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Ecole Supérieure Privée d'Ingénieurs de Monastir

MIQ 2- V1

Notes de Cours

MEF

Par

Sami CHATTI

Professeur en Génie Mécanique

Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique


Université de Monastir
SOMMAIRE

I. Introduction à la MEF................................................................................................................................................ 3
1. Contexte ................................................................................................................................................................ 3
2. Principe de la MEF :............................................................................................................................................... 5
3. Organisation générale d’un code de calcul par EF ................................................................................................ 8
II - Fonctions d’interpolation............................................................................................................................................. 9
1. Introduction : ........................................................................................................................................................ 9
2. Les différents types d’éléments ............................................................................................................................ 9
2.1. Eléments poutres (1D) : .................................................................................................................................... 9
2.2. Eléments plans (2D) :...................................................................................................................................... 12
2.3. Eléments 3D .................................................................................................................................................... 13
3. Choix des éléments ............................................................................................................................................. 15
3.1. Choisir de l’ordre des éléments ...................................................................................................................... 15
3.2. Choix de la forme des éléments....................................................................................................................... 15
3.3. Choix de la taille des éléments ........................................................................................................................ 16
4. Applications :....................................................................................................................................................... 17
III - METHODE DE RESOLUTION 1 D ................................................................................................................................ 19
1. Formulation......................................................................................................................................................... 19
2. Résolution 1D uniaxiale (truss) ........................................................................................................................... 20
3. Applications......................................................................................................................................................... 21
4. Résolution 1D plan (bar) ..................................................................................................................................... 24
IV- DEMARCHE DE MODELISATION PAR EF..................................................................................................................... 28
1. Introduction ........................................................................................................................................................ 28
2. Etapes de maillages............................................................................................................................................. 28
2.1. Adaptation de la géométrie à la simulation .................................................................................................... 28
3. La génération et le contrôle du maillage ............................................................................................................ 30
3.1. La génération du maillage .............................................................................................................................. 30
3.2. Le contrôle de l'aspect des éléments ............................................................................................................... 31
4. Mesure de la qualité d’un maillage :................................................................................................................... 32
4.1. Facteur de forme surfacique ............................................................................................................................ 32
4.2. Facteur de forme volumique ........................................................................................................................... 32

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I. Introduction à la MEF
1. Contexte
Le calcul occupe une place stratégique avec la CAO et les autres technologies de simulation (essais) dans le
développement d'un produit complexe qui touche différents domaines de la physique. Cela concerne les industries
automobiles, navales, aéronautiques, ferroviaires, mais aussi les industries lourdes: centrales électriques, plates-formes
pétrolières, et le génie civil.
Le calcul est indispensable lorsque l'on cherche à obtenir une solution optimisée pour réduire les coûts et les délais de
fabrication. Grâce au calcul, l'ingénieur peut tester plusieurs configurations pour optimiser le comportement d'un
modèle à une prestation donnée. Cela évite de multiplier les prototypes et les essais tests réels, les supports physiques
ne servent plus à chercher une solution, ils permettent de la valider. Attention, même précis un modèle ne fournit
jamais qu'une approximation de la réalité, il est donc impossible de se passer des prototypes.

Les formulations des problèmes réelles sont tellement complexes qu’une solution analytique est impossible à obtenir à
cause :
 domaine irrégulier
 multi-matériaux
 matériaux anisotropes
 équations non linéaires, .....
La résolution des problèmes de mécaniques des structures par la mécanique des milieux continus, MMC, ou par la
résistance des matériaux, RDM, n'est possible que pour un nombre très limités de problèmes. Il faut que la structure,
les conditions aux limites et le chargement soient bien particuliers pour espérer trouver une solution analytique au
problème posé.
On cherche généralement des solutions approchées aux problèmes en passant par un découpage de la géométrie en
formes simples (discrétisation spatiales) ou par un découpage du temps d'applications des sollicitations (discrétisations
temporelles). Parfois on a recours au deux découpages.

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La méthode des éléments finis (MEF) est de toutes les méthodes de discrétisation la plus utilisée. Elle sert à résoudre
des problèmes où l'on cherche à connaître la distribution spatiale d’une ou plusieurs variables dépendantes, par ex.:
 Déplacements et contraintes (mécanique statique du solide)
 Distribution de température, pression, vitesse.
 Flux magnétique
 Radiation acoustique, etc.
Avantages de la MEF:
1. Elle peut traiter des problèmes de géométrie complexe.
2. Elle couvre de nombreux domaines de la physique (Mécanique, thermique, fluide, acoustique, …).

2. Principe de la MEF :
Qu'est-ce que la méthode des éléments finis?
● Méthode de modélisation et de calcul numérique
● Sert à résoudre des problèmes où l'on cherche à connaître la distribution spatiale d’une ou de plusieurs
variables dépendantes (problème de champ), par ex.:
● Déplacements et contraintes (mécanique statique du solide)
● Comportement dynamique d'une structure
● Distribution de température
● Flux magnétique
● Radiation acoustique, etc.
Un élément fini, c'est quoi au juste?
● C'est une petite composante de structure dont la modélisation mathématique est une approximation du
comportement de la composante réelle (mécanique du solide)
● Le mot "fini" signifie que l'élément a une dimension concrète ce qui le différencie d'un élément infinitésimal
● Dans un É.F., chaque variable à une variation spatiale simple qui est généralement décrite par un polynôme
● La véritable variation est certainement plus complexe ce qui fait que la MÉF ne donne qu'une solution
approximative (+/- précise)
Et un modèle d'éléments finis ?
● Ensemble d'éléments finis qui sont connectés entre eux à l'aide de nœuds
● Plusieurs éléments de même type ou de types différents, sont utilisés pour construire un modèle
● La précision de la solution peut être augmentée en utilisant les éléments appropriés en nombre suffisant
(densité de maillage)
la méthode des éléments finis présente les avantages suivants :
1. Applicable à tout problème de champ, incluant : mécanique du solide, transfert de chaleur, champ magnétique,
écoulement des fluides, etc..
2. Pas de restriction sur la géométrie des modèles
3. Pas de restriction également sur les conditions aux rives et les types de chargement
4. On peut modéliser différents comportements de matériau dans le même modèle (ex : matériau isotropique
(métal) et non-isotropique (composite)
5. On peut combiner des composantes (éléments) ayant des comportements différents dans un modèle ÉF (ex.
poutres avec plaques)
6. Un modèle ÉF ressemble de très près à la structure réelle
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7. La réponse approximative peut être facilement améliorée en raffinant le maillage de tout le modèle ou de
seulement une partie de celui-ci
8. Les logiciels ÉF actuels sont très puissants, faciles d'utilisation, compatibles avec CAO
9. Abordables, fonctionnent avec la plupart des plates-formes informatiques incluant les PC.
Place du cours dans la formation de génie mécanique

La M EF est un modèle de modélisation et de calcul numérique. Elle sert à résoudre des problèmes où l'on cherche à
connaître la distribution spatiale d’une ou plusieurs variables. Elle est basée sur la subdivision d’une forme
complexe en un grand nombre de sous-domaines élémentaires de forme géométrique simple (éléments finis)
interconnectés en des points appelés nœuds. Le but est de trouver des solutions approchées aux nœuds.

Discrétisation (seed): Remplacer la géométrie réelle par un nombre fini de points (nœuds)

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Erreur 1: discrétisation : Lorsque la frontière du domaine est constituée par des courbes ou des surfaces plus
complexes que celles qui définissent les frontières des éléments, une erreur est inévitable. Cette erreur est appelée
"erreur de discrétisation géométrique". Elle peut être réduite :
 en diminuant la taille des éléments
 en utilisant des éléments à frontières plus complexes.

Figure : Erreur de discrétisation géométrique.


Erreur 2: Interpolation : la variation du champ u dans les éléments se fait par des polynômes de:
d°1: élément linéaire
d°2: élément quadratique
d°3: élément cubique
Elément fini :
 C'est une petite composante de structure dont la modélisation mathématique est une approximation du
comportement de la composante réelle.
 Dans un E.F., chaque variable à une variation spatiale simple qui est généralement décrite par un polynôme
 La véritable variation est certainement plus complexe ce qui fait que la MEF ne donne qu'une solution
approximative (+/- précise)
Maillage :
Le maillage d’un solide est basée sur sa décomposition en un ensemble d'éléments finis qui sont connectés entre eux à
l'aide de nœuds:
 Les sous domaines De sont appelés des éléments ;
 Les points sommets des éléments sont des nœuds.
 Les coordonnées (x1, x2) de ces nœuds sont les coordonnées nodales ;
 Plusieurs éléments de même type ou de types différents sont utilisés pour construire un modèle
 La précision de la solution peut être augmentée en utilisant les éléments appropriés en nombre suffisant
(densité de maillage)
La MEF permet de transformer un problème continu en un problème discret sous forme d’équations algébriques.
Exemple : En mécanique quasi-statique : principe des puissances virtuelles Pext-Pint=0 :

[K]{u}={F}
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[K]: matrice de rigidité globale [K]=[Ke]
{u} : vecteur champ
{F}: vecteur force globale =[Fe]
Erreur 3: Résolution : trouver une solution {u} qui minimise {}={u}-[K]-1{F}. Ceci par l’inversion de la matrice
[K] (dimension nxn, n=nbre de nœuds) numériquement.

3. Organisation générale d’un code de calcul par EF

Exemples de logiciels :
ABAQUS : logiciel pluridisciplinaire développé par la société Dassault Systèmes
ANSYS : logiciel pluridisciplinaire développé par ANSYS
CAST3M : logiciel pluridisciplinaire français développé par le CEA (gratuit pour l'enseignement et la recherche)
COMSOL Multiphysics : logiciel pluridisciplinaire développé par Comsol,
LS-DYNA : logiciel de dynamique rapide américain

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II - Fonctions d’interpolation
1. Introduction :
y M1(x1,y1) M4;u4
u1

M(x,y)
u(x,y)

M2;u2 M3;u3

L’approximation du champ réel par le champ approximatif peut s’écrire selon:

où Ni(x, y, z) sont les fonctions d’interpolation (forme ; base) associé au nœuds i et ui est le déplacement au même
nœud. Les fonctions de forme représentent le poids associé à chacun des nœuds de l’élément permettant la prédiction
de l’évolution du champ à l’intérieur du domaine d’interpolation.
Pour que l’interpolation soit illicite, la fonction de forme doit :
• être continue sur le domaine;
• conduire à des valeurs uniques du champ en tout point du domaine pour un jeu unique de valeurs nodales;

Cette condition permet d’avoir:

avec Ni sont des polynômes de:


d°1: élément linéaire
d°2: élément quadratique
d°3: élément cubique

2. Les différents types d’éléments


Le classement des éléments se fait en fonction de l’espace et du degré du polynôme utilisés pour l’interpolation.

2.1. Eléments poutres (1D) :

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Fig. 1.
a) Elément linéaire (2 nœuds) :
Soit une fonction d'une variable définie sur un domaine discrétisé en trois éléments à deux nœuds.
Construisons l'approximation nodale associée à ces éléments (figure).

Fig. 2.
Pour chaque élément, nous avons deux variables nodales, nous cherchons donc une approximation à deux paramètres.
Le plus simple est d’utiliser une base polynomiale, ce qui nous conduit à une approximation linéaire de la forme :

 a1  u1 
u*(x)=a1+a2 x= 1, x    N1 x , N 2 x  
a2  u2 
x2  x x2  x x  x1 x  x1
 N1 x    ; N 2 x   
x2  x1 le x2  x1 le
Nous vérifions : N1(x1)=1 ; N1(x2)=0 ; N2(x1)=0 ; N2(x2)=1 ; N1(x)+N2(x)=1 ; dN1/dx+dN2/dx =0 ;

1   1 1 
     N1 
On a :  x   x1 x2   ;
 
u  u u   N 2 
   1 2
Nous retrouverons ces deux fonctions dans la construction de l’élément mécanique de traction – compression (beam).

Fig. 3.

Règles du maillage : la densité du maillage peut être variable en


fonction de la variation des inconnues. Placer un nœud à l'endroit où on
veut connaître la solution.

Fig. 4.

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du ( x)  1 / le  u1 
t

 x       ; N(x)=ES(x)
dx  1 / le  u2 

Elément de référence :

b) Elément quadratique (3 nœuds) :

 a1   u1 
  
  
u*(x)=a1+a2 x+ a3 x² = 1, x, x a2   N1 x , N 2 x , N 3 x u 2 
2

a  u3 
 3
Polynôme de Lagrange : En analyse numérique, les polynômes de Lagrange permettent d'interpoler une série de points
par un polynôme qui passe exactement par ces points (nœuds).

n x xj
N j x   
j  0, j  i xi  x j
n
p( x)   f ai N i x) 
i 0

n=1

n=2

 N1    1   1  2  1   1 1 1   N1 
x  x1      
base polynomiale (1, , ²) ;   ;  N 2    4 1    ;  x   x1 x2 x3  N 2 
x1  x3   
u  u u u   N 3 
 N1     2  1    1 2 3

Fig. 5.
ddl :

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2.2. Eléments plans (2D) :

Fig. 6.

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Q4

Fig. 7.

2.3. Eléments 3D

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Fig. 8.

Il y a tout intérêt à avoir des maillages REGULIERS : Plus un élément a une forme torturée, plus les résultats qu'il
donne sont suspects.
 Un triangle est bon quand il est EQUILATERAL.
 Un Q4 est bon quand il est CARRE.
 Un tétraèdre est bon quand il est PYRAMIDAL.
Un élément est dit isoparamétrique quand il est basé sur des interpolations identiques pour sa géométrie et son champ
de déplacement.

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3. Choix des éléments
Concerne la forme, l’ordre (linéaire ou quadratique) et la taille de l'élément souhaitée.

Figure 9: Schématisation des champs de contraintes (en 1D) pouvant être représentés : (a) par des éléments du
premier ordre (la contrainte est alors constante par élément), (b) par des éléments du second ordre (la contrainte est
alors affine par élément).
L’ordre des éléments (figure 9) détermine l’allure des champs de déplacement, et donc de déformation et de
contrainte qui sont définies par morceaux (sur chaque élément).
 les contraintes sont constantes dans les éléments du premier ordre;

 les contraintes sont affines dans les éléments du second ordre ;


 les éléments du premier ordre ont toujours des arêtes rectilignes ;
 les éléments du second ordre peuvent avoir des arêtes en arc de parabole.

Figure 10 : Approximation d'un bord réputé circulaire en 2D : (a) par les arêtes rectilignes d'éléments du premier
ordre, (b) par les arêtes paraboliques d'éléments du second ordre.
Taille : détermine la délimitation des morceaux,
La forme que peuvent prendre les éléments dépend aussi du type et de la taille des éléments (figure 10).
Par conséquent, le choix du type (forme), l’ordre et la taille des éléments repose sur l'examen de deux critères :
l'allure du champ de contrainte attendu, et l'allure du domaine géométrique à mailler.

3.1. Choisir de l’ordre des éléments


La plupart des logiciels proposent des éléments du premier ou du second ordre. En général les éléments du second
ordre:
 peuvent représenter des gradients de contrainte de façon plus précise pour un nombre de nœuds égal
voire inférieur, car les contraintes peuvent varier en leur sein (Figure 9) ;
 peuvent mailler des domaines dont le bord n'est pas plan ou rectiligne plus précisément, là encore à
nombre de nœuds inférieur ou égal, car leurs arêtes (et leurs faces en 3D) peuvent s'incurver (Figure 10).
En mise en forme, les pièces sont complexes et subissent que de fort gradients de contraintes : les éléments du
second ordre sont avantagés. Premier ordre utilisé pour les géométries simples (formation) et dans certaines
simulations non-linéaires (grandes déformations, contacts non permanents...) : insensibilité aux distorsions.

3.2. Choix de la forme des éléments


En 2D (plane) : les triangles et les quadrilatères.
En 3D (volumique) : tétraèdres, prismes triangulaires (pentaèdre (wedge)) et hexaèdres.
A nombre égal de nœuds, les quadrilatères et les hexaèdres conduisent à de meilleurs résultats que les
triangles, tétraèdres et prismes (fonctions de base sont plus riches et peuvent représenter les gradients des
contraintes et des déformations de façon plus régulière (figure 11).
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Figure 11 : Des champs de déplacement interpolés à partir des mêmes valeurs nodales : (a) par deux éléments
triangulaires du premier ordre, (b) par un élément quadrilatéral du premier ordre.
Le mailleur automatique : quadrilatères ou hexaèdres pour les géométries "simples" et les triangles ou tétraèdres
pour les géométries plus sophistiquées. Plus la géométrie est sophistiquée, plus le travail à fournir est important.

3.3. Choix de la taille des éléments


Adapter la finesse du maillage à la géométrie et adapter aussi la finesse du maillage aux gradients des contraintes et
des déformations (Figure 12).

fins
Grossiers

²
Figure 12: Des maillages du quart d'une plaque trouée, adaptés aux gradients de contraintes : les éléments sont plus
petits au voisinage du trou. Image de Laurent Champaney.
Il est fréquent que l'obtention d'un maillage adapté aux champs qu'il doit représenter nécessite plusieurs tentatives.
Exemple : pièce sollicitée en flexion et modélisée avec des éléments volumiques : au moins 3 couches d'éléments du
second ordre ou 6 couches d'éléments du premier ordre pour représenter un champ de contrainte en épaisseur.
En conclusion :
En pratique différents problèmes pratiques se posent à l'utilisateur de logiciel mettant en œuvre la méthode des
éléments finis :
- choix des éléments du maillage: triangle, quadrangle, nombre de nœuds de ces éléments...
- le choix des éléments étant fait, quelle doit être la densité de ce maillage ?
- validité de la solution approximative trouvée, la solution théorique n'étant évidemment pas connue dans le cas
général.
De façon générale, l'approximation de la solution d'un problème doit résulter de plusieurs études :
- considérer plusieurs maillages avec le même type d'éléments ;
- utiliser des éléments de type différents.
Il semble qu’actuellement l'expérience joue un grand rôle dans la réponse aux questions posées. On peut cependant
avancer les constations suivantes :
- pour les problèmes plans ou axisymétriques où la zone à discrétiser ne comporte pas d'accidents (concentration de
contraintes), les éléments triangulaires à 3 nœuds ou quadrangulaires à 4 nœuds sont économiques ;

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- si la flexion intervient, les éléments de type quadrangle à 8 nœuds, 9 nœuds ou triangulaire à 6 nœuds sont
performants.
Gradient de contrainte Ordre (Linéaire Type (Triangulaire Taille (Fin/Gros)
Géométrie (Faible / Important) / Quadratique) / Rectangulaire)
F L R G
S
I Q R F
S
F L T F
C
I Q T-R F
C
S : simple ; C : Complexe (arrondies)

4. Applications :
Exercice 1 : (élément linéaire)
1. Un élément linéaire est utilisé pour approximer la distribution de la température dans une poutre. On donne :
T1=120 ; T2=90 °C ; x1=1 cm ; x2=6 cm. Déterminer T(x=4). Calculer son gradient dans cette poutre.
2. Si l’élément de référence est définie pour -1≤≤1, donner (x) et les deux fonctions de forme correspondant.
3. Etudier le cas général : 1≤≤2.
Exercice 2 :
L’application d’une sollicitation à une poutre rectiligne, de longueur L, donne le champ de déplacement exact suivant :

 x2 
u(x)=0,2   x  ; u en mm ; 0≤x(mm)≤L.
 L 
On donne: longueur L=1000 mm ; Module d’Young E=1000 N/mm².
On commence par la solution exacte.
0 x
1. Calculer u(0) ; u (500) et u (1000). L
2. Déterminer (x) et (x).
3. Calculer : (0) ; (50) et (100).
4. Dans la suite on utilise un seul élément linéaire (ayant deux nœuds). Les fonctions de forme sont données par :
1 2
N1()=1- ; N2()= ; 0≤≤1 ; =(x-x1)/L ;
Donner u x  x et  x dans cet élément ; L
1 1 

5. Dans la suite on utilise deux éléments linéaires (chaque élément est de longueur L/2).
Calculer u2x, 2x et x dans ces deux éléments. 1 2 3
6. Tracer uxu1x et u2x
7. Tracer (x), x et x. élément 1 élément 2
8. Sans calcul, tracer les solutions approchées u3(x) et 3(x) si on utilisait quatre
1 éléments linéaires.
1
9. Quel est le nombre d’éléments linéaires à utiliser pour obtenir le champ de déplacement exact?
10. Calculer u4(x) et (x) si on utilisait un élément quadratique. Interpréter.
Exercice 3 :
y

M3(0,b)

P(x,y)
M1(0,0) x
M2(a,0)

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Soit le triangle ci-dessus. On suppose qu’un champs u s’écrit en un point P par : u(P)=u(x,y)=a0+ a1x+ a2y.
1. Déterminer les trois fonctions d’interpolation N1, N2 et N3 en fonction de a et b.
2. Calculer le tenseur de déformation (P)=(x,y)
3. Pour P(10, 10), calculer (P).On donne: a=20; b=30 ; u1=1 ; u2=3 ; u3=-2 ;
Exercice 4 :
La figure ci-contre donne l’élément finis rectangulaire linéaire axb définie dans le plan (x,y). La distribution d’un
champ u est sous la forme : u=A+Bx+Cy+Dxy.
1. Donner les quatre fonctions de forme de cet
élément en fonction de a et b avec :
u(0,0)=u1 ; u(a,0)=u2 ; u(a,b)=u3 ; u(0,b)=u4 ;
2. Donner l’expression du gradient de température
(T/x et T/y). Comparer avec un élément
triangulaire linéaire (exercice 2).
3. On donne T1=100 °C , T2=60 °C , T3=50 °C et
T4=90 °C . Calculer T(2.5 ;2.5) et .

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III - METHODE DE RESOLUTION 1 D
1. Formulation
La méthode de résolution s’inspire généralement de celle de Rayleigh–Ritz qui consiste via une minimisation de
l’énergie potentielle, en une recherche des termes d’une fonction approximant le champ inconnu et satisfaisant aux
conditions aux limites.
On définit l’énergie potentielle E comme étant la différence entre l’énergie de déformation Ed et le travail T des forces
de volume et de surface :
Le problème revient alors à rechercher un champ de déplacement minimisant E de manière à caractériser son
équilibre. L’étude d’un barreau en traction permet de décrire simplement la démarche suivie.
Dans cet exemple, on considère un problème d’élasticité en mécanique. Une barre élastique de section S et de hauteur
h est suspendue et soumise uniquement à son propre poids. Elle est constituée d’un matériau de module d’Young E et
de masse volumique ρ.

R F

0 h
Equilibre locale :

f
d 2u
N N+dN ES  f ( x)  0
dx 2

x x+dx

f[N/mm3] force de volume : gravité : f=gS


N(x)=(x)S=ES du/dx
Solution analytique:
1- f=0

2- f=gS

Solution énergétique:
Les problèmes d’élasticité peuvent se formuler sous forme de principe de minimum de l’énergie: le champ de
déplacement u solution est tel qu’il vérifie les conditions aux limites en déplacement et minimise l’énergie potentielle
parmi tous les champs de déplacement qui vérifient les conditions en déplacement. L’énergie potentielle s’exprime
comme la différence entre l’énergie de déformation et le travail des forces extérieures. L’énergie de déformation est :

et le travail des forces extérieures appliquées est, dans le cas de l’exemple étudié:

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h
T (u )   f ( x) Sdx +Fu(h)+Ru(0).
0

Le problème précédent est donc de minimiser : Ep(u)=Ed(u)-T(u)=0.


Exemple : donner la solution RDM et énergétique pour une poutre soumise à:
 Un effort F à son extrémité.
 Son propre poids
 Un effort F et à son propre poids

2. Résolution 1D uniaxiale (truss)


Considérons la membrure de section A et d’une longueur L soumise à une charge F :
=F/A ; L/L ; F=kx ; k=AE/L ;
Dans la suite on s’intéresse à l’élément barre: il n’est soumis qu’à la traction ou compression. De ce fait, il se déforme
sur un seul axe. On suppose que le barreau soit décomposé en n éléments de type barre sous forme de ressort:

l’allongement s’écrit:

Donc l’énergie élastique de l’élément (i) vaut:


L’énergie élastique totale s’obtient par addition des contributions de chaque élément :

S. CHATTI MEF 20
La matrice globale est assemblée par l’addition des matrices :

Sachant que u1 = 0, le système d’équations devient :

Vérification :

R1=P=1800N.

3. Applications
Exercice 1 :
Le développement de la MEF nécessite l’évaluation des intégrales suivantes à déterminer (i, j=1..2):
x2 x2 dN i dN j
ai   N i dx; K ij   dx;
x1 x1 dx dx
S. CHATTI MEF 21
Exercice 2 :
On considère l’élément barre élastique ci-dessous. Sa section est de Se=700 mm² ; E= 200000N/mm² ; u1=0.5 mm ;
u2=0.64 mm ; x1=400 mm, x2=600 mm et x=450. Calculer u(P(x)) ; (P) ; (P) ; la matrice de rigidité et l’énergie
élastique dans cet élément.

Exercice 3 :
On considère la poutre ci-dessous. On donne L=1 m ; E= 100000 MPa ; S=100 mm².
En considérant les trois cas suivants :
a) P=200 kN et f=0 ;
b) P=0 et f=200 kN/L
c) P=200 kN et f=P/L
et en utilisant deux éléments linéaires, calculer:
1. La solution analytique
2. Les matrices de rigidité élémentaires de chaque élément.
3. Donner la matrice de rigidité globale.
4. Calculer les déplacements nodaux.
5. Calculer la réaction a l’encastrement.
6. Calculer les contraintes dans chaque élément.
7. Tracer ces contraintes

Exercice 3 :
Un effort axial P=200 kN est appliqué comme le montre la figure suivate.
En utilisant deux éléments linéaires :
1. Déterminer les matrices de rigidité
des deux éléments.
2. Calculer les déplacements nodaux
3. Calculer la force de réaction.

Exercice 4 :
On considère le barreau de longueur L=2. En utilisant deux
éléments linéaires :
1. Déterminer la matrice de rigidité élémentaire.
2. Calculer les déplacements nodaux
3. Calculer les forces de réaction.

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4. Résolution 1D plan (bar)

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Exercices :

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The usual assumptions of elementary beam theory are applicable here:
1. The beam is loaded only in the y direction.
2. Deflections of the beam are small in comparison to the characteristic dimensions of the beam.
3. The material of the beam is linearly elastic, isotropic, and homogeneous. The beam is prismatic and the cross
section has an axis of symmetry in the plane of bending.

The equation shows that the element stiffness matrix for the beam element is a 4 ×4 matrix. This corresponds to the
fact that the element exhibits four degrees of freedom and that the displacements are not independent (that is, the body
is continuous and elastic).

Furthermore, the matrix is symmetric. This is a consequence of the symmetry of the forces and moments (equal and
opposite to ensure equilibrium). Also the matrix is singular and therefore not invertible. That is because the problem
as defined is incomplete and does not have a solution: boundary conditions are required.

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IV- DEMARCHE DE MODELISATION PAR EF
1. Introduction
Le produit est modélisé par un maillage (figure 1): ensemble de nœuds (définis par leurs coordonnées) et d'éléments
muni de ses fonctions de base (domaines géométriques de formes simples) et s'appuyant sur les nœuds.
Choix du maillage = choix des fonctions de base.

Figure 1 : Maillage : un ensemble de nœuds et un ensemble d'éléments s'appuyant sur ces nœuds.

2. Etapes de maillages
La modélisation par EF d’un produit consiste à utiliser un "bon" maillage : maillage adapté à ce qu'on souhaite
simuler. Trois étapes à mener:

2.1. Adaptation de la géométrie à la simulation


La simulation des produits industriels conduit à des calculs de plus en plus coûteux. Selon le cas réduire le nombre
de nœuds et d'éléments permet d'abaisser fortement le coût des calculs.
a) Le choix de la dimensionnalité du modèle
Concerne deux types de simplifications:
 Réduction de la dimension de l'espace tout entier : en supposant des grandeurs physiques invariantes
vis-à-vis d'une coordonnée spatiale : l'axisymétrie et des théories 2D basées sur les contraintes et
déformations planes (Figure 2 et figure 3a) ;

Pliage rond

Pliage en L

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Pliage en 
Figure 2 : Pliages simulées en 2D (déformations planes).
 Réduction de la dimension du produit : loi de comportement 2 D (contraintes planes) et une
géomètrie 3D plaques et coques (Figure 4 et figure 3(b)).

Figure 3 : Deux types de réduction de la dimensionnalité d'un problème : (a) un "problème plan", dans un espace à
deux dimensions, basé sur l'hypothèse des contraintes planes ou des déformations planes ; (b) un modèle du produit à
deux dimensions plongé dans un espace à trois dimensions, basé sur la théorie des plaques.

Figure 4 : Essai de gonflement hydraulique (coque).


La Figure 5 présente trois modélisations possible.

Figure 5 : Trois modèles géométriques différents d'une même pièce : (a) volumique, (b) plaque, (c) poutre.
A) Modélisation 3 D : complète.
B) Modélisation 2 D : ne permet pas d’avoir une description précise des contraintes à l’encastrement et les
déformations + contraintes dans l’épaisseur.
C) Modélisation 1D donne un moment à l’encastrement. pas de géométrie déformée.
b) L'exploitation des symétries et invariances
Il faut avoir les mêmes symétries de la géométrie, des conditions aux limites (actions et déplacements imposés) et
comportement de son matériau (si le modèle est anisotrope et/ou hétérogène) : dans ce cas les différentes grandeurs
physiques sont eux aussi symétriques: modéliser que la zone géométrique qui permet de générer le reste du modèle
par symètrie.
En appliquant la transformation considérée. Les cas élémentaires les plus courants (qui peuvent se combiner) sont :
 la symétrie par rapport à un plan (ou à une droite en 2D) : on ne modélise que la moitié de la pièce
(Figure 6(a) et 6(c)) ;
 la symétrie cyclique, ou invariance par rotation : on ne modélise que le plus petit secteur angulaire
(Figure 6(b)).

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(c)
Figure 6 : Exploitations des symétries : (a) symétrie par rapport à un plan, (b) symétrie cyclique, (c) symétrie par
rapport à deux plans.
c) La suppression des détails superflus
Concerne la suppression des détails de petites dimensions qui n'ont pas d'influence sur le résultat cherché.
Ceci permet de réduire les coûts du calcul et de faciliter la tâche du mailleur automatique. Attention la suppression
d'un trou ou d'un congé de raccordement peut faire disparaître une concentration de contraintes (figure 7);

Figure 7: Cas ou on peut supprimer le perçage et la rainure. On peut même utiliser l’approximation poutre (1D)
pour déterminer la contrainte maximale.
En pratique, cette étape est difficile car elle demande une certaine intuition du résultat.

3. La génération et le contrôle du maillage

3.1. La génération du maillage


 les mailleurs non structurés qui peuvent mailler des géométries à peu près quelconques de façon
complètement automatique; la plupart d'entre eux n'acceptent que les triangles ou les tétraèdres, et les
maillages ainsi générés sont reconnaissables à leur absence de régularité géométrique (Figure 14(a)) ;
 les mailleurs structurés qui réalisent un pavage (carrelage) régulier d'éléments (Figure 14(b)) ; leur
utilisation demande de découper la géométrie de la pièce en domaines simples et de s'assurer que les
différents "morceaux" pourront bien s'assembler selon les règles du paragraphe ci-dessus.

Figure 14 : (a) Un maillage non structuré de triangles ; (b) un maillage structuré de quadrilatères.
Chaque approche possède ses avantages et ses inconvénients : les mailleurs non structurés fonctionnent souvent "en
un clic", tandis que les mailleurs structurés demandent un travail de préparation et de contrôle plus conséquent mais
offrent l'accès aux quadrilatères et aux hexaèdres qui, bien souvent, sont considérés comme les éléments les plus
performants.
Il arrive qu'un mailleur automatique échoue. Cela est souvent dû à la géométrie, et plus précisément :
 soit à une erreur dans le modèle volumique, conduisant à une anomalie géométrique difficile à déceler : un
contour mal refermé, un vide anormal, un alignement mal spécifié...
 soit à des détails géométriques obligeant le mailleur à utiliser des éléments trop petits ou trop déformés : un
exemple typique est celui des bords tangents, qui font régulièrement échouer les mailleurs lorsqu'ils
comportent des angles quasi-nuls (Figure 15(a)).

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Figure 15 : (a) Une géométrie avec deux bords tangents, dont l'angle très faible peut poser problème ; (b) une
modification permettant de contourner le problème au prix de l'apparition d'une singularité.
Ces problèmes peuvent parfois être résolus en modifiant la géométrie ; naturellement, il ne faut procéder à de telles
modifications que si cela a peu de chances d'affecter significativement le résultat cherché. Par exemple, la Figure
15(b) représente une modification de la Figure 15(a) visant à supprimer la tangence; la géométrie modifiée possède
un angle rentrant conduisant à une singularité, et cette modification n'est donc pertinente que si le résultat cherché
est situé suffisamment loin de l'angle rentrant.
En outre, certains mailleurs effectuent automatiquement des contrôles sur l'aspect des éléments, et peuvent
échouer lorsque les critères par défaut sont trop stricts ; lorsque ces contrôles sont paramétrables, il est parfois
avantageux de les assouplir. Par exemple, s'il existe un critère "angle minimal", alors l'augmentation du seuil de ce
critère peut être une alternative à la modification géométrique de la Figure 15. Le paragraphe suivant présente ces
contrôles et leur influence sur les résultats.

3.2. Le contrôle de l'aspect des éléments


 Examiner la taille des éléments générés automatiquement : s'assurer que le maillage pourra représenter les
gradients de contrainte attendus.
 S'assurer que le maillage ne contient aucun élément dégénéré (trop distordus Figure 16). Cette
vérification est généralement effectuée automatiquement.

Figure 16 : Des éléments dégénérés, susceptibles de conduire à un résultat faux : (a) un triangle aplati, (b) un
quadrilatère aplati, (c) un quadrilatère avec un angle rentrant, (d) un quadrilatère croisé, (e) un triangle quadratique
croisé.
La présence d'éléments trop distordus peut nuire à la pertinence du résultat de plusieurs façons. Les problèmes liés à
l'aspect des éléments surviennent souvent lorsque l'on tente de mailler des détails géométriques de petite taille
avec des éléments trop grands (réduire localement la taille des éléments ou à corriger la géométrie elle-même dans
les zones de tangence).
a) Distorsion des éléments: 20°≤i≤160°

Figure 18: Eléments finis de massif avec des


angles internes inadmissibles.

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b) Rapport de forme : ar=Plus grande dim/plus petite dim
ar≤10: solution précise en déplacement
ar≤3: solution précise en contrainte

c) Eléments adjacents: rapport ≤2

4. Mesure de la qualité d’un maillage :

4.1. Facteur de forme surfacique

4.2. Facteur de forme volumique

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