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Un lycanthrope /li.kɑ̃ .tʁɔp/[1], plus connu en français sous le nom de loup-garou /lu.ɡa.

ʁu/[1], est,
dans les mythologies, les légendes et les folklores principalement issus de la civilisation européenne,
un humain qui a la capacité de se transformer, partiellement ou complètement, en loup, ou en
créature anthropomorphe proche du loup.

Cette transformation peut être due à plusieurs causes, comme une malédiction ou un rituel
volontaire, et plus récemment la morsure ou griffure d’un loup ou d’un autre lycanthrope. Elle se
déclenche généralement durant la nuit et à chaque pleine lune, condamnant le lycanthrope à errer
sous forme de loup jusqu’au matin. Les histoires de lycanthropes sont mentionnées depuis la
mythologie grecque, elles se sont étendues à de nombreux pays européens, et plus récemment au
monde entier. Les lycanthropes sont majoritairement décrits comme des êtres maléfiques possédant
les capacités du loup et de l’homme à la fois, une force colossale, et d’une grande férocité puisqu’ils
sont capables de tuer de nombreuses personnes en une nuit. Ils se rappellent rarement leurs méfaits
nocturnes après avoir repris forme humaine.

Hormis par le recours à la chirurgie et l’utilisation de costumes, la transformation physique


d’hommes en loups est impossible. Cependant, bon nombre de personnes, y compris érudites, y ont
cru pendant des siècles et cette croyance perdure parfois encore. La lycanthropie est aujourd’hui
scientifiquement reconnue comme symptôme d’une maladie mentale dans laquelle la personne se
croit changée en loup, on parle alors de lycanthropie clinique.

Le thème de la lycanthropie est devenu un sujet de fiction moderne fréquent, abondamment repris
dans les arts, les littératures fantasy et fantastique ainsi que l’audiovisuel, il est au centre d’un très
grand nombre de films d’horreur et de sagas, bien que ces lycanthropes modernes puissent avoir des
caractéristiques différentes des légendes classiques.

« qui retourne sa peau »[14].

Volkodlak est un terme slovène issu de volk (« loup ») et dlak (« poil ») qui désigne le loup-garou
d’après Ernest Jones[13] (« Voukodlak » -вукодлак- en serbo-croate ; vlkodlak en tchèque et
slovaque). En russe, loup-garou signifie littéralement « voleur »[n 1],[15].

Vîrcolac est le terme roumain, emprunté au bulgare vŭrkolak (върколак). Il désigne, en roumain,
aussi bien un vampire, un revenant, un fantôme, qu’un loup-garou, et, en tout cas, un être fabuleux
susceptible de cacher, en les dévorant, le soleil et la lune. En grec, le mot est βρυκόλακας
(vrykólakas). Ces termes étant également utilisés pour désigner le vampire, cela indique un rapport
étroit entre ces deux créatures.

Boris Vian joue avec le mythe et les mots en définissant, dans son recueil Le Loup-garou,
l’anthropolycie (anthropos, άνθρωπος « être humain » et lycos / lukos, λυκάνθρωπος / λύκος « loup
») comme le fait, pour un loup, de se transformer en homme une fois mordu par l’un d’eux[16].

Carnivore[23]. Le cas des loups enragés est particulier car ils s’attaqueraient alors plus volontiers à
l’homme, en portant leurs attaques à la tête de leurs victimes, contrairement aux loups sains qui
procèdent par égorgement ou par étranglement[24]. Les loups ne mangent jamais la tête ni la peau
des animaux qu’ils prennent[24].

Sur les 1 600 décès attribués aux loups entre 1580 et 1840, 1 165 seraient imputables à des loups
indemnes et environ 400 seraient attribués à des loups enragés. Cependant, ces informations sont à
nuancer du fait de la confusion possible entre une attaque de loup et de chien sauvage ainsi qu’au
climat de peur du loup à l’époque. Il était inévitable que le loup, prédateur le plus redouté d’Europe,
devienne une créature du mal dans les folklores. Cette théorie est corroborée par le fait que dans les
zones géographiques où les loups sont absents, d’autres prédateurs se retrouvent au centre de
légendes thérianthropes, comme la hyène en Afrique, le tigre en Inde[25], le puma (runa uturunco)
[26],[27], et le jaguar (yaguaraté-abá ou tigre-capiango)[28],[29] en Amérique du Sud.

L’historien Jean-Marc Moriceau observe que le qualificatif de « garou » s’emploie sous l’Ancien
Régime pour « caractériser le type particulier de loup qui s’attaque à l’homme. » L’acception
commune du terme ne désigne donc pas un homme-loup, à l’exception de cas judiciaires comme
celui de Gilles Garnier[30]. L’historien Julien Alleau précise que « le loup dévoreur est perçu tout
d’abord comme un loup, puis son identité change (…) il devient un loup que l’on qualifie de «
ravissant », de « cruel ». C’est un loup dont on doit « se garer » (tel est le sens du nom de loup-garou)
et, par conséquent, un loup étranger car étrange par son comportement. Dès lors, ce ne sont plus les
loups que l’on craint — ils n’attaquent pas habituellement — mais le loup déviant. Il peut même être
associé aux forces malfaisantes, mais cela n’apparaît le plus souvent que lorsque des attaques
nombreuses ont eu lieu et dans un contexte de crise et de désorganisation sociale (conflits socio-
économiques, catastrophes démographiques et sociales)[31]. »

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