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Laurent Poinsot
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Plan du cours
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Table des matières
1 Séries de Laurent
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Définition
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Convergence
+∞
X
Soit ρ le rayon de convergence de la série entière a−n z n et soit R celui
n=1
∞
X 1
de la série entière an z n . Posons r = 1/ρ (avec la convention = 0).
+∞
n=0
+∞
X a−n
Alors la série converge dans |z − z0 | > r .
(z − z0 )n
n=1
+∞
X
De sorte que la série de Laurent an (z − z0 )n est convergente dans la
n=−∞
couronne C (z0 ; r , R) = { z ∈ C : r < |z − z0 | < R }.
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Holomorphie des séries de Laurent
∞
X
Bien sûr z 7→ an (z − z0 )n est holomorphe dans D(z0 ; R)
n=0
∞
X a−n
et z 7→ l’est dans |z − z0 | > r (rappelons que si f est
(z − z0 )n
n=1
holomorphe dans U, alors z 7→ f (1/z) l’est dans { z ∈ C∗ : 1/z ∈ U }).
+∞
X
Il en résulte que z 7→ an (z − z0 )n est holomorphe dans la couronne
n=−∞
C (z0 ; r , R).
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Développement en série de Laurent
Théorème (admis)
Soit f une fonction holomorphe dans une couronne C (z0 ; r , R) centrée en
z0 .
Cela signifie qu’il existe une unique suite (an )n∈Z telle que
X∞
f (z) = an (z − z0 )n .
n=−∞
1 f (u)
Z
On peut montrer que pour chaque entier n, an = du, et
2iπ γ (u − z0 )n+1
1
Z
en particulier a−1 = f (u)du, où γ est un circuit simple, orienté dans
2iπ γ
le sens direct, tracé dans C (z0 ; r , R).
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Table des matières
1 Séries de Laurent
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Définition
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Objectif
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1er cas : Fausse singularité
Supposons que an = 0 pour tout n < 0, autrement dit la partie principale
est nulle.
Dans ce cas f se prolonge par continuité en z0 en posant f (z0 ) = a0 , et ce
prolongement est holomorphe au voisinage de z0 (comme somme d’une
série entière).
Exemple
ez − 1 − z
Soient f (z) = et z0 = 0.
z2
∞
X zn
On a ez −1−z = sur C tout entier, de sorte que
n!
n=2
∞ ∞
X z n−2 X zm
f (z) = = sur C∗ .
n! (m + 2)!
n=2 m=0
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2nd cas : Pôle
Supposons qu’il existe m ∈ N∗ tel que a−n = 0 pour tout n > m et
am 6= 0, autrement dit la partie principale n’admet qu’un nombre fini de
termes non nuls.
Dans ce cas, la partie principale est une fonction rationnelle (mais pas
nécessairement la fonction f ).
1
2 Soient f (z) = et z0 = 0.
z2 +z
∞
1 1 1 1 X
On a f (z) = = − = − (−1)n z n pour tout
z(z + 1) z z +1 z
n=0
0 < |z| < 1.
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3ème cas : Singularité essentielle
On peut montrer que dans ce cas que f n’est pas bornée au voisinage de z0
et que limz→z0 |f (z)| =
6 +∞.
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Exemples
1 f (z) = e 1/z , z0 = 0.
∞
X 1
On a pour tout z 6= 0, f (z) = n
de sorte que z0 = 0 est une singularité
n=0
n!z
essentielle.
1
2 f (z) = z 2 e (z−1)2 , z0 = 1. On a pour tout z 6= 1,
∞ ∞
X 1 2
X 1
f (z) = z 2 2n
= ((z − 1) + 1) =
n=0
n!(z − 1) n=0
n!(z − 1)2n
∞
X 1 2 1
+ + =
n=0
n!(z − 1)2n−2 n!(z − 1)2n−1 n!(z − 1)2n
2 3 1
(z − 1)2 + 2(z − 1) + 2 + + + + ··· =
(z − 1) 2(z − 1)2 (z − 1)3
∞
X n+2 1 2 1
(z − 1)2 + 2(z − 1) + 2 + + .
n=1
(n + 1)! (z − 1)2n n! (z − 1)2n−1
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Application : Règle de l’Hôpital
Alors,
f (z) f 0 (z) f 0 (z0 )
lim = lim 0 = 0 .
z→z0 g (z) z→z0 g (z) g (z0 )
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Preuve
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Autres singularités (1/2)
Commençons par quelques notions sur les fonctions trigonométriques
complexes. On peut définir les fonctions entières suivantes :
∞
X z 2n
cosh z = ,
(2n)!
n=0
∞
X z 2n+1
sinh z = ,
(2n + 1)!
n=0 (1)
∞
X z 2n
n
cos z = (−1) ,
(2n)!
n=0
∞
X z 2n+1
sin z = (−1)n
(2n + 1)!
n=0
Remarque
sin z
On s’intéresse à la fonction z , laquelle est holomorphe dans C∗ .
1 Séries de Laurent
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Définition
Exemple
ez − 1
Soient f (z) = et z0 = 0.
z4
Le développement en série de Laurent de f en z0 = 0 est
1 1 1 1 z
f (z) = 3 + 2 + + + + ···
z 2z 6z 24 120
1
Donc Res(f , 0) = .
6
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Méthode de calcul du résidu en un pôle d’ordre m
Si z0 est un pôle d’ordre m de f , alors on peut écrire :
g (z)
f (z) = avec g holomorphe au voisinage de z0
(z − z0 )m
g (m−1) (z0 )
Res(f , z0 ) =
(m − 1)!
1 d (m−1)
Autrement dit Res(f , z0 ) = lim ((z − z0 )m f (z))
z→z0 (m − 1)! dz (m−1)
1 d m−1
= ((z − z0 )m f (z))|z=z .
(m − 1)! dz (m−1) 0
P(z) P(z0 )
Res(f , z0 ) = lim (z − z0 )f (z) = lim = .
z→z0 z→z0 Q(z) Q 0 (z0 )
z−z0
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Exemples
1
1 f (z) = . Alors z0 = 0 est un pôle double de f et donc
z2
d
Res(f , 0) = limz→0 (z 2 f (z)) = 0.
dz
1 2
2 f (z) = 3
+ . Alors z0 = 0 est visiblement un pôle triple de f , et
z z
1 d2 3
Res(f , 0) = (z f (z)) = 2. (On aurait pu directement tirer de
2! dz 2
l’écriture de f que a−1 = 2.)
1
3 f (z) = . On sait déjà que 0 est un pôle simple et
z(z + 1)
1
Res(f , 0) = limz→0 = 1.
z +1
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Théorème des résidus
Les résidus permettent le calcul d’intégrales curvilignes grâce au théorème
suivant.
Théorème des résidus
Soient U un ouvert du plan complexe et f une fonction holomorphe dans
U \ S (f n’est holomorphe en aucun point de S) où S ⊆ U est un ensemble
fini de singularités isolées de f .
Alors Z m
X
f (z)dz = 2iπ Res(f , zk ).
∂K k=1
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Remarque
Les points d’holomorphie de f sont exclus de S puisque f n’est, par
hypothèse, holomorphe en aucun point de S.
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Preuve (1/2)
On peut directement évacuer le cas où S n’a aucun point à l’intérieur de
K , puisque dans ce cas cela se réduit à la première formule de Cauchy (cf.
Chap. III).
+∞
X
Par hypothèse f admet un développement an (k)(z − zk )n en série de
n=−∞
Laurent dans un disque épointé centré en zk pour chaque k = 1, · · · , m.
Z
Or an (k)(z − zk )n dz = 0 pour tout n 6= −1 et
γk0
Z
a−1 (k)(z − zk )−1 dz = 2iπa−1 (k) = 2iπRes(f , zk ).
γk0
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Table des matières
1 Séries de Laurent
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R 2π
0 R(cos t, sin t)dt
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R +∞
−∞ F (x)dx (1/2)
P
Soit F = une fonction rationnelle sans pôle réel et telle que
Q
deg
Z +∞Q ≥ deg P + 2. (La seconde condition assure que l’intégrale
1
F (x)dx existe par comparaison à la fonction 2 .)
−∞ x
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R +∞
−∞ F (x)dx (2/2)
On a également
Z Z +r Z
F (z)dz = F (x)dx + F (z)dz.
γr −r αr
Z +∞
Puisque F (x)dx est convergente, on a bien sûr
−∞
Z +∞ Z +r
F (x)dx = lim F (x)dx.
−∞ r →∞ −r
P
Soit F = une fonction rationnelle telle que deg Q ≥ 1 + deg P et sans
Q
pôle réel.
Z +∞
Si deg Q > 1 + deg P, alors F (x)e iωx dx converge. Si
Z +∞−∞
Soit f (z) = F (z)e izω . La fonction f possède les mêmes pôles que F .
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R +∞
−∞ F (x)e iωx dx, ω ∈ R∗ (2/3)
1er cas : Supposons que ω > 0
Par ailleurs on peut montrer que limr →+∞ αr F (z)e iωz dz = 0 (le fait que
R
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R +∞
−∞ F (x)e iωx dx, ω ∈ R∗ (3/3)
2nd cas : Supposons que ω < 0
Si F est à valeurs réelles, alors on se ramène au cas précédent par conjugaison
R +∞ R +∞
−∞
F (x)e iωx dx = −∞ F (x)e −iωx dx.
Si F prend des valeurs complexes, alors on intègre f (z) = F (z)e iωz le long du
circuit γr composé du demi-cercle inférieur αr de centre 0 et de rayon r parcouru
dans le sens direct puis du segment de l’axe réel [−r , r ] parcouru dans le sens
décroissant (pour assurer que le bord du demi-disque inférieur soit orienté dans le
sens direct).
Pour des raisons identiques au cas précédent, on obtient par le théorème des
résidus Z +∞ X
F (x)e iωx dx = −2iπ Res(f , z0 )
−∞ z0 ∈E