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Chapitre 2 : ACTION MÉCANIQUE

1- Définition
On appelle action mécanique toute cause susceptible de maintenir un corps au repos,
de créer ou de modifier un mouvement ou encore de créer une déformation.

2- Force

Une force est une action mécanique capable de créer une accélération, ce qui induit un
déplacement ou une déformation de l’objet. En résistance des matériaux, une force est
une grandeur vectorielle définie par :
Une direction : droite d’action.
Un sens : permet d’estimer le mouvement qu’elle va produire (force
motrice ou de résistance).
Un point d’application.
Une intensité : exprimée en Newton.

Figure 1
3- Moment
En plus de la possibilité de provoquer un mouvement de translation, une force peut
aussi faire tourner un corps rigide autour d’un axe non parallèle à sa ligne d’action et
ne l’interceptant pas. Cette possibilité de faire tourner un corps rigide est identique à
l’action d’un moment de cette force par rapport à un axe donné.

3.1- Moment d’une force par rapport à un axe

Le moment de ⃗
F par rapport à l’axe OO’ (Figure 2) est proportionnel à l’intensité de
cette force ainsi qu’à la distance (d) qui sépare l’axe de la ligne d’action de cette force.
Le moment est défini comme suivant :

M =F × d

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Le moment est un vecteur perpendiculaire au plan du corps, son sens dépend de la
position de la force par rapport à l’axe.

Fig.2- Schématisation d’un


moment

3.2- Moment scalaire d’une force par rapport à un point


On note M O ⃗
F le moment de la force ⃗
F par rapport au point O (Figure 2) ; sa valeur se
calcule à partir de la formule suivante :

MO ⃗
F =± F × d (3)

Le moment en O de la force ⃗
F est égal à (plus ou moins) l’intensité de ⃗
F multipliée par
le bras de levier d. Il se mesure en (N.m)
Le moment sera positif si, par rapport au point de calcul, la force tend à faire
tourner le solide dans le sens trigonométrique,
Le moment sera négatif si, par rapport au point de calcul, la force tend à faire
tourner le solide dans le sens anti-trigonométrique.

3.3- Moment vectoriel d’une force par rapport à un point

Un moment est représentable sous forme vectorielle (vecteur moment) et défini à partir
d’un produit vectoriel. De la figure 3, on aura :

MO ⃗
⃗ F =⃗
OA ⃗
F (4)

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Dans ce cas, le signe … () est donné par le calcul lui-même.

En effet,

MO ⃗
⃗ F =‖⃗
OA‖‖⃗
F‖sin ⁡(⃗
OA , ⃗
F)

Fig.3- Moment vectoriel d’une force


4- Torseur
4.1- Définition
Comme nous l'avons vu ci-dessus, la définition complète d’un effort (force) fait
intervenir deux vecteurs :
Une force ⃗R appelée résultante,
M (⃗
Un moment ⃗ R )¿O en un point O quelconque, appelé moment.
Ces deux vecteurs, appelés éléments de réduction, peuvent être regroupés en une
seule écriture dans un nouvel outil mathématique appelé « Torseur ».
On note { τ⃗ } un torseur quelconque et { τ⃗ }O ses éléments de réduction au point O.
Ainsi, le torseur est un système de vecteurs glissants ; ensemble d’un vecteur ⃗R et
d’un couple de moment ⃗
C (noté ⃗
M ) dirigé suivant la ligne d’action de ⃗
R (le support de
R est l’axe central du torseur, et le rapport ⃗
⃗ R son pas).
M /⃗

- Eléments de réduction du torseur en un point A

On appelle éléments de réduction du torseur en A :

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M A : moment en A du torseur

R : résultante du torseur (indépendante de A)



F i appliquées aux points Pi, notées ( Pi ,
Si un solide (S) subit un ensemble de n forces ⃗
F i) de la part du milieu extérieur, cette action mécanique est modélisable par le torseur

suivant :

{ R (ext → S )=∑ ⃗
Fi

F (ext → S) } A=
{⃗ i=l (5)
n
M A (ext → S)=∑ ⃗
⃗ OA i ⃗
Fi
i=l

Notations
Dans une base directe (O, i⃗ , ⃗j, k⃗ ), on écrit :
R ( ext → S )= X i⃗ +Y ⃗j + Z ⃗k (6)

Et
M A ( ext → S )=L A i⃗ + M A ⃗j + N A ⃗k (7)

Alors
X LO

{ }
F (ext → S) } A= Y M O
{⃗
Z NO ( O , i⃗ , ⃗j , ⃗k) A
(8)

Fig. 4- Base
directe

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5- Enoncé de la condition d’équilibre d’un système matériel
L’équilibre d’un système est régi par le principe fondamental de la statique :
Deux conditions sont nécessaires et suffisantes pour l’équilibre d’un solide
indéformable :
 La résultante générale des forces (actions et réactions) appliquées à ce solide
est nulle : ∑ ⃗
F =0⃗
 Le moment résultant de toutes les forces appliquées à ce solide, calculé par
rapport à un point quelconque est nul : ∑ ⃗
M =0⃗ .

Dans le cas bidimensionnel, et après projection des efforts, l’équilibre du corps est
donné par :
∑ Fx

{∑Fy
∑ M ¿z

Soit un solide (S) soumis à un système de forces extérieures modélisé par le


F ext } . Soit {}le référentiel associé à (S) ; (S) est en équilibre si et
torseur { ⃗
seulement si : { ⃗ F ext }=( 0⃗ )

Utilisations pratiques
L’égalité de deux torseurs entraînait l’égalité de leurs éléments de réduction. Soit O le
point choisi :
R( ⃗F )= ⃗0 (1)

F ext }O= { ⃗0 }O
{⃗
{

ext

M ( ⃗F )/ O= ⃗0 (2)
ext

Les équations (1) et (2) sont deux équations vectorielles qui donnent :
 6 équations scalaires en l’espace
 3 équations scalaires en plan
En plan, l’équation des forces (1) possède deux équations scalaires et l’équation des
moments (2) une équation scalaire. Le moment est un produit de vecteurs appartenant
toujours à (P) (plan de sollicitations) ; le moment est autour de l’axe Z (Z étant
perpendiculaire au plan (P)).

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Fig 5- Illustration en plan.
5.1- Résultante de forces
Il est toujours possible de remplacer un système de forces ⃗F1 , ⃗
F2 , ⃗
F 3 , … par une
force unique qui a les mêmes effets. Elle s’appelle résultante et s’exprime
mathématiquement par :
R =⃗
⃗ F 1 +⃗
F2 + ⃗
F 3 +… (1)
Exemple 1
La résultante ⃗R est obtenue en grandeur et
direction en formant le polygone des deux
forces.

Fig 6- Illustration en plan


5.2- Composantes d’une force
Dans la plupart des problèmes, il est avantageux de décomposer une force ⃗ F en deux
composantes F X et F Y suivant deux axes perpendiculaires entre eux (Fig. 7). A partir
⃗ ⃗
de la figure 7, il est évident que :
F X =F . cosθ ; FY =F . sinθ

F=√ F2X + F2Y  ;

FY
θ=Arctang ( )
FX

Figure 7 : Composantes des forces

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EXERCICES
Exercice 3 :
Un manchon qui peut glisser dans un axe vertical est sollicité par les trois forces
représentées. La direction de F peut varier. Dit-s’il est possible que F forme avec les
deux autres forces une résultante R horizontale, sachant que la grandeur de F est : a)
2135 N, b) 1245 N.

Exercice 1 :
Une barre de longueur L et de poids P est soulevée par la force F comme le montre la
figure ci-contre. En négligeant les frottements en A et B :
1- calculer l’angle  à l’équilibre.
AN : P = 89N, F = 44.5N, L = 6cm, α = 60°

Exercice 2 :
Une barre AB de longueur 2m en état
d'équilibre s’appuie en A sans frottement sur un
mur et le point A est attaché à une corde AC. Calculer dans ce cas la longueur de la
corde si BC = 2m

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Exercice 3 :
Une tige uniforme AB, de longueur 3R, repose à l’intérieur d’un hémisphère de rayon
R. Calculez l’angle θ pour que la tige soit en équilibre (on néglige les frottements).

Exercice 4 :
Une tige AB, de longueur L et de poids P repose sur deux plans inclinés. En négligeant
les frottements en A et B, calculer les réactions de la barre sur les deux plans ainsi que
l’angle θ que fait la barre avec l’horizontale à l’équilibre.

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