexe
d’une double-pages (Afrique orientale). Les dossiers sont assortis d’une carte de la région et de documents illustrant les impacts
nationaux et locaux de la mondialisation de manière à bien montrer l’articulation des échelles.
Le chapitre s’organise de la façon suivante : un dossier sur l’Afrique de l’Ouest dans la mondialisation (pp. 329-331) ; un dossier sur
l’Afrique orientale dans la mondialisation (pp. 332-333) ; une tâche complexe intitulée « Bénévoles en Afrique orientale ! » (pp. 334-
335) ; un dossier sur l’Afrique australe dans la mondialisation (pp. 336-339). Ces doubles pages, traitées donc au choix par le professeur,
sont complétées d’une double page de cartes qui permettent de bien situer l’Afrique dans son ensemble dans la mondialisation de
manière à permettre à l’enseignant d’élargir le propos, de resituer chaque région dans le contexte plus large du continent africain et du
monde. Là encore, l’articulation des échelles est privilégiée. La double page 342-343 propose une leçon synthétique qui ouvre une
possibilité de comparaison car elle permet d’insister sur les points communs et les différences existant entre les différentes régions du
continents dans leur intégration, inégale, dans la mondialisation, et donc sur l’inégalité des dynamiques spatiales impulsées par ce
processus global dans les régions africaines. Le reste du chapitre propose des exercices de différents types. Les pages 344 à 345
proposent des exercices par compétences. En page 346, on trouve une préparation au brevet, la page 347 permet de dresser un bilan des
connaissances acquises.
À travers ce chapitre, les élèves pourront acquérir les compétences suivantes : « Analyser un document », « Se repérer dans l’espace »,
« S’informer dans le monde du numérique », « Pratiquer différents langages », « Travailler en groupe » et « Raisonner ». Ils pourront
aussi faire aisément le lien avec les chapitres suivants sur la principale révolution de l’histoire humaine : l’agriculture et l’élevage ainsi
que sur les premiers États et les premières écritures.
Bibliographie
Sitographie
6
Filmographie
P . 3 2 6 -3 2 7 OU V E R TU R E
Cette double page permet aux élèves d’observer deux mutations spatiales entraînées par l’insertion des régions africaines dans la
mondialisation. Deux régions sont ici illustrées, l’Afrique australe et l’Afrique de l’Ouest. Les deux dynamiques choisies reflètent bien
les spécialisations de chacune de ces deux régions dans leur participation à la mondialisation : le tourisme international de nature à
travers l’exemple du Botswana (doc. 1) et les matières premières, ici le pétrole nigérian, pour l’Afrique de l’Ouest (doc. 2). Le choix
des exemples présentent deux facettes de ces dynamiques : si le tourisme de nature peut paraître positif puisqu’il est centré sur les
loisirs et la protection de la nature sauvage, et apparemment respectueux de l’environnement, l’exploitation pétrolière apparaît sous
un jour plus négatif car elle s’effectue sans égard pour les populations locales et rend compte d’une forme d’impunité des grandes
multinationales dans des pays qu’elles exploitent et où elles peuvent exprimer toute leur puissance. Comment imaginer en effet que
l’exploitation pétrolière pourrait s’effectuer de la sorte dans un pays développé, par exemple la France ?
Le bloc de compétences (en haut à droite) permet à l’enseignant de construire sa progression pédagogique et à l’élève de
comprendre ce que le professeur attend de lui.
P . 3 2 8 -3 3 1 D OS S I E R L ’A F R I Q U E D E L ’ O U E S T D A N S L A M O N D I A L I S A T I O N
Ce dossier présente les modalités de l’insertion de l’Afrique de l’Ouest dans la mondialisation, à savoir les dynamiques spatiales que
celle-ci impulse (A) et les fragilités persistantes qui peuvent s’observer dans ce contexte (B).
ACTIVITÉS P. 329
1. L’Afrique de l’Ouest exporte des matières premières peu ou pas transformées : agricoles et minérales. Les cultures d’exportation
sont développées dans les parties méridionales des pays ouverts sur le golfe de Guinée au climat tropical très humide (café, cacao),
mais aussi à l’intérieur, le long d’une bande transfrontalière en climat tropical sec (coton), ce dont rend compte le doc. 4.
2. Le pétrole occupe une place majeure dans l’économie du Nigeria, dont il est un pilier majeur avec 87 % des recettes d’exportation.
C’est lui qui a permis au Nigeria de devenir la première puissance économique du continent, désormais devant l’Afrique du Sud. Pour
autant, comme le montre le doc. 2 p. 327, cette richesse, si elle a sans doute permis l’enrichissement d’une partie de la population, ne
profite pas à tous. Les régions pétrolières connaissent une forte dégradation de leur environnement et une grande partie de la
population continue de souffrir d’un accès médiocre à l’énergie.
3. De grandes multinationales occidentales spécialisées dans l’agroalimentaire (Nestlé, Unilever, Cadbury) s’installent au Nigeria car,
grâce au développement économique, une classe moyenne fortement consommatrice a émergé.
4. Ports de commerce et aéroports internationaux permettent cette ouverture. Ils sont nécessaires à l’exportation des matières
premières comme à l’importation de produits manufacturés. Les aéroports permettent les liaisons aériennes des capitales avec le
reste du monde.
5. a. Il s’agit du port de Dakar, au Sénégal, à l’ouest de l’Afrique de l’Ouest, sur l’océan Atlantique
b. Un grand port moderne, équipé de bassins profonds, de quais très longs capables d’accueillir des navires de taille importante, et
notamment des porte-conteneurs, forme la plus moderne du commerce international, a été construit de toutes pièces, protégé par une
vaste digue. Un port pétrolier (cuves à pétrole) permet les importations de pétrole dans ce pays qui n’en dispose pas mais dont la
consommation augmente. Un quartier d’affaires abrite les entreprises insérées dans la mondialisation, notamment les sociétés
d’import-export.
c. Cette modernisation permet au Sénégal d’être mieux inséré dans la mondialisation, d’importer les produits qui lui manquent et
d’exporter ses propres productions.
ACTIVITÉS P. 331
1. La part de l’Afrique de l’Ouest dans le commerce mondial reste faible, même si elle croît (moins de 0,9 % des exportations
mondiales, moins de 0,5 % des importations). Cela s’explique par le fait que les exportations de la région sont pour la plupart des
matières premières brutes, non transformées, et donc à faible valeur ajoutée. Notons que les exportations semblent avoir bondi dans
ce graphique, mais que cette situation est probablement liée au prix du pétrole, massivement exporté par le Nigeria et très élevé à ce
moment-là. L’accroissement de la part dans les importations renvoie à la croissance de la population, mais aussi à l’émergence de
classes moyennes avides de consommation, qui rend compte de côtés positifs du développement.
2. La piraterie est particulièrement importante au fond du golfe de Guinée, plus précisément le long du littoral du Nigeria, pays le plus
riche et le mieux inséré dans les flux du commerce mondial, dont partent des pétroliers, et où accostent des navires pleins de produits
manufacturés en raison de l’émergence de catégories de population aisées (cf. aussi doc. 2 page 328).
3. La population totale augmente très fortement et sans arrêt, surtout depuis les années 1970. Ceci profite surtout à la population
urbaine, dont le croît naturel est très fort, mais qui augmente aussi en raison de l’exode rural. Dans le même temps, la population
rurale augmente beaucoup plus lentement malgré un accroissement naturel tout aussi élevé qu’en ville, mais en partie neutralisé par
le départ vers les villes. La population rurale devrait commencer à stagner à partir de 2030, mais aucun ralentissement n’est prévu
pour les populations totale et urbaine.
L’économie croule sous le poids d’une jeunesse très nombreuse, résultant de la croissance démographique très forte, illustrée par le
graphique. L’économie ne parvient pas à donner des emplois à cette jeunesse très nombreuse et une bonne partie des richesses
créées par l’économie est absorbée dans des dépenses nécessaires pour couvrir les besoins de cette jeunesse : éducation,
nourriture, logement, mais elle peine à le faire.
4. La guerre au Mali provoque la fuite des populations. On parle de déplacés quand une population fuit son lieu de résidence mais
reste à l’intérieur de son pays, de réfugiés lorsque cette même population va s’installer dans un pays voisin ou étranger.
5. Des pans entiers de la population de l’Afrique de l’Ouest continuent de vivre dans des conditions précaires, comme par exemple
dans des bidonvilles (doc. 5) : le sol n’est pas bitumé, les maisons sont des baraques de tôle vraisemblablement construites de
manière illégale, il n’y a pas de voitures car la population n’a pas les moyens de s’en offrir, les commerces sont informels. Le doc. 2
témoigne de la même réalité : la modernité des oléoducs tranche avec la précarité des habitations, des « passerelles » construites par
les habitants pour franchir cette barrière impunément installée dans leur village sans égards pour leur confort de vie.
6. L’Afrique de l’Ouest, si elle connaît une augmentation de sa participation au commerce mondial, reste un acteur marginal du
commerce international, à l’export comme à l’import. Son développement économique reste handicapé par une croissance
démographique galopante, qui limite les possibilités d’accès à l’emploi d’une jeunesse pléthorique et la résorption des inégalités,
toujours très fortes. Cette situation est encore aggravée par l’instabilité : le conflit au Sahel lié à l’islamisme déstabilise les populations
et l’économie et engendre des flots de réfugiés ; le commerce international est sous la menace de la piraterie.
P . 3 3 2 -3 3 3 D OS S I E R L ’A F R I Q U E O R I E N T A L E D A N S L A M O N D I A L I S A T I O N
Ce dossier présente les modalités de l’insertion de l’Afrique orientale dans la mondialisation, à savoir les dynamiques spatiales que
celle-ci impulse et les fragilités persistantes qui peuvent s’observer dans ce contexte. Il donne lieu à un travail de groupe.
La carte (doc. 1) donne une vision d’ensemble de la région étudiée et permet de repérer d’emblée les principales modalités
d’insertion de l’Afrique orientale dans la mondialisation, les dynamiques spatiales que cela impulse et l’inégale participation des
pays de la région au processus. L’échelle nationale est traitée par un texte (doc. 2) qui rend compte des difficultés de pays
politiquement instables (Érythrée, Somalie), mais aussi du Kenya. Un graphique (doc. 3) et une photo (doc. 4) permettent
d’observer l’importance des investissements chinois dans la région, tandis que la photo du document 5 illustre l’une des
spécialisations de la région dans le contexte de la mondialisation, à savoir le tourisme de nature.
ACTIVITÉS
8
− les régions d’agriculture de plantation spécialisées dans des produits d’exportation : leur paysage et leur économie sont
radicalement transformés, souvent au détriment de la population locale. Les paysages et leur production s’uniformisent (doc. 4 et 5
p. 335), les méthodes de production changent radicalement, au détriment des populations qui perdent leur terre, abandonnent leur
mode de vie traditionnel (autosubsistance, polyculture, habitat dispersé), mais aussi de l’environnement en raison de l’utilisation
massive d’engrais et de pesticides ;
− les régions pétrolières : les populations doivent souvent partir, les paysages sont transformés ;
− les régions qui abritent des parcs. L’aménagement des parcs nécessite souvent le départ, forcé, des populations vivant dans les
périmètres concernés ;
− les ports, dont les infrastructures doivent être adaptées aux nécessités du transport maritime moderne.
Groupes 3 et 4 Les fragilités
a. Ces deux pays sont dans une situation politique très instable. La Somalie est en guerre civile, le pays est devenu une zone de non
droit, l’État somalien n’existe presque plus. L’Érythrée est soumise à un régime dictatorial. Dans les deux cas, la situation
catastrophique de l’économie et des libertés oblige la population à émigrer à la recherche de conditions de vie normales.
b. La zone de piraterie se situe le long des côtes somaliennes et dans le golfe d’Aden, point de passage obligé des navires reliant
l’Europe à l’Asie via le canal de Suez. Les bateaux évitent donc de s’arrêter en Somalie et les exportations de la région sont rendues
plus difficiles.
c. Le bidonville de Nairobi connaît une amélioration de sa situation : il est mieux relié au reste de la ville, du pays, du monde, grâce à
des routes et à des réseaux numériques. La situation sanitaire s’y améliore grâce aux cliniques et aux canalisations, qui permettent
d’apporter de l’eau et d’évacuer les eaux usées.
P . 3 3 4 -3 3 5 L A G É O G R A P H I E A U T R E M E N T « B É N É V O L E S E N A F R I Q U E O R I E N T A L E ! »
Cette double page permet à l’élève de s’exercer à la réalisation d’une tâche complexe. Chaque élève peut travailler la compétence
« Raisonner » en choisissant une démarche lui permettant de réaliser son projet. Le scénario se veut simple, clair, stimulant. Il ne
s’agit donc pas d’un scénario artificiel mais bien d’un travail mettant en perspective les connaissances scientifiques acquises grâce
aux documents contenus dans la double-page et aux ressources signalées dans la boîte à outils, mais aussi à des ressources externes
au CDI, en bibliothèque ou sur Internet, que les élèves devront chercher par eux-mêmes. Les enseignants pourront donc constituer
des groupes de travail de 3 à 4 élèves en prenant bien soin de placer des élèves de niveau variable dans chaque groupe. Ces groupes
auront comme objectif de construire leur savoir en autonomie. Les documents proposés dans cette double page se veulent donc un
point de départ. La forme prise par la production finale est laissée au bon vouloir des élèves. L’objectif est leur réussite par
l’autonomie. Toutefois, la rubrique « Coup de pouce » permet de placer l’élève initialement en difficulté sur de bons rails tout en lui
laissant une part importante d’autonomie. Grâce aux documents proposés (doc. 1 : carte des achats de terre, avec l’origine des
acheteurs, doc. 2 : photo de la préparation des roses pour l’exportation au Kenya, doc. 3 : texte journalistique sur l’essor de la canne
à sucre en Éthiopie et ses conséquences sociales et économiques, doc. 4 : photo d’une plantation de thé au Kenya, doc. 5 : dessins
permettant de comparer le paysage traditionnel et le paysage de la plantation), les élèves pourront mener une véritable enquête au
Kenya et en Éthiopie, mettre en évidence les dynamiques spatiales, sociales et économiques impulsées par l’intégration de
l’agriculture de ces deux pays dans la mondialisation.
ACTIVITÉ
P . 3 3 6 -3 3 9 D OS S I E R L ’A F R I Q U E A U S T R A L E D A N S L A M O N D I A L I S A T I O N
Ce dossier présente les dynamiques impulsées par l’insertion de l’Afrique australe dans la mondialisation, à savoir les modalités de
son intégration (A) et les fragilités persistantes qui peuvent s’observer dans ce contexte (B).
9
A. Comment l’Afrique australe s’intègre-t-elle à la mondialisation ?
La carte (doc. 1) donne une vision d’ensemble de la région étudiée et permet de repérer d’emblée les principales modalités
d’insertion de l’Afrique australe dans la mondialisation. Trois documents sur cinq illustrent le cas de l’Afrique du Sud, pays de la
région de loin le plus intégré au processus : une photo (doc. 2) témoigne de l’émergence d’une classe moyenne noire, un graphique
(doc. 3) illustre l’évolution de la production et des exportations de vin sud-africain, une photo (doc. 4) permet de mettre en évidence
cette intégration dans la ville du Cap. Seul le doc. 5, une photo et un texte portant sur la production et la transformation du diamant
au Botswana porte sur un autre pays. Ce pays est également évoqué dans le document 1 de la page 326.
ACTIVITÉS
1. a. L’Afrique du Sud, le Botswana, le Lesotho, la Namibie, le Swaziland et le Zimbabwe sont les pays qui composent l’Afrique
australe.
b. L’Afrique australe s’intègre à la mondialisation grâce à ses ressources minières et à la richesse de sa faune, concentrée dans des
parcs naturels.
c. Des ports maritimes et des aéroports internationaux, mais aussi des infrastructures de transport intérieures (voie ferrée, routes), non
représentées sur la carte permettent cette intégration.
2. Ces deux documents évoquent le vin pour l’Afrique du Sud, et le diamant pour le Botswana, mais l’Afrique du Sud exporte aussi des
ressources minières (diamant, or, charbon…).
3. L’exploitation du diamant a permis une croissance économique très forte. Elle a permis de créer des emplois qualifiés dans le
traitement du diamant comme le montre la photo, mais aussi des emplois tertiaires dans le nouveau siège de la compagnie De Beers.
4. Le stade, où s’est déroulée la Coupe du monde de football, événement caractéristique de la mondialisation car il est suivi par des
millions de téléspectateurs dans le monde entier et a attiré des touristes internationaux ; le CBD, où sont installées des entreprises
travaillant avec le reste du monde, enfin la Table Mountain, montagne tabulaire surplombant la ville et fréquentée par des touristes
internationaux sont les signes visibles sur la carte.
5. Une classe moyenne noire apparaît depuis les années 1990 du fait de la fin de l’apartheid, à laquelle a contribué un boycott
international isolant l’Afrique du Sud sur la scène internationale. La fin de ce régime de séparation des populations en fonction de leur
couleur de peau a permis au pays de mieux s’intégrer au reste du monde et d’inclure les populations de couleur dans la croissance
économique, en leur permettant d’accéder à des emplois mieux rémunérés, autrefois réservés aux blancs.
ACTIVITÉS
1. Les différences de RNB sont très importantes et opposent l’Afrique du Sud, deuxième puissance économique de l’Afrique, pays
émergent. Ces inégalités de richesse entraînent d’importants flux migratoires à destination de ce pays, dont l’économie est
potentiellement pourvoyeuses d’emplois plus nombreux et mieux rémunérés.
2. Le SIDA est un problème majeur pour l’Afrique australe en raison de l’importance de la population touchée, toujours supérieure à
10 % de la population totale, parfois supérieure à 1/5 et même au quart de la population dans le cas du Swaziland. Il s’agit de
proportions considérables. Les systèmes sanitaires ne sont pas à la hauteur du problème le plus souvent. Des problèmes sociaux,
comme la multiplication des orphelins, et économiques avec de nombreuses personnes dans l’incapacité de travailler, sont
particulièrement préoccupants. La croissance démographique stagne en Afrique du Sud en raison de la surmortalité engendrée par la
maladie, l’espérance de vie est en baisse. Les populations pauvres, notamment noires, sont bien plus touchées que les populations
plus aisées, en général blanches.
3. Populations blanche et de couleur restent toujours séparées dans cet espace marqué par la ségrégation spatiale. La concentration
des bidonvilles dans les anciens townships prouve que le niveau socio-économique des non-Blancs est resté globalement très
inférieur à celui des Blancs, malgré l’émergence d’une classe moyenne. Les quartiers d’affaires, qui se sont déplacés du centre vers le
nord, se regroupent à proximité des quartiers à dominante blanche.
4. Les signes visibles de pauvreté sont les bidonvilles et la forte prévalence du SIDA.
5. L’Afrique australe est une région marquée par une grande aridité, où la pénurie d’eau se fait d’autant plus sentir que la population
augmente, de même que sa consommation en raison de l’élévation du niveau de vie, et que l’économie se développe (industrie,
agriculture irriguée d’exportation). Le problème est particulièrement aigu en Afrique du Sud, pays émergent pauvre en eau mais qui
domine économiquement et politiquement la région. Les pays riverains, souvent plus riches en eau comme c’est le cas du Lesotho,
10
sont soumis à des pressions pour aménager leurs cours d’eau et construire des barrages, qui fournissent de l’eau à leur puissant
voisin, au détriment des populations locales, peu consultées.
6. L’Afrique australe présente de nombreuses fragilités, qui limitent ou freinent son insertion dans la mondialisation. Les pays d’Afrique
australe, aux niveaux de richesse très inégaux en raison d’une économie très inégalement développée, sont inégalement insérés dans
ce processus : si l’Afrique du Sud est un pays émergent, qui dispose d’une agriculture d’exportation, de nombreuses richesses
minérales et d’une industrie en cours de diversification et de plus en plus exportatrice, ce n’est pas le cas de ses voisins, beaucoup
plus pauvres.
Les inégalités au sein de ces pays sont également fortes. Elles continuent le plus souvent d’opposer les populations de couleur et les
populations blanches en Afrique du Sud notamment, mais aussi en Namibie, pays très marqués encore par les traces de l’apartheid
pourtant aboli dans les années 1990. L’accès aux soins, à l’eau, à un logement décent restent encore souvent difficiles pour ces
populations.
P. 3 4 0 -3 4 1 À L ’ É C H E L L E D E L ’ A F R I Q U E E T D U M O N D E L’ A F R I Q U E E T L E M O N D E
Cette double page de carte permet de mettre en perspective en changeant d’échelle les différentes régions africaines étudiées, à
l’échelle du continent comme du monde.
ACTIVITÉS
1. Les hydrocarbures, les richesses minérales et forestières permettent à l’Afrique de s’insérer dans la mondialisation. Il faudrait y
ajouter les produits agricoles d’exportation, non représentés sur la carte, ou encore les parcs naturels où se développe le tourisme
international.
2. Les trois principales façades maritimes africaines sont le littoral maghrébin au Nord, le Golfe de Guinée à l’ouest, le littoral sud-
africain au sud.
3. Le Caire en Égypte, Lagos au Nigeria, Johannesburg en Afrique du Sud sont des villes ouvertes sur l’international.
4. Les principaux partenaires commerciaux et financiers sont l’Europe, l’Asie de l’est et notamment la Chine et enfin les États-Unis.
Certains pays sont insérés dans la mondialisation car ils disposent de ressources exportables et parfois même d’une façade maritime
qui facilite les échanges : c’est le cas des pays pétroliers comme l’Algérie et le Nigeria par exemple. Les pays d’Afrique australe
peuvent souvent exporter leurs richesses minières (Afrique du Sud, Botswana). D’autres encore ont aménagé des parcs naturels qui
attirent les touristes internationaux comme le Kenya, le Botswana ou l’Afrique du Sud. Ces derniers sont également nombreux dans
les pays ayant développé le tourisme balnéaire, comme c’est le cas du Maroc ou de la Tunisie.
À l’inverse, les pays enclavés (Tchad, Mali par exemple) et plus encore les pays souffrant d’instabilité politique comme la Somalie
restent peu insérés dans la mondialisation et sont aussi souvent les plus pauvres du continent.
P . 3 4 2 -3 4 3 C OU R S 1 RÉ G I O N S D ’A F R I Q U E E T M O N D I A L I S A T I O N
Cette double page propose une synthèse qui s’appuie notamment sur des exemples pris parmi les régions étudiées dans les dossiers.
Elle permet d’élargir le propos, de la généraliser en replaçant ces région dans le contexte plus large du continent de manière à ce que
les élèves prennent conscience du fait que la région étudiée est représentative de la réalité africaine. Elle est claire, structurée et
hiérarchisée tandis que les mots-clés sont mis en évidence grâce aux couleurs. Chaque paragraphe renvoie à des connaissances
travaillées dans les pages précédentes ou à des documents de la double page.
11
l’afflux de population rurale, combiné au croît naturel interne aux villes est tel que les services de base sont rarement ou mal satisfaits
en raison de la saturation des réseaux et de la faiblesse de l’investissement dans ces pays souvent pauvres.
Doc. 5 La « Chinafrique »
1. L’Afrique exporte les matières premières dont manque la Chine pour couvrir les besoins énormes de son économie en plein essor :
pétrole, mais aussi produits miniers, forestiers, coton pour l’industrie textile chinoise (vos tee-shirts, vos jeans « Made in China »). Ce
sont des produits bruts, à faible valeur ajoutée.
2. Les produits chinois importés en Afrique sont des produits manufacturés à bas coût, mais dont la valeur ajoutée est plus forte que
celles des produits africains exportés.
P. 345 • 3) Croiser plusieurs documents sur une culture d’exportation en Côte d’Ivoire :
l’hévéa
1. L’hévéa est un arbre dont on extrait le caoutchouc. Cette production est exportée, certainement vers les pays occidentaux,
notamment l’Europe et l’Amérique du Nord.
2. La Côte d’Ivoire est le 7e producteur mondial de caoutchouc, elle représente plus de la moitié (59 %) de la production africaine.
3. Cette culture rapporte davantage d’argent, de manière plus régulière que les productions traditionnelles comme le manioc.
4. Elle pousse les agriculteurs à abandonner les cultures vivrières comme le manioc. Une partie de l’argent gagné devra donc être
utilisée pour acheter des produits alimentaires autrefois produits sur l’exploitation.
P . 3 4 6 J E P R É PA R E L E B R E V E T
12
3. Cette représentation n’a rien de réaliste. La nuit tombe vers 18 heures sous ces latitudes, bien avant l’heure du repas. Surtout, il est
interdit de se promener à pied dans les parcs car des bêtes sauvages y sont en liberté, et attirées par l’odeur de la nourriture, elles
pourraient attaquer les gens. Enfin, les girafes sont farouches, ce sont des bêtes sauvages, pas des animaux domestiques.
4. Cette représentation s’appuie sur un certain mythe de la nature sauvage, véhiculé notamment par les films. L’Afrique est aussi
perçue comme un lieu où tous les plaisirs sont à portée de main, où l’on peut vivre en contact direct avec la nature.
5. Le Kenya, la Tanzanie en Afrique orientale, la Namibie ou encore le Botswana en Afrique australe proposent un tourisme similaire.
P . 3 4 7 JE C ON S TR U I S MON B I L A N
13
Chapitre 1 Mieux se connaître pour mieux vivre
ensemble
La logique du chapitre
Ce chapitre ne se limite pas au seul enseignement moral et civique et croise des compétences et des connaissances du parcours citoyen
et du parcours éducatif de santé de tous les élèves : à travers la médiation scolaire, l’éducation affective et sexuelle ou encore la
prévention des conduites addictives, il est au croisement de plusieurs disciplines et il est susceptible de mobiliser de nombreux acteurs
de l’établissement scolaire, du conseiller principal d’éducation à l’infirmier(ère) scolaire. Les thématiques évoquées pourront faire écho
à des actions de prévention entreprises dans le cadre du comité d’éducation à la santé et à la citoyenneté (CESC), où les interventions de
partenaires extérieurs sont à valoriser.
Bibliographie
Discriminations
Éthique dans le sport : « L’UNSS s’engage », in Revue EPS, n° 360 (p. 32-34), février 2014.
Nicolas Journet, « Vous êtes de quelle origine ? » in Sciences humaines, n° 282 (p.15), juin 2016.
Antoine Spire et Mano Siri, 100 mots pour se comprendre : contre le racisme et l’antisémitisme, Éditions Le Bord de l’eau, 2014.
Marie Gaussel, L’Éducation des filles et des garçons : paradoxes et inégalités, Éditions IFE (Institut français de l’éducation), octobre
2016.
Filles et garçons sur le chemin de l’égalité, de l’école à l’enseignement supérieur, Éditions MENESR, 2016.
Médiation scolaire
Didier Pingeon, En découdre avec la violence : la médiation scolaire par les pairs, Éditions Institut d’études sociales, 2007.
Ida Naprous, Médiations, médiateurs en milieu scolaire, in Diversité, n°175 (p. 126-133), Éditions Canopé, janvier 2014.
Céline Cormerais-Gressus, La Médiation par les pairs, in Cahiers pédagogiques, n° 523 (p. 24-25), septembre 2015.
Addictions
Emmanuelle Bauchet, François Beck et Jean-Pierre Couteron, « Jeunes et addictions : évolution des comportements et des pratiques
professionnelles » in La Santé en action, n° 429 (p. 13-53), Éditions INPES, septembre 2014.
Isabelle Varescon, « Addictions : les nouvelles pistes » in Les Grands dossiers des sciences humaines, n° 042 (p. 52-53), mars 2016.
Michel Hautefeuille et Dan Véléa, Les Addictions à Internet : de l’ennui à la dépendance, Éditions Payot, 2014.
Filmographie
P . 3 5 6 -3 5 7 OUV E R TU R E
1
Doc. 1 Moi et les autres
L’affiche du film Moi, toi et tous les autres renvoie à deux sortes de relations : la relation entre deux individus (moi et toi),
représentée ici par un couple en bas de l’affiche ; la relation d’un individu avec autrui (moi et tous les autres), que les différents
personnages (de sexe, d’âge, d’origine ethnique… variés) illustrent autour du titre du film.
1. Cette affiche montre la relation d’une personne avec les autres. La disposition des personnages illustre le fait que chaque personne
réagit/interagit par rapport aux autres selon son identité, sa personnalité, son propre point de vue…
2. Le tabac est une substance dont la consommation est addictive. Elle engendre trois types de dépendance. La nicotine provoque
une dépendance non seulement physique avec une sensation de manque au niveau de l’organisme, mais aussi psychologique avec
ses effets psychoactifs procurant plaisir, détente ou encore stimulation intellectuelle. Enfin, le tabac est lié à un contexte social et
convivial : dans certaines circonstances, avec certaines personnes, dans certains lieux, la cigarette devient un automatisme.
Le document détaille différentes raisons d’arrêter de fumer, des raisons qui consistent d’abord à respecter son corps, mais aussi à
respecter les autres (raisons de santé, raisons esthétiques, raisons financières…).
Le Coin Philo
Aborder le racisme avec les élèves consiste à leur en faire comprendre les implications intellectuelles et les enjeux sociaux. Qualifier
un individu de raciste consiste à l’assigner à une identité réductrice, de la même manière que cet individu lorsqu’il prononce des
propos racistes ou agit de manière que l’on peut dire raciste. Ce n’est pas une personne qui est raciste, ce sont ses idées ou ses
actions. Avec cette précaution, la discussion peut avoir lieu sur les prétendus fondements du racisme.
1. En 2015, plus de 2 000 actes et menaces racistes ont été commis en France dont 800 actes ou menaces antisémites et plus de
400 actes et menaces antimusulmans. Il s’agit là d’un nombre très important, qui révèle des problèmes de mauvaise connaissance
d’autrui, de non-respect des différences et de violence.
2. Le document décrit des situations de discrimination de tous les jours : discriminations liées au sexe, à la couleur de peau, à
l’apparence physique, à l’origine, au handicap, à l’orientation sexuelle, à l’âge, aux activités politiques, à la nationalité… Ce sont les
élèves qui argumenteront leur réponse en fonction de leurs choix.
3. Ces deux parties de visage reflètent la discrimination à l’embauche selon l’origine et la couleur de peau : la personne blonde aux
yeux bleus est recrutée alors que la personne de couleur apprend que finalement il n’y aurait pas d’offre d’emploi.
4. L’État lance régulièrement des campagnes contre les discriminations : le ministère du Travail lance cette campagne pour conduire
les employeurs à prendre conscience de leur responsabilité dans les phénomènes massifs de discrimination à l’embauche constatés,
et à agir pour dépasser leurs stéréotypes / a priori à l’embauche.
http://travail-emploi.gouv.fr/grands-dossiers/lutte-contre-les-discriminations/discrimination/relayez-la-campagne-
LesCompetencesDabord
5. Le racisme consiste à considérer qu’il existe une hiérarchie entre les personnes selon leurs origines ethniques. Mais la science
(biologie, génétique) démontre que l’idée même de race humaine n’a aucun fondement.
Synthèse
On attend des élèves qu’ils structurent leur synthèse en deux parties : une partie qui décrit brièvement les discriminations en France,
en les classant et en les illustrant d’un ou deux exemples concrets ; une partie qui montre ce que l’on peut faire pour lutter contre ces
discriminations, au niveau des acteurs institutionnels (États, collectivités), collectifs (associations, entreprises, groupements
2
d’intérêt…) ou au niveau de chaque individu. On pourra cependant accepter tout autre plan pertinent, par exemple en fonction des
types de discrimination.
P . 3 6 0 -3 6 1 JE M’ E N GAGE J E D E VI E N S MÉ DI A TE UR
La médiation par les pairs est un dispositif pédagogique mis en place dans plusieurs collèges avec pour objectifs la prévention contre
le harcèlement, la lutte contre la violence scolaire et plus généralement l’amélioration du climat scolaire.
La médiation par les pairs permet de prévenir ou de réguler les conflits entre les élèves : un médiateur, formé, joue un rôle
d’intermédiaire en dénouant les tensions, en aidant à trouver des solutions, en créant du lien. Cette mission aide aussi à la
responsabilisation des élèves.
Les différents documents permettent d’aborder ce dispositif :
le doc. 1 en définit les grands principes ;
le doc. 2 en donne un exemple concret dans un collège de Paris ;
le doc. 3 en montre le lien avec la « non-violence » et avec le bien-être scolaire (un groupe de collégiens et de lycéens engagés et
manifestement heureux de l’être) ;
le doc. 4 en schématise les liens avec l’amélioration du climat scolaire.
ACTIVITÉ
Pour rédiger leur lettre, les élèves doivent respecter un certain nombre de règles : celle de la politesse, celle de la correspondance,
celle de l’argumentation (argumenter pour convaincre). La lettre pourra valoriser une forme d’engagement personnel au service de
l’intérêt collectif.
Le Coin Philo
Les occasions de conflits entre collégiens sont nombreuses et variées. Elles font souvent intervenir la vie au collège et la vie en
dehors du collège. Une tierce personne peut résoudre ou désamorcer un conflit, car il a une approche dépassionnée de la question.
Les deux personnes en conflit ont du mal à raisonner sans interpréter et sans faire parler leurs propres sentiments. C’est pourquoi
une médiation, avec une troisième personne, non impliquée dans le conflit, permet le recul nécessaire à une analyse plus posée de la
situation conflictuelle.
Le Coin Philo
L’assignation d’un sexe à une sexualité peut poser problème à deux titres : d’abord parce qu’elle définirait une « norme », voire une
« normalité », en matière de sexualité (par exemple, un individu ne pourrait avoir de relations sexuelles qu’avec un individu de l’autre
sexe), alors qu’il existe plusieurs formes de sexualité (hétérosexualité, homosexualité, bisexualité) ; ensuite parce qu’elle prétendrait
dicter aux individus qui auraient une sexualité autre que cette « norme » la bonne conduite à tenir en matière de sexualité, ce qui peut
conduire à la culpabilisation, voire à la stigmatisation ou à la discrimination.
1. La scène a/ représente deux jeunes filles et un garçon assis selon toute vraisemblance dans la cour de leur établissement : le
garçon Maël sourit à Lola. La scène b/ représente deux garçons en train de travailler (au domicile de l’un ou de l’autre) : ils sont
proches (l’un s’appuie sur l’épaule de l’autre) ; il s’agit d’une relation d’amitié. La légende des photographies indique cependant que
ces relations amicales se transforment dans ces deux cas peu à peu en relation amoureuse.
2. Le sentiment amoureux peut provoquer de fortes émotions : on a chaud, on a le cœur qui accélère, on a mal au ventre, on perd
l’appétit… Rien de grave ! Ce sont simplement des réactions possibles quand on est amoureux.
3
3. L’amour au sens premier définit un sentiment très fort, passionnel et/ou sexuel, une attirance, d’une personne pour une autre.
L’amitié désigne un attachement, une sympathie qu’une personne peut témoigner à une autre.
On peut parler aussi d’amour au sein de la famille, entre des parents et des enfants, entre frères et sœurs. Mais ces liens très forts
sont à distinguer du sentiment amoureux.
4. L’usage du préservatif lors d’un rapport sexuel permet de se protéger du VIH/Sida et des infections sexuellement transmissibles
(hépatite B, herpès…).
5. Le planning familial est une association créée en 1956 qui propose anonymement et gratuitement un accueil, une information et une
aide sur les questions de sexualité et de contraception.
6. Au collège, l’infirmier(ère) scolaire mais aussi les professeurs et les CPE peuvent répondre aux questions sur la sexualité et la
contraception.
Synthèse
Cette synthèse doit permettre aux élèves de s’exprimer tout en mettant à distance leurs propres sentiments affectifs. C’est pourquoi il
est privilégié une approche descriptive (quelles sont les différentes relations affectives, jusqu’aux relations sexuelles ?) et préventive
(comment vivre sereinement ces relations ?).
Le Coin Philo
La période de l’adolescence est souvent caractérisée par une recherche d’indépendance et d’expériences nouvelles qui démarquent
de la génération des parents. La consommation de drogue peut être le fruit de la volonté de voir le monde autrement, de le fuir tel qu’il
est. Pourtant, la drogue rend dépendant et l’addiction est le contraire de l’indépendance et de la liberté.
1. Il convient de dissocier d’une part les addictions aux substances comme le tabac, l’alcool ou le cannabis, et d’autre part les
addictions comportementales avec en particulier les dépendances aux écrans (jeux vidéo, smartphones…).
2. Les addictions créent des dépendances : le tabac, l’alcool ou le cannabis créent une dépendance physique et psychique chez le
consommateur. De telles substances provoquent des dangers immédiats (risque d’accident, coma éthylique…) et à plus long terme
des séquelles importantes au niveau de la santé (accidents cardio-vasculaires, cancers…) et au niveau psychologique.
3. La lutte contre les addictions s’articule autour de la répression et de la prévention. La loi condamne non seulement l’usage et le
trafic de stupéfiants mais leur promotion (chercher à inciter d’autres personnes ou présenter sous un jour favorable cette
consommation). Plusieurs acteurs mènent des campagnes de prévention : l’Organisation mondiale de la santé, l’État, l’Éducation
nationale, des associations…
Le Coin Philo
Le don du sang est un acte gratuit (il n’est pas rémunéré ni indemnisé) du donneur, qui peut cependant en tirer une satisfaction
personnelle en ayant le sentiment d’avoir accompli un acte solidaire. En effet, le sang donné sert à soigner d’autres personnes qui en
ont besoin. En retour, le donneur sait qu’il pourra compter sur cette même solidarité s’il a lui-même besoin d’être transfusé. C’est
pourquoi l’intérêt individuel et l’intérêt général sont étroitement imbriqués dans l’altruisme.
1. L’opinion française est très partagée par rapport à l’accueil des migrants. Une partie des Français manifeste une peur face à un
afflux de migrants. La crise économique, avec le chômage et la précarité, alimente des angoisses autour du marché de l’emploi et des
capacités d’accueil et d’intégration du pays. Les attentats de 2015 et les déclarations de l’État islamique sont à l’origine de suspicions
par rapport à l’arrivée d’éventuels terroristes parmi les migrants.
2. Il est impératif de remplir plusieurs conditions pour pouvoir donner son sang :
un critère d’âge : être majeur (mais avoir moins de 70 ans) ;
un critère de poids : peser plus de 45 kilos ;
un critère de santé : être en bonne santé.
Il s’agit de garantir à la fois la sécurité du donneur et la qualité du produit sanguin transfusé.
3. La discrimination positive consiste à « mettre en place des inégalités dans l’objectif de promouvoir l’égalité des chances » (doc. 4) :
de telles mesures sont peu nombreuses en France (loi de 1987 imposant aux entreprises de plus de 20 salariés d’employer au moins
6 % de travailleurs handicapés), mais plus répandues aux États-Unis d’Amérique.
De telles mesures suscitent des débats : elles visent certes à favoriser des populations victimes de discriminations, mais elles
stigmatisent (attirent l’attention) sur ces populations. De plus, c’est toute la notion d’égalité républicaine qui est interrogée.
P . 3 6 8 J E M’ E XE R C E
P . 3 6 9 J E CONS TR U I S MON B I L A N
2 Je réalise un schéma
Expressions à intégrer dans le schéma :
Connaître les capacités et les limites de son corps
Exprimer ses sentiments et ses émotions
Éviter les conduites addictives
Se porter volontaire pour être médiateur
5
Chapitre 2 La Liberté, un droit fondamental
La logique du chapitre
L’étude de la liberté comme droit fondamental permet de montrer en quoi la notion de liberté et l’exercice des libertés sont au cœur des
sociétés démocratiques. Ce chapitre aborde en définitive tous les thèmes du cycle 4 en travaillant des compétences et des connaissances
nécessaires aux élèves pour réaliser différentes tâches.
Bibliographie / Sitographie
Article « Liberté », Dictionnaire culturel de la langue française (tome III), Le Robert, 2005.
Collection « Le livre des droits de l’homme », Gallimard Jeunesse, 2015.
Collection « Liberté de connexion, liberté d’expression, écologie dynamique des lois et règlements qui façonnent l’Internet », Édition
UNESCO, 2012. Disponible sur http://unesdoc.unesco.org/images/0021/002160/216029f.pdf
Favoriser la liberté d’expression [en ligne], UNESCO.org. Disponible sur http://fr.unesco.org/themes/favoriser-libert%C3%A9-
dexpression
Malika Dorbani-Bouabdellah, « La Liberté guidant le peuple d’Eugène Delacroix » [en ligne], histoire-image.org, décembre 2011.
Disponible en ligne https://www.histoire-image.org/etudes/liberte-guidant-peuple-eugene-delacroix
Frédéric Laupies, La Liberté, Coll. « Que sais-je ? », PUF, 2004.
Michel Levinet, Droits et libertés fondamentaux, Coll. « Que sais-je ? », PUF, 2010.
Nicole Masson, Voltaire, à la conquête de la liberté, anthologie illustrée, éditions du Chêne, 2015.
Nelson Mandela, Un Long Chemin vers la liberté, Coll. « Le livre de poche », Fayard, 1996.
Jean Morange, La Liberté d’expression, Coll. « Que sais-je ? », PUF, 1993.
Jacques Mourgeon, Les Droits de l’homme, Coll. « Que sais-je ? », PUF, 2003.
Daniel Salles, La Liberté de la presse [en ligne], exposition.bnf.fr. Disponible sur http://expositions.bnf.fr/presse/pedago/02.htm
P . 3 7 0 -3 7 1 OUV E R TU R E
La double page d’ouverture invite à réfléchir sur l’appropriation par les citoyens de la notion de liberté, sur les manières dont les
citoyens peuvent affirmer et défendre leurs libertés.
1
Cette photographie est devenue célèbre car elle a été reproduite dans différents médias dès le lendemain des manifestations du
12 janvier 2015. Elle illustre le choc provoqué par les attentats contre Charlie Hebdo le 7 janvier 2015. Les Français en masse ont
perçu ces attaques comme une véritable menace à la liberté d’expression. La composition de la photographie et l’ambiance qui s’en
dégage rappellent le célèbre tableau de Delacroix La Liberté guidant le peuple, ce qui explique le titre donné a posteriori à la photo :
Le crayon guidant le peuple.
1. Ces tee-shirts illustrent les articles de la Convention européenne des droits de l’homme en invitant les citoyens européens à se les
approprier et à les rendre visibles. Les libertés et les droits sont montrés de manière ludique à travers un message simple
accompagné parfois d’éléments visuels. Pour pouvoir lire tous les messages et voir tous les tee-shirts, consultez le site officiel :
http://www.portezvosdroits.org
En éditant des tee-shirts imprimés, qui répondent actuellement à une tendance vestimentaire, le Conseil de l’Europe veut rendre les
droits de l’Homme vivants, sympathiques et « à la mode ».
2. Suite aux attentats terroristes des 7, 8 et 9 janvier 2015, des manifestations sont organisées partout en France durant lesquelles les
Français défendent particulièrement la liberté d’expression. À travers le slogan « Je suis Charlie », les Français affichent
majoritairement leur solidarité avec les journalistes et les dessinateurs de l’hebdomadaire Charlie Hebdo qui ont été assassinés. Les
crayons brandis par les manifestants illustrent cette défense de la liberté de s’exprimer librement à travers le dessin de presse.
Les manifestants défendent également la démocratie (pancarte en haut) et les valeurs républicaines de la France (drapeau tricolore ;
la scène se déroule place de la Nation sur le groupe statuaire en bronze « Le triomphe de la République »), car en démocratie la
liberté d’expression est une liberté fondamentale. L’article 4 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen nous invite à
réfléchir aux limites de cette liberté (« tout ce qui ne nuit pas à autrui ») tout en précisant avec force que « les bornes [aux libertés] ne
peuvent être que déterminées par la loi » et non être imposées par des individus utilisant la force.
2
droit à la vie privée, art. 12 ;
droit de circuler (à l’intérieur de son pays et d’en sortir et d’y rentrer), art. 13 ;
droit à la « liberté de pensée, de conscience et de religion », art. 18 ;
droit à « la liberté d’opinion et d’expression », art. 19 ;
droit à la liberté de réunion et d’association, art. 20 ;
droit de vote et/ou d’être élu, art. 21 ;
droit de se syndiquer, art 23.
2. La Déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948 et la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 présentent
des points communs et des différences.
Points communs Différences
Le premier article des deux déclarations proclame que tous les Le texte de la DUDH ne présentant que des extraits, la
êtres humains naissent libres et égaux en droits. comparaison entre ces deux déclarations ne permet d’identifier
Les limites à la liberté sont présentées de manière similaire que les nouveaux droits contenus dans la DUDH par rapport à la
(DUDH, art. 29 / DDHC, art. 4 et 5) : l’exercice des libertés est DDHC. Pour une étude comparative plus complète, il faut
conditionné au respect des libertés d’autrui et seule la loi peut consulter le texte intégral de la DUDH
restreindre les libertés. (http://www.un.org/fr/universal-declaration-human-rights/).
Reconnaissance de la liberté d’opinion et/ou religieuse (DUDH, On constate que la Déclaration universelle des droits de l’Homme
art. 19 / DDHC, art. 10) et de la liberté d’expression (DUDH, art. énonce de nouveaux droits :
18 / DDHC, art. 11). individuel : condamnation de l’esclavage, liberté de circulation et
Reconnaissance de la souveraineté populaire et du droit de respect de la vie privée ;
vote et/ou d’être élu (DUDH, art. 21 / DDHC, art. 6. collectif : droit de réunion, droit d’association et droit de se
syndiquer.
3.
Article de la DUDH
Liberté Exemple d’exercice de cette liberté
correspondant
Droit de vote, de choisir ses Campagne électorale, affichage public pour que les
Doc. 2 Article 21
représentants citoyens puissent choisir leurs représentants
Droit de manifester, de faire grève pour défendre les
Doc. 3 Droit de se syndiquer Article 23
intérêts de salariés
Droit de fonder une association de toute nature dans
Doc. 4 Droit d’association Article 20
un but « pacifique »
Droit d’opinion et Droit de manifester dans la rue afin de défendre ses
Doc. 5 Article 19
d’expression droits
Synthèse
Pour cet exercice, il s’agit de choisir deux libertés que les élèves peuvent exercer. On peut donc exclure de la liste des libertés celle
qui donne le droit de se syndiquer et aussi celle qui condamne l’esclavage. Pour toutes les autres, les élèves peuvent trouver des
exemples d’exercice de cette liberté.
La synthèse doit présenter les libertés choisies en les définissant et en faisant référence, en le citant, à l’article de la DUDH
correspondant. Puis, il faut trouver un exemple ou deux par liberté en insistant sur la manière dont peut s’exercer cette liberté au
sein du collège ou dans la vie quotidienne.
P . 3 7 4 -3 7 5 A RTS E T EMC A R TS E T L I B E R TÉ
À travers l’étude du tableau d’Eugène Delacroix, La Liberté guidant le peuple, et des œuvres inspirées du tableau de Delacroix
réalisées après les attentats de janvier 2015, il s’agit de montrer que des artistes s’engagent en faveur de la défense des libertés.
3
Doc. 1 La Liberté guidant le peuple
La Liberté guidant le peuple est la peinture la plus célèbre du peintre romantique Eugène Delacroix. La toile, qui a été réalisée
quelques mois après les événements, célèbre l’insurrection populaire des 27, 28 et 29 juillet 1830 à Paris (les Trois Glorieuses) qui
renverse la monarchie de Charles X et met sur le trône un roi libéral Louis-Philippe, duc d’Orléans. Delacroix, qui a été témoin de
l’événement mais n’y a pas pris part de façon active, est sensible à la révolte populaire et prend clairement le parti de la Révolution
dans sa toile.
1. La liberté est représentée sous les traits d’une jeune femme du peuple tenant un drapeau tricolore dans une main et un fusil dans
l’autre qui invite les insurgés à aller de l’avant : elle représente la Révolution de 1789 et la souveraineté du peuple. Cette femme est
donc une allégorie de la liberté : la nudité, les drapés et le profil font référence à la statuaire antique. Cette femme est également
associée à la figure de Marianne dont elle a les attributs (le bonnet phrygien et le drapeau) et qui est une allégorie de la République.
2. Autour de la figure centrale de la Liberté s’organise la scène où apparaissent différents personnages.
Les insurgés représentent le peuple de Paris dans sa diversité :
les gamins de Paris (à gauche, tenant deux pistolets) symbolisent la jeunesse révoltée ;
l’homme au béret tenant un sabre symbolise les ouvriers ;
l’homme au chapeau tenant un fusil de chasse symbolise la petite bourgeoisie parisienne ;
l’homme au foulard rouge qui relève la tête au passage de la Liberté symbolise les employés ;
au fond, on reconnaît un étudiant polytechnicien.
Les soldats morts au premier plan représentent la monarchie des Bourbons vaincue.
Pour une analyse détaillée de l’œuvre, consultez le site l’Histoire par l’image (https://www.histoire-image.org/etudes/liberte-guidant-
peuple-eugene-delacroix).
3. Eugène Delacroix n’a pas participé aux combats mais il en a été le témoin. Sa toile rend hommage aux insurgés parisiens qui ont
participé aux Trois Glorieuses. En tant que peintre, Delacroix a donc aussi voulu participer à cette révolution, lors de la réalisation de
sa toile il écrit à son frère : « si je n’ai pas vaincu pour la patrie, au moins peindrai-je pour elle ». Ainsi, la peinture de Delacroix est un
éloge de la révolution de 1830 et l’auteur fait de la liberté la motivation principale des insurgés parisiens.
4. Plantu a réalisé son dessin au lendemain des attentats terroristes à Paris et de l’assassinat des journalistes et dessinateurs de
Charlie Hebdo dans les locaux du journal le 7 janvier 2015.
5. À travers ce dessin de presse, Plantu veut transmettre plusieurs messages. C’est tout d’abord un dessin de solidarité avec les
journalistes et caricaturistes de Charlie Hebdo (« Je suis Charlie »). Le dessin est également une invitation à réfléchir sur l’utilisation
du crayon comme arme : les dessinateurs au premier plan sont morts crayons à la main tandis que les autres personnages
brandissent des crayons pour défendre la liberté. Ce dessin défend donc la liberté d’expression et la liberté de la presse.
6. Astérix représente la résistance des Gaulois face à l’envahisseur romain. Ainsi, Astérix défend la liberté des Gaulois comme le
tableau de Delacroix défend la liberté des Français.
7. La photographie réalisée par Martin Argyroglo est inspirée de La Liberté guidant le peuple car on y retrouve de nombreux éléments
du tableau de Delacroix :
l’allégorie de la Liberté/Marianne ;
le drapeau tricolore dont les couleurs réapparaissent à différents endroits ;
les personnages statiques au premier plan contrastant avec les personnages du deuxième plan semblent avancer vers le
spectateur. Le personnage brandissant un stylo fait écho au gamin de Paris brandissant ses pistolets sur le tableau de Delacroix ;
l’éclairage de la scène et la fumée.
Il est à noter que le photographe qui a réussi à capter cette scène n’a sûrement pas pensé immédiatement au tableau de Delacroix en
réalisant sa photographie, mais le succès de cette photographie tient en grande partie au fait qu’elle fait immédiatement penser au
tableau de Delacroix. Sur la page twitter de l’auteur, sur laquelle est postée la photo, les commentaires font référence au célèbre
tableau (https://twitter.com/argyroglo/status/554434942298755074/photo/1?ref_src=twsrc%5Etfw).
4
Synthèse
Pour cet exercice, il faut tout d’abord présenter le contexte de réalisation et l’œuvre de Delacroix et décrire la scène. Puis, il faut
montrer que Plantu a repris cette œuvre pour rendre hommage aux dessinateurs de Charlie Hebdo et réalisé un dessin qui défend la
liberté d’expression. Et enfin, montrer que la photographie réalisée lors de la manifestation du 12 janvier, qui défend également la
liberté d’expression en France, est mémorable car elle reprend des éléments de la composition de l’œuvre de Delacroix.
Le Coin Philo
On attendra des élèves qu’ils utilisent les libertés de leur choix, en mettant bien en valeur le fait qu’elles ont pu être l’objet de
combats et d’évolution dans l’Histoire (liberté d’élire ses représentants – droit de vote, liberté de réunion devenue plus étendue au
cours du XIXe siècle, liberté de se syndiquer apparue au XIXe siècle…).
P . 3 7 8 -3 7 9 J E M’ E N GAGE J E D E V IE N S J OURNA L I S TE
La liberté d’expression est intimement liée à la liberté de la presse et donc à la liberté des journalistes. Néanmoins, être journaliste
ne s’improvise pas. Pour faire du journalisme, il faut déterminer quel type de média utiliser (presse écrite, en ligne ou non, radio,
télévision…). Mais il faut également respecter un ensemble de règles éthiques et juridiques. Les documents de la double page ont
pour but de renseigner les élèves sur les pratiques de la liberté d’expression et les règles du journalisme. L’activité proposée vise à
faire des élèves des apprentis journalistes en réalisant un travail de recherche sur un sujet de leur choix, qui sera publié dans un
média disponible au sein de leur collège.
1. Il n’est pas possible d’être entièrement libre sur Internet car les règles concernant la limitation de la liberté d’expression s’appliquent
également sur Internet. On ne peut donc pas tout publier sur la Toile. De plus, dans ce réseau mondialisé qu’est Internet, certains
pays ne respectent pas la liberté des internautes.
2. Les atteintes aux libertés sont représentées dans les doc. 3 et 4, puisque certains pays ne permettent pas aux internautes d’utiliser
librement Internet et de jouir de la liberté d’expression à travers ce média.
3. Les doc. 1 et 2 montrent que l’exercice de la liberté des uns se heurte à la protection de la liberté des autres.
Le plagiat (doc. 1) peut être considéré comme une forme de vol de la propriété intellectuelle. Ainsi, même si je suis libre de consulter
des contenus sur Internet, je n’ai pas le droit de m’approprier le travail des autres sans y faire référence, sinon l’auteur du contenu
n’est plus libre puisqu’il est volé. Porter atteinte à l’honneur ou à la réputation de quelqu’un, diffamer (doc. 2), c’est porter atteinte à la
liberté des autres. Ainsi, même si je suis libre d’écrire ce que je veux sur un réseau social, je ne peux pas diffamer un individu car c’est
une atteinte morale à la personne.
4. Les raisons pour lesquelles il faut limiter les libertés sur Internet peuvent être les mêmes qui s’appliquent à la liberté d’expression en
France. Ainsi, il est interdit par la loi de faire l’apologie du terrorisme dans tous types de médias : Internet peut-il, doit-il échapper à
cette règle ? Dans ce cas, les autorités françaises (l’État) ont jugé qu’il était de leur devoir de bloquer des sites Internet faisant
l’apologie du terrorisme. La justice française peut également prononcer des condamnations de sites Internet qui ne respectent pas les
limites légales de la liberté d’expression.
6
Afin de préparer le débat, il faut faire une liste des arguments pour répondre à la question (tâche n° 5). Cette liste peut s’organiser
en arguments pour et contre qu’il est possible de corriger, de compléter pendant le débat et qui permet ensuite de faire la tâche n° 7.
Le Coin Philo
Pour répondre à la première question, on peut se référer à la réponse 3 ci-dessus.
Le plagiat est également un obstacle à la liberté de celui qui plagie, car il l’enferme dans ce qu’un autre a produit ; le plagieur ne peut
pas exercer sa propre capacité créatrice, puisqu’il copie celle d’un autre. Le plagieur ne peut redevenir libre qu’en prenant de la
distance par rapport à ce qu’il copie, en l’adaptant ou en s’en inspirant, et en devenant lui-même créateur.
P . 3 8 2 -3 8 3 J E M’ E XE RC E
1. Paul Eluard a écrit ce poème lors de l’occupation de la France par l’Allemagne. Les Français ont alors perdu leurs libertés et droits
fondamentaux car les Allemands en zone Nord et le régime de Vichy en zone Sud contrôlent et surveillent la société. Eluard exprime
dans ce poème son aspiration fondamentale, immuable, viscérale à la liberté.
2. Pour cette question, il s’agit de s’approprier une strophe et de réfléchir au sens de celle-ci.
3. Ce poème est toujours actuel, car la liberté n’est pas un droit définitivement acquis puisque certains individus, groupes, États
menacent toujours la liberté, les libertés. Ce poème nous invite à chérir la liberté et à clamer son nom afin de montrer à tous ceux qui
veulent l’attaquer qu’il y a aura toujours des personnes pour la défendre.
1. Martin Luther King s’est battu pour les droits civiques en faveur de la communauté noire aux États-Unis. En effet, les Noirs aux
États-Unis étaient victimes de discrimination et n’avaient pas, dans certains États, les mêmes droits que les Blancs. C’est en 1954 que
le pasteur King prend la tête d’un mouvement de révolte pacifique contre la ségrégation dans la ville de Montgomery en Alabama.
2. Martin Luther King a un bâillon sur la bouche car certains ont voulu empêcher le pasteur King de s’exprimer en faveur des droits
civiques des Noirs : il a été accusé de fraude fiscale, a été passé à tabac par la police, a échappé à une tentative d’assassinat et a fait
plusieurs séjours en prison. Mais sa détermination était plus forte que les attaques contre sa personne et il fut entendu : il reçut le prix
Nobel de la Paix en 1964 et le président Johnson fit adopter en 1965 le « Voting Rights Act » qui garantit l’égalité civile aux États-Unis.
Mais Martin Luther King fut finalement assassiné le 4 avril 1968. L’affiche veut également signifier que, sans le combat de Martin
Luther King, la liberté ne serait pas aussi étendue aujourd’hui.
3. Même si les citoyens des États-Unis ont élu un président noir à la tête du pays (Barack Obama, 2008-2016), les Noirs aux États-
Unis sont toujours victimes de discrimination et d’inégalités. C’est pourquoi Martin Luther King est encore convoqué aujourd’hui par les
militants d’une égalité réelle entre Noirs et Blancs aux États-Unis. Il est devenu le symbole de la lutte contre le racisme dans le monde.
P . 3 8 3 J E CONS TR U I S MON B I L A N
2 Je réalise un schéma
Je peux aujourd’hui exercer mes libertés fondamentales (expression, religion, circulation, intimité…) car la démocratie les
garantit.
Je dois respecter la liberté des autres en acceptant des limites à ma propre liberté.
Je dois être vigilant pour que mes libertés ne soient pas menacées, je peux m’engager pour les défendre.
La France, pays des droits de l’Homme, reconnaît mes libertés fondamentales qui sont affirmées dans les différentes déclarations
des droits de l’Homme (1789, 1948).
e e
Les citoyens français se sont battus aux XIX et XX siècles pour obtenir le respect des libertés fondamentales par l’État.
7
Chapitre 3 La laïcité pour vivre ensemble
La logique du chapitre
Ce chapitre est fondamental dans l’enseignement de l’EMC qui a pour but de favoriser « le développement d’une aptitude à vivre
ensemble dans une République indivisible, laïque, démocratique et sociale » (programme EMC, JO du 21-06-2015).
Il s’agit donc de faire comprendre aux élèves de 4e, que, loin des débats houleux sur la notion de laïcité, cette valeur doit offrir à tous la
liberté de conscience et l’égalité.
La mise en activité des élèves sur des aspects pratiques de la laïcité, qui reste pour beaucoup une notion théorique et floue, incitera à
comprendre que la laïcité rend possible le respect de choix personnels et que son objet est d’unir les citoyens et non de les diviser.
À travers l’étude de documents d’époques différentes, les élèves comprendront que la laïcité est un acquis historique à défendre
aujourd’hui encore. En effet, ce principe est à l’origine d’enjeux et de débats, au sein desquels, les élèves, par l’acquisition d’un esprit
critique, apprendront à se situer.
Pour amener à une définition de la laïcité, quelques exemples touchant à la vie quotidienne de chacun (port de signes religieux à l’école,
sorties scolaires, visite de bâtiments religieux…) ont été sélectionnés, afin de montrer que cette notion n’est pas seulement théorique,
mais qu’elle a des répercussions très concrètes dans la vie de tous les jours.
Ce chapitre est essentiel dans le contexte actuel où les questions religieuses et de laïcité sont souvent brandies à des fins idéologiques, ce
qui amène à des simplifications de la part des élèves. L’étude de cette valeur peut donc apparaître comme complexe.
Les attentats de janvier et de novembre 2015, ainsi que ceux de juillet 2016, l’ont remise sur le devant de l’actualité. Il est donc
indispensable que les élèves soient amenés à réfléchir sur la nécessité de défendre la laïcité. L’engagement dans la journée de la laïcité
peut être une occasion de développer un projet concret (réalisation d’une affiche, participation à des débats… par exemple) et doit
permettre aux élèves de devenir acteurs de cet enseignement moral et civique.
Bibliographie
Sitographie
Site « toutatice.fr », espace numérique de l’éducation en Bretagne qui propose de nombreuses ressources pour l’enseignement de la
laïcité :
http://www.toutatice.fr/portail/pagemarker/1/cms/espace-educ/pole-arts-et-humanites/histoire-geographie-ecjs/emc-hg/academie-
de-rennes/l-emc-des-ressources-
pou.proxy;portalsessionid=F104F0685DCA90C8A8ED9427DC0B48B8.jbossX?displayContext=menu&scope=__nocache&addToBreadcr
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Ym1Weg%253D%253D.Y21zOi9lc3BhY2U
Une bibliographie sur les différentes conceptions des laïcités dans le monde est disponible sur le site :
http://www.thucydide.com/realisations/comprendre/laicite/bibliographie-laicites.htm
Filmographie
Timbuktu d’Abderrahmane Sissako, 2014. Film qui montre, à travers l’histoire d’une famille, les dangers de l’extrémisme et de
l’obscurantisme religieux.
P . 3 8 4 -3 8 5 OUV E R TU R E
1
À travers deux documents iconographiques, les élèves pourront s’interroger sur l’idée de diversité et les raisons pour lesquelles,
dans un pays comme la France, marqué par une tradition d’accueil et d’immigration de populations aux origines et aux cultures
diverses, la laïcité est un moyen d’assurer le « vivre ensemble » et de limiter les conflits communautaires.
Le dessin de Jean Effel sera l’occasion d’une discussion sur l’évolution de la notion de laïcité et de sa nécessité, afin de garantir les
valeurs fondamentales de la République française.
Le Coin Philo
La distinction entre ce qui relève du peuple et ce qui relève des clercs pourra permettre d’aborder une discussion sur les notions de
sphère publique et de sphère privée. La sphère publique concerne l’espace commun à tous les citoyens qui est régulé et régi par
l’État. La sphère privée est l’espace propre et particulier à chaque individu qui peut y exercer ses choix personnels comme le choix
d’un culte ou d’une philosophie par exemple. L’espace public appartient à tous, sans distinction.
1. Les « 110 ans de laïcité » font référence à la loi du 9 décembre 1905 concernant la séparation des Églises et de l’État. Un rappel
sur les débats houleux qui ont accompagné le vote de cette loi pourra être effectué. Un extrait du téléfilm de François Hanss, La
Séparation, réalisé en 2005 et tourné dans l’hémicycle du Palais Bourbon peut être présenté.
Les visages représentent la diversité de la société française et l’égalité entre les individus que la laïcité contribue à faire respecter.
2. Le recours aux textes fondamentaux permettra d’expliquer en quoi la laïcité permet le respect des valeurs républicaines.
« La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes » (extrait de la loi du 19 décembre 1905
concernant la séparation des Églises et de l’État).
« Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les
croyances » (extrait de la Constitution de la Ve République, 4 octobre 1958).
Doc. 2 Garantir la neutralité de l’école publique et doc. 3 Éviter les divisions des citoyens
La caricature de Plantu et le texte de Régis Debray insistent sur les dérives liées au non-respect de la laïcité en utilisant des symboles
ou un vocabulaire facilement accessible aux élèves. Le travail sur des cas concrets fera référence au vécu des élèves.
2
Le Coin Philo
Le dilemme moral incitera les élèves à faire un choix de conduite et à savoir l’expliquer. Ainsi, on pourra réfléchir au fait suivant :
que l’on soit croyant ou non, l’esprit d’ouverture permet la compréhension de la croyance des autres et son respect, en visitant
notamment des lieux de culte divers.
1. et 2. La loi de 1905 et la Constitution de 1958 affirment la liberté de conscience : avoir le droit de croire ou de ne pas croire, sans
chercher à imposer son opinion.
Elles reflètent aussi la tension entre les notions d’égalité (chaque citoyen possède les mêmes droits et obéit aux mêmes lois) et la
liberté d’affirmer ses croyances religieuses.
3. et 4. Pour rendre possible la vie en société et respecter les différences de tous les citoyens, le principe de neutralité a été adopté
par la République française. Il garantit l’égal traitement de tous les élèves qui peuvent pratiquer ou non la religion qu’ils ont choisie,
mais dans le domaine privé.
La laïcité est donc la valeur qui régit la vie en commun, elle s’oppose aux réactions individuelles, génératrices de conflits.
5. Le document aborde la possibilité, lors d’une sortie scolaire, de visiter un lieu de culte, pour sa dimension historique et culturelle.
Les élèves pourront, dans ce cadre, s’interroger sur les fondements des croyances et sur leurs pratiques, indépendamment de leurs
propres croyances ou philosophies.
6. La laïcité, à travers des célébrations et des lieux symboles, est une valeur qui doit être admise et reconnue le plus largement
possible par les citoyens, quelles que soient leur origine et leur religion.
Synthèse
L’objectif pour les élèves est de comprendre que la laïcité doit être perçue comme une valeur qui rassemble et qui unit, plutôt que
comme une contrainte qui s’impose à des citoyens réticents.
Comme les autres valeurs de la République française, elle doit permettre le respect de chaque individu, même si elle se heurte à des
critiques et entraîne des débats : en cela, elle est au cœur des pratiques démocratiques.
P . 3 8 8 -3 8 9 JE M’ E N GAGE J E C É L ÈB R E L A J OURNÉ E D E L A L A Ï CI T É
Cette double page met les élèves en activité dans le but de cerner l’importance de la défense de la laïcité.
Ils se voient ainsi chargés de la réalisation d’une affiche qu’ils devront savoir expliquer aux autres en prenant du recul sur la notion
et en acquérant un esprit critique. Cette activité sera également l’occasion d’un exercice d’éloquence visant à convaincre les autres
élèves.
P . 3 9 0 J E M’ E XE R C E
P . 3 9 1 J E CONS TR U I S MON B I L A N
2 Je réalise un schéma
Valeur fondamentale de la République française
Principe de séparation entre l’État et les religions
Garantit la liberté de conscience et la liberté de pratiquer son culte (ou de n’en pratiquer aucun) pour tous les citoyens.
Garantit l’égalité entre tous les citoyens.
Assure la neutralité de l’État et de l’école publique.
4
Chapitre 4 Garantir le droit par la justice
La logique du chapitre
Les nouveaux programmes d’EMC maintiennent le chapitre sur la justice. Cela reste un chapitre difficile à appréhender pour les élèves,
car les capacités et connaissances visées sont très complètes et complexes. Ainsi, l’élève de 4e devra être en mesure d’expliquer les
grands principes de la justice (droit à un procès équitable, droit à la défense) et de les mettre en lien avec le règlement intérieur et la vie
de l’établissement.
Il devra également être capable d’expliquer le rôle de la justice (principes et fonctionnement) et de faire, là encore, le lien avec le
règlement de l’établissement et les textes qui organisent la vie éducative.
Pour aborder toutes ces questions, des doubles pages « Je construis mon jugement » sont proposées :
« Le droit et la loi » (pp. 394-395) réunit des textes officiels auxquels s’ajoutent une carte du droit selon les pays et un tableau des
différents codes les plus importants en France. Cette DP permet ainsi aux élèves de comprendre que le droit c’est la loi et que la loi est
également présente au sein du collège à travers le règlement intérieur ;
« La justice » (pp. 396-397) aborde à l’aide de quatre documents les principes et le fonctionnement de la justice en France. Certaines
questions permettent aux élèves de construire leur propre jugement tout en les confrontant à celui des autres ;
« La justice des mineurs » (pp. 400-401) montre, par différents documents, qu’en France la justice est différente pour les mineurs. Son
rôle est de protéger, éduquer, surveiller, mais aussi, s’il le faut, sanctionner les jeunes. La dernière question peut être l’occasion de
débattre dans la classe, permettant aux élèves de confronter leurs points de vue.
Des exemples de pratique en classe sont également proposés à travers la DP « Je m’engage » (pp. 402-403) qui propose de préparer avec
les élèves la participation à une audience au tribunal correctionnel. D’abord par l’étude en classe des documents qui présentent le rôle et
le fonctionnement de ce tribunal et dans un second temps par la participation effective de la classe à une audience pour, dans un
troisième temps, construire un bilan de cette audience.
Enfin, la DP « Je débats » (pp. 404-405) aborde un sujet qui concerne de près les collégiens : « Comment faire respecter le droit sur
Internet ? ». À travers des documents variés sur l’usage d’Internet mais en utilisant aussi les commentaires sur l’utilisation d’Internet
par les élèves, le but est de les amener à comprendre ce qu’est la cybercriminalité, le cyber harcèlement et le rôle de la justice face à ce
type d’infraction à la loi. Le débat permet en outre aux élèves d’apprendre à exprimer leurs arguments tout en étant capables d’entendre
ceux de leurs camarades pour, au final, adopter un point de vue qui aura été enrichi par cette discussion et peut-être plus nuancé.
Une DP « Arts en EMC » (pp. 398-399) montre que le thème de la justice a largement inspiré les artistes, écrivains, architectes ou
peintres et peut être un support différent pour aborder la justice tout en initiant les élèves à l’histoire des Arts.
Bibliographie
Jean-Paul Albert, Saubahe Ayadi-Takerkart, La Justice, coll. « La grande imagerie », éditions Fleurus, 2013.
Sitographie
Sur le droit :
Le site officiel du droit français : http://www.legifrance.gouv.fr/
Un site adapté aux jeunes : http://www.initiadroit.com/
P . 3 9 2 -3 9 3 OUV E R TU R E
Cette première double page introductive présente à travers deux documents la justice et ses symboles ainsi que le fait qu’elle est
exercée par des professionnels et qu’à ce titre elle est légitime.
1. Allégorie de la justice et du droit, la déesse Thémis est fréquemment représentée avec la balance, le glaive et le bandeau, différents
symboles de la justice.
La balance signifie que le pouvoir de juger consiste à examiner et à peser les arguments des différentes parties afin de parvenir à
rendre justice.
Le bandeau qui recouvre les yeux de la déesse Thémis est une représentation claire de l’impartialité de la justice. On doit rendre la
justice objectivement, sans faveur, ni crainte et ni parti pris, indépendamment de l’identité des parties, de leur influence et de leur
puissance. C’est de là que vient l’expression « la justice est aveugle ».
Le faisceau (assemblage de baguettes de bois) était un symbole honorifique porté par les licteurs annonçant l’arrivée de certains
magistrats importants dans la Rome antique. Il a pu être associé à la justice par la suite.
Bien qu’il n’apparaisse pas sur cette sculpture, le glaive est un attribut traditionnel de la justice ; il représente l’aspect répressif de la
justice et l’application des peines. Il permet de trancher les litiges et de sanctionner.
2. Cette greffière est en train d’écrire ; elle est le « scribe » de la justice. Elle consigne l’intégralité des débats à tous les niveaux
d’instance et veille à la conservation des jugements. Elle assiste les juges. Lors des procès, le/la greffier(ère) est le garant de la
procédure.
La justice doit être rendue par des professionnels qui connaissent parfaitement les lois françaises et sont formés pour adapter leur
jugement en fonction des délits commis.
2
1. Il faut des règles pour encadrer la vie en société, pour garantir les libertés (et la sécurité) des autres citoyens. S’il n’y avait pas de loi
et de droit, la loi du plus fort s’imposerait et la violence régnerait entre les individus qui voudraient défendre leurs droits.
2. Le droit, c’est l’ensemble des règles pour bien vivre ensemble, c’est l’ensemble des lois. Le droit sert donc de référence pour juger
le comportement de chacun dans la société et pour que chacun puisse régler son propre comportement.
3. L’obéissance aux lois ne doit pas seulement se faire dans la peur d’être puni. C’est d’abord la volonté de chaque citoyen de
respecter les règles écrites qui ont pour objet d’organiser, de faire fonctionner, la vie en société et de réglementer les relations entre
les personnes. En obéissant aux lois, on espère que les autres obéiront eux aussi aux lois et que chacun pourra ainsi exercer ses
droits.
4. L’infraction à la loi provoque de l’incivilité et des dommages (ici, une perte financière pour la RATP alors que le fraudeur utilise les
services de transport en commun). Elle est punie par des sanctions variables selon la gravité de l’acte commis.
5. Le droit est différent selon les pays. Par exemple, certains pays du monde interdisent tout châtiment corporel envers les enfants,
mais ils ne sont pas majoritaires.
6. Ces codes concernent des domaines aussi variés que le travail, la famille ou les infractions à la loi.
7. Ces codes sont nombreux car ils touchent tous les domaines de la vie quotidienne ; ils organisent et encadrent ainsi la vie en
société afin de réglementer les relations entre les personnes.
Synthèse
Le droit organise et encadre notre vie quotidienne ; ce sont toutes les règles écrites qui ont pour objet d’organiser, de faire fonctionner,
la vie en société. La principale source du droit est la loi, règle votée par le Parlement sur proposition du gouvernement ou du
Parlement et qui doit être respectée par tous sous peine de sanction.
Le Coin Philo
Jurer est une manière de s’engager, d’engager sa responsabilité dans ce qu’on va dire, de certifier ce qu’on dit par cet engagement.
C’est pourquoi, il est important que le témoin, la victime ou l’accusé puisse s’exprimer en déclarant être sincère et honnête dans ses
propos.
1. Ce bas-relief monumental sur le fronton de l’entrée du palais de justice de Nice permet de dégager de l’allégorie la symbolique des
images et leur lien avec la réalité. Au centre du fronton, la déesse grecque Thémis, droite, autoritaire et fière, tient les tables de la loi.
Elle s’appuie sur le lion, symbole de la justice. Elle est entourée par deux femmes : à sa gauche l’une est représentée avec un voile
sur la tête, signe de l’impartialité dont elle va se vêtir, la seconde à sa droite tient un glaive, qui tranche les problèmes et les litiges et
punit.
2. Au libre choix des élèves.
3. L’article 9 définit la présomption d’innocence.
3
4. Les deux « ordres » de la justice française sont l’ordre administratif et l’ordre judiciaire.
Dans le domaine judiciaire, les deux types de justice sont la justice civile qui s’occupe des conflits entre personnes (loyers, divorces,
etc.), quand aucune loi pénale n’a été violée. Ces conflits concernent la plupart du temps des problèmes de famille, de logement, de
consommation, de relations de travail, etc.
La justice pénale, quant à elle, poursuit, juge et sanctionne les personnes qui commettent des infractions, c’est-à-dire tout ce que la loi
interdit de faire ou de ne pas faire. Quand on commet une infraction, on enfreint la loi pénale. Ces infractions plus ou moins graves
concernent un excès de vitesse, un vol ou un crime.
5. Au libre choix des élèves. Question qui peut amener un réel débat au sein de la classe.
Synthèse
La justice est représentée par la déesse grecque Thémis. Cette allégorie de la justice et du droit est le plus souvent représentée
tenant une balance et un glaive, un bandeau lui couvrant les yeux. La justice est une institution qui veille au respect des lois et
préserve les droits de chacun. Ainsi, la justice protège les citoyens d’un éventuel trouble et empêche qu’on porte atteinte à leurs droits.
La justice est aussi là pour mettre fin à des conflits dans différents domaines : les relations entre les personnes dans la famille ou au
travail, le logement et les relations de voisinage, la consommation. Quand les gens ne s’entendent plus assez pour régler une dispute,
c’est à la justice d’intervenir. La justice sanctionne aussi les comportements interdits par la loi qui sont rassemblés dans le Code pénal.
Les sanctions qu’ils entraînent sont différentes en fonction de l’importance de l’infraction (contravention, délit, crime). Pour s’adapter
au mieux à toutes les situations, la justice est divisée en différents tribunaux.
P . 3 9 8 -3 9 9 A RT E T J U STI C E
La justice est un thème fécond, soit que l’institution judiciaire ait besoin de s’exprimer par une symbolique particulière qui participe
à sa puissance, soit que la notion de justice ait inspiré de nombreux artistes.
4
4. 5. et 6. En fonction des choix des élèves, il s’agira de montrer que le mot « justice » recouvre des définitions différentes et qu’on
peut la représenter de diverses manières.
Synthèse
Les élèves pourront choisir les documents de leur choix pour développer leur argumentation.
La justice inspire les artistes depuis l’Antiquité en raison du caractère intemporel et universel de ses implications. Dès qu’il y a
rencontre entre individus, il y a régulation des relations sociales et donc nécessité de faire respecter des règles. La justice, qu’il
s’agisse de l’institution judiciaire ou de la notion, permet aux artistes d’en figurer les symboles – l’allégorie sous les traits de Thémis et
ses attributs étant privilégiée – et d’en interroger les limites voire l’ambivalence (La Fontaine, Zack Snyder).
1. Le rôle de la justice des mineurs est de protéger, éduquer, surveiller mais aussi, s’il le faut, sanctionner les jeunes.
Le juge des enfants est un magistrat spécialisé dans la justice des mineurs qui agit dans deux domaines :
au civil, afin de protéger les mineurs en danger (mauvais traitements...) ;
au pénal, pour juger les mineurs délinquants (placement et encadrement par la Protection Judiciaire de la Jeunesse).
2. Les mesures seront graduelles, en fonction de la gravité de la faute et de l’âge du mineur au moment des faits.
3. L’auteur de ce dessin veut dénoncer la tendance à considérer les jeunes comme de potentiels délinquants, comme si la menace de
commettre un délit était aussi pesante que celle d’avoir froid ou faim pour un enfant.
4. Malgré une prise en charge par la justice des mineurs dès l’âge de 6 ans, Malony retombe régulièrement dans la délinquance.
5. Le tribunal correctionnel des mineurs divise les Français, car si certains reconnaissent qu’un mineur ne peut être jugé comme un
adulte pour des faits identiques en raison de leur manque de maturité et donc de prise de conscience de leurs actes, d’autres
considèrent qu’il faut, au contraire, les traiter comme des adultes et ne pas hésiter à envoyer ces jeunes délinquants en prison.
6. Au libre choix des élèves. Question qui peut amener un réel débat au sein de la classe.
5
Synthèse
Les élèves proposeront un ou deux paragraphes structurés développant les idées suivantes : la justice des mineurs est adaptée à
l’âge des personnes jugées ; elle est soucieuse de la protection des mineurs en danger et du caractère éducatif de la peine infligée au
coupable d’un délit. L’équilibre entre sanction et prévention évoquée dans le document 5 signifie bien ce que recherche la justice des
mineurs.
Le Coin Philo
La réaction sera sans doute différente en fonction des élèves. La confrontation des argumentations permet justement de faire
émerger la notion de délibération et la nécessité de trouver un accord consensuel. Cette mise en situation est donc de nature à faire
comprendre les mécanismes d’un jury.
ACTIVITÉS
Si votre établissement se trouve éloigné ou que la participation à une audience est difficile à mettre en place, vous pouvez également,
à l’exemple de ce qui s’est fait dans le collège évoqué dans le document 3, réaliser des saynètes écrites par vos élèves.
Pour vous aider, vous pouvez télécharger, sur le site « justimemo » dans la rubrique « documentation », un PDF qui explique dans le
détail le déroulement d’une audience au tribunal correctionnel.
http://justimemo.justice.gouv.fr/JustiMemo.php?id=82
Puis, à l’aide des documents de cette DP, les élèves doivent reconstituer un procès au tribunal correctionnel dans une saynète qui
présente les différents acteurs présents et qui rappelle les principes de la justice à respecter.
Il est important de respecter ensuite les différentes étapes qui vont permettre de réaliser de la manière la plus réaliste possible la
saynète :
1. La classe choisit un thème, un délit qui doit être jugé ;
2. La classe liste les acteurs et crée des groupes représentatifs de chaque intervenant ;
3. On organise ensuite la salle de classe de manière à reconstituer une salle d’audience ;
4. Par groupes, préparation de l’argumentation (ou interventions) en fonction du rôle qui a été attribué à chacun (cela peut demander
un certain temps d’autant que les enjeux ne seront pas les mêmes si l’on est « victime » ou « prévenu »). L’un des élèves de chaque
groupe jouera la scène, le reste de la classe sera le public.
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3. À la cybercriminalité répond la cybersécurité ; un ensemble d’outils et de mécanismes de sécurité qui peuvent être utilisés pour
protéger les personnes et les programmes informatiques.
4. La justice peut s’adapter aux nouvelles technologies en adaptant la jurisprudence afin de faire respecter le droit sur Internet et en
utilisant elle-même Internet afin d’améliorer son fonctionnement (instruction de certaines affaires via Internet par exemple).
Le Coin Philo
La confrontation des préjugés – qui jugent des personnes ou des situations sans les connaître réellement – et des jugements – qui
jugent des personnes ou des situations après avoir pris connaissance des faits et des propos – doit permettre aux élèves de
comprendre que les préjugés ne rendent pas possible de juger les autres en étant juste. Rendre justice à quelqu’un, c’est aussi
comprendre qui il est et ce qu’il fait.
P . 4 0 6 J E M’ E XE R C E
1. Dans 94 % des cas, les mineurs ont été condamnés à des peines, ce qui prouve qu’ils ne sont pas « au-dessus » des lois.
2. Dans 60 % des cas, les poursuites sont remplacées par des mesures alternatives comme le rappel à la loi. La justice des mineurs
se montre plus clémente en fonction de l’âge du mineur au moment du délit, si c’est la première fois qu’il commet un délit et selon la
gravité du délit.
3. Dans 40 % des cas, un mineur peut être condamné à des mesures éducatives ou des sanctions pénales pouvant aller jusqu’à la
prison (à partir de 13 ans).
1. Les jurés sont des citoyens tirés au sort qui participent, aux côtés des magistrats professionnels, au jugement des crimes au sein de
la cour d’assises. Les jurés sont des juges à part entière.
2. Sébastien, âgé de plus de 23 ans et inscrit sur les listes électorales, a été tiré au sort parmi une liste de noms dans sa commune.
3. Sébastien est d’abord stressé, mais n’a pas hésité, curieux d’approcher de plus près le fonctionnement de la justice. Très
impressionné par l’atmosphère, les échanges pendant le procès, les doutes mais aussi le moment où il faut trancher une décision, il
reconnaît que c’est une expérience angoissante mais très enrichissante qui lui a permis d’exercer un peu plus son rôle de citoyen
dans la société.
4. Au libre choix des élèves. Question qui peut amener un réel débat au sein de la classe. Si n’importe qui peut devenir juré, cela
signifie bien que la justice est rendue au nom de la société.
P . 4 0 7 J E CONS TR U I S MON B I L A N
2 Je réalise un schéma
UNE ORGANISATION
Justice pénale
Justice civile
Justice administrative
DES MISSIONS
Faire respecter le droit et interpréter la loi
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Procureurs
Avocats
Citoyens
DES OBLIGATIONS
Être la même pour tous
Être équitable
Être gratuite
Être publique
Être neutre
Pouvoir être contestée
Respecter la présomption d’innocence