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40-775 Traitement chirurgical des kystes hydatiques du foie

Article  in  EMC - Chirurgie · May 2013


DOI: 10.1016/S0246-0424(13)60295-2

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 40-775

Traitement chirurgical des kystes


hydatiques du foie
F. Noomen, A. Mahmoudi, Md. Fodha, M. Boudokhane, A. Hamdi, M. Fodha

Le kyste hydatique du foie reste encore un problème de santé publique dans les pays endémiques. Il
s’agit le plus souvent d’un kyste unique dans 70 % des cas dont les complications évolutives ne sont pas
rares. Une fois le diagnostic positif établi grâce à l’imagerie, il faut faire le bilan préthérapeutique qui est
essentiel dans le choix de la stratégie. Le traitement, très longtemps basé exclusivement sur la chirurgie,
s’est enrichi ces dernières années par l’apparition de nouvelles méthodes thérapeutiques représentées
d’une part par la ponction–aspiration–injection–réaspiration qui a un intérêt de plus en plus démontré
dans le traitement des kystes non compliqués et d’autre part par la chimiothérapie antiparasitaire. Celle-
ci était uniquement prescrite en cas de refus ou de contre-indication à la chirurgie et dans les kystes
disséminés. Actuellement, le traitement antiparasitaire occupe une place de plus en plus importante
comme traitement avant et après la procédure interventionnelle permettant de diminuer le taux de
récidive. Le traitement médical peut être prescrit comme unique traitement surtout dans les kystes de
types I et II de 3 à 5 cm de diamètre. En dehors de certains cas d’angiocholites hydatiques traitées par voie
endoscopique, la chirurgie par voie classique reste la principale méthode utilisée dans la prise en charge
des kystes compliqués. Si la chirurgie conservatrice reste la plus pratiquée dans les pays endémiques, la
chirurgie radicale garde sa place dans certaines situations. La multiplicité des méthodes thérapeutiques du
kyste hydatique du foie non compliqué fait que le choix doit tenir compte des conditions socioéconomiques
du pays et de l’endémicité de la maladie. Une meilleure connaissance de l’histoire naturelle de la maladie
a permis de proposer l’abstention face à des kystes dont la taille ne dépasse pas 3 cm. C’est l’attitude
wait and watch (attendre et observer).
© 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots-clés : Hydatidose ; Foie ; Albendazole ; Traitement percutané du kyste hydatique ;


Chirurgie du kyste hydatique

Plan  Introduction
■ Introduction 1 L’hydatidose est une zoonose due au développement
■ Histoire naturelle du kyste hydatique du foie 2 chez l’homme de la forme larvaire du tænia du chien
Évolution 2 appelé Echinococcus granulosus. Initialement répandue dans
Mécanismes des complications 3 les pays en voie de développement et les zones d’élevage du

mouton, elle existe désormais dans tous les pays du monde en
Diagnostic 4
raison du flux migratoire des populations. L’hydatidose se localise
■ Bilan préthérapeutique 4 essentiellement au niveau du foie (60 à 70 %) [1] . Le kyste hyda-
Bilan du kyste 4 tique du foie (KHF) génère des lésions anatomopathologiques
Bilan de la maladie hydatique 4 variées responsables de tableaux cliniques polymorphes. Le
■ Traitement 4 diagnostic positif est devenu facile grâce au progrès de l’imagerie
Traitement médical 4 médicale représentée essentiellement par l’échographie et la
Traitement percutané 5 tomodensitométrie (TDM). Les examens morphologiques ont
Traitement endoscopique 6 également un rôle dans le choix de la méthode thérapeutique
Traitement chirurgical 6 appropriée. Le but du traitement est d’éliminer le parasite, de trai-
Choix thérapeutiques 11 ter les complications assez fréquentes et de prévenir les récidives
Résultats de la chirurgie 14 avec la moindre mortalité et morbidité. Le traitement du KHF
■ Conclusion 16 est en pleine mutation. Il était autrefois basé uniquement sur la
chirurgie ; actuellement, on assiste à l’apparition d’un traitement

EMC - Techniques chirurgicales - Appareil digestif 1


Volume 8 > n◦ 2 > mai 2013
http://dx.doi.org/10.1016/S0246-0424(13)60295-2
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40-775  Traitement chirurgical des kystes hydatiques du foie

été évaluée pour l’étude de la viabilité des kystes à partir des


fluides prélevés chirurgicalement ou par voie percutanée. In vivo,
1 l’appréciation de la viabilité du kyste a été faite en utilisant la
2 spectro-RM pour les kystes qui ne sont pas mobiles avec la res-
piration comme les kystes du cerveau. Celle-ci pourrait devenir
3 possible pour les localisations hépatiques dans le futur et pour-
rait offrir une réelle avancée permettant une meilleure sélection
des malades à traiter [3] . Des travaux multiples se sont intéressés
4 à l’évolution du KHF. C’est ainsi que plusieurs constatations ont
été établies : environ 50 % des KHF opérés sans aucun traitement
antiparasitaire sont avérés non fertiles à l’examen parasitologique
peropératoire [4] . Larrieu et al. [4] ont suivi des enfants porteurs de
KHF asymptomatiques de moins de 3 cm pendant dix ans. Au
cours des quatre premières années, 28 % d’entre eux ont déve-
5 loppé soit une augmentation de la taille du kyste, soit l’apparition
de symptômes, alors que ceci n’a été observé que dans 6 % des cas
entre quatre et dix ans d’évolution. Dans cette même étude, il
6 a été constaté que la réinfestation ou l’apparition de nouveaux
kystes a été plus importante chez les malades opérés que chez les
patients porteurs de KHF traités médicalement ou en observation.
7
Ceci permet d’émettre l’hypothèse qu’un KHF non opéré agit avec
sa biomasse et assurerait une immunisation contre la réinfestation
8
ou la récidive. Cette notion nécessite d’être confirmée par d’autres
études dans le futur. Li et al. ont remarqué que certains kystes de
Figure 1. Périkyste épais avec fistule biliaire. 1. Voie biliaire ; 2. vésicule type I à sérologie négative, traités médicalement, ont vu leur séro-
exogène ; 3. parenchyme hépatique sain ; 4. fistule kystobiliaire ; 5. vési- logie se positiver alors que le kyste était en cours d’involution sur
cule endogène ; 6. vaisseau hépatique ; 7. membrane flétrie ; 8. périkyste le plan échographique [5] .
épais. L’échographie, grâce aux travaux de Gharbi [6] et de la World
Health Organization-Informal Working Group on Echinococcosis
(WHO-IWGE) [7] , a permis une avancée dans la connaissance de
l’histoire naturelle du KHF.
Actuellement, les deux classifications les plus utilisées sont
médical antiparasitaire à caractère adjuvant. D’autre part, les
celles de Gharbi et de WHO.
kystes non compliqués sont traités, dans certaines régions du
La classification de Gharbi distingue cinq types :
monde où l’endémicité est importante et en tenant compte de
• type I : formation liquidienne pure, de forme arrondie, transso-
leurs infrastructures hospitalières, par une méthode non opéra-
nore, anéchogène ; kyste univésiculaire ;
toire basée sur la ponction–aspiration–injection et réaspiration
• type II : même aspect, plus un décollement de la membrane ;
(PAIR) [2] . La chirurgie reste le plus souvent le seul traitement des
• type III : formation liquidienne cloisonnée avec de multiples
KHF compliqués et des kystes volumineux. Le but de cette mise
échos en forme de cercle, correspondant aux parois de vésicules
au point est de décrire les différentes méthodes thérapeutiques
filles, aspect en « nid d’abeille » ; kyste multivésiculaire ;
disponibles à l’heure actuelle en précisant leurs indications
• type IV : formation hétérogène, avec des plages anéchogènes et
et résultats, après avoir fait un bref rappel parasitologique et
échogènes, aspect pseudotumoral ;
anatomopathologique du KHF.
• type V : formation hyperéchogène fortement échogène avec
ombre acoustique postérieure ; kyste calcifié partiellement ou
totalement.
 Histoire naturelle du kyste En 2001, une classification a été proposée par la WHO-IWGE
afin de mieux sélectionner les patients pour un traitement
hydatique du foie (Fig. 1) percutané. Cette classification fait intervenir le caractère poten-
tiellement fertile ou non du KHF et son caractère transitionnel :
Certains points de l’histoire naturelle de l’évolution du KHF • groupe 1 (lésion kystique) : type cystic lesion (CL) ; kyste non
sont bien connus depuis longtemps : kyste jeune à périkyste parasitaire ou KHF à un stade très précoce et qui serait stérile ;
souple et kyste évolué à périkyste épais le plus souvent compli- • groupe 2 (fertile) : types CE1 (cystic echinococcosis 1) et CE2 ;
qué et source de difficultés opératoires. Cependant, d’autres points • groupe 3 (transitionnel) : type CE3 ;
sont moins bien connus et sont importants à considérer : le mode • groupe 4 (non fertile) : types CE4 et CE5.
de croissance du kyste ainsi que le passage d’un stade fertile à un On retrouve des correspondances entre la classification de
stade involué. La croissance du kyste diffère d’un malade à un Gharbi [6] et celle de la WHO-IWGE [7] .
autre ; certains kystes peuvent atteindre des tailles importantes,
d’autres peuvent s’arrêter de croître à un moment donné de leur
vie. À quel moment et pour quelle raison ? Ces questions peuvent
faire l’objet d’étude de recherche. L’attitude watch and wait pour Évolution
les kystes de petite taille et asymptomatiques nous permettra dans
l’avenir de répondre à ces questions [3] . La fertilité des kystes est Au début de son évolution, le KHF est formé de deux entités
différente et il est admis actuellement que pour mourir, les kystes distinctes, l’hydatide et le périkyste. Le liquide hydatique est clair,
passent par trois stades : kystes fertiles, kystes transitionnels et « eau de roche », sous tension. Le périkyste est mince (de 1 à 2 mm
kystes involués. d’épaisseur), souple et fragile. Le kyste ne contient pas de vésicule
Les méthodes évaluant la viabilité des kystes sont encore basées fille. On l’appelle kyste uniloculaire. C’est le kyste de type I. Le
sur les méthodes indirectes (échographie) en sachant que la kyste jeune doit être manipulé avec les plus grandes précautions
présence des calcifications pour l’évaluation de la fertilité et pour éviter la contamination de la cavité péritonéale lors de la
de l’évolutivité du kyste semble moins importante que la soli- chirurgie. Il ne pose pas de problème de cavité résiduelle après éva-
dification de celui-ci. Les méthodes directes sont représentées cuation chirurgicale du parasite ; en effet, il y a une réexpansion
par l’examen microscopique des protoscolex après aspiration du du foie au bout de quelques semaines et la cavité résiduelle dispa-
liquide kystique utilisant des marqueurs vitaux, qui donne la raît. Spontanément, la taille du kyste peut atteindre de 1 à 15 cm,
certitude sur la viabilité du kyste et donc sur sa fertilité, et voire plus. La vitesse de croissance du kyste a pu être évaluée
la spectroscopie par résonance magnétique (spectro-RM) qui a par une étude échographique [8] . Environ 30 % des kystes ont une

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Traitement chirurgical des kystes hydatiques du foie  40-775

“ Point fort
Kyste jeune
• Le kyste jeune est univésiculaire à contenu clair et à
périkyste souple. Il ne pose pas de problème de cavité
résiduelle.
• Il peut, du fait de son volume important, exposer à des
problèmes de compression des organes de voisinage et
parfois des accidents de rupture, source de contamination
péritonéale.
Kyste évolué à périkyste épais
• Il est multivésiculaire, le plus souvent à contenu bilieux
ou biliopurulent.
• Après évacuation du parasite, il persiste toujours une
cavité résiduelle à périkyste épais, comportant des fistules
biliokystiques.
Figure 2. Vésicules filles d’un kyste hydatique multivésiculaire.

Mécanismes des complications


croissance lente (1 à 5 mm/an), 45 % ont une croissance modérée Les complications du KHF sont estimées entre 15 et 40 % des
(6 à 15 mm/an) et 11 % une croissance plus rapide (30 mm/an). cas. Elles sont d’ordre mécanique et septique. D’après l’étude
Avec le temps, le kyste évolue et le périkyste s’épaissit, les échanges multicentrique de la Société tunisienne de chirurgie, le taux de
avec le foie deviennent plus difficiles, le kyste s’appauvrit en eau et complication était de 18 % des cas [11] .
sa paroi se décolle du périkyste. C’est le kyste de type II. Les canali-
cules biliaires, qui étaient jusque-là colmatés, vont laisser sourdre Ouverture dans les voies biliaires
de la bile à l’intérieur du parasite, amenant des germes bacilles
L’ouverture dans les voies biliaires est la plus fréquente des
à Gram négatif et anaérobies. La souffrance du parasite, due à la
complications de l’hydatidose hépatique [12] . Au début, l’érosion
perturbation des échanges nutritifs et à l’action corrosive et bac-
de canalicules biliaires du périkyste est latente, colmatée par la
térienne de la bile, va entraîner la transformation des protoscolex
membrane hydatique sous tension et ne se déclare parfois qu’à
en des vésicules filles [9] . Lorsque le kyste contient de nombreuses
la suite de l’évacuation chirurgicale du kyste. Dans les kystes
vésicules filles, on l’appelle kyste multivésiculaire (Fig. 2). C’est le
multivésiculaires, la pression au sein de la cavité est plus faible,
kyste de type III. Le kyste multivésiculaire a un contenu qui peut
favorisant ainsi le passage de la bile dans le kyste. La taille des
être clair (lorsque la souffrance du kyste est due à la compression),
fistules kystobiliaires est très variable. Les larges fistules kysto-
bilieux ou biliopuriforme. L’issue de bile à l’intérieur du kyste mul-
biliaires sont définies par un calibre supérieur ou égal à 5 mm.
tivésiculaire peut rompre les vésicules filles qui deviennent flétries.
Elles peuvent être terminales ou latérales. Elles peuvent intéresser
Des vésicules filles peuvent adhérer au périkyste, le refouler et le
un canal segmentaire, sectoriel ou un canal principal. Lorsque la
rompre pour se développer à leur tour dans un nouveau périkyste
tension intrakystique est plus basse, comme dans les kystes mul-
adjacent au premier auquel elles restent reliées par un collet étroit.
tivésiculaires, et que la fistule kystobiliaire est suffisamment large,
Il s’agit alors de vésiculations exokystiques, qui représentent la
le contenu kystique peut passer dans les gros canaux biliaires et
source de récidive hydatique en cas de traitement conservateur.
migrer vers la voie biliaire principale (VBP). Il s’agit d’un matériel,
Les vésicules filles exogènes peuvent être expulsées spontané-
fait de débris de membranes ou parfois de vésicules filles source
ment à l’extérieur du kyste et métastaser dans l’organisme : c’est
de stase, d’infection et d’angiocholite.
l’échinococcose secondaire. Cette diffusion peut être provoquée
par la manipulation opératoire du kyste. Quand le parasite est éva-
cué chirurgicalement, dans les kystes à périkyste épais, il persiste
Infection
une cavité anfractueuse, réalisant une coque dont l’affaissement La suppuration du kyste provient de l’infection de son contenu.
est difficile et qui est criblée dans deux tiers des cas de plusieurs Elle se constitue essentiellement par fissuration des membranes de
fistules biliaires. l’hydatide permettant l’entrée de bile plus ou moins septique dans
Lorsque le kyste n’a pas été traité de façon interventionnelle, le kyste.
il va subir des transformations sous l’agression mécanique, chi-
mique et bactérienne. Le périkyste continue à s’épaissir et le kyste Compression
devient progressivement gélatineux. Cet aspect « pseudotumoral »
Les KHF volumineux peuvent refouler et comprimer les organes
constitue le kyste de type IV. Puis le périkyste devient le siège de
de voisinage. Les kystes centrohépatiques viennent au contact des
dépôts répétés de sels de calcium transformant progressivement le
axes vasculaires et biliaires. La compression est le plus souvent
kyste en une coque rigide plus ou moins calcifiée, c’est le kyste de
modérée et bien tolérée. Les kystes centraux à développement
type V. Le contenu du kyste peut se solidifier, devenant gélatineux,
postérieur peuvent entraîner un syndrome de compression cave
voire mastic.
inférieure. Les kystes à développement postérosupérieur peuvent
À terme, le parasite se transforme en une sphère totalement cal-
comprimer les veines sus-hépatiques et être à l’origine d’un syn-
cifiée, inerte, incluse dans le foie. C’est l’involution ou la « mort »
drome de Budd-Chiari lorsque les trois veines sus-hépatiques sont
du kyste qui est estimée actuellement à 16 % [10] . Les kystes de
touchées. Les kystes comprimant le hile du foie peuvent être à
types IV et V sont généralement involués et ne se compliquent
l’origine d’un ictère par rétention ainsi que d’une hypertension
que rarement. La présence de calcifications, plus fréquente dans
portale.
les types CE4 et CE5 mais aussi à tous les stades, ne constitue pas
un indicateur de non viabilité [3] .
Lorsqu’il existe plusieurs KHF, éventualité que l’on rencontre Rupture
dans moins d’une fois sur cinq, on parle de KHF multiples qui La rupture spontanée du KHF est secondaire à deux facteurs : un
peuvent être découverts à des tailles et des stades évolutifs diffé- facteur mécanique (ischémie locale) et un facteur inflammatoire
rents. (accolement aux structures de voisinage). L’érosion progressive

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d’une zone plus ou moins importante de la paroi de l’organe Bilan du kyste


adjacent au kyste entraîne une perte de substance qui peut res-
ter latente. En revanche, quand cette solution de continuité Le bilan est établi sur les données cliniquesévocatrices d’une
laisse passer le contenu du kyste dans un organe ou un espace complication (ictère, angiocholite, etc.), biologiques de choles-
anatomique adjacent, elle peut entraîner un accident anaphy- tase et échographiques. Ces explorations permettent de préciser
lactique, une échinococcose secondaire, et le plus souvent des les caractères anatomiques du KHF et de dépister une complica-
complications spécifiques à l’organe intéressé. tion latente afin d’orienter la stratégie thérapeutique. Une TDM
est indiquée classiquement en cas de doute diagnostique, dans
Ouverture dans la cavité péritonéale les kystes centrohépatiques pour mieux étudier les rapports vas-
Spontanément ou le plus souvent suite à un traumatisme de culobiliaires et pour apprécier le nombre et la topographie exacte
l’abdomen, le KHF peut se rompre entraînant le déversement des KHF lorsqu’ils sont multiples. Nous pensons qu’il est souhai-
de son contenu dans la cavité péritonéale avec installation d’un table de réaliser une TDM abdominale autant que possible quand
syndrome péritonéal et parfois un état de choc anaphylactique. l’indication opératoire est posée. Cet examen devient indispen-
La rupture intrapéritonéale peut passer inaperçue au début et sable si on opte pour une chirurgie radicale. L’IRM, très rarement
conduire ultérieurement à l’échinococcose péritonéale secondaire indiquée, trouve surtout sa place dans les KHF détruisant la
ou à un exceptionnel hydatidopéritoine. convergence biliaire et dans les KHF ouverts dans le thorax.

Ouverture dans le thorax Bilan de la maladie hydatique


L’ouverture dans le thorax est une complication de plus en
plus rare mais grave et de traitement difficile. Les kystes adja- Ce bilan permet de rechercher d’autres localisations associées,
cents au diaphragme, en particulier ceux du dôme du foie droit, essentiellement pulmonaires, par la radiographie du thorax. La
entraînent des adhérences inflammatoires et une réaction pleu- découverte d’une localisation hydatique pulmonaire peut changer
rale aboutissant à une symphyse kysto-pleuro-diaphragmatique. la stratégie thérapeutique en commençant par le temps thoracique
Sous l’effet de l’infection, de facteurs mécaniques et de l’action et en laissant le KHF pour un deuxième temps opératoire. La TDM
corrosive de la bile, une brèche diaphragmatique et une fistule abdominale permet de rechercher d’autres localisations extrahé-
kystobronchique, par l’intermédiaire d’une cavité pulmonaire, patiques (rate, péritoine, etc.), ce qui peut nous amener à faire une
sont créées. Cliniquement, l’ouverture dans le thorax se manifeste laparotomie médiane à la place d’une sous-costale.
par une hydatidoptysie ou une biliptysie et des manifestations
respiratoires plus ou moins graves. Le kyste peut exception-
nellement s’ouvrir dans la plèvre, entraînant une hydatidose  Traitement
pleurale.
L’apparition récente d’autres alternatives ouvre une nouvelle
approche dans la prise en charge de cette affection.
Complications exceptionnelles
La rupture dans les gros vaisseaux est une complication rare,
découverte dans les quelques cas rapportés, lors de l’intervention
Traitement médical
chirurgicale, et se déclare à l’ablation du parasite par une hémor- La chimiothérapie antiparasitaire constitue un traitement non
ragie massive ou une embolie gazeuse, voire par une embolie invasif et moins limité par le statut du patient que la chirurgie.
pulmonaire hydatique. C’est une complication redoutable dont Le mébendazole (Vermox® ) a été le premier dérivé benzimida-
le traitement est difficile et le pronostic sombre. L’ouverture zolé à être testé dans le traitement du KHF [14, 15] . Le mébendazole
dans le tube digestif et la fistulisation à la peau demeurent des est actuellement supplanté par l’albendazole (ABZ) qui est plus
complications exceptionnelles. efficace.

Mode d’action et modalités thérapeutiques


 Diagnostic Les benzimidazolés sont efficaces contre la forme larvaire en
agissant sur le scolex et pour certains sur la membrane dont la per-
Le diagnostic du KHF est généralement fait grâce à méabilité se trouve diminuée [15, 16] . L’ABZ présente une meilleure
l’échographie. Celle-ci permet le diagnostic de manière pathog- absorption lorsque celui-ci est administré au cours d’un repas
nomonique dans les types II et III. Le kyste de type I peut poser un riche en graisse. La dose habituellement recommandée est de 10 à
problème diagnostique avec le kyste biliaire. Le KHF de type IV 15 mg/kg/j en deux doses fractionnées sans dépasser 800 mg/j. En
pose le problème diagnostique avec les tumeurs solides et l’abcès cas d’indisponibilité de l’ABZ, le mébendazole constitue une alter-
hépatique. Dans ces cas, le recours à la TDM et/ou à l’imagerie native [3, 17] . La durée optimale pour le traitement médical prescrit
par résonance magnétique (IRM) s’avère nécessaire. en tant qu’unique thérapie du KHF est de trois à six mois [16–18] ; ce
La sérologie hydatique est destinée à affirmer la nature hyda- qui correspond à trois ou quatre cures de 28 jours séparées par des
tique du kyste. Elle trouve son intérêt en cas de problème intervalles libres de 14 jours. Actuellement, beaucoup d’auteurs
diagnostique dans les types I et IV échographiques. ont souligné la supériorité du traitement continu sans intervalle
L’immunoélectrophorèse, méthode qualitative, par sa grande libre, plus efficace et aussi bien toléré que le traitement discon-
spécificité qui est supérieure à 90 % (présence d’arc 5), et l’enzyme- tinu. Ce schéma a été approuvé par l’Organisation mondiale de
linked immunosorbent assay (Elisa), méthode quantitative, par sa la santé (OMS) [3, 17] . Les critères d’efficacité sont jugés essentiel-
sensibilité, s’avèrent être les méthodes de choix [13] . En couplant lement sur les données de l’échographie [3] . Le délai nécessaire
les deux techniques, la sensibilité et la spécificité sont comprises pour juger de l’efficacité du traitement est supérieur à 12 mois.
entre 90 et 95 % [12] . Une sérologie négative n’écarte pas le diag- Une guérison est obtenue dans 30 % des cas. Dans 20 à 30 %
nostic. Elle permet d’autre part d’envisager le suivi de l’évolution des cas, aucune modification n’a été constatée [14, 15, 19] . Un suivi
post-thérapeutique. prolongé est nécessaire pour détecter les modifications morpholo-
giques tardives et les récidives (de l’ordre de 10 à 25 %) survenant
habituellement au cours de la deuxième ou la troisième année
après le traitement [3, 20] .
 Bilan préthérapeutique Au cours de ces deux dernières décennies, plusieurs travaux
ont montré l’efficacité de l’ABZ en l’utilisant comme thérapie
Le bilan préthérapeutique va nous permettre de préparer néoadjuvante et adjuvante encadrant la PAIR ou la chirurgie [21–23] .
l’intervention, de prévoir les difficultés et la nécessité d’une éven- Dans ces cas, celle-ci a pour but de diminuer la fertilité du
tuelle cholangiographie peropératoire. Il comporte un bilan du contenu kystique, de réduire de manière significative le risque
kyste et un bilan de dissémination de la maladie hydatique. d’échinococcose péritonéale secondaire par dissémination au

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cours de l’acte et de diminuer le taux de récidives dues aux exové- Un traitement médicamenteux par un antihelminthique
siculations [14, 22–24] . La durée du traitement est de six semaines à s’intègre actuellement dans une prise en charge encadrant la
trois mois. Celle-ci n’est pas consensuelle et dépend de plusieurs PAIR [3, 15–17] ; prescrit pour une durée variable selon les auteurs de
facteurs : l’âge du patient, la taille du kyste, sa topographie, sa quatre jours, trois semaines, quatre semaines et rarement deux
classification échographique (fertilité du kyste), la souplesse du mois avant la ponction, il est poursuivi le plus souvent deux mois
périkyste et la procédure à réaliser [14, 21] . après [2, 17] .
L’association ABZ et praziquantel paraît plus efficace pour tuer
les protoscolex que l’ABZ seul [25] . Toutefois, l’utilisation de cette Technique
bithérapie précédant la chirurgie ou la PAIR nécessite d’être vali-
La procédure est réalisée dans une salle de radiologie interven-
dée par d’autres essais cliniques.
tionnelle avec des conditions rigoureuses d’asepsie ; le malade
Actuellement, étant donné que le KHF est une maladie para-
est perfusé avec monitorage de ses constantes vitales. La pré-
sitaire, plusieurs axes de recherche, qui visent à rechercher la
sence d’un médecin anesthésiste-réanimateur et d’équipement
meilleure molécule thérapeutique, sont en cours d’évaluation
permettant de gérer un éventuel choc anaphylactique est obli-
chez l’animal, dont l’association flubendazole–ivermectine et
gatoire. La PAIR peut se faire sous anesthésie locale ou générale.
ABZ–lufénuron [26, 27] .
Au décours du geste, il faut prévoir une courte hospitalisation avec
surveillance pendant 24 heures.
Indications et contre-indications Ponction
L’ABZ seul est indiqué dans les formes inopérables du foie, pour Elle est faite sous contrôle échographique ou scanographique
les patients atteints de multiples kystes dans deux ou plusieurs en cas de localisation difficile. On utilise des aiguilles fines (19 à
organes, ainsi que dans l’hydatidose péritonéale disséminée [16] . Il 22 G) assez longues (20 cm). La ponction percutanée se fait chaque
peut aussi être la seule thérapeutique pour les petits kystes entre fois que possible par voie intercostale droite. Elle doit impéra-
3 et 5 cm de type I (CE1) et II (CE3a) qui répondent favorable- tivement traverser une épaisseur de parenchyme hépatique sain
ment au traitement antiparasitaire [3, 17] . En effet, dans les études et décomprimer rapidement le kyste de façon à réduire le risque
récentes, l’ABZ a montré de manière significative de meilleurs de dissémination, de prévenir les réactions anaphylactiques et la
résultats chez les sujets jeunes, pour les kystes de petite taille de récidive par la fuite de liquide hydatique [33] .
types I et II de Gharbi (CE1 et CE3a) [5] . La chimiothérapie peut
Aspiration
toutefois être moins efficace dans les kystes hydatiques de type III
(CE2) [19] . Les benzimidazolés sont peu efficaces pour les kystes de L’aspiration immédiate de 10 à 15 ml permet de juger l’aspect
taille supérieure à 10 cm car leurs effets sont extrêmement lents du liquide. Elle a pour but de décomprimer le kyste, de confir-
dans les kystes à gros volume de fluide. mer le diagnostic et de rechercher une fistule kystobiliaire qui
L’ABZ est contre-indiqué dans les situations suivantes : kystes imposerait l’arrêt de la procédure du fait du risque de cholan-
avec risque important de rupture, en cas d’hépatopathie chro- gite sclérosante, complication majeure pouvant se terminer par
nique, de dépression de la moelle osseuse, au cours du premier une transplantation hépatique. Le liquide d’aspiration doit avoir
trimestre de la grossesse et chez l’enfant âgé de moins de 2 ans. l’aspect « eau de roche ». La nature hydatique du kyste et sa viabi-
lité sont étudiées immédiatement par un examen parasitologique
avec recherche de protoscolex, ainsi que leur mobilité et leur affi-
Toxicité nité tinctoriale (éosine, bleu de méthylène). En cas de doute sur
Une surveillance toutes les deux semaines des enzymes hépa- l’existence d’une fistule biliaire (absence de pression, couleur jau-
tiques et de la numération-formule sanguine (NFS) doit être faite à nâtre du liquide), un dosage de la bilirubine est réalisé. Certains
la recherche d’une augmentation des transaminases et d’une leu- auteurs, en cas de doute, réalisent une kystographie afin de confir-
copénie [28] . Trois cas d’aplasie médullaire mortelle ont été imputés mer ou d’infirmer la présence de la fistule. La confirmation de la
à l’ABZ [29, 30] . nature hydatique, de la viabilité du kyste et de l’absence de fistule
biliaire autorise la poursuite de la procédure par l’aspiration du
liquide. L’aspiration est effectuée en proportions variables allant
de 35 à 100 % du volume théorique calculé [33–36] .
“ Point fort Injection
L’injection de l’agent scolicide permet de détruire la mem-
brane germinative et les vésicules filles. Le volume injecté est
Traitement médical variable selon les auteurs, allant du tiers aux deux tiers du liquide
• L’ABZ encadre de plus en plus le traitement chirurgical aspiré. Le scolicide est laissé dans la cavité kystique pendant
et percutané en dehors des kystes en prérupture. 5 à 20 minutes. L’agent scolicide le plus utilisé est le sérum salé
• Une surveillance étroite, surtout hépatique et hémato- hypertonique à 20 %. L’alcool absolu à 95 % est de plus en plus
logique, est nécessaire. utilisé dans les séries récentes du fait de son double effet sco-
• Lorsqu’il est prescrit comme unique thérapie, la durée licide et sclérosant [34, 35, 37, 38] . Une communication kystobiliaire
du traitement est de trois à six mois mais l’efficacité ne peut peut être mise en évidence par la diffusion de l’agent scolicide
être évaluée que neuf à 12 mois après la fin du traitement. sous contrôle échographique en temps réel (visualisation des
échos à l’intérieur des voies biliaires). Ceci implique l’arrêt de la
procédure [35] .
Réaspiration
Toute la solution scolicide doit être réaspirée. Certains recom-
mandent un examen au microscope optique afin de vérifier
Traitement percutané la destruction des scolex. À la fin de la procédure, une
injection de 2 ml de Lipiodol® ultrafluide peut être réalisée
La PAIR est une méthode peu invasive qui se fait classiquement
pour tatouer la cavité kystique permettant une surveillance
en quatre étapes successives comme sa dénomination l’indique
scanographique [39] .
(P : ponction, A : aspiration, I : injection, R : réaspiration). Cette
technique a pour but d’inactiver le parasite, détruire la membrane Variantes du traitement percutané
proligère, évacuer le contenu du kyste et obtenir l’oblitération La PAIRA consiste en l’injection d’alcool absolu à 95 % à la fin
de la cavité résiduelle. En 1986, Ben Amor et Gargouri ont rap- de la procédure et a pour but de compléter l’action scolicide mais
porté les premiers résultats très encourageants de la PAIR [31] . surtout de favoriser la rétraction de la cavité résiduelle [34, 37, 38] .
Cette même équipe tunisienne publiait la première série pros- La PAIR-drainage (PAIR-PD) consiste à insérer un cathéter dans
pective en 1990 [32] . La PAIR sera ensuite validée en 2001 par la cavité pour assurer un bon drainage externe [2] . Le drainage
l’OMS [7] . est laissé en place pendant 24 à 72 heures ; il est retiré quand la

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quantité du liquide recueilli est inférieure à 10 ml/24 h et que le


contrôle échographique montre la rétraction de la cavité [35, 40] .
La percutaneous aspiration and injection (PAI) consiste, après
ponction et aspiration du kyste, en l’injection sans réaspiration
“ Point fort
d’une solution à 10 % d’ABZ en intrakystique. Le volume injecté
PAIR
est le quart du volume du kyste. Le rôle scolicide de l’ABZ étant
• Elle nécessite des conditions de sécurité rigoureuses en
bien établi, cette méthode permet d’avoir une concentration
intracavitaire élevée tout en minimisant les risques de cholangite présence d’un médecin anesthésiste sur un patient moni-
sclérosante [36] . toré.
La dernière variante consiste à réaliser une destruction du • Le premier geste est la décompression du kyste qui
contenu kystique par la radiofréquence utilisée comme scoli- permet d’éviter la dissémination péritonéale du liquide
cide associée à une injection d’alcool stérile. Bastid et al. ont hydatique.
rapporté un cas de KHF de type III de 14 cm traité avec succès • La ponction doit se faire obligatoirement à travers une
par cette méthode [39] . bande de parenchyme hépatique entourant le kyste.
• L’aspect bilieux de liquide de ponction contre-indique
Indications et contre-indications l’injection de scolicide et implique l’arrêt de la procédure.
La PAIR était initialement indiquée pour les patients inopé-
rables et ceux refusant la chirurgie et était proposée en seconde
intention pour les kystes récidivés après traitement chirurgical ou
n’ayant pas répondu au traitement par les benzimidazolés. Actuel- endoscopique peut être proposé pour traiter des complications
lement, les indications du traitement percutané sont plus larges. postopératoires comme la présence de matériel hydatique rési-
Les meilleurs résultats de la PAIR associée aux benzimidazolés sont duel dans la VBP et une fistule biliaire postopératoire
observés pour les kystes de plus de 5 cm à contenu liquidien de prolongée [16, 44] .
type I ou II (type CE1 et CE3a) pour lesquels elle peut constituer le
traitement de première intention [3, 17] . Les bons résultats publiés
de la technique PAIR-PD ont permis d’élargir les indications du
Traitement chirurgical
traitement percutané aux gros kystes de plus de 10 cm, aux kystes Le traitement chirurgical doit répondre à certains objectifs :
difficilement drainables, ceux qui ont tendance à récidiver de type • la stérilisation du parasite et son ablation ;
III (CE2, CE3b) et à certains kystes infectés. • l’identification et le traitement d’éventuelles fistules kystobi-
Le traitement percutané est contre-indiqué en cas de kystes liaires avec contrôle de la vacuité de la VBP pour certains
inaccessibles, superficiels sous-capsulaires sans parenchyme hépa- malades ;
tique sain de sécurité, se situant au contact d’un gros vaisseau, • le traitement de la cavité résiduelle au niveau du foie afin
chez l’enfant de moins de 3 ans et en cas de communication kys- d’éviter le risque de surinfection secondaire [45] .
tobiliaire [2, 3] . Certains réalisent dans ces cas un drainage premier,
le traitement de la cavité étant réalisé dans un second temps après Préparation à l’intervention
fermeture de la fistule [35] .
La consultation préanesthésique est indispensable, outre
l’évaluation du terrain et la correction de certaines tares ;
Résultats elle permet d’étudier et de corriger le retentissement de cer-
Dans une revue de la littérature récente colligeant 5943 cas [41] , taines complications évolutives [46] . La préparation du patient à
cinq décès (0,08 %) ont été rapportés (trois décès ont été impu- l’intervention est variable selon qu’il s’agisse d’un kyste compli-
tables à la technique dont deux survenus à la suite d’un choc qué ou non. En cas d’infection du kyste ou d’une angiocholite
anaphylactique). Les complications réversibles étaient de l’ordre hydatique, il est impératif d’instituer une antibiothérapie de
de 13 %, dont 1,7 % sont des complications majeures (choc première intention probabiliste couvrant les bacilles à Gram néga-
anaphylactique et dissémination). Les complications mineures tif ainsi que les germes anaérobies habituellement rencontrés
(11,3 %) sont dominées par les fistules biliaires (7,7 %), les réac- dans les infections hépatobiliaires. L’association d’une céphalo-
tions allergiques (2,1 %) et la rétention purulente (1 %). Les sporine de première génération à un aminoside ou encore de
complications hémorragiques et le pneumothorax sont excep- l’amoxicilline à l’acide clavulanique peut être recommandée [46] .
tionnels. Au cours de la surveillance, les critères d’efficacité L’existence d’un risque de survenue d’une hémorragie en peropé-
sont cliniques et échographiques [2, 42, 43] . La réalisation de ratoire, variable en fonction du type de kyste, de sa localisation
l’échographie tout au long du suivi a permis de préciser l’évolution et du type de la chirurgie proposé, impose habituellement une
des aspects morphologiques avec réduction de la taille du kyste, réserve de culots globulaires au bloc opératoire en sachant qu’en
épaississement de sa paroi, et l’hétérogénéité du contenu kystique. faisant souvent une chirurgie conservatrice, comme c’est le cas
Le kyste prend ensuite un aspect pseudotumoral identique à celui des pays endémiques, on a rarement besoin de transfuser les
de type IV. La disparition complète se fait environ dix mois après malades en peropératoire [46] . Enfin, il faut systématiquement véri-
la PAIR. Une disparition complète se voit dans 50 à 88 % des fier le bilan d’hémostase en dosant le taux de prothrombine
cas [2, 32, 35, 41] . Le taux de récidive est de l’ordre de 13 % ; dans ce et les plaquettes et réaliser un bilan hépatique à la recherche
cas, la PAIR peut être refaite. d’une cholestase pouvant témoigner d’une communication
kystobiliaire.
L’indication du traitement médical antihelminthique associé à
Traitement endoscopique la chirurgie est de plus en plus justifiée [22] . Ce traitement devrait
être débuté dans la période préopératoire et poursuivi en postopé-
Le traitement endoscopique peut être proposé comme traite-
ratoire. La durée du traitement n’est pas consensuelle.
ment d’attente pour passer un cap aigu en cas d’angiocholite grave
ou survenant chez un malade à risque opératoire élevé. Dans ces
cas, il s’agit d’une sphinctérotomie endoscopique le plus souvent
Installation et voie d’abord
associée à un drainage nasobiliaire [16] . D’autre part, il peut être Il s’agit le plus souvent d’une voie d’abord conventionnelle.
indiqué comme traitement définitif en cas de kystes centrohé- Celle-ci est choisie en fonction de la localisation du kyste.
patiques et compliqués d’une large fistule kystobiliaire avec une L’installation du malade est la même quelle que soit l’incision
angiocholite. Dans ce cas, la sphinctérotomie peut être associée à abdominale réalisée. Le patient est installé en décubitus dorsal le
une dilatation du trajet fistuleux suivie de la mise en place d’une bras droit tout le long du corps. Il est utile de mettre en place
prothèse biliaire à travers la fistule et d’un drain nasokystique [44] . un billot à la pointe des omoplates. Deux piquets sont placés de
Il s’agit alors d’un traitement définitif car le parasite est tota- chaque côté du malade au-dessus des épaules pour mettre en place,
lement éliminé à travers les voies biliaires. Enfin, le traitement si besoin, des valves sous-costales. La table a du roulis vers la

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gauche et éventuellement du proclive. L’opérateur est à droite du


patient mais il peut être amené à changer de côté au cours de
l’intervention.
Il s’agit le plus souvent d’une incision sous-costale droite plus
au moins prolongée à gauche selon la topographie du kyste. Celle-
ci offre une très bonne exposition du foie [10] . Dans certains cas, il
s’agit d’une incision bi-sous-costale. La laparotomie médiane est
rarement employée et peut être proposée pour certains morpho-
types de patients (longilignes) ayant un ou plusieurs kystes du lobe
gauche. Elle devient impérative en cas de localisation pelvienne
associée.
La voie d’abord laparoscopique, plus rarement réalisée, a été
proposée pour des cas bien sélectionnés. Ses indications et ses
résultats sont en cours d’évaluation [13, 47, 48] . Le patient est ins-
tallé en décubitus dorsal les jambes écartées selon la position dite
french position comme dans la chirurgie biliaire. Il est nécessaire
d’introduire habituellement quatre à cinq trocarts disposés en
fonction de la localisation du kyste.

Exploration peropératoire et protection


L’exploration visuelle et manuelle précise le siège et les rapports
du kyste ainsi que l’existence d’éventuelles localisations périto-
néales associées [10, 12, 46] . Le premier temps consiste à sectionner
le ligament rond entre deux ligatures ainsi que le ligament fal-
ciforme à 1 cm de la surface du foie. La mobilisation du foie par
la section partielle ou totale du ligament triangulaire n’est prati-
quée que pour exposer un kyste de localisation postérosupérieure. Figure 3. Décompression du kyste à l’aide d’une ponction utilisant une
L’étendue de cette mobilisation est adaptée surtout à la localisa- seringue montée sur une aiguille fine avec champs de protection du site
tion et aux rapports du kyste. opératoire.
D’éventuelles adhérences entre le kyste et les organes de voisi-
nage (diaphragme, estomac, pancréas) sont prudemment libérées
afin d’éviter toute effraction viscérale.
Cette exploration est au mieux complétée, si possible, par une
échographie peropératoire qui va préciser les contacts avec les
éléments vasculaires du foie et rechercher d’autres kystes intra-
parenchymateux non palpés. Dès que le foie est mobilisé et avant
tout geste sur le kyste, il faut exclure la zone opératoire du reste de
l’abdomen en plaçant des champs imbibés de solution scolicide
autour du foie pour éviter toute dissémination intrapéritonéale
du scolex. Un champ troué imbibé de la même solution, exposant
seulement le dôme saillant, complète cette protection de la cavité
péritonéale. Il faut commencer par décomprimer le kyste surtout
s’il est sous tension en le ponctionnant à l’aide d’une seringue
montée sur une aiguille fine afin de réduire le risque de fuite de
liquide hydatique (Fig. 3). L’analyse parasitologique avec examen
microscopique des protoscolex d’un échantillon de ce liquide pré-
levé pourrait permettre dans l’avenir une meilleure étude de la
viabilité du kyste opéré et donc de sa fertilité [3] . Puis on réalise
la ponction du kyste à l’aide d’un trocart de gros calibre et son
contenu est évacué par aspiration avant d’être ouvert (Fig. 4).
Le trocart le plus utilisé est le trocart de Devé qui est muni d’un
dispositif de désobstruction (Fig. 5). La stérilisation à kyste fermé,
pouvant être à l’origine de cholangite sclérosante, n’est plus réali-
sée par la majorité des auteurs [49] . Pour les très volumineux kystes,
l’aspiration doit être progressive afin d’éviter le risque de choc a
vacuo. La membrane proligère peut être aspirée partiellement ou
totalement dans le trocart. Il est indispensable de disposer dans
ce temps d’un deuxième aspirateur afin d’éviter toute contamina-
Figure 4. Ponction du kyste à son apex à l’aide d’un trocart de Devé
tion dans la cavité abdominale si du liquide s’échappe autour du
branché sur une aspiration. Un deuxième aspirateur est placé à proximité
trocart aspirateur (Fig. 4). Il faut contrôler la couleur du liquide
de l’orifice de ponction.
hydatique qui peut être clair (eau de roche), purulent ou biliaire.
Une fois le contenu kystique vidangé en partie ou en totalité,
le trocart est retiré et les berges de kyste sont saisies par des
pinces afin d’éviter une fuite accidentelle du contenu restant. Le
temps d’extraction de la membrane proligère doit éviter toute
fuite de liquide hydatique et se fait à l’aide de pinces fenêtrées
tout en faisant fonctionner les deux aspirateurs (Fig. 6). On pro-
cède ensuite à la stérilisation du kyste. Celle-ci se fait pour certains
chirurgiens en injectant directement une solution scolicide gardée
dans la cavité kystique pendant un temps variable en fonction
Figure 5. Trocart de Devé : le trocart est monté avec un mandrin. La
de produit utilisé (5 à 10 min avec le sérum hypertonique) puis
partie latérale sert à connecter le trocart avec le tuyau de l’aspiration
elle est réaspirée. Pour d’autres, dont on fait partie, la stérili-
chirurgicale (flèche).
sation se fait en utilisant des compresses imbibées de scolicide

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Figure 6. Extraction d’une membrane proligère à l’aide d’une pince


atraumatique.

Figure 8. Résection du dôme saillant.


A. La partie saillante du périkyste est sectionnée progressivement au bis-
touri électrique à quelques millimètres de la jonction hépatique.
B. Surjet hémostatique sur les berges de la résection. La cavité résiduelle
est drainée par un Redon.

largement ouvert dans les voies biliaires et lorsqu’il existe des argu-
ments en faveur de la migration des vésicules filles dans la VBP
(ictère, cholestase, dilatation des voies biliaires à l’échographie,
découverte peropératoire de large fistule kystobiliaire). La cholan-
giographie est réalisée juste après l’évacuation du parasite. Sur le
Figure 7. Cholangiographie peropératoire : présence du matériel hyda- plan technique, celle-ci est pratiquée à travers le canal cystique
tique au niveau de la partie distale du cholédoque. après avoir réalisé une cholécystectomie. Pour l’identification de
la fistule biliaire, on peut s’aider, dans certains cas, d’une épreuve
au bleu de méthylène injecté à faible pression par un drain
introduites dans la cavité kystique. Plusieurs scolicides peuvent transcystique [45] .
être utilisés. Il s’agit surtout du chlorure du sodium (NaCl) à 20 %
et du peroxyde d’hydrogène à 10 % (eau oxygénée) [50] . La surve-
Méthodes conservatrices
nue de cholangite sclérosante grave a fait abandonner l’utilisation
de formol [46] . L’utilisation de l’eau oxygénée peut être gênée par Résection du dôme saillant (RDS) ou intervention de
l’importance de la mousse générée dans le champ opératoire. Il n’y Lagrot [52]
a pas de consensus sur le choix du scolicide. Le chlorure de sodium Le principe de la RDS est de réséquer la partie à développement
hypertonique à 20 % semble le produit le plus employé actuelle- extrahépatique saillante du périkyste (Fig. 8) après avoir évacué le
ment. Cependant, cette solution doit être utilisée avec prudence contenu kystique. Cette résection est réalisée à l’aide du bistouri
et en quantité raisonnable du fait du risque de troubles hydro- électrique en laissant une petite calotte du périkyste afin de ne pas
électrolytiques sévères à type d’hypernatrémie [10, 51] . D’autre part, pénétrer dans le foie lors de la réalisation du surjet hémostatique.
il a été suggéré que chez l’animal, le sérum hypertonique avait Certains auteurs [45] ont utilisé pour la RDS le bistouri à ultrasons
la même toxicité pour l’épithélium biliaire que le formol. Il est (Ultraciseur® ) qui permet d’assurer une meilleure hémostase des
alors déconseillé de l’injecter sous pression dans un kyste non berges évitant ainsi le recours à la suture hémostatique.
évacué et susceptible d’avoir une communication biliaire [16] . La D’autre part, cette RDS permet une bonne exploration de
mise en évidence des fistules biliaires peut se faire en examinant l’intérieur du périkyste à la recherche notamment de fistules bilio-
les parois du périkyste à la recherche de petits orifices de dimen- kystiques qui peuvent être cliniquement latentes. En cas de petites
sions variables faisant sourdre de la bile. Cela est toutefois difficile fistules, celles-ci sont suturées par du fil résorbable. Dans tous les
en cas de surface irrégulière et anfractueuse du kyste. La fistule cas, la RDS ne doit être entreprise qu’après avoir vérifié le bilan
biliokystique peut être mise en évidence grâce à la cholangio- lésionnel du kyste. En effet, en cas de localisation centrale du
graphie peropératoire qui peut en plus montrer la présence du kyste ou proche de la convergence avec un contenu franchement
matériel dans la VBP (Fig. 7). Celle-ci est indiquée en cas de KHF bilieux, il est indispensable de réaliser, avant toute procédure, une

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Figure 10. Déconnexion kystobiliaire par une suture d’une fistule ter-
Figure 9. Épiplooplastie : la cavité résiduelle est comblée par l’épiploon minale après une périkystectomie périorificielle. Drainage au contact par
et drainée par un drain de Redon aspiratif. un Redon aspiratif. Drainage biliaire par un drain de Kehr.

cholangiographie peropératoire afin de rechercher une large fis-


tule biliokystique dont le traitement pourrait être incompatible
avec un Lagrot.

“ Point fort
RDS
• Elle consiste à réséquer la partie du périkyste saillant en
laissant une calotte périkystique qui surplombe la surface
du foie afin de pouvoir faire un surjet hémostatique en
sécurité sans rentrer dans le parenchyme hépatique.
• Elle laisse une cavité résiduelle qu’il faut savoir combler,
surtout en cas de cavité suspendue à périkyste épais.

Figure 11. La cholédocostomie transpariétohépatique selon Perdromo


comporte une résection du dôme saillant avec une intubation de la fistule
La RDS peut s’associer, en fonction du type de kyste, de sa loca-
par une sonde, extériorisée en transparenchymateux. La cavité résiduelle
lisation et du type de la fistule biliokystique, à un ou plusieurs des
est drainée par un drain aspiratif de type Redon et la voie biliaire principale
procédés suivants.
est refermée sur un drain de Kehr.
Épiplooplastie (Fig. 9). Elle consiste à combler la cavité
résiduelle par l’épiploon pédiculisé le plus souvent sur l’artère
gastroépiploïque droite après avoir réalisé un décollement coloé- Celle-ci doit éviter les parties du périkyste qui sont proches des
piploïque [13, 16, 53] . L’épiploon est alors remonté sans torsion dans structures vasculaires et doit être au mieux réalisée sous contrôle
la cavité kystique, étalé et il est fixé à ses bords. échographique.
Drainage de la cavité résiduelle. Celui-ci est souvent réalisé.
Son indication dépend de la qualité de l’hémostase et de la bilis-

“ Point fort tase [49] . Un ou plusieurs petits drains souples de type Redon sont
utilisés en évitant les gros drains [21] .
Déconnexion kystobiliaire par suture de la fistule (Fig. 10).
Épiplooplastie Elle consiste à réaliser une suture de la fistule à l’aide d’un fil à
• Elle doit être pédiculisée le plus souvent sur l’artère gas- résorption lente. Elle est associée à un artifice de comblement
consistant en une épiplooplastie. La cavité résiduelle est drainée
troépiploïque droite après un décollement coloépiploïque. par un drain aspiratif de type Redon. Cette procédure suppose que
• Elle trouve sa meilleure indication dans les kystes à cavité la fistule soit terminale et qu’elle soit suturée en tissu souple après
suspendue et à périkyste épais. une périkystectomie localisée périfistulaire. Elle peut s’associer à
• Elle diminue significativement les complications sep- une désobstruction de la VBP avec un drainage de celle-ci par un
tiques en rapport avec la cavité résiduelle avec un niveau drain de Kehr. Cette procédure est contre-indiquée en cas de fis-
de preuve II. tule profonde ou proche de la convergence et en cas de périkyste
épais difficile à assouplir.
Déconnexion kystobiliaire par cholédocostomie transpa-
riétohépatique selon Perdromo [54] (Fig. 11). Il s’agit d’une
Périkystectomie intralamellaire. Elle s’adresse aux cavités méthode rarement utilisée qui consiste à réaliser une fistulisation
résiduelles ayant un périkyste épais. Elle consiste à assouplir la dirigée d’une large fistule périphérique. Après RDS, une intuba-
cavité kystique par l’ablation des couches les plus internes du péri- tion de la fistule est réalisée à l’aide d’une sonde poussée 3 à
kyste. Pour cela on réalise un curetage du périkyste à la curette [16] . 4 cm dans les voies biliaires et extériorisée à la peau avec un court

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Figure 12. Drainage interne transfistulo-oddien (DITFO).


A. Détersion de la cavité kystique après une résection d’une partie du dôme saillant permettant d’individualiser une large fistule kystobiliaire.
B. La cavité kystique est refermée de manière étanche sans drainage. La fistule (terminale ou latérale) est respectée. Le cholédoque est désobstrué et drainé
par un drain de Kehr. Un drain de Redon est positionné en inter-hépato-diaphragmatique. Un drain de Redon est placé en sous-hépatique.

trajet intracavitaire (1–2 cm) et un trajet intrahépatique en tissu


sain (3 cm). Il s’agit d’un geste qui peut être dangereux du
fait du risque d’hématome expansif du foie, d’où l’intérêt de
l’échographie peropératoire qui permet de guider ce geste. Une
“ Point fort
épiplooplastie et un drainage de la cavité résiduelle sont associés.
DITFO
La vacuité du cholédoque est vérifiée et le drainage biliaire est
• Cette méthode est indiquée dans le kyste largement
assuré par un drain de Kehr. Une fibrose postopératoire va exclure
rapidement la fistule et le court trajet intracavitaire. La sonde de ouvert dans les voies biliaires quelle que soit sa localisa-
fistulisation dirigée est habituellement enlevée à partir de la troi- tion et indépendamment du type terminal ou latéral de la
sième semaine après un contrôle radiologique. L’inconvénient fistule. La large fistule kystobiliaire se définie par un calibre
majeur de cette technique est la chute accidentelle et précoce d’au moins 5 mm.
de la sonde intubant la fistule à l’origine d’une fistule biliaire • Elle est contre-indiquée en cas de kyste dont le volume
externe [55] . dépasse 15 cm.
• La détersion du contenu kystique est réalisée à ciel
Drainage interne transfistulo-oddien (DITFO) (Fig. 12) ouvert après une résection limitée du périkyste saillant
Le DITFO, préconisé pour la premièrefois en 1956 par Goi- pour ne pas entraver la fermeture étanche de la cavité
nard [56] , est l’une des méthodes les plus utilisées dans la littérature résiduelle.
dans les kystes largement ouverts dans les voies biliaires [55] . Il a
pour principe de réaliser un drainage « naturel » dans les voies
biliaires de la cavité résiduelle à travers une large fistule kysto-
biliaire qui est respectée. La détersion du contenu kystique est
réalisée à ciel ouvert après une résection limitée et suffisante du Périkystectomie
périkyste saillant afin de ne pas entraver la fermeture étanche et Son principe est d’enlever le périkyste afin de réduire les
totale de la cavité résiduelle. La large fistule kystobiliaire est en complications spécifiques en rapport avec la cavité résiduelle
général facile à localiser. On procède d’abord à une cholécystec- et les récidives hydatiques dues au vésiculations exogènes [49] .
tomie avec une cholangiographie peropératoire. La migration du Idéalement, le kyste est enlevé sans ouverture du périkyste. Il
matériel hydatique dans les voies biliaires impose une cholédoco- s’agit dans ce cas d’une périkystectomie à kyste fermé pour évi-
tomie permettant la désobstruction de la VBP qui est refermée sur ter le risque d’inoculation péritonéale. Cependant, en pratique,
un drain de Kehr après vérification de sa vacuité par une cholédo- la périkystectomie est le plus souvent réalisée après avoir fait
coscopie. Le périkyste peut être réduit et assoupli, quand celui-ci la détersion du contenu kystique et donc après ouverture du
s’y prête, par une périkystectomie intralamellaire. Les débris hyda- kyste [49] . Elle se fait par clivage entre le périkyste et le paren-
tiques du périkyste sont ensuite soigneusement enlevés et le chyme hépatique sain. La capsule de Glisson est incisée au bistouri
périkyste est enfin fermé étanchement par un fil à résorption électrique au contact du périkyste. La dissection se poursuit au
lente sans aucun drainage de la cavité kystique. Des drainages ras de la paroi fibreuse du périkyste. On s’engage dans le plan
interhépatodiaphragmatique et sous-hépatique sont réalisés. situé entre le périkyste et le parenchyme normal (Fig. 13A). De
nombreux petits pédicules vasculaires ou biliaires traversent le
plan de la périkystectomie (Fig. 13B). Ils sont traités par coagu-
Méthodes radicales lation à la pince bipolaire ou ligaturés ou clippés. Généralement,
Elles consistent à réaliser des exérèses du kyste avec son péri- l’hémorragie est minime lorsque le plan de dissection est respecté
kyste (périkystectomie) ou des hépatectomies. et que le kyste est loin d’une structure vasculaire. Une vérification

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Traitement chirurgical des kystes hydatiques du foie  40-775

A
Figure 13. Plan de la périkystectomie.
A. Le plan de la périkystectomie correspondant à la ligne en pointillés. La capsule de Glisson est incisée au bistouri électrique au contact du périkyste.
B. La pince fenêtrée maintient la berge du périkyste tendue exposant ainsi les éléments vasculobiliaires qui se tendent progressivement et qui vont être
ligaturés ou coagulés.

soigneuse de l’hémostase et de la bilistase est réalisée. La périkys- offre certes une morbidité postopératoire moindre avec un taux
tectomie est totale lorsque la totalité du périkyste est clivée du de récidive très faible, mais elle n’est pas dénuée de risque hémor-
parenchyme hépatique. Elle est partielle ou subtotale lorsqu’elle ragique [58] . Ainsi, elle reste habituellement réservée à certaines
laisse une place au périkyste contre les éléments vasculaires ou équipes habituées à ce type de chirurgie et qui disposent d’un
biliaires dont le clivage est dangereux [16] . Castaing et al. ont décrit environnement chirurgical performant [16, 58, 59] .
une périkystectomie totale associée à la suture d’une large fis-
tule biliaire sur un drain tuteur poussé dans le canal biliaire et Traitement laparoscopique
extériorisé à travers un court trajet intraparenchymateux [45] . Au
cours de la périkystectomie, l’usage de la coagulation bipolaire,
voire de la thermofusion ou surtout du bistouri à ultrasons peut Les avantages de la cœlioscopie en matière de confort postopé-
être utile [45, 49] . Certains auteurs ont utilisé également la radiofré- ratoire et de réduction du séjour hospitalier ont fait que plusieurs
quence appliquée sur le pourtour des kystes périphériques loin du séries de traitement cœliochirurgical du KHF ont été publiées et
hile et facilitant ainsi le temps de la périkystectomie [57] . ont intéressé des kystes accessibles (antérieurs et superficiels) et
non compliqués, de type I ou II, avec un traitement antiparasi-
taire associé en pré- et en postopératoire [46–48] . En revanche, les

“ Point fort inconvénients de l’abord cœlioscopique évoqués étaient surtout


le problème de la fuite de liquide hydatique au moment de son
aspiration, source de contamination péritonéale [22, 47] . En outre,
l’accessibilité de la cœlioscopie pour les kystes postérosupérieurs
Périkystectomie est difficile [48] . Pour limiter le risque de fuite, certains auteurs ont
• Elle a l’avantage de réséquer le kyste avec son périkyste utilisé des artifices techniques variés tels que l’umbrella trocart et le
et d’éliminer ainsi le problème de la cavité résiduelle. broyeur–aspirateur qui permettent de broyer le contenu kystique
• Elle peut être indiquée en cas de kyste périphérique et afin d’éviter les obstructions lors de l’aspiration [47, 59] . D’autres
à périkyste épais ou calcifié loin des structures vasculaires. auteurs ont utilisé un trocart-aspirateur appelé le Palnirelu hydatid
• Parfois, elle est subtotale laissant en place une partie du system (PHS) permettant de s’opposer au maximum au problème
périkyste au contact d’une structure vasculaire ou biliaire de la fuite grâce à la canule aspirative reliée à ce système [48] . Ce
système ressemble beaucoup à celui de Bickel et al., lequel est
et doit être dans ce cas guidée par une échographie per-
constitué d’un trocart transparent et légèrement biseauté dont
opératoire. l’extrémité appuyée sur le dôme saillant est solidarisée à la paroi
kystique par une forte aspiration [16] . Un deuxième trocart plus
fin est introduit à l’intérieur du précédant pour aspirer le contenu
kystique. Certains auteurs ont même proposé des résections hépa-
Périkystorésection tiques (lobectomies gauches) par voie laparoscopique [60] . Nous
Il s’agit d’une périkystectomie totale associée à une résection ne disposons pas d’étude comparative ou randomisée permet-
hépatique atypique emportant une languette du parenchyme tant de recommander cette voie d’abord. En effet, plusieurs études
hépatique mal vascularisée [16] . publiées [22, 47, 48] ont noté que l’abord cœlioscopique dans le KHF
Résections hépatiques est faisable.
Les règles techniques générales des hépatectomies s’appliquent
ici avec quelques précautions supplémentaires concernant le
risque de dissémination par rupture des volumineux kystes en
Choix thérapeutiques
peropératoire [12] . Les hépatectomies ont l’avantage d’enlever la Indications des différents procédés
totalité du kyste fermé et le périkyste. Le risque de contamina-
thérapeutiques
tion péritonéale est alors nul. Les pédicules sont liés à distance.
Dans la plupart des pays endémiques, la résection hépatique En cas de KHF non compliqué
est rarement proposée et reste toujours considérée comme une La multiplicité actuelle des moyens thérapeutiques soulève
méthode d’importance démesurée par rapport à une affection la question de leur place dans la prise en charge des malades.
bénigne [11, 13] . Par rapport aux autres méthodes, l’hépatectomie Celle-ci varie considérablement d’un pays à l’autre, notamment

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40-775  Traitement chirurgical des kystes hydatiques du foie

en termes d’épidémiologie, de niveau socioéconomique et donc son évolution au cours de la surveillance. L’abstention thé-
de l’infrastructure où est pris en charge le patient. L’indication rapeutique pendant la grossesse est retenue si on ne note
dépend de la taille du kyste, de sa topographie et de son aspect pas d’augmentation de la taille du kyste et ceci d’autant
échographique et donc de sa fertilité. plus que sa localisation n’expose pas à un risque de rupture,
Actuellement, il y a des indications bien codifiées : notamment lors du travail, par augmentation de la pression
• pour les KHF disséminés ; en cas d’échinococcose péritonéale intra-abdominale. Si une indication opératoire est retenue, la
disséminée et en cas de contre-indication à la chirurgie, le trai- voie d’abord classique doit être recommandée. L’ABZ est contre-
tement ne peut être que médical, basé sur les benzimidazolés indiqué au cours du premier trimestre de la grossesse à cause
seuls pendant une durée de trois à six mois ; de ses effets tératogènes démontrés chez l’animal. Au cours
• pour les KHF superficiels sous-capsulaires, exposant au risque de du deuxième et troisième trimestre, l’innocuité de l’ABZ est
rupture, le traitement est chirurgical et est réalisé le plus sou- encore non démontrée [63] . Nous pensons alors qu’il ne faut pas
vent par voie classique en sachant que l’abord cœlioscopique, l’utiliser.
associé obligatoirement à un traitement antiparasitaire, pour-
En cas de KHF compliqué
rait constituer une alternative. La PAIR est contre-indiquée en
raison de l’inexistence de parenchyme hépatique sain de sécu- Il s’agit dans ce cas d’une indication chirurgicale de nécessité,
rité, exposant ainsi au risque de contamination péritonéale ; même si certains cas rares d’angiocholites hydatiques sont traités
• pour les KHF volumineux (> 10 cm) : le traitement reste le par voie endoscopique, notamment en cas de risque opératoire
plus souvent chirurgical. La voie d’abord classique est recom- élevé ou en cas de kyste centrohépatique largement ouvert dans
mandée. La chirurgie gagne à être encadrée par un traitement les voies biliaires.
médical, même si les benzimidazolés sont peu efficaces en pré-
opératoire face à ces volumineux kystes. La PAIR associée au Choix de la méthode chirurgicale
traitement médical a très peu de place à cause de ses mauvais En cas de KHF non compliqué (Fig. 14)
résultats dans ce type de kyste ; Lorsqu’une indication chirurgicale est retenue, le choix de la
• pour les kystes de types VI et V (CE4 et CE5), l’abstention thé- méthode dépend des aspects anatomocliniques du kyste (siège,
rapeutique est justifiée en dehors d’une complication évolutive type, volume et rapports anatomiques du kyste), de l’expérience
possible mais rare [13, 45] . La série de Hosch et al. [61] a montré que du chirurgien et du plateau technique disponible, surtout dans
tous les kystes calcifiés ne sont pas inactifs et peuvent avoir un les pays endémiques où le kyste constitue un problème de santé
potentiel évolutif. Le meilleur facteur prédictif d’inactivité est publique, en sachant qu’il est possible de découvrir en peropé-
la stabilité échographique du contenu kystique dans le temps et ratoire une complication latente du kyste qui va ainsi modifier
non son type échographique. La spectro-RM pourrait à l’avenir la stratégie chirurgicale [13, 16, 49] . La chirurgie est réalisée à froid
nous permettre une meilleure appréciation de la viabilité du après une consultation préanesthésique. La voie d’abord le plus
kyste [3] ; souvent utilisée est une voie sous-costale plus ou moins élar-
• les kystes de taille entre 5 et 10 cm et de type I (CE1) ou II gie à gauche [16] . La cholécystectomie n’est indiquée dans ces cas
(CE3a) sont traités soit par chirurgie, soit par une PAIR, enca- que par nécessité lorsque le périkyste saillant est adhérent à la
drées par un traitement médical. Le choix prend en compte la vésicule.
disponibilité et les contre-indications de la PAIR. Pour les kystes Schématiquement, le choix de la méthode thérapeutique
de même taille mais de type III (CEII), la chirurgie associée à un dépend des facteurs anatomopathologiques du kyste.
traitement médical garde une place privilégiée par rapport à la Pour une cavité résiduelle qui regarde en haut avec un périkyste
PAIR ; épais, une RDS associée à une épiplooplastie est réalisée [22, 49, 53] .
• pour les kystes entre 3 et 5 cm, le traitement médical peut être Une périkystectomie intralamellaire peut être associée à la
privilégié en tenant compte de sa topographie en sachant que RDS. La découverte peropératoire des petites fistules biliokystiques
les meilleurs résultats sont constatés pour les kystes de type I amène à les suturer. La cavité est drainée par un drainage aspiratif
(CE1) ou II (CE3a) ; de type Redon placé sous l’épiploon. Si le kyste est jeune avec un
• les kystes asymptomatiques, qui sont le plus souvent de petite périkyste souple, une RDS associée à un drainage de la cavité sans
taille (de moins de 3 cm), constituent, à l’instar de la lithiase épiplooplastie donne des résultats très satisfaisants.
vésiculaire asymptomatique, une nouvelle entité clinique de À l’opposé, pour une cavité déclive, une RDS plus ou moins
plus en plus fréquente. Ces kystes restent asymptomatiques associée à la suture d’éventuelles petites fistules biliaires et à un
pendant plusieurs années avec un faible taux de complications. drainage aspiratif par un drain de Redon est pratiquée.
L’abstention thérapeutique (« observer et attendre ») est justifiée Certains auteurs [49] ont proposé, pour les kystes périphériques,
avec un suivi échographique tous les six mois pendant les deux à distance des pédicules vasculobiliaires importants avec un péri-
premières années [62] ; kyste épais, une périkystectomie totale ou subtotale qui offre
• pour le KHF chez l’enfant, il s’agit presque toujours d’un kyste l’avantage d’avoir une morbidité moindre, diminue la récidive,
non compliqué. La PAIR et les benzimidazolés sont contre- mais qui n’est pas dénuée de risque hémorragique. Celle-ci n’est
indiqués avant l’âge de 3 ans. En cas d’indication opératoire, pas habituellement associée à un traitement antiparasitaire en
la chirurgie conservatrice occupe une place de choix ; postopératoire, surtout si une périkystectomie totale est réalisée.
• chez la femme enceinte, la PAIR n’est pas contre-indiquée [16] . Les volumineux kystes du lobe gauche sont préférentiellement
En cas d’indication opératoire, le KHF non compliqué chez la traités pour certains par une lobectomie de réalisation relative-
femme enceinte pose essentiellement la question du moment ment aisée et qui a l’avantage de faciliter les suites opératoires en
de l’intervention chirurgicale [63] . Au cours de la grossesse, réduisant la morbidité [13] .
la diminution de l’immunité à médiation cellulaire entraîne Pour les kystes multiples mais non disséminés, une échographie
une croissance plus rapide du kyste qui peut aboutir à des peropératoire est recommandée pour dénombrer et situer les dif-
complications graves mettant en jeu le pronostic mater- férents kystes. Les kystes multiples peuvent relever de multiples
nofœtal [50, 63] . D’autre part, le risque de rupture de certaines RDS ou pour certains d’une résection hépatique s’ils sont groupés
localisations de kyste augmente notamment lors du tra- dans un seul secteur ou lobe [16] .
vail par augmentation de la pression intra-abdominale [50] .
L’accouchement par césarienne peut alors s’avérer nécessaire En cas de KHF compliqué (Fig. 15)
pour ces kystes à risque de rupture. Pour ces raisons, et pour La chirurgie est pratiquée dans ces cas par voie classique. Elle
certains [63] , la découverte d’un KHF chez une femme enceinte est réalisée soit en urgence vraie en cas d’ouverture aiguë dans
peut inciter à intervenir avant l’accouchement. Le meilleur le péritoine ou dans la plèvre, soit en urgence différée en cas
moment pour opérer est le deuxième trimestre où il y a moins d’angiocholite par ouverture d’un kyste dans les voies biliaires.
de risque d’avortement et d’accouchement prématuré [63] . Nous Traitement du kyste hydatique largement ouvert dans les
ne partageons pas cette idée et pensons qu’en dehors des KHF voies biliaires (KHOVB). Le traitement de cette complication
compliqués, l’indication opératoire doit être mûrement réflé- repose presque toujours sur la chirurgie. Le traitement endosco-
chie et dépend de la taille du kyste, de sa localisation et de pique peut être une alternative et peut constituer le premier temps

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Traitement chirurgical des kystes hydatiques du foie  40-775

C D
Figure 14. Choix de la méthode chirurgicale en cas de kyste non compliqué.
A. Kyste de la face inférieure du foie droit : une résection du dôme saillant laissant une cavité déclive associée à un drainage est une bonne indication. Une
périkystectomie emportant un kyste à périkyste épais est une option qui met le malade à l’abri d’une récidive.
B. Kyste du dôme du foie. La résection du dôme saillant laisse une cavité suspendue qu’il faut savoir combler par une épiplooplastie, surtout s’il s’agit d’un
kyste à périkyste épais. Un drainage de la cavité résiduelle est associé.
C. Volumineux kyste du lobe gauche. Une large RDS est réalisée. Une lobectomie gauche anatomique est une autre option thérapeutique.
D. Volumineux kyste du dôme proche des structures vasculaires. Une prudente RDS est réalisée associée à une épiplooplastie de comblement et un drainage
de la cavité résiduelle. Une périkystectomie est proscrite dans ce cas à cause du risque de blessure veineuse.

du traitement pour dépasser un cap aigu en cas d’angiocholite [12] . périkystorésection est plutôt proposée avec une suture de la fistule
Il peut être définitif en cas d’ouverture d’un kyste central dans biliaire en tissu sain. Celle-ci permet de régulariser une lobectomie
les voies biliaires avec évacuation totale du contenu kystique à déjà réalisée fonctionnellement par le kyste [55] .
travers cette large fistule biliokystique. Ce traitement doit être au Les kystes intraparenchymateux sans dôme saillant et lar-
mieux associé à un traitement antiparasitaire après la procédure gement ouverts dans les voies biliaires soulèvent la question
endoscopique. du choix de la méthode thérapeutique. Leur traitement chi-
Le choix de la méthode chirurgicale dépend surtout du siège du rurgical est délicat du fait de l’inexistence d’un dôme saillant
kyste et de sa taille [16, 55] . Nous pensons qu’il y a une place assez permettant d’accéder au kyste. Il ne peut se faire que par
limitée de la chirurgie radicale dans le traitement du KHOVB. une résection hépatique ou par un abord direct à travers une
Tous les KHOVB dont le volume ne dépasse pas les 15 cm de hépatotomie non dénuée de risque et qui doit être réalisée
diamètre peuvent être traités par un DITFO. En dehors de cette sous contrôle échographique [55] . Certains auteurs ont réalisé un
limite, ni la situation du kyste ni l’absence de déclivité de la fis- drainage transfistulo-oddien à kyste fermé à travers une choledo-
tule biliaire ne s’oppose à la réalisation de ce geste. Il s’agit de la cotomie. La vidange de la cavité kystique se fait grâce à des lavages
méthode la plus utilisée et la plus efficace dans la série de la Société répétés par une sonde de Nélaton introduite par la cholédoco-
tunisienne de chirurgie (STC) [11] . Si le périkyste est épais, on peut tomie jusqu’à la cavité kystique dont l’évacuation est contrôlée
associer au DITFO une périkystectomie intralamellaire. par une cholédocoscopie souple peropératoire [65] . Le traitement
Pour les volumineux kystes périphériques (> 15 cm), à large endoscopique (cholangiopancréatographie rétrograde perendo-
dôme saillant et à périkyste épais avec une fistule supposée être scopique) avec « ramonage » de la cavité kystique associé à une
terminale, la RDS garde sa place dans cette situation et doit être prothèse biliaire poussée à travers la fistule et/ou à un drainage
associée à une périkystectomie périfistulaire, une suture de la fis- nasobiliaire peut constituer une alternative thérapeutique [44, 55] .
tule en tissu sain et une épiplooplastie assurant ainsi une véritable Les kystes des segments IV et V largement ouverts dans les
déconnexion kystobiliaire [16, 64] . Certains auteurs proposent une voies biliaires et détruisant la confluence biliaire supérieure sont
déconnexion kystobiliaire par une cholédocostomie transpariéto- explorés par une cholangiographie peropératoire première et sont
hépatique selon Perdromo. traités généralement par un DITFO [66] . En postopératoire, la cavité
Pour les gros kystes de lobe gauche dont la RDS peut compro- kystique va progressivement se flétrir avec une reconstitution
mettre la viabilité d’une portion du parenchyme hépatique, une de la convergence. La reconnaissance en préopératoire de ce

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C D
Figure 15. Choix de la méthode chirurgicale en cas de kyste compliqué.
A. Kyste du dôme avec une large fistule biliokystique. Le drainage interne transfistulo-oddien (DITFO) constitue une très bonne indication thérapeutique
permettant d’assurer un drainage naturel dans les voies biliaires de la fistule.
B. Volumineux kyste périphérique ouvert dans les voies biliaires avec une large fistule terminale. Le traitement repose sur une résection du dôme saillant
associée à une déconnexion kystobiliaire par suture directe de l’orifice fistuleux après une périkystectomie périorificielle et une désobstruction de la voie
biliaire principale avec drainage de celle-ci. Une périkystectomie totale associée à une suture de la fistule en tissu sain est une autre option thérapeutique.
C. Kyste du segment IV largement ouvert dans la confluence biliaire supérieure. Le DITFO trouve ici son indication.
D. Un petit kyste centroparenchymateux ouvert dans un large canal biliaire est traité endoscopiquement par une sphinctérotomie endoscopique plus ou
moins associée à une endoprothèse maintenant le trajet fistuleux perméable.

type de lésions sévères, grâce à une bilio-IRM, permettrait ainsi libération du diaphragme avec une déconnexion kystodiaphrag-
d’avoir un bilan lésionnel précis avant le traitement chirurgical ou matique, un traitement du kyste très souvent compliqué de
d’envisager une alternative à la chirurgie représentée par le trai- large fistule biliaire, une fermeture de la brèche diaphragma-
tement endoscopique (sphinctérotomie et mise en place à travers tique avec un drainage interhépatodiaphragmatique [16, 68] . Les
le trajet fistuleux d’une endoprothèse) [11] . lésions pleuropulmonaires parfois macroscopiquement impres-
Traitement du KHF infecté. Le KHF infecté constitue une sionnantes peuvent être réversibles après le temps abdominal. Le
indication à la chirurgie en urgence différée. Cependant, il n’est malade est alors suivi et contrôlé par une TDM postopératoire.
pas rare de découvrir l’infection en peropératoire. Sur le plan chi- Le plus souvent, cette laparotomie permet de guérir le malade.
rurgical, il s’agit le plus souvent d’une RDS associée à un drainage Une voie d’abord thoracique devient indispensable pour réaliser
de la cavité résiduelle qui est comblée par l’épiploon. Le contenu une exérèse pulmonaire limitée en cas de lésions irréversibles avec
peut être biliopurulent, incitant ainsi à rechercher et traiter en un parenchyme pulmonaire hépatisé et nécrosé avec une caverne
même temps les fistules biliokystiques associées. hydatique [16, 67, 68] .
Traitement des autres complications. Traitement du KHF En cas d’ouverture aiguë du kyste dans la plèvre, situation plus
rompu dans la cavité péritonéale. Il nécessite une prise en rare mais nécessitant une prise en charge urgente, une thoracoto-
charge urgente avec une réanimation d’un éventuel état de mie première est réalisée permettant l’évacuation et la stérilisation
choc anaphylactique, une toilette péritonéale prudente au sérum du contenu pleural et le traitement du kyste à travers une phré-
hypertonique à 20 %, qu’il faut aspirer rapidement par crainte notomie assurant une RDS associée à un drainage de la cavité
d’avoir des troubles hydroélectrolytiques, et un traitement chi- résiduelle.
rurgical du KHF. L’abord chirurgical de cette complication se fait Une sphinctérotomie endoscopique peut être proposée en post-
par une voie médiane ou par une sous-costale selon la localisa- opératoire en cas d’ouverture concomitante du KHF dans les voies
tion du kyste. Un traitement antiparasitaire postopératoire de trois biliaires [16] .
mois est utile pour limiter le risque d’une sévère échinococcose
péritonéale ultérieure [16] . Résultats de la chirurgie
Traitement du KHF ouvert dans le thorax. L’ouverture du
KHF dans le thorax est une complication actuellement devenue Mortalité
très rare mais qui reste grave [67] . En cas de fistule kysto- La plupart des auteurs rapportent un taux de mortalité de 0 à
bronchique, la voie sous-costale droite permet de réaliser une 5 % [16, 69] . Elle concerne surtout les KHF compliqués [16] . En effet,

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Traitement chirurgical des kystes hydatiques du foie  40-775

dans l’étude multicentrique tunisienne réalisée il y a 18 ans, la meilleurs résultats ont concerné les méthodes radicales qui per-
mortalité des formes non compliquées était inférieure à 1 % [11] ; mettent de régler définitivement le problème du parasite et le
alors qu’elle atteignait 4,5 % dans les formes compliquées. Depuis, problème de la fistule biliokystique en éliminant les inconvé-
elle a beaucoup diminué et ne dépasse pas 2 % pour les kystes nients de la cavité résiduelle, nous pensons qu’il faut savoir
compliqués [1, 70] . Le décès est habituellement lié au problème de accepter dans ces situations, particulièrement dans des centres où
sepsis, de fistules biliaires et dans certains cas à des problèmes on ne dispose pas de moyens ou d’expérience de la chirurgie hépa-
d’hémorragie ou de choc anaphylactique [11, 69, 71, 72] . La mortalité tique majeure, une morbidité un peu élevée plutôt que d’avoir une
varie aussi avec le type de chirurgie proposé [62] . Certains auteurs mortalité non négligeable.
soulignent que celle-ci est d’autant plus importante qu’une La morbidité est dominée par la fistule biliaire externe qui
chirurgie radicale est réalisée à cause du risque d’hémorragie pério- concerne surtout les kystes largement ouverts dans les voies
pératoire [12, 71, 73] ; d’autres [59] ne constatant aucune différence biliaires. Son taux est variable selon les séries : de 3,5 à 26 % [59, 72] .
entre ces deux modalités à condition de respecter les indications Elle était de 6 % dans la série tunisienne [77] . Celle-ci se caractérise
de chaque méthode et de disposer d’une bonne expérience en chi- par un écoulement anormal de bile qui persiste plusieurs jours,
rurgie hépatobiliaire si on opte pour une chirurgie radicale. Pour voire plusieurs semaines, et nécessite ainsi la prolongation du drai-
notre part, nous pensons qu’une chirurgie conservatrice correcte- nage sous siphonage. Dans la période postopératoire immédiate,
ment indiquée et bien faite offre une mortalité très faible. le flux biliaire s’inverse et s’évacue préférentiellement de façon
ascendante vers la cavité résiduelle (Fig. 16). Dans un deuxième
Morbidité temps, la VBP va peu à peu prendre le pas sur l’écoulement fis-
Incidents peropératoires tuleux qui va progressivement se tarir [72] . La liberté de la VBP
est nécessaire pour obtenir un tarissement spontané et plus au
Les accidents peropératoires sont essentiellement de types ana-
moins rapide de la fistule. Quelquefois, ces fistules peuvent être
phylactique, cardiovasculaire ou hémorragique. Les accidents
anormalement productives, prolongées dans le temps et nécessi-
anaphylactiques sont dus à des fuites ou à des ruptures acci-
tant dans ces cas une sphinctérotomie endoscopique permettant
dentelles peropératoires des KHF à l’origine d’une réabsorption
le traitement de la fistule au bout d’une dizaine de jours [16, 23, 78] .
systémique du liquide hydatique [46, 74, 75] . Il s’agit d’un accident
La prévention de ces fistules repose sur le respect d’une bonne
rare se manifestant par un bronchospasme ou par un état de choc
indication de la technique qui est réalisée avec rigueur tout en
inexpliqué. La prévention de cet accident repose sur une bonne
insistant sur l’importance de l’épiplooplastie de comblement si
protection du champ opératoire afin de lutter contre toute fuite
on décide de réaliser une technique autre que le DITFO face à une
de liquide hydatique pouvant être résorbé par le péritoine, par la
large fistule kystobiliaire.
décompression préalable du kyste avant son ouverture et enfin
La suppuration de la cavité résiduelle correspond à une infec-
par une manipulation précautionneuse du kyste avant son ouver-
tion de celle-ci avec un drainage en place. Elle se traduit par un
ture. L’incidence des complications hémorragiques dépend de la
état fébrile et un liquide de drainage purulent. Son traitement
nature du geste et surtout du siège du kyste par rapport aux axes
repose sur une antibiothérapie adaptée au germe isolé dans le pré-
vasculaires [46] . Elles concernent essentiellement les cas de péri-
lèvement, associée à une prolongation du drainage ou parfois,
kystectomie [10] . De très rares cas d’ouverture de kyste dans un
en cas d’inefficacité de celui-ci, par un drainage percutané [16] . La
vaisseau ont été décrits. En effet, il s’agit d’une complication grave,
rétention purulente de la cavité résiduelle correspond à une sup-
particulièrement en cas d’ouverture d’un kyste du dôme dans une
puration survenant après ablation de drainage. Elle concerne le
veine sus-hépatique [76] . Cette complication peut parfois se révéler
plus souvent les cavités résiduelles suspendues et mal drainées [13] .
en peropératoire lors de la décompression du kyste, entraînant un
Elle est traitée par un drainage percutané associé à une antibio-
décollement de la membrane hydatique qui colmatait la brèche
thérapie adaptée [46] . Ces infections de la cavité résiduelle sont
kystovasculaire [46] .
au mieux prévenues par une périkystectomie intralamellaire, un
Complications spécifiques nettoyage complet de la cavité restante enlevant tous les débris
En dehors de la surveillance habituelle de tout opéré de hydatiques, une épiplooplastie et un bon drainage de cette cavité
l’abdomen, il faudrait s’enquérir de l’évolution des drainages. Le par de petits drains aspiratifs.
drain interhépatodiaphragmatique est enlevé en premier au bout Les facteurs qui influencent la survenue des complications
de 24 heures en dehors d’un écoulement anormal. spécifiques postopératoires sont les kystes compliqués, les kystes
Le drainage de la cavité résiduelle qui est réalisé par un drain de multiples, la présence de fistules biliaires et les kystes siégeant dans
Redon de petit calibre laissé sous vide pendant 24 à 48 heures puis le dôme hépatique [16, 70] .
mis en siphonage évacue des sérosités et il est enlevé en général
au bout de trois à quatre jours en dehors d’une fistule biliaire.
Celle-ci peut se déclarer soit immédiatement (suture inadéquate
ou petite fistule non perçue en peropératoire), soit le plus souvent
Récidive hydatique
secondairement vers le troisième à quatrième jour. Le drainage La récidive hydatique est très variable selon les séries. Elle est
biliaire est retiré dans les délais habituels après avoir permis de estimée entre 0 et 25 % [73] . Elle est d’autant plus élevée qu’il
contrôler la VBP et de constater le tarissement d’un éventuelle s’agit d’une chirurgie conservatrice (6–25 %) par rapport à une
fistule kystobiliaire. chirurgie radicale (0–6,4 %) [73] . D’autre part, le traitement médical
Les complications spécifiques constituent le problème fonda- antiparasitaire administré avant l’intervention et pendant deux à
mental des KHF, notamment dans les pays endémiques où on trois mois après semble minimiser le risque de récidive [59, 71] . La
traite souvent par des méthodes conservatrices. La morbidité récidive hydatique pose un problème nosologique [16, 69] . Il s’agit
variait de 20 à 30 % dans les séries anciennes [13, 46, 69] et elle fait d’une entité qui peut être attribuée à plusieurs mécanismes. Il
prolonger le séjour hospitalier. Actuellement, celle-ci ne devrait peut s’agir d’une récidive sur une exovésiculation après un trai-
plus dépasser 5 à 10 % si on respecte les bonnes indications tement conservateur, d’une inoculation peropératoire du liquide
du traitement conservateur, une bonne hémostase, la réalisation hydatique et enfin d’un kyste méconnu en peropératoire, d’où
d’une épiplooplastie, notamment dans les cavités résiduelles non l’intérêt de réaliser presque systématiquement, notamment dans
déclives, et le drainage de la cavité kystique par Redon aspi- les kystes multiples, une TDM préopératoire et une échographie
ratif [22, 53, 55] . L’épiplooplastie diminue de manière significative peropératoire [16, 69] .
les complications postopératoires spécifiques avec un niveau de La récidive, le plus souvent asymptomatique, pose un problème
preuve II [22] . de diagnostic. En imagerie, il n’est pas toujours facile de diffé-
Pour les kystes largement ouverts dans les voies biliaires, le rencier une récidive d’une cavité résiduelle, particulièrement si
DITFO constitue le geste conservateur le plus performant, don- une épiplooplastie est réalisée [16] . L’image échographique de la
nant le moins de complications spécifiques [65] . Reste le problème cavité résiduelle est en général de taille inférieure à celle du kyste
des volumineux kystes compliqués qu’il faut savoir réduire par opéré avec une densité voisine de celle de la graisse [69] . La récidive
une périkystectomie intralamellaire et combler par l’épiploon. hydatique pose également un problème d’ordre thérapeutique et
Finalement, bien que pour certains auteurs [16, 55, 70, 72, 73] de la discussion reste ouverte entre une reprise chirurgicale, souvent

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40-775  Traitement chirurgical des kystes hydatiques du foie

A B
Figure 16. Évolution du flux biliaire en cas de fistule biliaire postopératoire.
A. Pendant la période postopératoire immédiate, le flux biliaire s’écoule essen-
tiellement vers la cavité résiduelle (inversion du flux).
B, C. Progressivement, la décompression par le drain biliaire devient active,
l’écoulement biliaire va petit à petit reprendre son sens normal et la fistule va
se tarir.

assez difficile, et un traitement médical ou percutané. La PAIR


semble en effet une bonne alternative à la chirurgie [16] .
 Conclusion
Le risque de survenue de récidive hydatique nécessite une sur- Le KHF demeure encore un véritable problème de santé
veillance clinique, sérologique et morphologique. Le rythme et publique dans les pays endémiques. Les méthodes thérapeutiques
la durée de surveillance ne sont pas bien codifiés. Nous préconi- non opératoires viennent enrichir les possibilités du traitement.
sons, en zone d’endémie, une surveillance semestrielle pendant La chirurgie reste essentiellement indiquée dans les formes
deux ans, puis annuelle pendant au moins cinq ans étant donné compliquées. Une meilleure connaissance de l’histoire naturelle
la constatation de cas de récidives tardives [59] . de la fertilité et de la viabilité du kyste pourrait offrir dans le futur
une réelle avancée et pourrait permettre une meilleure sélection
des malades à traiter. Les mesures prophylactiques visant à inter-
rompre le cycle parasitaire devraient être de plus en plus strictes.
“ Points essentiels
• Le KHF est une parasitose qui constitue encore un pro-  Références
blème de santé publique dans les pays endémiques.
• Le bilan préthérapeutique clinique et morphologique [1] Malik AA, Bari SU, Amin R, Jan M. Surgical management of
est essentiel dans le choix de la stratégie thérapeutique. complicated hydatid cysts of the liver. World J Gastrointest Surg
• L’ouverture dans les voies biliaires constitue la principale 2010;2:78–84.
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• Le traitement percutané peut constituer une alternative echinococcosis in humans. Acta Trop 2010;114:1–16.
à la chirurgie dans certains kystes non compliqués. [4] Larrieu E, Del Carpio M, Mercapide CH, Salvitti JC, Sustercic J,
• La chirurgie reste la principale méthode utilisée dans les Moguilensky J, et al. Program for ultrasound diagnosis and treatment
kystes compliqués et les kystes volumineux. with albendazole of cystic echinococcosis in asymptomatic carriers:
10 years of follow-up of cases. Acta Trop 2011;117:1–5.

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Traitement chirurgical des kystes hydatiques du foie  40-775

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F. Noomen, Professeur (faouzinoomen@yahoo.fr).


A. Mahmoudi, Assistant hospitalo-universitaire.
Service de chirurgie générale et digestive, Centre hospitalier universitaire F. Bourguiba, rue du 1er -juin, 5000 Monastir, Tunisie.
Faculté de médecine de Monastir, 5000 Monastir, Tunisie.
Md. Fodha, Assistant hospitalo-universitaire.
M. Boudokhane, Professeur agrégé.
Service de chirurgie générale et digestive, Centre hospitalier universitaire T. Sfar, rue Jbel Waja, CP 5111, Mahdia, Tunisie.
Faculté de médecine de Monastir, 5000 Monastir, Tunisie.
A. Hamdi, Professeur.
Service de chirurgie générale et digestive, Centre hospitalier universitaire F. Bourguiba, rue du 1er -juin, 5000 Monastir, Tunisie.
Faculté de médecine de Monastir, 5000 Monastir, Tunisie.
M. Fodha, Professeur.
Service de chirurgie générale et digestive, Centre hospitalier universitaire T. Sfar, rue Jbel Waja, CP 5111, Mahdia, Tunisie.
Faculté de médecine de Monastir, 5000 Monastir, Tunisie.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Noomen F, Mahmoudi A, Fodha Md, Boudokhane M, Hamdi A, Fodha M. Traitement chirurgical des
kystes hydatiques du foie. EMC - Techniques chirurgicales - Appareil digestif 2013;8(2):1-18 [Article 40-775].

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Tomodensitométrie montrant un kyste hydatique ouvert dans la cavité péritonéale.
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Iconosup 21
Échographie abdominale montrant un kyste hydatique du foie du segment IV de type III qui s'adosse à la convergence biliaire
supérieure avec dilatation des voies biliaires intra- et extrahépatiques.
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Iconosup 22

a. Tomodensitométrie (TDM) abdominale montrant un kyste hydatique du foie des segments VIII et I à paroi partiellement calcifiée
et ouvert dans les voies biliaires.
b. TDM abdominale montrant une voie biliaire principale dilatée renfermant du matériel hydatique.
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Iconosup 23
Tomodensitométrie abdominale montrant un volumineux kyste du foie gauche au contact du pancréas.
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Iconosup 24
Kyste hydatique adjacent au diaphragme (vue opératoire).
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Iconosup 25
Kyste hydatique du foie gauche adhérent au pancréas et à l'estomac.
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Iconosup 26
Ponction évacuatrice d'un kyste à contenu purulent (vue opératoire).
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Iconosup 27
Fistule kystobiliaire identifiée par une épreuve au bleu de méthylène (vue opératoire).
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Iconosup 28

a. Résection du dôme saillant d'un kyste hydatique du foie (vue opératoire).


b. Ouverture large du dôme saillant (vue opératoire).
c. Surjet hémostatique après résection du dôme saillant d'un kyste hydatique du foie (vue opératoire).
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Iconosup 29
Drainage d'une cavité résiduelle d'un kyste hydatique du foie par un Redon (vue opératoire).
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Iconosup 30
Suture directe d'une fistule kystobiliaire (déconnexion kystobiliaire) (vue opératoire).
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3 vidéos/animations
© 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 11/04/2013 par noomen faouzi (170874)

Video 1
Après une incision sous-costale droite, le premier temps est une exploration de la cavité péritonéale ; protection du champ
opératoire par des champs imbibés d'une solution scolicide (sérum hypertonique) ; ouverture du dôme saillant et détersion du kyste
hydatique du foie ; cholangiographie peropératoire ; cholédocotomie ; évacuation de débris membraneux flétris de la voie biliaire
principale ; lavage de la voie biliaire principale.
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Video 2
Fermeture de la cholédocotomie sur un drain de Kehr ; fermeture étanche de la cavité kystique après réduction de sa taille et
amincissement de son périkyste en respectant la fistule.
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Video 3
Traitement laparoscopique d'un kyste hydatique du foie : après création du pneumopéritoine, le premier temps est une exploration
de la cavité péritonéale ; protection du champ opératoire par des compresses imbibées d'une solution scolicide (sérum
hypertonique) ; ponction-décompression du kyste ; stérilisation du contenu kystique ; ouverture du dôme saillant et ablation de la
membrane proligère ; résection du dôme saillant ; drainage de la cavité résiduelle.
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17 iconographies supplémentaires

Iconosup 31
Kyste hydatique accolé à la vésicule biliaire et nécessitant une cholécystectomie (vue opératoire).
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Iconosup 32
Vue opératoire montrant une grosse cavité résiduelle suspendue à périkyste épais.
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Iconosup 33
Cholangiographie postopératoire montrant l'opacification d'une cavité résiduelle témoin d'une fistule biliaire.
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