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Mélanges de l'École française de

Rome. Antiquité

À propos de l'image des incubes latins


Françoise Gury

Résumé
Françoise Gury. À propos de l'image des incubes latins, p. 995-1021.

Incubus et les incubi appartiennent au folklore latin et à l'espèce des «démons écrasants» que connaît l'ensemble du monde
indo-européen. Malfaisants, ils oppressent le dormeur, lui donnent de mauvais rêves et s'unissent à lui. Leur appellation traduit
la nature de leur puissance agissante. La variété des physionomies que la littérature latine leur prête témoigne de la diversité
des être auxquels ils sont assimilés. Ce sont le plus souvent, mais non exclusivement, de vieilles divinités champêtres de la
religion primitive des Latins telles que Faunus et les Fauni, Silvanus, Inuus, Fatuus, Fatuclus, toutes assimilées à Pan et à
Éphialtes. Comme tous les démons, les incubes sont inconsistants, informes, insaisissables, empruntant pour agir, et donc
exister, les contours et la personnalité d'une autre créature, laquelle peut être divine, démoniaque, humaine, animale, etc. Dans
les scènes figurées, la mutabilité et la fluidité de leur personnalité exposent ces démons à n'être pas reconnus sous la diversité
de leurs formes d'emprunt. De nombreux exemples attirent l'attention sur l'ambiguïté des modes de représentations. Parce qu'il
oblige à penser le flou, le démonique constitue une sorte de cas limite de l'enquête iconographique. Il paraît toutefois difficile
d'écarter du champ d'étude des créatures aussi présentes dans la conscience antique, populaire ou savante, païenne puis
chrétienne, et aussi nombreuses dans l'art religieux ou profane.

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Gury Françoise. À propos de l'image des incubes latins. In: Mélanges de l'École française de Rome. Antiquité, tome 110, n°2.
1998. pp. 995-1021;

doi : https://doi.org/10.3406/mefr.1998.2058

https://www.persee.fr/doc/mefr_0223-5102_1998_num_110_2_2058

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