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UNIVERSITE MOHAMMED V – AGDAL

FACULTE DES SCIENCES – RABAT


DEPARTEMENT DE PHYSIQUE

SOURCES D’ENERGIE ET
TECHNOLOGIES DE STOCKAGE

LE RAYONNEMENT SOLAIRE

CHAPITRE 4 : INFLUENCE DE L'ATMOSPHERE TERRESTRE SUR LE


RAYONNEMENT SOLAIRE.

Année universitaire 2014 – 2015


CHAPITRE 4 : INFLUENCE DE L'ATMOSPHERE
TERRESTRE SUR LE RAYONNEMENT SOLAIRE.
A. COMPOSITION DE L’ATMOSPHERE
I. Composantes de l'atmosphère
1. Introduction
2. Composition de l'atmosphère
2.1. Composants gazeux constants
2.2. Composants gazeux variables
3. Masse d'air ou masse atmosphérique
4. Absorption par les gaz
5. Diffusion atmosphérique
5.1 Diffusion moléculaire (Rayleigh)
5.2 Diffusion par les aérosols (Mie)
5.3 Diffusion par les nuages
Influence de H2O
Nébulosité
6. Trouble atmosphérique
6.1. Facteur de trouble de Linke TL
6.2. Coefficient de trouble d'Angström β A
II. Composantes du rayonnement solaire au sol
1. Rayonnement solaire direct
2. Eclairement direct total Ibn d'un plan normal situé au sol
3. Rayonnement solaire diffus au sol
a. Cas du ciel clair
b. Cas du ciel couvert
c. Cas du ciel partiellement nuageux
4. Rayonnement solaire diffus du sol (Albédo)
5. Rayonnement solaire global Ih
B. MESURES DU RAYONNEMENT SOLAIRE AU SOL.
I. Historique
II. Nomenclature des différents capteurs de mesure de rayonnement.
III. Mesure du rayonnement solaire.
1. Mesures usuelles
2. Principes de mesure
3. Difficultés de mise en application
2
3.1. Effets de nivellement et d'orientation
3.2. Seuil de mesure
3.3. Fidélité de l'instrument
3.4. Réponse spectrale
3.5. Câbles de liaison:
3.6. Traitements des données
IV. Description des capteurs.
1. Héliographes
2. Pyrhéliomètres
3. Pyranomètres
3.1. Pyranomètres à thermopiles
3.2. Pyranomètres à cellules photosensibles
3.3. Appareils les plus courants
3.3.a. Diffusomètres
3.3.b. Pyrgéomètres
3.3.c. Pyrradiomètres
3.3.d. Pyrradiomètres différentiels
3.3.e. Albédomètres
V. Réseau de mesures.
VI. Elaboration des données utiles à partir des données brutes.
1. Collecte et analyse des données météo brutes
a. Réseau de mesures
b. Mesures par satellites
2. Elaboration des données utiles
a - Aspect statique ou stationnaire
a.1 - Irradiation globale d'un plan horizontal
a.2 - Corrélations de Hb, Hh, Hd avec σ
a.3 - Irradiation globale d'un plan incliné
a.4 - Interpolation géographique
b - Aspect dynamique.

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CHAPITRE 4 : INFLUENCE DE L'ATMOSPHERE TERRESTRE
SUR LE RAYONNEMENT SOLAIRE.

A. Composition de l'atmosphère
I. Composantes de l'atmosphère
1. Introduction
En traversant les différentes couches atmosphériques, et avant d'arriver au sol, le rayonnement solaire
est atténué par les différents phénomènes de réfraction, de réflexion, d'absorption et de diffusion qu'il
subit, et qui sont dues aux différentes composantes de l'atmosphère.
km

Exosphère 800

Ionosphère 100

50 Ballons sondes
Ozone
Stratosphère
11

Troposphère Everest
8880 m

L'atténuation du rayonnement dépend de :


- la longueur d'onde λ du rayonnement ;
- le nombre de molécules rencontrées ;
- la longueur du trajet du rayon lumineux.
2. Composition de l'atmosphère
L'épaisseur totale de l'atmosphère terrestre qui représente environ 1 % du rayon de la terre est
constituée de plusieurs couches :
- la troposphère entre 0 et 10 à 15 km,
- la stratosphère entre 11 et 100 km,
- l'ionosphère entre 100 et 800 km.
La masse gazeuse de l'atmosphère est constituée de 78 % d'azote, 21 % d'oxygène, 0,9 % d'argon,
0,03 % de gaz carbonique, des traces d'autres gaz dont le néon, l'hélium, le krypton, l'hydrogène, le
méthane, l'oxyde d'azote, l'ozone vers 18 km d'altitude et la vapeur d'eau au voisinage du sol.
D'autres particules plus ou moins grosses sont en suspension (poussières, fumées, aérosols, cristaux de
glace, gouttelettes d'eau liquide, etc.) ainsi que les particules ionisées dans les hautes altitudes.
2.1. Composants gazeux constants
La quantité de ces composants est caractérisées par leur épaisseur réduite qui correspond à l'épaisseur
de la couche homogène que formerait ce composant s'il était tout seul à la température et la pression
normalisées (15 °C et 1013 mb) :

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Azote : 6 200 m
Oxygène : 1 700 m
Argon : 74 m
Néon : 140 mm
Hélium : 40 mm
krypton : 10 mm.

Si tout l'air avait la densité au sol, l'épaisseur de l'atmosphère serait égale à 8 km.
La densité de l'atmosphère diminue exponentiellement avec l'altitude, et sa composition varie très peu
jusqu'à 80 km où commence à apparaître les phénomènes d'ionisation et de dissociation des molécules.
2.2 Composants gazeux variables
La quantité de ces composants est variable avec le lieu, l'altitude et la saison :
- Le méthane : 5 à 10 mm ;
- Le CO2 : concentration au sol de 0,02 à 0,044 %, avec une épaisseur réduite de 2,4 m.
- L'Ozone : joue un rôle très important par absorption dans l'UV ; concentration très faible au sol et
augmente avec l'altitude (maximum à 25 km) ; épaisseur réduite variable entre 2 mm à l'équateur et
3,5 mm aux pôles (maximum au printemps).
Deux principales zones de concentration de l'Ozone :
- la troposphère inférieure : zones polluées par processus photochimiques sur oxydes d'azote et
hydrocarbures (brouillards photochimiques), par les éclairs → effets nuisibles sur les végétaux et
l'être humain → programmes de contrôle ;
- la stratosphère : l'ozone est formé par les réactions produites par les UV :
O2 → O + O puis O2 + O → O3
- La vapeur d'eau : l'épaisseur réduite très variable avec le lieu, entre 0,5 et 6 cm. La concentration
diminue très vite avec l'altitude :
- au voisinage du sol, H2O est produit par respiration des êtres vivants et par évaporation ;
- avec l'altitude : la pression et la température diminuent, la vapeur d'eau devient rapidement
saturante et se condense.
La couche 0–5 km contient 95% de la masse totale de vapeur d'eau.
- Les aérosols : Ce sont les particules liquides ou solides de dimensions comprises entre 10-3 et 102 µm,
surtout abondants dans la basse atmosphère. Les particules de dimensions comprises entre 10-3 et 1 µm
constituent la majeure partie de la masse des aérosols. Les nuages n'entrent pas dans le terme
d'aérosols. Le contenu total de l'atmosphère en aérosols est estimé à 100 000 tonnes. Le nombre de
particules par cm3 varie de 103 (λ < 0,1 µm) à quelques centaines pour les gouttes de nuages.

On distingue :
- les petits ions : 10-3 µm,
- les gros ions (noyaux d'Aitken) : 10-3 à 10-1 µm,
- les grosses particules et gouttelettes de brume : 10-1 à 1 µm,
- les gouttelettes de nuage et cristaux de glace : 1 à 100 µm,
- les gouttes de pluie : 1 mm,
- les grêlons et flocons de neige : 1 cm et plus.
Les aérosols dont la forme est variable (sphérique pour les particules liquide et quelconque pour les
particules solides) peuvent provenir de l'écume de mer, des sables et particules arrachées au sol, des
volcans, des feux de forêts, des poussières industrielles, des processus de condensation-évaporation et
des réactions chimiques se produisant spontanément dans l'atmosphère.
Leur élimination naturelle peut se faire par : évaporation, lavage par la pluie, sédimentation par gravité
ou par coagulation ou agglomération.
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L'indice de réfraction des aérosols, difficile à déterminer, dépend de leur nature chimique. Il s'exprime
par une partie réelle m et une partie imaginaire m'.
Dans le visible :
Solides (SiO2 : 1,50): m = 1,50 à 1,55, m' = 0,005 à 0,010
Liquides : m = 1,33 à 1,44, m' = 0,001.
Dans l'IR : ces valeurs sont mal connues → erreurs dans le calcul du rayonnement.
Les nuages : elles sont formées par l'ensemble des particules d'eau, liquides ou solides, voisines les
unes des autres. La teneur en eau condensée d'un nuage est de 10-3 kg.m-3.
Selon l'altitude, On classe les nuages en trois catégories :
- étage inférieur (du sol à 2 km) : brouillard, Stratocumulus, Stratus et Cumulonimbus ;
- étage moyen (de 2 à 8 km) : gouttelettes d'eau, Altocumulus, Altostratus et Nimbostratus ;
- étage supérieur (5 à 20 km) : cristaux de glace, Cirrus, Cirrocumulus, Cirrostratus.
3. Masse d'air ou masse atmosphérique
L'atténuation du rayonnement solaire, au cours de la traversée de l'atmosphère, dépend de la longueur
du trajet des rayons solaires.
En prenant pour unité l'épaisseur verticale traversée par les rayons Verticale
solaires lorsque le soleil est au zénith (h = 90°), on définit la masse
d'air unité AM1 = OP = 1 ou masse atmosphérique AM1 (air
mass1) comme étant égale à la masse d'air contenue dans une
colonne verticale s'étendant depuis l'altitude 0 jusqu'à la limite
P A
supérieure de l'atmosphère (8 km en épaisseur réduite).
Pour une hauteur du soleil h > 10°, on peut considérer h
l'atmosphère comme une couche plane, la masse d'air traversée dans
les conditions de pression et de température normalisées sera 0
inversement proportionnelle à sin (h) :

m (0, h) = OA = OP = 1
sin (h) sin (h)
A une altitude z ≠ 0, la masse d'air optique sera donnée en fonction
de h et z par la relation :
P A
P (z)
m (z, h) = m (0, h)
P (0) h
La pression atmosphérique à l'altitude z (en km) est calculée à partir
de la relation :
0
P(z) = P(0) . (1 – 0,1.z)
P(0) = 1013 mb est la pression atmosphérique au niveau de la mer.
Pour une hauteur du soleil h ≤ 10°, on doit tenir compte de :
- la sphéricité de la terre ;
- la courbure des rayons solaires par variation continue de l'indice de réfraction de l'atmosphère.
Cette courbure peut atteindre 0,5° lorsque la hauteur h du soleil est voisine de 0°.
Dans ce cas :
1 - 0,1.z
m (z, h) =
sin (h) + 0,15 (h + 3,9)-1,25

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4. Absorption par les gaz
L'atmosphère gazeuse est composée principalement d'azote N2 (78 %) et d'oxygène O2 (21 %), mais
aussi de composés divers :
(gaz carbonique, oxyde d'azote, gaz rares, ozone, vapeur d'eau, etc.), possédant des bandes d'absorption
dans le domaine des longueurs d'ondes solaires qui nous intéressent (0,2 à 5,0 µm) :
Pratiquement, seuls ces deux derniers gaz interviennent de manière sensible dans l'absorption gazeuse
de l'atmosphère :
- ozone : forte absorption pour les longueurs d'ondes < 0,3 µm, faible entre 0,5 et 0,7 µm ;
- vapeur d'eau : nombreuses et larges bandes, toutes situées à des longueurs d'ondes > 0,65 µm
(bandes faibles vers 0,72 et 0,82 µm, moyennes vers 0,92 et 1,1 µm, fortes vers 1,4 et 1,9 µm et
très fortes vers 2,6 µm).
Les étroites bandes d'absorption dues à l'oxygène (vers 0,69 et 0,76 µm) ou au gaz carbonique (vers 1,6
et 2,0 µm et surtout vers 2,75 et 4,24 µm) peuvent aisément être associées à celles de la vapeur d'eau,
d'effets très variables selon l'humidité de l'air.
L'absorption due à la vapeur d'eau est liée à l'épaisseur d'eau condensable W par la relation :
αs = 0,077.W 0,3
αs désigne le facteur total d'absorption et W l'épaisseur d'eau condensable qui varie en général de 0,5 à
8 cm, et qui est donnée par la formue de Hann :
W (cm ou g.cm-2) = 0,17 e (mb)
e est la tension de vapeur d'eau au sol.
Comme toute absorption gazeuse, l'absorption atmosphérique par la vapeur d'eau est sélective : elle se
manifeste sur des ensembles plus ou moins larges de longueurs d'ondes.
En première approximation, on peut retenir pour l'absorption par la vapeur d'eau seule et pour une
masse atmosphérique unité, la formule empirique suivante donnant le facteur global d'absorption :
α(H2O) = 0,10 + 0,03.ln (W) + 0,002.[ln (W)]2
En tenant compte de l'absorption supplémentaire due à l'oxygène moléculaire O2 et au gaz carbonique
CO2, cette formule devient :
α(H2O, O2, CO2) = 0,113 + 0,0285.ln (W) + 0,002.[ln (W)]2
L'absorption due à l'ozone s'effectue à haute altitude (15 à 30 km), alors que celles dues à la vapeur
d'eau et au CO2 s'effectuent surtout dans les basses couches (au-dessous de quelques km).
L'absorption due à l'ozone peut être calculée à l'aide de la relation :
α(O3) = 0,015 + 0,0024 . ε
ε est l'épaisseur réduite de l'ozone (en mm).
La transmittance après absorption par les gaz et la vapeur d'eau s'écrit :
τG = 1 – α(H2O, O2, CO2, O3)
soit sensiblement :
τG ≈ 1 – α(H2O, O2, CO2) – α(O3)
et avec une bonne approximation, pour une hauteur h du soleil :
τG = 1 - α G = 0,86 - 0,03 ln  W  .
 sin (h) 
Les nuages jouent aussi un rôle absorbant non négligeable, et complètent l'absorption déjà liée à la
vapeur d'eau par absorption complète des longueurs d'onde supérieures à 1 µm.

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5. Diffusion atmosphérique
La diffusion atmosphérique est un phénomène complexe qui intègre à la fois la diffraction, la réfraction
et la réflexion par les particules. C’est la cause principale de la luminosité diurne du ciel, elle
commande la visibilité des objets éloignés.
C'est une redistribution spatiale du rayonnement par des particules matérielles (molécules, aérosols,
gouttelettes et cristaux des nuages) :
le champ électrique de l'onde électromagnétique incidente fait osciller l'atome ou le corpuscule qui, à
son tour, devient une source de rayonnement : on parle alors de diffusion élastique qui est la réémission
d'une onde de même fréquence mais de direction différente.
La répartition de l'onde diffusée dans l'espace dépend du diamètre de la particule diffusante par rapport
à la longueur d'onde λ.

Si la particule reçoit un éclairement monochromatique Eλ venant selon la direction s , l'intensité
→ →
diffusée Iλ dans une direction faisant θ avec s est : s'
Iλ(θ) = f (θ, r, λ) . Eλ
Le diagramme de la fonction de diffusion f
(θ, r, λ) en fonction de θ est appelé →
indicatrice de diffusion. )θ s

Si f (θ) = constante, la diffusion est dite isotrope (contrairement à la diffusion anisotrope où une ou
plusieurs directions peuvent être privilégiées) : le long du trajet d'un rayon solaire, il y a diffusions
multiples, on utilise alors comme approximation la diffusion isotrope.
L'importance de la diffusion est liée à l'indice de réfraction des particules diffusantes, et à leur
dimension par rapport aux longueurs d'onde considérées.
Selon la taille, on distingue trois formes de diffusion, dont les lois générales ont été étudiées par MIE :
- r << λ : diffusion moléculaire (Rayleigh) r ≈ 1 Å = 10-4 µm,
-r=λ: diffusion par les aérosols (Mie) r ≈ 10-3 à 102 µm,
- r >> λ : diffusion par les gouttelettes r ≈ 102 à 103 µm.
5.1 Diffusion moléculaire (Rayleigh)
Pour les molécules gazeuses de dimensions inférieures ou égales à la longueur d'onde λ du
rayonnement électromagnétique, la diffusion suit la loi de Rayleigh :
- l'intensité énergétique diffusée est proportionnelle à λ- 4 :
→ la diffusion est d'autant plus forte que la longueur d'onde est plus faible :
→ une plus forte extinction du rayonnement direct dans les courtes longueurs d'onde
(violet, bleu) que dans les grandes longueurs d'onde (rouge) du spectre visible :
- la lumière diffusée vers le sol est plus riche en bleu que la lumière directe → la couleur bleue du
ciel : ;
- la coloration jaune puis orangée puis rouge du disque solaire lorsque le trajet des rayons
augmente (coucher du soleil) est due à ce que tout le bleu a été diffusé.
Violet 0,390 – 0,455 µm
Exemple : Bleu 0,455 – 0,492 µm
Bleu : λ-4 = 0,455 – 4 = 23,33 Vert 0,492 – 0,577 µm
Rouge : λ-4 = 0,622 – 4 = 6,68 Jaune 0,577 – 0,597 µm
Orange 0,597 – 0,622 µm
Rouge 0,622 – 0,770 µm

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Si l'on désigne par ar(λ) la densité optique (ou coefficient d'extinction) d'une masse d'air m = 1 pour la
diffusion Rayleigh à une longueur d'onde λ, on a approximativement :
ar(λ) = 0,0088 . λ- 4,09
La transmittance intégrale moyenne τr qui est le rapport entre le flux solaire direct arrivant au sol après
diffusion et le flux solaire à la limite de l'atmosphère, est donnée par :
τr = exp [- ar (λ) . m]
Cette transmittance est d'environ : 0,91 pour m = 1, 0,85 pour m = 2, et 0,75 pour m = 4.
5.2 Diffusion par les aérosols (Mie)
Après réflexion, réfraction et diffraction, les rayons solaires interceptés par les aérosols (de dimensions
variables de plusieurs dizaines de µm à quelques mm) sont diffusés dans toutes les directions :
- les plus petites particules entraînent une diffusion semblable à celle causée par les molécules
(proportionnelle à λ-4) ;
- les plus grosses provoquent une diffusion indépendante de la longueur d'onde ;
- entre les deux, la diffusion est en moyenne proportionnelle à λ- α.
L'exposant α peut prendre toutes les valeurs comprises entre 0 et 4 :
- grosses particules : α = 0,
- petites particules : α = 4.
Dans les régions tempérées, Angström propose comme moyenne acceptable pour α la valeur 1,3. On
écrira pour le coefficient d’extinction par les aérosols :
aD(λ) = βA . λ -1,3
βA est le coefficient de trouble d'Angstrom, défini pour une traversée verticale d'atmosphère :
- 200 particules / cm3 → atmosphère très pure ;
- 800 particules / cm3 → atmosphère très polluées.
Lorsque des mesures de βA n'existent pas au lieu considéré, on peut utiliser les valeurs approchées
suivantes :
- ciel bleu profond : βA = 0,02 ;
- ciel bleu laiteux : βA = 0,20 ;
- ciel blanchâtre : βA = 0,50 ;
- ciel blanc voilé : βA = 1 ;
- site en région rurale : βA = 0,05 ;
- site en région urbaine : βA = 0,10 ;
- site en région industrielle : βA = 0,15 à 0,20.
5.3 Diffusion par les nuages
Les particules (gouttelettes et cristaux) constituant les nuages, sont caractérisées par des dimensions
notablement supérieures aux longueurs d'onde du spectre solaire intéressant les applications
énergétiques.
La diffusion est alors neutre, provient de l'ensemble des phénomènes de réfraction, diffraction et
réflexion, et indépendante de la longueur d'onde → couleur blanche.
La forme des nuages engendre des indicatrices de diffusion très complexes et difficilement
modélisables.
Les rayons diffusés par une particule rencontrent d'autres particules → des diffusions multiples.
• Dans une atmosphère contenant peu d'aérosols, la diffusion est de 50 % vers l'espace et 50 %
vers le sol.

9
• Dans une atmosphère polluée, il y a plus de diffus qui atteint le sol, → ce qui compense la
diminution du direct.

Diffusion de Rayleigh : r < λ/10


Diffusion identique vers l'avant et l'arrière
maxi pour θ = 0 et θ = π
mini pour θ = ± 90°.

Diffus

Direct

Diffusion de Mie :
Diffusion vers l'avant > vers l'arrière
Si r ↑ diffusion vers l'avant ↑
et la forme se complique.

r # λ/4

r>λ

INDICATRICES DE DIFFUSION

Influence de H2O
- coagulation de plusieurs molécules d'eau → gouttes de
dimensions >> molécules ;

- dans certaines conditions d'humidité, les particules de


poussière augmentent de taille par condensation d'eau.

→ augmentation du nombre et de la taille des aérosols directement liés à la présence est la


concentration de vapeur d'eau.
→ présence de phénomènes optiques liés à une orientation préférentielle des cristaux.

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Nébulosité
La nébulosité N est le paramètre météorologique qui permet d'estimer l'importance prise par les nuages
dans les phénomènes de réflexion, diffusion et absorption à leur traversée par le rayonnement solaire.
Pour un observateur au sol, la nébulosité est la fraction du ciel occultée par les nuages. Elle s'exprime
en octas (huitièmes du ciel couverts) ou en fractions décimales (dixièmes du ciel couverts) :
Pour un ciel clair : N = 0 (0/8), pour un ciel couvert : N = 1 (8/8).

.
. . .. .. ... . .. . .
nuage . .. . . ... .. . ..... ... .. ... . . aérosols
. . .. . .. ... .. .
. .. . . ... .. . .. .. .. . . .
. . . .

sol

rétrodiffusion
par le sol

Selon le type de nuages, les effets de diffusion sont plus ou moins marqués :
- nuages élevés : atténuation du direct + diffusion,
- nuages moyens et inférieurs : ciels couverts blancs ou très sombres → opaques au rayonnement
direct.
Pour décrire ces effets, aucune formule ne peut être réellement applicable à cause de la multiplicité des
phénomènes de réflexion sol - nuage ou nuage – nuage.
6. Trouble atmosphérique
L'étude des phénomènes d'absorption et de diffusion du rayonnement solaire direct par l'atmosphère,
fait intervenir les coefficients d'extinction ai (λ,m) correspondant aux différents phénomènes.
Pour une longueur d'onde donnée λ (ou un intervalle ∆λ) :
- le coefficient d'extinction total sera :
a (λ ) = ∑ a i (λ )
i
ai (λ) est le coefficient d'extinction relatif au constituant i ;
- le facteur de transmission total ou transmittance sera :
Iλ (m)
τ( λ , m ) = = Exp [- a (λ ).m]
I oλ
Iλ(m) est la puissance solaire reçue au sol ;
Ioλ est la puissance solaire incidente à la limite de l'atmosphère.
Les coefficients totaux a (λ) et τ (λ,m) correspondant à tout le spectre de longueurs d'onde, ne peuvent
être sommés. On introduit alors, par approche phénoménologique, la transmission du rayonnement
solaire direct dans l'atmosphère, les coefficients ou facteurs de trouble atmosphérique.
6.1. Facteur de trouble de Linke TL
Il est défini comme le nombre d'atmosphères pures et sèches (sans aérosols, ni vapeur d'eau ni nuages),
qu'il faudrait accumuler pour provoquer la même extinction intégrale du rayonnement direct que
l'atmosphère réelle, poussiéreuse et humide, aux lieux, instant et hauteur du soleil considérés :

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On a : TL = a
ai
où a = a i + a D + a W est le coefficient d'extinction total,
a i est le coefficient d'extinction dû aux gaz "constants" de l'atmosphère (N2, O2, O3, gaz
rares, gaz carbonique),
a D est le coefficient d'extinction dû aux aérosols,
a W est le coefficient d'extinction dû à H2O vapeur.
a + aW
d'où : TL = a = 1 + D >1
ai ai
TL tient compte de l'influence des aérosols et de la vapeur d'eau sur le rayonnement solaire, on peut
donc l'exprimer en fonction du coefficient de trouble d'Angstrom βA et de l'épaisseur d'eau condensable
W à l'aide de la relation moyenne :
TL = 2,5 + 16 βA + 0,5 ln (W)
Quelques valeurs de TL :
- régions tempérées : TL varie de 3,0 l'hiver à 3,8 l'été, (TL est proche de 4) ;
- ciel très pur et sec : TL = 2,
- ciel laiteux et humide : TL = 6,
- TL dépend de l'altitude z, ∆TL = – 0,35 pour ∆z = 1 000 m,
- variation (négligeable) de ± 0,2 de TL avec la hauteur du soleil.
6.2. Coefficient de trouble d'Angström β A
βA caractérise la quantité d'aérosols contenus dans la colonne verticale d'atmosphère au-dessus du lieu
d'observation. Pour une longueur d'onde λ, le coefficient d'extinction dû aux aérosols s'exprime en
fonction du coefficient de trouble d'Angström à l'aide de la relation :
aD(λ) = βA . λ - 1,3 0 ≤ α ≤ 4 et βA = 0,2 pour un ciel pur.
α et βA peuvent varier dans la journée à cause des variations de température qui provoquent
l'évaporation ou la condensation de l'eau atmosphérique.
La mesure de βA et α se fait à l'aide de filtres (RG2 laisse passer 0,63 ≤ λ ≤ 2,8) ou pour des longueurs
λ données (0,38 µm ; 0,5 µm ; 1 µm où l'absorption par les gaz est négligeable).
II. Composantes du rayonnement solaire au sol
Le rayonnement global Ih, incident sur un capteur au sol comporte :
- une composante directe Ib, d'intensité éventuellement nulle par ciel couvert ;
- une composante diffuse Id provenant du ciel après diffusion par les particules suspendues dans
l'atmosphère ;
- une composante réfléchie Ir par le sol si le capteur n'est pas horizontale.
Le rayonnement global Ih est donc la somme de ces trois composantes :
Ih = Ib + Id + Ir
1. Rayonnement solaire direct
L'éclairement monochromatique direct au niveau du sol est donné par la relation :
Iλ(m) = Ioλ . Exp {- a(λ) . m}
= Ioλ . Exp {- [ar(λ) + aD(λ) + aO(λ) + aW(λ) + aG(λ)] . m}
= Ioλ . τ(λ, m)
= Ioλ . τr(λ,m) . τD(λ,m) . τO(λ,m) . τW(λ,m) . τG(λ,m).

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τr(λ,m) : transmittance après diffusion de Rayleigh (r < λ) ;
τD(λ,m) : transmittance après diffusion par les aérosols (Mie) (r > λ) ;
τO(λ,m) : transmittance après diffusion par les molécules d'Ozone ;
τW(λ,m) : transmittance après diffusion par la vapeur d'eau ;
τG(λ,m) : transmittance après diffusion par les autres gaz.
Pour la diffusion de Rayleigh : la variation de τr(λ,m) en fonction de (λ en µm) est donnée par la figure
suivante :
1.0
m=1

0.5 m=8

0.0
0.0 0.4 0.8 1.2 1.6 2.0
Pour les aérosols, les courbes dépendent beaucoup du coefficient de trouble βA . Pour βA = 0,05, on a
les profils suivants de variation de τD(λ,m) en fonction de (λ en µm) :
1.0
m=1

m=8
0.5

0.0
0.0 0.4 0.8 1.2 1.6 2.0

2. Eclairement direct total Ibn d'un plan normal situé au sol


Pour une longueur d'onde λ, la transmittance totale monochromatique de l'atmosphère est τ (λ,m).
En désignant par τ (m) la transmittance totale moyenne sur tout le spectre solaire on a :

τ (m) = ∫ τ (λ, m) . dλ
0
L'éclairement monochromatique direct au niveau du sol étant :
Iλ (m) = Ioλ . τ (λ, m) = Ioλ . Exp [ - a (λ) . m (h) ]
et l'éclairement direct total Ibn d'un plan normal situé au sol est obtenu en intégrant cette relation sur
tout le spectre solaire :

Ibn (m) = ∫ Iλ (m) . dλ
0

= ∫ Ioλ . τ (λ, m) . dλ
0

= τ (m) . ∫ Ioλ . dλ = Io . τ (m)
0

Io = ∫ Ioλ . dλ étant la constante solaire corrigée, donnée par :
0

Io = 1367 . [1 + 0,033 . cos ( 360 . j)]


365

13
On peut écrire : Ibn (m) = Io . τ (m) = I o . Exp { - a . m}
= Io . Exp {- [ a r + a D + a 0 + a W + a G ] . m} .

Les coefficients a qui sont les coefficients d'extinction moyens pour un état atmosphérique donné,
dépendent de m, W et βA.
On peut écrire :

∫ Ioλ . Exp { - a (λ) . m}. dλ
Exp { - a . m} =
I bn (m)
0

=
Io
∫ Ioλ . dλ
0
d'où la relation qui définit a :
 I 
a = 1 . ln  o 
m  bn
I (m) 
ou encore : a = ai + a D + a W .

a i , a D et a W sont les coefficients d'extinction dus respectivement aux gaz de l'atmosphère, aux
aérosols et à la vapeur d'eau,

avec : TL = a = 1 + a D + a W
ai ai
On peut aussi écrire : Ibn (m) = Io . Exp {- a i . TL . m (h)}

d'où : TL = 1 . ln  Io 
ai . m  I bn (m) 

Le coefficient d'extinction a i peut être calculé à partir de la formule de Kasten :


1
ai =
0,9.m + 9,4
où : m = 1 pour h ≥ 10°, et m = 1 pour h ≤ 10°
sin (h) sin (h) + 0,15.(h + 3,5)-1,25

TL = 0,9 +
9,4  Io
→ . ln
 m  I bn (m)
En pratique, il est beaucoup plus commode d'utiliser des formules empiriques, déduites de mesures du
rayonnement direct, qui ne dépendent que de la hauteur h du soleil et du coefficient du trouble
atmosphérique βA, estimé d'après l'aspect du ciel.
Perrin de Brichambaut propose une formule empirique du type :

I bn = a . Exp - 1 
 b . sin (h + c) 
où a, b et c sont des constantes qui dépendent de l'état du ciel.
Pour un ciel clair, des mesures de Ibn effectuées à Rabat ont permis d'obtenir la relation suivante :

I bn = 1120 . Exp - 1 .
 5 . sin (h + 1,5) 

Pour un plan d'inclinaison β et d'orientation γ quelconques :


Ib (β,γ) = Ibn . cos (i)
avec : cos (i) = cos (h).sin (β).cos(aZ – γ) + sin (h).cos (β).
14
Pour un plan horizontal : β = 0 → cos (i) = sin (h),
l'éclairement direct est : Ib = Ibn . sin (h)
tc
et l'irradiation directe quotidienne : H b = ∫ I bn . sin (h) . dt .
tl

3. Rayonnement solaire diffus au sol


Le rayonnement solaire diffus provient de toute la voûte céleste dans un angle solide de 2π stéradians.
C'est la partie, dirigée vers le sol, du rayonnement solaire diffusé par les constituants de l'atmosphère
(molécules, aérosols, nuages, …).
a. Cas du ciel clair
La voûte céleste n'a pas de luminance uniforme, même par ciel très clair. Le ciel étant toujours plus
clair au voisinage du soleil et vers l'horizon → anisotropie difficile à quantifier ou traduire dans les
calculs.
On utilise alors des formules empiriques du type proposé par Perrin de Brichambaut :
Id = a . [sin (h)] 0,4
où a est une constante qui dépend de l'état du ciel.
a = 87 W.m-2 pour un ciel très pur ;
a = 125 W.m-2 pour un ciel moyen ;
a = 187 W.m-2 pour un ciel pollué.
On peut trouver des formules exprimant Id en fonction de TL :

Id =
Ion
25
[
sin (h) . TL - 0,5 + sin (h) ]
Bien que valable par ciel complètement couvert, on admet souvent l'isotropie du diffus.
La correspondance entre le diffus Id et le facteur de trouble de Linke TL est moins étroite que celle entre
le direct Ibn et TL : TL englobe la diffusion et l'absorption, alors que Id ne dépend que de la diffusion.
I
Cependant, la proportion du diffus dans le global d est caractéristique du trouble de l'atmosphère
Ih
(transparence, transmission) :
Id I
=1- b (Ih = Ib + Id)
IH Ih
b. Cas du ciel couvert
C'est un ciel gris totalement couvert de nuages continus : Ibn = 0 et Ih = Id
→ couverture nuageuse homogène → isotropie du diffus.
c. Cas du ciel partiellement nuageux
Forte variabilité du diffus selon les azimuts relatifs des nuages et du soleil :
Nuages vers le soleil : sombres
Nuages opposées au soleil : très lumineux.
On estime que :
- le maximum du diffus est pour des nébulosités de 3 à 5 , ce qui correspond à des fractions de
8 8
ciel clair entre 0,4 et 0,7 ;
- ce maximum du diffus est égal au double du diffus par ciel clair.

15
1000
I
BN
W.m-²

800

600

400

200
I
D

0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90
Hauteur h (degrés)

Pour un plan d'inclinaison β et d'orientation γ quelconque, on supprime la partie du ciel non vue par le
plan :
1 + cos (β)
I D ,β = I D .
2
4. Rayonnement solaire diffus du sol (Albédo)
C'est le rayonnement diffusé par le sol vers l'atmosphère.
Il ne peut pas atteindre un récepteur horizontal, sauf s'il y a rétrodiffusion par l'atmosphère.
Il s'ajoute alors au diffus (isotrope) du ciel (d'autant plus que TL ↑ et l'albédo du sol ou reflectance du
sol ρsol ↑).
C'est un rayonnement anisotrope qu'on admet souvent comme isotrope :
1 - cos (β)
Iρ = ρ . I H .
2
ρ
Il est très important pour les plans verticaux où β = π , → cos (β) = 0 → Iρ = . I H
2 2
Indicatrice de diffusion : entre spéculaire (surface polie) et isotrope (surface rugueuse).
La valeur de ρ dépend du revêtement de la surface du sol :
- sol cultivé : 0,2 ;
- neige : 0,6 à 0,9 ;
- sable : 0,3 à 0,4 ;
- eau calme : 0,18 en hiver, 0,5 en été.
La valeur de ρ dépend de la hauteur h du soleil : ρ ↑ lorsque h ↓.
5. Rayonnement solaire global Ih
C'est la superposition des trois composantes du rayonnement solaire au sol : Ih = Ib + Id + Ir
Pour une surface horizontale, - la composante verticale du direct est : Ib = Ibn . sin (h)
- celle du réfléchi est nulle : Ir = 0
d'où : Ih = Ibn . sin (h) + ID.
En plus, à ciel couvert : Ibn = 0 → Ih = Id.
Pour une surface inclinée : Ih(β,γ) = Ib (β,γ) + Id,β + Iρ
1 + cos (β) 1 - cos (β)
= Ibn . cos (i) + Id . + ρ . Ih . .
2 2
16

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