Vous êtes sur la page 1sur 6

3ème année licence en langue française / S5

Module : C.P.E.
Enseignant : M. Bayou

Exercices (Les figures de la persuasion) :


L’apostrophe :

1) L’apostrophe consiste à s’adresser directement à l’interlocuteur pour capter son attention,


et éventuellement le blâmer ou le louer. Relevez les apostrophes et dites quel est leur rôle.

C’est l’Ennui ! — l’œil chargé d’un pleur involontaire,


Il rêve d’échafauds en fumant son houka.
Tu le connais, lecteur, ce monstre délicat,
— Hypocrite lecteur, — mon semblable, — mon frère !
Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal, 1857.
C'est nous les pauvres gens
Les pauvres contribuables
Obligés de subir jusqu'à la fin des temps
Le sort auquel imper
Auquel imperturbable
Nous condamnent nos gou
Tous nos gouvernements.

Si tu t’offres cent francs d’essence


Y en a quatre-vingts pour l’Etat
Regarde avec concupiscence
Les Cadillac… C’est pas pour toi
Dans sa deux chevaux ridicule
Sautille le long des chemins.
Boris Vian, Textes et Chansons, 1956, Ursula Vian, Ed. Julliard.

2) Sganarelle n’ose critiquer ouvertement son maître, Dom Juan, et choisit d’apostropher un
maître imaginaire. Relevez les apostrophes. Quels reproches lui permettent-elles d’adresser
impunément à son maître?

Et si j'avais un maître comme cela, je lui dirais fort nettement le regardant en face: - Osez-
vous bien ainsi vous jouer au ciel, et ne tremblez-vous point de vous moquer comme vous faites des
choses les plus saintes? c'est bien à vous, petit ver de terre, petit mirmidon que vous êtes (je parle au
maître que j'ai dit), c'est bien à vous à vouloir vous mêler de tourner en raillerie, ce que tous les
hommes révèrent? Pensez-vous que pour être de qualité, pour avoir une perruque blonde, et bien
frisée, des plumes à votre chapeau, un habit bien doré, et des rubans couleur de feu, (ce n'est pas à
vous que je parle, c'est à l'autre;) pensez-vous, dis-je, que vous en soyez plus habile homme, que
tout vous soit permis, et qu'on n'ose vous dire vos vérités?
Molière, Dom Juan, Acte I, scène 2, 1665.
La question rhétorique :

3) La question rhétorique est une question pour laquelle aucune réponse n’est attendue. Cette
pseudo-interrogation permet d’affirmer sans avoir l’air trop catégorique. Ce texte contient
deux types de questions : de véritables questions et des questions rhétoriques. Dites à quel
type appartient chacune des questions.

Trivelin propose à Arlequin de céder sa maîtresse Silvia, contre des richesses.

Trivelin.- Maison à la ville, maison à la campagne.


Arlequin.- Ah, que cela est beau ! il n'y a qu'une chose qui m'embarrasse ; qui est-ce qui habitera
ma maison de ville, quand je serai à ma maison de campagne ?
Trivelin.- Parbleu, vos valets !
Arlequin.- Mes valets ? Qu'ai-je besoin de faire fortune pour ces canailles-là ? Je ne pourrai donc
pas les habiter toutes à la fois ?
Trivelin, en riant.- Non, que je pense ; vous ne serez pas en deux endroits en même temps.
Arlequin.- Eh bien, innocent que vous êtes, si je n'ai pas ce secret-là, il est inutile d'avoir deux
maisons.
Trivelin.- Quand il vous plaira, vous irez de l'une à l'autre.
Arlequin.- À ce compte, je donnerai donc ma maîtresse pour avoir le plaisir de déménager
souvent ?
Trivelin.- Mais rien ne vous touche, vous êtes bien étrange ! Cependant tout le monde est charmé
d'avoir de grands appartements, nombre de domestiques...
Arlequin.- Il ne me faut qu'une chambre, je n'aime point à nourrir des fainéants, et je ne trouverai
point de valet plus fidèle, plus affectionné à mon service que moi.
Trivelin.- Je conviens que vous ne serez point en danger de mettre ce domestique-là dehors : mais
ne seriez-vous pas sensible au plaisir d'avoir un bon équipage, un bon carrosse, sans parler de
l'agrément d'être meublé superbement ?
Arlequin.- Vous êtes un grand nigaud, mon ami, de faire entrer Silvia en comparaison avec des
meubles, un carrosse et des chevaux qui le traînent ; dites-moi, fait-on autre chose dans sa maison
que s'asseoir, prendre ses repas et se coucher ? Eh bien, avec un bon lit, une bonne table, une
douzaine de chaises de paille, ne suis-je pas bien meublé ? N'ai-je pas toutes mes commodités ? Oh,
mais je n'ai pas de carrosse ? Eh bien (en montrant ses jambes), je ne verserai point. Ne voilà-t-il
pas un équipage que ma mère m'a donné ? N'est-ce pas là de bonnes jambes ?
Marivaux, La Double Inconstance, 1723.

4) Les auteurs emploient une série de questions rhétoriques. Relevez-les et dites quel effet
produit leur emploi.

Combeferre prit la parole.


"Allons, dit-il, il faut avoir un peu de pitié. Savez-vous de quoi il est question ici ? Il est
question des femmes. Voyons. Y a-t-il des femmes, oui ou non ? y a-t-il des enfants, oui ou non ? y
a-t-il, oui ou non, des mères, qui poussent des berceaux du pied et qui ont des tas de petits autour
d’elles ? Que celui de vous qui n’a jamais vu le sein d’une nourrice lève la main. Ah! vous voulez
vous faire tuer, je le veux aussi, moi qui vous parle, mais je ne veux pas sentir des fantômes de
femmes qui se tordent les bras autour de moi. Mourez, soit, mais ne faites pas mourir."
Victor Hugo, Les Misérables, 1862.
Je ne vous parle pas de sa souffrance, de cette douce et triste mélancolie qui ne s’est jamais
lassée de vos rigueurs, et qui en mourrait sans se plaindre. Oui, Marianne, il en mourra. Que puis-je
vous dire ? Qu’inventerais-je pour donner à mes paroles la force qui leur manque ? Je ne sais pas le
langage de l’amour. Regardez dans votre âme ; c’est elle qui peut vous parler de la sienne. Y a-t-il
un pouvoir capable de vous toucher ? Vous qui savez supplier Dieu, existe-t-il une prière qui puisse
rendre ce dont mon cœur est plein ?
Alfred de Musset, Les Caprices de Marianne, 1811.

L’hyperbole et l’euphémisme :

5) L’hyperbole convient bien aux discours publics, particulièrement pour la critique virulente.
Repérez les hyperboles dans ce texte où Chateaubriand s’adresse directement à Napoléon.
Quelle image de Napoléon cherchent-elles à donner?

L’Espagnol dans ses montagnes, l’Illyrien dans ses vallées, l’Italien sous son beau soleil,
l’Allemand, le Russe, le Prussien dans ses villes en cendres, te redemandent leurs fils que tu as
égorgés, la tente, la cabane, le château, le temple où tu as porté la flamme. Tu les as forcés de venir
chercher parmi nous ce que tu leur as ravi, et reconnaître dans tes palais leur dépouille ensanglantée.
La voix du monde te déclare le plus grand coupable qui ait jamais paru sur la terre ; car ce n’est pas
sur des peuples barbares et sur des nations dégénérées que tu as versé tant de maux ; c’est au milieu
de la civilisation, dans un siècle de lumières, que tu as voulu régner par le glaive d’Attila et les
maximes de Néron. Quitte enfin ton sceptre de fer ; descends de ce monceau de ruines dont tu avais
fait un trône ! Nous te chassons comme tu as chassé le Directoire.
François René de Chateaubriand, De Buonaparte et des Bourbons, 1814.

6) Voltaire emploie des hyperboles et des euphémismes pour montrer la folie de la guerre et
des hommes. Relevez-les et dites quel contraste ils accentuent.

Dans ce texte philosophique, Micromégas, un géant de la planète Sirius, bavarde avec


quelques philosophes de la Terre. L’un d’eux parle de la guerre.

« Savez-vous bien, par exemple, qu’à l’heure que je vous parle, il y a cent mille fous de
notre espèce, couverts de chapeaux, qui tuent cent mille autres animaux couverts d’un turban, ou
qui sont massacrés par eux, et que, presque par toute la terre, c’est ainsi qu’on en use de temps
immémorial ? » Le Sirien frémit, et demanda quel pouvait être le sujet de ces horribles querelles
entre de si chétifs animaux. « Il s’agit, dit le philosophe, de quelque tas de boue grand comme votre
talon. Ce n’est pas qu’aucun de ces millions d’hommes qui se font égorger prétende un fétu sur ce
tas de boue. Il ne s’agit que de savoir s’il appartiendra à un certain homme qu’on nomme Sultan, ou
à un autre qu’on nomme, je ne sais pourquoi, César. Ni l’un ni l’autre n’a jamais vu ni ne verra
jamais le petit coin de terre dont il s’agit, et presque aucun de ces animaux, qui s’égorgent
mutuellement, n’a jamais vu l’animal pour lequel ils s’égorgent. »
Voltaire, Micromégas, 1752.

Le chiasme et l’antithèse :

7) Robespierre, un révolutionnaire, présente une vision de l’avenir qui s’oppose à l’état de la


société dans laquelle il vit. Relevez les antithèses soulignant les oppositions entre la monarchie
et la république.

Nous voulons substituer dans notre pays la morale à l'égoïsme, la probité à l'honneur, les
principes aux usages, les devoirs aux bienséances, l'empire de la raison à la tyrannie de la mode, le
mépris du vice au mépris du malheur, la fierté à l'insolence, la grandeur d'âme à la vanité, l'amour
de la gloire à l'amour de l'argent, les bonnes gens à la bonne compagnie, le mérite à l'intrigue, le
génie au bel esprit, la vérité à l'éclat, le charme du bonheur aux ennuis de la volupté, la grandeur de
l'homme à la petitesse des grands, un Peuple magnanime, puissant, heureux, à un peuple aimable,
frivole, et misérable : c'est-à-dire toutes les vertus et tous les miracles de la République à tous les
vices et tous les ridicules de la monarchie.
Nous voulons, en un mot, remplir les vœux de la nature, accomplir les destins de l'humanité,
tenir les promesses de la philosophie, absoudre la Providence du long règne du crime et de la
tyrannie.
Robespierre, Discours sur les principes de morale politique qui doivent guider la Convention dans
l’administration intérieure de la République, 1794.

8) Corneille emploie le chiasme dans des formules courtes et frappantes. Repérez les chiasmes
dans les passages suivants. Mettez en évidence leur construction sur le modèle du schéma :
A・B / B’・ A’.
Soyons amis, Cuma, c’est moi qui t’en convie ;
Comme à mon ennemi je t’ai donné la vie,
Et malgré la fureur de ton lâche dessein,
Je te la donne encor comme à mon assassin.
Pierre Corneille, Cuma, Acte V, scène 3, 1640.
Soutiens moi, Fabian ; ce coup de foudre est grand
Et frappe d’autant plus que plus il me surprend.
Pierre Corneille, Polyeucte, Acte II, scène 1, 1642.
Quoi ? Vous vous figurez que l'heureux nom de gendre,
Si ma perte est jurée, a de quoi m’en détendre,
Quand malgré la nature, en dépit de ses lois,
Le parricide a fait la moitié de nos rois,
Qu’un frère pour régner se baigne au sang d’un frère,
Qu’un fils impatient prévient la mort d’un père?
Pierre Corneille, Suréna, Acte V, scène 3, 1674.

L’ellipse, la parataxe :

9) Pour chacune de ces morales de La Fontaine, dites si le procédé employé est l’ellipse ou la
parataxe, puis reformulez-les de manière à faire apparaitre les mots supprimés.
1. Les délicats sont malheureux :
Rien ne saurait les satisfaire.
2. Ventre affamé n’a point d’oreille.
3. Laissez dire les sots : le savoir a son prix.
4. Chat et vieux pardonner ? Cela n’arrive guère.

10) Jean Dubuffet défend le caractère authentique de l’art populaire. Relevez les ellipses et
parataxes qui donnent une allure simple à son argumentation.

Chacun son goût. J’aime le peu. J’aime aussi l’embryonnaire, le mal façonné, l’imparfait, le
mêlé. J’aime mieux les diamants bruts, dans leur gangue. Et avec crapauds¹.
Où viennent s’installer les estrades pompeuses de la Culture et pleuvoir les prix et lauriers
sauvez vous bien vite : l’art a peu de chance d’être de ce côté. Du moins n’y est-il plus s’il y avait
peut-être été, il s’est pressé de changer d’air. Il est allergique à l’air des approbations collectives.
Bien sûr que l’art est par essence répréhensible ! et inutile ! et antisocial, subversif, dangereux ! Et
quand il n’est pas cela il n’est que fausse monnaie, il est mannequin vide, sac à patates.
Jean Dubuffet, L’Homme du commun à l’ouvrage, 1973, Ed. Gallimard.
1. Défauts dans un diamant.

11) La Rochefoucauld met en garde contre les méfaits de l’amour-propre. Relevez les
parataxes et dites ce qu’elles apportent à l’argumentation.

L'amour-propre est l'amour de soi-même, et de toutes choses pour soi ; il rend les hommes
idolâtres d'eux-mêmes, et les rendrait les tyrans des autres si la fortune leur en donnait les moyens ;
il ne se repose jamais hors de soi, et ne s'arrête dans les sujets étrangers que comme les abeilles sur
les fleurs, pour en tirer ce qui lui est propre. Rien n'est si impétueux que ses désirs, rien de si caché
que ses desseins, rien de si habile que ses conduites ; ses souplesses ne se peuvent représenter, ses
transformations passent celles des métamorphoses, et ses raffinements ceux de la chimie.
François de La Rochefoucauld, Maximes, 1664.

La répétition, l’anaphore :

12) Dans cet extrait de roman, un prêtre présente la peste qui sévit dans sa ville comme une
vengeance de Dieu, que ses fidèles ont oublié. Relevez les répétitions qui martèlent son
sermon.

« Si, aujourd'hui, la peste vous regarde, c'est que le moment de réfléchir est venu. Les justes ne
peuvent craindre cela, mais les méchants ont raison de trembler. Dans l'immense grange de
l'univers, le fléau implacable battra le blé humain jusqu'à ce que la paille soit séparée du grain. Il y
aura plus de paille que de grain, plus d'appelés que d'élus, et ce malheur n'a pas été voulu par Dieu.
Trop longtemps, ce monde a composé avec le mal, trop longtemps, il s'est reposé sur la miséricorde
divine. Il suffisait du repentir, tout était permis. Et pour le repentir, chacun se sentait fort. Le
moment venu, on l'éprouverait assurément. D'ici là, le plus facile était de se laisser aller, la
miséricorde divine ferait le reste. Eh bien ! cela ne pouvait durer. »
Albert Camus, La Peste, 1947, Ed. Gallimard.
13) La Boétie, un ami de Montaigne, dénonce la tyrannie. Selon lui, aucune explication
psychologique ne permet de comprendre que tant d’hommes se soumettent à un seul. Relevez
les répétitions, les anaphores et les gradations soulignant avec force ce paradoxe.

N’est-ce pas honteux, de voir un nombre infini d’hommes, non seulement obéir, mais servir,
non pas être gouvernés, mais être tyrannisés, n’ayant ni biens, ni parents, ni enfants, ni leur vie
même qui soient à eux ? De les voir souffrir les rapines, les paillardises, les cruautés, non d’une
armée, non d’un camp barbare contre lesquels chacun devrait défendre son sang et sa vie, mais d’un
seul […]. Nommerons-nous cela lâcheté ? Appellerons-nous vils et couards ces hommes soumis à
un tel joug ? Si deux, si trois, si quatre cèdent à un seul : c’est étrange, mais toutefois possible ;
peut-être avec raison pourrait-on dire : c’est faute de coeur. Mais si cent, si mille se laissent
opprimer par un seul, dirait-on encore que c’est de la couardise, qu’ils n’osent se prendre à lui, ou
plutôt que, par mépris et dédain, ils ne veulent lui résister ? Enfin, si l’on voit non pas cent, non pas
mille, mais cent pays, mille villes, un million d’hommes ne pas assaillir, ne pas écraser celui qui,
sans ménagement aucun, les traite tous comme autant de serfs et d’esclaves : comment qualifierons-
nous cela ?
Etienne de La Boétie, Discours de la servitude volontaire, 1549.

14) Denis Diderot s’adresse au roi de France. Il dénonce la coalition de l’Église et du pouvoir
politique. Pour convaincre Louis XVI d’une réforme de l’État sur la question religieuse, il
emploie toutes les figures de la persuasion. 1. Quels détails du texte indiquent que Diderot
emploie l’apostrophe? Dans quel but utilise-t-il cette figure? 2. Diderot oppose les prêtres et
les philosophes. Relevez les antithèses du premier paragraphe qui expriment cette opposition.
Ces figures créent un effet de symétrie entre des idées contraires. De quelles idées s’agit-il?
3. Quel est le procédé d’insistance utilisé? Ce procédé précise le rôle du philosophe auprès du
monarque. Quels sont les différents aspects de ce rôle?

Sire, si vous voulez des prêtres, vous ne voulez point de philosophes, et si vous voulez des
philosophes, vous ne voulez point de prêtres ; car les uns étant par état les amis de la raison et les
promoteurs de la science, et les autres les ennemis de la raison et les fauteurs de l’ignorance, si les
premiers font le bien, les seconds font le mal ; et vous ne voulez pas en même temps le bien et le
mal. Vous avez, me dites-vous, des philosophes et des prêtres : des philosophes qui sont pauvres et
peu redoutables, des prêtres très-riches et très-dangereux. Vous ne vous souciez pas trop d’enrichir
vos philosophes, parce que la richesse nuit à la philosophie, mais votre dessein serait de les garder ;
et vous désireriez fort d’appauvrir vos prêtres et de vous en débarrasser. Vous vous en débarrasserez
sûrement et avec eux de tous les mensonges dont ils infectent votre nation, en les appauvrissant ; car
appauvris, bientôt ils seront avilis, et qui est-ce qui voudra entrer dans un état où il n’y aura ni
honneur à acquérir, ni fortune à faire ? Mais comment les appauvrirez-vous ? Je vais vous le dire.
Et si vous daignez m’écouter, je serai de tous les philosophes le plus dangereux pour les
prêtres, car le plus dangereux des philosophes est celui qui met sous les yeux du monarque l’état des
sommes immenses que ces orgueilleux et inutiles fainéants coûtent à ses États ; celui qui lui dit,
comme je vous le dis, que vous avez cent cinquante mille hommes à qui vous et vos sujets payez à
peu près cent cinquante mille écus par jour pour brailler dans un édifice et nous assourdir de leurs
cloches ; qui lui dit que cent fois l’année, à une certaine heure marquée, ces hommes-là parlent à
dix-huit millions de vos sujets rassemblés et disposés à croire et à faire tout ce qu’ils leur
enjoindront de la part de Dieu ; qui lui dit qu’un roi n’est rien, mais rien du tout, où quelqu’un peut
commander dans son empire au nom d’un être reconnu pour le maître du roi.
Denis Diderot, Discours d’un philosophe à un roi, 1774.

Vous aimerez peut-être aussi