«Методика викладання іноземної мови (французької)»
Thème 1. Objet d’étude de la didactique des langues étrangères
(définitions et terminologies principales) Définition de la DDL La didactique (du grec didaktikos, ’qui sert à enseigner). S’il est adjectif, le mot «didactique» réfère à: ce qui est instructif, explicatif, pédagogique (P. ex.: ouvrage didactique, poème didactique). «La DDL est l’ensemble des méthodes, hypothèses et principes, qui permettent à l’enseignant d’optimiser les processus d’apprentissage de la langue étrangère» (Pierre Martinez) La didactique c’est l’étude systématique des méthodes et des pratiques de l’enseignement en général, ou de l’enseignement d’une discipline ou d’une matière particulière. Quand on parle de DDL, on accepte qu’elle doit être une branche d’une discipline plus large, qui reste encore largement à construire (didactique générale), ou bien de partager une partie de son nom avec une ou des disciplines voisines. La didactique propose un mode d’appropriation de la discipline, de la matière. L’appropriation peut se faire par: l’acquisition (naturelle) et l’apprentissage (artificielle, en classe de langue). Contrairement aux autres didactiques, qui ont la quasi exclusivité des modes d’appropriation de leur discipline objet, la DDL est en concurrence avec un mode d’appropriation naturel, l’acquisition. En didactique, une langue devient étrangère lorsqu’elle est constituée comme un objet linguistique d’enseignement et d’apprentissage qui s’oppose par ses qualités à la langue maternelle. La langue étrangère n’est pas la langue de première socialisation, ni la première dans l’ordre des appropriations linguistiques. La proportion entre apprentissage et acquisition s’inverse dans son mode d’appropriation par rapport à ce qui fonde la langue maternelle. L’analyse des conditions générales d’appropriation de la langue française par des non natifs et dans la situation artificielle fait l’objet d’enseignement et d’apprentissage L’apprentissage est une construction artificielle, caractérisée par la mise en place de containtes externes. Il n’y a pas d’acquisition pure (sans apprentissage) ni d’apprentissage pur. L’enseignement est une tentative de médiation organisée entre l’objet d’apprentissage et l’apprenant. Enseigner c’est fournir à l’élève les moyens méthdologiques d’accéder à des savoirs. Enseignement et pédagogie «L’enseignement couvre donc deux champs de pratiques: 1. celui de la gestion de l’information, de la structuration du savoir par l’enseignant et de leur appropriation par l’élève, domaine de la didactique 2. celui du traitement et de la transformation de l’Information en Savoir par la pratique relationnelle et l’action de l’enseignant en classe, par l’organisation de situations pédagogiques pour l’apprenant, c’est le domaine de la pédagogie». En d’autres termes, enseigner suppose à la fois des techniques et méthodes spécifiques à une discipline scolaire (celles-ci sont étudiées par la didactique) et des techniques et méthodes qui peuvent s’appliquer à n’importe quels discipline et domaine de connaissance (celles-ci relèvent de la pédagogie). Objet d’étude de la DDL La Didactique des langues a pour objet l’étude des conditions et des modalités d’enseignement et d’appropriation des langues en milieu non naturel. Son objet ainsi défini, l’enseignement est conçu comme le guidage des apprenants dans leur acte d’appropriation linguistico-culturel. L’objet majeur de la didactique c’est de théoriser l’enseignement (J.-P.Cuq) → didactologie.
QUESTION: Dans quel domaine s’inscrit la Didactique des langues :
dans celui des sciences de l’éducation ou dans celui des sciences du langage?
Les sciences de l’éducation entretiennent des relations fortes avec la
sociologie et la psychologie. L’inscription de la Didactique des langues dans le seul domaine des sciences de l’éducation paraît insuffisante, puisque le terme d’éducation implique la formation globale de l’individu. Tandis que l’objet de la Didactique des langues est l’enseignement et l’apprentissage et non l’éducation, qui correspondrait plutôt à la Didactique générale Oscar Valenzuela: La didactique porte sur les méthodes ou les pratiques d’enseignement tandis que la pédagogie porte sur l’éducation ou l’action éducative. Thème 2. Histoire des méthodologies : méthologies traditionnelles, directes, audio-orales et SGAV (structuro-global-audiovisuel) Méthologies traditionnelles (grammaire-traduction) La méthodologie traditionnelle, appelée également méthodologie grammaire-traduction, est la plus vieille des méthodologies d’enseignement / apprentissage des langues étrangères. Née à la fin du XVIème siècle et initialement utilisée dans l’enseignement des langues dites “mortes” tels le grec, le latin, elle a pris sa place dans l’enseignement des langues modernes jusqu’au milieu du XXème siècle. Principes méthodologiques: La langue est travaillée à partir de textes littéraires. Il s’agit de fournir aux apprenants un ensemble de règles de grammaire pour ensuite les appliquer dans des exercices à l’écrit, le plus souvent des exercices de traduction. L’objectif n’est pas tant de savoir parler une langue, mais plutôt d’être capable d’accéder au sens des textes littéraires en les traduisant. L’objectif premier de cette méthodologie est la lecture, la compréhension et la traduction des textes littéraires (thèmes/versions) où l’apprenant applique les règles de grammaire qui lui a été enseigné de manière explicite en sa langue maternelle. La langue source reste la langue d’enseignement et occupe une fonction primordiale. Avec la méthodologie traditionnelle, l’oral est relayé au second plan et la priorité est accordée à l’écriture. Cependant, elle ne donne pas accès à un véritable apprentissage de l’expression écrite puisque (Cornaire & Raymond, 1999, p.4-5): «Les activités écrites proposées en classe de langue demeurent relativement limitées et consistent principalement en thèmes et versions. » «Les exercices d’écriture portent sur des points de grammaire à faire acquérir aux apprenants (ordre des mots dans la phrase, élaboration d’une phrase simple, complexe, etc.) et proviennent d’exemples tirés » de textes littéraires lus et traduits. Ces textes au langage normatif sont considérés comme « le moyen le plus sûr de devenir un bon rédacteur ». Ces exercices ne créent « aucune situation où l’apprenant est appelé à faire un usage personnel de la langue écrite. » : la production écrite est artificielle et faite de stéréotypes. La méthodologie grammaire-traduction ne donne donc lieu à aucune réelle compétence tant pour l’écrit que pour l’oral. Par contre, elle est une méthodologie propice « à former de bons traducteurs de textes littéraires « Méthodologies directes La méthodologie directe est née vers les années 1900 en opposition « à l’exercice “indirecte” qu’est la traduction » (Watt, 2002, p.3) de la méthodologie traditionnelle. Principes méthodologiques: En s’aidant de l’environnement de la classe, l’enseignement se fait exclusivement dans la langue étrangère, sans recourir à la traduction, et privilégie la pratique de l’oral. Il s’agit principalement d’interagir via un jeu de questions – réponses, et d’apprendre ainsi à communiquer directement dans la langue étrangère. Considérée selon Puren (1998, p.43) comme « la première méthodologie spécifique à l’enseignement des LVE [langues vivantes étrangères] » du fait qu’elle tient compte de la motivation de l’apprenant, qu’elle adopte les méthodes aux intérêts, aux besoins et aux capacités des apprenants à l’aide d’une progression allant du simple au complexe, elle s’appuie sur un enseignement de la langue étrangère pratique orale en évitant l’usage de la langue maternelle et en insistant sur une maîtrise de la langue comme instrument de communication : Son point de mire est l’apprentissage d’une langue dans le but de communiquer. Mais dans cet objectif, « l’accent est mis sur l’acquisition de l’oral et l’étude de la prononciation… » (Cuq, 2003, p.237) et « Les habiletés à lire et à écrire sont développées après l’apprentissage de l’habileté à parler. » (Germain, 1993, p.127). Ainsi, dans la méthodologie directe l’activité d’écriture est placée au second plan ; elle n’est pas considérée « comme un système autonome de communication » (ibid.) mais comme une activité subordonnée à l’oral permettant de transcrire ce que l’apprenant sait employer oralement (dictée…). Cette conception de l’écrit est nommée “passage à l’écrit” ou “oral scripturé”. Méthodologies audio-orales Développée au cours de la Seconde Guerre mondiale aux Etats-Unis, la méthodologie audio-orale repose sur le béhaviorisme et le structuralisme linguistique. C’est-à-dire que l’apprentissage d’une langue consiste en « l’acquisition d’un ensemble de structures linguistiques au moyen d’exercices (en particulier la répétition) qui favorisent la mise en place d’automatismes. » (Cornaire & Raymond, 1999, p.5). Il est question du réflexe conditionné : Stimulus-Réponse-Renforcement. Pour cela, cette méthodologie a profité de manière intense des nouvelles technologies de l’époque telles les enregistrements, les supports audiovisuels, les laboratoires de langue « dont l’objectif est de faire répéter les structures linguistiques de façon systématique et intensive de sorte qu’elles s’en trouvent mémorisées et automatisées. » (Hirschsprung, 2005, p.31) Théories de référence : - une théorie du langage : la linguistique structurale distributionnelle (Sapir et Léonard Bloomfield) - une théorie psychologique de l’apprentissage : le behaviorisme (John Watson, Burrhus Skinner : le modèle Stimulus-Réponse-Conséquence ou comportement opérant). Le structuralisme distributionnel prétend que le linguiste doit pouvoir rendre compte des comportements linguistiques, ainsi que de la structure hiérarchisée des messages émis, sans aucune référence concernant les intentions des locuteurs et leurs états mentaux. La segmentation du flux continu de la parole qui vise l’identification des unités linguistiques repose sur le critère strictement formel de «distribution»(la somme des environnements (des contextes) dans lesquels on peut le rencontrer). Les notions de mécanisme, de méthode inductive et de corpus sont des termes clefs du distributionnalisme Principes méthodologiques: Grâce aux premiers magnétophones et laboratoires de langue, on propose des dialogues élaborés en fonction des structures syntaxiques à mémoriser. Apprendre une langue consiste à acquérir des automatismes syntaxiques, principalement au moyen de la répétition. Son objectif général étant la communication en langue cible « les quatre habiletés (compréhension orale et écrite et expression orale et écrite) sont visées en vue de la communication de tous les jours. » (Germain, 1993, p.142). Cependant, comme dans la méthodologie directe, dans la M.A.O. aussi, l’écrit prend sa place au second plan et l’oral reste prioritaire. Dans cette perspective les activités d’écriture (Cornaire & Raymond, 1999, p.5-6) : sont de petit nombre ; « se limitent le plus souvent à des exercices de transformation et de substitution » dans lesquels le sens est négligé au détriment de l’aspect syntaxique. Le vocabulaire était relégué au second plan par rapport aux structures syntaxiques; se limitent « à une composition où l’on s’attend à ce que l’apprenant reprenne les structures linguistiques présentées à l’oral. ». Donc il n’est toujours pas question d’un véritable apprentissage de l’expression écrite, d’une vraie communication écrite et surtout d’une autonomie à l’écrit. Nous verrons que dans la méthodologie SGAV, qui a suivi la M.A.O., la situation ne s’est pas améliorée. La MAO a été critiquée pour le manque de transfert hors de la classe de ce qui a été appris et on a considéré que sa validité se limitait au niveau élémentaire. De même, à l’enthousiasme pour les exercices structuraux a succédé la déception. En effet les exercices ennuyaient les élèves, les démotivaient et le passage du réemploi dirigé au réemploi spontané ne se faisait que rarement. Il faut aussi mentionner que le fait d’enseigner la grammaire étape par étape, n’interdisait aucunement la fréquence des fautes. SGAV (structuro-global-audiovisuel) Suite à la seconde guerre mondiale et à la décolonisation, la France se trouve obligée de lutter contre l’expansion de l’anglo-américain comme langue de communication internationale et cherche à retrouver son rayonnement culturel et linguistique et cela dès le début des années 50. Le plan de travail est fignolé par le ministère de l’Education qui en fait une affaire d’état. L’objectif à atteindre est la facilitation de l’apprentissage et la diffusion générale de la langue. En 1954 les résultats des études lexicales sont publiés par le C.R.E.D.I.F. (Centre de Recherche et d’Étude pour la Diffusion du Français) en deux listes: - Un français fondamental premier degré constitué de 1475 mots, - Un français fondamental second degré comprenant 1609 mots. Le français fondamental est considéré comme une base indispensable pour une première étape d’apprentissage du FLE pour des élèves en situation scolaire. Il désire leur proposer une acquisition progressive et rationnelle de la langue qui devrait leur permettre de mieux la maîtriser. C’est au milieu des années 1950 que P. Guberina de l’Université de Zagreb donne les premières formulations théoriques de la méthode SGAV (structuro-globale audio-visuelle). La méthodologie audiovisuelle (MAV) domine en France dans les années 1960-1970 et le premier cours élaboré suivant cette méthode, publié par le CREDIF en 1962, est la méthode “Voix et images de France”. Principes méthodologiques: L’important est de présenter la langue orale quotidienne dans des dialogues simulant des situations de communication réelles et l’accès au sens se fait par l’intermédiaire des images et des enregistrements audio. On cherche ici à faire réutiliser les structures syntaxiques apprises dans des situations de communication différentes. Théories de références : 1) Le prolongement de la méthodologie directe tout en essayant de donner des solutions aux problèmes auxquels s’étaient heurtés les méthodologues directs. Reconnaissance de l’influence décisive américaine dans les débuts de l’élaboration de la MAV française. 2) Grammaire générative de Chomsky qui influencera la suite de son élaboration et son utilisation . Elle se veut explicative dans le sens où elle doit chercher à comprendre l’organisation du système cognitif permettant au locuteur-auditeur de formuler un ensemble infini de phrases. Elle porte son observation non sur la production (performance) en tant que telle, mais sur les mécanismes permettant la construction de ces énoncés (compétence). Ainsi, elle tente d’expliquer les règles que le locuteur applique de façon intuitive 3) Théorie de la Gestalt, qui préconisait la perception globale de la forme, l’intégration par le cerveau, dans un tout, des différents éléments perçus par les sens. Dans le cas des langues, l’apprentissage passerait par l’oreille et la vue. La langue étant considérée comme un ensemble acoustico-visuel, la grammaire, les clichés, la situation et le contexte linguistique avaient pour but de faciliter l’intégration cérébrale des stimuli extérieurs La méthodologie SGAV repose sur le triangle : situation de communication/ dialogue/ image. En effet, les méthodes audiovisuelles avaient recours à la séquence d’images pouvant être de deux types: des images de transcodage qui traduisaient l’énoncé en rendant visible le contenu sémantique des messages ou bien des images situationnelles qui privilégiaient la situation d’énonciation et les composantes non linguistiques comme les gestes, les attitudes, les rapports affectifs, etc. Cette méthode s’appliquera aussi bien à l’enseignement du lexique (sans recourir à la traduction en langue maternelle) qu’à l’enseignement grammatical (sans l’intermédiaire de la règle, l’apprenant saisit les règles de manière intuitive). La méthode audiovisuelle s’appuie sur un document de base dialogué conçu pour présenter le vocabulaire et les structures à étudier Dans la méthodologie audiovisuelle, les quatre habiletés étaient visées, bien qu’on accordât la priorité à l’oral sur l’écrit. La MAV prend aussi en compte l’expression des sentiments et des émotions, non considérés auparavant. La SGAV aurait le mérite de tenir compte du contexte social d’utilisation d’une langue et permettrait d’apprendre assez vite à communiquer oralement avec des natifs de langues étrangères, mais n’offrirait pas la possibilité de comprendre des natifs parlant entre eux ni les médias.