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Fibrillation Atriale
Fibrillation Atriale
Pr. Babuty
Fibrillation atriale
Cas clinique :
Madame Bla, retraitée elle a 78 ans, est hypertendue et diabétique.
• Signes physiques :
– TA 120/80 mmHg
– pouls irrégulier
– pas de souffle précordial
– auscultation pulmonaire normale
Interprétation de l’ECG :
- Rythme cardiaque rapide = tachycardie
- Irrégulier
- QRS fins
⇒ Tachycardie + irrégularité → A notre niveau c’est forcément une fibrillation atriale (FA)
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I. Présentation de la FA
A) Définition
Fibrillation Atriale : Trouble du rythme cardiaque caractérisé sur l’ECG par une activité atriale désorganisée
rapide de 400 à 700 cps/min appelée onde f variable par sa forme, sa cadence et son amplitude.
La cadence est rapide mais irrégulière car le noeud est bombardé et laisse passer au hasard : tragulation de
la ligne iso-électrique qui représente l’activité atriale.
En France on retrouve près de 750 000 patients avec une FA car la population vieillie (augmentation de la
prévalence de la FA depuis les années 50).
B) Physiologie
1. Mécanismes
- Trigger (= foyer ectopique = gachette) = extrasystole atriale : C’est une activité électrique anormale
qui se retrouve le plus souvent dans les Veines Pulmonaires. Ce foyer ectopique part des veines
pulmonaires, diffuse dans l’oreillette gauche et provoque une arythmie.
⇒ La FA est une arythmie de l’oreillette gauche
De nombreuses pathologies cardiaques comme l’insuffisance mitrale peuvent être à l’origine de la fibrose.
En effet, on retrouve dans cette maladie une régurgitation de sang du VG vers l’OG qui se dilate ce qui
créer de la fibrose qui sera à l’origine des circuits de rentrée.
→ Plus l’OG est dilatée plus on a de chance de faire une arythmie.
Les enfants ont une toute petite OG et donc ont très peu de chance de faire de l’arythmie contrairement à
un adulte avec une grosse OG dilatée.
- Influence du système nerveux autonome : Le tissu myocardique est innervé par le système PS et S
qui modulent le plan électrique physiologique du tissu donc peuvent modifier l’activité électrique
du cœur notamment des système auriculaires :
Stress → décharge catécholaminergiques → le stress entraîne une FA/arythmie au cours d’une épreuve
d’effort ⇒ La décharge sympathique déclenche l’arythmie.
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En période vagal = FA nocturne avec comme facteur déclenchant la modulation par le système PS
Plus l’arythmie dure longtemps plus elle a de chance de se maintenir. Le but est donc de raccourcir les
périodes de FA.
2. Conséquences
→ La perte de la systole atriale à surtout des conséquences sur les patients qui possèdent déjà une
pathologie cardiaque sous-jacente gauche.
- Stase sanguine :
A cause de la tachycardie ; elle risque d’entraîner la formation de thrombus intra-auriculaire gauche et
donc un risque d’embolie artérielle majeur (migration dans le système artériel systémique puis cérébral,
embolie systémique principalement au cerveau mais peut emboliser partout). Fait la gravité de la FA car
augmente les morbidités et mortalités des patients FA.
- Remodelage atrial :
Induit par la FA et concours au maintien de la FA. Le coeur essaie de s’adapter, modifie ses propriétés, la
fibrose/le remodelage concours a maintenir la FA → cercle vicieux, s’auto-entretient. Plus un patient fera
de l’arythmie plus il aura de chances de rester en arythmie.
Morbidité
Le risque thromboembolique concerne :
- 5%/an de personnes sans anticoagulant
- 1.5%/an de personnes sous anticoagulant
- Dépendant du score de CHA2DS2VASC (détaillé par la suite)
- x 2 à 7 /population générale
- Si pathologie de la valve mitrale le risque est multiplié par 17 dans RM rhumatismal
- 20 % des AVC , mortalité élevée
- Il existe également un risque de développer une démence quand on a une FA.
La formation d’un caillot dans l’oreillette gauche risque de passer dans le VG et donc dans la circulation
générale → La grande complication de la FA est l’embolie artériel (cérébrale souvent)
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II. Classification
A) Les types de FA
⇒ Le risque embolique est le même peut importe le type de FA ! Il est indépendant du caractère
paroxystique. Une fois qu’on a porté l’indication aux anticoagulants, on ne les arrête JAMAIS. C’est une
médication à vie.
B) Diagnostic de FA (facile)
• Signes fonctionnels :
- Palpitations tachycardiques, brutales, rapides, irrégulières, fin progressive
- mais les patients ne se plaignent pas toujours de palpitations ; autres : dyspnée, douleur
thoracique, lipothymie, polyurie per-critique (= pendant la crise), syncope chez sujets âgés
- Recherche facteurs déclenchant : alcool, stress, effort (marathonien), contexte vagal …
- Apprécier la tolérance de l’arythmie : malaise, si doit s'asseoir…
• Signes physiques :
- pouls rapide irrégulier
- rechercher des signes ICG
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• ECG : nécessaire pour affirmer le diagnostic de FA et la mise en route du ttt
Tachycardie irrégulière à QRS fins, sans onde P individualisée mais onde f anarchique rapide variable en
amplitude et en forme
On explique l’irrégularité visible à l’ECG lors de la FA car le nœud atrio-ventriculaire est bombardé d’activité
électrique (500/600 coups par min). Il ne laisse alors échapper que certaines ondes de dépolarisation au
hasard d’où seulement l’apparition parfois d’ondes P, sans régularité.
• Bilan :
- Echocardiographie (cardiopathie sous jacente recherchée)
- Holter (= ECG sur 24H, on regarde qd la FA survient et sa durée) ± épreuve d’effort (si suspicion de
déclenchement catécholaminergique)
- Ionogramme sanguin
- Dosage TSH (hyperthyroïdie peut être une cause de FA)
C) Formes cliniques
• Symptomatiques
- 20 % des patients ont des accès asymptomatiques
- La FA peut être révélée fréquemment par des embolies artérielles :
● AVC ischémique
● Ischémie aiguë de membre
● Infarctus rénal, mésentérique …
• ECG
- A QRS large : bloc de branche (BB) ou faisceau de Kent
- Maladie de l’oreillette (bradycardie/ tachycardie associées – Flutter et tachycardie atriale (TSA)
- FA e t BAV
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III. Formes ECG
A) La fibrillation atriale
Cas cliniques
Homme de 62 ans, HTA, adressé aux urgences pour palpitations et malaise. On lui fait
un ECG :
Ici notre patient possède une tachycardie irrégulière. C’est donc une FA. Cependant il a des QRS larges ainsi
soit :
- Il possède un shunt par la présence d’un faisceau de Kent (voie de
conduction auriculo-ventriculaire supplémentaire)
- Il possède un bloc de branche
Cas clinique
Homme de 35 ans avec des syncopes et des palpitations au repos
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Cas clinique
ce qu’il ne faut pas faire = CI : Mise en place d’un massage carotidien, ATP ou prise de beta-bloquant sinon
Lors de QRS larges ⇒ NE PAS FAIRE DE MASSAGE CAROTIDIEN ou utiliser des médicaments de type Bêta
bloquant qui freinent la transmission atrio-ventriculaire quand on a une FA a QRS larges. On a bloqué le
NAV donc tout passe par le faisceau de Kent qui est très perméable et qui va donc laisser passer les
500/600 coups par minute, ce qui est trop élevé pour le patient qui risque de faire une syncope.
⇒ régulariser le patient par choc électrique
Cas clinique
B) Le flutter atrial
Arythmie atriale régulière, tachycardie régulière à QRS fins, qui se caractérise par la
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présence de nombreux circuits de rentrée qui siègent dans l’oreillette droite. C’est un macro circuit qui
s’étale sur toute l’oreillette droite. On a donc une activité atriale régulière à 300 coups par minute qui
dépolarise l’oreillette et le NAV freine et ne laisse passer qu’une fois sur deux / sur trois l’activité atriale
(conduction atrioventriculaire 2/1 ou 3/1)
On observe qu’il y a une absence de retour à la ligne isoélectrique et surtout la présence de toits d’usines =
dents de scies. Ces toits d’usine sont négatifs en DII, DIII, aVF, V5, V6 et positifs en V1, V2.
Pour le flutter atrial, on peut faire un massage carotidien qui freine la conduction
atrioventriculaire, aboutit a une pause ventriculaire et démasque cette arythmie car l’activité
atriale et l’onde f du flutter persistent.
C) Tachysystolie atriale
Rythme atrial régulier avec 200 coup/min. Le NAV bloc 1 sur 1 (patient jeune) soit 2/1 (en
vieillissant)… On le démasque en faisant un massage carotidien.
⇒ Le risque embolique du flutter et de la TSA est identique a celui de la FA.
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Tachycardie atriale, 200/min, conduite 1/1, 2/1
Femme de 79 ans : syncopes à répétition depuis 3 semaines avec palpitations, sans ttt ; FA à l’ECG :
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IV. Syndrome de brady/tachycardie
Quand une personne fait de l’arythmie, de la fibrillation atriale ET se plaint de syncope, on doit penser au
syndrome Brady Tachycardie. En effet, c’est la bradycardie qui serait responsable de la syncope.
Définition :
- alternance de FA, flutter, TSA
- déficience sinusale
- rythme sinusal
Principes du ttt
- anticoagulant (risque thromboembolique élevé)
- pacemaker (déficience sinusale)
- anti-arythmiques (prévenir les rechutes de FA)
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FA et BAV : cadence ventriculaire lente, bradycardie régulière sur fond de FA (trémulation de la ligne
isoélectrique), cadence d’échappement lent, QRS fins → s’échappe de NAV (si s’échappe dans ventricule :
QRS larges)
Signes fonctionnels :
- palpitations lors des arythmies
- syncopes/malaises lors des pauses sinusales
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Le sexe féminin isolé n’est pas considéré : on ne le prend en compte que s’il y a un autre facteur de risque
(on ne mettra pas d’anti-coagulant si risque = 1)
- Si score = 0 on anti-coagule pas
- Si score = 1, on discute de l’AC avec le patient (en France on antiC +++ mis à part pour les femmes
avec aucun autre FDR)
- Si score = 2 : on anti-coagule à vie!
NB : score à connaître par coeur !!!
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VII. Traitement de la FA
A) Ttt chronique de la FA
Règle des 3 ABC : anti-coagulation, trt des symptômes et qualité de vie , trt M cardioV sous jacente et des
co-morbidités
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B) Ttt de la FA en aigüe
b) Choc électrique différé après 3 semaines d’anticoagulation efficace. Il arrive fréquemment qu’au bout
des 3 semaines, le patient soit reparti en rythme sinusal, donc pas besoin de choc électrique.
ATTENTION: Après régularisation du rythme, l’anticoagulation est poursuivie pendant 1 mois puis selon le
score de risque embolique CHA2DS2VASC, le traitement sera +/- poursuivi : patient à haut risque et
anticoagulation à vie, oui ou non?
AOD et antidotes :
- dabigatran (antithrombine) : idarucizumab ou praxbind
- rivaroxaban, apixaban, edoxaban (antiXa) : andexanet alfa
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Evaluation clinique du patient :
- avant la mise en route :
● risque thrombo-embolique : prothèse valvulaire, RM, CHADSVASC
● risque hémorragique
● évaluer la fonction rénale et hépatique
● évaluation des fonctions supérieures
- après la mise en route :
● éducation thérapeutique
● fonction rénale CrCl/10 rythme en mois pour les AOD
● INR avec les AVK
Score ≥ 3 surveillance rapprochée ! Un score HAS-BLED élevé n’est PAS une contre indication aux
Anticoagulants ! Il faudra juste mieux surveiller.
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Contrôle des symptômes : 2 stratégies :
- maintien du rythme sinusal :
● Anti-Arythmiques selon la classification de Vaughan Williams
● ablation de la FA (isolation purement électrique pour isoler la veine de l’oreillette, brûlure
par radiofq ou par cryo)
- peu symptomatique ou échec : contrôle de la FC :
● médicamenteux : beta-bloquant (1° intentyion), véramapil, digoxine
● si rien ne fonctionne : ablation du NAV et implantation d’un pacemaker (cernier recours)
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Ainsi :
- Si le patient a une FA et une cardiopathie sous jacente → Ablation ou Dronedarone/Sotalol/
Amiodarone
- Si le patient a une FA et une fonction ventriculaire G altérée → Ablation ou Amiodarone
- Si le patient a une FA sans cardiopathie sous jacente ni FeVG altéré → Ablation ou ttt
AntiArythmique normal : Dronedarone (non dispo en France) /Flecainide/Propafenone/Sotalol.
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