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This a preprint draft of a brief article that appeared as Albert Gootjes, ‘Sources inédites sur
Spinoza: la correspondance entre Johannes Bouwmeester et Johannes Georgius
Graevius,’ Bulletin de bibliographie spinoziste, in Archives de philosophie 79 no. 4 (2016):
817-19.
* see https://www.cairn.info/revue-archives-de-philosophie-2016-4-page-817.htm
1
Voir Albert Gootjes, « The First Orchestrated Attack on Spinoza: Johannes Melchioris and
the Cartesian Network in Utrecht », Journal of the History of Ideas (à paraître) ; et, pour un
premier aperçu, idem, « Le réseau cartésien d’Utrecht face au Tractatus theologico-politicus :
esquisses d’une campagne anti-spinoziste », Bulletin annuel de l’Institut d’histoire de la
Réformation 26 (2014-2015) : 49-54.
2
Il y a au total vingt lettres de Bouwmeester à Graevius, dont dix-neuf sont cotées
Copenhague, Bibliothèque royale, MS Thott 1258 4°, liasse « Johannes Bouwmeester » ; pour
la dernière lettre, qui ne comporte pas le nom de Bouwmeester, voir la n. 6 ci-dessous.
3
Koenraad O. Meinsma, Spinoza et son cercle : étude critique historique sur les hétérodoxes
hollandais (Paris : J. Vrin, 2006 (18961)), 305.
Albert Gootjes, ‘Sources inédites sur Spinoza’
Preprint draft
3
l’excellente restitution due à Jeroen van de Ven (2015)4, en passant par les
travaux de Richard Popkin5, l’attention des historiens s’est concentré sur les
rapports entre Spinoza et les libertins présents parmi les forces françaises
d’occupation, entre autres le Prince de Condé et Jean-Baptiste Stoupe,
capitaine du régiment suisse et auteur de La religion des Hollandois (1673).
La correspondance inédite de Bouwmeester trahit une certaine myopie de
l’historiographie : Graevius et ses compagnons « savants » d’Utrecht furent,
eux aussi, à l’origine de l’invitation adressée au philosophe. Qui plus est, il n’y
a aucun doute sur le fait que Graevius voit régulièrement Spinoza durant
l’ensemble de son séjour, ce qui renforce leur relation. En témoigne la dernière
lettre (du 14 août 1673) relative à notre philosophe, où figure en diagonale
l’annotation suivante : « op de Pavelioens graght / tuschen de bier, en veer /
kay ten huysen van / Monsr Spyk »6. Les connaisseurs reconnaîtront ici
l’adresse de Spinoza à La Haye : elle est d’autant plus intéressante qu’elle est
écrite de sa propre main. Avant de quitter Utrecht, Spinoza a donc pris soin
d’assurer les conditions de la continuité de ses échanges avec ses nouveaux
alliés.
Au niveau du contenu, nous l’avouons, cet échantillon de la main de
Spinoza ne peut être comparé à la lettre 12A (à Lodewijk Meyer) découverte
en 1975 par le bibliophile hollandais Adri K. Offenberg. Pourtant, il représente
un moment important du rapport complexe et changeant entre Spinoza et les
cartésiens d’Utrecht, que nous étudierons prochainement.
4
Jeroen M.M. van de Ven, « ‘Crastinâ die loquar cum Celsissimo principe de Spinosa’. New
Perspectives on Spinoza’s Visit to the French Army Headquarters in Utrecht in Late July
1673 », Intellectual History Review (2015), http://dx.doi.org/10.1080/17496977.2014.973174.
5
Richard H. Popkin, « Serendipity at the Clark : Spinoza and the Prince of Condé », The
Clark Newsletter 10 (1986) : 4-7 ; et idem, The Third Force in Seventeenth-Century Thought
(Leiden : Brill, 1992), 146-47.
6
En raison de l’omission du nom de Bouwmeester, qui signe simplement « tuus quem nosti »,
cette lettre a été classée parmi les lettres non-signées ; Copenhague, Bibliothèque royale, MS
Thott 1267 4°, liasse « Breve til Graevius uden Underskrift ». Bouwmeester l’a erronément
datée du 14 août 1683 (MDCLXXXIII).
Albert Gootjes, ‘Sources inédites sur Spinoza’
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