Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
On est donc face à une maladie fréquente et grave, dur à diagnostiquer car il y a peu de signes
spécifiques.
II. TVP
- Maladie fréquente en post-opératoire (0,3 à 3% des patients chirurgicaux)
- Diagnostic difficile mais prévention efficace grâce aux anticoagulants
- Complications
o Précoce => EP (doit toujours être recherchée)
o Tardive => Maladie post-phlébitique
A) Physiopathologie (rappel)
Triade de Virchow :
- Facteur pariétal :
o Activation la coagulation localement due à une lésion endothéliale
- Facteur hémodynamique :
o Ralentissement du flux sanguin suite à un alitement, une compression etc
o Localisation au niveau des valvules ou zone de ralentissement sanguin
- Facteur sanguin :
o Hyperviscosité sanguin (polyglobulie)
o Plaquettes
o Maladie de la coagulation
B) Facteurs de risques
Odd ratio = estimation du risque relatif
FR constitutionnels de MTEV
Anomalie génétique qui favorise la TVP
-> Thrombophilies
C) Diagnostique
Les signes cliniques sont déterminés par les phénomènes inflammatoires et le siège de
l'obstruction veineuse.
Le contexte/terrain est très important pour faire le diagnostique.
C’est le contexte et les facteurs de risques qui doivent orienter ce tableau d’où la difficulté du
diagnostique
Il faut donc faire des examens complémentaires
D) Présomption clinique
Il prend en compte les points en fonction des facteurs pré-disposants et les signes cliniques.
Signe de Godet => on enfonce les doigts et ça reste (présent dans l’insuffisance cardiaque)
E) Examens complémentaires
1. D-Dimères
D dimère :
- Produit de dégradation de la fibrine
- Biomarqueurs avec une très bonne VPN
o Si les D-Dimères sont négatives alors ce n’est s
o Élevés en cas de cancer, d’hospitalisation et de grossesse
F) Stratégie diagnostique
1. Thrombose iliaque
- Tableau pouvant être trompeur initialement
- Douleur pelvienne, lombalgique
- Œdème des membres inférieurs +++
- Risque EP +++ car grosse veines
2. Thrombose cave
- Muette ++ ou tableau de TVP bilatérale
- Risque Cancer +++
- Dg : écho ou scanner
3. Thrombose pelvienne
- Signes urinaire ou ténesme rectal
- Touchers pelviens
- Écho, scanner
Un patient avec une TVP au niveau de la veine fémorale associé à une réaction inflammatoire autour,
on a donc une compression +++ => il y a une association d’ischémie de jambe et d’une stagnation
veineuse
- Début brutale
- Douleur +++
- Impotence fonctionnelle
- Présence d’un état de choc +++ car sa jambe se
nécrose
Examen clinique :
- Jambe froide, bleue mais augmentation de
volume
- Abolition des pouls
Risque :
- Gangrène
- EP
- Décés > 10%
H) Évolution
Sous traitement anticoagulant :
- EP < 5%
- Extension thrombose < 5%
- Maladie post-phlébitique :
o Œdème + fatigue
o Varices (obstruction des veines profondes)
o Troubles trophiques :
Dermite ocre (extrémité jaune/brune due au produits de dégradation de
l’hème suite à une extravasion des globules dans le milieu interstitiel)
Ulcère veineux (5 à 10 ans)
- Récidives 8 à 10% à 1 an après arrêt du traitement
I) Traitement
1. Anticoagulant
On peut le commencer en attendant la confirmation diagnostique si forte suspicion mais pour le
continuer il faut la certitude diagnostique.
Le traitement médical repose sur :
Arrêt de travail 2 à 3 jours
Contention au lever par bande classe 3 (30 – 40 mmHg) pendant 2 ans
Anticoagulation : choix entre AOD ++ et autres anticoagulants
o Anticoagulants oraux directes (AOD) sans relais, en 1ère intention
o Héparine (HBPM ou HNF) puis relai AOD ou AVK
o Fondaparinux puis relai AVK
o HBPM sans relai (en cas de cancer)
b) Fondaparinux (Arixtra)
C’est un inhibiteur du facteur Xa.
1 injection par jour 7,5mg (5mg poids inf à 50kg 10mg poids supérieur à 100 kg)
Avec l’Apixaban il n’y a pas d’adaptation de dose selon la fonction rénale. Dose de charge 10mg
matin et soir pendant 7 jours puis 5 mg matin et soir.
Avantage : pas besoin d’injection d’héparine puis relais.
Il existe 2 autres AOD utilisables dans la MTEV : le Dabigatran (anti IIa) en relais d’une héparine et
l’Edoxaban (non vendu en France).
J) Contention
La compression par bas de contention est utile en complément du traitement anticoagulant et
doit être commencée le plus tôt possible, sur prescription.
Il n’y a pas de différence d’efficacité démontrée entre les différents types de bas (chaussettes,
bas-cuisse, collants).
La pression à retenir est la plus forte supportée par le patient.
CI de la compression médicale :
- AOMI (avec IPS < 0,6)
- Micro-angiopathie diabétique évoluée (compression > 30 mmHg)
- Phlegmatia cœrulea (phlébite bleue douloureuse avec compression artérielle)
- Thrombose septique
Une réévaluation régulière du rapport bénéfice/risque s’impose en cas d’AOMI avec IPS entre 0,6
et 0,9, de neuropathie périphérique évoluée, de dermatose suintante ou eczématisée, ou
d’intolérance aux fibres utilisées.
K) Traitement chirurgical
L’indication de la chirurgie dans le traitement de la MTEV est exceptionnelle.
Thrombectomie (phlegmatia caerulea : rethrombose ++)
Filtre cave : empêche les thrombus de migrer dans les artères pulmonaires, voie percutanée
par jugulaire, indiqué quand CI absolue aux anticoagulants et qu’il existe un risque de
migration embolique vers les artères pulmonaires.
L) TTT préventif
Lever précoce + mobilisation
AOD préventif : par exemple Rivoxaban, 10 mg per os pour une chirurgie programmée du
genou (2 semaines) ou de la hanche (5 semaines)
1. Thrombophilie
2. Cancer
Chez les patients présentant un épisode de MVTE provoqué par un facteur de risque transitoire
majeur, il est recommandé de ne pas faire de recherche systématique d’un cancer occulte.
Chez les patients présentant un premier épisode non provoqué de MVTE, il est recommandé :
- d’effectuer un examen physique attentif (ADP, hépatomégalie, interrogatoire sur des
rectorragies, palpation des seins …) et de recueillir les antécédents néoplasiques personnels
et familiaux et de répéter cette évaluation au cours des 6 premiers mois de suivi et d’orienter
les investigations en fonction des éventuelles anomalies observées
- de réaliser une radiographie de thorax (si un scanner thoracique n’a pas été réalisé pour le
diagnostic d’EP), une numération formule sanguine, calcémie
- de mettre à jour les dépistages recommandés dans la population générale : réaliser un frottis
chez toutes les femmes, une mammographie après 50 ans, et un PSA chez tous les hommes
de plus de 50 ans, sauf si ces examens ont été réalisés dans l’année précédente
A) Définition – généralités
- Oblitération brutale d’une artère pulmonaire (AP), ou de ses branches, par un thrombus
fibrino-cruorique à partir d’une TVP
- Erreurs diagnostiques fréquentes, le diagnostique est souvent fait lors de récidives
- 10% de décès (plus que pour l’infarctus)
- Nécessité de la prise en compte de la maladie thrombo-embolique (MTE) = EP + TVP
B) Physiopathologie
Plus le thrombus est gros plus il s’arrête vite !
- Dyspnée
o Souvent présente dans l’EP mais aussi dans pleins d’autres trucs, donc elle n’est pas
très spécifiques
o Quand un patient vient avec une dyspnée, on doit avoir le réflexe de lui regarder les
jambes ++
- Hémoptysie
o Rare dans une EP mais est un signe évocateur ++
2. Examen clinique
Il va dépendre de la gravité.
- EP silencieuses dans 50% des cas
- Tachycardie ++
- Galop xyphoïdien
- Turgescence jugulaire
- Examen pleuro-pulmonaire => contraste avec la dyspnée -> il faut donc penser ++ à l’EP
Il n’y a pas de signes cliniques locaux de l’EP, il faut rechercher les signes du thrombose veineuse
3. Examen complémentaire
a) ECG
Il peut être normal, ou présenter :
- Une tachycardie sinusale
o Peu spécifique mais tout le temps présente dans l’EP
o Attention à la prise de bétabloquants par les patients -> pas de tachycardie
- Troubles du rythme auriculaire
o +++ si associé à dyspnée et auscultatoire normal
- S1Q3
o Grande onde S en D1 et d’une onde Q en D3 (le prof piège au partiel en mettant
V1/V3 au lieu de D1/D3)
- Bloc de branche droit
- Ondes T négative en V1, V3 + D3, AVF
b) Radiographie pulmonaire
Ne sert pas à grand chose pendant la phase aigue donc si on pense que c’est une EP, on est pas
obligé d’en faire une
On peut quand même observer :
- Une zone qui n’est plus vascularisée -> hyperclarté (+++ noir)
c) Biologie :
D-Dimères :
- Fait partie de la démarche diagnostique surtout si il y a très peu de probabilité que ce soit
une EP => car très bonne VPN (dans le cas d’une probabilité faible)
- Il n’est pas recommandé de doser les D-Dimères si on pense ++ que c’est une EP car un
résultat normal n’est pas suffisant pour exclure le diagnostique d’EP
Gaz du sang :
- Ne se fait plus pour l’EP
- Se fait pour la dyspnée dans ce cas la on a :
o Baisse de la PaO2 et le la PaCO2
Hyperventilation compensatrice pour garder un bon taux d’O2, cela entraine
une baisse de la PaCO2 grâce à la meilleure capacité du CO2 à diffuser
Cependant, au bout de quelques heures, on a une Hypercapnie donc acidose
respiratoire -> choc
o PaO2 + PaCO2 < 120mmHg
On les utilise ++
d) Échocardiographie
Examen de 1ère intention dans les formes graves
Permet de voir les signes évocateurs :
- Dilatation du VD (rapport VD/VG > 0,9)
- Mouvement septal anormal
- Augmentation de la PAPS
- Découverte de thrombus (ETO +++)
- Permet d’écarter d’autres diagnostiques
e) Angioscanner pulmonaire
Examen de première intention chez un patient sans
signe de choc et quand la probabilité diagnostique
est ++ élevée
- Sensible et spécifique pour les EP proximales
- Sensibilité et spécificité faible pour les EP
sous segmentaire => à compléter par
scintigraphie de ventilation / perfusion
f) Scintigraphie pulmonaire
- Perfusion (on injecte un traceur radiographique)
- Ventilation (radiotraceur inhalé)
=> recherche de mismatch entre ventilation qui est normal et une perfusion non
On fait les scores de Wells et Genève pour évaluer la probabilité clinique d’EP ; si la probabilité
est élevée on ne dose pas les D-dimères, on fait directement l’angioscanner.
D) Formes cliniques
Symptomatiques ou trompeuses
o Multiples : y penser dans une situation à risque thromboembolique
o Mort subite ++
Récidivante : en cas de facteur favorisant qui persiste. Risque de cœur pulmonaire chronique
post-EP.
Sur cœur ou poumon pathologiques : recours au scanner +++ éventuellement angiographie
EP haut risque
1. EP haut risque
Mortalité >15%
Définition clinique : EP avec choc ou hypotension (PA< 90 mmHg ou baisse PA> 40 mmHg
pendant plus de 15 min sans autre cause identifiée = collapsus).
Chez ces patients, il existe d’autres critères de sévérité :
Syncope initiale
Polypnée (fréquence respiratoire > 30-40/mn)
Cyanose
PaO2 < 50 mmHg (air ambiant)
Signes cliniques CPA
Signes échographiques : VD aussi gros que le VG (VD/VG > 0.9)
Augmentation troponine
Reperfusion rapide par thrombolyse ou thrombectomie chirurgicale (dans les cas
extrêmes)
Les EP graves se compliquent de décès rapide. 2/3 meurt dans les 30min qui suivent l’embolie.
80% des EP ne présentent pas de prodromes.
Le diagnostic est difficile.
Le traitement précoce est efficace.
2. EP non haut risque
Risque intermédiaire (mortalité 3 à 15%) : avec anomalies échographiques (dilatation VD) +
élévation troponine.
Bas risque (mortalité inf 1%) : sans anomalie échographique.
Quand il n’y a pas de choc, on utilise le score de PESI pour évaluer la sévérité :
E) Traitement
Oxygène fort débit
Inotrope positif (dobutamine) : si choc
Anticoagulant
o Héparine (cf TVP) : HNF doit être débuté sans délais chez les patients présentant une
EP à haut risque
o AVK objectif INR = 2,5 (entre 2 et 3)
o Alternatives aux AVK : Rivaroxaban, Apixaban, Dabigatran, edoxaban
Thrombolyse IV : désobstrue rapidement les artères pulmonaires chez des patients instables
(EP haut risque), cela marche très bien
Embolectomie chirurgicale est recommandée chez les patients ayant une contre-indication à
la thrombolyse ou en cas d’échec de le thrombolyse
Traitement en phase aiguë
1. Protocoles thérapeutiques
- rtPA : par voie IV périphérique : 10 mg en bolus puis 90 mg/2h
- Associé à HNF : 60 UI/kg/H
Ça marche assez bien attention aux hémorragies
2. Indications thérapeutiques
EP à risque intermédiaire et bas risque :
- Traitement standard comme pour la TVP
- Débuter par HBPM (SC), fondaparinux (SC), rivaroxaban (PO) ou apixaban (PO)
- Si traitement parentéral, relais par AVK : dabigatran ou edoxaban
- Reperfusion peut être discuté si l’état hémodynamique du patient devient défavorable
4. Recommandations ESC
5. Traitement anticoagulant pour les EP non graves
Éducation thérapeutique
- Prise du traitement : adaptation des doses et de la durée
- Éviction des facteurs de risques
- Surveillance médicale