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Guide de Gestion de Projets de Supervision ~ Supervision courante

de Contrats de Construction Internationaux

II-4. SUPERVISION COURANTE

Ce Chapitre fournit les directives pour la supervision courante durant


l’exécution d’un Contrat de Travaux. Y sont traités :
o Les Instructions de l’Ingénieur
o Les Réunions Régulières d’Avancement
o Le Maintien de validité de la Garantie de Bonne Exécution, de la
Garantie de Remboursement de l’Avance et des Assurances de
l’Entrepreneur
o La Vérification du Personnel et de l’Equipement de l’Entrepreneur
o Les Echantillons et les Essais des Matériaux, du Matériel et de
l’Exécution du Travail
o Le Contrôle, les Essais et l’Acceptation des Travaux
o Les Travaux inacceptables, la Notification de Vices et les Réparations
o Le Programme des Travaux et les Révisions du Cash-Flow
o Le Recours contre la Lenteur d’Exécution des Travaux par
l’Entrepreneur
o Les Suspensions des Travaux
o La Documentation, la Détermination et l’Evaluation des Réclamations
o Les Délais, la Prolongation du Délai d’Exécution et les Coûts Associés
o Les Dommages-Intérêts Forfaitaires et la Prime pour Achèvement
Anticipé
o Les Différends et le Règlement des Différends

II-4.1 Les Instructions de l’Ingénieur

Sans accord préalable sur des procédures propres et sans la cohérence


de ces procédures, l’efficacité du contrôle du coût, du planning, de
l’avancement et des délais de réalisation des travaux est amoindrie. Très
souvent, les résultats de toutes les instructions données durant l’exécution
des travaux n’apparaissent au grand jour qu’après le relevé de comptes
final et une fois que l’Entrepreneur a reconstitué a posteriori les étapes de
ces travaux de façon à pouvoir se prononcer sur des demandes de
prolongation de Délais (pour éviter des Dommages-Intérêts forfaitaires)
et/ou de coûts additionnels. Pour pouvoir juger de la valeur de telles
réclamations, l’Ingénieur devra établir un relevé de toutes les instructions.

Les Instructions de l’Ingénieur ou de ses adjoints délégués auprès de


l’Entrepreneur (voir Section II-2.2 ‘Délégations de l’Ingénieur...’], doivent
être données par écrit à ce dernier. Cela peut se faire par lettre mais il est
recommandé d’utiliser une lettre-standard portant en en-tête “Instruction
de Chantier de l’Ingénieur”, qui sera ensuite chronologiquement
numérotée et à laquelle serait (si nécessaire) attaché un dessin ou une
photographie. Exemple d’une telle lettre à Appendice J.

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Les instructions verbales sur le Chantier ne doivent être données


qu’en cas d’urgence. Au cas où une instruction verbale est donnée,
l’Ingénieur doit :
 La faire suivre d’une instruction écrite spécifiant quand (date et temps)
l’instruction verbale a été donnée, par qui et à qui.
 D’anciennes versions de contrat FIDIC stipulent que si
l’Entrepreneur confirme par écrit une instruction verbale dans les 7
jours suivant sa formulation et si l’Ingénieur ne s’oppose pas à cette
confirmation dans un délai de 7 jours après l’avoir reçue, cela sera
considéré comme un feu vert de l’Ingénieur à la poursuite des travaux
par l’Entrepreneur. La même disposition existe dans les versions
récentes de contrat FIDIC mais les délais de réponse y ont été
réduits à 2 jours.
Il est indispensable que les adjoints de l’Ingénieur (i.e. Ingénieur Résident,
Ingénieurs de Section, Contrôleurs) habilités à donner, en lieu et place de
l’Ingénieur, des instructions à l’Entrepreneur, soient autorisés à le faire par
écrit (avec copie à l’Entrepreneur). [Voir Section II-2.2 relatif à ‘Délégation
de Devoirs et Autorisations par l’Ingénieur’]

II-4.2 Les Réunions Régulières d’Avancement

Les réunions sur l’état d’avancement des travaux devraient suffire à


répondre aux besoins du Marché et il est recommandé que de telles
réunions aient lieu au moins une fois par mois. Dans la mesure où le
Marché peut avoir imposé à l’Entrepreneur de soumettre des rapports
mensuels à l’Ingénieur (de même que l’Ingénieur peut être également tenu
de soumettre des rapports mensuels au Maître de l’Ouvrage et à
l’Institution de Financement), il est recommandé de :
 Tenir des réunions régulières sur l’état d’avancement des travaux à
chaque fin de mois.
Ces réunions se tiendront en présence de représentants du Maître de
l’Ouvrage, de l’Entrepreneur et de l’Ingénieur, sous la présidence de
l’Ingénieur qui en fera un compte-rendu. Les personnes tenues d’assister
à ces Réunions Régulières d’Avancement sont : celles qui peuvent fournir
des informations ; et celles qui peuvent prendre (et sont autorisées à le
faire) des décisions et à déléguer le pouvoir de décision.
L’Ingénieur devra établir un projet d’ordre du jour et le distribuer, avant
chaque réunion, au Maître de l’Ouvrage et à l’Entrepreneur (et si utile, à
l’Institution de Financement), les priant de signaler les autres sujets que
les Parties souhaiteraient soulever à la réunion. Il serait bon à cet effet de
disposer d’un ordre du jour standard sur lequel seraient ajoutés ces autres
sujets.

Pour que les réunions d’avancement soient efficaces, il est important de :


o Obtenir l’accord de toutes les Parties sur l’ordre du jour et assurer une
présidence efficace de la réunion ;
o Disposer des comptes-rendus d’actions entreprises (ou en voie
d’exécution) dans le cadre de réunions précédentes ;

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o Etablir un compte-rendu précis et complet ;


o Prendre des décisions ;
o Identifier les responsabilités quant aux actions à entreprendre ;
o Etablir des prévisions et des projections précises ;
o Etablir des minutes précises et les distribuer rapidement.

Des indications générales pour la préparation de Minutes se trouvent dans


la Section I-3.6 ‘Compte-rendu de Réunions’.

En plus des Réunions mensuelles d’Avancement (auxquelles le Maître de


l’Ouvrage et, si possible, l’Institution de Financement devraient être
conviés), de plus fréquentes réunions entre l’Ingénieur et l’Entrepreneur
seront sans doute nécessaires sur le Chantier. Ces réunions seront
probablement hebdomadaires et il serait souhaitable qu’elles aient lieu
quand l’Entrepreneur devra soumettre son rapport hebdomadaire sur son
plan de travail, les états relatifs à son équipement et à sa main d’œuvre,
etc…Ces réunions devront être présidées également par l’Ingénieur et
consignées par lui dans des Minutes.

Il ne faut pas oublier que les Minutes de réunions ne constituent pas des
communications formelles relatives au contrat. Les Minutes de réunions
ne peuvent donc servir à donner des instructions formelles, des accords,
des approbations, des déterminations, des décisions, des notices et des
requêtes, mesures qui doivent faire l’objet de communications séparées et
écrites.

Si des accords ayant des retombées substantielles sur le Marchée sont


convenus durant des réunions (i.e. la clarification de formulations et de
procédures du contrat prêtant à équivoque), ces accords doivent être
portés dans des protocoles signés par les représentants désignés des
Parties (Maître de l’Ouvrage et Entrepreneur). Chaque Partie conservera
une copie originale, dûment signée, de ces protocoles.

II-4.3 Le Maintien de Validité de la Garantie de Bonne Exécution,


le Versement Anticipé de Garantie et l’Assurance

Garantie de Bonne Exécution

La question de la remise par l’Entrepreneur, au début du Marché, d’une


‘Garantie de Bonne Exécution’ au Maître de l’Ouvrage, est traitée en
Section II-2.6. La validité de cette Garantie de Bonne Exécution doit être
maintenue jusqu’à l’émission du ‘Certificat de fin du Délai de Garantie’
(appelé Certificat de Bonne Exécution dans les versions récentes de
contrat FIDIC) [voir Section II-6.9].
Durant toute la durée du Marché, le CDM doit :
 Contrôler la conformité et la validité de la Garantie de Bonne
Exécution.

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En cas d’octroi de Prolongations du Délai d’Exécution ou si l’Entrepreneur


n’a pas rempli ses obligations dans le Délai d’Exécution convenu ou
durant le Délai de Garantie, le CDM doit :
 informer le Maître de l’Ouvrage de l’obligation contractuelle pour
l’Entrepreneur de prolonger la validité de sa Garantie de Bonne
Exécution;
 aider le Maître de l’Ouvrage à rédiger une lettre demandant à
l’Entrepreneur de fournir sous sa propre caution une prolongation
valide de la Garantie de Bonne Exécution.

Dans les contrats FIDIC, le montant de la Garantie de Bonne Exécution


est spécifié, dans l’Appendice Soumission, comme pouvant être un
montant fixe ou un pourcentage du Montant du Marché.

Dans les anciennes versions de contrat FIDIC, le Montant du Marché


est un montant fixe. De ce fait, le montant de la Garantie de Bonne
Exécution, s’il est estimé en pourcentage du Montant du Marché, est
également un montant fixe.

Mais dans les récentes versions de contrat FIDIC, le Montant du


Marché est considéré sujet à réajustements en fonction du Marché. Ce qui
signifie que le Montant du Marché peut varier en fonction des addenda au
Marché, des modifications des Travaux, de l’évaluation de la quantité des
travaux déjà exécutés, et de toute autre réajustement et variation. De ce
fait, si la Garantie de Bonne Exécution est exprimée dans l’Annexe à la
Soumission en pourcentage du Montant du Marché, son montant est
susceptible également de réajustement. Dans ce cas, le CDM de Projet
doit :
 contrôler si des réajustements du Montant du Marché, par Addenda au
Marché, des modifications et autres ajustements nécessitent une
augmentation du montant de la Garantie de Bonne Exécution,
conformément aux Dispositions prévues au Marché, et en aviser
formellement le Maître de l’Ouvrage ;
 aider le Maître de l’Ouvrage à rédiger une lettre demandant à
l’Entrepreneur de fournir sous sa propre caution le montant
supplémentaire requis pour la Garantie de Bonne Exécution.

Garantie de Remboursement de l’Avance

La question de la remise par l’Entrepreneur au Maître de l’Ouvrage, au


début du Marché, d’une ‘”Garantie de Remboursement de l’Avance’ est
traitée en Section II-2.7.

La Garantie de Remboursement de l’Avance doit être maintenue à un


montant adéquat jusqu’au remboursement total au Maître de l’Ouvrage de
l’Avance. Mais dans la mesure où cette Avance est remboursée au Maître
de l’Ouvrage par des retenues croissantes sur les Certificats de Paiement
Intérimaires à l’Ingénieur [voir dans Section II-3.11 ‘Certificats Mensuels:

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Remboursement de l’Avance’], le montant de la Garantie peut être réduit


en conséquence.

Durant le Marché et jusqu’au remboursement intégral de l’Avance, le CDM


doit :
 contrôler que la Garantie de l’Avance demeure valide pour au moins le
montant qui reste à rembourser;
 informer le Maître de l’Ouvrage de l’obligation contractuelle pour
l’Entrepreneur de prolonger la validité de la Garantie de
remboursement de l’Avance;
 aider le Maître de l’Ouvrage à rédiger une lettre demandant à
l’Entrepreneur de fournir sous sa propre caution toute prolongation
valide de la Garantie de Remboursement de l’Avance.

Assurance

La question de l’Assurance exigée de l’Entrepreneur en début de Marché


est traitée en Section II-2.8. Les polices d’Assurances souscrites par
l’Entrepreneur doivent demeurer valides jusqu’à la fin totale des Travaux.

Durant la période du Marché, le Maître de l’Ouvrage/Ingénieur doit :


° s’assurer que l’Entrepreneur a souscrit des polices d’assurances d’un
montant adéquat, dont celles couvrant les sous-traitants contre
‘Accidents ou Préjudices Corporels subis par la Main d’Oeuvre’.
 demander à l’Entrepreneur, si les polices qu’il a souscrites ne couvrent
pas les ‘Accidents ou Préjudices Corporels subis par la Main d’Oeuvre’
de ses sous-traitants, de fournir des preuves de polices souscrites en
ce sens par ses sous-traitants conformément aux Dispositions prévues
au Marché.
 demander à l’Entrepreneur de remettre copies des polices
d’assurances nouvelles ou renouvelées avant l’expiration de validité
des polices déjà souscrites.

II-4.4 La Vérification du Personnel et de l’Equipement de


l’Entrepreneur

Des relevés précis du personnel (ouvriers compris) et de l’Equipement de


l’Entrepreneur (et des sous-traitants) sur le Chantier sont indispensables
pour faciliter l’évaluation de l’avancement des Travaux de l‘Entrepreneur
et/ou des réclamations.

L’instruction donnée à l’Ingénieur (dans les anciennes versions de


contrat FIDIC) et l’obligation faite à l’Entrepreneur (dans les versions
récentes de contrat FIDIC) de soumettre régulièrement les états relatifs
au personnel et à l’Equipement sur le Chantier sont traitées dans la
Section II-2.17 ‘Rapports de l’Entrepreneur’. Ces rapports doivent être
remis au moins mensuellement (comme demandé dans les versions
récentes de contrat FIDIC); mais, selon l’étendue et la complexité des

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Travaux et en fonction des circonstances, l’Ingénieur pourraient demander


des rapports hebdomadaires.

Toute modification dans la forme, les détails et les intervalles des


instructions (telles que données au début du Marché - voir Section II-2.17)
doit être communiquée par écrit par l’Ingénieur à l’Entrepreneur.

Il ne suffit pas à l’Ingénieur de se satisfaire des informations transmises


par l’Entrepreneur. Durant les périodes de remise de rapports, le CDM doit
s’assurer qu’un membre ou plus de l’équipe dont il dispose sur le Chantier
est responsable pour effectuer des contrôles par sondage du nombre du
Personnel et de l’Equipement de l’Entrepreneur, engagés dans les travaux
de réalisation du Marché (i.e. non utilisés à temps plein ou partiel pour
d’autres contrats).
Si, sur base des contrôles, l’Ingénieur est en désaccord avec les données
fournies par l’Entrepreneur, il doit rapidement enregistrer ce désaccord par
courrier adressé à l’Entrepreneur lui demandant de rectifier ou de justifier
les données qu’il a soumises (faute de quoi, les relevés des contrôles de
l’Ingénieur seront seuls considérés comme corrects).

II-4.5 Les Echantillons, les Essais des Matériaux, du Matériel et


de l’Exécution du Travail

L’Entrepreneur est tenu de fournir à ses frais tous les échantillons de


Matériaux si cette fourniture est clairement destinée au Marché ou stipulée
par les dispositions de ce dernier. Les échantillons que demanderait
l’Ingénieur, en sus de ceux prévus pour les besoins du Marché, feront
l’objet de Modifications décidées par instructions de l’Ingénieur et
donneront droit à compensation pécuniaire pour l’Entrepreneur.

Tous les échantillons remis par l’Entrepreneur doivent porter les labels
d’origine, leurs descriptions et leur utilisation dans les Travaux.

Sauf disposition contraire du Marché, tous les essais de Matériaux stipulés


dans le Marché ou nécessaires pour prouver leur conformité aux
dispositions du Marché, doivent être entrepris par l’Entrepreneur. Si le
Marché ne stipule pas le paiement d’un essai défini, le coût des essais
sera à la charge de l’Entrepreneur.

Sauf disposition contraire du Marché, les essais doivent nécessairement


se dérouler comme il se doit, sur le Chantier, sur les lieux d’origine, lieux
de production, de fabrication ou de préparation des Matériaux, de leurs
composants ou à l’Usine. L’Ingénieur et l’Entrepreneur doivent s’entendre
préalablement sur les lieux et les temps de tous les essais.

L’Ingénieur pourrait demander par instructions à l’Entrepreneur de réaliser


des essais supplémentaires, de changer le lieu ou les détails de certains
essais spécifiques. De telles instructions pourraient constituer des
Modifications habilitant l’Entrepreneur à obtenir un versement additionnel

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ou même une Prolongation du Délai d’Exécution si les résultats des essais


se révèlent conformes au Marché.
Au cas où les résultats des tests se révèlent non conformes au Marché, le
coût de réédition des essais est à la charge de l’Entrepreneur.

Toutes les versions de contrat FIDIC stipulent que:


 l’Entrepreneur devra convenir avec l’Ingénieur du temps, du lieu des
essais spécifiques de tout matériel, matériau et autres parties propres
aux Travaux ; et
 l’Ingénieur communiquera à l’Entrepreneur, avec un préavis d’au moins
24 heures, son intention d’assister aux essais.
Mais dans la mesure où la tenue d’essais relève de la responsabilité
de l’Entrepreneur, c‘est à ce dernier qu’il revient d’informer l’Ingénieur
du déroulement projeté de tels essais, de sa disposition à les mener et
d’obtenir l’accord de l’Ingénieur sur le temps et le lieu des essais.
Si un représentant autorisé de l’Ingénieur ne vient pas à la date et au lieu
agréés pour les essais, l’Entrepreneur est habilité à les mener et ces
essais seront considérés comme s’étant déroulés en présence de
l’Ingénieur.

L’Entrepreneur doit rapidement faire parvenir à l’Ingénieur des rapports


dûment certifiés des essais. Une fois les essais spécifiques effectués,
l’Ingénieur est tenu de contresigner le certificat d’essai envoyé par
l’Entrepreneur ou de lui délivrer un certificat en ce sens. Si l’Ingénieur n’a
pas assisté aux essais, il est considéré comme en ayant accepté la
conformité et la précision.

S’il le souhaite, le Maître de l’Ouvrage peut assister à tout essai et


contresigner des certificats d’essais. Le bénéficiaire d’une partie des
travaux (autre que le Maître de l’Ouvrage), (par ex. le concessionnaire
d’un réseau dans le cas d’un déplacement d’un réseau) peut également
demander à assister aux essais et contresigner les certificats d’essais.

II-4.6 Contrôle des Travaux, Essais et Réception

Les procédures de Contrôle des Travaux, d’essais et de réception doivent


avoir été établies au début du Marché, comme recommandé dans la
Section II-2.12 sous “Contrôle de Qualité et Assurance”.

Des modèles standard seront utilisés par l’Entrepreneur et l’Ingénieur pour


consigner l’inspection, les essais et la réception. Des exemples de
modèles standard (sur base de projets antérieurs) sont présentés à
l’Annexe J. Les modèles standard actuels qui seront utilisés doivent être
adaptés aux Travaux à réaliser. Dans la mesure où certains modèles sont
soumis d’abord par l’Entrepreneur (i.e. ‘Demandes d’Inspection’), l’accord
de l’Entrepreneur doit être obtenu pour les modèles standard à utiliser.

Lorsque des modèles standard adoptés pour les contrôles se prêtent à de


multiples et successives activités (par exemple, coffrage et ferraillage –

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pose de béton), une phase du travail (la pose du béton) ne doit pas être
autorisée à démarrer avant que les phases précédentes (coffrage et
ferraillage) n’aient été inspectées, acceptées et consignées par l’Ingénieur
sur les formulaires d’inspection. De même, paver une voie dont l’asphalte
est usé ne saurait être autorisé qu’après inspection, essai et acceptation
de la couche sous-jacente et une couche d’accrochage convenablement
répandue.

Toutes les versions de contrat FIDIC imposent à l’Entrepreneur de


notifier l’Ingénieur chaque fois qu’une partie des Travaux est achevée ou
se trouve sur le point de l’être, avant que cette partie ne soit recouverte ou
occultée à la vue, de sorte que l’Ingénieur aura toute possibilité
d’examiner, de contrôler, de tester et de mesurer ce travail avant qu’il ne
soit recouvert.
 L’Ingénieur doit, sans un retard déraisonnable, effectuer l’examen,
l’inspection et les mesures (ou notifier rapidement l’Entrepreneur qu’il
ne souhaite pas le faire).
Le délai donné par l’Entrepreneur à l’Ingénieur doit être aussi raisonnable
et tenir compte des données. Il est évident que tester la pression d’une
conduite d’eau demande plus de temps que d’inspecter une canalisation
d’égouts.
Pour éviter les réclamations pour retards:
 L’Ingénieur et l’Entrepreneur devront, durant l’exécution des Travaux,
agréer préalablement sur ce qu’ils entendent par notification adéquate
et délai de réponse de l’Ingénieur en ce qui a trait aux différents types
de travaux.

Ce qui précède s’applique aussi à la production, hors du Chantier, de


Matériel et Matériaux et à la fabrication des composantes des Travaux. Si
l’Ingénieur n’assure pas la supervision à plein temps de ces lieux situés
hors du Chantier, il s’entendra avec l‘Entrepreneur sur les notifications
adéquates de l’Entrepreneur et sur les délais de réponse de l’Ingénieur, en
vue d’inspecter et de tester les travaux en cours sur ces lieux avant
l’emballage des produits et leur transport au Chantier.

Si l’Entrepreneur recouvre entièrement un travail réalisé sans avoir avisé


l’Ingénieur (ou sans l’avoir dûment notifié pour en effectuer le contrôle, les
tests et les mesures):
 L’Ingénieur est habilité à demander à l’Entrepreneur de mettre à
découvert le travail pour en faciliter l’inspection, les essais et les
mesures, et de la remise en état aux frais de l’Entrepreneur.

A tout moment, l’Ingénieur peut demander à l’Entrepreneur de mettre à


découvert n’importe quelle partie des Travaux ou d’y effectuer des
ouvertures. Mais si l’Entrepreneur avait, conformément aux dispositions du
Marché, notifié l’Ingénieur avant de recouvrir le travail, et s’il apparaît que
le travail mis à découvert a été effectué conformément au Marché,
l’Entrepreneur a droit au remboursement des coûts de mise à découvert,
d’ouvertures, de rectification et de remise en état. S’il se révèle que le

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travail mis à découvert n’est pas conforme aux dispositions du Marché,


l’Ingénieur émettra une ‘Notification de Vices’ [voir Section II-4.7] et
demandera à l’Entrepreneur de rendre les travaux conformes à ces
dispositions à ses propres frais.

Il est essentiel que les assistants de l’Ingénieur (Ingénieur Résident et/ou


contrôleurs, surveillants, techniciens de laboratoire et autres) bénéficient
par écrit (copie à l’Entrepreneur) d’une délégation de devoirs et pouvoirs
les autorisant à effectuer les contrôles et les essais et d’accepter des
travaux inspectés et testés en lieu et place de l’Ingénieur. [Voir Section II-
2.2 ‘Délégation des Devoirs et Pouvoirs de l’Ingénieur’.]

II-4.7 Travaux inacceptables, Notification de Vices et Réparations

Notification de Vices

Si, suite à l’examen, au contrôle, aux mesures ou aux essais, n’importe


quel Matériel, Matériau ou travail exécuté se révèle défectueux ou non
conforme aux dispositions du Marché, l’Ingénieur peut refuser le Matériel,
Matériaux ou les travaux défectueux. Les contrats FIDIC stipulent que ce
refus doit être communiqué à l’Entrepreneur par écrit avec exposé des
motifs.

Il est conseillé que l’Ingénieur utilise un modèle de refus standard. Une


‘Notification de Vices’, dont un exemple est fourni à l’Annexe J, doit
inclure:
 Un numéro chronologique (pour chaque Notification de Vices).
 La date d’émission de la Notification.
 La (les) localisation(s) du Matériel, Matériaux ou travaux défectueux.
 L’article du Marché sur base duquel la Notification est donnée.
 Une description du Matériel, des Matériaux ou des travaux défectueux
(avec référence aux Spécifications ou aux Plans non observés).
 Autant d’annexes que nécessaire (plans, esquisses, photos etc…).
 Une requête formelle demandant à l’Entrepreneur de corriger les vices
(avec référence à l’article du Marché sur base duquel il est prié de le
faire).
 L’exposé d’une solution acceptable pour l’Ingénieur ou proposée par lui
pour la correction des vices.
Dans certains cas, l’Ingénieur pourrait spécifier les réparations
requises, comme par exemple, l’enlèvement du Chantier des Matériaux
non conformes ou la démolition des ouvrages défectueux et leur
exécution de nouveau. Si d’autres solutions sont possibles, l’Ingénieur
doit donner à l’Entrepreneur la possibilité de lui proposer sa propre
solution.
 Des délais limites pour les actions de réparations.
Cela pourrait se révéler nécessaire s’il y a urgence à entreprendre les
réparations pour des motifs de sécurité ou d’entretien des travaux, ou
de sécurité du personnel du chantier ou du public.

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 Une clause habilitant une personne autorisée à donner Notification de


Vices en lieu et place de l’Ingénieur.
 Une clause habilitant une personne autorisée à signer, au nom de
l’Ingénieur, l’acceptation des actions/travaux de réparations, une fois
achevés.

L’usage de modèles standard pour les Notifications de Vices facilitera la


tenue des registres de l’Ingénieur durant la période de construction quand
les travaux devant être exécutés avant et après que les Travaux sont
considérés substantiellement achevés et formellement remis au Maître de
l’Ouvrage, et durant le Délai de Garantie. Les Dispositions d’un Marché
stipulent en général que ce dernier ne peut être considéré achevé qu’une
fois remplies toutes ses obligations contractuelles, y compris la réparation
de touts les vices sans exception.

Réception de Travaux Non-conformes et Déductions de Paiements

Certains contrats stipulent que des travaux présentant des vices mineurs
peuvent être réceptionnés sous réserve de réduction des prix ou
déduction de paiements. Il arrive que des clauses soient parfois incluses
dans les contrats pour permettre de telles réductions ou déductions. Dans
les contrats ne prévoyant pas de telles mesures, il est toujours possible de
négocier des déductions de paiements, mais seulement si le Maître de
l’Ouvrage et l’Entrepreneur acceptent, leur accord devant être consigné
par écrit et signé par eux. Dans le cadre du Marché, l’Ingénieur ne dispose
pas de pouvoirs unilatéraux et discrétionnaires en ce domaine mais peut
recommander une telle solution aux Parties. Par exemple, dans le cas de
construction d’une route, l’Ingénieur peut recommander l’acceptation, avec
déductions de paiements, d’une couche de roulement dont l’épaisseur
présente en des endroits de légères insuffisances (mais qui n’affecte pas
l’intégrité et la durée de vie du de la structure de la route), plutôt que de
demander le remplacement du revêtement dans les endroits défectueux,
car on obtiendra un revêtement rafistolé comme un patchwork, ce qui se
répercutera sur la qualité de la circulation. En tout état de causes et en
l’absence de dispositions y relatives dans les contrats, il est recommandé
de ne pas réceptionner des travaux défectueux avec déductions de prix,
surtout durant les premières phases d’exécution du Marché quand l’accent
doit être mis sur l’établissement par l‘Entrepreneur d’un contrôle efficace
de qualité et de garantie, pour éviter un travail défectueux.

Recours

L’Entrepreneur doit exécuter les instructions lui demandant de corriger des


travaux défectueux, dans un délai raisonnable stipulé éventuellement dans
les instructions, ou immédiatement s’il y a urgence.

Toutes les versions de contrat FIDIC stipulent que l’Entrepreneur est en


défaut s’il n’observe pas les instructions demandées dans le délai spécifié
(ou, si non spécifié, dans un délai raisonnable) et le Maître de l’Ouvrage

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est habilité à embaucher et à payer d’autres personnes pour effectuer ces


actions ou travaux de rectification. Dans ce cas, l’Entrepreneur est en droit
d’être payé pour les travaux (sur base des Dispositions du Marché) mais
le Maître de l’Ouvrage est en droit de se faire rembourser par
l’Entrepreneur les frais, vérifiés par l’Ingénieur en consultation avec le
Maître de l’Ouvrage et l’Entrepreneur, qu’il a engagés pour faire effectuer
par d’autres les actions/travaux de rectification. Un différend pourrait surgir
dans de tels cas faute de définition précise de ‘délai raisonnable’ ou de ‘en
cas d’urgence‘. Pour éviter ces différends, il est conseillé au Maître de
l’Ouvrage de ne pas prendre une telle initiative avant d’avertir par écrit
l’Entrepreneur (directement ou via l’Ingénieur) des mesures qu’il serait
amené à prendre si l’Entrepreneur ne remplit pas ses obligations
contractuelles avec la célérité requise.

Toutes les versions de contrat FIDIC stipulent aussi que le Maître de


l’Ouvrage est habilité à résilier le Marché [voir Section II-7.1 ‘Résiliation
par le Maître de l’Ouvrage…’] si l’Entrepreneur est en défaillance
contractuelle pour n’avoir pas observé dans les 28 jours une notification
de refus émise par l’Ingénieur et lui demandant d’entreprendre des travaux
de rectification. Il est cependant recommandé que l’Ingénieur conseille (si
nécessaire) au Maître de l’Ouvrage de prendre rapidement une telle action
si, malgré plusieurs avertissements adressés par écrit, l’Entrepreneur a
poursuivi sa violation persistante et flagrante du Marché, violation affectant
la sécurité ou l’utilisation des travaux par le Maître de l’Ouvrage ou par le
public.

II-4.8 Révisions du Programme des Travaux et du Cash Flow

Révisions du Programme des Travaux

Au début du Contrat, l’Entrepreneur doit avoir soumis un ‘Programme des


Travaux’ à l’Ingénieur [voir Section II-2.11]. Selon les versions
anciennes de contrat FIDIC, ce premier Programme devrait être dans la
forme et le fond que l’Ingénieur aurait lui-même prescrits et nécessite
l’approbation de l’Ingénieur. Les versions récentes de contrat FIDIC
demandent que le Programme soit conforme aux exigences prescrites
dans le Marché et n’exigent plus l’approbation de l’Ingénieur.

La plupart des contrats, y compris toutes les versions de contrat FIDIC,


stipulent que l’Entrepreneur soumettra un programme ‘révisé’ chaque fois
que l’état des travaux n’est pas conforme aux prévisions du programme
précédent. Logiquement, la révision de programme serait requise quand
l’état d’avancement des travaux accuse un retard sur les prévisions du
programme précédent. C’est vrai. Mais il est aussi possible que
l’Entrepreneur soumette une révision de programme proposant d’accélérer
la progression des travaux au-delà des prévisions du programme original.
Cependant:
 L’Ingénieur doit s’opposer à l’accélération du programme des travaux
si cela impose :

The Louis Berger Group, Inc. 20-11/59


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- de plus grandes obligations au Maître de l’Ouvrage que dans le


Programme original (par exemple, Mise à Disposition anticipée du
Chantier ou préparation anticipée des Plans) – à moins que le Maître
de l’Ouvrage n’y trouve pas inconvénient (ce qui doit être formulé par
écrit) ; ou
- une augmentation des coûts pour le Maître de l’Ouvrage.

Une révision de Programme est inévitablement requise en cas d’extension


du Délai d’Exécution. Elle doit toujours indiquer l’état d’exécution des
Travaux par rapport au Délai d’Exécution initial ou prolongé.

Les révisions dans le cadre des anciennes versions de contrat FIDIC


sont requises quand :
o L’Ingénieur estime que la progression des travaux en cours n’est pas
conforme au Programme pour lequel il a donné son consentement et
demande de ce fait à l’Entrepreneur de soumettre un programme
révisé.

Les anciennes versions de contrat FIDIC n’obligent pas


l’Entrepreneur à soumettre des révisions de programmes à moins que
l’Ingénieur ne le demande; mais rien n’y interdit à l’Entrepreneur de
soumettre à tout moment une révision de programme.

Les anciennes versions de contrat FIDIC ne comprennent pas de


dispositions stipulant que les ‘révisions’ de programme nécessitent
l’approbation de l’Ingénieur ; par conséquent, aucun consentement
n’est requis. Cependant, en cas de différends ultérieurs, il sera
considéré que l’Ingénieur n’avait pas d’objection à la révision du
programme s’il n’avait pas, dans un délai raisonnable, notifié une
objection quelconque à l’Entrepreneur. Si l’Ingénieur a des objections à
la forme ou au fond du programme révisé (qui doit être conforme aux
demandes formulées par l’Ingénieur au début du Marché) ou à sa
conformité aux obligations contractuelles, il doit notifier ces objections
par écrit à l’Entrepreneur et lui demander de soumettre un autre
programme révisé.

Les Révisions dans les anciennes versions de contrat FIDIC sont


requises quand :
o Le programme initial se révèle incompatible avec l’état d’avancement
des travaux ou avec les obligations de l’Entrepreneur;
o L’Ingénieur notifie l’Entrepreneur qu’un programme n’est pas conforme
(tel que présenté) au Marché ou est incompatible avec l’évolution des
travaux.

Dans les versions récentes de contrat FIDIC, l ’Entrepreneur doit


obligatoirement soumettre un programme révisé quand l’état
d’avancement des travaux n’est pas compatible avec son programme
actuel ou quand il reçoit de l’Ingénieur une notification en ce sens.

The Louis Berger Group, Inc. 20-12/59


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Cette obligation de l’Entrepreneur n’est pas prédéterminée par la


réception d’une notification de l’Ingénieur.
Dans les versions récentes de contrat FIDIC, l’accord de l’Ingénieur
aux révisions de programme n’est pas requis et n’a pas à être donné.
Mais si des différends éclatent par la suite, l’Ingénieur sera considéré
comme n’ayant pas eu d’objection à la révision de programme à moins
qu’il n’ait, dans un délai raisonnable, notifié une quelconque objection à
l’Entrepreneur. Si l’Ingénieur a des objections quant à la forme ou au
fond du programme révisé (qui doit être conforme aux exigences du
Marché), il doit notifier ces objections à l’Entrepreneur et lui demander
de soumettre un autre programme révisé.

Révisions du Cash Flow

A moins que le Marché stipule que l’Entrepreneur sera payé par


versements échelonnés selon un échéancier de Paiements, l’Entrepreneur
est tenu, au début du Marché, de soumettre à l’Ingénieur une estimation
des versements qu’il s’attend à recevoir trimestriellement, dans le cadre
du Marché [voir Section II-2.11 ‘Programme des Travaux & Cash Flow’].

Dans les versions anciennes de contrat FIDIC, l’Entrepreneur est tenu


de soumettre trimestriellement des estimations révisées, seulement si
l‘Ingénieur le lui demande.

Dans les versions récentes de contrat FIDIC, l’Entrepreneur est obligé


de soumettre trimestriellement des estimations révisées (que l’Ingénieur le
lui demande ou pas) jusqu’à l’émission du Certificat de Réception des
Travaux.

Il est recommandé que l’Ingénieur réclame une estimation révisée du


Cash Flow chaque fois qu’il demande une révision de Programme des
Travaux ; mais il ne peut le faire que si une disposition spécifique en ce
sens se trouve dans le Marché.

Il est également recommandé que l’Ingénieur demande à l’Entrepreneur


de préparer et de soumettre ses révisions de Cash Flow au degré de
détails recommandé dans la Section II-2.11. Avec autant de détails,
l’Ingénieur et l’Entrepreneur disposeront d’une même base pour soumettre
leurs rapports sur la progression des travaux, conformément à leurs
obligations.

II-4.9 Lenteur dans l’Avancement des travaux

Mesures pour faire respecter le Délai d’Exécution

La plupart des contrats stipulent que si l’avancement des travaux de


l’Entrepreneur est trop lent pour être conforme au Délai d’Exécution :

The Louis Berger Group, Inc. 20-13/59


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 L’Ingénieur notifiera l’Entrepreneur (ou lui donnera des instructions) de


devoir accélérer à ses frais les travaux.

Il existe de légères différences entre les anciennes et les récentes


versions de contrat FIDIC, comme décrit ci-après. Le terme ‘Délai
d’Exécution’ implique aussi toute extension de Délai accordée à
l’Entrepreneur.

Les anciennes versions de contrat FIDIC stipulent que si, pour toute
raison ne donnant pas droit à l’Entrepreneur d’une extension du Délai
d’Exécution, le rythme d‘Exécution est, pour l’Ingénieur, trop lent pour que
puissent être achevés les Travaux dans le Délai d’Exécution convenu :
 L’Ingénieur notifiera l’Entrepreneur qui prendra autant de mesures
que nécessaires, sous réserve de l’accord de l’Ingénieur, pour
accélérer les travaux de façon à respecter le Délai d’Exécution.
L’Entrepreneur n’aura droit à aucun paiement additionnel pour ces
mesures (qui pourraient comprendre, avec l’accord de l’Ingénieur, la
prolongation des horaires de travail, des équipes supplémentaires et/ou un
travail de nuit et durant les jours localement chômés). Si les mesures de
l’Entrepreneur génèrent au Maître de l’Ouvrage des coûts
supplémentaires à titre de supervision, ces coûts seront déterminés par
l’Ingénieur (après mûre consultation avec les Parties) et sont exigibles de
l’Entrepeneur par le Maître de l’Ouvrage qui pourrait les déduire de tout
versement qui sera dû à l’Entrepreneur. Ce dernier doit en être dûment
notifié par l’Ingénieur.

A noter que, dans le cadre des versions anciennes de contrat FIDIC:


 L’Ingénieur est seulement tenu de notifier l’Entrepreneur de la trop
grande lenteur dans la progression, de façon à l’obliger à accélérer les
Travaux. Dans la mesure où il y a obligation pour l’Entrepreneur, la
notification de l’Ingénieur équivaut à des instructions. Il est donc
recommandé que l’Ingénieur dise clairement dans sa notification que
l’Entrepreneur a pour instruction de prendre les mesures nécessaires
en vue de respecter le Délai d’Exécution.
L’Ingénieur n’est pas tenu de demander à l’Entrepreneur de soumettre
une révision du Programme des Travaux. Il devrait cependant le faire
dans la mesure où il est habilité à cela [voir Section II-4.8 ‘Révisions
du Programme des Travaux’] et l’Entrepreneur est obligé d’y donner
suite.
 La mise en oeuvre de moyens par l’Entrepreneur pour accélérer les
travaux est “liée au consentement de l’Ingénieur”.
L’Ingénieur doit clairement indiquer dans sa notification qu’il demande
à l’Entrepreneur de soumettre (avec une révision de programme) à son
consentement les propositions écrites de l’Entrepreneur relatives aux
mesures qu’il envisage de prendre pour accélérer les travaux (qui
peuvent ne pas être claires à partir d’un simple Programme sous la
forme d’un diagramme à barres).

The Louis Berger Group, Inc. 20-14/59


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Pour que l’Ingénieur puisse assurer la supervision des mesures que


l’Entrepreneur prendra (elles pourraient comprendre du travail de nuit,
durant les jours chômés, durant les jours de repos ou une prolongation
des horaires de travail), il est indispensable que l’Ingénieur soit informé
des propositions de l’Entrepreneur. Le consentement de l’Ingénieur à
ces propositions pourrait, après mûres consultations avec les Parties,
faire l’objet d’un accord sur les modalités de paiement par
l’Entrepreneur au Maître de l’Ouvrage des coûts supplémentaire de
supervision.
A noter que le délai que mettra l’Ingénieur pour donner sa réponse aux
propositions de l’Entrepreneur, ou à lui communiquer ses objections,
peut servir d’arguments à l’Entrepreneur qui dira ne pas avoir été
autorisé à agir pour accélérer les travaux. De ce fait, ayant d’abord
adressé sa notification, l’Ingénieur ne doit pas tarder à donner sa
réponse écrite aux propositions de l’Entrepreneur et ses objections (s’il
y en a) doivent être raisonnables.
Sous les dispositions ‘Dommages-Intérêts Forfaitaires’ [voir Section II-
4.14], les versions anciennes de contrat FIDIC disent que l’imposition
de dommages-intérêts “ne dégage pas l’Entrepreneur de…toutes ses
autres obligations et responsabilités dans le cadre du Marché”.
Ainsi, si le Marché prévoit des dispositions prévoyant le versement de
dommages-interêts pour non observation d’échéances-clé (par exemple,
achèvements progressifs partiels dans les Travaux) dans le cadre du Délai
d’Exécution, l’Entrepreneur devra versé au Maître de l’Ouvrage en sus des
dommages intérêts, les coûts additionnels générés par ses mesures
destinées à accélérer les Travaux.

Les versions récentes de contrat FIDIC stipulent que si, pour toute
raison ne donnant pas droit à l’Entrepreneur à une extension du Délai
d’Exécution, le rythme d’exécution des Travaux apparaît à n’importe quel
moment à l’Ingénieur comme:
- Trop lent pour que les Travaux soient achevés dans le Délai
d’Exécution, ou
- Est en retard (ou va l’être) par rapport au Programme présent,
l’Ingénieur donnera des instructions à l’Entrepreneur l’enjoignant de
soumettre un Programme révisé accompagné d’un rapport exposant les
mesures qu’il compte prendre, à ses risques et frais, pour accélérer le
rythme des travaux de façon à respecter le Délai d’Exécution. A moins de
notification contraire de l’Ingénieur, l’Entrepreneur devra adopter ces
mesures qui pourraient inclure des heures de travail additionnelles.
L’Entrepreneur n’aura droit à aucun paiement additionnel pour l’application
de ces mesures. Si les mesures de l’Entrepreneur impliquent des coûts
supplémentaires au Maître de l’Ouvrage, ces coûts, en conformité avec
les dispositions ‘Réclamations du Maître de l’Ouvrage’ incluses dans le
Marché [voir Section II-4.11], seront récupérés par le Maître de l’Ouvrage
«en sus de dommages-intérêts de retard [voir Section II-4.14 ‘Dommages
intérêts Forfaitaires’].

A noter que dans les versions récentes de contrat FIDIC:

The Louis Berger Group, Inc. 20-15/59


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 L’Ingénieur informera par instructions l’Entrepreneur si ce dernier


« est en retard (ou le sera) par rapport au Programme en cours ».
Il est entendu que l’Ingénieur ne donnera pas des instructions à
l’Entrepreneur pour qu’il accélère son rythme au cas où le Programme
de l’Entrepreneur est basé sur une finition anticipée (par exemple pour
obtenir un bonus) mais qu’il lui reste possible d’achever les Travaux
dans les limites du Délai d’Exécution.
Cependant, si des échéances-clé sont prévues dans le Marché
(achèvement de parties des travaux), l’Ingénieur devra donner ses
instructions si l’achèvement de ces parties des travaux aux dates pré-
convenues risque d’être compromis (même si le respect du Délai
global d’Exécution reste possible).
 L’Entrepreneur appliquera ses moyens révisées ”sauf notification
contraire de l’Ingénieur”.
Le consentement de l’Ingénieur n’est pas requis mais il lui revient
clairement de formuler rapidement la moindre objection qu’il pourrait
raisonnablement avoir ; faute de quoi, l’Entrepreneur a le droit de
mettre en application ses propositions. Au cas où ces propositions
impliquent des heures de travail supplémentaires qui pourraient
affecter la possibilité de l’Ingénieur d’assurer un niveau valable de
supervision (la solution à ce problème pouvant accroître les coûts du
Maître de l’Ouvrage), l’Ingénieur doit informer l’Entrepreneur de son
obligation de régler au Maître de l’Ouvrage tout coût supplémentaire
occasionné par une supervision supplémentaire. Dans la mesure où il
est stipulé dans le Marché que l’application par l’Entrepreneur des
mesures qu’il a proposées est à ses ‘risques et frais,’ il est entendu
que l’augmentation des coûts de supervision ne pourrait constituer une
objection valable à la proposition de l’Entrepreneur d’augmenter les
heures de travail ; mais la mise en garde de l’Ingénieur avertissant
l’Entrepreneur qu’il pourrait devoir assumer de tels coûts pourrait
amener ce dernier à reconsidérer ses propositions. La responsabilité
doit être en conformité avec les dispositions du Marché prévues sous
le chapitre « Réclamations du Maître de l’Ouvrage’ [voir Section II-
4.11].
L’Entrepreneur est tenu de payer au Maître de l’Ouvrage “les coûts
additionnels” sur la seule base des dispositions prévues dans le Marché
sous la rubrique “Réclamations du Maître de l’Ouvrage’’. Il est admis que
ces ‘’coûts additionnels” couvrent aussi implicitement tout frais
supplémentaire de supervision, même si cela n’est pas spécifiquement
stipulé.

Les procédures prévues dans le Marché sous ‘Réclamations du Maître de


l’Ouvrage’ [voir Section II-4.11] prévoient que le Maître de l’Ouvrage ou
l’Ingénieur (qui fait partie du ‘Personnel du Maître de l’Ouvrage’) notifie
aussitôt que possible l’Entrepreneur des détails de toute réclamation
relative à des coûts supplémentaires. S’il est probable que les propositions
de l’Entrepreneur pour accélérer les Travaux feront encourir des coûts
additionnels, l’Ingénieur doit immédiatement adresser sa notification ; et la

The Louis Berger Group, Inc. 20-16/59


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faire suivre, aussi rapidement que possible, des détails de sa réclamation


si des coûts supplémentaires sont encourus.

Augmentation des heures de travail

Dans ce qui suit, le terme “horaires de travail augmentés” signifie:

- Travailler par jour ouvrable normal plus d’heures que stipulé dans la
Soumission du Marché (si ce nombre d’heures est spécifié dans le
Marché);
- Travailler de nuit, durant des jours reconnus localement comme étant
de repos et durant des jours fériés (à moins que cela n’ait été inclus dans
la Soumission du Marché et autorisé par le Marché).

Si, suite aux instructions de l’Ingénieur visant à accélérer les travaux pour
remédier au ‘’Rythme lent d’Exécution”, l’Entrepreneur a augmenté les
heures de travail, cela imposera l’accroissement des activités de
supervision de l’Ingénieur et par conséquent une augmentation des coûts
pour le Maître de l’Ouvrage. Comme dit plus haut, l’Entrepreneur est tenu
contractuellement de payer ces coûts supplémentaires au Maître de
l’Ouvrage qui peut les déduire de paiements, certifiés par l’Ingéneiur, qui
deviendraient dus par le Maître de l’Ouvrage. Il est évident que par accord
des Parties, l’Ingénieur pourrait être requis de confirmer les déductions
opérées dans ses Certificats de Paiements Intérimaires.

Quel que soit le mécanisme suivi par le Maître de l’Ouvrage pour


récupérer des coûts additionnels de l’Entrepreneur afin de payer
l’Ingénieur, il est indispensable d’établir un protocole, conjointement signé
du Maître de l’Ouvrage, de l’Ingénieur et de l’Entrepreneur (et, si
nécessaire, endossé par l’Institution de Financement) et spécifiant
- les limites d’engagement et le régime du travail de l’Ingénieur et de
son staff pour assurer une supervision normale, limites au-delà
desquelles l’Entrepreneur devra assumer tout coût additionnel dû à
l’augmentation du personnel pour assurer la supervision, et/ou aux
heures supplémentaires ;
- le tarif de paiement du personnel de supervision supplémentaire et
des heures supplémentaires ;
- les procédures de paiement par l’Entrepreneur des coûts de
supervision supplémentaire;
- les solutions si ces procédures ne sont pas suivies (cela irait
jusqu’au retrait de l’autorisation donnée à l’Entrepreneur
d’augmenter les heures de travail).

Le recours à des déductions de versements (à l’Entrepreneur) pour payer


l’Ingénieur peut se faire sans problème si la Trésorerie du Marché des
Travaux et le Marché de Services de LB sont les mêmes, sous réserve de
l’approbation préalable des institutions de financement et d’un addendum
au Marché de Services.

The Louis Berger Group, Inc. 20-17/59


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Mais du fait de mécanismes comptables, il pourrait ne pas être facile au


Maître de l’Ouvrage d’opérer des déductions de versements à
l’Entrepreneur à partir d’une source de financement pour payer l’Ingénieur
à partir d’une autre source. Une solution, si elle est acceptée, consisterait
en ce qui suit :
- l’Ingénieur remet directement au Maître de l’Ouvrage (avec copie à
l’Entrepreneur) les factures relatives aux coûts de supervision
supplémentaire;
- le Maître de l’Ouvrage remet directement à l’Entrepreneur les
factures de coûts de supervision supplémentaire (sur base des
factures de l’Ingénieur au Maître de l’Ouvrage);
- dès réception du paiement par l’Entrepreneur, le Maître de
l’Ouvrage paiera l’Ingénieur.
Mais une fois de plus, il faudrait probablement soit un addendum au
Marché de Services de LB soit même un Marché de Services additionnel.

En aucun cas, l’Entrepreneur ne doit effectuer de versement directement


au personnel de l’Ingénieur car cela créerait pour ce personnel un conflit
d’intérêt. De même l’Entrepreneur ne doit pas effectuer un paiement
direct à LB – un contrat séparé serait dans ce cas requis (LB n’est pas
Partie au Marché des Travaux) – car cela créerait aussi un conflit d’intérêt.
Le paiement des coûts de supervision supplémentaire doit être effectué
par l’Entrepreneur directement au Maître de l’Ouvrage dans le cadre du
Marché des Travaux pour qu’on puisse en invoquer le poids contractuel en
cas de non respect de ses dispositions ; puis par le Maître de l’Ouvrage à
LB.

Si l’Entrepreneur a recours occasionnellement à des heures de travail


supplémentaires, il est possible au personnel de l’Ingénieur d’assurer un
niveau acceptable de supervision soit par des heures supplémentaires soit
par roulements. Mais il est recommandé de ne pas demander au
personnel de l’Ingénieur des heures supplémentaires excessives de travail
(ni de lui permettre de le faire) car la fatigue affecterait son efficacité et
son potentiel. Si l’Entrepreneur a toujours recours à des heures
supplémentaires excessives, il est recommandé d’assurer une supervision
adéquate en combinant augmentation et mobilisation du personnel, et
travail par roulements.

Dans tous les cas d’heures supplémentaires de travail, les dispositions


prévues par la législation locale seront observées tant en ce qui concerne
les primes pour ces heures que pour toute autre mesure compensatoire.

Un problème pourrait se poser si le Maître de l’Ouvrage n’approuve pas


les primes des heures supplémentaires (et ne les paie pas) ni/ou un
personnel supplémentaire pour assurer une supervision adéquate; tout en
s’opposant à une limitation des heures de travail de l’Entrepreneur (ou en
ne l’y autorisant pas). L’Ingénieur doit alors impérativement informer par
écrit le Maître de l’Ouvrage (avec copie à l’Institution de financement s’il y
en a) qu’il n’est pas en mesure d’assurer le niveau adéquat de supervision

The Louis Berger Group, Inc. 20-18/59


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et, de ce fait, de remplir ses devoirs et obligations conformément au


Marché des Travaux et au Marché de Services avec LB. Avant de rédiger
une telle lettre, le CDM en discutera avec le Superviseur du Siège Social
et/ou avec le Vice-Président responsable de LB.

II-4.10 Suspensions des Travaux

Suspension des Travaux par l’Ingénieur

La plupart des contrats, dont toutes les versions standard de contrat


FIDIC, stipulent que l’Ingénieur peut, à tout moment, demander par
instructions à l’Entrepreneur de suspendre la réalisation de tout ou partie
des Travaux et, durant cette période de suspension, d’assurer, stocker et
protéger les Travaux suspendus contre toute détérioration, pertes ou
dommages.

Curieusement, les versions de contrat FIDIC ne demandent pas à


l’Ingénieur de fournir, dans ses instructions, la raison de cette demande de
suspension ou sa durée. Il serait cependant raisonnable que l’Ingénieur le
fasse car cela permettra à l’Entrepreneur de décider des meilleurs moyens
d’assurer, de stocker et de protéger les Travaux suspendus.

Les versions de contrat FIDIC ne donnent pas d’indications quant aux


circonstances qui permettraient ou obligeraient l’Ingénieur à demander
une suspension des Travaux. De ce fait, à moins que le Marché ne limite
le pouvoir de l’Ingénieur (en lui demandant par exemple d’obtenir l’accord
préalable du Maître de l’Ouvrage), l’exercice de ce pouvoir est laissé à la
discrétion de l’Ingénieur. C’est là une responsabilité coûteuse. Dans la
mesure où les suspensions pourraient donner droit l’Entrepreneur à des
coûts supplémentaires ou/et à une Prolongation du Délai d’Exécution
(PDE), l’Ingénieur ne doit exercer ce pouvoir que quand cela est
absolument nécessaire et, sauf en cas d’urgence, de préférence
concurremment avec le Maître de l’Ouvrage. De plus, la ‘Délégation de
Pouvoir de l’Ingénieur’ [voir Section II-2.2], en matière de demandes de
suspensions, devrait se limiter à son principal représentant sur le lieu des
travaux et, en cas de projet à multiples contrats, aux Ingénieurs Résidents.

Les circonstances qui donneraient à l’Entrepreneur le droit de réclamer


des coûts supplémentaires et/ou l’extension du Délai d’Exécution du fait
d’une demande de l’Ingénieur de suspendre les Travaux, incluent:
o Des événements stipulés dans le Marché comme étant des cas de
Force Majeure, tels que les cas de :
- Guerre, hostilités, invasion et action d’ennemis étrangers;
- Rébellion, terrorisme, révolution, insurrection, pouvoir militaire
ou usurpé, ou guerre civile, au sein du pays;
- Emeutes, troubles ou désordres dans le pays (qui ne seraient
pas le fait des employés de l’Entrepreneur, de ses sous-traitants
ou de ses fournisseurs);

The Louis Berger Group, Inc. 20-19/59


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- Munitions de guerre, matières explosives, radiations ionisantes


ou contamination par radioactivité (à l’exception de celles
attribuables à l’activité de l’Entrepreneur);
- Utilisation ou occupation par le Maître de l’Ouvrage de toute
section ou partie des Ouvrages Permanents (excepté ce qui
aurait été spécifié dans le Marché);
- Découlant de plan concernant toute partie des Travaux (sauf
des plans relevant contractuellement de la responsabilité de
l’Entrepreneur);
- Evénements non prévisibles découlant des forces de la nature
ou contre lesquels on ne peut raisonnablement pas demander à
un entrepreneur expérimenté de prendre préalablement des
précautions adéquates;
o La nécessité d’assurer la bonne exécution et la sécurité des Travaux,
suite à une action ou à une défaillance de l’Ingénieur ou du Maître de
l’Ouvrage.
o Toute cause de suspension, non attribuable à une défaillance ou à un
risque de l’Entrepneur prévus au contrat.

Dans ces circonstances qui donnent à l’Entrepreneur droit à l’extension du


Délai d’Exécution (PDE) ou/et à des coûts supplémentaires suite à la
suspension des Travaux, les procédures de détermination par l’Ingénieur
du droit de l’Entrepreneur, en conformité des procédures prescrites pour
les réclamations, sont expliquées dans les Section II-4.11 ‘Réclamations’,
Section II-4.12 ‘Détermination des Réclamations’ et Section II-4.13
‘Extension du Délai d’Exécution’.

Quant aux circonstances ne donnant pas à l’Entrepreneur droit à des


coûts additionnels et/ou à l’extension du Délai d’Exécution, du fait d’une
demande de l’Ingénieur de suspension des Travaux, elles consistent en :
° Des suspensions prévues à part cela au Marché.
o Des suspensions imposées par la défaillance de l’Entrepreneur ou par
son non respect des clauses du Marché et dont il est responsable.
o Des suspensions dues à des conditions climatiques sur le Chantier
(sauf les cas où l’Entrepreneur aurait droit contractuellement à une
extension du Délai d’Exécution mais non à des coûts additionnels,
conformément à ‘Conditions Climatiques Exceptionnellement
Défavorables’ – voir Section II-4.12).
o L’ignorance flagrante (malgré des notifications ou des avertissements)
par l’Entrepreneur (ou ses sous-traitants) des exigences du Marché en
matière de sûreté, sécurité, exécution, qualité, précision, exécution du
travail, protection de l’environnement, etc. [voir Section II-4.7 ‘Travaux
inacceptables, Notifications de Vices et Réparations’].

Dans la mesure où les contrats ne stipulent généralement pas quand


l’Ingénieur doit demander une suspension des Travaux, la question se
pose de savoir s’il doit ou non user de son pouvoir en ce domaine à la
demande du Maître de l’Ouvrage. Une demande n’étant pas une
instruction, elle peut être considérée comme sujet à la décision

The Louis Berger Group, Inc. 20-20/59


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discrétionnaire de l’Ingénieur. On estime que la réponse de ce dernier


devra dépendre de la raison qui a motivé la demande du Maître de
l’Ouvrage, qui pourrait aller d’une demande de suspension pour quelques
heures afin d’assurer la sécurité d’un VIP visitant le chantier, à une
suspension sine die afin de donner au Maître de l’Ouvrage le temps de
trouver des solutions à des problèmes de financement. En tout état de
causes, l’Ingénieur devrait demander une instruction écrite du Maître de
l’Ouvrage et, avant d’ordonner une suspension des Travaux pour une
durée indéterminée, l’informer par écrit des éventuelles conséquences
contractuelles d’une telle décision et lui réclamer confirmation de son
instruction.

Dans toutes les versions de contrat FIDIC, si une suspension des


Travaux demandée par l’Ingénieur (pour une autre raison que des
conditions climatiques ou pour défaillance de l’Entrepreneur) dure depuis
plus de 84 jours, l’Entrepreneur a le choix de terminer le contrat ou pas. Il
peut ainsi notifier l’Ingénieur de lui donner dans un délai de 28 jours
l’autorisation de reprendre les travaux suspendus. Faute d’une réponse de
l’Ingénieur dans ce délai, l’Entrepreneur peut :
o si la suspension touche une partie du Marché, notifier à l’Ingénieur qu’il
considère la suspension comme un retrait de cette partie des Travaux
du reste du Marché;
o si la suspension concerne l’ensemble des Travaux, notifier le Maître de
l’Ouvrage de la résiliation de son engagement conformément au
Marché [voir Section II-7.2 ‘Résiliation par l’Entrepreneur du fait de
Défaillance du Maître de l’Ouvrage’].
Mais l’Entrepreneur peut aussi préférer laisser la suspension se prolonger
indéfiniment et se satisfaire en échange d’une extension du Délai
d’Exécution (PDE) et des coûts associés [voir Section II-4.13 ‘PDE’].

Suspension des Travaux par l’Entrepreneur

La plupart des contrats stipulent que si le Maître de l’Ouvrage ne paye pas


l’Entrepreneur dans les délais prévus dans le Marché [voir Section II-3.12
‘Paiements Provisoires’], l’Entrepreneur est en droit, par notification au
Maître de l’Ouvrage (avec copie à l’Ingénieur), de réduire le rythme du
travail ou de suspendre les travaux.

Dans la formulation la plus courante des contrats, il est dit que le droit de
l’Entrepreneur à suspendre les Travaux découle de la défaillance du
Maître de l’Ouvrage à lui payer “le montant dû sur base de tout certificat
soumis par l’Ingénieur”. Ce qui signifie paiement de tout le montant certifié
dû par l’Ingénieur, moins évidemment ce que le Maître de l’Ouvrage est en
droit de déduire en application du Marché. Tout sous-paiement par le
Maître de l’Ouvrage (du fait par exemple de son désaccord avec le
certificat établi par l’Ingénieur) n’affecte en rien le droit de l’Entrepreneur,
même si le montant retenu est petit. Dans le cas d’un sous-paiement par
le Maître de l’Ouvrage, l’Ingénieur doit immédiatement notifier par écrit ce
dernier des risques ainsi encourus et qui consistent en la suspension des

The Louis Berger Group, Inc. 20-21/59


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Travaux par l’Entrepreneur et/ou la résiliation de son engagement en


application du Marché [voir Section II-7.2 ‘Résiliation par l’Entrepreneur
suite à la Défaillance du Maître de l’Ouvrage’].

Les versions anciennes de contrat FIDIC stipulent que l’Entrepreneur


peut donner notification de suspension si le Maître de l’Ouvrage n’a pas
effectué le paiement dans les 28 jours suivant la date contractuelle de son
échéance [voir Section II-3.12 ‘Paiements Provisoires’]; et que cette
suspension ne peut devenir effective avant 28 jours suivant une telle
notification.

Les anciennes versions de contrat FIDIC ne spécifient pas de recours


en cas de défaillance de l’Ingénieur à soumettre en temps dû un Certificat
de Décompte Provisoire [voir Section II-3.9 ‘Certificats de Décompte
Provisoire’]. Ce serait cependant interpréter irrationnellement le Marché
que de croire que l’Entrepreneur ne dispose pas d’un recours. Une
interprétation raisonnable et équitable est que l’Entrepreneur a le droit de
donner notification de suspension des travaux 28 jours après l’échéance
de la date de paiement contractuellement fixée, suspension applicable à
partir de la date à laquelle l’Ingénieur aurait dû soumettre son Certificat de
Décompte Provisoire.

Les versions récentes de contrat FIDIC stipulent que l’Entrepreneur


peut notifier la suspension immédiate des travaux dès la défaillance de
l’Ingénieur à émettre en temps dû le ‘Certificat de Décompte Provisoire’
[voir Section II-3.11], ou immédiatement après la défaillance du Maître de
l’Ouvrage à effectuer le paiement à la date de l’échéance contractuelle
[voir Section II-3.12 ‘Paiements Provisoires’]; la suspension ne peut
entrer en application que 21 jours après cette notification.

Toute suspension par l’Entrepreneur (due à une défaillance de paiement


de la part du Maître de l’Ouvrage) donne droit à l’Entrepreneur à une
Prolongation du Délai d’Exécution et à des coûts associés [voir Section II-
4.13 ‘Prolongation du Délai d’Exécution’], sans préjudice pour son droit à
des intérêts sur les versements retardés [voir Section II-3.13 ‘Paiements
Retardés’] ou à la résiliation de son engagement contractuel [voir Section
II-7.2 ‘Résiliation par l’Entrepreneur du fait de la Défaillance du Maître de
l’Ouvrage’].

II-4.11 Réclamations

Réclamations de l’Entrepreneur

Tous les contrats prévoient des procédures relatives aux réclamations.


Les anciennes et récentes versions de contrat FIDIC prescrivent que:
o L’Entrepreneur doit notifier l’Ingénieur de son intention de soumettre
une réclamation dans les 28 jours qui suivent le fait ou la circonstance
ayant généré cette réclamation.

The Louis Berger Group, Inc. 20-22/59


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o L’Entrepreneur devra ensuite, dans un délai défini, soumettre à


l’Ingénieur les bases sur lesquelles il soumet sa réclamation et lui
fournir les détails du montant réclamé.
o L’Ingénieur procèdera alors à la détermination de la réclamation
conformément aux dispositions du Marché [voir Section II-4.12
‘Détermination des Réclamations’].

Une telle notification vise à permettre à l’Ingénieur d’enquêter et


d’inspecter sur le principe de la réclamation, ou de demander de garder
les registres des événements l’ayant générée. Selon le Marché, l’Ingénieur
doit, à la réception de la notification – et sans accéder nécessairement à la
responsabilité du Maître de l’Ouvrage – contrôler les registres de
l’Entrepreneur et lui demander de garder autant de documents
additionnels et/ou contemporains susceptibles de servir à la réclamation.

Il existe cependant des différences significatives entre les anciennes et les


récentes versions de contrat FIDIC.

Dans les anciennes versions de contrat FIDIC :


o L’Entrepreneur notifiera par écrit l’Ingénieur (avec copie au Maître
de l’Ouvrage) de son intention de soumettre une réclamation dans les
28 jours suivant le fait qui a généré pour la première fois cette
réclamation.
Il est à noter que :
- Si l’Entrepreneur peut démontrer qu’au moment du fait en question,
il n’avait pas pensé soumettre de réclamation car il ignorait les
conséquences de ce fait et le droit à réclamation qu’il lui donnait, il
peut arguer que la condition de notification dans les 28 jours ne lui
est pas applicable.
- On pourrait répondre à l’Entrepreneur que le délai de 28 jours ne
court pas de la date de sa décision de soumettre une réclamation,
ni de celle où il a pris conscience des conséquences du fait
concerné, mais de la date où l’événement ayant généré la
réclamation est survenu.
o L’Entrepreneur soumettra les détails concernant la réclamation dans
les 28 jours (or tout autre délai raisonnable, agréé par l’Ingénieur)
après la remise de la notification de réclamation.
o En cas de non observation par l’Entrepreneur des délais de notification
et de soumission des détails de la réclamation, son droit sera limité au
montant que l’Ingénieur (ou ultérieurement un arbitre) estimera être
conforme aux documents contemporains [Voir Section II-4.15
‘Différends et Règlement des Différends’.]

Dans les versions récentes de contrat FIDIC :


o Si l’Entrepreneur estime avoir droit à une extension du Délai
d’Exécution et/ou à un paiement supplémentaire, il doit en notifier
l’Ingénieur, décrivant l’événement ou la circonstance ayant généré
cette réclamation, et ce dans les 28 jours de la date où l’Entrepreneur

The Louis Berger Group, Inc. 20-23/59


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a pris connaissance de cet événement ou de cette circonstance, ou


aurait dû en prendre conscience.
o SI l’Entrepreneur ne donne pas une telle notification dans le délai
requis de 28 jours, il n’aura droit à aucune extension du Délai
d’Exécution et/ou à un paiement supplémentaire, et le Maître de
l’Ouvrage sera dégagé de toute responsabilité en rapport avec cette
réclamation. A part le fait de déterminer la date à partir de laquelle
court le délai de 28 jours, l’Ingénieur ne dispose pas de droit
discrétionnaire dans ce domaine. Une notification tardive rend
inacceptable une réclamation.
o L’Entrepreneur soumettra à l’Ingénieur une réclamation
parfaitement détaillée (avec tous les éléments l’ayant motivée), dans
un délai de 42 jours après qu’il eut pris conscience, ou aurait dû
prendre conscience, de l’événement ou de la circonstance ayant
généré la réclamation (ou dans un délai proposé par l’Entrepreneur et
agréé par l’Ingénieur).
o Le caractère raisonnable d’une demande de prolongation par
l’Entrepreneur de la période de 42 jours dépendra de la complexité de
la réclamation, et l’Ingénieur ne devrait pas refuser sans raison valable
son accord. Il serait cependant raisonnable que l’Ingénieur lie son
accord à celui de l’Entrepeneur à une période de prolongation similaire,
durant laquelle l’Ingénieur devra déterminer la réclamation [voir
Section II-4.12 ‘Détermination des Réclamations’].

Si l’événement ou la circonstance ayant généré une réclamation a un effet


durable et continu, toutes les versions de contrat FIDIC stipulent que:
o La réclamation parfaitement détaillée, telle qu’initialement
soumise, sera considérée provisoire.
Il incombe cependant à l’Entrepreneur d’exposer et d’expliquer cette
circonstance dans sa réclamation initiale, sous peine de se voir refuser
par l’Ingénieur le droit de mettre ultérieurement à jour les précisions
détaillées.
o L’Entrepreneur soumettra ensuite les précisions
supplémentaires intérimaires donnant les délais accumulés et/ou le
montant réclamé.
Les anciens FIDIC demandent que ces précisions intérimaires soient
soumis à des intervalles que l’Ingénieur peut fixer; aucune limite de
temps n’est cependant spécifiée. L’Ingénieur ne doit pas oublier de
rappeler à l’Entrepreneur ces intervalles qui ne devraient pas être
inférieurs chacun à 28 jours ou un mois.
Les récents FIDIC demandent que ces précisions intérimaires soient
soumis mensuellement.
o L’Entrepreneur soumettra sa réclamation finale dans les 28
jours qui suivront la fin des effets découlant du fait ou de la
circonstance ayant généré la réclamation.
Il est à noter que les anciens FIDIC n’autorisent pas spécifiquement
une relâchement dans la condition du délai de 28 jours.
Les récents FIDIC autorisent le relâchement du délai si l’Entrepreneur
le demande et si l’Ingénieur l’accepte.

The Louis Berger Group, Inc. 20-24/59


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Réclamations du Maître de l’Ouvrage

Les versions anciennes de contrat FIDIC ne prévoient pas de


procédures pour des réclamations du Maître de l’Ouvrage, et n’en parlent
même pas. Les versions récentes de contrat FIDIC le prévoient.

Les récentes versions de contrat FIDIC stipulent que si le Maître de


l’Ouvrage estime avoir droit à un paiement dans le cadre du Marché, ou
à une extension du Délai de Notification de Vices:
o Le Maître de l’Ouvrage ou l’Ingénieur en notifiera l’Entrepreneur
et lui fournira les précisions; mais aucune limite de temps n’est
prescrite.
o La notification sera donnée aussi rapidement que possible après
que le Maître de l’Ouvrage eut pris conscience du fait ou de la
circonstance qui a généré son droit à la réclamation, étant entendu que
la notification d’une extension du Délai de Notification de Vices devra
être donnée avant l’expiration de ce délai.
o Les détails devront spécifier l’Article ou les bases de la
réclamation, et inclure une justification du montant ou de l’extension du
délai que le Maître de l’Ouvrage estime mériter.
o L’Ingénieur procèdera ensuite à la détermination de la
réclamation conformément aux dispositions du Marché [voir Section II-
4.12].

II-4.12 Documentation, Détermination & Evaluation des


Réclamations

Dans les versions standard de contrat FIDIC, l’Ingénieur est


immanquablement responsable et autorisé à déterminer la validité et la
justification des montants réclamés, des demandes d’extension des délais
et des paiements dus. Mais il faut bien lire le Marché pour s’assurer qu’il
ne stipule pas des limitations aux pouvoirs de l’Ingénieur.

Les anciennes versions de contrat FIDIC comprennent des dispositions


relatives à la seule détermination des réclamations de l’Entrepreneur. Les
récentes versions de contrat FIDIC comprennent des dispositions
relatives à la détermination des réclamations de l’Entrepreneur et du
Maître de l’Ouvrage.

Documentation des Réclamations

Il est impératif que les réclamations soient bien documentées et des


dossiers concernant chaque réclamation doivent être séparément formés
et conservés. Il existe pour cela plusieurs raisons:

The Louis Berger Group, Inc. 20-25/59


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o Le facteur temps. Lorsqu’une réclamation est soumise, le CDM ne


devrait pas chercher dans les dossiers chronologiques les registres
relatifs à la réclamation; il pourrait rater des informations cruciales.
Avec des registres complets déjà disponibles, il peut répondre à la
réclamation sans retard inutile.

o Si le Maître de l’Ouvrage ou l’Entrepreneur conteste une détermination


et demande une Décision de l’Ingénieur ou une Décision du Comité de
Règlement des Différends (CRD) (selon que l’un ou l’autre soit
contractuellement concerné, voir Section II-4.15 ‘Différends &
Règlement des Différends’), il sera inévitablement nécessaire de
soumettre à l’Ingénieur ou au CRD toute la documentation concernant
cette réclamation et sa détermination, objet du différend. Des registres
complets doivent être à cet effet disponibles.
o Si le Maître de l’Ouvrage ou l’Entrepreneur conteste une Décision de
l’Ingénieur ou une Décision du CRD et soumet le différend à l’arbitrage
(voir Section II-4.15), il est impératif de soumettre à l’arbitre (ou aux
arbitres) toute la documentation concernant la réclamation, sa
détermination initiale ainsi que la Décision de l’Ingénieur et du CRD.
Des registres complets doivent être à cet effet disponibles.

Le CDM doit établir et conserver des dossiers séparés des réclamations.


Il doit:
 Etablir un dossier séparé de réclamation dès qu’une notification de
réclamation lui parvient, que le CDM juge cette réclamation fondée ou
non.
 Donner au dossier un ‘titre’ et un numéro consécutif, demandant à
l’Entrepreneur et au Maître de l’Ouvrage de faire référence à ce
titre/numéro dans toute correspondance ou documentation ultérieure
relative à la réclamation.
 Conserver un dossier de réclamations potentielles, au cas où une
notification ne serait pas claire (si par exemple l’Entrepreneur notifie
une ’Interruption’ ou un ‘Retard’ mais sans notifier une intention de
soumettre une réclamation). Les documents relatifs à une réclamation
potentielle seront transférés à un dossier de réclamation active lorsque
l’intention de soumettre une réclamation aura été clarifiée.
 Garder dans chaque dossier de réclamation:
- toute la correspondance relative à la réclamation;
- des documents contemporains (incluant photos, rapports d’essais,
données climatiques, rapports d’inspection, registres de main-
d’oeuvre et d’équipement, etc..);
- les précisions provisoires et définitives relatives à la réclamation
qui ont été soumises;
- la détermination de la réclamation établie par l’Ingénieur ou par son
Représentant (incluant le registre formel d’accord entre les Parties,
sur base duquel la détermination a été établie);
- si pertinente, toute Décision de l’Ingénieur ou Décision du CDR;
- si pertinent, tout accord entre les Parties résultant d’un règlement à
l’amiable après notification d’arbitrage ;

The Louis Berger Group, Inc. 20-26/59


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- si pertinente, toute décision arbitrale.

Procédures de Détermination

Ces procédures seront exposées dans le Marché.

Les anciennes versions de contrat FIDIC prescrivent que:


 L’Ingénieur, après consultation de l’Entrepreneur et du Maître de
l’Ouvrage, déterminera la durée de la prolongation du délai et/ou le
montant du paiement dû à l’Entrepreneur, et notifiera en ce sens
l’Entrepreneur (avec copie au Maître de l’Ouvrage).
A noter que le but de la consultation préconisée ne vise pas à obtenir
l’accord des Parties. Dans la formulation des anciennes versions de
contrat FIDIC, la consultation permettra simplement à l’Ingénieur
d’obtenir des informations et des données qui pourraient peser sur sa
décision mais il conservera tout pouvoir de fixer sa propre décision. Il
est cependant admis que l’Ingénieur ne devrait pas assumer seul ce
pouvoir sauf en cas de désaccord entre les Parties. Pour éviter la
contestation ultérieure de sa décision, l’Ingénieur aura pour objectif
prioritaire d’aboutir à une détermination raisonnable, conforme aux
dispositions du Marché et acceptable par les deux Parties. L’Ingénieur
ne devrait jamais oublier que le Marché est conclu entre le Maître de
l’Ouvrage et l’Entrepreneur.
 Si l’Entrepreneur n’a pas observé les délais prescrits ou d’autres
dispositions du Marché relatives à la soumission de la notification et/ou
aux particularités détaillées de la réclamation, le droit de l’Entrepreneur
sera limité au montant que l’Ingénieur estimera vérifié par les
documents contemporains.
En conséquence (à l’opposé de récentes versions de contrat FIDIC)
l’Ingénieur ne peut pas rejeter une réclamation pour de telles non
observations. Néanmoins, tout droit, si droit il y a, serait strictement
limité (sauf position contraire du Maître de l’Ouvrage) au cas où une
réclamation aura été soumise si tard qu’il serait devenu impossible de
contrôler ses précisions.
 L’Ingénieur n’est soumis à aucun délai de temps pour formuler sa
décision concernant une réclamation. Mais on devrait s’attendre
raisonnablement à ce qu’il soit tenu de formuler sa décision dans un
laps de temps égal à celui qu’accorde le Marché à l’Entrepreneur pour
soumettre sa réclamation et ses détails, soit 28 jours après avoir reçu
une réclamation et tous les documents y afférents. Cela devrait être
notamment le fait en cas de réclamation à effets suivis et pour laquelle
l’Entrepreneur a soumis des précisions provisoires.

o L’Entrepreneur a droit à l’inclusion dans tout Paiement Provisoire


certifié par l’Ingénieur d’un tel montant déterminé par ce dernier, après
consultation des Parties, relatif à une réclamation, à condition que
l’Entrepreneur ait soumis suffisamment de précisions. Si les précisions
soumises par l’Entrepreneur sont insuffisantes pour justifier la totalité

The Louis Berger Group, Inc. 20-27/59


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du montant réclamé, l’Entrepreneur aura droit à la partie de la


réclamation que l’Ingénieur estimera justifiée par les seules précisions
jugées satisfaisantes par l’Ingénieur.

Les récentes versions de contrat FIDIC prescrivent que:


o Les procédures pour la détermination des réclamations de
l’Entrepreneur et du Maître de l’Ouvrage soient identiques.

 L’Ingénieur consultera le Maître de l’Ouvrage et l’Entrepreneur en vue


d’aboutir à un accord concernant le règlement de la réclamation. Si un
accord n’est pas obtenu, l’Ingénieur fera une détermination équitable
conformément au Marché, en tenant bien compte de toutes les
circonstances pertinentes.
 L’Ingénieur notifiera (par écrit) les deux Parties de tout accord ou de
toute détermination, avec les précisions y afférentes.
 En ce qui concerne les réclamations de l’Entrepreneur non soumises
dans les délais: toute réclamation pour laquelle l’Entrepeneur n’aura
pas observé les délais prescrits pour la soumission de la notification et
des précisions, ne sera pas admissible.
 En ce qui concerne les réclamations de l’Entrepreneur soumises dans
les règles, l’Ingénieur devra donner sa réponse dans les 42 jours
suivant la réception d’une réclamation ou des précisions
supplémentaires relatives à une précédente réclamation (ou dans un
délai que l’Ingénieur aura proposé et que l’Entrepreneur aura accepté).
L’Ingénieur pourrait demander des détails supplémentaires mais
devrait quand même donner sa réponse, dans les délais prescrits,
quant aux principes de la réclamation.

 En ce qui concerne les réclamations du Maître de l’Ouvrage, aucun


délai n’est prescrit à l’Ingénieur pour donner sa réponse. Mais il serait
logique de s’attendre à une réponse de l’Ingénieur dans le même délai
de 42 jours appliqué aux réclamations de l’Entrepreneur.
 Chaque Certificat de Paiement devra inclure les montants relatifs à une
réclamation qui sont raisonnablement justifiés. A moins que les
précisions soumises ne suffisent à justifier le montant entier réclamé,
l’Entrepreneur aura droit au paiement de la partie du montant, justifiée
par les précisions soumises, en attendant que soient soumis
l’ensemble de ces précisions.
o Chaque partie appliquera tout accord ou détermination, sauf si et
jusqu’à qu’il ou qu’elle soit révisé(e) dans le cadre d’une ‘Résolution
des Différends’ [voir Section II-4.15].

Principes & Quantum

La détermination par l’Ingénieur d’une réclamation sera basée sur les


précisions soumises, mais ne sera pas confinée nécessairement à ces

The Louis Berger Group, Inc. 20-28/59


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précisions. Dans la mesure où l’Ingénieur doit s’informer de toutes les


données pertinentes, il doit prendre en considération les faits et
circonstances dont il est conscient et qui sont de notoriété publique.

Les précisions d’une réclamation doivent inclure:


- Une description de l’événement ou de la circonstance ayant généré la
réclamation.
- La base contractuelle de la réclamation, avec référence aux clauses
spécifiques du Marché qui ont donné droit à la réclamation, désignée
ci-après Principe de réclamation.
- Une justification détaillée, accompagnée d’autant de documents
nécessaires et adéquats qui appuient les réclamations (d’extension
des délais ou de paiement), désignée ci-après Quantum de
réclamation.

L’Ingénieur ne devrait pas perdre son temps à focaliser sur le Quantum


d’une réclamation avant de considérer si la réclamation est recevable sur
le plan de son Principe. Si le Principe de réclamation n’est pas recevable,
il est inutile d’en considérer le Quantum.

Ainsi, l’Ingénieur doit d’abord:


 déterminer si le Principe de réclamation est recevable. Si, après
consultation des parties, l’Ingénieur estime qu’il ne l’est pas, il doit
notifier en conséquence la partie plaignante, avec copie à l’autre partie.

Si, après consultation des parties, l’Ingénieur considère que le Principe de


réclamation est admissible (en tout ou partie), il peut en notifier la partie
plaignante avec copie à l’autre partie. L’Ingénieur peut envisager de le
faire avant d’évaluer le Quantum de réclamation, faute de temps
disponible dans le respect des délais prescrits pour donner sa réponse à
une réclamation, et/ou s’il demande davantage de précisions pour justifier
le Quantum.

Une fois établie l’admissibilité contractuelle du Principe de réclamation,


l’Ingénieur peut alors seulement évaluer le Quantum de la réclamation. Il
doit établir combien du Quantum est justifié par les précisions soumises,
vérifiées par les documents contemporains, et demander plus de
précisions pour toute portion restante du Quantum. A ce sujet, il faut
rappeler que l’Ingénieur a eu la possibilité, après notification de la
réclamation, d’inspecter les documents contemporains conservés par
l’Entrepreneur. L’Ingénieur ne peut donc pas dire que les documents
contemporains soumis plus tard ne sont plus vérifiables (à moins qu’ils ne
soient différents ou complémentaires de ceux qui lui furent remis pour
inspection).

Sous réserve de l’accord du Maître de l’Ouvrage, requis


contractuellement, l’Ingénieur donnera sa décision au sujet de la
réclamation. Cette décision doit être donnée par écrit, étayée par des
motifs et accompagnée de commentaires détaillés. Même si l’une des

The Louis Berger Group, Inc. 20-29/59


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Parties conteste la décision [voir Section II-4.15 ‘Différends’], une décision


bien présentée et bien étayée risque fort peu d’être désavouée au
prochain stade du règlement du différend. La décision doit être structurée
de façon à présenter et à contenir :
 Une description de l’événement ou de la
circonstance ayant généré la réclamation.
 Un résumé des soumissions par l’Entrepreneur
(ou par le Maître de l’Ouvrage, selon le cas) des notifications et des
précisions, conformes (ou pas) aux dispositions du Marché.
 Un résumé de la correspondance (et des
minutes) relatives à la réclamation.
 Un résumé des bases et du montant de la
réclamation.
 Un résumé des consultations de l’Ingénieur
avec les Parties avant qu’il ne prenne sa décision, l’impact de ces
consultations sur sa décision, et/ou les accords sur lesquels repose la
décision.
 La décision de l’Ingénieur quant à la
recevabilité contractuelle du Principe de réclamation, avec référence
aux clauses adéquates du Marché.
 La décision de l’Ingénieur quant aux droits de
l’Entrepreneur (ou du Maître de l’Ouvrage, selon le cas), issus de la
réclamation.
 En annexe: copie de la réclamation et autres
correspondances et documents significatifs.

Consultation due

Dans l’évaluation de la réclamation d’un Entrepreneur, toutes les


versions de contrat FIDIC demandent à l’Ingénieur de se concerter tant
avec l’Entrepreneur qu’avec le Maître de l’Ouvrage avant de prendre une
décision. Il est cependant fortement recommandé à l’Ingénieur d’établir,
dans tout type de contrat, de telles consultations. Les minutes de ces
consultations seront classées en tant que documents, distribuées aux
deux Parties, en tant que support et références à la décision finale.

Les récentes versions de contrat FIDIC stipulent que ces consultations


visent à obtenir l’accord des deux Parties. Même si cet objectif d’obtenir
cet accord n’est pas stipulé comme tel (il l’est dans les anciennes
versions de contrat FIDIC), il est fortement recommandé que cet accord
soit le but prioritaire des consultations de l’Ingénieur. Pour éviter la
contestation ultérieure de sa décision, l’Ingénieur doit toujours essayer de
prendre une décision agréable aux deux Parties, même si cette décision
n’aura pas été finalement la sienne.
Si les consultations aboutissent à un accord, la décision de l’Ingénieur doit
en faire état et fournir des minutes de l’accord des Parties. Au cas où les
consultations ne débouchent pas sur un accord, l’Ingénieur doit alors
prendre la décision qu’il estime être équitable et raisonnable, incluant les

The Louis Berger Group, Inc. 20-30/59


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minutes des consultations préalables pour le cas où cette décision serait


ultérieurement contestée.

Si l’Ingénieur trouve des difficultés soit à amener les Parties à entamer les
consultations, soit à abréger ces consultations quand le facteur temps est
capital, il doit, sur base des détails fournis par l’Entrepreneur,
communiquer (par écrit) aux deux Parties son évaluation de la réclamation
et leur demander (dans un délai raisonnable spécifié) leurs accords
respectifs ou leurs commentaires à cette évaluation, les avisant que cette
procédure se situe dans le cadre des consultations requises. En fonction
des réponses qu’il recevra (ou de l’absence de réponses), l’Ingénieur
pourra transformer son évaluation en décision formelle.

Rappel : dans le cadre des contrats FIDIC, les consultations de


l’Ingénieur avec les Parties constitue une exigence contractuelle. La
validité de la décision de l’Ingénieur pourrait être contestée si elle a été
prise sans les consultations requises.

Limites des Pouvoirs de l’Ingénieur

Le Marché pourrait inclure des dispositions (sous, disons, les Conditions


Particulières d’Application) imposant à l’Ingénieur d’obtenir l’approbation
spécifique (c’est-à-dire écrite) du Maître de l’Ouvrage avant d’accorder par
exemple à l’Entrepreneur :
- Une extension du Délai d’Exécution;
- Tout droit à un paiement qui augmenterait le Montant du
Marché.

Il est recommandé dans ce cas que l’Ingénieur prépare et soumette au


Maître de l’Ouvrage son ‘évaluation’ de la réclamation, et lui demande
son approbation écrite pour faire de cette évaluation une ‘décision’
conformément au Marché. Il est recommandé aussi que l’évaluation soit
soumise sous pli fermé adressé au Maître de l’Ouvrage, avec copie de la
lettre d’accompagnement (mais non celle de l’évaluation) à l’Entrepreneur.
Si le Maître de l’Ouvrage refuse de donner son approbation, il serait
raisonnable que l’Entrepreneur sache que l’Ingénieur a rempli ses
obligations découlant du Marché. Si le Maître de l’Ouvrage donne son
accord, l’Ingénieur doit immédiatement communiquer sa décision à
l’Entrepreneur avec copie au Maître d’ Ouvrage. Si ce dernier refuse
d’approuver cette décision, l’Ingénieur n’a d’autre choix que de reprendre
à ses débuts le processus des consultations.

Si le Maître de l’Ouvrage continue à refuser de donner son accord à


l’évaluation d’une réclamation, évaluation que l’Ingénieur n’est pas
disposé à réduire (pour raisons professionnelles ou par sens d’équité dans
le cadre du Marché), l’Ingénieur pourrait:
- communiquer à l’Entrepreneur une décision que le Maître
de l’Ouvrage approuve tout en l’informant qu’il s’agit une décision du
Maître de l’Ouvrage; ou

The Louis Berger Group, Inc. 20-31/59


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- informer l’Entrepreneur que, suite au refus du Maître de


l’Ouvrage de donner son accord, il est incapable de prendre une
décision.
Il reviendra alors à l’Entrepreneur de chercher réparation sur base des
dispositions du Marché sous ‘Règlement des Différends’ [voir Section II-
4.15] (sauf qu’une Décision de l’Ingénieur dans le cadre des anciennes
versions de contrat FIDIC serait inapplicable dans la mesure où il
faudrait quand même qu’une telle Décision soit approuvée par le Maître
de l’Ouvrage).

II-4.13 Retards, Prolongation du Délai d’Exécution & Coûts


Associés

Achèvement des Travaux dans le Délai d’Exécution

Le Marché comprendra selon toute probabilité (comme dans les formes


standard de contrat FIDIC) une clause stipulant que si l’Entrepreneur
n’achève pas substantiellement, dans le Délai d’Exécution convenu,
l’ensemble des Travaux, il devra payer au Maître de l’Ouvrage des
‘Dommages-Intérêts forfaitaires’ [voir Section II-4.14]. Le Marché pourrait
aussi stipuler que des Dommages-Intérêts forfaitaires seraient dus si
l’Entrepreneur n’achève pas des sections définies des Travaux à des
dates-clés convenues.

Il faut cependant bien lire le Marché. Dans certains contrats, il est stipulé
que les Travaux devraient être entièrement achevés avant qu’ils ne soient
réceptionnés par le Maître de l’Ouvrage, et que des Dommages-Intérêts
forfaitaires seront payés si l’Achèvement des Travaux dans le Délai
d’Exécution n’est pas total. Même un contrat du type FIDIC pourrait avoir
été modifié de sa forme standard de façon à réclamer l’achèvement total
des Travaux au lieu d’un achèvement substantiel.

Au cas où les Travaux n’auront pas été substantiellement (ou totalement,


selon le cas) achevés dans le Délai d’Exécution convenu, sans que cela
n’ait été dû à des retards échappant au contrôle de l’Entrepreneur (la
lenteur de son rythme de travail par exemple ou tout autre défaillance de
l’Entrepreneur), le Marché reste en vigueur ainsi que toutes les obligations
des Parties dans le cadre de ce Marché. L’Entrepreneur demeure donc
tenu d’achever les Travaux, sauf si - et jusqu’à ce qu’il le fasse- le Maître
de l’Ouvrage exerce un droit contractuellement convenu de résilier le
Marché [voir Section II-7.1 ‘Résiliation par le Maître de l’Ouvrage pour
manquement de la part de l’Entrepreneur]; et le Maître de l’Ouvrage reste
obligé de payer à l’Entrepreneur les travaux réalisés.

En cas de retard pour cause échappant au contrôle de l’Entrepreneur, le


Marché prévoira que ce dernier a droit à une Prolongation du Délai
d’Exécution (PDE). De ce fait :
 Il est du devoir de l’Ingénieur, dans la mesure où l’Entrepreneur aura
observé les procédures relatives aux réclamations, de déterminer la

The Louis Berger Group, Inc. 20-32/59


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durée des prolongations auxquelles l’Entrepreneur a droit dans le


cadre des dispositions du Marché.

La Prolongation du Délai d’Exécution pour l’ensemble des Travaux (ou la


prolongation des dates-clés pour l’achèvement de sections définies des
Travaux) prolonge automatiquement la (les) date (s) à partir de laquelle
(lesquelles) le Maître de l’Ouvrage sera en droit de réclamer des
Dommages-Intérêts Forfaitaires.

Il faut soigneusement étudier les cas avant d’accorder des Prolongations


de Délais d’Exécution (y compris des prolongations provisoires) – car une
fois accordées, elles ne peuvent plus être retirées.

Motifs de Prolongation de Délai

Les motifs courants de Prolongation du Délai d’Exécution comprennent


typiquement :
o Des modifications apportées aux Travaux (sauf celles résultant de
défaillance de l’Entrepreneur).
o Des quantités supplémentaires de Travaux.
o Des retards dans la remise de Plans (à l’exception des travaux dont les
plans relèvent de la responsabilité de l’Entrepreneur).
o Du retard dans l’accès au Chantier ou dans la mise à disposition du
Chantier.
o Des conditions climatiques exceptionnellement défavorables sur le
Chantier.
o Des obstacles ou des conditions physiques (autres que les conditions
climatiques) adverses, qui auraient été impossibles à prévoir par un
Entrepreneur expérimenté.
o Du retard dû à des suspensions des Travaux par l’Entrepreneur sur
instructions de l’Ingénieur (autres que les suspensions prévues au
Marché ou attribuables à une défaillance de l’Entrepreneur).
o Du retard dû à des suspensions des travaux par l’Entrepreneur (ou à la
réduction du rythme d’exécution des travaux) suite à une défaillance de
paiement de la part du Maître de l’Ouvrage.
o Des retards dus à la découverte de fossiles sur le Chantier, à leur
protection ou à leur transfert, à la découverte d’objets de valeur,
d’antiquités, de structures ou autres ruines d’intérêt archéologique.
o Des tests, non prévus au Marché, effectués, sur instruction de
l’Ingénieur, sur les Matériaux, le Matériel et les Travaux.
o Des pénuries imprévues en matière de disponibilité de personnel,
matériaux, matériel ou main-d’oeuvre provisoire du fait d’épidémies ou
d’action du Gouvernement.
o Des retards ou des perturbations dus à des cas ou circonstances de
Force Majeure [voir Section II-4.10 ‘Suspensions des Travaux’].
o Tout retard, obstacle ou empêchement causé par le Maître de
l’Ouvrage ou par l‘Ingénieur, ou attribuable à l’un d’eux.

The Louis Berger Group, Inc. 20-33/59


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de Contrats de Construction Internationaux

o Des retards aux voies d’entrée du pays ou des retards non attribuables
à l’Entrepreneur dans le dédouanement de Matériel, Equipement,
Matériaux et Fournitures.
o Des retards non attribuables à l’Entrepreneur dans l’octroi de visas et
de permis de travail.
o Ou selon l’accord mutuel des Parties.

Procédures de Réclamations de Prolongation de Délai d’Exécution

Selon les dispositions de la plupart des contrats, l’Entrepreneur est requis


de soumettre une demande formelle de Prolongation du Délai d’Exécution
des Travaux ou de toute section des travaux, faute de quoi l’Ingénieur (sur
base des dispositions du Marché) n’est pas tenu de décider une
Prolongation du Délai d’Exécution ou ne peut pas le faire [Voir Section II-
4.11 ‘Réclamations de l’Entrepreneur & Section II-4.12 ‘Détermination des
Réclamations’].

Pour établir un droit à une Prolongation du Délai d’Exécution, le simple


exposé des événements et circonstances retardant et perturbant le travail
de l’Entrepreneur n’est pas suffisant; l’Entrepreneur doit prouver que les
retards ont empêché l’achèvement des Travaux dans le Délai d’Exécution
convenu, compte tenu des moyens spécifiés dans la Soumission. Ceci
impose à l’Entrepreneur à l’Entrepreneur d’avoir réduit/atténué le retard
ou la perturbation dans la mesure du possible et sous son contrôle,
comme par exemple en modifiant la séquence des travaux (pour lesquels
il aurait eu droit à compensation des coûts additionnels encourus par cette
atténuation).

La Prolongation du Délai d’Exécution est déterminée par l’Ingénieur en


fonction de son évaluation des précisions relatives à la réclamation de
l’Entrepreneur, et des documents contemporains. Mais sur base de
Conditions d’Application Particulières, l’Ingénieur ne peut pas accorder à
l’Entrepreneur une Prolongation du Délai d’Exécution sans l’accord
spécifique (écrit) préalable du Maître de l’Ouvrage.

Pour plus d’informations sur les réclamations et la détermination de la


Prolongation du Délai d’Exécution dans les contrats contenant une clause
de ‘Prime pour Achèvement Anticipé’, voir Section II-4.14.

Selon les dispositions de tous les contrats du type FIDIC, l’Entrepreneur


doit, après avoir soumis sa réclamation, suivre une procédure exposée
dans la Section II-4.10 sous ‘Réclamations’. Il est requis de notifier par
écrit l’Ingénieur de son intention de soumettre une demande de
Prolongation du Délai d’Exécution en un laps de temps défini: dans les
anciens FIDIC, dans les 28 jours suivant l’événement ayant généré la
demande de Prolongation du Délai; dans les récents FIDIC, dans les 28
jours après que l’Entrepreneur eut pris conscience, ou aurait dû prendre
conscience, de l’événement ayant généré la réclamation. L’Entrepreneur
est ensuite tenu, pour justifier la Prolongation du Délai d’Exécution qu’il

The Louis Berger Group, Inc. 20-34/59


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de Contrats de Construction Internationaux

réclame, de soumettre à l’Ingénieur des précisions détaillées, en un laps


de temps défini : dans les anciens FIDIC, dans les 28 jours après avoir
donné notification de sa réclamation ; dans les récents FIDIC, dans les 42
jours après que l’Entrepreneur eut pris conscience, ou aurait dû prendre
conscience, de l’événement ayant généré la réclamation. Le but de ces
exigences est de permettre d’enquêter sur une demande de Prolongation
du Délai d’Exécution, au moment où a eu lieu l’événement qui a généré la
réclamation, ou peu après qu’il ait eu lieu.

Si un événement a des effets prolongés, empêchant de ce fait


l’Entrepreneur de soumettre des précisions finales dans la période
prescrite, son droit à une Prolongation du Délai d’Exécution ne sera pas
affecté s’il soumet des précisions provisoires durant cette période puis, en
cas de persistance des effets, à des intervalles de temps, jusqu’à la
remise des précisions finales. Les anciens FIDIC prescrivent que
l’Ingénieur fixe ces intervalles (il est préconisé que ces intervalles ne
soient pas inférieures à 28 jours ou soient mensuels). Les récents FIDIC
prescrivent des remises mensuelles de précisions provisoires, sauf si
l’Ingénieur agrée une périodicité différente. Dès réception des précisions
provisoires, l’Ingénieur doit, sauf en cas de retard justifié, prendre une
décision provisoire concernant la Prolongation du Délai d’Exécution. Dès
réception des précisions finales, que l’Entrepreneur doit soumettre dans
un délai de 28 jours à partir de la fin des conséquences du fait ayant
généré la réclamation, l’Ingénieur reverra l’ensemble des données et
déterminera une Prolongation globale du Délai d’Exécution. Cette révision
finale ne peut cependant pas donner lieu à une Prolongation du Délai
d’Exécution moindre que celle de la Prolongation provisoire déjà
accordée.

Dans les anciennes formes de contrat FIDIC, l’Ingénieur n’est pas obligé
de faire une détermination de la Prolongation du Délai d’Exécution si
l’Entrepreneur a été défaillant dans l’observation des exigences requises
pour la soumission de la notification et des précisions. Il est cependant
recommandé que, pour cette raison, l’Ingénieur ne rejette pas
immédiatement une réclamation. En cas de contestation [voir Section II-
4.15 ‘Différends & Règlement de différend’], un ‘Comité de Règlement de
Différends’ ou un arbitre pourrait casser sa décision. Il est préférable que
la décision de l’Ingénieur soit prise en fonction de la quantité de précisions
détaillées fournies et sa possibilité de les vérifier, sur base des documents
contemporains. Il est évident que plus l’Entrepreneur tardera à soumettre
une réclamation (avec ou sans notification préalable) après l’événement
supposé avoir causé un retard, moins l’Ingénieur pourra vérifier les
précisions de l’Entrepreneur et évaluer son droit à une Prolongation du
Délai d’Exécution.

Il est à noter tout particulièrement que les récentes formes de contrat


FIDIC (dans lesquelles l’Ingénieur fait partie du ‘Personnel du Maître de
l’Ouvrage’) stipulent que l’Ingénieur ne déterminera aucune Prolongation
du Délai d’Exécution (ou des coûts y associés) à moins que l’Entrepreneur

The Louis Berger Group, Inc. 20-35/59


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ne se soit conformé aux conditions relatives à la notification d’une


réclamation et à la fourniture des précisions. L’Ingénieur seul ne dispose
pas en ce domaine d’un pouvoir discrétionnaire. C’est seulement si le
Maître de l’Ouvrage ferme les yeux sur la non observation par
l’Entrepreneur de la procédure à suivre et demande par écrit à l’Ingénieur
de déterminer la Prolongation demandée du Délai d’Exécution que
l’Ingénieur peut le faire.

Dans l’évaluation d’une demande de Prolongation du Délai d’Exécution


par l’Entrepreneur, toutes les formes de contrat FIDIC préconisent que
l’Ingénieur, avant de prendre sa décision, consulte l’Entrepreneur et le
Maître de l’Ouvrage. Mais, dans tout type de contrat, il est fortement
recommandé que l’Ingénieur engage ces consultations qui feront l’objet de
minutes qui seront communiquées aux deux Parties et qui serviront
d’appui et de références futures à une décision finale.

Dans les récentes formes de contrat FIDIC il est stipulé que le but de
ces consultations est de chercher à obtenir l’accord des Parties. Même si
le but d’obtenir cet accord n’est pas expressément stipulé dans le Marché,
il est fortement recommandé que cet objectif soit prioritaire dans les
consultations de l’Ingénieur. Pour éviter une contestation ultérieure de sa
décision, l’Ingénieur doit toujours tenter d’arriver à une décision qui
satisfasse les deux Parties, même si cette décision n’aura pas été
finalement la sienne. Si l’accord des deux Parties est obtenu, la décision
de l’Ingénieur doit reproduire cet accord signé des Parties et en fournir
une copie. Mais en cas de non accord au terme du processus de
consultation, l’Ingénieur prendra la décision qu’il estimera raisonnable et
équitable pour ce qui a trait au Marché, conservant les copies des
consultations antérieures pour le cas d’une contestation éventuelle future
de sa décision.

Si l’Ingénieur trouve des difficultés à amener les Parties à entamer le


processus de consultations, ou s’il a des problèmes à raccourcir ce
processus le temps est un facteur important, il doit, sur base des
précisions fournies par l’Entrepreneur, communiquer (par écrit) aux deux
Parties son évaluation de la Prolongation du Délai d’Exécution et leur
demander de lui communiquer (dans un délai raisonnable qu’il définira)
leurs accords respectifs ou leurs commentaires au sujet de cette
évaluation, les avisant que cette procédure tient lieu de processus de
consultations en bonne et due forme. En fonction de la nature de leurs
réponses (ou de leur absence de réponses), l’Ingénieur pourra ensuite
convertir son évaluation en une décision.

Si les Dispositions du Marché stipulent que l’Ingénieur doit obtenir


l’approbation du Maître de l’Ouvrage avant de prendre une décision
quant à une Prolongation du Délai d’Exécution, l’Ingénieur est alors
formellement tenu de soumettre son évaluation de la réclamation au
Maître de l’Ouvrage, lui demandant de donner par écrit son accord à ce
qu’il fasse de cette évaluation une décision, conformément au Marché. Il

The Louis Berger Group, Inc. 20-36/59


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est recommandé que l’évaluation soit transmise sous pli fermé, adressée
au Maître de l’Ouvrage, avec copie de la lettre d’accompagnement (mais
pas de l’évaluation) à l’Entrepreneur. Si le Maître de l’Ouvrage refuse de
donner son accord, l’Entrepreneur devrait logiquement savoir que
l’Ingénieur a rempli ses obligations découlant du Marché. Si le Maître de
l’Ouvrage donne son accord (que l’Ingénieur devra réclamer par écrit), ce
dernier doit immédiatement communiquer sa décision à l’Entrepreneur,
avec copie au Maître de l’Ouvrage. Si ce dernier refuse cette décision,
l’Ingénieur devra reprendre depuis son début le processus de consultation.

Coûts associés à la Prolongation de Délai

L’Entrepreneur peut aussi réclamer des coûts générés par le retard sur
base duquel il réclame une Prolongation du Délai d’Exécution.

Les coûts auxquels, en toute justice, l’Entrepreneur aurait droit seront en


fonction de la cause du retard. Les types de coûts peuvent être répartis
comme suit:
o Coûts d’immobilisation sur le Chantier des moyens de
l’Entrepreneur, affectés par le retard au moment du retard. Ces coûts
sont désignés ci-après Coûts Directs.
o Coûts de Prolongation - durant la période de Prolongation du Délai
d’Exécution - des frais généraux de l’Entrepreneur sur le Chantier et à
son Siège central. Ces coûts sont désignés ci-après Coûts de
Prolongation.
o Coûts de provision prolongée, durant la période de Prolongation du
Délai d’Exécution, pour les prix Généralités/Installations du Détail
Estimatif (i.e., garantie de bonne exécution, assurances, fourniture et
entretien des installations pour l’Ingénieur) non compris dans les frais
généraux de l’Entrepreneur. Ces coûts sont désignés ci-après Coûts
Préliminaires.

La responsabilité du Retard affecte le Droit aux Coûts

En évaluant une demande de Prolongation du Délai d’Exécution, il est vital


de déterminer la responsabilité du retard sur base duquel l’Entrepreneur
soumet sa demande. Cette ‘responsabilité’ déterminera le droit de
l’Entrepreneur à une telle prolongation ainsi que les types de coûts
autorisés.

En général, la cause d’un retard fait partie d’une des quatre catégories
suivantes:
a) Attribuable uniquement à l’Entrepreneur – sans faute attribuable au
Maître de l’Ouvrage.
Dans ce cas, l’Entrepreneur n’a droit à aucune Prolongation du Délai
d’Exécution ni à des Coûts.
b) Attribuable uniquement au Maître de l’Ouvrage – sans faute
attribuable à l’Entrepreneur.

The Louis Berger Group, Inc. 20-37/59


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Dans ce cas, l’Entrepreneur a droit à une Prolongation du Délai


d’Exécution et à des Coûts.
c) Attribuable conjointement à l’Entrepreneur et au Maître de
l’Ouvrage, i.e. retards attribuables au Maître de l’Ouvrage,
concomitants avec des retards attribuables à l’Entrepreneur.
Dans ce cas, l’Entrepreneur est habilité à une Prolongation du Délai
d’Exécution, mais ses droits à des coûts seraient limités.
d) Des conditions climatiques exceptionnellement défavorables
(désignées parfois sous Retard Neutre).
L’Entrepreneur a droit dans ce cas à une Prolongation du Délai
d’Exécution mais sans compensation financière.

En cas d’une réclamation unique suscitée par plusieurs événements, la


détermination de l’Ingénieur devra distinguer les parties de la Prolongation
totale du Délai d’Exécution relevant des catégories (b), (c) et (d). Une telle
distinction aidera à l’évaluation des coûts auxquels l’Entrepreneur aura
équitablement droit.

En cas de retard pour cause conjointe [Catégorie (c)]:


Il existe dans l’industrie de la construction une opinion selon laquelle il
n’y a pas droit à des coûts associés en cas de Prolongation du Délai
d’Exécution pour cause conjointe. Ce point de vue repose sur des
considérations d’équité. Les deux Parties étant responsables du retard,
l’Entrepreneur doit renoncer à sa demande de coûts car le Maître de
l’Ouvrage perd son droit à des Dommages-Intérêts forfaitaires.

Cependant, l’Ingénieur a le devoir, en effectuant sa détermination, de


faire montre d’impartialité et de le faire dans le cadre du Marché et en
tenant compte de toutes les circonstances. En fonction de ces
circonstances l’Entrepreneur pourrait avoir équitablement droit à une
partie des coûts. Il est conseillé que l’Ingénieur n’applique pas de
règles strictes en cas de coûts associés, pour retard à cause conjointe,
mais devrait évaluer chaque réclamation en fonction de son mérite
propre.

Généralement, si les causes du retard sont attribuables à parts égales


aux deux Parties (comme ce serait le cas si la mise à disposition du
Chantier n’est pas assurée mais qu’en même temps l’Entrepreneur
n’est pas prêt non plus à entamer les Travaux), il est admis alors que
l’Entrepreneur n’aura pas doit à des coûts. Par contre, si la mise à
disposition du Chantier est impossible alors que l’Entrepreneur s’est
partiellement et suffisamment mobilisé pour entamer certains travaux, il
aura à juste titre droit à des Coûts Directs (pour immobilisation de
l’équipement durant la période du retard) ainsi qu’à des Coûts de
Prolongation et à des Coûts Préliminaires, calculés au prorata de la
Prolongation du Délai d’Exécution sur base de la proportion de la
valeur du travail qu’il aurait accompli avec les moyens mobilisés,
comparée à la valeur de tout le travail programmé et à réaliser, s’il
avait été totalement prêt.

The Louis Berger Group, Inc. 20-38/59


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En cas de conditions climatiques exceptionnellement défavorables


[Catégorie (d)]:
Cette cause de retard constitue un risque partagé par le Maître de
l’Ouvrage et par l’Entrepreneur, pour lequel ce dernier a droit à une
Prolongation du Délai d’Exécution mais à aucun coût associé à la
durée du retard ni à la Prolongation du Délai d’Exécution, accordée en
conséquence. Il est à noter que cette Prolongation ne devrait être
accordée qu’en cas de conditions climatiques hostiles exceptionnelles
non pour des conditions climatiques qui posent obstacle à des travaux
de construction mais qui, statistiquement, ne sont pas anormales sur le
lieu du Chantier. [Pour plus d’Informations, voir Section II-2.16
‘Registres Météorologiques’.]

Exemples de Retard de l’Entrepreneur:


- Retard de l’Entrepreneur à fournir une ‘Garantie d’Exécution’ [voir
Section II-2.6.]
- Retard de l’Entrepreneur à fournir une “Assurance’ [voir Section II-2.8.]
- Défaillance à mobiliser des moyens de construction suffisants (comme
proposés dans sa Soumission et/ou le Programme des Travaux) pour
réaliser les travaux programmés.
- Retard résultant de sa propre défaillance à respecter les objectifs
programmés.

Exemples de Retard du Maître de l’Ouvrage:


- Retard du Maître de l’Ouvrage à mettre le Chantier à disposition [voir
Section II-2.13]
- Retard du Maître de l’Ouvrage à remettre des ‘Plans’ [voir Section II-
2.15.]
- ‘Suspension des Travaux’ ou part de ces travaux [voir Section II-4.10.]
- Instructions modifiant les Travaux [voir Section II-3.3 ‘Modifications’] et
qui affectent le chemin critique du programme de l’Entrepreneur en vue
d’achever les Travaux à temps (si les modifications ne sont pas dus
par une faute de l’Entrepreneur). De telles modifications entraîneraient
des travaux supplémentaires (supplémentaires quant à l’étendue des
Travaux prévus dans la Soumission) et/ou une augmentation des
quantités des Travaux par rapport à la Soumission..
- Instructions tardives concernant des travaux à réaliser dans le cadre
des ‘Sommes Provisionnelles’ [voir Section II-3.2] comprises dans le
Marché. Il s’agit d’instructions données si tard qu’elles ont affecté la
possibilité de l’Entrepreneur d’achever ces travaux dans le Délai
d’Exécution convenu.

Exemple of Retard pour cause conjointe:


- Retard du Maître de l’Ouvrage dans la mise à disposition du Chantier
et/ou dans la remise des plans de travail, concomitants avec un retard
de l’Entrepreneur à mobiliser les moyens de réaliser les travaux en
retard.

The Louis Berger Group, Inc. 20-39/59


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Un exemple de distinction entre causes de retard:


En supposant que:
- l’Entrepreneur avait programmé des travaux de terrassement et de
chaussée mais avait été empêché de le faire du fait de la non mise à
disposition du Chantier;
- l’Entrepreneur n’a que partiellement mobilisé les moyens nécessaires
pour réaliser les travaux programmés de terrassement;
- dans sa Soumission, l’Entrepreneur avait proposé d’installer sa propre
centrale d’enrobés mais, durant la période de retard, ne l’avait pas fait
et n’avait pas pris de mesures alternatives pour assurer la fourniture
d’enrobés;
- durant la période de retard, aucune condition climatique n’a empêché
d’effectuer des travaux de terrassement. Mais les températures ont été
inférieures à +5oC (plancher au-dessous duquel l’exécution des bétons
bitumineux n’aurait pas été autorisée) durant 3 jours de plus que le
maximum d’occurrence de ’1 an sur 10’ (selon les registres
météorologiques historiques du Chantier) pour la période de retard.
Dans cet exemple, la détermination suivante serait raisonnable et acceptable
pour les deux Parties:
- L’Entrepreneur a droit à une Prolongation du Délai d’Exécution pour ‘retard
du seul fait du Maître de l’Ouvrage’, correspondant à la portion du retard
représentant la part des travaux prévus de terrassement qu’il aurait
réalisés avec l’équipement adéquat mobilisé. Pour toute la durée du
retard, il a droit aux frais d’immobilisation (Coûts Directs) de son
équipement mobilisé, mais non utilisé, pour des travaux de terrassement,
(si cet équipement n’aurait pas pu être affecté à d’autres travaux du
contrat). Durant la durée de la Prolongation du Délai d’Exécution,
accordée pour ‘Retard dû au seul Maître de l’Ouvrage’, l’Entrepreneur
aura droit à des Coûts de Prolongation et à des Coûts Préliminaires.
- Pour la portion de la période du retard relative à des travaux
programmés de terrassement mais que l’Entrepreneur n’était pas prêt
à réaliser, il a droit à une Prolongation du Délai d’Exécution du fait de
‘retard conjoint’ pour lequel cependant il n’a droit à aucun coût durant
la durée de ce retard pour cause conjointe; et durant cette période
accordée de Prolongation du Délai d’Exécution, il ne peut prétendre
qu’à des Coûts Préliminaires.
- L’Entrepreneur a droit à une Prolongation du Délai d’Exécution due à
un ‘retard conjoint’ des travaux de revêtement (travaux déjà retardés
par le Maître de l’Ouvrage mais pour lesquels l’Entrepreneur n’avait
pas mobilisé une centrale d’enrobés pour réaliser les travaux de
bitumage), mais sans autre coût d’immobilisation pour tout autre
équipement de chaussée, mobilisé durant la durée du retard (dans la
mesure où, sans une centrale d’enrobage, il n’aurait pas pu utiliser le
matériel d’enrobage). Mais dans la mesure où la Prolongation du Délai
d’Exécution, équivalente à toute la durée du retard, aura été déjà
déterminée en fonction des travaux de terrassement, aucun droit
supplémentaire ne sera accordé pour retard des travaux de
revêtement.

The Louis Berger Group, Inc. 20-40/59


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- Du fait que l’Entrepreneur ne s’était pas préparé à effectuer des


travaux de revêtement, aucune Prolongation supplémentaire du Délai
d’Exécution ne sera accordée pour conditions climatiques défavorables
qui auraient affecté les opérations de revêtement. Même si
l’Entrepreneur s’était préparé à des travaux de revêtement durant les
jours climatiquement défavorables, il n’aurait pas droit à une
Prolongation globale du Délai d’Exécution, dépassant la durée totale
du retard.
- Ainsi, en somme, l’Entrepreneur se voit accorder une Prolongation du
Délai d’Exécution équivalente à toute la durée du retard. Durant toute
cette durée, il recevra des Coûts Directs d’immobilisation pour
l’équipement à l’arr^t qu’il a mobilisé pour des travaux de terrassement
(mais pas pour la centrale d’enrobés ou le matériel associé). Durant la
Prolongation du Délai d’Exécution, il pourrait être décidé que
l’Entrepreneur a droit à: des Coûts Préliminaires durant toute la durée
de cette Prolongation ; des Coûts de Prolongation pour la portion de la
Prolongation accordée du fait d’un ‘retard dû au seul Maître de
l’Ouvrage’; mais pas à des Coûts de Prolongation pour la portion de la
Prolongation de délai accordée sur base de ‘retard pour cause
conjointe’.

Coûts de Prolongation

Les Coûts de Prolongation sont différemment traités dans les ouvrages


spécialisés, selon qu’ils sont considérés comme liés aux frais de
l’Entrepreneur durant la période du retard ou à ses frais durant la période
de Prolongation du Délai d’Exécution accordée.

Les Coûts de Prolongation considérés ici constituent les Frais Généraux


de Chantier et du Siège encourus par l’Entrepreneur, durant la période de
Prolongation du Délai d’Exécution; coûts auxquels l’Entrepreneur a droit
pour la portion de la Prolongation accordée sur base du ‘retard du seul
Maître de l’Ouvrage’.

En général, les Coûts de Prolongation devraient être limités au moindre


des coûts encourus par l’Entrepreneur ou inclus dans sa Soumission. Ce
n’est que s’il peut prouver qu’il était raisonnable et nécessaire d’utiliser
davantage de moyens que ceux autorisés par sa Soumission, qu’une
réclamation de l’Entrepreneur relative à l’accroissement des moyens sera
recevable.

Les % de Frais généraux du Chantier, de Frais généraux de Siège central


et ceux pour Aléas et Bénéfices, peuvent être connus à partir des
documents de l’offre de l’Entrepreneur:
o la Soumission de l’Entrepreneur (si le Maître de l’Ouvrage avait
demandé que ces pourcentages soient spécifiés dans les
soumissions), ou

The Louis Berger Group, Inc. 20-41/59


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o la Soumission de l’Entrepreneur de la ‘Décomposition des Prix


Forfaitaires et des Prix Unitaires’, remis (si demandé) au début du
Marché [voir Section II-2.9.]
Dans ces cas, le moindre coût, relatif au temps, selon l’Offre et le coût réel
devraient être vérifiés.

Ainsi, les Coûts de Prolongation sur le Chantier et au Siège central (si


connus comme dit plus haut) peuvent être calculés comme suit :

(Période éligible pour


(% FG/Chantier + % (Montant Initial du Marché )
prolongation du Délai
FG/Siège central X X d’Exécution
pour Prolongation des
100 (Délai d’Exécution Initial) Coûts)

Cette formule est l’extension de l’application de la Formule Hudson,


formulée au départ pour évaluer les Frais généraux du Siège central puis
étendue à ceux du Chantier.

L’Ingénieur devrait sinon demander à l’Entrepreneur de soumettre des


documents vérifiables et une estimation de ses Frais Généraux de
Chantier et de Siège. Les Frais Généraux de Chantier devraient être
vérifiés par des documents contemporains remis à l’Ingénieur et contrôlés
par lui durant la période de Prolongation du Délai d’Exécution pour
laquelle l’Entrepreneur a droit, par décision de l’Ingénieur, à des Coûts de
Prolongation.

L’estimation des Frais Généraux du Siège, si un pourcentage de ces frais


n’a pas été soumis par l’Entrepreneur dans sa Soumission ou dans son
sous- détail des prix unitaires, pourrait donner lieu à contestation. En fait,
la recevabilité même d’une demande d’un entrepreneur concernant les
Frais Généraux de son Siège pourrait être contestée. Si cependant
l’Entrepreneur peut apporter des preuves à l’appui de son affirmation que
ses moyens ont été empêchés (durant la Prolongation du Délai
d’Exécution) de contribuer à réduire les Frais généraux de son Siège
central ou si son pourcentage estimé des frais de façon est approprié, une
des formules reconnues suivantes peut être ulitisée:

La Formule d’Emden: Similaire à la Formule de Hudson, à part le fait que


le pourcentage des frais généraux du Siège central de l’Entrepreneur est
le pourcentage effectif sur lequel il base ses comptes:
(Période éligible pour la
(Total des Coûts des FG (Montant initial du Marché) Prolongation du Délai
au Siège central) x x d’Exécution
pour Coûts de
(Chiffre d’Affaires total) (Délai d’Exécution initial)
Prolongation)

La Formule Eichleay: Similaire à celle d’Emden, à part le fait qu’elle


utilise le Montant Final du Marché et le Délai Final d’Exécution:

The Louis Berger Group, Inc. 20-42/59


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(Période éligible pour la


(Total des Coûts des FG (Montant Total du Marché)1 Prolongation du Délai
au Siège central x x d’Exécution
pour Coûts de
(Chiffre d’Affaires total) (Délai d’Exécution Final)2
Prolongation)

1: Comprenant les modifications et le métré final des travaux


2: Comprenant la prolongation finale du Délai d’Exécution

Toutes les précédentes formules ont été bien accueillies, selon les
circonstances, et ont été acceptées devant les tribunaux chargés de
statuer sur des litiges.

Manque à gagner

Les principes relatifs à une réclamation de l’Entrepreneur, pour manque à


gagner, dû à une Prolongation du Délai d’Exécution, sont similaires à ceux
appliqués à une réclamation de Frais Généraux et celui-ci peut être évalué
par les formules exposées plus haut mais dans lesquelles ‘% de Frais
Généraux’ serait remplacé par ‘% de bénéfices’.

Avant d’étudier une telle réclamation, l’Ingénieur doit s’assurer que:


 il n’existe pas dans le Marché des réserves limitant le droit de
l’Entrepreneur à récupérer des coûts excluant de prétendus manques à
gagner;
 il n’existe pas dans la Loi régissant le Marché, des restrictions au droit
de l’Entrepreneur à récupérer un manque à gagner.

Si par contrat, ou par la Loi régissant le Marché, est établi un droit de


récupérer un manque à gagner, il revient au seul Entrepreneur d’établir ce
droit. L’Ingénieur demandera à l’Entrepreneur d’apporter, avec les
précisions de sa réclamation, la preuve de (1) ou (2), comme suit:

(1) Si une provision de profit a été incluse dans les documents


accompagnant la soumission de l’Entrepreneur:
o Les documents de l’offre indiquant le bénéfice escompté de
l’Entrepreneur ; ce dernier ne peut pas réclamer une marge de
bénéfice supérieure à ce à quoi il avait dit s’attendre.
(2) Si une provision de profit n’a pas été incluse dans les documents
accompagnant la soumission de l’Entrepreneur :
o Les comptes vérifiés de l’Entrepreneur remontant à une période
suffisante (5 ans par exemple) pour montrer le pourcentage de
bénéfices qu’il a réalisés dans le cadre de contrats antérieurs de même
nature et de même envergure.
o Tous les marchés qu’il a emportés au cours d’une période définie, par
exemple dans les deux ans qui ont précédé l’événement ayant causé
le retard pour lequel l’Entrepreneur a obtenu une Prolongation du Délai
d’Exécution – en vue d’établir un ratio, valable.
o Tous les contrats pour lesquels l’Entrepreneur a été qualifié et invité à
soumissionner (depuis le fait ayant donné lieu au retard pour lequel a

The Louis Berger Group, Inc. 20-43/59


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été accordée une Prolongation du Délai d’Exécution), mais qu’il a dû


décliner car ses moyens étaient engagés dans le Marché en question
retardé.

Recouvrement de Frais généraux:

Si une Prolongation du Délai d’Exécution est accordée avec des Coûts de


Prolongation, alors que le Prix initial du Marché a augmenté du fait de
modifications et/ou du métré final des travaux (que la Prolongation du
Délai d’Exécution ait été dans ce cas accordée ou pas), il ne serait pas
juste que l’Entrepreneur recouvre ses frais généraux (et les bénéfices, s’il
y a lieu) pour Coûts de Prolongation et pour le paiement des travaux
supplémentaires. L’Entrepreneur serait ainsi doublement payé pour ses
travaux supplémentaires.

Dans ce cas, le principe de Recouvrement des Frais Généraux serait


appliqué, par lequel les frais généraux (et les bénéfices, s’il y a lieu)
générés par les travaux supplémentaires sont déduits des Coûts de
Prolongation accordés à l’Entrepreneur. Simplement exposée, l’équation
serait::

(1) Coûts de Prolongation Bruts : X

(2) MOINS Recouvrement de Frais généraux Y


pour Travaux supplémentaires:
Coûts de Prolongation Nets X–Y

Note: Il faudrait qu’il y ait cohérence entre (1) & (2).


Les éléments de Coûts de Prolongation compris dans (1) (Frais généraux de
Chantier, Frais généraux du Siège et Bénéfices) et les pourcentages dont ils
dérivent, doivent être identiquement utilisés dans (2).

II-4.14 Dommages-Intérêts forfaitaires et Prime

Dommages-Intérêts forfaitaires pour Retard

Si l’Entrepreneur n’achève pas substantiellement (ou totalement, selon la


terminologie utilisée dans le Marché), les Travaux dans le Délai
d’Exécution prévu, ou une partie des Travaux dans le délai spécifié par le
Marché, il devra payer, selon la plupart des contrats, des dommages,
préalablement agréés, au Maître de l’Ouvrage.

Le ‘Délai d’Exécution’ est celui stipulé dans le Marché (d’habitude dans


l’Annexe à la Soumission) et réajusté en fonction des prolongations
accordées par l’Ingénieur [voir Section II-4.13].

The Louis Berger Group, Inc. 20-44/59


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Les anciennes formes de contrat FIDIC qualifient ces dommages de


‘Dommages-Intérêts forfaitaires’. Les récentes formes de contrat FIDIC
les qualifient de ’Dommages de Retard’.

Ces Dommages Forfaitaires (ou de Retard), exprimés en pourcentages,


sont invariablement stipulés ainsi dans l’Annexe à la Soumission:
Dommages Forfaitaires Référence du …% du Prix* du Marché
(ou de Retard) pour contrat Cl par jour, dans les devises
les Travaux et leurs proportions
libellées dans le Marché.

Montant maximum des Référence du. ….% du Prix* du Marché


Dommages Forfaitaires contrat Cl
(ou de Retard)
[Note: *dans les formes récentes de contrat FIDIC, le terme ‘’Prix final du
Marché’’ est utilisé]

Les récentes formes de contrat FIDIC font la différence entre “Prix du


Marché” et “Montant Agréé de la Soumission”. Le Prix du Marché est le
montant stipulé dans l’Accord du Marché tel que réajusté de façon à
inclure, avec l’accord de l’Ingénieur ou par décision de ce dernier, la
somme des estimations de chaque prix ((i.e. tels que métrés), toute
Modification et autres ajustements conformément au Marché. De ce fait,
les Dommages de Retard doivent être calculés sur base du Prix final du
Marché.

Dans les anciennes formes de contrat FIDIC, le Prix du Marché est le


montant exprimé dans la ‘Lettre d’Acceptation’ (ou sinon dans l’Accord du
Marché) comme étant le montant à payer à l’Entrepreneur pour l’exécution
et l’achèvement des Travaux. De ce fait, dans la mesure où le Prix du
Marché est un montant fixe et n’inclut aucun réajustement suite à des
modifications ultérieurement décidées, etc., le montant des Dommages
Intérêts Forfaitaires est aussi fixe.

La plupart des contrats, dont tous les contrats du type FIDIC, stipulent
invariablement que:
o l’Entrepreneur paiera au Maître de l’Ouvrage le montant exprimé dans
l’Annexe à la Soumission à titre de Dommages Forfaitaires (ou de
Retard);
o si un Certificat de Réception des Travaux a été délivré pour seulement
une partie des Travaux attestant qu’elle a été achevée dans les limites
du Délai d’Exécution, les Dommages Intérêts Forfaitaires (ou de
Retard) calculés par jour, correspondant aux travaux restant à exécuter
seront réduits au prorata de la valeur de la partie certifiée exécutée,
par rapport à la valeur de l’ensemble des Travaux ;
o la disposition relative à une réduction des dommages intérêts par jour
(si un Certificat de Réception a été émis pour achèvement d’une partie

The Louis Berger Group, Inc. 20-45/59


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des travaux) n’affecte pas le montant total maximum stipulé à titre de


Dommages-Intérêts Forfaitaires;
o le Maître de l’Ouvrage peut, sans préjudice pour tout autre moyen de
récupération, déduire le montant des dommages des sommes dues ou
qu’il devra à l’Entrepreneur (les récentes formes de contrat FIDIC
imposent au Maître de l’Ouvrage de notifier l’Entrepreneur de son
intention à ce sujet); et
o le paiement ou la déduction des Dommages-Intérêts Forfaitaires (ou de
Retard) ne dégage par l’Entrepreneur de son obligation d’achever les
Travaux, ou de toute autre obligation découlant du Marché.

Il est de ce fait essentiel que l’Ingénieur comprenne que :


 Il n’est pas dans les fonctions de l’Ingénieur et cela ne relève pas de sa
discrétion de décider d’appliquer des Dommages-Intérêts Forfaitaires
(ou de Retard).
 C’est par obligation contractuelle que l’Entrepreneur devra payer des
Dommages-Intérêts Forfaitaires (ou de Retard).
 Il revient discrétionnairement au Maître de l’Ouvrage de déduire ou pas
le montant des dommages des sommes dues ou qu’il va devoir à
l’Entrepreneur.
 C’est seulement sur instruction écrite du Maître de l’Ouvrage (avec
copie à l’Entrepreneur) que l’Ingénieur pourra effectuer des déductions
dans ses certificats de paiement.

Les Dommages-Intérêts Forfaitaires (ou de Retard) sont généralement


considérés comme une estimation des dommages que subirait le Maître
de l’Ouvrage du fait du retard dans l’achèvement des Travaux, estimation
que l’Entrepreneur accepte en signant le Marché; certains avancent que
la stipulation d’un montant maximum ressemble bien plus à une clause de
pénalité qu’à une pré-estimation précise de ces dommages. Mais dans la
plupart des cas, un tel argument ne serait pas de mise dans la mesure où
il existe peu de juridictions dans lesquelles le concept de pénalité n’est
pas applicable.

La limite maximum des dommages n’est pas expressément optionnelle


dans les contrats. Cependant, si dans l’Annexe à la Soumission, la section
relative à ces dommages est laissée en blanc, il serait raisonnable d’en
conclure que, à moins d’accord contraire des Parties, il n’existe pas de
plafond au montant des dommages.

Un problème d’interprétation peut naître de formulation dans les contrats


De la formulation disant que des Dommages-Intérêts Forfaitaires (ou de
Retard)
stipulant que les dommages forfaitaires (ou de retard) “seront payés
par jour écoulé entre le Délai convenu d’Exécution et la date stipulée
dans le Certificat de Réception”,
A partir de cette formulation, l’Entrepreneur peut conclure que le paiement ne sera
dû ou que le Maître de l’Ouvrage ne peut pas effectuer des déductions, avant
l’émission du Certificat Final de Réception et l’octroi de la prolongation finale du

The Louis Berger Group, Inc. 20-46/59


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Délai d’Exécution. Selon les contrats FIDIC, le Maître de l’Ouvrage peut


rétorquer qu’une formulation standard telle que
“ces dommages ne relèvent pas l’Entrepreneur de son obligation
d’achever les Travaux”,
démontre que le Maître de l’Ouvrage peut conclure que des déductions
peuvent être opérées avant l’achèvement des Travaux. Le Délai
d’Exécution est cependant élastique et les situations ne sont pas rares
dans lesquelles la détermination par l’Ingénieur d’une demande de
l’Entrepreneur réclamant une prolongation du Délai d’Exécution demeure
sans suite ou est contestée par l’Entrepreneur. Dans ces cas, le Maître de
l’Ouvrage doit être avisé de ne pas effectuer de déductions prématurées.

Prime pour Achèvement Anticipé

Certains contrats stipulent que l’Entrepreneur peut bénéficier d’une prime


convenue s’il achève prématurément les Travaux. Le calcul de cette prime
est généralement basé sur le temps entre la date de l’achèvement
substantiel des travaux tel que portée dans le Certificat de Réception, et
la date d’expiration du Délai d’Exécution.

Cela pourrait présenter des difficultés quand, du fait de retards dans


l’avancement des Travaux, l’Entrepreneur a eu droit et a obtenu une
prolongation du Délai d’Exécution.

Pour établir son droit à une prolongation du Délai d’Exécution [voir


Section II-4.13] l’Entrepreneur doit démontrer que les retards ont
empêché l’achèvement des Travaux, avec les moyens présentés dans sa
Soumission, dans les limites du Délai d’Exécution. Si cependant une
Prime pour Achèvement anticipé des Travaux est en jeu, l’Entrepreneur
peut demander à l’Ingénieur de tenir compte, dans une prolongation
donnée du Délai d’Exécution, du fait qu’il aurait achevé plus tôt les travaux
sans les retards qui lui ont donné droit à cette prolongation.

La difficulté serait aggravée si l’Entrepreneur avait soumis au début du


Marché, un “Programme des Travaux” [voir Section II-2.11] qui a été
accéléré pour obtenir la prime. Un tel Programme était-il trop optimiste
pour être réalisable ?

Sans vouloir imposer de règles strictes en la matière, ci-après quelques


considérations pour juger du droit à une prolongation du Délai d’Exécution
quand une prime est en jeu:
o Dans la mesure où l’Ingénieur doit déterminer la prolongation du Délai
d’Exécution auquel l’Entrepreneur a droit dans les circonstances, la
détermination et l’octroi d’une prolongation théorique n’est pas exclue.
o Si le Programme que l’Entrepreneur a soumis au début du Marché ne
fait pas état d’achèvement anticipé, l’Entrepreneur devra démontrer
que dans le cours des Travaux, il a mobilisé des moyens en sus de
ceux explicités dans sa Soumission et en sus de ceux sur lesquels il a
basé son programme, et que ces moyens additionnels mis en jeu ont

The Louis Berger Group, Inc. 20-47/59


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augmenté la productivité de sorte que (sans le retard survenu) il aurait


assuré l’achèvement anticipé des travaux. Il n’y aura cependant pas de
droit à une prolongation du Délai d’Exécution si le retard a été généré
par les obligations supplémentaires imposées à l’Ingénieur, au Maître
de l’Ouvrage ou à d’autres du fait de leur échec à faire face à la
progression accélérée des travaux (i.e. Mise à Disposition précoce du
Chantier ou de Plans).
o Si l’Entrepreneur a soumis un Programme accéléré au début du
Marché et que l’Ingénieur y a donné son accord (tel que requis dans
les formes anciennes de contrats FIDIC) ou n’y a pas soulevé
d’objections (dans le cas de formes récentes de contrats FIDIC), il
serait dans ce cas juste de déterminer la prolongation du Délai
d’Exécution en fonction de ce Programme et non en référence à
l’obligation de l’Entrepreneur d’achever les Travaux dans la Délai
d’Exécution convenu. Néanmoins, il revient toujours à l’Entrepreneur
de démontrer qu’avec son rythme de progression et/ou avec les
moyens mis en oeuvre sur base de son Programme accéléré, il aurait
assuré, s’il n’y avait pas eu le retard, l’achèvement anticipé des
travaux.

II-4.15 Différends et Règlement de Différend

Dispositions du Marché

Le terme “Différend” est souvent utilisé de façon impropre. Un simple


désaccord sur une question ne constitue pas un différend. Un “Différend”,
dans le sens contractuel du terme, survient seulement quand
l’Entrepreneur ou le Maître de l’Ouvrage conteste formellement (par écrit)
une affaire qui a surgi entre eux et qui est liée au Marché, ou formellement
conteste une opinion, une décision, un certificat ou une estimation de
l’Ingénieur (ou du Représentant de l’Ingénieur), et donne notification de
soumettre (ou de son intention de soumettre) le différend au niveau
supérieur d’autorité, prévue dans le Marché.

Les dispositions et les procédures relatives aux différends varient d’un


contrat à l’autre. Elles doivent de ce fait être bien lues et comprises.

Dans les anciennes formes de contrats FIDIC, les procédures de


règlement d’un différend sont:
o Décision de l’Ingénieur : Notification (par une des deux Parties) du
différend à l’Ingénieur (copie à l’autre Partie) pour prise de décision. La
notification doit faire explicitement référence à la clause des
Dispositions du Marché relative à ‘Décision de l’Ingénieur’ (i.e. Cl.67.1
du Livre Rouge de FIDIC, ancienne édition).
L’Ingénieur est requis de communiquer sa décision à l’Entrepreneur et
au Maître de l’Ouvrage dans les 84 jours suivant la réception de la

The Louis Berger Group, Inc. 20-48/59


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notification. Sa décision doit aussi faire référence à la clause ‘Décision


de l’Ingénieur’ des Dispositions du Marché.
La Décision de l’Ingénieur devient finale et lie contractuellement les
Parties si, dans les 70 jours suivant la réception de cette décision,
l’Entrepreneur ou le Maître de l’Ouvrage ne notifie pas par écrit sa
décision d’entamer une action d’arbitrage dans l’affaire qui a donné lieu
à la Décision de l’Ingénieur.
o Arbitrage: Si l’Entrepreneur ou le Maître de l’Ouvrage n’est pas
satisfait d’une Décision de l’Ingénieur, ou si l’Ingénieur ne parvient pas
à rendre sa décision dans les 84 jours prescrits, l’une ou l’autre des
Parties peut, dans les 70 jours suivant la date de réception de la
décision (ou de la date à laquelle elle aurait dû être reçue), notifier
l’autre Partie de son intention d’entamer une procédure d’arbitrage.
Si une notification de commencement d’arbitrage n’est pas donnée
dans les 70 jours suivant la date de réception de la Décision de
l’Ingénieur (qui engage alors les deux Parties), mais si une des Parties
manque de l’appliquer, l’autre Partie peut se prévaloir de la défaillance
de cette dernière pour recourir à l’arbitrage, sans notification préalable
à l’autre Partie.
o Règlement à l’Amiable: Même si une notification de début d’arbitrage
d’un différend a été donnée, cet arbitrage ne commencera pas avant
une tentative des deux Parties de régler leur différend à l’amiable. En
tout état de cause, et sauf accord contraire des Parties, l’arbitrage
peut commencer à partir du 56 ème jour suivant la notification du recours
à l’arbitrage, qu’une tentative de règlement à l’amiable ait eu lieu ou
pas.
La demande d’une tentative de règlement à l’aimable n’est pas
préalablement requise en cas de demande de commencement
d’arbitrage motivée par la non application par une Partie de la Décision
de l’Ingénieur devenue applicable et liant contractuellement les deux
Parties.

Dans les récentes formes standard de contrats FIDIC, les procédures


de règlement des différends sont :
o Décision du Comité de Règlement des Différends (CRD):
La notification (transmission) du différend au CRD (avec copie à l’autre
Partie et à l’Ingénieur) pour qu’il prenne une décision. La transmission
doit faire spécifiquement référence à la clause des Dispositions du
Marché relative à “Décision du CRD” (i.e. Cl.20.4 du Livre Rouge
FIDIC, nouvelle édition). Pour un comité comprenant plus qu’une
personne, la notification de la transmission devient effective une fois
reçue par le président désigné du comité.
Le CRD est tenu de communiquer sa décision motivée à l’Entrepreneur
et au Maître de l’Ouvrage dans les 84 jours suivant la réception de la

The Louis Berger Group, Inc. 20-49/59


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notification de transmission. Cette décision doit aussi faire référence à


la clause “Décision du CDR” des Dispositions du Marché.
La Décision du CRD devient finale et lie contractuellement les deux
Partie si, dans les 28 jours suivant sa réception, l’Entrepreneur ou le
Maître de l’Ouvrage ne signifie pas par écrit sa non satisfaction de la
Décision du CRD.
o Arbitrage: Si l’Entrepreneur ou le Maître de l’Ouvrage n’est pas
satisfait de la Décision du CRD, ou si le CRD n’a pas pu prendre la
décision demandée dans les 84 jours prescrits, l’une ou l’autre Partie
peut, dans les 28 jours suivant la date de réception de la décision (ou
de la date à laquelle elle aurait dû la recevoir), notifier sa non
satisfaction à l’autre Partie. Après avoir communiqué sa non
satisfaction, l’une ou l’autre Partie peut entamer un arbitrage, en tenant
compte des nécessités de tentative de règlement du différend à
l’amiable. Aucune Partie ne peut entamer un arbitrage s’il n’a pas
notifié sa non satisfaction dans le délai prescrit.
Si la notification d’entamer un arbitrage n’a pas été donnée dans les 28
jours suivant la communication de la Décision du CRD, devenue de ce
fait applicable et liant contractuellement les deux Parties, et si une des
Parties n’applique pas cette décision, l’autre Partie peut déférer cette
non application à l’arbitrage, sans avoir à notifier préalablement l’autre
Partie.

o Règlement à l’amiable: Alors même que la notification de non


satisfaction de la Décision du CRD aura été donnée, les deux Parties
sont tenues de tenter de régler leur différend à l’amiable avant
d’engager une procédure d’arbitrage. Mais à moins d’accord contraire
entre les Parties, l’arbitrage peut commencer à partir du 56ème jour
suivant la date de notification de la non satisfaction, même s’il n’y a
pas eu de tentative de règlement à l’amiable. L’exigence d’une
tentative de règlement à l’amiable, préalablement à un commencement
d’arbitrage, ne s’applique pas quand l’arbitrage est due à une non
application par une Partie d’une Décision du CRD, devenue applicable
et liant contractuellement les deux Parties.

Les dispositions qui précèdent sont sommairement exposées à partir de


formes standard de contrats FIDIC, mais ces derniers peuvent avoir été
modifiés par des Dispositions des Conditions Particulières d’Application du
Marché. A titre d’exemple, les anciennes formes de contrats de type FIDIC
sont parfois modifiées de façon à remplacer la Décision de l’Ingénieur par
la désignation d’un CRD, avec la disposition correspondante à la Décision
du CRD.

Il faut souligner qu’une affaire ne pourra pas être transmise pour une
Décision de l’Ingénieur ou du CRD (selon le Marché), à moins qu’il ne
s’agisse d’une affaire faisant formellement l’objet d’un différend.

Décision de l’Ingénieur

The Louis Berger Group, Inc. 20-50/59


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Les anciennes formes de contrats FIDIC stipulent que l’une ou l’autre


des Parties peut demander une Décision de l’Ingénieur pour trancher dans
tout différend de tout genre qui surgirait entre le Maître de l’Ouvrage et
l’Entrepreneur au sujet du Marché ou de l’exécution des Travaux (que ce
soit durant l’exécution des Travaux ou après leur achèvement), y compris
tout différend relatif à un avis, une instruction, une détermination, un
certificat ou une évaluation de l’Ingénieur.

Dans les anciennes formes de contrats FIDIC, l’Ingénieur est


représenté sur le Chantier par son Représentant [voir Section II-2.2].
Durant la période d’exécution du Marché, le Représentant de l’Ingénieur
prend des décisions (instructions, certificats, évaluations…), susceptibles
chacune d’être contestée par l’Entrepreneur ou par le Maître de l’Ouvrage
qui demanderait à l’Ingénieur de trancher par une Décision. En fait, si
l’Entrepreneur ou le Maître de l’Ouvrage n’est pas satisfait par une
décision du Représentant de l’Ingénieur, sa demande d’une Décision de
l’Ingénieur constitue une sorte d’appel à l’Ingénieur de reconsidérer la
décision de son Représentant avant d’entamer une procédure d’arbitrage.
C’est la raison pour laquelle le pouvoir de prendre une Décision
d’Ingénieur doit être détenu par la personne travaillant pour l’Ingénieur et
non être délégué à son Représentant [voir Section II-2.2 ‘Délégations du
Pouvoir de l’Ingénieur].

Les anciennes formes de contrat FIDIC ne demandent pas que la


Décision de l’Ingénieur soit motivée – mais elle devrait l’être. Si
l’Entrepreneur ou le Maître de l’Ouvrage conteste une Décision de
l’Ingénieur et donne notification de son intention d’entamer une procédure
d’arbitrage, et que l’arbitrage commence, le (les) arbitre (s) étudiera
(étudieront) certainement la Décision de l’Ingénieur. Le (les) arbitre (s)
aura (auront) moins tendance à rejeter une Décision de l’Ingénieur qui
serait bien motivée et fondée professionnellement, totalement et
clairement sur des arguments basés sur les circonstances et les
dispositions du Marché. Si la décision arbitrale diffère de la Décision de
l’Ingénieur, cela ne signifie pas nécessairement que la Décision de
l’Ingénieur était mauvaise. Mais si une décision arbitrale diffère
profondément d’une Décision de l’Ingénieur, l’Entrepreneur ou le Maître de
l’Ouvrage pourrait demander à l’Ingénieur de rectifier sa Décision,
apparemment hâtive et non suffisamment motivée (sous réserve que
toutes les données et circonstances soient connues et exposées).

Il est également indispensable que l’Ingénieur expose clairement dans sa


Décision le point ou le différend objet de la Décision qu’il prend. Cela est
nécessaire pour minimiser l’éventualité d’un différend ultérieur au sujet
des différends qui ne pourraient être déférés à l’arbitrage parce que la
Décision de l’Ingénieur, faute de réponse de la part des Parties, serait
devenue applicable à ces dernières.

The Louis Berger Group, Inc. 20-51/59


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Une Décision de l’Ingénieur est notamment exigée quand l’Entrepreneur


ou le Maître de l’Ouvrage conteste une détermination par le Représentant
de l’Ingénieur d’une réclamation (normalement de la part de
l’Entrepreneur, pour une prolongation du Délai d’Exécution et/ou des coûts
additionnels, ou concernant un désaccord autour d’un certificat de
paiement ou de la qualité des travaux). Bien que la période de 84 jours
donnée à l’Ingénieur pour rendre sa Décision puisse paraître généreuse,
cela pourrait ne pas être le cas si les documents correspondants à
l’événement, les circonstances et les conséquences du différend ne sont
pas disponibles immédiatement. Il est donc indispensable que le
Représentant de l’Ingénieur ait conservé, dans un dossier séparé, des
documents complets concernant le problème ou le différend. Pour cela, il
est tout autant essentiel que le Représentant de l’ingénieur ait conservé
dans des dossiers séparés, les documents complets de chaque
réclamation depuis la date de notification de cette réclamation [voir
Section II-4.12 ‘Documentation des Réclamations’].

Comité de Règlement des Différends

Si le Marché comprend des dispositions relatives à un Comité de


Règlement des Différends (CRD), cela inclut invariablement:
o Le nombre de personnes que ce CRD comprendra, précisé sans doute
dans l’Annexe à la Soumission.
o Eventuellement une liste de personnes dont seraient choisis les
membres du CRD.
o Les procédures de désignation des membres du CRD.
o Les procédures de remplacement des membres du CRD.
o Les “Conditions Générales d’un Accord de Règlement d’un Différend”
entre les Parties et chaque membre du CRD. Cela serait normalement
compris dans le Marché en tant qu’Annexe aux Conditions Générales.
o Les procédures de transfert des différends au CRD et d’obtention
d’une Décision du CRD.

Normalement un CRD de 3 membres est prévu bien que, pour les petits
contrats, un “Adjudicataire” unique est souvent convenu. Selon les règles
usuelles de désignation d’un CRD de 3 membres, l’Entrepreneur et le
Maître de l’Ouvrage choisissent chacun un membre dont ils soumettent le
nom à l’approbation de l’autre, puis les Parties et ces deux membres se
consulteront et agréeront du troisième membre qui occupera le poste de
président du CRD. En cas d’un Adjudicataire unique, ce dernier sera
désigné par accord mutuel des Parties.

Généralement, le Maître de l’Ouvrage et l’Entrepreneur assument à parts


égales la rémunération (honoraires et dépenses) des membres du CRD.
De ce fait, les conditions de la rémunération des membres du CRD (dont
les frais de tout expert que le CRD pourrait consulter) devront faire l’objet
d’un accord entre les Parties au moment de la désignation de ces
membres. L’Ingénieur pourrait être responsable pour certifier les droits à
ces rémunérations.

The Louis Berger Group, Inc. 20-52/59


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Dans certains contrats, est précisée (dans l’Annexe à la Soumission) la


date à laquelle les Parties désigneront conjointement le CRD, et les
“Conditions Générales d’Accord de Règlement d’un Différend ” stipulent
que le CRD visitera le Chantier à intervalles réguliers (en général tous les
3 ou 4 mois) pour que ses membres se familiarisent avec le déroulement
des Travaux, ainsi qu’aux périodes critiques des activités de construction,
à la demande du Maître de l’Ouvrage ou de l’Entrepreneur. Ce CRD est
souvent qualifié de CRD Plein-Temps.

Au cas où un CRD à Plein-Temps aurait été désigné, certains contrats


stipulent que l’Entrepreneur et le Maître de l’Ouvrage peuvent
conjointement transmettre une affaire au CRD afin qu’il donne son opinion
à son sujet. Cela permet aux Parties d’avoir une opinion sur une question
sur laquelle ils ont des points de vue divergents mais avant que l’affaire ne
dégénère en différend (en ce qui concerne par exemple l’interprétation du
Marché). Une telle opinion ne constitue pas une décision et de ce fait n’est
pas contractuellement applicable - ni pour les Parties ni pour le CRD. Le
recours à de telles procédures consensuelles pourrait servir à éviter que
des divergences ne dégénèrent en différents, sources de pertes de
temps.

Dans certains contrats, un CRD est désigné seulement après qu’une des
Parties eut notifié l’autre de son intention de transmettre un différend à un
CRD. De tels contrats stipulent notamment qu’un CRD devra être désigné
dans les 28 jours après une telle notification. La validité de la désignation
du CRD peut expirer – mais cela n’est pas obligatoire – après qu’il eut
donné sa décision sur le différend. Ce CRD est qualifié généralement de
CRD Ad hoc.

Règlement à l’amiable

Il est évidemment souhaitable que le Maître de l’Ouvrage et l’Entrepreneur


règlent leur différend à l’amiable sans avoir recours à un arbitrage
potentiellement coûteux en temps et en argent. Malheureusement, il arrive
souvent que les Parties soient déjà si engagées dans leurs positions
respectives que chacune redoute qu‘une tentative de régler le différend à
l’amiable ne soit perçue par l’autre Partie comme un signe de faiblesse.

Bien que l’Ingénieur puisse ne pas avoir d’obligation en ce qui a trait aux
règlements à l’amiable, il est recommandé (les Institutions de
Financement s’y attendraient) que l’Ingénieur entame et facilite une
procédure en ce sens. Il est conseillé que le Représentant de l’Ingénieur:
 Demande à la Partie contestataire d’exposer brièvement par écrit le
différend et les arguments à l’appui de son point de vue et à l’autre
Partie de soumettre une réplique écrite [ils devraient le faire en tout
état de cause si le différend doit passer au stade de l’arbitrage.] Cela
permettra de mieux cerner l’affaire.

The Louis Berger Group, Inc. 20-53/59


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 Convier à une réunion pour tenter d’initier une procédure de règlement


à l’amiable.
 Expliquer le processus et les règles de l’arbitrage.
 Se proposer d’agir pour faciliter et/ou de servir de médiateur dans un
règlement à l’amiable en cours; encore que cela puisse ne pas être
accepté par la Partie qui conteste une Décision de l’Ingénieur. Ou alors
recommander aux Parties d’avoir recours aux services d’un médiateur
indépendant.

En cas d’échec d’un règlement à l’amiable, l’Ingénieur devrait au moins


avoir des références archivées pour prouver qu’il a essayé de faciliter un
tel processus de règlement.

Si par contre une tentative de règlement à l’amiable aboutit, l’Ingénieur ne


pourra certifier des paiements relatifs à l’affaire conformément au Marché
sans rédaction d’un Accord de Règlement qui sera signé par les
représentants autorisés du Maître de l’Ouvrage et de l’Entrepreneur.
L’Accord de Règlement doit comporter
 un exposé détaillé de l’affaire objet du différend;
 l’Accord de Règlement avec les actions et obligations convenues des
deux Parties;
 toute prolongation accordée du Délai d’Exécution;
 les montants détaillés de tout paiement à effectuer par une Partie à
l’autre en règlement global du différend, et les conditions du paiement
(conformément au Marché ou autres).

L’Ingénieur peut proposer de rédiger le projet de l’Accord de Règlement


mais s’il ne le fait pas, il doit s’assurer que l’Accord est suffisamment clair
et global pour qu’il puisse gérer le Marché en conformité avec ses
dispositions. Si l’Accord n’est pas clair, l’Ingénieur demandera aux Parties
une clarification conjointe écrite.

Au cas ou l’Accord de Règlement implique des paiements du Maître de


l’Ouvrage à l’Entrepreneur, à effectuer à partir de fonds fournis par une
Institution de Financement extérieure, il sera impératif que l’Accord soit
soumis à l’approbation préalable de cette Institution et à sa signature à
titre d’endossement, avant qu’il ne puisse être considéré effectif.

Dans le cas où le Marché est financé par une Institution de Financement


extérieure, mais que les paiements que devra effectuer le Maître de
l’Ouvrage à l’Entrepreneur dans le cadre de l’Accord de Règlement ne
peuvent relever de l’Accord de Financement, il est nécessaire alors que
l’Accord de Règlement précise les sources de financement de ces
paiements, comme par exemple, les paiements effectués par le Maître de
l’Ouvrage à partir de ses ressources financières propres. Cela affectera la
forme de certificats de tels paiements émis par l’Ingénieur.

Arbitrage

The Louis Berger Group, Inc. 20-54/59


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de Contrats de Construction Internationaux

Si une clause d’arbitrage est comprise dans le Marché, elle doit prescrire:
o la cour ou le forum d’arbitrage auquel le différend sera référé et les
règles qui y sont appliquées;
o la langue du processus d’arbitrage;
o le nombre d’arbitres;
o le lieu de l’arbitrage; et
o la législation applicable dans l’arbitrage.

Certains contrats prescrivent que l’arbitrage relève de la juridiction et des


règles de l’Institut d’arbitrage du pays où se déroulent les Travaux, si le
Maître de l’Ouvrage et l’Entrepreneur sont tous deux des nationaux de ce
pays, mais que l’arbitrage se déroule conformément à la juridiction et aux
règles d’une cour internationale d’arbitrage si l’Entrepreneur n’est pas un
national du pays où se déroulent les Travaux.

Toutes les formes standard de contrat FIDIC prescrivent que les différends
seront en fin de compte réglés sur base des Règles de Conciliation et
d’Arbitrage de la Chambre Internationale de Commerce (CIC), basée à
Paris, France. Les directives suivantes sont relatives aux Règles du CIC.
Si l’occasion se présente, cela vaudrait la peine que le CDM se familiarise
avec les Règles du CIC de façon qu’il puisse conseiller le Maître de
l’Ouvrage quant au processus et aux coûts de l’arbitrage. Les Règles
d’Arbitrage du CIC sont disponibles à:
CIC Editions
Chambre Internationale de Commerce
38, cours Albert 1er, 75008 Paris, France
(Tel: 49.53.28.28; Fax: 49.53.29.33; Web site: www.iccwbo.org)
Les Règle sont téléchargeables du site informatique.

La Cour Internationale d’Arbitrage du CIC ne décide pas elle-même des


différends à soumettre à l’arbitrage du CIC. Elle confirme plutôt ou nomme
des arbitres qui ont la responsabilité de rendre un jugement arbitral,
définitif et contractuellement applicable concernant le différend. A part le
fait de constituer un tribunal arbitral, la Cour prend autant de décisions que
nécessaires pour mettre en branle le processus d’arbitrage, en superviser
le déroulement, s’assurer du respect des Règles, et examiner de près tous
les jugements rendus avant qu’ils ne soient finalisés et notifiés aux
Parties.

Les avantages de l’arbitrage du CIC sont :


o Le déroulement de l’arbitrage est confidentiel.
o Les Parties sont libres de choisir l’arbitre ou les arbitres.
o La Cour, si cela est demandé, peut désigner des arbitres
indépendants.
o Les Parties ont toute liberté de décider de la législation applicable.
o Le lieu d’arbitrage peut être n’importe où à travers le monde.
o La procédure d’arbitrage se déroule conformément à des Règles bien
précises.

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o Le processus d’arbitrage est supervisé par la Cour d’Arbitrage.


o La rémunération de l’arbitre est fixée par la Cour d’Arbitrage.

Conformément aux règles du CIC, la procédure d’arbitrage commence


par une Demande écrite d’Arbitrage adressée au Secrétariat de la Cour
Internationale d’Arbitrage du CIC, accompagnée d’une avance non
remboursable pour frais administratifs. La Demande devra comprendre:
- les noms et adresses des Parties;
- un exposé des faits relatifs à l’affaire et la nature du différend (avec
copies de documents relatifs à l’affaire et à la clause d’arbitrage prévue
au Marché);
- le nombre d’arbitres demandé et, si opportun, l’arbitre désigné.

Le Secrétariat du CIC notifie la Demande et les documents qui


l’accompagnent au défendant qui dispose de 30 jours pour remettre sa
Réponse dans laquelle il exposera sa défense. Le défendant peut aussi
présenter une contre-réclamation. Le plaignant initial – cette fois en tant
que défendant par rapport à la contre-réclamation – peut alors soumettre
une Réponse à cette contre-réclamation. Une fois expiré le délai initial de
30 jours, le Secrétariat peut soumettre le cas à la Cour même si le
défendant n’a pas répondu.

Les Parties sont libres de choisir les arbitres et peuvent décider de confier
leur différend à un ou trois arbitres. S’il ne doit y avoir qu’un arbitre et que
les Parties ne s’entendent pas sur une personne définie, la Cour tranchera
(désignant une personne qui ne soit pas de la même nationalité que l’une
ou l’autre des Parties). S’il doit y avoir trois arbitres (formant un tribunal
arbitral), chacune des Parties désignera normalement un arbitre et le
troisième arbitre (qui présidera le tribunal) sera nommé par la Cour à
moins que les Parties ne s’entendent sur une personne ou demandent aux
deux autres co-arbitres de désigner le troisième arbitre. Si le Marché ne
stipule pas le nombre des arbitres et/ou que les Parties ne se sont pas
entendues à ce sujet, la Cour nommera un arbitre unique à moins que le
montant objet du différend ou que la complexité du cas ne justifie la
désignation de trois arbitres.

Après avoir reçu du Secrétariat la Demande d’arbitrage (et la Réponse, si


elle a été soumise par le défendant), la Cour fixe une Avance sur coûts, en
fonction de son estimation des rémunérations des arbitres, des dépenses
et des frais administratifs du CIC, conformément à un Barème des Coûts
établi sur base du montant objet du différend. Ce montant est calculé sur
la base du total des sommes réclamées dans la réclamation initiale et la
contre-réclamation. Le montant de l’avance est provisoire et peut toujours
être réajusté avant la fin du processus d’arbitrage.

Chaque Partie est tenue de verser 25% de l’Avance au Secrétariat avant


que le dossier ne soit transmis au tribunal arbitral. Si l’une des Parties ne
paie pas ses 25% de l’Avance, l’autre Partie devra verser la part entière
due par la Partie défaillante.

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Avant de commencer les procédures d’arbitrage, l’arbitre doit en tout


premier lieu établir un document intitulé Termes de Référence exposant
les réclamations des Parties, qui feront l’objet de ses délibérations et
jugements. En vue d’éviter des réclamations tardives ou abusives, aucune
nouvelle réclamation – seraient-ce des contre-réclamations ou autres – ne
saurait être soumise durant l’arbitrage sauf par entente conjointe et écrite
des Parties. Pour préparer ces Termes de Référence, l’arbitre doit tenir
de préférence des réunions, mais cela pourrait être aussi le fait de
dispositions écrites. La non participation d’une Partie à ces réunions ne
doit pas empêcher la mise au point des Termes de Référence. Dans ce
cas, l’arbitre donnera à la Partie défaillante un délai définitif et limité pour
soumettre les documents, faute de quoi il mettra au point les Termes de
Référence sur base des informations qui lui ont été communiquées.

L’arbitre soumet les Termes de Référence aux Parties (ou à leur avocat)
pour signature et commentaires. Il pourra prendre en considération toute
suggestion faite et amender son projet en conséquence. L’arbitre transmet
les Termes de Référence, signés par lui et les Parties, à la Cour qui en
prend note. Si une Partie refuse de signer les Termes de Référence,
l’arbitre les transmettra quand même, signés par lui et une Partie
seulement, et la Cour les approuvera si elle juge que les Termes de
Référence ont été mis au point conformément aux Règles. Le refus par
une Partie de signer les Termes des Référence n’affecte pas la validité de
la procédure pas plus qu’elle n’interdit à cette Partie de participer au
processus d’arbitrage.

Les Termes de Référence ne préjugent pas de l’affaire mais consignent


simplement les réclamations respectives des Parties et spécifient la
mission de l’arbitre. De même, l’approbation de la Cour ne constitue pas
une approbation de toutes les questions exposées dans ces Termes de
Référence mais permet simplement à l’arbitrage de commencer.

Le solde de l’Avance (25% de plus à verser par chacune des Parties)


devient exigible après transmission à la Cour des Termes de Référence
relatifs au différend, et les Termes de Référence n’entrent en vigueur
qu’une fois versé le montant global de l’Avance

Si une partie défaillante persiste à ne pas vouloir payer sa part de


l’Avance après transmission ou approbation des Termes de Référence,
l’autre Partie pourra verser les 50% restant ou fournir une garantie
bancaire.

Si, en plus de la réclamation principale, une ou plusieurs contre-


réclamations ont été soumises, la Cour peut fixer des avances séparées
pour la réclamation principale et pour la(les) contre-réclamation(s). Dans
ce cas, le Secrétariat demandera à chaque Partie de payer le montant
global de l’Avance séparée correspondant à sa propre réclamation. De ce
fait, si une demande de verser une Avance n’est pas satisfaite, la

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réclamation à laquelle elle est attachée – que ce soit la réclamation


principale ou une contre-réclamation – est considérée retirée et ne peut
plus être donc soumise à l’arbitre pour décision.

L’arbitre décidera ou pas d’entendre les Parties ou tout témoin qu’il


souhaite. Cependant, si une des Parties le demande, l’arbitre entendra les
Parties ensemble et en personne. L’arbitre ne pourra statuer sur base des
documents que seulement si les Parties l’acceptent.

L’arbitre peut désigner des témoins-experts, à son initiative ou à la


demande d’une Partie. Il peut à cet effet demander l’assistance du Centre
International d’Expertise relevant du CIC. L’arbitre définit la mission de
l’expert mais avant que ce dernier nintervienne, les Parties doivent avoir
avancé les sommes destinées à couvrir sa rémunération et ses dépenses,
dans les proportions que l’arbitre déterminera. A moins que cela n’ait été
exclu par les dispositions du Marché des Travaux, le personnel de
l’Ingénieur pourrait être appelé à témoigner et à donner son opinion.

Un jugement arbitral est rendu à l’unanimité ou à la majorité ou, faute de


cela, par le président d’un tribunal arbitral. Le jugement doit être motivé et
rendu par écrit.

Le jugement final devra comprendre une décision concernant toutes les


affaires transmises à l’arbitre, comme demandé dans les Termes de
Référence. Si les Parties parviennent à un accord à l’amiable durant le
processus d’arbitrage, elles pourraient demander à l’arbitre de consigner
les termes de leur accord dans un jugement rendu par consentement
mutuel des Paries.

Le projet du jugement doit être soumis à la Cour d’Arbitrage pour


approbation. Ce projet de jugement n’est pas communiqué aux Parties. La
Cour examine de près la forme et le fond du projet de jugement. La Cour a
uniquement pouvoir de prescrire des modifications quant à la forme du
jugement, mais peut aussi attirer l’attention de l’arbitre sur son fond sans
pour autant affecter sa liberté de décision. L’examen de la Cour a pour
objectif de renforcer le caractère exécutoire du jugement et représente
une garantie supplémentaire quand à la qualité de la décision.

Il est nécessaire que le jugement soit rendu sur le lieu de l’arbitrage et à la


date - suite à l’approbation de la Cour - de sa signature par l’arbitre. Le
jugement n’est notifié par le Secrétariat de la Cour à chaque Partie qu’une
fois que tous les coûts d’arbitrage auront été payés en totalité par les
Parties.

Le jugement est final et lie les Parties. Si, de son plein gré, un des Parties
refuse d’appliquer le jugement, l’autre Partie peut en obtenir l’application
en engageant une procédure d’exécution devant toute juridiction
compétente.

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Les coûts d’arbitrage par le CIC seront basés sur le montant global de la
réclamation principale et des contre-réclamations relatives au différend,
mais dépendront aussi du nombre d’arbitres et de l’estimation par la Cour
de la complexité de l’affaire. Conformément aux Règles du CIC, des
arrangements séparés entre les Parties et l’arbitre ne sont pas autorisés.
Le tableau suivant indique l’éventail des coûts à prévoir, sur base du
Barème des Frais Administratifs du CIC, et des Honoraires d’Arbitre, tels
que fixés au 1er juillet 2003. Le Barème du CIC est toujours exprimé en US
dollars. Les dépenses de l’arbitre (dont les frais de voyage, de logement et
de repas) et les frais/dépenses des experts seraient en sus de ces coûts.

Frais Honoraires de l’Arbitre (% de A)


Admin. Arbitre unique 3 Arbitres
Montant du Différend (A)
ICC
(% de A) Min. Max. Min. Max.
US$ 50.000 - 100.000 3,50 2,00 11,00 6,00 33,00
US$ 100.000 - 500.000 1,70 1,00 5,50 3,00 16,50
US$ 500.000 - 1 million 1,15 0,75 3,50 2,25 10,50
US$ 1 million - 2 millions 0,70 0,50 2,75 1,50 8,25
US$ 2 millions - 5 millions 0,30 0,25 1,12 0,75 3,36
US$ 5 millions -10 millions 0,20 0,10 0,62 0,30 1,85

Un Barème mis à jour des coûts est téléchargeable à partir du site Web du
CIC (www.iccwbo.org). La prévision de tels frais pourrait inciter les Parties
à régler leurs différends à l’amiable et sans recourir à l’arbitrage.

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