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Séance 12 

: La chute de l'Empire soviétique et la fin de la Guerre froide

À la fin de cette séance, vous serez capable :

 d’expliquer la situation économique et politique de l’Empire soviétique à la veille de sa chute.


 d’expliquer le rôle de Mikhaïl Gorbatchev dans la nouvelle détente.
 d’expliquer le rôle de Mikhaïl Gorbatchev dans l’effondrement du communisme en Europe de l’Est.

Glasnost Perestroïka Putsch

Politburo    

Au fil des lectures de la séance, assurez-vous de savoir définir les termes suivants à partir d’un dictionnaire historique. Cela vous
aidera à maîtriser le vocabulaire institutionnel et social de la période étudiée.

1. La situation de l’Union soviétique en 1985


Jusqu’en 1985, les rapports entre les États-Unis et l’Union soviétique restèrent dans l’impasse. Chacun de leur côté, les deux Grands
renforcèrent leur influence sur plusieurs fronts : l’URSS en Asie et en Afrique, et les États-Unis, en Amérique latine avec
l’établissement de dictatures militaires. Ce fut seulement avec l’arrivée au pouvoir de Mikhaïl Gorbatchev, en 1985, que le dialogue
reprit, alors que l’Union soviétique se trouvait dans une situation de plus en plus difficile.
1.1 La situation économique
À la suite de la Deuxième Guerre mondiale, l’Union soviétique favorisa l’industrie lourde et une augmentation des facteurs de
production (ressources et heures du travail), mais se préoccupa moins de sa productivité, donc de l’utilisation plus efficace de ses
ressources. Mais dans les années 1970, une révolution informatique s’amorça en Occident. Plus généralement, une transformation
économique importante s’opéra dans les pays développés. Ces derniers abandonnèrent de plus en plus les industries lourdes au profit
des services et de la production de biens de haute valeur, qui demandaient une main-d’œuvre très éduquée et très spécialisée. Il y eut
en quelque sorte une « désindustrialisation » de l’économie en Occident.

Mais l’Union soviétique resta hermétique à ces changements. Son économie resta surtout dominée par l’industrie lourde. Le régime
tenta bien d’importer la technologie de l’Occident, mais sans grand succès. Ainsi, dans les années 1980, l’Union soviétique possédait
par exemple 200 000 ordinateurs alors que les États-Unis en avaient près de 25 millions.

 À regarder – Un graphique illustrant la croissance économique soviétique au XXe siècle. Source: Harrison, M. « Soviet
Economic Growth, 1928: The Alternative Statistics of G. I. Khanin ». Europe-Asia Studies, 45, 1 (1993), p. 141-
167: https://drive.google.com/file/d/15iFXaa3HK1drhDur62QjsOGMD-D4F_yk/view?usp=sharing
 À regarder – Un autre graphique illustrant la croissance économique dans plusieurs pays au XXe siècle. Maddison, A. The
World Economy. Tome 2: Historical Statistics. OECD, 2006:
https://drive.google.com/file/d/1b1ExYVthxTxQVy3_iVCF2qFx1zRKis3Q/view?usp=sharing

Pendant longtemps, le secteur militaire fit exception. L’Union soviétique investit énormément dans ce domaine, ce qui lui permit de
développer des technologies militaires capables de rivaliser avec celles des États-Unis. Mais ce succès amena une déformation énorme
de l’économie soviétique, le secteur militaire absorbant près du quart des ressources (25 % du PIB), par rapport à 5 à 6 % pour les
États-Unis. Dans les années 1980, il devint toutefois de plus en plus difficile pour l’Union soviétique de rivaliser avec les Américains,
qui, à partir des années 1970, entamèrent une « révolution dans les affaires militaires » (RAM), caractérisée, entre autres, par
l’application des avancés informatiques aux systèmes d’armements, de renseignements et de commandes militaires.

Mais la situation n’était pas toute noire. Dans les années 1970, l’Union soviétique bénéficia d’un nouvel atout : le pétrole. Dans le
contexte de la création de l’Organisation des Pays exportateurs de Pétrole (OPEP) et de la guerre arabo-israélienne, en 1973, qui
amena une augmentation des prix du pétrole, les exportations soviétiques augmentèrent. L’Union soviétique fut pendant un certain
temps le premier producteur de pétrole et le troisième producteur de gaz naturel.

Cette situation ne dura pas. Dans les pays occidentaux, la crise du pétrole stimula davantage la transformation de l’économie. De plus
en plus, les industries lourdes dépendantes de la consommation de combustibles fossiles furent délaissées. Mais pas en Union
soviétique. Le pétrole empêcha une telle transformation, car le régime subventionnait la consommation d’énergie interne et
subventionnait la consommation de pétrole en Europe de l’Est.
Dans les années 1980, la production soviétique de pétrole commença à baisser. En 1986, un an après la nomination de Gorbatchev, le
prix du pétrole sur les marchés globaux chuta de 69 %, alors que les dépenses soviétiques augmentaient à cause de l’occupation de
l’Afghanistan (1979) et de la Guerre froide avec les États-Unis.

1.2 La situation politique


Au début des années 1980, la situation politique en Union soviétique était difficile.

À partir des années 1970, les conditions de vie de la population soviétique se détériorèrent : baisse de l’espérance de vie et de la
fécondité, et augmentation du taux de mortalité infantile et du taux d’alcoolisme. La population était de plus en plus désabusée du
régime et de leur vie sous le régime, surtout que les citoyens soviétiques pouvaient maintenant comparer leurs conditions de vie avec
celles dans les pays occidentaux, en partie à cause de la télévision, qui était dorénavant présente dans 90 % des ménages.

Le monopole du contrôle politique par le Parti communiste devenait également de plus en plus problématique. En effet, le Parti
contrôlait absolument tout au sein du régime. Il était ainsi difficile de faire carrière dans un domaine sans être membre du Parti et les
promotions étaient pratiquement inatteignables pour les gens sans contact ou sans réseau. Cette situation favorisait d’ailleurs la
corruption. L’écart se creusait de plus en plus entre l’image projetée par le régime et la réalité vécue par la population. En effet, alors
que le communisme prônait l’égalité des conditions, en réalité, comme le disait l’écrivain George Orwell, tous étaient égaux, mais
certains étaient « plus égaux que d’autres » : « All animals are equal, but some animals are more equal than others ».

Finalement, la haute direction du Parti communiste était sclérosée. En novembre 1982, Leonid Brejnev, au pouvoir depuis 1964,
mourut. Il fut remplacé par Yuri Andropov, âgé de 68 ans, qui mourut deux ans plus tard. Ce dernier fut remplacé par Konstantin
Chernenko, âgé de 73 ans, qui mourut moins d’un an après…

Au début des années 1980, le régime soviétique éprouvait donc de graves problèmes. Son projet économique était en perte de vitesse
et son projet politique apparaissait de moins en moins attirant.

1.3 La stabilité du régime soviétique


Cela dit, le régime n’était pas menacé d’une chute immédiate. Il demeurait fort et stable. D’abord, ses membres hauts placés
souhaitaient préserver leurs intérêts et donc, perpétuer le système. Ensuite, puisque le Parti contrôlait tout, il n’existait pas vraiment
d’autres véhicules pouvant mobiliser la population, comme l’Église catholique le fit en Pologne. Les lieux de contacts et d’interactions
séparés ou indépendants de l’État étaient pratiquement inexistants. Les manifestations et protestations, très rares. L’État contrôlait
aussi tous les moyens de communication : journaux, livres, télévisions, etc. Finalement, le régime possédait le « monopole de la
force », avec la police, le KGB, etc. Même si les protestants ne risquaient plus trop d’être assassinés comme sous le régime stalinien,
l’exil ou l’incarcération les attendaient bien souvent. Bref, le régime se maintenait en place par la propagande, la répression et un
encadrement serré de la population.

2. Les réformes de Mikhaïl Gorbatchev et la nouvelle détente


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2.1 Mikhaïl Gorbatchev, le « réformateur »
À partir du 11 mars 1985, Mikhaïl Gorbatchev prit la tête des affaires soviétiques. Né en 1931, Gorbatchev était beaucoup plus jeune
que ses prédécesseurs. Il n’appartenait pas à la même génération et était considéré comme un modéré ou un « réformateur » au sein du
Parti communiste. En effet, Gorbatchev en privé, et quelques fois en public, affirmait que l’Union soviétique souffrait de problèmes
majeurs et que des réformes étaient nécessaires. Le fait qu’il ait été élu comme secrétaire général du Parti communiste, en mars 1985,
indique que plusieurs membres du Politburo, la plus haute instance du Parti, croyaient aussi que des réformes étaient nécessaires.

À son arrivée au pouvoir, Mikhaïl Gorbatchev entreprit d’importantes réformes économiques et politiques. Il souhaitait ainsi assurer le
maintien du régime soviétique et se rapprocher davantage de l’idéal communiste. Gorbatchev croyait en la supériorité du communisme
et dans son potentiel de fournir une vie meilleure à la population, mais il était très conscient des problèmes présents au sein du régime.
D’après certains historiens, seul un idéaliste, un croyant profond dans le système et dans le Parti communiste, pouvait entamer un
programme de réformes aussi ambitieux que celui de Gorbatchev.

2.2 Les réformes extérieures : calmer la Guerre froide


Gorbatchev souhaita d’abord dynamiser l’économie russe, qui était complètement paralysée. Les responsabilités d’une action
extérieure à la grandeur de la planète apparaissaient de plus en plus insoutenables pour l’Union soviétique. Il tenta donc d’atténuer la
Guerre froide, et cela pour plusieurs raisons.

D’abord, la Guerre froide avec les États-Unis coutait excessivement cher. En 1985, Ronald Reagan était au pouvoir aux États-Unis et
augmentait sans cesse les dépenses militaires, ce qui obligeait l’Union soviétique à augmenter ses dépenses militaires pour maintenir
l’équilibre des forces avec les États-Unis. La Guerre froide justifiait de plus une place importante, sinon dominante, des militaires au
sein du régime communiste, alors que les militaires étaient justement parmi les plus opposés aux réformes importantes du régime.
Ainsi, Gorbatchev entreprit rapidement des négociations avec les États-Unis afin qu’il y ait une réduction des missiles et fit plusieurs
concessions que ses prédécesseurs avaient refusées. Les Américains se montrèrent d’abord réticents et méfiants, mais graduellement,
ils révisèrent leur position, sans doute grâce aux concessions faites par Gorbatchev.
En décembre 1987, à Washington, Gorbatchev signa avec Ronald Reagan l’accord « option double zéro », ou plutôt, le Traité sur les
forces nucléaires à portée intermédiaire, qui avait pour but d’éliminer progressivement les euromissiles. D’autres traités furent signés
par la suite, en 1991 (Start I) et en 1993 (Start II). Le traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire entraina un retour à la
détente internationale. En fait, la politique de Gorbatchev engendra la détente non seulement entre les deux Grands, mais aussi au sein
des pays satellites.

Au même moment, Gorbatchev chercha à réduire l’implication soviétique à l’étranger. Le cas le plus connu est celui d’Afghanistan.
En 1979, l’Armée rouge était intervenue en Afghanistan pour appuyer un régime ami, ce qui avait eu pour effet de déclencher une
guerre civile sans fin. Cette guerre avait également eu comme résultat le boycottage des Jeux olympiques de Moscou et un embargo
sur les céréales soviétiques, en 1980. Il s’agissait là de pertes d’argent considérables… Les prédécesseurs de Gorbatchev avaient bien
essayé de terminer la guerre, mais ils avaient jugé que l’abandon d’un régime ami était un prix trop élevé à payer. Pour sa part,
Gorbatchev chercha d’abord une solution qui aurait permis aux Soviétiques de ne pas perdre la face, mais il accepta finalement de
quitter l’Afghanistan. Les troupes soviétiques furent peu à peu retirées d’Afghanistan, à partir de 1988.

2.3 Les réformes intérieures : la reconstruction et la transparence


Gorbatchev entreprit aussi des réformes intérieures axées sur la reconstruction (Perestroïka) et la transparence (Glasnost).

Avec la Perestroïka, Gorbatchev souhaitait amorcer une restructuration économique et politique de l’Union soviétique. En bref, le but
était d’entreprendre une certaine libéralisation économique, en permettant une certaine liberté pour les forces du marché et pour
l’initiative individuelle. Mais Gorbatchev constata rapidement que les réformes économiques nécessitaient aussi quelques réformes
politiques…

Avec la Glasnost, le but de Gorbatchev était d’ouvrir le système au scrutin public. Selon lui, le public avait le droit de savoir quelles
décisions étaient prises, par qui elles étaient prises et pour quelles raisons elles étaient prises. Et en fait, pour réformer le système
économiquement, il fallait diminuer le pouvoir du Parti communiste, surtout le pouvoir de ceux qui étaient dans une position de
contrôle…

Gorbatchev souhaitait que la transparence encourage l’efficacité, diminue considérablement la corruption et réduise le pouvoir des
intérêts établis. En avril 1986, le désastre de Tchernobyl, en Ukraine, aida en quelque sorte Gorbatchev dans l’établissement de ses
réformes. En effet, à la suite de l’explosion d’un réacteur nucléaire, les dirigeants tentèrent de cacher la vérité. Plusieurs semaines
passèrent avant qu’ils décident d’évacuer les populations touchées par la catastrophe. Ce désastre mit en lumière plusieurs problèmes
sévissant en Union soviétique : des produits mal faits (réacteur nucléaire), un système opaque qui se protège, plutôt que de protéger
ses citoyens et un manque de transparence.

3. L’écroulement du communisme et la fin de la Guerre froide


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3.1 Les effets pervers des réformes sur le système soviétique
Les réformes entreprises par Gorbatchev en Union soviétique connurent un certain succès, mais elles eurent également des effets
néfastes sur le système.

Premièrement, Gorbatchev encouragea l’achat d’ordinateurs, des produits très dispendieux, ce qui eut pour effet d’augmenter
considérablement la dette extérieure.

Deuxièmement, la disparition du contrôle des prix, afin que l’offre et la demande soient plus en relation, mena à une inflation
importante.

Troisièmement, les entreprises reçurent la permission de vendre une partie de leurs produits sur le marché, ce qui les poussa à
fabriquer des produits de luxe et non pas des biens de première nécessité. Et puisqu’il y avait moins de biens de première nécessité sur
le marché, les gens commencèrent à les stocker, ce qui exacerba la pénurie des biens.

Quatrièmement, la répression de l’alcoolisme amena des pertes financières incroyables pour le gouvernement. Pire encore, cette
politique encouragea le marché noir de l’alcool (corruption, crime organisé, non-respect des lois).

Cinquièmement, Gorbatchev, en poussant de l’avant la Glasnost, encouragea la critique ouverte des pratiques des membres du Parti
communiste. Il souhaitait ainsi que les membres du Parti soient tenus responsables de leurs échecs et que les critiques du système
contribuent à la diminution du pouvoir de ceux dans le Parti qui s’opposaient à ses réformes.

Mais en minant, et éventuellement, en détruisant le monopole politique du Parti communiste, Gorbatchev détruisit aussi l’institution
principale qui unissait les différents éléments de l’Union soviétique (15 républiques et 140 groupes nationaux).

Rapidement, des groupes organisés se formèrent pour dénoncer la corruption, la pollution, le système, etc. Puis, en mai 1988, un
premier parti politique fut fondé. Le Parti communiste n’avait maintenant plus le monopole politique en Union soviétique…

3.2 Vers la chute des régimes communistes en Europe de l’Est


Les réformes de Gorbatchev touchèrent l’Union soviétique, mais aussi l’Europe de l’Est plus généralement.

Les dirigeants de l’Europe de l’Est et de l’Occident croyaient que le Parti communiste n’accepterait jamais la remise en question du
monopole politique des partis communistes et la sortie des pays de l’Europe de l’Est du Pacte de Varsovie.

Mais en 1988, et surtout, en 1989, les Soviétiques donnaient de plus en plus de signes qu’ils n’avaient plus l’intention d’intervenir
militairement, peu importe la situation. En fait, Gorbatchev s’opposait en principe au maintien de l’ordre pas la force. De plus, il
souhaitait éviter l’utilisation des forces armées, car elle risquait de renforcer l’influence des forces politiques opposées à ses réformes
en Union soviétique.

Ainsi, en avril 1989, le gouvernement polonais reconnut Solidarité (Solidarność) comme syndicat, mais aussi comme mouvement
d’opposition politique. À la suite des élections d’août 1989, un gouvernement de coalition fut formé, avec Solidarité à sa tête. Moscou
ne réagit pas… Cet événement constitua un prélude à la chute des régimes communistes en Europe.

Mais l’événement phare de l’effondrement des régimes communistes en Europe fut la chute du mur de Berlin. Dans la nuit du
9 novembre 1989, lorsque des Berlinois de l’Est forcèrent l’ouverture des points de passage aménagés entre la RDA et la RFA, les
Soviétiques ne réagirent pas non plus. Au lendemain des événements, Gorbatchev semblait prêt à accepter une Allemagne unie, et
même une Allemagne unie membre de l’OTAN, ce qui était inimaginable quelques années plus tôt.

Finalement, de 1988 et 1991, la plupart des pays satellites de l’URSS abandonnèrent le modèle communiste (Pologne, Hongrie,
République démocratique allemande, Bulgarie, Tchécoslovaquie, Roumanie). Hors du bloc lié à l’URSS, la Yougoslavie (1948) et
l’Albanie (1961) firent de même.

3.3 Le putsch de Moscou (août 1991)


C’est en URSS, où il naquit, que se joua en 1991 le dernier acte de l’histoire du communisme européen.

La dissolution de l’Empire soviétique en Europe de l’Est remit en question le système communiste, donc le monopole politique du
Parti communiste, mais aussi la raison d’être de l’Union soviétique en tant que fédération. C’est ainsi qu’émergea un mouvement
nationaliste et populiste russe sous la direction de Boris Eltsine, un ancien membre du Parti et du Politburo ayant démissionné, en
1987. Eltsine était un critique farouche des réformes de Gorbatchev et du Parti communiste. Il souhaitait la fin du système
communiste.

Le 19 août 1991, alors que Gorbatchev était en vacances en Crimée, des communistes conservateurs qui s’opposaient radicalement
aux réformes de Gorbatchev essayèrent de prendre le contrôle du pays. Mais le putsch échoua face au désaveu des grandes puissances,
à la résistance de la population et à l’énergie d’Eltsine qui mobilisa les opposants au coup de force. Finalement, Boris Eltsine sortit
vainqueur du coup d’État et Gorbatchev perdit le peu d’autorité qu’il lui restait.

L’incident entraina la liquidation du communisme et l’éclatement de l’URSS. Dans toutes les Républiques, les activités des partis
communistes furent suspendues. Le Parti communiste russe fut dissout, le 8 décembre 1991.

Les unes après les autres, les Républiques proclamèrent leur indépendance ou leur souveraineté. Onze Républiques, dont la Russie, sur
quinze, adhérèrent à la Communauté des États indépendants (CEI), le 21 décembre 1991. Seuls les trois pays baltes et la Géorgie n’y
adhérèrent pas.

Le 25 décembre 1991, Gorbatchev annonça sa démission. L’Union soviétique et son empire en Europe de l’Est n’existaient plus. La
Guerre froide était terminée. L’un de ses deux principaux acteurs avait disparu.

Gorbatchev devint le bouc émissaire du peuple soviétique. Et il est vrai qu’il joua un rôle majeur dans l’effondrement de l’Empire
soviétique avec ses réformes, qui créèrent des dynamiques et des possibilités qui n’existaient pas auparavant. Par contre, la plupart des
historiens s’entendent pour dire que Gorbatchev ne souhaitait pas et ne prévoyait pas la fin de l’Empire soviétique, du moins pas dans
l’immédiat. La rapidité des événements tend à soutenir cet argument.

4. Vers un nouvel ordre mondial


En 1989-1991, tout un ordre politique international disparut soudainement. Alors que l’Union soviétique et le communisme
occupaient une place importante dans l’histoire mondiale, dans les relations internationales et aussi dans l’imaginaire du siècle, sa
chute provoqua non seulement de la surprise, mais aussi une perte de repères à l’échelle internationale. En effet, la Guerre froide
structurait la politique internationale et plusieurs aspects des politiques intérieures de plusieurs pays depuis les années 1950. En 1991,
cette structure n’existait plus…

Un nouvel ordre mondial se dessinait.

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