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Jean Paul Bourre

Le Temps du loup

Demain La Guerre Civile

Le monde nihiliste dans lequel nous sommes immergés, ne se présente jamais sous son vrai visage, et rien
ne doit lui échapper, et d’ailleurs ce monde n’a jamais de visage et frappe toujours dans le dos. Lovecraft
avait parlé de « chaos rampant ». On pourrait croire à un monde amnésique, chloroformé. Pensez-vous
vraiment que de ce chaos peut naître une guerre civile, chez nous, en France, et dans les autres pays
d’Europe ?

Le « recours aux forêts » de Jünger, et pas seulement au sens métaphorique, la clandestinité,


celle des « loups de la dernière heure », le maquis, celui des francs-tireurs, des insoumis, des
réfractaires, comme ceux du sudiste John Mosby… ce seront sans doute nos derniers refuges, nos
sanctuaires ultimes, nos bases secrètes, à partir desquels se fera la Reconquête. Mais avant cela,
nous allons assister à tout un processus de décomposition de la civilisation européenne, où les
nations se laisseront violer sans aucune résistance, soumises et consentantes, comme des chiennes
en chaleur.
Le danger est là, plus proche qu’on ne le pense. Ce n’est pas un ennemi visible, indentifiable par
son uniforme et ses drapeaux, qui masserait ses divisions aux frontières de l’Europe. Ce temps des
guerres franches, où l’homme n’avait que deux choix, l’honneur ou la trahison, appartient
aujourd’hui aux épopées romantiques et aux vieux livres d’Histoire relégués dans les greniers de
l’oubli, là où pourri ce qu’il nous reste de mémoire. Il s’agit d’une nouvelle forme des guerres de
conquête dont la ruse s’appuie cyniquement sur le sentimentalisme des « droits de l’homme ».
« Le chaos rampant » dont parle Lovecraft est insidieux, et trompeur. Il se manifeste par une
véritable lobotomisation des peuples d’Europe, volontairement privés de mémoire, privés de leur
propre histoire, pour laisser la place aux déblayeurs de terrain qui obéissent à la loi des
marchés. Ceux-là savent ce qu’ils doivent faire. Étouffer tout réflexe identitaire, gommer les
références au passé, à la grande mémoire, aux racines, qui sont les digues qui les empêchent
d’avancer, et d’imposer leur vision du monde : celle d’un melting-pot de la consommation, où
l’individu décérébré n’est plus qu’un rouage de la machine, qui n’opposera évidemment aucune
résistance puisqu’il a été reconstruit, comme un cyborg de science-fiction, reprogrammé, et qu’il a
subi médiatiquement, culturellement, un intense lavage de cerveau.

Tout serait-il définitivement perdu, livré à ce que certains appellent « La Grande dissolution », et
la civilisation européenne ne sera-t-elle plus qu’une Atlantide engloutie pour les générations
futures, ou même un rêve dont on nous dira qu’il n’a jamais existé ?

L’Histoire est traversée par des lignes de force souterraines, depuis son commencement, qui ne
disparaîtront pas avec le déclin de la civilisation européenne. Elles n’appartiennent pas à notre
logique du temps horizontal qui n’est qu’une mauvaise vision du monde. Elles sont comme ces
volcans qu’on croit éteints et dont le feu couve sous la cendre. Elles sont à la fois la mémoire, et la
transcendance que nous avons oubliée, le haut soleil dont le rôle est de sublimer chacun de nos actes
et de les hisser vers le haut. Ces courants souterrains traversent constamment l’histoire des
hommes, liés à eux sans qu’ils le sachent, occupés qu’ils sont à vivre le court-terme, l’écume des
événements, aveuglés par les grands prêtres du « business » dont la vocation est de vendre « du
temps de cerveau humain disponible » comme l’affirmait cyniquement l’ancien président-directeur
général de TF1. Tous ces pantins médiatiques ne sont en vérité que des carcasses vides, dévorés par
le pouvoir et l’ambition, qui ont perdu le contact avec leur être profond – même pas des hommes, au
sens noble du mot – mais des bateleurs de foire, des hypnotiseurs qui se servent de l’amplificateur

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médiatique pour agir sur les cerveaux. C’est bien là la règle de base, la stratégie marchande révélée
par Patrick Lelay, l’ancien PDG de TF1 : « Soyons réalistes… Pour qu’un message publicitaire soit
perçu, il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation de le
rendre disponible : c’est-à-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. »
Ainsi ce siècle est celui de la planification, de l’horizontalité, et nous sommes déjà prisonniers,
englués dans la nasse. L’idée même de relever la tête, et d’observer le monde d’une autre manière,
ne nous vient même pas à l’esprit. Nous voilà consommateur de la vulgarité médiatique, avalant
toutes les couleuvres, attachés aux petites béatitudes de l’instant, au réflexe pavlovien du zapping,
qui est celui des « sans-mémoire ». Aucune issue, aucun dégagement possible, hors du piège, et
l’idée même de s’opposer à la pensée dominante, à la trahison des gouvernants, à la toute puissante
économie de marché, donne le vertige aux plus lucides, et leur fait peur. On assiste progressivement,
et de manière accélérée, à la disparition de l’homme libre.
Retrouver les lignes transcendantes qui traversent l’Histoire, de façon occulte, clandestine, c’est
retrouver cette filiation qui ne s’est jamais perdue, depuis les religions ancestrales européennes
jusqu’au Christianisme ardent et combattant, mais qui se tient en retrait, dans un demi-sommeil, un
œil ouvert, comme le feu sous la cendre. La civilisation européenne, dont on dit qu’elle est en voie
d’extinction, comme le fut le règne des grands fauves, porte en elle sa propre transcendance,
liée à son Histoire, à sa grande mémoire, et elle n’échappera aux ténèbres qui la menacent qu’en se
dépassant elle-même, une fois encore. Mais elle devra faire face à une grande tragédie, qui sera celle
du chaos, et de la guerre civile. Nous sommes à un moment-charnière où l’Histoire retient son
souffle, hésite sur la direction à prendre. À nous, les derniers veilleurs, de retrouver l’âme d’un
Léonidas, celle de Juan d’Autriche et des héros de la bataille de Lépante. Aller chercher, au fond de
nos ténèbres ce que nous avons perdu : le réflexe de l’Antique audace, qui est à la fois un manteau
de force et un bouclier spirituel, et qui seul permettra de freiner le processus de décadence et de
dissolution. C’est cette vertu qui assura la permanence de la civilisation européenne à travers
l’Histoire. Sans elle, nous ne sommes que des pantins déracinés, des carcasses vides que le moindre
coup de vent emportera.

Revenons au titre de ce livre, « Le temps du loup ». Que signifie-t-il exactement ?

Dans les traditions scandinaves, et spécialement dans « la prophétie de la Völva », « le temps du


loup » est la fin d’un cycle historique, une période d’obscurité et de violence appelée aussi « Âge
sombre » ou « Âge des conflits » qui correspond aux temps actuels. Nous y sommes. Mais le loup est
aussi cet animal noble des forêts d’Europe, qui vit en meute loin des montreurs d’ours et des
dresseurs d’animaux – le contraire d’un chien de collier. En même temps, il s’oppose au
sentimentalisme bêlant de cette fin de cycle parce qu’il fait peur et qu’on ne peut l’enchaîner – à
moins de l’abattre.
Il appartient à l’ancienne mémoire des peuples d’Europe, se mêle à leurs rêves, à leurs hantises,
comme cette fameuse « peur du loup » qui a troublé nos sommeils d’enfants, une fois la lumière
éteinte et le livre de contes refermé. Il vient avec la nuit et les premières neiges, avec le gris des
tempêtes, et ses yeux luisent comme des feux dans l’obscurité. Il est là, inchangé, depuis de
nombreux millénaires. Des nuées de corbeaux traversent le ciel, au-dessus des arbres, survolant des
à-pics rocheux, des tumulus, des cercles de pierres à demi enfouis sous la broussaille. La Völva, la
prophétesse des Eddas scandinaves, se tient devant son officine décorée de branches d’arbres, de
feuillages et de cornes d’animaux. Elle s’appuie à la paroi en branches de sa hutte, ferme les yeux et
laisse les mots couler de ses lèvres. Elle parle du temps à venir, qui est celui de la fin de la civilisation
européenne : « Les frères s’affronteront et se mettront à mort. Les cousins violeront les lois sacrés du
sang. L’horreur régnera parmi les hommes, la débauche dominera. Viendra l’époque des haches et
l’époque des épées, brisés seront les boucliers. Viendra l’époque des tempêtes et l’époque des loups
avant que le monde ne s’effondre. »

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Le loup appartient à notre culture, ancestrale, enracinée, comme le sapin de Noël, le « Roi des
forêts », l’arbre toujours vert, comme les frimas et la neige en hiver, le cycle des saisons et le retour
du soleil invaincu, le Sol Invictus de l’empire romain, dont la louve est justement à l’origine de la
fondation de Rome.
C’est ce double aspect destructeur et protecteur qui marque cette période de « l’Âge sombre ».
Dans le vieux paganisme des peuples de l’Europe du Nord, Géri et Fréki, les deux loups du dieu Odin,
mangent à sa propre table, comme les autres dieux. Il est l’animal-totem des confréries guerrières,
les Berserkers, les clans d’hommes-loups possédés par la fureur d’Odin, qui entrent dans la mêlée
sans une hésitation, s’y fracassent en rugissant, frappant, forçant l’adversaire terrifié à reculer. On les
retrouve aussi en Grèce, à la fois prêtres et « guerriers-loups », habitants des sanctuaires sauvages,
protégeant le territoire et maintenant la création en vie, doués d’une perception transhumaine du
monde, c’est-à-dire loin de la sensiblerie et du sentimentalisme qui sont les ruses politiques
d’aujourd’hui qui désarment l’homme, le paralysent et l’empêchent d’agir.
Le loup est l’ennemi des religions sémites qui en ont fait une créature infernale, symbole de la
malédiction divine. Il est aussi présent dans l’Islam, sous sa forme démoniaque, adversaire du pèlerin
en marche vers la Mecque. Dans l’œuvre de l’écrivain arabe Mohyiddin ibn Arabi, La Révélation de la
Mecque, on le voit surgir sur le trajet qui mène à la ville sainte de l’Islam et barrer la route au pèlerin.
On retrouvera cette imagerie d’un fléau envoyé par Dieu dans les superstitions chrétiennes – qui se
poursuivront jusque dans nos contes pour enfants – surtout parce que le loup appartient à l’ancien
paganisme celtique et germain, c’est-à-dire aux religions préchrétiennes. Ce n’est que l’aspect
extérieur, lié à la peur et aux prêches de certains fanatiques, qu’on peut facilement dépoussiérer.
Saint François d’Assise lui donna le nom de « frère loup », et saint Hervé, aveugle, fut conduit par un
loup. Lorsque les hordes d’Attila menacèrent la ville de Troyes, l’évêque burgonde saint-Loup,
debout sur les remparts, lança cette incroyable exhortation : « Je suis loup, et je ravage les ennemis
de Dieu ! » Puis il revêtit ses ornements épiscopaux et avança à la rencontre d’Attila, marchant à la
tête d’une procession d’hommes d’église vêtus de blancs, brandissant les bannières du Christ,
chantant des hymnes, avec la tranquille assurance de ceux qui savent la victoire acquise. On sait
qu’Attila renonça à prendre la ville, qu’il fit demi-tour avec sa horde d’envahisseurs, avant d’être
vaincu aux Champs Catalauniques par le général romain Aetius et ses contingents barbares. Pour
Bernard Marillier, « le premier saint-loup est incontestablement saint Pierre, le 'berger des loups',
souvent représenté, surtout dans l’iconographie slave, monté sur un cheval blanc et suivi d’une meute
de loups disciplinés. » C’est ainsi que tous les 17 janvier – à la Saint Pierre d’hiver – la légende
chrétienne dit qu’il réunit sa meute pour lui distribuer la nourriture de l’année à venir.
« Le temps du loup » n’est donc pas simplement la fin d’un cycle appelé « Âge sombre » dans la
tradition européenne, et qui correspondrait à notre temps actuel. C’est aussi un état d’esprit qui seul
peut répondre au chaos et à la violence à venir. Nous devrons nous dégager de ce défaitisme
larmoyant entretenu par les médias, qui nous fait renoncer au combat, à la défense de notre
identité, et accepter la main sur le cœur les flux migratoires, le remplacement de notre civilisation
par une autre, et les communautarismes antagonistes qui se partagent aujourd’hui le territoire. C’est
bien ce que nous enseigne le loup. Redevenir dur, comme la pierre calée dans le cuir d’une fronde,
imperméables aux pleurnicheries des « droits de l’homme » qui sont la ruse ultime des ennemis de
notre civilisation – sous peine de disparaître, définitivement, submergés par la puissance
démographique de l’envahisseur. C’est cet esprit de résistance, organisé et actif, que Jean
Parvulesco, visionnaire et homme de tradition, appelait « les meutes de la dernière heure » dans son
livre La Spirale prophétique. Il concluait par une vision prémonitoire, qui annonçait la venue de
nouveaux maquisards, agissant dans le temps horizontal des hommes sans perdre la transcendance :
« … Ces Grandes Compagnies engagées dans la suprême maîtrise de l’éveil clandestin et de la
clandestinité ontologique de l’éveil semblent devenir de plus en plus présentes parmi nous : la figure
de leur toute-puissance souterraine hante déjà, et très obsessionnellement, l’inconscient profond du
monde occidental. Un monde que l’on sait parfaitement incapable de toute contre-attaque
d’ensemble. »

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Le réveil des derniers européens, qui entraîneront avec eux tout un peuple comme une trainée de
poudre, ne se fait plus avec la politique politicienne et le bulletin déposé dans l’urne qui n’a jamais
rien changé, mais par une contre-culture vivante, enracinée, qui ne lâche pas prise. Une vision
métapolitique, qui seule permet d’avoir un véritable accès au Réel, depuis que les saints et les
visionnaires ont déserté l’espace politique. Quoi qu’il arrive, nous ne pouvons plus nous permettre
de geindre et de pleurer. Ne le faites jamais ! Nous nous approchons du « temps du loup », selon la
grande loi des cycles, et les cartels, les multinationales où siègent les grands manitous de l’économie
mondiale, maîtres du destin des nations, de leur disparition programmée, n’y pourront rien. Le jour
viendra – et il arrive plus vite qu’on ne le pense – où il nous faudra livrer une guerre totale, à moins
d’arriver à un équilibre multipolaire, avec le respect des grandes civilisations dans leur aire
géographique originelles.

La seule idée d’une Europe identitaire est vue comme une provocation, à l’heure des grandes
transhumances migratoires. « La France serait-elle le mauvais élève de la modernité ? »
interrogeait cyniquement Alain Minc sur un plateau de télévision. Peut-on encore parler
d’européens, ou de français de souche, sans risquer d’être montré comme un dangereux
extrémiste ? L’imposture fondamentale n’est-elle pas de nous faire croire qu’il ne se passe rien,
qu’il ne s’est jamais rien passé ?

Ici, chez nous, les traîtres sont au plus haut niveau de l’État, et ils accomplissent point par point la
stratégie de dissolution des nations, programmée par les oligarchies qui les dirigent, car les
oligarchies sont à l'œuvre, et les états-nations sont à leurs bottes. Fini le temps des décisions
souveraines, prises dans l’urgence et la lucidité, lorsque Bonaparte dépliait ses cartes dans son PC de
campagne, pendant qu’au loin tonnaient les canons russes, ou lorsque Vercingétorix, le grand
guerrier arverne, préparait la défense de Gergovie à la lueur d’un bivouac. Autour d’eux, la neige, le
froid, la rumeur profonde des forêts, la plainte du vent dans les arbres, comme si la nature toute
entière participait aux décisions stratégiques, réconciliant dans une même ferveur l’homme et l’âme
mystérieuse du monde, dans une même vision qui renforce, dépasse, et transcende le geste
politique.
Ceux qui dirigent les États ne sont plus les mêmes. Ce sont des nains, privés d’âme, déculturés, qui
n’ont plus le courage des grandes décisions. Leur pouvoir est aussi inconsistant que de la dilution de
fumée, malgré les apparences qu’ils donnent. Ils obéissent servilement à la toute puissante
économie, aux cartels et aux mafias de la finance. On les voit venir parader dans les shows télévisés,
habillés comme les mannequins d’un magazine de mode, sans aucune maîtrise d’eux-mêmes, rongés
par la petitesse et la cupidité. Ils sont aux ordres, comme des petits soldats terrifiés, le doigt sur la
couture du pantalon. Ils ont renoncé au contrôle des flux monétaires à l’intérieur de leurs pays, au
bien-être et à la défense de leurs peuples.
Aujourd'hui des institutions internationales ont le droit de juger et d'orienter l'action et les
décisions des États à l'intérieur de leur propre territoire, et elles agissent, anonymes, directement sur
la vie individuelle des citoyens. Ce sont eux qui poussent à l’effacement de notre civilisation, au
remplacement des populations, et à la guerre intérieure qui aura lieu un jour. Ce sont nos premiers
ennemis – mais ils ont mis de la distance entre eux et nous comme tous les manipulateurs. Essayez
de les atteindre. Autant vouloir stopper le vol d'une mouche avec une 22 LR.
C’est ainsi que dans son livre Témoignage, le best-seller estival de juillet 2006, Nicolas Sarkozy
annonçait franchement la couleur, accomplissant les basses œuvres de ses maîtres, et sachant qu’il
n’y aurait aucune résistance à ses propos. Il écrivait à la dernière page de son livre-programme : « Je
pense que les Français attendent une France d’après… une France où l’expression ̏ français de souche
aura disparu ̋. »
C’est dit, et frappé dans le marbre pour ne plus bouger. Le « Français de souche » est devenu un
proscrit – et même mieux, il n’a jamais existé.

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Cette volonté de créer une Europe multi-ethnique répond à des impératifs pratiques, que les
technocrates mesurent à l’aide de quotas et de statistiques, comme si le continent européen n’était
qu’un vaste caravansérail marchand sans histoire, sans mémoire, construit artificiellement pour la
circulation des hommes et des marchandises.
Ce négationnisme de l’identité française n’est pas seulement le privilège de la Droite – il se
répand partout, comme une maladie endémique, puisqu’en septembre de la même année 2006 la
Gauche lui emboîtait le pas, avec la déclaration de Ségolène Royale : « Être Français, c’est le drapeau
et la Sécurité sociale ; il faut arrêter de parler des Français de souche comme s’il existait des Français
de feuillage ou de branchage. »
Ce serait digne d’un vaudeville ou d’un sketch télévisé, s’il n’y avait pas une stratégie planifiée,
concertée, derrière ces déclarations jumelles, qui dépasse les clivages politiques pour s’attaquer
à l’essence même de la civilisation européenne.
C’est un fait. L’Europe est entrée dans une phase de vieillissement, un véritable déclin
démographique qui n’arrange pas les affaires du grand moloch de la mondialisation, surtout avec la
baisse de croissance des économies européennes et américaines. L’Europe représentait un quart de
la population mondiale en 1900. Elle n’en représente plus aujourd’hui que le dixième. Alors des
migrants ont été appelés pour compenser le dépeuplement de nos vieilles nations, et ils assurent
aujourd’hui à eux seuls 30% des naissances sur le territoire français. On assiste donc depuis quelques
décennies à une population de remplacement, ou, pour employer les vrais mots, à une civilisation
progressive de remplacement, car il faut de la main d’œuvre, même illégale, et tant pis pour les
conflits civilisationnels. L’Europe veut rester compétitive face aux pays émergeants, dont l’Asie, et
peu importe la population qui la compose. À la fin du XXIe siècle, les Européens de souche seront
minoritaires sur leur propre continent et le monde méditerranéen se transformera en une véritable
poudrière – car comme l’annonce Aymeric Chauprade, qui fut professeur de géopolitique à l’École de
Guerre : « En 2030, la rive nord aura perdu 6 millions d’Européens, tandis que la rive sud gagnera 100
millions d’extra-européens. » Ce sont de telles analyses qui lui ont coûté sa place à l’École de Guerre.
Il fut viré comme un malpropre, un cancre, un mauvais élève, pour avoir osé soulever le coin du voile,
et laissez deviner ce que préparaient les traîtres dans les coulisses de l’État.
On a compartimenté la société en communautés extra-européennes, repliées sur elles-mêmes,
avec leurs coutumes, leurs rites religieux, leurs leaders, comme dans un parc à bestiaux, et certains
venus du continent Africain ruminent des idées de revanche, tout en affichant avec arrogance leur
double nationalité, française, et étrangère. S’ils n’y pensent pas, de nombreuses associations sont
là pour leur rappeler les méfaits du colonialisme. C’est tout juste si on n’aligne pas contre un mur les
derniers Français de souche, avec la bénédiction de l’État.
Bien sûr, comme vous le dites fort bien, il ne s’est rien passé.
C’est l’ennui qui prévaut, la chloroformisation des esprits, la dhimmitude intellectuelle, la
« démocratie » qui est le faux-nez du nouveau mondialisme totalitaire, et toutes ses déclinaisons
comme le « vivre ensemble » créées par les manipulateurs de cette Cinquième colonne. Quand je
regarde les magouilleurs télévisuels, les empoisonneurs, dans la lucarne du poste, ceux qui parlent
des droits de l’homme, de l’Euro à défendre, de la dictature du marché qui écrase les peuples, du
chômage, de la violence dans les banlieues, dans la plus abjecte des compromissions – alors je relis
ce qu’écrivait Tocqueville en 1856 : « Des entrailles mêmes d’une nation qui venait de renverser la
royauté on vit sortir tout à coup un pouvoir plus étendu, plus détaillé, plus absolu que celui qui avait
été exercé par aucun de nos rois. »
L’ennemi est dans nos murs, et il pratique la stratégie du « cheval de Troie », en la multipliant,
sans utiliser d’hommes en armes qui surgiraient la nuit, par bandes dans nos rues. Pour l’instant, il
s’agit d’installer de nouvelles règles : celles du « multi-ethnique », du « multiculturel ». Une main de
fer – celle du Nouvel Ordre Mondial – dans un gant de velours : le sentimentalisme, l’accueil des
populations extra-européennes, avec ou sans papiers. Ici la loi n’est même pas appliquée, mais
contournée, mise de côté comme une vieillerie. L’important pour ces pollueurs, au nom d’un
moralisme trompeur et abject, c’est d’installer des populations de remplacement, qui ne sont que la

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juxtaposition de communautés antagonistes – ce qui est la forme moderne de l’épuration –
ramenant ainsi l’européen de souche au rôle du paria, du dhimmi, dans son propre pays.

Vous parlez de la servitude de l’homme européen, décervelé, devenu l’instrument et l’idiot utile
de la mondialisation. Lorsque qu’un chef d’État comme le président Sarkozy écrit dans un livre pré-
électoral que « le français de souche est appelé à disparaître », que nous reste-t-il ? La fuite, l’exil
dans des thébaïdes intérieures ?

Non, justement. Ce genre d’exil peut-être une façon de préserver son intégrité, d’organiser une
contre-révolution, pour revenir avec des forces nouvelles. Que ce soit à l’intérieur de soi-même, au
sommet d’une montagne que la mondialisation ne peut atteindre, ni déplacer, ou en s’enfermant
pour un temps dans un monastère pour se dépolluer. Dans ces cas-là, ce qu’on appelle « retraite »
n’est pas un recul mais un choix stratégique – comme Segurd, le héros des épopées scandinaves,
reforgeant l’épée dans les profondeurs d’une forêt, loin du tumulte des hommes. L’exil n’est pas un
refuge à l’abri des tempêtes, mais ce moment de convalescence nécessaire où l’on reprend des
forces… pour le Retour. L’effondrement de l’économie mondiale, ce géant aux pieds d’argile, les flux
migratoires engloutissant les repères identitaires, la dépossession de nos origines, la vie quotidienne,
insoutenable, qui pousse certains à désespérer, ou à « péter les plombs » – tout cela attise chaque
jour un peu plus les tensions, et c’est seulement lorsque l’homme est menacé dans sa proximité
qu’un soupçon de mémoire refait surface, et que l’on entend le vieil adage nostalgique « c’était
mieux avant ». Tout cela nous prépare à une guerre civile. Et cet état de guerre larvée, qui couve
dans nos murs, n’est pas seulement nourri par les bandes ethniques qui ont transformé nos
banlieues en territoires occupés, où les armes circulent en toute impunité. Ceux-là sont minoritaires,
mais soutenus par les médias et les bonnes consciences qui parlent d’exclusion, du mal-vivre, de la
misère sociale qui gangrène les banlieues. Un énorme travail de sabotage a été fait sur nos arrières,
sans que l’on y prête garde. La déculturation, l’abandon de la langue française, de sa littérature, le
révisionnisme des manuels scolaires. Quoi qu’il fasse, le français de souche – du moins ce qu’il en
reste – est coupable, et il doit baisser le genou en battant sa coulpe. Coupable, depuis le
commencement de son Histoire, des premières tribus gauloises liées profondément à nos terroirs,
jusqu’aux dernières pages de l’Histoire de France, celle qu’on apprenait dans sa chronologie, il n’y a
pas si longtemps. Malgré ses mégapoles, et ses villes qui s’étendent maintenant loin dans la
campagne, dévorant tout sur leur passage, la France est un champ de ruines où l’identité nationale
est devenue l’ultime infamie. S’en réclamer, fait de vous un proscrit, un « néo-fasciste » qui n’a plus
droit à la parole libre, sous peine de sanctions judiciaires. Il lui reste bien sûr la possibilité, comme
dans tous les pays occupés, d’entrer dans la clandestinité, sur son propre territoire, mais encore
faudrait-il qu’il en comprenne les enjeux, et qu’il entendent résonner en lui, profondément, jusque
dans ses songes, l’écho de ses ancêtres, la parole jamais perdue, noyée dans les artifices et
l’enfumage du siècle. Pour l’instant, autant lui demander d’aller décrocher la lune.

Parlons de notre identité, en tant qu’européen. Pour vous, elle est à la fois liée aux religions
ancestrales, issues des terroirs, des premières tribus celto-gauloises, et au christianisme
flamboyant, celui des cathédrales ? Ces deux courants identitaires sont souvent en conflit dans les
milieux nationalistes, ou national-européens.

C’est la source à laquelle nous devons puiser nos forces, aujourd’hui, dans les temps difficiles, le
feu où l’on peut tremper l’acier pour les grands combats qui nous attendent. Il y a ceux qui
s’attachent à la tradition romaine catholique, ou à l’orthodoxie, et qui considèrent le paganisme
comme des « diableries », et d’autres qui affirment que les religions ancestrales européennes sont
nos vraies racines et que le christianisme est une religion importée qui s’est imposée par la force.
Ceux-là se souviennent des Saxons de Werden, qui refusèrent la conversion, et furent massacrée par

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les armées de Charlemagne. Ce n’est qu’un exemple sanglant parmi d’autres, dans la lutte qui
opposa la croix du Christ au marteau de Thor. 4500 guerriers saxons vaincus par les Francs de
Charlemagne, réunis dans la clairière de Sashsenhiem, à la lueur des torches, entravés comme des
bêtes fauves, et qui n’avaient que deux choix : le baptême, ou la décapitation. C’est une blessure
béante, difficile à refermer, tout comme l’invasion de la Gaule par les légions de César, le martyr des
premiers chrétiens, les guerres féodales, et les nations européennes se livrant des guerres
incessantes, au nom du même Dieu. C’est dans ce creuset bouillonnant que s’est forgée l’identité
européenne, car il s’agit d’un même peuple, depuis l’ancien paganisme, qu’il soit celto-gaulois ou
germano-scandinave, ce qui est en vérité la même civilisation, honorant des dieux locaux, attachés à
des territoires, qui sont aujourd’hui nos terroirs, nos patries charnelles, le plus vieil enracinement de
l’homme européen –, qu’elle vienne de Rome, d’Athènes, de Sparte, avant de devenir chrétienne.
Ces divisions sont une perception superficielle de notre histoire, le haut de l’iceberg, où
n’apparaissent pas les courants souterrains toujours en activité, et qui n’ont pas cessé de nourrir
l’âme de l’européen de souche, l’enracinant très profondément dans sa propre nation, grâce à un
réseau de forces liant entre elles toutes les nations d’Europe. Aujourd’hui, opposer le christianisme
et les religions-mères de la vieille Europe nous affaibli et nous divise. L’acte de refondation serait
plutôt celui du héros antique, ressoudant les deux tronçons de l’épée brisée. Sans elle, nous sommes
comme des infirmes, attachés à la surface visible des choses, privés de notre intégrité, de notre
totalité, sans aucune conscience de la profondeur plusieurs fois millénaire de notre identité. D’abord,
avant d’affronter la Bête, sous toutes ses formes, il est important de savoir qui nous sommes, et d’où
nous venons.

Pour vous le combat identitaire perd de sa force, s’il ne s’enracine pas dans cette double
tradition pagano-chrétienne. Vous êtes d’origine auvergnate, donc arverne, et je sais votre passion
pour le dieu gaulois Maponos, le « jeune dieu », dont une tablette gravée a été trouvé dans la
source des Roches à Chamalières, pas très loin de votre lieu de naissance, aujourd’hui exposée au
musée d’archéologie de Clermont Fd. En même temps, votre dévotion pour la Sainte Vierge est
restée intacte, depuis vos premières années de catéchisme.

On peut dire que j’ai vécu ce double enracinement dans ma chair, et qu’il m’a marqué au fer
rouge. C’est une histoire très personnelle, mais je veux bien en parler, car elle éclaire pour moi cette
notion d’identité, confuse pour beaucoup.
Ma mère, à l’âge de dix-huit ans, souffrait d’une déformation de la hanche, inguérissable selon les
médecins. C’est une histoire que j’ai toujours entendue dans ma famille, depuis ma plus petite
enfance. Ma grand-mère maternelle – l’une de ces petites bonnes femmes ferventes, vêtues de noir,
l’emmena à Lourdes. À son retour, l’infirmité avait disparu. Ceci est attesté par les médecins et tous
les membres de ma famille. Il ne s’agit pas d’une rêverie mystique, mais d’une réalité. La Vierge de
Lourdes a guéri ma mère. Pour la remercier, ma première sœur porta le prénom de « Bernadette ».
Plus tard, pendant mes années d’errance et de révolte, ma grand-mère me plaça sous la protection
de la Vierge, fit dire des messes pour moi, pendant de longues années, qu’elle payait avec ses
pauvres économies. C’était l’époque où il y avait encore des « braves gens », avant l’invasion de
l’Europe par le modèle ethno-américain, adorateur du Veau d’or.
L’autre grand mystère de la petite enfance – hormis le catholicisme médiéval, l’exemple des saints
et des héros tel qu’on le trouvait dans les revues Bayard ou Cœurs Vaillants – fut celui de la naissance
et des premières années à Royat, au-dessus de Clermont-Ferrand. La maison où nous habitions se
trouvait au 3 chemin Saint-Victor (devenu aujourd’hui le 2 « rue Saint Victor »), et le rez-de-chaussée
s’ouvrait sur une minuscule grotte contenant une source thermale appelée « source Fonteix ». C’est
cette eau minérale, commercialisée localement, que l’on buvait à chaque repas. J’appris plus tard
que dans cette source sacrée celtique, puis gallo-romaine, furent trouvés des ex-voto, offerts en
remerciement à l’une des déesses-mères, divinité du lieu.

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1958 est l’année de ma promesse scoute, des processions mariales, des défilés de la Fête-Dieu où
nous chantions « Chez nous soyez Reine ». Je lisais la collection « Signes de Piste » – comme Le relai
de la Chance au Roy, ou Le glaive de Cologne de Jean-Louis Foncine, des romans de chevalerie, le
légendaire de la Table Ronde. Le racisme n’existait pas. Il n’y avait qu’un seul immigré dans la classe
de fin d’études, et un couple de martiniquais jovial, sympathique, qui ne jurait que par la France
chrétienne et coloniale. C’était une autre époque – avec sa ruralité, et ses villes divisées en villages,
comme Ménilmontant ou Belleville, profondément français. Nostalgie du catholique européen, qui a
connu une autre Europe… Aujourd’hui, prier la sainte Vierge est un chant d’amour, de ferveur,
d’élévation, mais aussi de reconquête de cet enthousiasme que nous avons perdu.

Face aux enjeux dramatiques du vingt-et-unième siècle, où l’on voit l’européen de souche
devenir minoritaire dans son propre pays, l’ouverture des frontière, le rouleau-compresseur du
mondialisme qui gomme toutes les frontières, l’immigration massive, incontrôlée, qui tend
à devenir une civilisation de remplacement, je reviens sur cette idée de l’épée brisée. Que diriez-
vous à un catholique traditionnaliste, attaché à la récitation du Rosaire, pour lui expliquer la
double origine pagano-chrétienne du culte marial ?

D’abord que la sainte Vierge que nous aimons n’est pas une figure virtuelle, immatérielle,
détachée des réalités. Elle est profondément enracinée dans nos terroirs. Il suffit d’ouvrir les
yeux. Le visage de la sainte Vierge, dans les chapelles, les églises de campagne ou les
cathédrales, est celui des patries d’Europe. Il est sculpté, modelé, dans le bois des forêts et
dans l’argile des terroirs. Il est princier, hautain, et porte la couronne de gloire, mais il est
aussi l’humble visage des paysannes de France, de Scandinavie, d’Allemagne, de Russie.
Coiffes paysannes, tresses, sabots, cheveux noués dans la nuque. Toutes ces représentations
sont celles de la même Vierge sainte, mère de Dieu, qui protégeait il n’y a pas très longtemps
encore chaque village de France. Cette Vierge, qui a le faciès des femmes du terroir, ou de
l’aristocratie d’épée, est une vierge romane, qui allie la lumière divine et le monde des
cryptes, la majesté des reines et la simplicité paysanne.
Dans les pays du nord de l’Europe, cette double identité païenne et chrétienne est toujours
visible, et il faudrait être aveugle pour ne pas la voir. Si la Francie se convertit dès 496 sous
l’autorité de Clovis, les choses furent beaucoup plus longues pour le nord de l’Europe. L’ancienne
Prusse, par exemple, était encore païenne après l’an mille, après les croisades. En Scandinavie, on
peut véritablement considérer que les cultes se sont fondus l’un dans l’autre et ce, relativement
pacifiquement. Mais le paganisme nordique – celui des solstices, des fjords de glace, des forêts
sombres où l’on vénère Taran, le dieu de la foudre – n’a pas disparu dans le gouffre du temps, vaincu
par la nouvelle religion. Au contraire, et c’est là sa particularité. Il fait partie du patrimoine identitaire
celto-chrétien, comme le prouvent les sanctuaires mariaux du Danemark ou de Norvège. Les
sanctuaires mariaux des pays du Nord ont conservé le souvenir des grandes épopées européennes,
comme le prouvent les croix celtiques d’Irlande qui représentent la croix du Christ inscrite dans le
Soleil des païens.
L’un n’écrase pas l’autre. La croix rayonne à partir de l’ancien soleil. Elle célèbre l’héroïsme solaire
du Christ, mais aussi celui des grands ancêtres. Ceux qui apparurent un jour, dans ce paysage de
glaces, de brouillards et de lumière, un pectoral de bronze, orné d’entrelacs celtiques, leur fermant la
poitrine. Ils portaient le casque corne du dieu Kernunos, une épée gravée de signes runiques, un
bouclier taillé dans le bois d’un chêne sacré, des ceintures et des bracelets constellés de pierreries,
recouverts d’or pur. Une longue chevelure flottait sur leurs épaules, et ils adoraient Brigit, la grande
déesse, dans des sanctuaires secrets, Odin, Heimdal, ou Belisima « la Très Brillante ».
En terre d’Irlande, une sainte chrétienne prendra le nom de la déesse Brigit et devint « sainte
Brigide ». Encore et toujours, la filiation ininterrompue entre paganisme et christianisme, parce
qu’enracinée dans le même sol, la même terre. En 490, elle fonda à Kildare le premier monastère.

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Selon la tradition, elle y alluma un feu qui brûla jusqu’en 1220, date à laquelle fut érigée la
cathédrale de Kildare. À la fois vierge et thaumaturge, Brigide est célébrée en Irlande le 1er février.
Au Danemark, Jelling est considéré comme le premier siège de la chrétienté en Scandinavie. Il est
aussi le premier siège de la royauté au Danemark. On a retrouvé les vestiges en bois de l’église du
chef viking « Harald à la dent bleue », et tout près le tumulus du roi Gorm, ancêtre fondateur de la
première dynastie. La pierre du site, datée de 983, porte la représentation du Christ qui indique la
conversion du roi Harald. Derrière le Christ, sur l’autre face, on peut voir un serpent-dragon,
représentation du monde païen.
Le christianisme européen n’est pas celui de Palestine. Il est essentiellement enraciné dans les
terroirs. L’Esprit est tombé comme la foudre sur les forêts et les montagnes d’Europe, et une
nouvelle histoire nous a été offerte, sans trahir l’ancienne. Elle est venue resplendir sur l’Occident en
se greffant sur le rameau de l’ancien paganisme, a sanctifié la terre des héros, et lui a donné sa
légitimité.
La sainte Vierge – telle qu’elle se manifesta dans les terres du Nord – incarne un mystère profond,
qui est celui de l’âme, de l’homme, autant que celui du monde. Elle réveille l’ancestralité, et rend
témoignage de la force et de la foi de tout un peuple. Elle en est l’image vivante, sans cesser d’être
Marie, la mère du Christ. Elle est d’un grand secours, pour celui qui l’invoque. Les siècles ne l’ont pas
entamée. Elle est la « Dame d’espérance » dont parlaient les chevaliers du Moyen Âge. Elle est à la
fois protectrice, et rédemptrice. « Reine du Ciel » et « Reine des pauvres ».
Aujourd’hui, l’Europe en reformation cherche ses références « humanitaires » dans la culture des
démocraties nordiques. C’est assurément bien mieux que « les noces de Mahomet et de la
République », ultime révolution pour certains « que la France soit capable d’enfanter », comme le
souligne Martine Goglam dans L’Islam et la République. Nous avons besoin de nous ressourcer, et de
retrouver une identité forte, si nous voulons faire face à ce nouveau danger, avec la détermination
des 300 aux Thermopyles, sous peine de disparaître définitivement de la scène du monde.

Donc cette « détermination » dont vous parlez, qui est le contraire du défaitisme, ou mieux des
tendances molles induites par la propagande médiatique, le politiquement correct et les autres
formes de collaboration, est impossible sans un ancrage dans la longue mémoire des peuples
européens ?

L’homme de mémoire a pour lui la légitimité de l’Histoire. Il est imperméable aux tentatives de
subversion, d’intoxication, de perversion. Mais pour les derniers hommes libres, le constat est
affligeant : dissolution et désordre intérieur. Perte du sens originel, transcendant, du combat, c’est-à-
dire d’une opposition radicale, qui peut seule, comme dans toutes les grandes crises
civilisationnelles, enrayer l’actuelle œuvre de démolition des démocraties. Nous devons poser un
regard lucide sur les événements de ce début du 21eme siècle, sur le chaos matériel et moral de
notre civilisation, Le cynisme des libéraux, planqués derrière le tabou des « droits de l’homme », a
sacrifié la paysannerie des terroirs, les structures traditionnelles, claniques, des villages d’Europe, au
nom du progrès économique, éradiqué les derniers instincts rebelles des peuples, qui donnèrent
naissance jadis aux Jacqueries, et à la Chouannerie. L’Occident a toujours été dominé par ses héros et
ses mystiques, avant que les banquiers et les spéculateurs ne prennent leurs places. Les temps sont-
ils venus d’exhumer l’épée sainte du Graal, comme dans la Quête primitive ? Julius Evola précise de
façon prophétique : « celui qui aurait reçu 'l’épée' doit attendre pour la saisir, le moment juste ne
pouvant être que celui où les forces atteindront leur limite, et où un cycle s’achèvera – le moment où,
en face de situations existentielles extrêmes, un instinct désespéré de défense jaillira des
profondeurs. »
Nous y sommes. L’Europe est gravement malade. Elle a besoin d’une unité de soins intensifs,
d’une chirurgie de guerre, violente et radicale, pour retrouver son souffle, et sa conscience. Pour
retrouver son honneur, et sa mémoire. Dans l’état actuel de servitude lamentable où se trouve
l’Europe, il nous faut de nouveaux résistants, de nouveaux rebelles, c’est-à-dire des « porteurs de

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mémoire » qui n’ont rien oublié, une Garde Blanche à la Boulgakov, qui affirmerait comme H.
Slesina : « L’Occident mène à travers nous, dans chaque individu, son combat ultime et décisif. »
Comment se libérer de l’ennemi ? Il ne s’agit pas d’une guerre frontale, une série d’actions digne
des grandes épopées. On est loin d’Azincourt, de Tolbiac ou des Champs Catalauniques. Imaginez les
cris de pucelles des médias, si l’on changeait les règles du jeu, si on revenait à l’engagement total de
soi, au respect des identités, à la garde sainte des terroirs ! Ces temps ne sont pas près de revenir.
Tout homme portant une arme pour défendre autre chose que les banquiers et les spéculateurs est
un dangereux extrémiste. Ils en ont décidé ainsi, pour verrouiller le jeu, et empêcher le moindre
réveil identitaire.
Les cavaliers Huns ne surgiront pas, à l’Est ou au Sud : ils sont à l’intérieur de nos murs. L’ennemi
est à l’intérieur. Il n’agit pas dans la clandestinité, comme le ferait un guérillero, un soldat du maquis
essentiel. Non ! Ces empoisonneurs s’agitent à visage découvert, pérorent dans les médias,
s’exhibent sur les plateaux de télévision, piétinent la France avec la complicité des citoyens de ce
pays : un ramassis de veaux et d’autruches pleurnichardes, la tête dans le sable.
Nous connaissons les faiblesses de l’ennemi. Il est sans racine, sans force intérieure. Il y a
longtemps que nous avons fait tomber l’idole et démasqué la supercherie. Nous savons comment ces
salauds fonctionnent. Ils utilisent le mensonge, et ils l’érigent en tabou, en nouvelles tables de la Loi,
en vertus démocratiques, en droits inaliénables de l’homme. Le piège démocratique ne fonctionne
qu’avec des individus décérébrés, privés de mémoire, lobotomisés par la propagande des médias
officiels.

Vous parlez des événements qui constituent le « haut de l’iceberg ». Existerait-il des forces
souterraines, à l’œuvre dans le monde, et dont nous n’avons pas conscience ?

Pour le chrétien, il s’agira de la prédestination, ou de la Providence, qui accompagnent et


marquent le destin des hommes, sur un plan qui n’est pas visible à l’œil nu, perceptible seulement
dans les états de grâce ou d’illumination qui dépassent la simple récitation de formules, et touchent
à l’âme, à son mystère. C’est un socle puissant, une sorte de bouclier de prières qui ne nous
abandonne jamais. On peut dire que la Communion des saints et des héros n’est pas absente de ce
plan divin qui dépasse l’homme, intégrant les événements historiques et personnels sans qu’il le
sache – sauf, s’il sait « vivre au-delà des apparences » comme le propose Grégoire de Naziance, l’un
des « Pères de l’église », vénéré aussi bien par les catholiques que par les orthodoxes.
Les anciennes peuplades d’Europe croyaient à la présence des ancêtres, des dieux, des héros,
dans leur vie de tous les jours. Ils les protégeaient, marchaient avec eux pendant les batailles,
quittaient les tertres, venaient les visiter. Ils n’avaient jamais quitté la communauté des hommes. Il
en est de même de la « Communion des saints », l’un des mystères essentiel du christianisme
européen, qu’on ne trouvait pas dans les croyances des premiers chrétiens de Palestine. Elle
appartient fondamentalement au christianisme d’Occident, qui commence avec Clovis, avec la Vierge
des terroirs d’Europe. C’est aussi « le Christ des cités charnelles » dont parle Péguy, « le grand Christ
blanc des cathédrales » évoqué par Drieu la Rochelle à la dernière page de Gilles. Saint Hilaire de
Poitier dira : « Tout ce qui paraît vide est empli des anges de Dieu et il n’est rien qui ne soit habité par
la circulation de leur ministère. »
Jeanne d’Arc, sainte Jeanne, est l’exemple de cette foi magnifique, qui fit la force et la grandeur
de l’Occident chrétien, à l’époque où l’homme marchait avec son Ange gardien, où les saints et les
héros participaient aux événements de la cité.
Ces courants souterrains sont comme les nappes phréatiques de notre identité. Ils viennent de
très loin et n’ont jamais cessé d’être en activité, depuis les mythes fondateurs, qui ne sont pas des
rêveries du passé, mais de réelles centrales énergétiques, inscrites dans le Présent éternel. Le vieux
paganisme des terroirs représente l’autre courant traditionnel, qui traverse le temps des hommes
comme une verticale plongeante, et que le temps ne peut emporter, ni effacer. Pour les religions
ancestrales, qui sont nos plus anciennes racines, les légendes sont des réalités oubliées, occultées,

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qui se tiennent en retrait, hors de l’espace et hors du temps chronologique des hommes, et qui
pourtant interfèrent avec l’histoire des hommes lorsque cela devient nécessaire. Il suffit de se
pencher un instant sur nos grands mythes des origines. Pour les Parisii, les Nautes de Lutèce, et
toutes les tribus de l’Europe celtique, les dieux de l’Âge d’Or sont les pères fondateurs, les Rois
Dragons d’Hyperborée, qui résident dans « l’Ile des fées », Tir nan Og, la Terre primordiale située
dans les régions polaires. Cette terre des dieux brille dans la mémoire des peuples, à travers les
légendes, les chroniques fabuleuses, les sagas, les épopées. Elle est aussi la terre des origines pour
les Grecs et les Romains, la mystérieuse île située au septentrion, où Apollon séjourne les longs mois
d’hiver. Thésée et Persée auraient visité cette terre des légendes qu’ils disent gardée par des
« griffons ». Plus pragmatique, les Latins la situeront en Scandinavie, si l’on en croit les écrits de Pline
le romain : « Le pays des Hyperboréens se situe à la même hauteur que la Bretagne. Le jour le plus
long dure 17 heures » et sa position géographique est même donnée : « à proximité d’une presqu’île
(Jütland) » (Histoire Naturelle VI-39)
Toute l’Europe préchrétienne descendrait de cette source mythique, qui n’appartient pas à
l’histoire des hommes telle que nous la connaissons, mais au monde des légendes, des dieux et des
héros.
Les bardes gaulois décrivent une forteresse de lumière, derrière la barrière de glace et de brume
de l’arctique. Ils disent qu’elle se tient debout, sur un rocher tournoyant, protégée par une ceinture
de nuages et de flammes. Elle a été la hantise des hommes, l’objet de leur Quête. Elle a survécu à la
chute de l’Âge d’Or, pour tourmenter leurs sommeils, et leur donner la nostalgie, et le regret. « Nous
sommes loin du ciel » disent les anciens. « Il y a entre lui et nous un long chemin semé d’embûches
et d’épreuves. »
Les druides affirmaient qu’il fut un temps où des rois à « tête-de-dragons » régnaient sur cette île
du bout du monde, par-delà la barrière des brouillards. C’était l’époque, disent-ils, où les gnomes et
les elfes se partageaient les profondes forêts d’Europe, où les fées rêvaient au bord des sources,
comme la Mélusine de nos terroirs de France, quand les esprits allaient et venaient librement entre
la terre et les étoiles. L’épopée du Graal médiéval nous apprend que le roi Arthur – roi du Graal –
blessé à mort se retire dans « l’île tournoyante », par-delà les glaces de l’arctique. Il est dit qu’il
appartient à la dynastie des rois Pendragon, dont le nom signifie « tête-de-dragons ». On sait
qu’Uther Pendragon – le père d’Arthur – tenait sa cour à Carduel, en Pays de Galles, entouré de ses
barons nordiques, sous les étendards à têtes de dragons.
Nous sommes ici à la racine même des mythes fondateurs de l’Europe païenne, avant que le Graal
se poursuive à travers les flamboiements de la Quête chrétienne. Les grands faits historiques qui sont
attribués à Arthur – comme ses combats épiques dans la plaine de Salisbury, ses chevauchées dans le
royaume de Logres, sa rencontre avec Merlin dans Brocéliande – appartiennent à une histoire
brumeuse, mythique, dont il est difficile de trouver trace dans les annales ou les chroniques du
temps des hommes, en dehors de la tradition orale et des textes médiévaux. Uther Pendragon – et
toute la dynastie des rois à « tête-de-dragon », dont fut issu Arthur – se situe sur un autre plan de
réalité, dans une vision primordiale, méta-historique du monde. On retrouve la présence de cette
civilisation dans les cycles celtiques d’Irlande, toujours associée au Centre Suprême, que certains
appellent Thulé, l’Île Blanche, Hyperborée, et d’autres les Jardins des Hespérides, Avallon, l’Île verte…
Ce courant énergétique puissant ne cesserait jamais, à travers les mouvements cycliques auxquels
sont soumis l’homme, et sa civilisation. On retrouve ce Présent éternel dans la fameuse prière viking,
telle qu’elle est montrée dans le film Le Treizième guerrier, avant que ne soit livré le combat final. Ils
ne sont pas seuls, face à la Horde puissante qui les menace – et ce qui semblait n’appartenir qu’aux
légendes, aux mythes fondateurs, devient tout à coup d’actualité, s’incarne, et prend forme dans
l’action.
Il suffit d’entendre résonner de nouveau leur invocation, avant que l’épée ne soit tirée du
fourreau : « Voyez cela, je vois mon père, je vois ma mère, mes sœurs et mes frères. Voyez cela, je vois
tous mes ancêtres qui sont assis et me regardent, et voilà qu’ils m’appellent et me demandent de
prendre place à leurs côtés, dans le palais des dieux, là où les braves vivent à jamais. »

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Ce sont des plans de réalité que nous ne percevons pas, que ce soit la présence immédiate des
ancêtres ou la Communion des héros et de saints qui n’appartiennent pas au passé, mais qui agissent
à chaque moment de nos vies, dans les dangers et les épreuves, jusque dans nos rêves. La longue
mémoire des peuples d’Europe marche avec nous, exactement comme le ferait une armée invisible –
et c’est alors que notre détermination est plus grande, comme le brasier qui redouble d’ardeur, et il
n’y a plus aucune crainte.

Ces puissants courants souterrains dont vous parlez touchent peu de personnes en vérité, ce qui
leur importe c’est l’immédiateté visible, c’est-à-dire la menace qui est là, dans leur proximité, la
disparition de l’Europe en tant que civilisation, ce que vous avez nommé dans l’une de vos
émissions sur radio Ici et Maintenant un « génocide par substitution ».

Ce que font les dieux ou la Providence chrétienne, se situe sur un autre plan de réalité, avec
lequel il est possible de fusionner, d’entrer en contact dans certains états privilégiés, mais à l’échelle
humaine – c’est-à-dire celle qui nous concerne tous –, la menace est là, visible et bien réelle, et elle
indique l’un des plus grands bouleversements de l’Histoire. Il s’agit d’un événement dramatique qui
nous semblait impensable : la disparition de notre propre civilisation archi-millénaire, remplacée par
des populations ethniques extra-européennes, dont l’Islam, qui imposent de nouvelles règles, de
nouvelles lois, de nouveaux comportements qui n’ont jamais été les nôtres.
Combien de temps met une civilisation pour s’effondrer ? La chute de l’Empire romain a duré près
de deux cents ans, marquée par des guerres civiles successives et par la poussée des peuples
barbares en surnombre, massés sur ses frontières. Pour nous l’effondrement est beaucoup plus
rapide, tout simplement parce que la modernisation a modifié la perception du temps dans la
conscience des hommes, multipliant les moyens de communications, accélérant les événements. Il y
a à peine cinquante ans, le temps était beaucoup plus lent, et les paysages, les villages de la France
rurale semblaient appartenir à l’éternité. Longtemps la chaumière paysanne a été à l’image de la
chaumière gauloise, avec son toit de chaume, et l’épicier, le commerçant de proximité, conservait
son enseigne de magasin pendant plusieurs générations, souvent de père en fils, comme dans les
anciennes dynasties. Le problème de l’identité ne se posait pas car il existait une homogénéité
nationale construite sur le vieux socle pagano-chrétien, et notre démographie était assez forte,
suffisante, et n’avait pas besoin d’apports extra-européens. C’était avant que le rouleau compresseur
de la mondialisation ne se mette en marche, enclenche la vitesse supérieure, et viennent installer les
fameuses « grandes surfaces », la mainmise des monopoles commerciaux, les chaînes de magasins
clonés sur le même modèle, toutes ces excroissances mondialistes de l’économie orientée – comme
ils disent – non plus vers la proximité mais vers « l’international ». C’est ce que veulent les cartels de
la finance qui dirigent tout du haut de leur Olympe. Oui, l’Europe telle que je l’aie connue dans mon
enfance est en voie de disparition, comme les grands fauves et les dinosaures.
Le danger ? Il dépasse toutes les mesures, toutes les lois d’équilibre. Il est devenu pire que ce
qu’annonçait déjà Samuel Huntington dans son Choc des civilisations : « Du déclin naît le risque
d’invasion, quand la civilisation n’est plus capable de se défendre elle-même et parce qu’elle n’a plus
la volonté de le faire. Alors elle s’ouvre aux envahisseurs qui viennent souvent d’une autre civilisation,
plus jeune et plus importante en nombre. »
On assiste donc, comme de simples spectateurs au cerveau vide, un sourire béat sur les lèvres, au
remplacement d’une civilisation par une autre. Le but… détruire les nations progressivement, en tant
que nations possédant une identité, une histoire et une mémoire, affaiblir l’Europe naturelle en la
transformant en une pluralité de civilisations antagonistes. Les coupables ne sont pas loin, même s’ils
paraissent intouchables, réfugiés dans leurs thébaïdes dorées, entourés de leurs gardes du corps. Ce
sont eux, les cartels de la finance, les transnationaux, les grands manipulateurs, adeptes du grand
marché mondial.

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En 2010, Wikileaks avait fait cette révélation, en publiant les fameux « documents secrets du
Département d’État » : « Les américains ont favorisé l’immigration-invasion extra-européenne en
Europe dans le but de briser définitivement l’Europe. »
Ces clubs tout puissants, qu’on voit parader dans les coulisses du G.20 ou dans les dîners
mondains de la Haute Finance, ont leurs ambassadeurs, leurs propagandistes, leurs porteurs de
valise, comme B.H.L, prophète d’une nouvelle religion, celle de la gauche messianique, et qui rêve de
jouer les éminences grises du pouvoir, comme on l’a vu en Lybie avec ses déclarations de guerre
médiatiques, au nom des sacro-saints « droits de l’homme » – D.S.K, bien mal en point aujourd’hui,
sans doute flingué médiatiquement dans cette guerre de l’ombre à laquelle se livrent certains
oligarques (et remarquez qu’ils ont tous des initiales, comme les partis politiques, les services
publiques ou les grandes industries – l’homme a disparu derrière l’étiquette), ou Alain Minc qui vient
nous faire la leçon sur les plateaux de télévision, un doigt en l’air, comme un censeur, un professeur
sadique et revanchard : « La France serait-elle le mauvais élève de la mondialisation ? »
Ce sont eux qui posent les mines dans l’ombre, font le travail de sape, et s’occupent de la
propagande, ouvrant toutes grandes les portes à ces milliers d’anonymes venus du Maghreb et de
l’Afrique qu’on dit « subsaharienne » pour éviter le terme « Afrique noire » qui sent trop le passé
colonial et les mauvaises actions de l’homme européen. On ne parle plus d’assimilation, C’est un mot
qu’on peut virer à la poubelle, mais de « communautarisme ». Tel est le constat que peut faire
n’importe quel citoyen honnête, en ouvrant les yeux et en regardant autour de lui, dans la rue, dans
le métro, partout où il pose son regard.
La communauté de souche est en voie de disparition. Elle a été remplacée par d’autre
communautés, implantées sur le sol de France, avec des papiers français, et souvent la double
nationalité, qui refusent l’assimilation, et qui persistent à défendre et à propager les valeurs, les
coutumes et la culture de leurs pays d’origine, qu’ils soient musulmans ou asiatiques. Ce qui fera dire
à Huntington dans une formule célèbre, et lucide : « Il n’y a pas un conflit entre les religions, mais il y
a un conflit entre les civilisations. »
Voilà à quoi j’assiste, chaque jour, dès que je franchi le seuil de ma porte. À une véritable
désintégration interne de l’Europe, où les diasporas s’identifient d’abord avec leurs pays d’origine
dans les conflits, comme dans les matchs de foot. Difficile de se sentir chez soi. J’ai l’impression
d’être un étranger, en exil dans mon propre pays, un banni, un exclu. Les médias sont là pour nous
rassurer. La France a toujours été un pays d’immigration, disent-ils, et les français privés de mémoire
sont prêts à les croire sur parole. Tout ce qui pourrait contredire ce discours de collaborateurs, de
propagandistes, est tout de suite effacé, gommé, jeté aux oubliettes, comme dans Le Meilleur des
mondes. L’Histoire commence aujourd’hui, et il n’y avait rien avant.
Il suffirait pourtant de revoir, à des heures de grandes écoutes, ces films en noir et blanc
étiquetés « classiques du cinéma français », et qui ont disparu du paysage audio-visuel. Ces films
nous montrent une autre France, qui était encore celle des années cinquante, et ça vaut tous les
masques anti-pollution. L’air qu’on y respire n’est pas le même. C’était avant la surpopulation, la
malbouffe, l’empoisonnement de l’eau, le chaos industriel.
Ce n’est plus trop l’histoire du film que je regarde, déjà vue de nombreuses fois, mais les détails,
ceux qu’on ne voit pas habituellement, lorsqu’on est emporté par l’intrigue et par la présence des
acteurs.
C’est alors que je peux voir, en contraste, ce qui manque aujourd’hui, ce qui a disparu, qu’on ne
retrouvera plus. J'oublie la trame principale du film et je traque le détail placé en arrière-plan, le nom
d’un café, la qualité des arbres, le vendeur de fleurs, le marchand de poissons ou les flics en képi et
pèlerine. Un monde d’avant la pollution, l’économie de marché et l’immigration massive. Je cherche
les lieux, les objets quotidiens du décor. C’est ainsi que je me désintoxique. J’ai l’impression de
respirer le grand large, simplement en voyant les rues de Paris filmées en temps réel par les caméras
de Marcel Carné ou d’Henri Verneuil.
Sur l’image en noir et blanc, le bus arrive, et l’acteur Henri Vidal s’écrie : « Tiens, v’là l’car ! » Le
car ! Un mot que j’avais oublié, un car à impériale, pour installer les bagages. Il revient, rejeté du
naufrage, comme la publicité « Dubonnet » peinte sur un mur, qui appartient définitivement à la

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maison, et qui ne partira plus, ou alors avec l’usure, ou la démolition du quartier. Les noms des
boutiques semblent venir eux aussi d’un autre monde : « Le café de la Mairie », « Grand Hôtel – chez
Lucien », « Parfumerie parisienne », « Le soulier de Cendrillon ». La boulangerie fait l’angle d’une rue.
Il n’y a pas de vitrine mais une simple fenêtre, et des panneaux de bois pour décorer la façade. Pas
d’inscription du style « artisan-boulanger », « pains de tradition », mais le mot « boulangerie » tout
simple, avec sa force et sa présence. Les inspecteurs de police sont cravatés, en gabardine, le feutre
sur l’œil. Le boucher porte le crayon à l’oreille. Il n’a pas encore de calculatrice. Il prend le temps de
compter et de bavarder, et on le voit à l’écran découper sa viande, la soupeser amoureusement, la
faire goûter des yeux à ses clients. On vend le lait dans des bouteilles. Il y a la rue avec ses pavés, le
passage d’un vélomoteur, quelques voitures. Le pas est moins précipité. On sait où on va, et il y a
assez d’espace pour respirer entre les passants. Il y a moins de monde dans les rues. Pour bousculer
quelqu’un sur le trottoir il faudrait être complètement soûl, ou vraiment le vouloir.
Mon attention est attirée par les arbres de l’avenue, au-dessus de l’arrêt des cars. Ce vent ! Il
souffle réellement, au moment où tournent les caméras du réalisateur et au moment où je regarde le
film. Le même vent, et pas un autre. Un instant éternel, figé et restitué par l’image. C’est une
évidence qui crève les yeux : dans les rues la population n’est pas la même. Nous sommes encore
dans une France liée par une certaine homogénéité, qui possède encore un esprit, une âme, à travers
ses fêtes, ses traditions, le comportement de ses habitants. Une France devenue une Atlantide
engloutie, et qu’il faut aller repêcher sur la pellicule d’Henri Verneuil, de Marcel Carné, de René Clair
ou de Jean Tissier, avec la gouaille d’Arletty, le Paris populaire de Gabin, de Fréhel, ou les dialogues
céliniens d’Audiard. Ces films, qu’on pouvait encore voir au « ciné-club », ont été complètement
retirés du circuit des grands médias télévisés. Il faut aller les chercher sur des chaînes spécialisées
dont il faut payer l’abonnement, ou les acheter en DVD à prix fort et les visionner chez soi, en
clandestin.
Bien sûr qu’ils sont dangereux ! Ils montrent ce que nous étions, avant le naufrage, avant
l’invasion, et ils contredisent le discours hygiéniste des faiseurs d’opinions, qui parle d’une France
multi-ethnique, qui fut de tout temps la terre d’accueil de l’immigration, où le français de souche
n’aurait jamais existé.
« Le défaussement consistant à ne plus parler de race tout en vivant dans la séparation raciale et
ethnique, sous contrôle judiciaire », écrit très justement Richard Millet dans son livre Fatigue du
sens.

Donc, selon vous, c’est une véritable guerre d’invasion qui nous est livrée, sur notre propre sol ?

Une guerre qui se fait à coups de lois et de juridiction, au nom des « droits de l’homme », ce qui
est la ruse suprême, à laquelle n’auraient jamais pensé nos plus fins stratèges politiques qui ont fait
l’Histoire de la France, et celle des autres nations d’Europe. Cette civilisation de remplacement –
c’est-à-dire l’Islam – sera majoritaire en 2030, si l’on en croit les géopoliticiens et autres spécialistes
qui osent encore parler librement, et nous serons réduits au rôle de dhimmis, c’est-à-dire, selon le
droit musulman, des « protégés », comme les chrétiens d’Espagne le furent dans leur propre pays
devenu un Califat.
Il faut bien sûr pour cela qu’ils puissent conquérir, au nom de la « démocratie » (c’est un mot
passe-partout qui ouvre toutes les serrures) l’appareil politique, d’abord associatif, puis municipal, ce
qui est déjà fait dans de nombreuses villes de France, pacifier les banlieues « à risques », ces zones
de non-droit où la police n’entre pas, en leur insufflant l’idéologie et l’orgueil de l’Islam renaissant. Ils
ont là une solide réserve de petits soldats.
Tout cela prendra du temps, et ce n’est sans doute pas le but recherché par ceux qui nous
dirigent, et l’on n’imagine pas les chefs d’États européens, même les plus opportunistes, les plus
pragmatiques, se convertir un jour à l’Islam et accepter son code civil. Pourtant, et c’est là le
paradoxe qui dissimule le plan d’ensemble, la substitution d’une civilisation par une autre – cette
nouvelle forme de conquête – ne peut se faire sans leur accord. Ce qu’ils visent, comme tous les

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affairistes, ce sont les profits immédiats du court-terme. Demain n’existe pas, et ne les concerne pas.
Ils seront cendre et poussière, et aucun d’eux ne sera là pour en récolter le chaos, ou les dividendes.
Il y a longtemps que la continuité historique n’est plus inscrite dans leurs gènes. Les yachts de
croisière et le contrôle de l’économie mondial ont remplacé les grandes stratégies visionnaires, qui
engageaient l’avenir de tout un peuple. Le carpe diem semble être la nouvelle règle en politique. On
ne cherche plus à voir par-delà la ligne d’horizon, la menace, et les grands orages possibles.
Pour cela, il leur faut supprimer les nations, dont la seule idée de « souveraineté » fait obstacle à
leur entreprise de démolition. Dans l’immédiat, une stratégie a été décidée depuis le milieu des
années soixante-dix, « en réponse à la crise » diront certains : remplacer les populations de souche
par une autre population, corvéable, comme le furent les esclaves qui bâtirent les pyramides,
abaisser les salaires et le niveau de vie, pour replâtrer les déficiences de nos États, le chaos
économique, la baisse démographique des Européens de souche, dont on a tout fait pour limiter la
natalité. Les familles nombreuses « de souche » appartiennent à un autre temps, à une autre
histoire.
Cette volonté délibérée dissimule donc un plan d’ensemble, mis en place dans la panique, sans se
soucier des conséquences futures. Les flux migratoires sont d’abord les idiots utiles du système, et on
s’imagine pouvoir les endiguer, comme un fleuve en crue. Le temps joue pour eux, et les lois de ce
pays leurs donnent progressivement les armes nécessaires pour s’affirmer, prendre de l’importance,
devenir les nouveaux « français », et entrer à leur tour dans l’arène politique, en toute légitimité, au
nom des valeurs démocratiques, qui sont le meilleur bouclier qu’ils aient pu trouver.
Certains disent en soupirant « Si nos anciens pouvaient voir ça, ils se retourneraient dans leurs
tombes. » Cette perception du passé réduite au carré de terre d’un cimetière n’est pas la mienne.
Dans ma conception gauloise, clanique, du terroir, les ancêtres n’ont pas disparu dans des lointains
chimériques, inaccessibles à nos appels, à nos prières, pas plus que les actions des héros qui ont fait
l’Histoire européenne. Cette manière nihiliste de les réduire à des mythes, ou aux pages
poussiéreuses des vieux livres d’Histoire de France nous affaiblit. S’ils ne sont plus visibles dans le
temps linéaire des hommes, ils n’ont pas quitté cet autre espace auquel avait accès les saints et les
visionnaires, et qu’on appelle la transcendance, tout comme l’ange gardien n’a pas déserté l’épaule
du pauvre pêcheur perdu dans le chaos du monde. Il suffirait… d’un autre regard, pour VOIR. Ils sont
là, au milieu de nous, et ils regardent par nos yeux, et leur fureur est intacte. Ils viennent parler dans
nos songes, nous adressent des signes que nous ne savons plus déchiffrer, des injonctions qui ne
rencontrent aucun écho. Ils nous demandent d’oser, encore une fois.
C’est une perception métapolitique qui est une vraie force, un réel secours, pour l’européen qui
se croit abandonné. Bien sûr, les temps et les méthodes ne sont plus les mêmes, puisque nous vivons
dans un monde de nains, de lâches et d’opportunistes. Il n’y aura pas de bataille de Lépante, car
aucune armada puissante ne nous menace en Méditerranée, pas de bataille de Marathon pour
freiner l’avance asiatique, pas d’affrontement à Poitiers, dans le sillage de Charles Martel, le maire du
Palais, pendant que le roi Thierry IV ronflait sur sa couche entouré de courtisanes, et les Thermopyles
ne sont pas assiégés par des milliers de cavaliers en armes. Le jour où les communautés ethniques
installées en Europe entreront en conflit, et où nos dirigeants ne contrôleront plus la chute
économique du système, il nous restera le maquis, et la guérilla. Et il ne s’agira plus de manifs
d’indignés dans les rues, ni du chaos des banlieues face à des compagnies de CRS. Dans son Choc des
civilisations, Samuel Huntington nous prévient : « Les guerres tribales et les conflits ethniques feront
rage à l’intérieur même de ces civilisations. Cependant, la violence entre les États et les groupes
appartenant à différentes civilisations comporte un risque d’escalade si d’autres États ou d’autres
groupes appartenant à ces civilisations se mettent à soutenir leurs 'frères' ».
En attendant, les communautarismes se renforcent, s’invitent dans le débat politique, font
pression sur les pouvoirs publics, imposent de nouvelles règles, de nouveaux comportements qui ne
sont pas les nôtres. Je contemple, effaré, cette grande marée qui bouscule les frontières, comme le
ferait un tsunami, sans rencontrer aucune résistance. Par un tour de passe-passe ils sont devenus
« français », et ils ont réussi là où le glaive des conquérants a échoué tout au long de l’histoire
européenne.

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Vous parliez de courants souterrains, à l’œuvre dans la coulisse, se situant sur un autre plan de
réalité, et dont seraient dépendant les événements sociopolitiques qui font l’actualité et le
quotidien des hommes. Comment expliquer l’immigration-invasion dont nous sommes aujourd’hui
les victimes, à partir de cette vision métahistorique, comme si nous étions les « jouets » de forces
qui nous dépassent ?

Un catholique parlera du « plan divin », ou des prophéties eschatologiques annonçant le


basculement d’un monde, la fin d’une civilisation. La tradition pagano-chrétienne d’Europe semble
faire le même constat. Nous sommes à la veille d’un puissant bouleversement, qui renversera nos
coutumes, notre art de vivre, nos traditions. On peut même parler, sans erreur, d’une inversion de
polarité, où le Nord, tel que nous l’avons connu, avec son art de vivre, ses coutumes, ses traditions,
est tout à coup submergé par le Sud. Dans les Eddas scandinaves, les narrateurs insistent sur ce
combat éternel entre la glace et le feu, dont l’entité motrice est Lifkraft, « la force de vie », appelée
aussi « Destin », se situe au-dessus des dieux et des hommes. Au Nord, les bardes de l’ancienne
histoire décrivent le royaume de Niflheim, et au Sud celui de Muspellheim. Parfois ces deux forces
s’équilibrent, alors qu’à d’autres moments cosmologiques l’une prédomine sur l’autre. Dans la
littérature islandaise des Eddas – textes fondateurs du vieux paganisme – le Nord, ce sont les décors
de Beowulf, c’est-à-dire les fjords, les glaciers, les forêts profondes, les drakkars, la tradition
« polaire » – celle des solstices, de la glace et du feu, de l’arbre toujours vert. Au Sud, c’est la chaleur,
le contraire du froid, d’où viendront les « fils de Muspell » qui provoqueront la chute des dieux de
l’Asgard.
L’européen appartient au peuple des forêts, et non pas à celui du désert. C’est un fait historique
incontestable, puisqu’il s’inscrit dans un espace géographique très particulier auquel sont liées la
culture, la façon de vivre et de penser.
On peut affirmer qu’aujourd’hui le Nord a été repoussé dans les lointains glaciaires, avec ses
croyances et ses coutumes. Il subsiste quelques fêtes perdues dans le calendrier chrétien… il n’y a
pas longtemps encore, les « feux de la saint Jean », qui coïncident avec la fête gauloise de Belenos,
Noël et le solstice d’hiver, avec le sapin, « l’arbre toujours vert », et le « vieux de la forêt » des
mythologies, devenu le « Père Noël » qui venait, comme on le croyait tous dans notre petite enfance,
du pays des neiges. C’est le Sud qui gagne en importance, comme le montre la « fonte des glaciers »,
qui semble nous adresser un signe, depuis la lointaine histoire.
Le centre de gravité de l’Europe a basculé. Le christianisme a subit lui aussi cette inversion des
polarités. L’Occident chrétien regarde maintenant vers les populations du Sud, oubliant le
catholicisme enraciné qui a fait l’histoire, rejetant « le grand Christ blanc des cathédrales » dont parle
Drieu, la foi des campagnes, celle des clochers, de l’Angélus, qui réconciliaient l’homme avec la terre.
La musique, les modes vestimentaires, la nourriture, tout semble subir cette loi de domination du
Sud sur le Nord, tout comme l’importance de la Méditerranée dans les analyses géopolitiques.
Constamment, c’est le Proche-Orient ou les pays d’Afrique qui s’invitent dans nos journaux télévisés,
le « printemps arabe », les flux migratoires venus du Sud, alors que l’occupation anglaise de l’Irlande
du Nord n’intéresse personne. Même la météo semble participer à ce bouleversement des polarités
nord/sud dont parlaient les religions ancestrales d’Europe. Les hivers sont moins rigoureux, et il suffit
qu’un peu de neige tombe encore à Noël pour que l’on parle d’une catastrophe nationale, paralysant
toutes les infrastructures du pays. Nous ne sommes même plus équipés pour les hivers de neige.
Dans nos esprits, la neige appartient au passé, à l’histoire ancienne. Ce basculement est déjà là, dans
la littérature eschatologique chrétienne, et dans les prophéties des Eddas scandinaves qui
annoncent : « Du Sud s’avance Surt, le feu flambant à la main… et le soleil s’obscurcira. »
L’immigration-invasion venue du Sud vient parachever ce cataclysme marquant la fin d’un cycle,
sous la forme d’une grande marée, irrésistible, à laquelle rien ne semble résister. La politique des
États ne s’appuie plus sur la souveraineté nationale, qui maintenait cette centralité du « Nord »
comme une ligne de partage, sous la forme de frontières où des douaniers avaient le rôle de
sentinelles. Elle participe en toute conscience à ce changement brutal de civilisation, au
déracinement des populations locales, à leur expulsion progressive.

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Les hommes de pouvoir, ceux qui prennent les décisions, ne sont pas de naïfs cosmopolites bercés
par les idéaux de la « révolution française », et pourtant ce sont eux qui ont favorisé cette implosion
démographique, modifiant ce que vous appelez le « centre de gravité de l’Europe », comme s’il fallait
supprimer définitivement l’identité des nations, la culture et les langues nationales. Comment expliquer
cette violence, exercée par nos gouvernants et autres décisionnaires, ceux qui votent les lois et les font
appliquer sans jamais consulter les citoyens de ce pays, puisqu’aucun référendum n’est jamais
proposé ? Quels sont leurs ennemis, et pour qui travaillent-ils ?

Nous sommes leurs ennemis, et ils travaillent pour le grand Moloch de la mondialisation, sans
états d’âme, avec la volonté forcenée de tout effacer, de tout détruire, de ne rien laisser derrière
eux. L’Histoire commence avec eux, mêmes s’ils utilisent pour des raisons stratégiques certains
symboles identitaires, lorsqu’il le faut – comme ce débat foireux sur « l’identité nationale » proposé
par l’Ump, la glorification des soldats tombés en Afghanistan, le respect dû au drapeau dans les
manifestations officielles. C’est une tactique de subversion, dont le but n’est pas seulement d’attirer
à soi un électorat « patriotique », « Front national », ou « identitaire ». Ils ont fait en sorte que ces
symboles soient vidés de leur sens, qu’il n’en circule que des caricatures, des falsifications, si bien
que leur portée s’en trouve limitée, et même déviée, et dans le pire des cas – ruse suprême –
détournée dans la direction opposée. D’une main ils utilisent le truquage, avec des airs de citoyens
vertueux, attachés à une certaine idée de la France, et de l’autre ils posent des bombes sur nos
arrières, dynamitant les routes, empêchant toute possibilité de retour, comme on le voit avec le
révisionnisme qui sévit dans les manuels scolaires. C’est la nouvelle arme des agents de la
mondialisation, toujours dans le but d’effacement de l’identité européenne, de ses racines, de sa
culture, de son histoire. Ces prédateurs viennent de passer à la vitesse supérieure – ainsi cette étude
allemande réalisée dans cinq pays d’Europe, et présentée le 15 septembre 2011 par le Georg Eckert
Institut, qui insiste et souligne en rouge la conclusion de son rapport : « Les manuels scolaires
européens véhiculent des stéréotypes sur l’Islam. Les musulmans ne doivent plus être classés comme
un groupe à part composé d’immigrés non-européens dont les traditions empêchent une
intégration. »
Cet Institut n’est pas un simple cénacle de pollueurs sans importance, qui ajoutent leurs voix
à celles de tous les salopards qui ont violé la France et les autres nations d’Europe. Cette fois-ci les
adeptes du grand marché mondial utilisent l’artillerie lourde. Ils ont pour eux le pouvoir, des relais
puissants, et tous les moyens de pression – puisque dans la charte du Conseil de l’Europe il est
recommandé aux gouvernements des États membres, et à leurs ministres « de contribuer à faire
connaître aux enseignants et auteurs de manuels scolaires les travaux du Georg Eckert Institut. » Ce
qui sous-entend qu’à partir de ce rapport rendu public le 15 septembre, chaque ministre des États
membres, se verra dans l’obligation de modifier l’image de l’Islam dans les programmes scolaires.
Cela devrait suffire pour que le « citoyen » de ce pays, le français de souche, se réveille dans la
peau de l’indien, à qui on a volé sa terre, son histoire. Je le répète, nous sommes le peuple des forêts,
pas celui des déserts. L’Europe identitaire est toujours debout, dans ses monuments, dans le nom de
ses rues, dans son histoire. Il lui suffirait de faire le ménage chez elle, d’en finir avec les apôtres du
mondialisme qui favorisent la dissolution et le désordre intérieur. Par les urnes – ou par « l’acier de
nos fourches » comme disaient les Chouans, avant le naufrage programmé.
Que dire de Martin Hirsch, le président de « l’Agence du service civique » (encore une association
dont l’appellation est vide de sens) vient parler d’intégration, alors que ce mot a disparu depuis
longtemps du langage politique, remplacé par les communautarismes ethno-centrés. Il vient faire lui
aussi son travail de sape et de démolition, sous le regard complice et amusé des grands médias. Ainsi
déclare-t-il le 1er juillet sur Canal + : « La vraie intégration, c’est quand des catholiques appelleront
leur enfant Mohamed », alors que ses propres enfants se prénomment Raphaël, Mathilde et Juliette.
Martin Hirsch fait partie des traîtres, des provocateurs. Il peut aller vomir ailleurs – pas
obligatoirement sur un média de grande écoute. Mais ce n’est que l’un des phénomènes de la
société du spectacle, comme l’intervention de Djamel Debouzze dans un débat télévisé organisé par
Bertrand Metayer, l’un des reporters du Parisien, où l’acteur déclare, en appuyant bien sur les mots :
« L’Islam est en Europe depuis 3.000 ans. » On se doute bien que ce genre d’ignare déculturé n’a

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jamais ouvert un livre d’Histoire, mais qu’il joue le rôle de désinformateur, de saboteur, enfonçant le
clou du révisionnisme dans la cervelle de téléspectateur privé de cerveau, qui gobe tout, la bouche
ouverte.
Leur entreprise de sabordage de la civilisation européenne ne s’arrête pas à quelques phrases
provocatrices. Nous connaissons les clubs décisionnaires, qui ordonnent et décident du sort des
nations. Je ne suis pas un adepte de la « théorie du complot », mais l’existence de ces clubs très
fermés n’appartient pas aux fantasmes d’une conspiration mondiale qui expliquerait tout, et qui
serait le sésame de tous nos problèmes. Dès 1977, le journal Libération publiait une analyse sur le
groupe Bilderberg – qui réunit hommes politiques, banquiers, industriels, patrons et actionnaires des
grands médias –, affirmant que ce groupe envisageait d’instaurer un gouvernement mondial « dirigé
par les États-Unis », et qui avait pour projets stratégiques l’abandon des souverainetés nationales,
l’instauration d’une monnaie unique, et une planification technique de l’économie de marché. Il
s’agit de cercles de pouvoir de plus en plus concentrés, où l’on retrouve la John Birch Society, des
loges maçonniques influentes, la Commission Trilatérale, et autres clubs transnationaux, les dîners
mondains et les réunions secrètes, où se décident, comme l’écrit Emmanuel Ratier, « la chute des
ministères, les alliances entre banquiers et grands capitaines d’industrie. »
En France, le moins connu de ces clubs très fermés s’appellerait « Le siècle », et il regrouperait
« les grands corps de l’État, comme la Cour des comptes, le Conseil d’État, la Cour de cassation,
l’état-major militaire, l’inspection des Finances… »
L’information apparaît dans une édition du journal Libération qui révèle en 1997 avec une naïveté
stratégique : « Des PDG, des hauts fonctionnaires, des hommes politiques et de l’opposition non
communiste (comprendre 'socialiste') qui ont en commun d’être des hommes de pouvoir font partie
d’un même club : 'Le Siècle' ».
Mais le titre de l’article est là pour relativiser l’information, la décharger de sa menace, un peu
comme on enlève les balles d’un revolver : « Ce n’est pas l’affaire du 'Siècle' ».
À l’époque de la parution de cet article, Serge July est toujours à la direction du journal gauchiste,
et Emmanuel Ratier précise : « Libération devait venir au secours du grand capital en dégonflant
l’affaire du 'Siècle'. Depuis lors, son directeur Serge July a évidemment été coopté en son sein. »
Mais ces grands décideurs ne sont pas des supermen de la subversion antinationale, mais de
misérables apprentis sorciers, comme le prouve le chaos économique qu’ils ont déclenché en
Europe, conséquence de l’abandon des souverainetés, de l’immigration massive et de l’hégémonie
des banques, intouchables, pratiquant en toute impunité la dérégulation sauvage. Un cocktail
explosif dont ils n’avaient pas prévu l’étendue de la déflagration, son souffle destructeur, qui sera, à
n’en pas douter, l’amorce des guerres civiles européennes. Ceux-là mériteraient le surgissement des
cavaliers de la Sainte-Wehme, et une solide corde pour les pendre. Difficile, car ils se sont entourés
d’une succession de remparts infranchissables, et parce qu’ils ont mis la loi et l’ordre dans leur
arsenal répressif. Si la situation devait devenir intenable, ils ont toujours un jet privé à disposition sur
le tarmac d’un aéroport.

Ces actions menées en Europe contre la civilisation et les identités nationales sont de plus en
plus visibles, et semblent ne rencontrer aucune opposition, comme si toute l’Europe avait été vidée
de sa sève, de ce qui fait qu’un peuple se met debout lorsqu’il est menacé.

Vous pouvez déjà gommer le mot « national », qui pour eux ne représente plus rien et n’entre
pas dans la vision qu’ils ont de l’Europe de demain, où les nations et les particularismes sont
justement appelés à disparaître. Ils sont en guerre contre la civilisation européenne, et ici, chez nous,
contre la France dont le nom disparaîtra lui aussi, comme le franc a disparu remplacé par l’euro, pour
gommer toute traçabilité historique. Bientôt, nous n’aurons plus d’histoire, comme ces malades dont
les cellules du cerveau ont été détruites par la maladie d’Alzheimer. J’aimerais rappeler cette
évidence mise en lumière par Charles Péguy : « Grâce à la terre, à travers des milliers d’années, il a
existé sous des noms différents, gaulois, romains, francs puis français, le germe indestructible d’un

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génie national. » Qui oserait nier – sinon les révisionnistes actuels – que les rapports entre le sol et
l’homme sont empreints en France, comme dans les autres pays d’Europe, d’un caractère original
d’ancienneté, de continuité. C’est un fait. Avant le temps récent des flux migratoires, c’est-à-dire
jusqu’aux années cinquante, les habitants se sont succédés depuis des temps immémoriaux, aux
mêmes emplacements. On voit à Loches le château des Valois s’élever sur des substructures
romaines, lesquelles surmontent une roche percée de grottes dédiées à d’anciennes divinités
gauloises. La terre que nous appelons la patrie, c’est avant tout ce lieu géographique particulier, fait
de rivages, de plaines et de montagnes, de forêts et de landes, où chaque village se nourrissait
exclusivement de ses produits propres sans les importer des fins fonds de l’Asie. La patrie, c’est avant
tout la terre où nous avons nos morts et presque toujours nos souvenirs d’enfance, où les gens
parlent la même langue, où nos pères ont remportés des victoires, subis des défaites, où ils avaient
les mêmes héros que nous, les mêmes chefs-d’œuvre. Tout cela formait un ensemble, avec les rites
de mariages, de deuils, de fêtes, longtemps conservés dans les villages de nos terroirs. Cette
continuité a été assurée pendant des millénaires. On peut remonter très loin en arrière, et observer
cette filiation, comme un long fleuve ininterrompu, qui n’a pas été coupé de sa source. Et puis, nos
ennemis ont tombé les masques, et affirmé avec cynisme leur volonté de rompre avec l’histoire et
l’identité, en ouvrant les portes du pays à l’envahisseur. Nous n’avons plus de mémoire, semble-t-il,
et les déclarations de guerre lancées par ces traîtres restent sans réaction, sans opposition réelle,
comme s’il s’agissait d’un simple slogan publicitaire entendu à la télévision, entre deux émissions
soporifiques. Rappelez-vous le discours télévisé de Nicolas Sarkozy, fait à Palaiseau, le 17 décembre
2008. Le nain monté sur ressorts électriques, se hisse pour atteindre le micro, et en serviteur zélé il
affirme haut et fort ce que d’autres ont proposé dans leurs fameux « clubs de pensées » où se décide
le sort des nations : « Nous devons relever le défi du métissage que nous adresse le 21eme siècle. Ce
n’est pas un choix, c’est une obligation, c’est un impératif. On ne peut pas faire autrement, au risque
de nous trouver confronté à des problèmes considérables. »
Ce n’est pas un choix, mais une obligation, c’est-à-dire une décision politique, civilisationnelle. On
ouvre d’abord les portes à l’immigration massive, et on propose ensuite le métissage obligatoire,
pour éviter les conflits ethniques, et détruire définitivement l’identité européenne. À d’autres
moments de l’histoire, cette seule déclaration aurait fait descendre des dizaines de milliers de
citoyens dans la rue, et les ministères et autres officines du pouvoir n’auraient été que cendres et
ruines. Cette réaction est évidemment impossible, et ils le savent bien, puisque ce genre de
déclarations a été précédé d’une propagande intense, à tous les niveaux de la société, pour effacer la
mémoire de l’homme européen et lui enlever de l’esprit toute idée de résistance.
La prochaine étape sera le vote des étrangers aux élections, d’abord municipales – la conquête
des mairies – avant de passer à une offensive de plus grande ampleur. Le seul obstacle restait le
Sénat, dernière digue empêchant ce raz-de-marée dans nos villes, dans nos campagnes, où les
nouveaux élus, issus de l’immigration, n’auront aucune racine, aucune connaissance du terrain.
Après les villes, occupées, défigurées, ce sera le tour de nos terroirs – la terre où dorment nos morts.
Il semble que la digue vient de céder, et que l’obstacle vient d’être levé, avec l’arrivée de Jean-Pierre
Bel à la présidence du Sénat, un apparatchik socialiste depuis ses années trotskistes, converti au
néolibéralisme et au mondialisme. Là aussi il est important de relire les entretiens donnés dans la
presse par le nouveau président du Sénat, devenu le second personnage de l’État, comme cette
confession, dans Libération du 6 février 2009 où il parle ouvertement de ses activités d’agitateur
professionnel à la « Ligue communiste » : « J’ai été de ceux-là, avec un engagement total peut-être
même excessif. Je ne regrette rien. »
Le nouveau président du sénat a décidé de soutenir François Hollande pour les élections
présidentielles de 2012. Le vote des étrangers n’est plus le fantasme d’un barbare, rêvant la
destruction de la civilisation européenne, mais une réalité toute proche. Le coup de grâce, devant
une population lobotomisée, privée de réaction, qui ne se doute même pas que cet ensemble de
stratégies nous mène tout droit au chaos et à la guerre civile.

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L’avancée de l’Islam en France, et dans les autres pays d’Europe, est donc voulue par l’hyper-
classe mondiale réfugiée dans sa tour d’ivoire, à travers ses relais que sont les gouvernements et
autres faiseurs d’opinions.
Quels seraient leurs intérêts tactiques, en favorisant la progression d’un Islam de conquête sur
le territoire national ?

Ils nous proposent quoi, les salopards qui nous gouvernent ? Encourager la compétition,
sanctifier les droits de l’homme, oublier le passé, ignorer l’avenir un bandeau sur les yeux, et se
concentrer sur des profits immédiats – et puis pleurnicher sur la misère du monde, scotchés devant
l’écran de télé, pour abaisser nos défenses immunitaires. Vendre aux publicitaires des cerveaux
disponibles, comme l’a si bien révélé le PDG de TF1 – et tout ça derrière le faux-nez de la démocratie,
ce mot puant – si loin de son modèle grec – inventé par les manipulateurs, les grands sachems de la
gouvernance mondiale.
Leurs intérêts ne sont pas idéologiques, mais pragmatiques, comme pour tous les marchands et
les combinards. Pour sauver l’euro, ils ont besoin du secours des banques islamiques, et pour cela ils
sont prêts à toutes les compromissions, comme le montre l’opération d’enfumage médiatique
appelée « printemps arabe ». C’est la propagande que nous avons subie, avant la révolution
tunisienne, baptisée « révolution du Jasmin », et les frappes militaires sur la Lybie de Kadhafi : la
chute des dictateurs, et la victoire de la démocratie dans les pays arabes. C’est ainsi qu’ils nous ont
vendu le changement de régime, en Tunisie, au Caire, en Lybie. Au nom de la démocratie. Et l’on a vu
BHL forcer la main au président Sarkozy pour qu’il vienne en aide aux rebelles libyens, ceux du CNT,
et envoie ses missiles sur les troupes libyennes. Pour quelles obscures raisons, puisqu’il était évident
pour tout le monde qu’une fois Ben Ali et Kadhafi chassés du pouvoir, ce serait les islamistes qui
prendraient le pouvoir. Difficile d’imaginer BHL, l’entarté, le faiseur, dont on connaît la ferveur pour
ce qu’il appelle « le génie du Judaïsme », prendre parti pour des islamistes prônant la charia. Que
faisait-il donc, à gesticuler au milieu des rebelles du CNT, à applaudir à l’exécution ignoble de
Kadhafi, lynché par une foule hystérique ? Et pourquoi les Mirage et les hélicoptères français n’ont
pas hésité à soutenir les groupes djihadistes d’un ancien d’Al-Qaïda pendant la prise sanglante de
Tripoli ? Au nom des « droits de l’homme » ?
Avec l’aide des troupes de l’OTAN, et surtout de l’aviation militaire française, le djihadiste Abdel
Hakim Belhag, dont on connaissait pourtant les liens avec Al-Qaïda, devint le nouveau gouverneur de
Tripoli, « au nom d’Allah le très miséricordieux » lança-t-il, sanglé dans son treillis camouflé.
Ainsi ce n’est pas la démocratie dont on nous avait parlé qui est instaurée en Lybie, mais la charia.
Le vice-président du « Conseil National de Transition » (CNT), le camarade de combat de BHL, déclara
sur la place centrale de Benghazi envahie par une marée humaine hurlant des « Allah Akbar » : « En
tant que pays islamique, nous avons adopté la charia comme loi essentielle et toute loi qui violerait la
charia est légalement nulle et non avenue », avant de conclure sur la « création de banques
islamiques, issues de la charia ».
Même opération en Tunisie, la Tunisie de « la révolution du Jasmin » où les islamistes du parti
Ennadha arrivèrent en tête des élections, après la chute de Ben Ali, avec le soutien électoral massif
des tunisiens français possédant la double nationalité, que les sondages estiment à près de 40 %.
Ainsi, c’était ça leur fameux « printemps arabe », la chute des dictateurs et la victoire de la
démocratie en terre d’Islam ?
Mais retenons surtout les derniers mots du nouveau leader libyen : « la création de banques
islamiques ». Tout s’explique, dans ces quelques mots annoncés sur la place de Benghazi,
l’intervention de l’aviation française à Tripoli, aux côtés de groupes liés à Al-Qaïda, la silhouette
grotesque de BHL s’agitant en tous sens, sablant la victoire avec l’Islam intégriste. La finance
islamique, dans le Coran et la charia, c’est d’abord l’interdiction du prêt à intérêt, une sorte de
« moralisation » du système bancaire, à la différence des banques occidentales. Mais là n’est pas la
vraie raison. La moralisation des banques n’est qu’un écran de fumée pour les pleurnicheurs, les
humanistes du camp européen. L’euro va très mal. On le sait. Chacun s’attend à la désintégration de
la zone euro, et à la chute de la monnaie unique, ce qui serait une catastrophe impensable pour les

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grands clubs financiers. La nouveauté, c’est que la finance islamique, issue de la charia, peut venir au
secours de l’euro. Il n’y a pas de fumée sans feu, comme le dit le vieil adage populaire, et le terrain
avait déjà été préparé, bien avant les événements du « printemps arabe ». Ainsi cette déclaration
d’Hervé de Charrette, ancien de l’Ump, et président du groupe parlementaire à l’Assemblée
nationale. Il écrit : « De cette prohibition religieuse est né un système ingénieux et innovant qui vise à
répondre aux besoins d’une économie moderne, notamment la rencontre entre les prêteurs et les
emprunteurs de capitaux. La Finance islamique répond à un véritable besoin économique. Avec la
mondialisation des échanges, l’ouverture des frontières et la hausse du prix des matières premières,
dont les hydrocarbures. Le marché de la Finance islamique représente aujourd’hui, selon les
estimations, de 500 à 700 milliards de dollars. Le marché potentiel est estimé à environ 4000 milliards
de dollars. Les opportunités sont donc nombreuses. Notamment en France. » Et il conclut, sans
émotion, sans états d’âme, comme le ferait un technocrate, un traître, vendu à la politique du grand
marché : « C’est la clef de la croissance d’aujourd’hui et de demain. »
Je tiens à rappeler quand même que le 31 juillet 2011, la Cour Européenne des droits de l’homme
a déclaré que « la charia est incompatible avec la démocratie, les libertés fondamentales et avec la
convention des droits de l’homme. »
Mais les pollueurs qui font leur œuvre de mort ne sont pas à une incohérence près.
La Finance islamique, celle qui est prescrite dans la charia, ne semble pas gêner non plus Christine
Lagarde, la nouvelle patronne du FMI, qui déclarait en juillet dernier, quelques mois avant l’explosion
du « printemps arabe », révélant elle aussi l’objectif réel des opérations militaires françaises en Lybie,
et le soutien aux islamistes tunisiens : « Le président de la République a souhaité faire des
propositions avec l’énergie que nous lui connaissons tous, et il a convaincu l’ensemble de ses
collègues du G.20 de se réunir à Washington sous l’autorité et à l’invitation du président des États-
Unis, pour remettre un peu de mesure et ramener les choses à leur juste place. » Et elle enchaîne,
sans transition : « Et à cet égard la Finance islamique présente bien des avantages, en ce qu’elle
condamne la spéculation et en ce qu’elle condamne le hasard. Et notre crise, celle que nous venons de
vivre, a clairement mis en relief une spéculation qui s’est emballée, au-delà de tous les excès, et un
hasard qui est présent de manière excessive sans plus avoir aucune relation avec la réalité. »
Ainsi l’on comprend mieux la présence de Sarkozy et de BHL à Benghazi, sachant d’avance,
comme pour la Tunisie, que ce sont les islamistes qui remporteraient les élections. Et on comprend
mieux pourquoi on doit se taire devant l’immigration massive – sachant que les immigrés tunisiens
qui vivent en France ont voté massivement pour le parti islamiste de leur pays d’origine.
À Tunis, le nouveau dirigeant du parti Ennadha a déclaré, sans le moindre humour que « l’Islam
est une valeur universelle ».
Nos apprentis-sorcier continuent à jouer avec des allumettes, jusqu’à ce que le baril de poudre
leur saute au visage.

Vous avez parlez d’une « véritable déclaration de guerre » faites aux populations naturelles
européennes. Vous faites références à certaines déclarations d’hommes politiques au pouvoir, qui
manieraient le double langage, et même parfois la déclaration incendiaire, comme s’ils
s’adressaient à un troupeau misérable, après avoir soigneusement neutralisés en eux tout esprit
velléitaire ?

C’est exactement ça. Soumission, abandon, renoncement… voilà ce que nous proposent les
traîtres qui dirigent ce pays : nous effacer de l’Histoire en tant que peuple, détruire tout ce que nous
aimons et qui a fait le génie de notre civilisation. Comment doit réagir un homme libre ? C’est la
seule question qui ait de l’importance. Il faut citer la violence de leurs propos, qui en des temps
d’honneur et de lucidité auraient provoqué une levée en masse, et déterrer la hache de guerre.
Nous n’avons plus aucune souveraineté nationale, donc nos gouvernants sont de ce fait
illégitimes, tout en conservant le pouvoir, c’est-à-dire les forces de contrôle, de surveillance et de
répression. Un ministre parle au nom de son gouvernement lorsqu’il s’exprime. Il n’agit pas comme

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ces fous qui marmonnent ou hurlent des monologues insensés dans les couloirs du métro. Il sait ce
qu’il dit, et pourquoi il le dit. Je citerai l’ancien ministre Azouz Begag, qui était en 2005 « ministre
délégué à la promotion de l’égalité des chances », l’une de ces formules ronflantes faites pour
justifier et encourager la diversité des populations extra-européennes sur notre sol. Ce qu’il ose dire
est une véritable déclaration de guerre, à laquelle aucun français n’a réagi, se rangeant ainsi dans le
camp des traîtres, des félons, et justifiant la violence extrême des propos. En décembre 2005, Il
déclare en toute impunité, comme s’il maniait encore le glaive de la conquête : « Il faut traverser le
périphérique, allez chez les indigènes, là-bas, les descendants de Vercingétorix… Il faut casser les
portes, et si elles ne veulent pas s’ouvrir, il faut y aller aux forceps. Partout où la diversité n’existe pas,
ça doit être comme une invasion de criquets… Partout de manière à ce qu’on ne puisse plus revenir en
arrière. »
Il ne mérite pas seulement une solide paire de baffes. Il a été débarqué du pouvoir depuis, car il
n’était rien d’autre qu’un homme de paille, une marionnette issue de « la diversité », comme Fadela
Amara et d’autres, dont le seul talent tient à leurs origines utilisées par les stratèges du pouvoir.
Nicolas Sarkozy, le félon en chef, ne se gêne pas lui non plus pour annoncer la couleur, et les objectifs
réels de son « gouvernement ». Le 16 juillet 2009, il assène, comme le ferait un dictateur, un
despote, sans aucune nuance, avec la rage et le mépris dans la bouche : « Nous irons ensemble vers
le Nouvel Ordre Mondial, et personne, je dis bien personne, ne pourra s’y opposer. »
En croirait entendre le conquérant Gengis Khan, sous les chevaux duquel l’herbe ne repoussait
plus. Son mépris de la France ne s’arrête pas à la violence de ce genre de déclaration, assénée
comme un coup de marteau. On le voit très bien, mal dans ses pompes, se hissant sur ses talonnettes
pour éructer dans le micro, comme tous les petits hommes gris du siècle, qui fantasment sur le
pouvoir et la grandeur qu’ils n’ont pas. Le génie du Christianisme de Chateaubriand, l’œuvre de
Balzac, ou les poèmes de Baudelaire ou les pièces de Racine n’ont jamais été sur sa table de nuit. On
imagine plutôt des magazines d’économie ou des revues « people ». On est loin de la haute culture
d’un Mitterrand, et même de l’intérêt d’un Jacques Chirac pour les « Arts premiers ». Le génie
littéraire français le laisse de marbre, et il est partisan de son éradication, pour ajouter à la
lobotomisation d’un peuple déjà sans mémoire. On se souvient de sa fameuse déclaration sur La
princesse de Clèves, devant une assemblée de fonctionnaires, parce que le livre de Madame de
Lafayette, classique de la littérature française, figure encore au programme « culture générale » de
l’ENA : « Dans la fonction publique, il faut en finir avec la pression des concours et des examens.
L'autre jour, je m'amusais, on s'amuse comme on peut, à regarder le programme du concours
d'attaché d'administration. Un sadique ou un imbécile, choisissez, avait mis dans le programme
d'interroger les concurrents sur La Princesse de Clèves. Je ne sais pas si cela vous est souvent arrivé de
demander à la guichetière ce qu'elle pensait de La Princesse de Clèves... Imaginez un peu le spectacle
! En tout cas, je l’ai lu il y a tellement longtemps qu’il y a de fortes chances que j’aie raté l’examen ! »
C’est dit avec l’humour grinçant d’un petit homme, plein de rage et de mépris, et il prouve avec
cette intervention officielle, reprise par tous les médias, les objectifs de sa politique, nauséeuse,
néfaste pour la nation. Une fois encore il enlève le masque, sans aucune gêne, et apparaît dans les
habits du traître. Il montre qu’il n’a pas une vision civilisationnelle et historique de la France, mais
une vision aseptisée de l’Hexagone (c’est le mot qui convient) tournée exclusivement vers une
perspective mondialiste. J’appelle ça aussi une « déclaration de guerre ». Autant réunir tous les
exemplaires du livre sur la place publique et se livrer à un autodafé comme l’ont fait les Nazis et les
« Gardes rouges » de Mao Tsé Toung. Si la méthode n’est pas la même – autre temps, autre mœurs –
l’esprit et la volonté sont les mêmes.
Ce travail acharné de déculturation, de disparition de la mémoire historique d’un pays, ne date
pas d’hier dans la cervelle du petit homme. On se souvient de sa confession à Philippe de Villiers, qui
n’a pourtant rien d’un défenseur du « génie français » et qui n’est qu’un vulgaire politicien comme
les autres. C’était à la veille des Européennes de 1999, et Nicolas Sarkozy, qui allait devenir président
de la France, révélait une fois de plus sa félonie, son imposture, descendant un peu plus bas dans
l’ignominie : « Tu as de la chance, Philippe, toi tu aimes la France, son histoire, ses paysages. Moi,
tout cela me laisse froid. Je ne m’intéresse qu’à l’avenir. »

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Oui, ce sont des déclarations de guerre, et il faudrait être sourd et aveugle pour ne pas les voir et
ne pas les entendre… ou bien être réduit au stade lamentable du décérébré, dont le cerveau a été
détruit massivement par la propagande.

On imagine tous qu’un jour proche Internet sera sous contrôle, mais dans la marge de
« liberté » qui nous est laissée il existe de nombreux sites et réseaux sociaux de réinformation.
Pensez-vous que le Net puisse remplacer la télévision, qui est l’œil du « Big Brother » dont parlait
Orwell ?

La télévision a toujours trôné au centre du salon familial, comme un objet de culte. Elle est même
devenue le foyer d’infection central, l’outil stratégique de l’ennemi, où la moindre série télévisée
propose toujours, de façon implicite, la même vision du monde. La propagande Orwellienne est
à l’œuvre, derrière les infos ou le divertissement. Il suffit d’appuyer sur la télécommande pour que se
vérifient les anticipations d’Orwell dans son « Meilleur des mondes » : Big Brother is watching you !
Le « petit écran » a fait beaucoup plus de dégâts qu’une horde de cavalier Huns. Donc, protégez-
vous ! Coupez votre téléviseur, et allez chercher ailleurs l’information. Dans les méandres du Net, il
existe encore des zones de liberté, où l’on pratique la réinformation, de manière critique et
intelligente. Il suffit juste de faire le bon choix, comme disent les publicitaires, tout en sachant que
tout ce qui est véhiculé par la « Toile » peut-être placé sous surveillance, et qu’un flic est toujours là,
penché sur votre épaule quand vous tapez sur votre clavier d’ordinateur, et qu’il n’est pas votre ange
gardien.
D’un point de vue matériel et technique, c’est l’ennemi qui détient la logistique du Net, et c’est
donc à nous de retourner l’arme contre lui, mettre le système en face de ses contradictions, et
observer ses réactions. Quant à la télévision, sa destination doit-être la cave, le grenier, ou le vide-
ordures. Elle n’est pas la divinité du foyer devant laquelle on s’agenouille, et qui fait office d’oracle.
C’est un puissant désintégrateur de conscience, qui annihile l’esprit critique, un élément primordial
du contrôle social et du remodelage idéologique.
Je pense évidemment à des sites dissidents, qui proposent de vrais espaces de liberté sur le Net,
et une parole libérée qui ose faire sauter les barreaux de sa prison.
Dans un entretien donné la revue Ligne de risque, Philippe Sollers disait : « Tout ce que le système
attaque on le défend, et tout ce que le système défend on l’attaque. » Parole d’un rebelle de salon qui
joue avec le paradoxe. Je trouve la formule un peu trop simpliste. Encore faut-il savoir ce que l’on
défend, et ce que l’on attaque, sous peine de tomber dans la confusion. Il en est de même du choix
que fait l’internaute, quand il navigue sur la Toile, à la recherche d’une information libre, ou d’un
groupement fédérateur, qui appartiendrait à sa famille de pensée, à l’idée qu’il se fait du combat et
de la défense des valeurs européennes. Dans ce labyrinthe du maquis virtuel, les pistes sont
nombreuses, et bien souvent le terrain est miné. Seul l’efficacité doit compter, et il est contre-
indiqué de se confier au premier venu, sous prétexte qu’il arbore un slogan provocateur, ou qu’il
agite très haut le drapeau national. L’ennemi est protéiforme, et il peut revêtir la cuirasse de combat
tout en signant des alliances avec les fossoyeurs des nations. Il peut aussi bien travailler pour un
service de police parallèle et jouer l’infiltration, ou tout simplement monter trop haut la barre de la
provocation, ce qui finira par le mettre dans le collimateur des chiens de garde du système, lui et
tous ses correspondants. Donc le Net, utilisé pour la résistance, pour la réinformation ou pour forger
des alliances, est une arme à double tranchant. Moi je retiens surtout les sites qui ont fait leurs
preuves, et dont l’efficacité n’est plus à prouver. Ceux-là n’ont pas besoin de masques pour avancer.
Ils se tiennent sur cette ligne de fracture cyclique, avec la vigilance d’une sentinelle, épiant et
dénonçant toutes les tentatives de sabordage, déminant le terrain, ouvrant des espaces de
reconquête dans le chaos d’aujourd’hui. Je pense au site Fdesouche, par exemple, dont le but est de
proposer de l’information qui ne soit pas détournée, contaminée, travestie ou détournée par les
faiseurs d’opinions, ceux pour qui l’appellation « Français de souche » est une hérésie, qui méritera
peut-être un jour les tribunaux. Ce site reçoit plus de 80.000 visiteurs par jour, soit l’équivalent du

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Stade de France, et il est le premier blog politique, devant les sites du PS ou de l’UMP. Ce qui
explique qu’il soit bien souvent cité par les tenanciers du système, journalistes ou hommes
politiques, c’est-à-dire diabolisé, marqué au fer rouge des symboles des plus infâmants. François, le
fondateur du site Fdesouche, s’en est expliqué en toute limpidité le 5 avril 2009, en réponse à
l’acharnement de ses détracteurs qui ont pour eux les lois et les tribunaux : « Le qualificatif
'd’extrême-droite' englobe en France une série de courants idéologiques allant du monarchisme au
fascisme. Nous n’appartenons à aucun d’eux. Nous ne sommes les héritiers d’aucune idéologie,
d’aucune mouvance politique. Notre attachement à notre identité et notre opposition à l’immigration
massive suffisent-ils à faire de nous des extrémistes ? » C’est dit, et chaque mot est à sa place. Un
autre site occupe une place importante dans la résistance à l’ennemi, et pour le maintien de notre
longue mémoire. C’est l’agence de presse indépendante Novopress, proche du courant identitaire,
qui pratique un véritable travail de réinformation.

Il semblerait qu’Internet ait participé au libre-échange de la parole sans tabous, mais peut
considérer ces espaces virtuels, en pleine activité, comme des zones libérées ?

Le Net permet de relayer l’information, comme les « courriers » en temps de guerre,


d’amplifier certains événements occultés par les médias officiels, de tester de nouvelles
stratégies, le tout dans une logique de contre-propagande, de réinformation. Ce qui n’empêche
pas que le Net soit sous contrôle. Tout est à la disposition de la police, quand elle le veut, et
des services spéciaux, mais en même temps les sites et les réseaux mis en place donnent une
plus grande visibilité aux courants « nationalistes », ou « identitaires ». Ces groupes de
résistance ne se déplacent pas seulement dans l’espace virtuel du Net, échangeant des
informations et des contacts.Ils occupent aussi la rue quand il le faut, comme l’ont toujours
fait les rebelles, les réfractaires – à une différence près… nous vivons des temps où la menace
de dissolution de nos peuples et de nos identités est de plus en plus violente, où elle s’est
infiltrée partout, avec la complicité de tout un arsenal de lois votées par des traîtres, des
renégats. L’Européen de souche, je le répète, est devenu un proscrit dans son propre pays, une
bête à abattre, et comme les Sudistes du général Lee, il se tient sur une ligne de fracture à
partir de laquelle se décidera la disparition de sa civilisation… ou sa renaissance, par-delà le
chaos et les ruines. Ils sont minoritaires, débordés sur tous les fronts, mais leur ardeur
s’enracine dans les grands exemples qui ont fait l’Histoire, à la fois combattants, et initiés à
une vision métapolitique du monde, qui leur donne une longueur d’avance sur leurs
adversaires englués dans la politique politicienne, la politicaillerie de basse-cour, cynique,
pragmatique, sans courage et sans honneur, prête à déserter si le vent tournait.
Cette opposition-là – dont on trouve le site ou les pages Facebook sur le Net – n’est pas
seulement celle du Front National, jouant le jeu des urnes, usant de tactiques populistes pour capter
le plus grand nombre – ce qui est une vraie stratégie de combat –, elle est pour moi davantage celle
du mouvement Identitaire, fondé par Fabrice Robert et Philippe Vardon, qui ont su identifier
clairement l’ennemi, partout présents, dans les grandes villes, dans nos terroirs. Ceux qu’on appelle
les « zids » fonctionnent de façon décentralisée et autonomes, sans chercher à percer au plan
national par des manœuvres politiciennes. Ils sont plus proches de corsaires et des franc-tireurs que
des adeptes d’un parti, solidement encartés, avant d’être solidement enracinés. Pour les Identitaires,
la région, le terroir, ont toujours une réalité nationale fondatrice, loin du Jacobinisme centralisateur.
Avec eux la propagande de « Big Brother » est mise à mal, aussi bien dans les échanges virtuels du
Net que sur le terrain, lorsqu’il s’agit d’empêcher la construction d’une énième mosquée dans une
même ville, de dénoncer la corruption et la traîtrise des hommes de pouvoir, maires, députés ou
ministres, complices des passeurs de frontières, ou d’affronter la gauche internationaliste sur son
propre terrain, c’est-à-dire dans la rue. Ils ont des noms qui cognent comme ceux des anciens clans,
même si la plupart revendiquent leur appartenance au catholicisme romain : « Burgondes », « Jeune

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Alsace », « Projet Apache » à Paris, « Oppidum » pour les identitaires d’Auvergne, « Rebeyne » pour
ceux de Lyon, « Jeune Bretagne », « Reconquista », sans oublier Nissa Rebela, les identitaires niçois
très actifs de Philippe Vardon, qui occupe une position stratégique de choix. Vintimille n’est pas loin.
C’est l’un des seuils de passage important de l’immigration clandestine, mais il ne viendra à l’esprit
d’aucun « politiques » de donner à Vardon et à son groupe une véritable autonomie militante sur sa
région. Il incarne l’esprit corsaire, cette flamme rebelle qui ne peut survivre dans un parti structuré,
organisé autour d’un centre décisionnaire. Chaque région devient un levier de commandement, en
coordination avec d’autres régions, selon des méthodes d’agit-prop qui sont une forme de guérilla
culturelle, comme l’avaient bien compris les copains de Guy Debord en 68. Chacun connaît bien le
terrain, de là l’importance d’un enracinement local, et Nice n’est pas Lyon qui n’est pas Paris. Chaque
ville, chaque province, a sa spécificité. Pour tous les identitaires le travail de reconquête se fait à
partir de la région. C’est une vision éloignée du centralisme étatique qui ne me déplaît pas. Je suis un
farouche défenseur des identités locales, parce qu’il s’agit là d’un véritable enracinement, lié
organiquement à la terre, c’est-à-dire à un monde rural, ancestral, porteur d’une très ancienne
mémoire. Le Net permet à tous ces réseaux de rester connectés, d’installer un territoire de combat
dans l’espace virtuel, qui est celui des nouvelles communications. Mais dans les situations extrêmes,
c’est une arme à double tranchant. C’est comme si vous aviez un micro-espion dans le col de la
chemise. La traçabilité est parfaite. Chaque internaute a un flic derrière son épaule. Utilisé dans une
optique « révolutionnaire », il doit être seulement un outil de contre-propagande – comme le
site Polemia de Jean-Yves le Gallou, qui est un site de « réinformation » et de « désintoxication
idéologique ».

On vous a vu intervenir dans des domaines qui n’appartiennent habituellement pas au milieu
identitaire, comme le monde du jeu vidéo, ce qui déclenché des réactions passionnées sur les
forums des adeptes de ces jeux. Peut-on parler d’une vraie tentative de réappropriation ?

Vous faites référence au jeu vidéo Skyrim, actuellement numéro un des ventes dans de nombreux
pays. Dans ce jeu, parfait pour l’immersion par sa qualité graphique et sonore, vous pouvez incarner
plusieurs races, comme dans de nombreux jeux vidéo, un « argonien » venu des marais noirs, un
« Khajiit » à tête de chat, doué pour la furtivité et le tir à l’arc, un Elfe des bois, un Impérial portant
l’armure lourde, ou un nordique. « Skyrim », traduit par « Bordeciel » en français, est la patrie des
nordiques, occupée par les Impériaux (l’Empire) à la solde des Thalmors, de Hauts-Elfes
suprémacistes qui ressemblent étrangement à nos oligarchies toutes puissantes. Le culte des dieux
nordiques est interdit, sur leur propre territoire. Il me semblait donc logique d’incarner un nordique,
qui rentre chez lui après un long exil, plutôt que l’une des autres races du jeu venues d’autres
régions, extérieures à l’identité de ce territoire. Si vous faites ce choix, plutôt que celui des
Impériaux, commence alors la reconquête des villes de « Bordeciel », aux côtés des rebelles
nordiques, à travers des paysages de neige, des rivières, des montagnes hantées par les trolls et les
loups des glace. Les villages sont d’inspiration viking, et le joueur peut interagir avec les habitants, se
rendre chez le forgeron, ou passer la nuit à la taverne. C’est un jeu ouvert, un « open world » comme
on dit, et l’immersion y est très forte. J’ai voulu montrer qu’en choisissant un nordique, c’est-à-dire
un autochtone, puisque « Bordeciel » est occupé par les Impériaux aux ordres des Thalmor, en
rejoignant un camp de la résistance planqué dans la montagne, commençait alors une vraie quête
identitaire. Ainsi par des vidéos me filmant en train de jouer avec des commentaires personnels, ceux
du joueur et de ses sensations-émotions, j’ai pu montrer que Skyrim, numéro un des ventes, était un
jeu identitaire, ce qui n’avait jamais été dit. J’ai utilisé ce jeu pour l’immersion, en incarnant un
rebelle nordique participant à la reconquête de sa terre, traquant les Impériaux ville après ville, mais
aussi comme une arme de combat, en révélant la nature identitaire de ce jeu, à la grande surprise de
beaucoup de joueurs. Pour comprendre de quoi je parle, il suffit, dans le jeu, de se rendre à la
taverne de « Blancherive » occupée par les Impériaux, et entendre ce que dit l’un des nordiques-

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collabos, comme la plupart des habitants de la ville, en parlant des rebelles nordiques qui ont
reformé des clans, et lancé la guérilla à partir de campements perdus dans la montagne. Tout est dit :
« Des sauvages, vêtus de peau de bêtes et armés de haches, comme ces ancêtres dont ils sont si
fiers. C’est une chose d’être fier de son lignage, s’en est une autre de s’accrocher au passé. Ce qu’ils
appellent honneur et tradition, moi j’appelle ça de l’ignorance. »
Et puis s’il y a les paroles d’Ulfric Sombrage, le chef de la rébellion nordique, plus tard dans le jeu,
avant de prendre d’assaut Vendeaume, la ville forteresse occupée par la légion impériale. Ulfric
Sombrage est là, sanglé dans sa cuirasse de fourrure. Je l’entends faire un discours pour galvaniser
ses hommes, et ce qu’il dit résonne comme l’un des grands moments de la Reconquête, hors du jeu :
« Les dieux nous observent. Les esprits de nos ancêtres s’agitent – et les générations futures seront
transformées par ce que nous faisons ici aujourd’hui ! »
J’ai voulu faire ressortir cet aspect du jeu que personne n’avait mis en évidence. Skyrim, ce jeu
vidéo auquel jouent des centaines de milliers d’ados et post-ados (pour ne parler que de la France)
est un jeu identitaire. J’ai voulu m’étendre sur je jeu parce qu’il est commercialisé de façon massive,
et qu’il peut donc devenir une arme, pour nous qui défendons la mémoire et l’identité de nos pays
d’origine. Il y a sûrement d’autres domaines dits « culturels » où l’on peut agir de la même manière.
Renversant les armes de l’ennemi et les retournant contre lui. Pour Skyrim il ne s’agit même pas d’un
détournement d’images, à la manière situationniste, mais de révéler ce qui avait été occulté par les
médias : la dimension réellement identitaire du jeu. Le magazine Joystick s’était contenté d’un
mauvais jeu de mot : « Un jeu de rôle qui ne manque pas de celtes ». C’était tout. Il s’agit d’un
véritable travail de fourmi, réoccuper tout l’espace culturel, surtout lorsque les valeurs qu’il
dissimule, en arrière-plan, sont les nôtres. Il nous faudrait du temps, beaucoup de temps, et les
événements vont vite.

Parlons de cette accélération des événements, aboutissant à un chaos social, parmi plusieurs
scénarios possibles. La catastrophe qui s’annonce, et qui n’est pas seulement économique même si
tout est lié, n’est pas seulement un fantasme de mauvais prophètes. Tous les signaux sont au
rouge. Pensez-vous à un basculement radical, comme dans toutes les révolutions ?

Je ne pense pas. Le géant va prendre du temps pour s’effondrer, un peu comme une chute dans
un film au ralenti. Face au chaos, l’individu lambda, l’esclave de la marchandise, privé de cerveau, n’a
plus aucune défense, rien de solide auquel se raccrocher pour bondir plus haut. Cette société
nihiliste a remplacé les idéaux par la désespérance qui sera le déclencheur du chaos social, né de la
misère, des conflits ethniques de plus en plus exacerbés, de l’impossibilité de vivre au quotidien. La
France n’est plus un corps compact, homogène, offrant la même surface de résistance, comme un
bouclier qui protège tout le corps, elle est morcelée, défigurée, divisée en communautés étrangères
à son passé, à sa longue mémoire, et les français d’origine – ceux qui devraient se souvenir – ont été
lobotomisés, ils n’ont même plus de cerveau, aucune conscience historique et civilisationnelle. Les
apprentis-sorciers qui nous dirigent l’ont voulu ainsi. Tous les paramètres sont en place. La Grèce,
émasculée par le FMI, avec ses foules immenses dans la rue, la violence de ses manifestants,
l’hésitation de son gouvernement, est un exemple avant-coureur de l’incendie qui peut se propager
dans tous les pays d’Europe. Je ne suis pas prophète. Disons que c’est l’un des horizons possibles. Il
ne s’agira plus de la réaction d’un peuple, appauvri, dépossédé, transformé en bêtes de somme, mais
d’une multitude de peuples, groupés en communautés, dont le poids démographique peut se
transformer en arme massive de destruction. Mais ne rêvons pas. Nous sommes loin d’une
révolution, au sens historique, avec laquelle se joue le destin de tout un peuple, emporté par son
histoire.
Même si la rue se remplit un jour de manifestants et d’émeutiers, préfigurant un « Mai 68 » de la
misère, il ne s’agira pas d’une révolution, mais d’une suite d’événements apparemment incontrôlés,
mais parfaitement régulés par les oligarchies qui nous gouvernent. Pour eux la politique intérieure de
la France n’est qu’un outil, un levier de commande parmi d’autres. Au pire, face à des manifestations

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de grandes ampleurs le gouvernement peut tomber, s’il contrôle mal l’utilisation qu’il fera de sa
police, ou même de l’armée, et les médias seront là pour amplifier la faute et le pousser vers la
sortie, mais quoiqu’il en soit le plan d’ensemble ne bougera pas. Les décideurs, les manipulateurs, en
profiteront pour instaurer de nouvelles règles, de nouvelles lois, de nouveaux comportements, sans
dévier de leur objectif qui est la disparition de la civilisation européenne. Ce combat ne nous
concerne pas.

Ce n’est peut-être que de la politique fiction, car le système en place semble avoir la
peau dure. Il a encore assez de réserves, à tous les niveaux, pour contenir une insurrection.
Admettons que les banques ne puissent plus payer, que l’économie s’effondre, et que les
citoyens de ce pays soient dans l’impossibilité matérielle de vivre. Ce combat ne vous
concerne pas ?

On peut entrevoir plusieurs scénarios possibles. Moi, je suis sensible aux symboles. Je ne
suis pas monarchiste, mais je préfère le mot « royaume » au mot « république ». Mourir pour
son roi est beaucoup plus noble que mourir pour son président. Les symboles ne mentent pas,
car ils sont chargés d’histoire. On le voit aux noms donnés à des porte-avions ou à des sous-
marins nucléaires, pour le prestige national : « Richelieu », « Jean Bart », « Jeanne d’Arc », «
Charles de Gaulle »… Depuis, avec le rapetissement des hommes politiques, il semblerait
grotesque d’appeler un sous-marin « le Giscard » ou « le Sarkozy ». L’image apparaît
ridicule. On veut bien appeler « centre Pompidou » un lieu réservé à l’Art et à la Culture, mais
c’est bien le maximum que l’on puisse faire. Aucun chef d’État ne représente, dans sa chair,
dans son sang, la réalité organique de notre pays. Ce sont des transfuges, des comploteurs,
adeptes de la ruse et du poison, des marionnettes utilitaires, des traîtres bien souvent, qui
n’ont aucune légitimité, mais ils ont le pouvoir, et les leviers du pouvoir. Ils feront tout pour
ralentir la chute, empêcher sa trop grande visibilité, jusqu’à ce que le tissu se déchire, et que
la rue se mette à gronder, car ce temps viendra. Le pouvoir devra faire face aux monstres qu’il
a lui-même créés, dans son appétit de combines et d’affairisme, et parce qu’il faut bien
éradiquer la nation, et avec elle les « français de souche », témoins organiques de son histoire,
de son passé. On supprime les derniers témoins, comme dans toutes les opérations maffieuses.
Pour affronter les banlieues déchaînées, au sens littéral, et les foules hagardes poussées par
la misère sociale, l’État souffre d’un sérieux handicap. Il devra éviter l’escalade, la bavure,
tout en contenant le désordre social, ce qui affaiblira considérablement sa force de réaction. Il
lui faudra – chose difficile – maintenir les médias sous contrôle, pour éviter que des
journalistes viennent jouer les pyromanes, ou basculent dans le mauvais camp. Ces
événements ne sont pas les nôtres. À ce moment-là de la dégradation sociale, il nous faudra
quitter les villes, et pratiquer littéralement ce que Jünger appelait « le recours aux forêts »
dans son Traité du rebelle. C’est à partir de ces camps de base que pourra se faire la
Reconquête. D’abord, reconquérir les terroirs, car pour les villes ce sera impossible.
Souvenons-nous, pour beaucoup de Français de souche, que là sont nos ancêtres, dans ces
cimetières de campagne, à l’ombre d’un clocher. Ils sont nos protecteurs dans les temps de
chaos, et ils nous accompagnent, comme un étendard. Je crois à leur présence vivante à
travers l’histoire, des tumulus de pierres jusqu’à la croix chrétienne de nos cimetières. Ils
n’ont jamais cessé d’être là, au coude-à-coude, mais nous ne le savions pas. Il ne s’agit pas
d’une armée fantôme, en formation invisible, à hauteur de nuages. C’est en nous qu’ils
s’enracinent, qu’ils se réveillent, qu’ils prennent forme. Nous les portons, depuis l’aurore de
la civilisation européenne, et c’est notre force. Avec eux, nous ne gueulons plus comme des
gamins effrayés par l’obscurité, et dans les pires épreuves nous pouvons faire face.

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Jean Paul Bourre, je connais le lyrisme de vos émissions de radio sur Ici et Maintenant, avant
votre suspension d’antenne par le CSA, et on vous considère beaucoup plus comme un provocateur
et comme un barde – au sens ancien – que comme un militant ou un penseur politique. Comment
pouvez-vous affirmer, à moins d’être un visionnaire, que ce pays basculera dans la guerre civile ?

Nous approchons du « temps du loup », sans savoir qu’elle forme il va prendre. Il n’est pas
nécessaire d’être visionnaire, ni d’être un spécialiste des phénomènes de société. Tous les
paramètres sont en place. Il me suffit de marcher dans la rue pour ressentir cette tension, comme s’il
y avait urgence, cette violence larvée au milieu d’une foule à deux doigts d’exploser. On ne peut
même plus s’en abstraire, ou plonger le nez dans un livre. Ce que j’ai toujours connu, et que d’autres
ont connu avant moi, n’existe plus. Les codes ont été changé, dans les comportements, la manière de
vivre, de façon violente, et ils indiquent une occupation culturelle du territoire. Nous n’avons que
trois choix possibles : nous soumettre, nous retirer, ou entrer en résistance. Je m’imagine un instant
interrogeant mes ancêtres. Que pensez-vous qu’ils me demanderaient de choisir ? Ils me
demanderaient de revenir au terroir, de me souvenir d’eux – et même de ceux dont je n’ai aucune
mémoire – jusqu’au fond de mes entrailles, très loin, jusqu’au commencement de notre histoire. De
me ranger sous la bannière du « grand Christ blanc des cathédrales », ou sous la protection des dieux
plus anciens qui ont peuplé nos terroirs. Ensuite… tout dépend des événements, et nous entrons-là
dans la politique fiction. Dans l’hypothèse d’un chaos généralisé, embrasant toutes les grandes villes,
le recours aux forêts est nécessaire, pour la protection immédiate, mais aussi pour des raisons
métapolitiques liées à nos origines, à notre histoire. Je ne vais pas sacraliser la forêt – quoique je le
devrais – mais elle est le foyer d’origine de la civilisation européenne, notre mère. C’est aussi la forêt
arthurienne de la Quête du Graal, et les chemins forestiers de Heidegger, qui ramènent à l’Être. Si
nous envisageons un scénario quasiment post-apocalyptique, elle est réellement le lieu du repli, et
de la Reconquête. Ce que me disent les Ancêtres ? De réapprendre mes traditions locales, m’inscrire
dans une société de chasse, redevenir sensible aux légendes, apprendre à vivre la forêt, reformer des
clans. Créer de nouvelles féodalités résistantes dans un pays livré au chaos, à l’anarchie de la
populace, où l’État central est paralysé, réduit à l’impuissance. Stocker de la nourriture, comme des
hommes libres, des trappeurs, des rebelles. Nous sommes des hommes de paix mais elle nous est
refusée. Dans l’optique d’un scénario apocalyptique, les français s’attachant encore à leur identité
deviendront des boucs émissaires, des exclus, des parias, qui ne devront leur salut qu’à la fuite. C’est
tout simplement le poids démographique de l’immigration qui inversera les rôles et nous rejettera
dans la marge, et c’est eux qui viendront gonfler les rangs des bataillons d’indignés. Si l’on en croit la
stratégie déjà révélé par Jacques Attali, l’un des barbares en col blanc qui appelle l’immigration au
secours pour sauver nos emplois, et qui écrit dans L’avenir du travail (Fayard – 2007) : « Pour sauver
les retraites le troisième choix conduirait à organiser la venue de deux millions d’étrangers par an
entre 2020 et 2040, ce qui se traduirait, sur l’ensemble de la période considérée, du fait de
l’élargissement des familles, par l’entrée sur notre sol de 93 millions d’immigrés ; la France
compterait alors 187 millions d’habitants, dont 68 % d’immigrés de première ou de deuxième
génération. »
Voilà de quoi alimenter, renforcer, et exacerber un peu plus les tensions communautaires.
On finira bien par arriver à un découpage territorial communautaire, comme on l’a fait pour
les départements. Tout est possible, pour contenir les débordements, même s’il faut pour cela
changer le nom du pays et la couleur du drapeau. L’écrivain anarchiste américain Lysan
Spooner considéraient les gouvernants comme « des assemblées de criminels », où toutes les
ruses, toutes les combines, tous les reniements sont possibles, du moment qu’ils ne perdent
pas le pouvoir et ses profits. Il ne faut pas compter sur eux pour dévier la trajectoire du
Titanic. Ils sont occupés à comploter, à s’empiffrer, ou à partouzer, exactement comme dans
la Rome décadente, peu de temps avant sa chute.

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Restons dans cette vision de politique fiction – je préfère la voir ainsi –, dans des
circonstances historiques dramatiques à quoi sert réellement ce que vous appelez le «
recours aux forêts », en reprenant l’expression de Jünger.
Ernst Jünger précise dans son Traité du rebelle que « le rebelle est résolu à la résistance et
forme le dessein d’engager la lutte, fût-elle sans espoir. » Et il ajoute, en précisant la nature du
rebelle : « Le recours aux forêts mène à de graves décisions. Le Rebelle a pour tâche de fixer
la mesure de liberté qui vaudra dans les temps à venir, en dépit de Léviathan. Adversaire dont
il n’entamera pas le pouvoir à coups de concepts. La résistance du Rebelle est absolue. Elle ne
connaît pas de neutralité. Il ne s’attend pas à ce que l’ennemi se montre sensible aux
arguments, encore moins à ce qu’il s’astreigne à des règles chevaleresques. » Beaucoup de
choses sont dites, mais il en ressort que la seule attitude est celle que connaissait nos anciens,
pour leur mental comme pour leurs armes : le fer incorruptible, qui ne rompt pas. L’esprit de
résistance.
Ce chaos social, peu importe la forme qu’il prendra, ce ne sont encore que les prémices de ce que
la tradition européenne ancestrale appelle « le temps du loup », ou « le grand renversement », ce
moment où l’Europe ressurgit dans ses racines, comme l’arbre se met à fleurir après la longue nuit et
les grands froids. C’est notre heure, selon la loi du Retour, car le chaos social, qui ira au bout de sa
logique, ne pourra pas aller plus loin. Nous, nous sommes là pour faire le passage. Je parle d’un
horizon possible, né de la perte des repères, de l’appauvrissement de la population, de la démagogie
de plus en plus perverse de nos gouvernants. On peut planter le décor, et il ne s’agit pas d’un film
catastrophe, mais d’une réalité possible, parmi d’autres variantes, à l’image de la Grèce en colère,
mais dont l’intensité sera multipliée par cent. Une époque où la confusion régnera dans les grandes
villes, où la pénurie sera générale, où le gouvernement tremblera sur sa base, où l’insécurité aura
atteint son point de non-retour, et où les actes ressembleront à des actes de guerre, sur fond de
villes en flammes. Cette vision post-apocalyptique, celle de la défense et de la survie, n’est pas
seulement un scénario de science-fiction. C’est l’une des réalités possibles. Très vite nous devrons
préparer la garde sainte des terroirs, déjà pas mal contaminés. Prendre la terre, comme nouveau
point d’appui, jusqu’au jour où elle servira de levier. Intégrer les conseils municipaux, restaurer les
fêtes traditionnelles locales, réveiller le légendaires et la mémoire historique, l’importance fondatrice
des ancêtres. C’est déjà réveiller l’âme du terroir, lui rendre un peu de son identité. Créer des réduits
de résistance qui pourraient constituer une nouvelle féodalité, une solide opposition. On ne s’amuse
plus avec le bulletin dans les urnes. Il faudra que les maires appartiennent à la résistance, et qu’ils
aient d’abord une conscience organique de leur fonction. Il nous suffira d’être présent, au moment
où les villes entreront en ébullition, à un degré d’intensité que nous ne connaissons pas encore. Si
nous avons su renforcer les terroirs dans leur identité, ils sauront ce qu’ils doivent faire face à la
menace, pour ne pas disparaître à leur tour. Que des bandes armées incontrôlées viennent rôder,
comme pendant la guerre de Cent ans, sur la terre ancestrale, là où dorment les morts, là où
l’histoire n’a pas tout à fait disparue – c’est alors que se réveillera l’âme des vieux chouans. Ce n’est
peut-être qu’un jeu de l’esprit, mais imaginons des terroirs forts dans leur identité, ayant compris où
était leur sécurité, au moment où les villes se mettent à vomir le chaos et la violence, et où les
pouvoirs publics n’ont plus le contrôle de la situation. Ce sont des moments-charnières déjà connus
dans l’Histoire, où tout peut basculer. C’est alors que le Rebelle, le Partisan, retrouve toute sa
légitimité. Le recours aux forêts le renforce. Carl Schmitt le comparait à « un corsaire de la terre
ferme ». Il suffit de relire sa « Théorie du partisan ». On avale ça comme un alcool fort : « Pour
l’instant, le partisan représente encore une parcelle de vrai sol ; il est l’un des derniers à monter la
garde sur la terre ferme, cet élément de l’histoire universelle dont la destruction n’est pas encore
parachevée. » Des terroirs forts de leur identité, parce que nous avons fait ce qu’il faut pour qu’il le
soit, seront les seuls capables de répondre aux forces du chaos. Peut-être seront-ils nos
Thermopyles, disent les mauvaises pythies. Je ne crois pas. Je parle en vieux barde. On ne détruit pas
un peuple qui refuse d’être détruit, lorsqu’il a pour lui la détermination. Ou alors, sa résistance sera
digne des plus grandes pages de l’Histoire de France.

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