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FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES

Introduction à la Microéconomie
Licence 1 Economie-Gestion, 1er Semestre

Eric Darmon

 eric.darmon@univ-rennes1.fr
 http://perso.univ-rennes1.fr/eric.darmon

Quelques conseils pour rédiger


questions de cours et exercices

Comment utiliser ce document ?

Pour la plupart d’entre eux, les conseils proposés dans ce document vous
paraîtront évidents à leur lecture. Le véritable problème est que, très
souvent, vous ne pensez pas à faire tout cela lors d’un examen…

Pour bien utiliser ce document, mieux vaut donc tout d’abord se placer
dans des conditions d’examen (temps limité, seul devant sa feuille
blanche, de préférence…) et répondre à un exercice et à une ou plusieurs
questions de cours. Reprenez ensuite ce document et vérifiez point par
point si tous les « critères » sont bien remplis !

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A) Quelque soit la question posée (exercice, question de cours) …

1) Le correcteur n'a pas à deviner votre réponse : rédigez entièrement votre


réponse et n'employez aucune abréviation (du type "le conso", "le facteur L").
Votre copie ne doit pas ressembler à des notes de cours. Si vous pensez
indispensable d'utiliser une abréviation (DAP pour Disposition à Payer par
exemple), définissez une premiere fois cette abréviation, avant de l'utiliser.

2) "Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement". Faites des phrases courtes ; évitez le
jargon dès qu'il est inutile.

3) Toute forme de langage oral est à bannir ! Par exemple : "L'élasticité-prix, c'est la
sensibilité…", etc. Le language SMS n'est pas non plus très en vogue sur une copie
d'examen...

4) Vérifiez la structure logique de vos phrases. N'hésitez pas à employer des


conjonctions logiques dès que cela est possible (et, ou, donc) pour faire ressortir
votre raisonnement, mais faites le à bon escient : le correcteur vous juge sur la
cohérence logique de votre réponse. L'emploi de conjonctions logiques fortes aide
le lecteur à suivre votre raisonnement. Un "donc" bien placé montre que vous avez
bien compris le sens du raisonnement, l'enchainement des idées. Un "donc" mal
placé montre au contraire que vous ne maitrisez pas pleinement le sens d'une
causalité, que vous n'avez pas compris un mécanisme, etc.

5) Facilitez le travail de votre correcteur en faisant apparaître visuellement votre


raisonnement. Si un raisonnement nécessite plusieurs étapes, mentionnez-les
explicitement. Sautez une ligne et commencez un paragraphe en retrait par exemple
entre chaque étape lorsque vous rédigez une question de cours. Numérotez vos
étapes dans le cadre d'un exercice.

6) S’agissant de l’orthographe, vous serez amené dans votre vie professionnelle à


rédiger des documents très largement diffusés (à toute votre entreprise, à l’extérieur
de votre entreprise). Si l’on peut facilement excuser une ou deux fautes dans un
document long, il n’est pas envisageable d’envoyer des documents remplis de
fautes d’orthographe. Il en est de même pour une copie. Ceci d’autant plus
lorsqu’un terme a été employé (et écrit) des centaines de fois en cours (coût
marginal…). Si vous avez d’importantes lacunes dans ce domaine, il n’y pas de
fatalité et il n’est jamais trop tard pour s’y mettre ! De nombreuses fautes de
grammaire sont faciles à éviter simplement en relisant son document. Reportez-
vous aussi à la correction de l’examen de l’an passé (disponible sur le site du cours)
pour répérer des erreurs fréquentes lues dans les copies l’an passé.

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B) Répondre à un exercice …

1) En analyse économique (micro-économie en particulier), les mathématiques et


autres calculs ne restent qu'un instrument pour vous permettre de parvenir à une
conclusion économique. Lorsqu'il vous est demandé de calculer une grandeur
économique, il faut systématiquement même si cela n'est pas explicitement
demandé a) définir cette notion "de façon littéraire" (une phrase simple montrant
que vous comprenez ce que vous calculez); b) en donner une définition
mathématique et c) appliquer cette définition à l'exercice.

Exemple : "A l’aide du tableau suivant, calculer le coût marginal de l’entreprise Maboite"
(cf. cours, chapitre 2).

La réponse suivante est juste mais ne suffit pas :

Cmg = 12

La réponse attendue est la suivante : le coût marginal mesure le coût lié à la production
d’une unité de bien produite supplémentaire. [définition « littéraire »]. Le tableau décrit
ici l’ensemble des coûts de production pour différents volumes de production. On peut
ainsi calculer le coût marginal pour ces valeurs en appliquant la formule de définition du
coût marginal :
∆CT
Coût marginal = Cmg = [définition « mathématique »]
∆Q

Par application de cette formule, on en déduit que Cmg = 12 [résultat numérique]

NB : vous constaterez ici la différence entre les deux réponses. En lisant la deuxième
réponse, le correcteur pourra constater que l’étudiant a compris ce qu’il calculait. Si une
erreur de calcul apparait (vous vous trompez et indiquez Cmg = 13 et non 12), votre
correcteur pourra constater qu’il s’agit d’une erreur de calcul et non de compréhension et
éventuellement ajuster la notation en conséquence. Si la seule réponse est « Cmg = 13 », il
n’est plus possible pour le correcteur de discriminer entre une erreur de calcul et de
compréhension.

2) De même, lorsque la réponse attendue est plus élaborée : si l'on vous demande d'
"établir la fonction de demande" (cf. micro 1, semestre 2), il faut expliciter toutes
les étapes intermédiaires de votre raisonnement. Là encore, il faut montrer à
votre correcteur que vous maitrisez la question demandée, et que vous n'appliquez
pas uniquement des recettes apprises par cœur pour l'occasion ! Le raisonnement
compte autant que la réponse. S’il s'agit d'un calcul, le correcteur peut s'appuyer sur
votre raisonnement même si vous faites une erreur de calcul. Si vous n'indiquez pas
la démarche complète et si vous faites des erreurs dans les calculs intermédaires, le
correcteur n'a pas d'autre solution que de passer à la question suivante…

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3) Vérifiez toujours la plausibilité de votre résultat. Le fait de trouver des quantités
négatives montre qu'il y a une erreur dans votre calcul. De même si, une fois que
vous avez déterminé la demande d'un consommateur, vous trouvez que ses
dépenses dépassent son revenu… Lorsque cela est possible, faites
systématiquement ce type de vérifications. Si le résultat que vous trouvez est faux
et si par manque de temps que vous n'avez pas le temps de trouver la source de
l'erreur, il vaut mieux indiquer sur votre copie que vous avez trouvé une erreur.
Laisser l'erreur en l'état signifie pour votre correcteur que vous faites un calcul
machinalement sans réellement comprendre ce que vous faites.

4) Un graphique sans unité, sans nom d'axe n'a pas de sens. Pour chaque
graphique, il faut indiquer systématiquement le nom des deux axes. Indiquez, dès
que cela est possible les points d'intersections (entre deux courbes, avec les axes).

5) Avez-vous bien répondu à la question (et à toute la question) ? Il arrive très


souvent de lire des copies contenant l’ensemble des calculs nécessaires pour
répondre à la question posée, mais de chercher – désespérément – la réponse à la
question initiale… Avant de passer à la question suivante, revenez à l’institulé de la
question en vous demandant si vous avez bien répondu à la totalité de la question !

C) Questions de cours
En posant une question de cours, le but du correcteur est de voir si vous avez COMPRIS ce
dont vous parlez et que vous ne récitez pas uniquement des bribes de cours que vous avez
apprises par cœur la veille (voire l'avant-veille) de l'examen. Il faut donc que votre
réponse montre votre compréhension du sujet.

Comment détecte-on qu'un sujet est bien compris ?

1) A la structure de votre réponse : une réponse qui "part dans tous les sens" montre
que vous n'avez pas pris assez de recul sur votre sujet pour organiser votre réponse.
Le correcteur n'a pas à faire un travail de "recomposition" de votre réponse.
Même si tous les éléments sont présents, ce n'est pas au correcteur de faire le tri
parmi tous les éléments contenus dans votre réponse.
2) A la précision de la réponse : une question de cours est en général une question
relativement précise. Le raisonnement qui consiste à "tout mettre" est contre
productif. Le correcteur a dans ce cas l'impression a) que l’étudiant ne sait pas trier
dans ces connaissances celles qui répondent réellement à la question; ou bien b)
qu’il cherche à "noyer le poisson" en masquant une non-réponse à la vraie question
posée par une abondance d'informations hors sujet.
3) Au bon usage des concepts/notions économiques : chaque mot a un sens précis.
En micro, lorsque vous employez le terme "rendements croissants", précisez s’il
s'agit des rendements d'échelle ou des rendements factoriels (au moins lors de la
premiere utilisation du concept). Pour votre correcteur, l'affirmation "le coût est
décroissant" n'a pas du tout le même sens selon que vous considérez le coût total ou
le coût moyen. Evitez toute forme d'ambiguité. Dans le cas précédent, précisez de
quelle notion de coût vous parlez

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Quelques principes de base…

4) Le correcteur ne s'attend pas à trouver une réponse longue. Il s'attend simplement à


retrouver a) des éléments-clés vus en cours et b) des éléments (exemples personnels
si possible, reformulation d'un concept avec ses propres termes) montrant que la
réponse n'est pas un simple "copier-coller" du cours mais que vous avez bien
compris le cours.

5) Il faut avant tout organiser sa réponse : cela signifie qu'il faut faire un plan même
s’il s'agit d'une réponse brêve. Ce plan doit 1) éviter la répétition d'une même idée
en l'espace de quelques lignes; 2) répondre clairement et logiquement à la question
posée.

6) Il faut définir chaque notion/concept économique abordé(e). Par exemple, si la


question est "Rendements d'échelle et courbe d'offre", les deux notions devront être
brievement présentées (une phrase brêve suffit…). Si la question est "La notion de
concurrence pure et parfaite", le correcteur ne s'attend pas seulement à une
énumération des différentes conditions. Pour chacune de ces conditions, il est
nécessaire d'expliquer de façon simple l'idée qu'elle traduit.

7) Illustrez votre réponse lorsque cela est possible. Par exemple, si la question porte
sur la définition d'utilité marginale, donnez d'abord une définition générale du
concept (indispensable) puis illustrez votre propos à l'aide d'un exemple (exemple :
consommation de verres d'eau successifs, de minutes de téléphone portable
consommées, etc.). Les exemples les plus simples sont les meilleurs !

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