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Étude – Analyse des besoins/ diagnostique

pour la production, transformation et des


marchés nationaux et internationaux des
produits bio du Maroc

Dialogue Technique Agricole et Forestier


Maroco-Allemand (DIAF) –
Composante 1 : Agriculture Biologique
(PROJET N° MAR 19-02)

Avril 2020
MAR 19-02 │ Dialogue technique agricole et forestier maroco-allemand (DIAF)

Étude – Analyse des besoins/ diagnostique pour la


production, transformation et des marchés nationaux et
internationaux des produits bio du Maroc

Dialogue Technique Agricole et Forestier Maroco-Allemand (DIAF) –


Composante 1 : Agriculture Biologique
(PROJET N° MAR 19-02)

Présentée par :
AFC Agriculture and Finance Consultants GmbH
(AFC)
Baunscheidtstraße 17
53113 Bonn
Tél.: +49-228-923940-00
Fax: +49-228-923940-98
E-Mail: info@afci.de
Web: www.afci.de

En coopération avec :
Institut de recherche de l'agriculture biologique (FiBL),
Suisse
Institut National de la Recherche Agronomique (INRA),
Maroc
Pour:

GFA Consulting Group GmbH


Generalbeautragter BMEL
Wallstr. 15
D - 10179 Berlin

Pour toutes informations additionnelles veuillez-


vous adresser au siège de AFC à:

Dr. Ute JACOB


Tel.: +49 (0) 228-98579-37
E-mail: ute.jacob@afci.de

AFC-PN: 3010204 Bonn, le 30 avril 2020


MAR 19-02 │ Dialogue technique agricole et forestier maroco-allemand (DIAF)

TABLE DES MATIERES


LISTE DES FIGURES III
LISTE DES TABLEAUX III
ABREVIATIONS IV
1 RÉSUMÉ 1
2 ZUSAMMENFASSUNG (DEUTSCH) 3
3 INTRODUCTION 5
4 METHODOLOGIE 8
5 RECHERCHE DE LITTERATURE 9
5.1 LE MARCHE INTERIEUR 9
5.2 LE MARCHE EXTERIEUR 11
6 PROJETS DE COOPERATION EXISTANTS TRAVAILLANT SUR L’AGRICULTURE
BIOLOGIQUE AU MAROC 14
7 RESULTATS DES ENTRETIENS AVEC DES ACTEURS DU MARCHE INTERIEUR ET
EXTERIEUR 17
7.1 RESULTATS CONCERNANT LE MARCHE INTERIEUR 17
7.2 RESULTATS CONCERNANT LE MARCHE EXTERIEUR 20
8 CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 25
9 LITTERATURE 26
ANNEXES 27
ANNEXE 1 : TERMES DE REFERENCE POUR CETTE ANALYSE DE BESOIN (EXTRAIT) 28
ANNEXE 2 : LISTE DES ACTEURS CONTACTES AU SEIN DE CETTE ETUDE (ORDRE
ALPHABETIQUE) 29
ANNEXE 3 : QUESTIONNAIRE POUR LE MARCHE LOCAL 30
ANNEXE 4 : ENQUETE AUPRES DES EXPORTATEURS MAROCAINS (BIOFACH 2020) 31
ANNEXE 5 : UMFRAGE FÜR IMPORTEURE VON PRODUKTEN AUS MAROKKO 38

LISTE DES FIGURES


Figure 1 : Répartition entre produits biologiques vendus emballés et en vrac par les opérateurs
participants à l’enquête qualitative 9
Figure 2 : Répartition des modes de vente des produits biologiques des opérateurs participants à
l’enquête qualitative 9

LISTE DES TABLEAUX


Tableau 1 : Evolution des exportations d’agrumes biologiques de 2016 à 2018 (en tonnes) 12
Tableau 2 : Evolution des exportations de primeurs biologiques de 2016 à 2018 (en tonnes) 12
Tableau 3 : Evolution des exportations des produits végétaux transformés biologiques de 2016 à
2018 (en tonnes) 13
Tableau 4 : Projets de coopération internationaux actifs sur l’AB au Maroc, ordre alphabétique 14

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ABREVIATIONS

AB Agriculture biologique
ADA Agence pour le Développement Agricole (Maroc)
AFC Agriculture and Finance Consultants Gmbh (Allemagne)
ANDA Agence Nationale pour le Développement de l'Aquaculture
ASAP-M Projet Appui Suisse aux Associations Professionnelles Marocaines
BMEL Ministère fédéral de l’Alimentation et de l’Agriculture (Allemagne)
BMZ Ministère fédéral allemand du développement économique et de la
coopération
COMADER Confédération Marocaine de L'Agriculture et du Développement
Rural
DDFP Direction de Développement des Filières de Production (Maroc)
EACCE Etablissement autonome de contrôle et de coordination des
exportations, devenu Morocco Foodex
FENAGRI Fédération Nationale de l'Agroalimentaire
FiBL Institut de recherche de l'agriculture biologique (Suisse)
FIMABIO Fédération interprofessionnel Marocaine des filières biologiques
(Maroc)
GMS Grandes et Moyennes Surface de distribution
GRASP GLOBALG.A.P. Risk Assessment on Social Practice
IAV Institut agronomique et vétérinaire Hassan II (Maroc)
IG Indications Géographiques
INRA Institut National de la Recherche Agronomique (Maroc)
MAPMDREF Ministère de l’Agriculture et de la Pêche Maritime, du Développement
Rural et des Eaux et Fortes (Maroc)
MPME Micros, petites et moyennes entreprises
ONSSA Office National de Sécurité Sanitaire des produits Alimentaires
(Maroc)
PAM Plantes Aromatiques et Médicinales
PMV Plan Maroc Vert
RIAM Réseaux des Initiatives Agroécologiques au Maroc

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1 RÉSUMÉ
La filière biologique a été retenue par le PMV II « Génération Green 2020-2030 » parmi les filières
à haute valeur ajoutée. En effet, la tendance de la consommation des produits biologiques augmente
d’une année à une autre, et au Maroc, la demande augmente sans que l’offre soit au rendez-vous.
Concernant le marché national, l’INRA Maroc a procédé à un recensement des études de marché
qui ont été réalisées sur la commercialisation des produits biologiques sur les grandes villes du
Maroc notamment Casablanca, Rabat et Marrakech. Le recensement a concerné les études
antérieures réalisées pour le compte de la FIMABIO, les études réalisées par d’autres instituts et
universités au Maroc, ainsi que quelques documents réalisés par des bureaux d’études et des
consultants. Les résultats recueillis ont contribué à monter la matrice de l’analyse SWOT, mais aussi
d’en extraire la description des contraintes des marchés et les recommandations de leur
développement. Les résultats montrent clairement que la demande existe et que le consommateur
marocain peut éventuellement payer plus pour consommer bio, mais par contre, il demande à ce
que les produits soient diversifiés, disponibles toute l’année avec une assurance qualité et traçabilité
continue par les services compétents. Il en ressort en finalité d’approcher le marché intérieur par
quatre mesures concrètes, dont deux en amont et deux en aval :
 Package 1 « Gouvernance » : Création d’une Direction de l’Agriculture Biologique au sein
du MAPMDREF ou l’ADA : vue le caractère transversal de l’AB qui touche toutes les autres
filières et dont la coordination ne peut se faire qu’à travers une structure ministérielle étoffé
en personnel compétent.
 Package 2 « Sensibilisation & formation » : Multiplication des actions de sensibilisation
chez le grand public (compagnes radio ; capsules vidéos ; affiches et bannières ; compagnes
sms…) ; et appui à la formation dans la commercialisation des produits biologiques. Ce
package recommande aussi les études ciblées sur la segmentation du marché national afin
d’appréhender la perception du consommateur marocain envers des produits biologiques.
 Package 3 « Biodistrict » : Subventionner la certification collective des groupements de
producteurs et des surfaces naturelles comme l’arganeraie, l’oliveraie, les oasis (p.ex. les
dattes, PAM, etc.), les cactus, l’agriculture de montagne. Cela va certainement accélérer la
réalisation de l’objectif de la nouvelle stratégie d’arriver à 100'000 ha de surface certifiées.
 Package 4 « Popularisation » : Régionalisation des marchés Bio spécifiques dans les
grandes villes comme Marrakech, Rabat et Casablanca par leur création et/ou appui aux
marchés spécifiques privées déjà opérationnels. Activation du rôle de l’ONSSA dans le
contrôle et la répression des fraudes et en harmonie avec la stratégie « Génération Green »
en agriculture digitale, ces marchés se feront dupliqués en E-BioMarket afin d’encourager la
vente en ligne des produits biologiques frais et transformés.
Concernant les marchés d’exportation, le FiBL a mené une recherche de littérature et une enquête
qualitative auprès d’une vingtaine d’importateurs en Allemagne et en Suisse ainsi que des
exportateurs marocains. Le FiBL a également réalisé une dizaine d’entretiens téléphoniques et
personnels avec des experts connaissant le marché biologique au Marocain. Les résultats des
enquêtes ont été traduits vers quatre mesures concrètes dont il y a un besoin pour la production et
la transformation des produits destinés à l’exportation :
 Package 1 « Partenariat entre le privé et le public » : Renforcer des partenariats et la
collaboration entre les organisations publiques et privées ainsi que l’appui des projets de
coopération international travaillant sur l’AB pour défendre des exportations des produits Bio
depuis le Maroc.
 Package 2 « Choix des produits stratégiques » : Choisir quelques produits
stratégiquement importants sur lesquels le Maroc a des atouts (saisonnalité, qualité, etc.) et
conséquemment promouvoir l’exportation.
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 Package 3 « Encadrement des exportateurs » : Continuer à soutenir et encadrer les


entreprises exportatrices qui sont déjà sur le marché ainsi que ceux qui veulent entrer, p.e.
en les encadrant pour les foires internationales comme la BioFach en Allemagne.
 Package 4 « Valeur ajoutée » : En ligne avec la stratégie marocain « Génération Green
2020 – 2030 » et l’objectif du projet DIAF, développer des gammes de produits à valeur
ajoutée pour générer de la valeur ajoutée au Maroc et maintenir des places de travail
(qualifié).
Dans le cadre de cette étude « Analyse des besoins/ diagnostic pour la production, transformation
et des marchés nationaux et internationaux des produits bio du Maroc », les auteurs ont constaté
qu’il a une bonne entente et une base théorique solide1 sur ce qu’il faudrait faire pour développer le
secteur biologique au Maroc. C’est surtout au niveau d’une bonne coordination et de
l’implémentation pratique où les acteurs publics et privés, ainsi que le projet DIAF, pourrait
contribuer. Notre recommandation s’intitule donc « 4 X 4 » c’est-à-dire passer à l’action avec 4
packages au marché national et 4 packages au marché de l’export.

1 Il existe une documentation stratégique importante chez FIMABIO, élaborée dans les dernières années (voir
chapitre avec la littérature)
2
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2 ZUSAMMENFASSUNG (DEUTSCH)
Der Bio-Sektor wurde vom Plan Maroc Vert PMV II "Generation Grün 2020-2030" als einer der
Sektoren mit hoher Wertschöpfung ausgewählt. Die Nachfrage an Bioprodukten in Marokko steigt
in den letzten Jahren stetig, trotz eines relativ geringen Angebots.
Was den nationalen Markt betrifft, so hat das marokkanische Institut National de la Recherche
Agronomique (INRA) verschiedene Studien zur Vermarktung von Bioprodukten in den wichtigsten
Städten Marokkos, darunter Casablanca, Rabat und Marrakesch, durchgeführt. Die Analyse bezog
sich auf frühere Studien, die im Auftrag des Biobranchenverbands FIMABIO gemacht wurden, und
auf Unterlagen von anderen Institutionen und Universitäten in Marokko sowie von Beratungsfirmen
und Beratern. Die Ergebnisse wurden in einer SWOT-Analyse-Matrix dargestellt, aus der
Empfehlungen für die weitere Entwicklung des Biomarktes abgeleitet wurden. Die Ergebnisse
belegen, dass es eine inländische Nachfrage gibt, und dass die marokkanischen Verbraucher
möglicherweise mehr für Bioprodukte bezahlen würden. Dafür wünschen sie sich eine stärkere
Diversifizierung des Biosortiments, eine ganzjährige Verfügbarkeit und eine kontinuierliche
Qualitätssicherung und Rückverfolgbarkeit durch die zuständigen Behörden. Aufgrund der
gesammelten Informationen kommen die Autoren zum Schluss, den nationalen Markt mit vier
konkreten Maßnahmen zu stärken:
 Maßnahme 1 "Governance": Schaffung einer Direktion für biologischen Landbau innerhalb
des Ministère de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux
et Forêts (MAPMDREF) oder innerhalb der Agence pour le Développement Agricole (ADA):
angesichts des sektorübergreifenden Charakters des biologischen Landbaus sollte diese
Struktur interministeriell koordiniert und mit einer ausreichenden Anzahl kompetenter
Fachpersonen besetzt sein.
 Maßnahme 2 "Sensibilisierung & Schulung": Multiplikation von Sensibilisierungs-
maßnahmen in der breiten Öffentlichkeit (Radio, Fernsehen, Plakate und Banner; SMS-
Kampagnen usw.); Unterstützung von Schulungen im Bereich Vermarktung von
Bioprodukten; Durchführung von gezielten Studien über die Segmentierung des nationalen
Marktes und die Verbraucherwahrnehmung gegenüber Bioprodukten.
 Maßnahme 3 "Biodistrikt": Subventionierung von Gruppenzertifizierungen und
Naturräumen wie Arganwäldern, Olivenhainen, Oasen (z.B. Datteln, Medizinal- und
Aromapflanzen usw.), Kakteen und Berglandwirtschaft. Dies wird sicherlich auch zur
Erreichung des Ziels der neuen marokkanischen Bio-Strategie „100.000 ha zertifizierte
Fläche“ beitragen.
 Maßnahme 4 " Popularisierung ": Regionalisierung spezifischer Biomärkte in großen
Städten wie Marrakesch, Rabat und Casablanca durch die Schaffung und/oder
Unterstützung spezifischer privater Märkte, die bereits heute bestehen. Stärkung des Office
National de Sécurité Sanitaire des produits Alimentaires (ONSSA) bei der staatlichen
Aufsichtskontrolle und Betrugsbekämpfung. Im Rahmen der "Generation Grün"-Strategie
werden virtuelle Biomärkte gefördert, um den Online-Verkauf von frischen und verarbeiteten
Bioprodukten zu fördern.
Zu den Exportmärkten führte das FiBL Schweiz eine Literaturrecherche und eine qualitative
Befragung von rund 20 Importeuren in Deutschland und der Schweiz sowie von marokkanischen
Exporteuren durch. Zudem wurden rund zehn telefonische und persönliche Interviews mit Experten
mit Kenntnissen über den Biomarkt in Marokko durchgeführt. Aus den Ergebnissen der Umfragen
wurden vier konkrete Maßnahmen abgeleitet, die für die Stärkung des Exportmarkts als notwendig
eingeschätzt werden:
 Maßnahme 1 "Private-Public-Partnership": Stärkung von Partnerschaften und
Zusammenarbeit zwischen öffentlichen und privaten Organisationen sowie Miteinbezug von
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internationalen Kooperationsprojekten im Bereich der biologischen Landwirtschaft zur


Förderung der Exporte von Bioprodukten aus Marokko.
 Maßnahme 2 "Wahl strategischer Produkte": Wahl einiger strategisch wichtiger Produkte,
bei denen Marokko über ein „Alleinstellungsmerkmal“ verfügt (Gesundheit, Qualität usw.),
und diese gezielt auf dem Exportmarkt fördern.
 Maßnahme 3 "Unterstützung für Exporteure": Exportfirmen, die bereits auf dem Markt
sind, sowie solche, die in den Markt eintreten wollen, weiterhin fachlich unterstützen und
betreuen, z.B. durch Coaching auf internationalen Messen wie der BioFach in Deutschland.
 Maßnahme 4 "Mehrwert": In Übereinstimmung mit der marokkanischen Strategie
«Generation Grün 2020 - 2030» und dem Ziel des DIAF-Projekts «Entwicklung von
Produktlinien mit Mehrwert», Mehrwert und damit (qualifizierte) Arbeitsplätze in Marokko
erhalten und schaffen.
Im Rahmen dieser Studie « Analyse des besoins/ diagnostic pour la production, transformation et
des marchés nationaux et internationaux des produits bio du Maroc » stellen die Autoren fest, dass
es zumindest bei den Befragten bereits ein gutes Verständnis und eine solide theoretische
Grundlage gibt, wie der Biobereich in Marokko weiterzuentwickeln wäre. Vor allem auf der Ebene
einer guten Koordination und praktischen Umsetzung könnten die öffentlichen, aber auch die
privaten Akteure, sowie das DIAF-Projekt einen Beitrag leisten. Unsere Empfehlung trägt daher den
Titel "4 X 4", denn die Autoren schlagen 4 Maßnahmen zur Stärkung des nationalen Marktes und 4
weitere Maßnahmen zur Stärkung des Exportmarktes vor.

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3 INTRODUCTION
Selon le Ministère de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et
Forêts (MAPM), les superficies cultivées en mode de production biologique ont plus que doublé en
5 ans. En effet, sans compter la surface en conversion, les surfaces certifiées se sont élevées à
9'353 ha pour la campagne agricole 2018 contre 4 000 ha en 2009. Les superficies des cultures
spontanées (« wild collection ») en 2018 s’élèvent quant à elles à 272’921 ha et concernent
notamment l’arganier, les plantes aromatiques et médicinales, le cactus et les câpres. En 2018, le
Maroc compte 302 opérateurs entre producteurs, transformateurs et distributeurs exportateurs dans
la filière des productions biologiques au Maroc (Source DDFP).
Huit régions principales sont concernées par l’agriculture biologique (AB). Les surfaces cultivées
sont localisées à Rabat, Azemmour, Fès, Taza, Béni Mellal, Marrakech, Agadir et Taroudant. La
vallée de Souss-Massa apparaît comme la principale région maraîchère, en raison de son climat
subtropical propice aux productions hors saison. Certaines régions côtières (Azemmour et Rabat)
sont également qualifiées pour ce genre de production. Les productions fruitières émanent de deux
régions essentielles : Marrakech et Agadir, mais d’autres régions connaissent un démarrage de
production (olivier à Meknès et agrumes dans le Gharb). Les autres régions fruitières du royaume
telles que Azrou, Midelt et Errachidia, sont encore relativement exclues du paysage agrobiologique
actuel. Cependant, ces régions présentent un grand potentiel à exploiter. Les plantes aromatiques
et médicinales (PAM) se retrouvent dans presque toutes les régions, avec une spécificité de la
région de Marrakech pour la verveine, de Taroudant (Taliouine) pour le safran et de Fès pour le
câprier.
La majorité des produits AB sont destinés à l’export et les volumes d’exportations ont connu une
évolution remarquable, passant de 7 230 tonnes en 2007 à 14 700 tonnes actuellement pour une
valeur de l’ordre de 350 Millions Dirham, ce qui correspond à environ 33 millions d’Euros (Source :
Crédit Agricole du Maroc). Elles sont représentées essentiellement par les fruits, les légumes frais
(primeurs et agrumes) et les produits transformés, notamment le jus d’orange congelé, l’huile
d’argan alimentaire et cosmétique, les conserves d’haricots verts, les produits des plantes
aromatiques et médicinales, les fraises surgelées et les câpres en saumure.
Les principaux marchés de destination sont ceux de l’Union Européenne (UE) notamment la France,
l’Espagne, l’Italie, l’Allemagne, la Scandinavie et la Lituanie. De façon générale, l’accroissement
soutenu de la demande au niveau international démontre l’existence d’un fort potentiel économique
pour les producteurs marocains. Malgré la prédominance de l’export, la demande nationale connait
une croissance depuis quelques années avec l’apparition de nombreux circuits de distribution des
produits biologiques. De la distribution dans les Grandes et Moyennes Surfaces (GMS), aux
magasins spécialisés, en passant par la vente directe (Paniers Bio, vente sur le lieu de production),
le producteur et le consommateur disposent ainsi d’un choix varié de canaux2.
Concernant la transformation, et bien que celle-ci permettrait de valoriser davantage les produits
biologiques, elle reste relativement rare en raison de l’atomisation de l’offre en matière première bio
qui n’assure pas aux transformateurs un approvisionnement régulier. Cette contrainte est renforcée
par l’obligation de répondre à des exigences de traçabilité lors du processus de transformation avec
notamment la séparation dans le temps et/ou l’espace des productions bio et non bio. Malgré cela,
certains agriculteurs assurent eux-mêmes la transformation / conditionnement (trituration, séchage,
emballage, etc.) de leur production.
Dans le cadre d’une étude menée par FiBL en 2019, une analyse SWOT pour le secteur biologique
au Maroc a été conduite avec le résultat suivant :

2Certaines études préconisent le recours aux circuits courts jugés comme étant un levier majeur de développement
des pratiques durables en agriculture
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Forces
 Existence d’un cadre législatif et règlementaire complet et exhaustif encadrant l’AB
marocaine3.
 Structuration des filières bio autour d’un acteur interprofessionnel unique et reconnu par l’Etat
(FIMABIO).
 Présence d’une stratégie de développement nationale pour le développement de l’agriculture
biologique au Maroc (élaboré par FIMABIO).
 Diversité bioclimatique qui permet, d’une part, une diversité de la production bio, ainsi qu’une
rotation des cultures, et d’autre part, une disponibilité des produits bios sur le marché national
toute l’année.
Faiblesses
 Insuffisance de subventions et de mesures d’encouragement de l’Etat notamment la
subvention à la production/export/transformation et aux matériels agricoles.
 Faiblesse de de collaboration et de partenariat entre opérateurs biologiques.
 Faible disponibilité de techniciens qualifiés sur l’agriculture biologique.
 Absence d’une seule plateforme croisée des statistiques officielles complètes, fiables et
pertinentes sur l’agriculture biologique marocaine.
 Absence d’une plateforme de logistique dédiée/adaptée à la manutention/ groupage/
commercialisation des produits biologiques au marché national.
Opportunités
 Intérêt des organismes et des instituts de formation agricoles (INRA, IAV, ENAM, centres de
qualification agricole) pour la prise en compte des spécificités de l’agriculture biologique en
terme de recherche et formation professionnelle (production/ transformation et
commercialisation).
 Prise de conscience des principaux acteurs institutionnels (DDFP, Morocco Foodex,
ONSSA, Douane, ONCA) de l’importance d’une conversion vers le bio au sein de l’agriculture
marocaine.
 Mise en place d’un programme ministériel de renforcement des capacités des opérateurs
bio, à l’instar de celui des produits de terroirs par l’ADA.
 Possibilité de produire du bio en contre-saison (notamment pour les primeurs) et ainsi de
bénéficier de la potentialité des marchés à l’export.
Menaces
 Insuffisances des programmes publics et privés de recherche-développement et formation
axés sur l’agriculture biologique marocaine.
 Concurrence des pays voisins méditerranéens (Espagne, Italie) avec montée en puissance
de nouveaux pays concurrents (Tunisie, Egypte, Turquie) au niveau des marchés
d’exportation.
 Faible disponibilité des intrants bio qui pénalise la conversion au bio et favorise l’utilisation
de pesticides ainsi que des produits chimiques.
 Coûts de production élevés et rendements faibles de l’agriculture biologique par rapport à
l’agriculture conventionnelle.
 Faiblesse du contrôle par l’ONSSA des marchés publics et des marchés spécialisés en
marketing des produits biologiques.
 Limitation de la loi marocaine à la commercialisation des produits biologiques en vrac dans

3Décret n° 2-13-358 du 8 joumada l 1435 (l0 mars 2014) fixant la composition et le mode de fonctionnement de la
Commission nationale de la production biologique
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MAR 19-02 │ Dialogue technique agricole et forestier maroco-allemand (DIAF)

le marché national, ce qui entrave le développement du circuit court.

L’analyse SWOT montre que l’AB au Maroc a été considéré comme filière par le ministère de tutelle
durant le PMV alors que l’AB est un secteur transversal à part entière pouvant intéresser les autres
filières. En effet, l’ancienne stratégie a donné plus d’élan à la profession pour s’organiser selon la loi
03-12 et a mis à leur disposition les fonds nécessaires pour sa mise à niveau, la R&D et la promotion
des produits biologiques. En face à cette profession la tutelle n’a pas suivi ce développement et est
restée limitée au pilotage du contrat programme sans avoir une structure d’appui dédiée, ni service
de contrôle du marché, spécialisé et opérationnel.

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4 METHODOLOGIE
Selon les termes de référence de ce mandat (voir Annexe 1), la méthodologie de cette étude se
divise en 4 étapes :
Etape 1 : Réalisation d’une recherche de littérature des documents existants. Dans ce cadre, les
auteurs ont fait référence à des documents en possession du FiBL et de l’INRA ainsi que des
documents publiques (accès par internet) ainsi que ceux obtenus auprès de FIMABIO (voir chapitre
4). Pour la liste des documents analysés, voir chapitre « littérature ». Le résultat de la recherche de
littérature a été présenté dans l’atelier de concertation et de démarrage du projet DIAF (composante
agriculture biologique) le 10 décembre 2019 au MAPF à Rabat.
Etape 2 : Marché intérieur : Réalisation d’une enquête qualitative pour le marché intérieur, conduite
par M. Khalid Azim. Les enquêtes ont été réalisées avec les interviewés en utilisant un modèle de
questionnaires simple semi-structuré. Les personnes enquêtées étaient ceux présents parmi les
participants à BioFach2020. Concernant le marché national, les personnes interrogées ont été
choisis selon deux critères : (i) leur ancienneté dans la production et connaissance du marché local
et, (ii) leur position à la FIMABIO du fait que les membres du CA de la FIMABIO ont cumulé une
expérience non négligeable dans leur fonction à la profession et la convergence de la majorité des
problèmes de la chaine de valeur vers le CA-FIMABIO. Pour les enquêtes, la part des discussions
directes et les appels téléphoniques ont été d’à peu près 50% des deux parts (Questionnaire du
marché local est en annexe 3).
Marché extérieur : Une enquête qualitative pour le marché exportateur a été conduite par M. Tobias
Eisenring et M. Paulo van den Berge du FiBL avec le soutien de Naturland (Allemagne), la
Fédération des entreprises agricoles biologiques en Allemagne et Bio Suisse, son homologue
Suisse. Vu les délais assez serrés pour cette étude ainsi qu’une littérature existante, les auteurs ont
décidés conduire des enquêtes qualitatives en ce qui concerne le marché extérieur. Une dizaine
d’exportateurs ont été contactés sur la base d’une liste fournie par FIMABIO. Un premier contact a
été réalisé par courrier électronique fin janvier ou FiBL a envoyé un questionnaire (voir Annexe 3).
Tenant compte du retour très faible, le FiBL a contacté quelques exposants (exportateurs)
participants au pavillon Marocain au sein de la BioFach à Nürnberg et conduit des entretiens
qualitatifs avec les représentants marocains. Ces entretiens ont été menés protocole en main. Une
dizaine d’importateurs basés en Allemagne et en Suisse ont été contactés par courrier électronique.
En Allemagne, c’est à travers Naturland que le questionnaire a été envoyé à ces membres important
des produits du Maroc. En Suisse, le FiBL a reçu une liste de Bio Suisse et envoyé le questionnaire
directement aux membres. Pour le questionnaire concernant les importateurs, voir Annexe 4. En
total cinq importateurs ont répondu le questionnaire. C’est pourquoi le FiBL a aussi interviewé une
dizaine d’experts de ses réseaux (voir liste Annexe 2). Tous ses entretiens ont eu lieu en février
2020. Une majorité ont été conduits pendant la BioFach (personnellement) ou la semaine après la
BioFach (par téléphone). Tous les résultats des enquêtes et entretiens ont été discutés en détail par
les auteurs et traduits dans des voies stratégiques décrites dans les chapitres 6 et 7.
Etape 3 : Actuellement il y a plusieurs projets de coopération internationale actifs sur l’AB au Maroc.
Le FiBL les a identifié et a organisé une première réunion de coordination au sein de la BioFach en
Allemagne avec le but d’obtenir une meilleure vue sur les activités en cours. En total 7 projets de
coopération internationale ont été identifié : trois projets financés par la coopération allemande, deux
par la Suisse et un par la France. Un résumé de tous les projets figure dans le chapitre 5 de cette
étude.
Etape 4 : Le résultat de l’étude a été présenté et discuté dans l’atelier-formation sur les stratégies
nationales et politiques de développement de l’agriculture biologique le 03-04 mars 2020 à la DSS
à Rabat.

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MAR 19-02 │ Dialogue technique agricole et forestier maroco-allemand (DIAF)

5 RECHERCHE DE LITTERATURE
5.1 Le marché intérieur
Actuellement entre 10-15 supermarchés, magasins, restaurants et magasins virtuels vendent des
produits biologiques (surtout dans les grandes villes comme Casablanca, Rabat et Marrakech). En
général, les propriétaires sont très ouverts et en pleine confiance que le marché et la demande pour
des produits biologiques continueront à augmenter. Selon quelques propriétaires interviewés, il est
évident que ce marché va rester un marché de niche avec un maximum de 1% de la population (soit
350'000 de 35 millions d’habitants) qui va régulièrement acheter des produits certifiés biologiques
dans les années à venir. La demande se concentre sur les grandes villes du pays (Rabat,
Casablanca, Marrakech). Pour les auteurs de cette étude, ce chiffre parait trop élevé. Selon les
représentants des magasins interviewés, il y a une demande croissante pour des produits frais et
des produits typiques du Maroc (fraise, abricot, paprika, ail, kummel, curcuma, plantes aromatiques,
olives de tables, etc.). Les informations recueillies lors de l’étude qualitative réalisée par FiBL en
2019 auprès des opérateurs sur la commercialisation de leurs produits biologiques permettent
d’obtenir les résultats suivants (voir Figure 1).

41,18% vrac

58,82% emballée

Figure 1 : Répartition entre produits biologiques vendus emballés et en vrac par les
opérateurs participants à l’enquête qualitative
Source : Elaboration propre à partir de l’enquête qualitative (Swisscontact, 2019)

Le graphique ci-dessus nous montre que 58,82 % des opérateurs enquêtés vendent leurs produits
en vrac contre 41,18 % qui les vendent eux emballés. On se trouve ainsi dans une situation plus ou
moins égalitaire entre ses deux modes de vente (voir Figure 2).

100% 84,61%
80%
60% 46,15%
40% 26,92%
19,23% 15,38%
20%
0%
vente directe magasins GMS export autres
spécialisés

Figure 2 : Répartition des modes de vente des produits biologiques des opérateurs
participants à l’enquête qualitative
Source : Elaboration propre à partir de l’enquête qualitative (Swisscontact, 2019)
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Le graphique ci-dessus nous montre que 84,61 % des opérateurs interrogés utilisent la vente directe
pour commercialiser leurs produits. 41,15 % vendent leur marchandise à l’export ; 26,92 % à travers
les GMS et 19,23 % via les magasins et chaines spécialisés dans la distribution de produits bio. La
catégorie « autres » comprend les marchés solidaires, les paniers, la vente sur internet, les salons
et les restaurants.
La distribution spécialisée est présente principalement à travers les quatre points de vente de Green
Village (anciennement La Vie Claire) à Casablanca (2), Rabat et Marrakech. Les magasins de cette
chaîne proposent un grand choix de produits bio, dont de nombreux importés : alimentation, fruits et
légumes, produits diététiques, produits sans gluten et sans lactose, produits d’élevage, pains et
pâtisserie, cosmétiques et bien-être. En 2019, seules 35% des 4.000 références proposées par
Green Village sont produites au Maroc, le groupe espère atteindre les 50% à 2023 dans ces
différentes quatre boutiques au niveau national.
Les « Domaines Agricoles » aussi ont ouvert deux magasins de vente des produits biologiques
d’origine végétale et animale. Le premier est à Casablanca à côté du siège des « Domaines
Agricoles » et l’autre à Rabat vers quartier Riyad qui est une zone villa des consommateurs
potentiels. Les produits étalés sont généralement des fruits et légumes frais de saisons et de hors
saison venant des différentes unités de production notamment Fès, Beni Mellal et Marrakech. A cela
s’ajoute les produits de terroirs comme l’huile d’argan, Amlou (pâte à tartiner à base d’huile d’argan,
patte d’amende et miel d’oranger ou équivalent), huile d’olive, miels, fève séchée, salades et fines
herbes.
La société Distribio, créée par les dirigeants de Green Village en 2010, est destinée à la
commercialisation des produits bio auprès des professionnels en proposant des références dans
l’alimentaire et la cosmétique, notamment quelques références de produits marocains.
Detroit Diet Maroc, basé à Tanger et nouvel arrivant sur le marché, est importateur exclusif des
produits biologiques de la société espagnols Eco Andes qui distribue entre autres des compléments
nutritionnels et des cosmétiques naturels.
Quelques points de vente ont ouvert dans les grandes villes où le pouvoir d’achat est élevé, par
exemple Bio Shop à Casablanca qui est une épicerie bio divisée en quatre espaces : frais, terroir
marocain, sans gluten et produits certifiés bio. Le Comptoir paysan implanté dans le quartier de Sidi
Ghanem à Marrakech propose des produits frais certifiés bio ou issus de l’agroécologie ainsi que
des produits du terroir. Life Sprout à Rabat est une épicerie bio qui propose toute une gamme de
produits transformés bio (cafés et thés, jus de fruits et boissons, biscuits et confiserie, chocolats,
etc.). Le Petit Marché aussi à Rabat est une épicerie fine qui propose des produits du terroir
marocain comme l’amlou, les confitures, les miels ou encore les épices. Autres boutiques
spécialisées bio : Ayaso Concept Store (Marrakech), Nait Hammou (Rabat), Biorganica (Dar
Bouazza), Afdal (Rabat).
Plusieurs sites web spécialisés dans la vente de produits bio ont ouverts ces dernières années au
Maroc, notamment dans le domaine du cosmétique et de la parapharmacie bio comme
natureshop.com ou bioland.ma. Epicerieverte.ma est une place de marché en ligne spécialisée dans
les produits bio et naturels, permettant à ces clients un accès direct aux vendeurs référencés sur la
plateforme. En supprimant les intermédiaires, en mettant en place un processus de sélection adapté
des fournisseurs, et en offrant un service de livraison rapide à domicile, Epicerieverte.ma entend
développer, à terme, le plus grand réseau de produits bio et naturels au Maroc. Afin de diversifier
leur gamme, la société importe une bonne partie de ces produits mais se concentre sur la production
nationale afin de réduire les charges d’importation et donner plus de chance aux produits marocains.
Biodis.ma est un site web spécialisé proposant une large sélection de produits bio ainsi que des
informations sur l’aromathérapie et la santé naturelle.

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MAR 19-02 │ Dialogue technique agricole et forestier maroco-allemand (DIAF)

En Maroc il existe des paniers, circuits-courts et marchés paysans comme par exemple Saytlia, Le
Bio100% et le Jardin de Touzaikou. Saytlia est une ferme biologique qui s'étend sur une dizaine
d'hectares, située à environ 50 km de Rabat (localité Had Brachoua). Elle propose chaque semaine
des produits bio à une communauté de consommateurs qui peuvent aussi être livrés si besoin à
domicile (panier hebdomadaire sur commande libre). Les boutiques des « Domaines Agricoles »
proposent aussi un panier bio avec une possibilité de livraison à domicile et paiement par internet.
Les Paniers Bio est presque le seul service de distribution des produits biologiques dans la région
d’Agadir. Le Bio100% est une ferme à Douar Sidi Benmoussa à la commune rurale Ain Chaib
(province de Taroudant). Il offre une gamme assez diversifiée que riche des légumes, fines herbes,
salades et fruits de saison. La livraison à domicile se fait 3 fois par semaine moyennant un paiement
à l’avance ou à la livraison du panier. Le service est géré sur une page Facebook et un groupe de
WhatsApp avec un prix de 120Dh/panier de 10kg. Il est à noter que cette ferme est à côté d’un
espace récréatif (Villate Limoune) dans lequel il y a un restaurant qui offre des plats préparés avec
des produits biologiques. Jardin de Touzaikou est une autre ferme dans la pleine de Souss, gérée
par des femmes rurales. Elles ont bénéficié d’une subvention de l‘ADS pour la construction des
tunnels de cultures légumières hors saison. Les paniers sont livrés à domicile deux fois par semaine
avec un prix de 150dh/panier de 10kg. Les clients peuvent commander leur panier par Messenger
sur Facebook.
Cotés profils consommateurs marocains, il existe ceux qui défendent les produits Bio et disent qu’ils
sont l’allié de la bonne santé et la bonne mine, et ceux qui pensent que ce n’est qu’une démarche
marketing accompagnée de fausses promesses, le débat est toujours ouvert. Il est difficile de
prétendre aujourd'hui que les consommateurs marocains du bio sont une infime partie de la
consommation au Maroc avec son ampleur quantitative qui demeure modeste. Le comportement
alimentaire marocain commence à changer, les consommateurs sont de plus en plus sensibles à la
dimension santé de leur alimentation et développe de l’intérêt pour le Bio, jugé plus favorable à la
santé. Or, et malgré cette conscience des bienfaits et cette volonté de consommer et vivre Bio, le
consommateur marocain a toujours tendance à consommer plus de produits conventionnels
(Boulahoual et Gaber 2016).
Selon Aboulkassim (2019), les consommateurs marocains des produits biologiques sont de deux
types. Il y a ceux (i) conscients des enjeux, qui sont plutôt des cadres de la classe moyenne et
supérieure ; il y a (ii) les personnes aux revenus modestes, qui parfois n’ont pas le choix car ils
constatent l’impact direct sur leur santé quand ils consomment des produits de l’agriculture
conventionnelle.

5.2 Le marché extérieur


Le marché biologique du Maroc est orienté vers l'exportation (légumes primeurs, agrumes, huile
d’argan, PAM ainsi que des produits alimentaires transformés). Selon MAPM, entre 2005 et 2012,
les exportations de produits biologiques marocains ont progressé de 92% pour s’élever à 12'500 t,
composées essentiellement de légumes et de fruits frais (courgettes, concombres, tomates,
agrumes, poivrons). Ceci est dû à un avantage comparatif de la « pré-saisonnalité » en comparaison
avec d’autres grands pays producteurs comme l’Espagne et l’Italie orientés vers un marché de
l’Europe de l’ouest.
En tête de liste des produits transformés, il y a le jus d’orange congelé, l’huile d’argan et les
conserves d’haricots verts, de fraises et de câpres, qui représentent 4'600 t exportées en 2012
(Source MAPM). En 2017, les pays importateurs les plus demandeurs de produits certifiés
biologiques du Maroc sont la France, l’Allemagne et la Suisse, les produits transformés allant
principalement vers les marchés français.

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MAR 19-02 │ Dialogue technique agricole et forestier maroco-allemand (DIAF)

L’un des premiers grands exportateurs du Maroc dans le secteur maraicher est l’opérateur « PBS »
d’Agadir. « Les Domaines Agricoles », est un autre grand opérateur marocain, est de plus en plus
actif sur l’export des produits biologiques. Selon une recherche faite par le FiBL en 2019 début mars
2019 sur l’annuaire international des opérateurs bio, 40 sociétés marocaines certifiées bio ont été
trouvées sur un total de 116 opérateurs.
Les données qui suivent sur les exportations des produits biologiques marocains ont été fournies
par l’Etablissement autonome de contrôle et de coordination des exportations (EACCE), devenu
Morocco Foodex, organisme public placé sous la tutelle du ministère de MAPM (voir Tableaux 1, 2
et 3).

Tableau 1 : Evolution des exportations d’agrumes biologiques de 2016 à 2018 (en tonnes)
Produit 2016 2017 2018
Petits fruits 1 161,6 1 243,8 2 316,7
Oranges 730,2 1 035,9 1 153,5
Autres agrumes 351,9 355,7 313,4
Total AGRUMES 2 243,7 2 635,4 3 783,5
Source : EACCE, 2019

Les exportations d’agrumes ont connu une hausse de 68,62 % entre 2016 et 2018. Les produits qui
ont connu les augmentations les plus significatives lors de cette période sont les clémentines (+
802,72 %) et les mandarines (+ 73,96 %). En revanche, les oranges ont connu une hausse de 2016
à 2017 (+ 35,30 % pour la Maroc Late et + 92,11 % pour la w. sanguine) avant de connaître de 2017
à 2018 soit une stagnation (- 3,04 % pour la Maroc Late), soit une baisse importante (- 43,17 % pour
la w. sanguine). Les citrons ont également eu une diminution des exportations entre 2017 et 2018 (-
12,20 %).

Tableau 2 : Evolution des exportations de primeurs biologiques de 2016 à 2018 (en tonnes)
Produit 2016 2017 2018
Fruits 860,1 1 142,2 1 450,7
Légumes 3 285,9 2 474,8 2 226,4
Tomates 31,7 188,8 214,1
Total PRIMEURS 4 177,7 3 805,8 3 891,3
Source : EACCE, 2019

Les exportations de primeurs ont connu une baisse de 8,90 % de 2016 à 2017 puis une hausse
l’année suivante de 26,10 %. Sur la période de 2016 à 2018, cela représente une diminution de 6,85
% des exportations de primeurs.

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MAR 19-02 │ Dialogue technique agricole et forestier maroco-allemand (DIAF)

Tableau 3 : Evolution des exportations des produits végétaux transformés biologiques de


2016 à 2018 (en tonnes)
Produit 2016 2017 2018
Conserve de câpres 14,7 24,6 22,6
Cons. de fruits 0,0 192,1 405,1
Conserve d'olives 403,2 455,1 582,6
Cons. Jus de fruits/légumes 593,8 6 768,1 5 317,2
Epices - herboristerie 759,0 480,9 749,6
Fruits & légumes déshydratés/séchés 6,1 1,7 0,0
Fruits & légumes surgelés/congelés 1 390,7 1 788,3 2 773,7
Huiles végétales 96,7 164,3 198,1
Total PRODUITS VEGETAUX TRANSFORMES 3 264,2 9 875,1 10 048,9
Source : EACCE, 2019

Les exportations de produits végétaux transformés ont connu une spectaculaire hausse de 202,52
% entre 2016 et 2017 puis elles ont stagné l’année suivante (+ 1,76 %) pour atteindre 10 048,90
tonnes en 2018. Pour l’année 2018, les exportations de produits végétaux transformés sont
constituées dans l’ordre des conserves de jus de fruits/légumes (52,91 %), suivies par les fruits et
légumes congelés/surgelés (27,60 %), les épices/herboristerie (7,45 %), les conserves d’olives (5,79
%), et celles de fruits (4,03 %), les huiles végétales (1,97 %) et enfin les conserves de câpres (0,22
%). Plus de la moitié des exportations de produits végétaux transformés sont assurées par les jus
d’oranges congelés sans sucre en futs (5 262,30 tonnes en 2018, soit 52,36 % du total général des
exportations de produits végétaux transformés), qui ont connus une augmentation de 786,20 % en
trois ans.
Les exportations de fruits et légumes congelés/surgelés sont principalement représentés par les
fraises surgelées avec 2 482,10 tonnes en 2018, soit 24,70 % du total général des exportations de
produits végétaux transformés. Les exportations de fraises surgelées ont augmenté de 104,79 %
entre 2016 et 2018.
Au sein de la filière épices/herboristerie, le romarin occupe la première place avec 283,40 tonnes
exportées en 2018 (soit 37,80 % du total), suivi par la verveine brisure (6,05 %), les racines de
pissenlit (5,76 %) et le thym (5,65 %). On peut enfin souligner qu’il s’agit d’une filière extrêmement
morcelée car elle est composée de 89 produits différents.

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MAR 19-02 │ Dialogue technique agricole et forestier maroco-allemand (DIAF)

6 PROJETS DE COOPERATION EXISTANTS TRAVAILLANT SUR


L’AGRICULTURE BIOLOGIQUE AU MAROC
Actuellement il y a plusieurs projets de coopération internationale actifs sur l’AB au Maroc. Le FiBL
les a identifiés et a organisé une première réunion de coordination au sein de la BioFach en
Allemagne (voir Tableau 4).
Tableau 4 : Projets de coopération internationaux actifs sur l’AB au Maroc, ordre alphabétique
Agence
No Donateur Nom du projet
d’implémentation
AfrONet Innovation Institutionnelle pour l’agriculture
1 AFD (France)
(Tanzanie) biologique en Afrique
AFC Dialogue technique agricole et forestier maroco-
2 BMEL (Allemagne)
(Allemagne) allemand (DIAF)
Wissenstransfer in ICS-zertifizierten
Produzentengruppen in ausgewählten
3 BMZ (Allemagne) FiBL (Suisse)
afrikanischen Ländern im Rahmen der GIZ SI
Ausbildung und Beschäftigung
BMZ/GIZ Naturland Développement et mise en œuvre de formations
4
(Allemagne) (Allemagne) ciblées pour les groupes de producteurs au Maroc
BMZ/GIZ SEKEM Northern Africa Organic Knowledge Hub
5
(Allemagne) (Egypte)
6 SECO (Suisse) Swisscontact Programme SIPPO
7 DDC (Suisse) Swisscontact ASAP Phase III
Source : FiBL, 2020

Le projet AFD « Innovation Institutionnelle pour l’agriculture biologique en Afrique ». Ce projet est
financé par Agence Française de Développement AFD et dure 4 ans (2020 – 2023). Le projet a pour
finalité de catalyser un changement d’échelle de l'agriculture biologique en Ouganda, au Maroc et
en Tanzanie et, ce faisant, de faciliter son développement plus globalement en Afrique. Il poursuit
trois objectifs spécifiques :
 L’identification d’innovations institutionnelles qui permettront un changement d’échelle de
l'agriculture écologique et biologique dans les trois pays visés (Maroc, Ouganda, Tanzanie).
 La consolidation des capacités d’AfrONet et de ses membres.
La diffusion des innovations institutionnelles visées auprès des pays partenaires et au sein
d’AfrONet.
Un passage à l’échelle de l'agriculture biologique exige des actions simultanées dans l'ensemble du
système alimentaire. Au-delà de la production et de la transformation, le projet propose travailler sur
les innovations institutionnelles de l’agriculture biologique, concernant respectivement (i) les
marchés, (ii) les systèmes de garantie, et (iii) les politiques publiques. Ces axes constituent les trois
principales composantes du projet, complétés par une composante « Gestion et coordination » et
une composante « Communication et diffusion ». Pendant la séance à la BioFach il n’y avait pas de
représentant pour ce projet.
Le projet BMEL « Dialogue Technique Agricole et Forestier Maroco-Allemand (DIAF) ». Ce projet
est un dialogue bilatéral, qui est convenu entre le Ministère fédéral de l’Alimentation et de
l’Agriculture en Allemagne (BMEL) et le Ministère de l’Agriculture, de la Pèche Maritime, du
Développement Rural et des Eaux et Forêts de Maroc (MAPM). Le projet est consacré aux trois
thèmes principaux (« composantes ») : 1) la promotion de l'agriculture biologique, 2) la

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MAR 19-02 │ Dialogue technique agricole et forestier maroco-allemand (DIAF)

professionnalisation des organisations professionnelles agricoles (OPA) et forestières (OPF) et 3)


l'amélioration de la planification et du contrôle dans le secteur forestier. Christian Novak est un long-
terme expert international dans le cadre du projet et responsable pour la composante 1 - la promotion
de l'agriculture biologique. L’équipe de la composante est directement rattachée au MAPMDREF à
Rabat, Maroc et l’objectif général de la composante est le renforcement des capacités
institutionnelles pour un meilleur développement de secteur des productions biologiques. Les
interventions sont menées à trois niveaux de résultats :
 Les acteurs étatiques concernés possèdent une compréhension plus approfondie des
conditions-cadres nécessaires pour un secteur biologique durablement organisé, et dispose
une feuille de route pour son développement ;
 Sur la base de la feuille de route, le gouvernement marocain aura été conseillé en matière
du cadre légal.
 (iii) le gouvernement marocain est conseillé en matière de stratégie de développement de
marchés nationaux et internationaux des produits biologiques.

Les mesures / activités du projet se concentrent sur le développement et l'adaptation du cadre


juridique et institutionnel nécessaires à l’atteinte des objectifs politiques ainsi qu’à la
professionnalisation des décideurs dans l'agriculture pour développer, concevoir et mettre en œuvre
le soutien et les offres de services nécessaires. Les mesures sont adaptées aux besoins spécifiques
des groupes cibles lors de l'introduction et de la mise en œuvre de conditions-cadres améliorées.
Le projet a démarré en octobre 2019 et est planifié pour une durée de 3 ans avec option d’une
prolongation d’une durée de 12 mois.
Le projet GIZ „Wissenstransfer in ICS-zertifizierte Produzentengruppen in ausgewählten
afrikanischen Ländern im Rahmen der GIZ SI Ausbildung und Beschäftigung“. Ce projet est financé
par la GIZ et mené par le FiBL Suisse. Il a commencé en janvier 2020 et dure 1 année. Le projet
entre dans le cadre de l'initiative spéciale "Formation et emploi" du ministère fédéral allemand du
développement économique et de la coopération (BMZ) qui vise à soutenir la création de nouveaux
et meilleurs emplois dans les pays partenaires africains. L'activité principale de l'initiative spéciale
consiste à renforcer les investissements du secteur privé par les entreprises européennes et
africaines. Il s'agit plus particulièrement de renforcer les groupes de producteurs biologiques certifiés
ICS. L'initiative spéciale du BMZ met ainsi en œuvre, entre autres, le Pacte du G20 avec l'Afrique et
le Plan Marshall du BMZ avec l'Afrique. Les pays cibles sont l'Éthiopie, la Côte d'Ivoire, le Ghana, le
Maroc, le Rwanda, le Sénégal et la Tunisie. Le projet transmet des connaissances aux groupes de
producteurs biologiques certifiés ICS’ et est divisé en plusieurs modules:
 Identification du personnel clé des groupes ICS, de leurs partenaires commerciaux et des
acteurs locaux dans les pays éligibles,
 Evaluation des besoins parmi les groupes ICS.

Le projet BMZ „Développement et mise en œuvre de formations ciblées pour les groupes de
producteurs au Maroc“. Ce projet est financé par la GIZ/ BMZ (Allemagne), mené par Naturland e.V
et a commencé en janvier 2020. Il dure 12 mois. Le projet entre dans le cadre de l'initiative spéciale
"Formation et emploi" du ministère fédéral allemand du développement économique et de la
coopération (BMZ) qui vise à soutenir la création de nouveaux et meilleurs emplois dans les pays
partenaires africains. Le projet vise à créer un partenariat étroit entre Naturland et la fédération
interprofessionnelle marocaine de la filière biologique (FIMABIO) pour renforcer et professionnaliser
le secteur de l’agriculture biologique au Maroc en organisant des formations pour les producteurs
de la FIMABIO sur :

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MAR 19-02 │ Dialogue technique agricole et forestier maroco-allemand (DIAF)

• Les normes Naturland et les possibilités de certification, Naturland PGS & ICS,
• Les best-practices écologiques, La gestion durable de l'eau et les mesures d'adaptation au
changement climatique,
• Le développement des stratégies de marketing pour les marchés nationaux et européens et
transmission d’informations sur les exigences de qualité en lien avec des entreprises
marocaines.
• Tout au long du projet, la FIMABIO profitera d’un coaching et d’un budget pour travailler sur
sa communication.
Le project « Northern Africa Organic Knowledge Hub » où la GIZ a lancé et entamé une collaboration
avec quatre centres en Afrique de l'Ouest, de l'Est, du Sud et du Nord, en tenant compte des zones
et des conditions culturelles et agroécologiques spécifiques à chaque région. En Afrique du Nord,
une phase de lancement du centre de connaissances a débuté en octobre 2019 dans le but de
lancer les processus, d'établir une relation de confiance entre les partenaires et de planifier la phase
principale. Pendant la phase de lancement de 6 mois (21 octobre 2019 - 20 avril 2020), GIZ, Sekem
Freunde Deutschland e.V., les prestataires de services et les parties prenantes, ont réussis à
prendre les premières mesures pour mettre en place le centre parallèlement aux autres centres de
connaissances biologiques africains qui sont mis en œuvre/appuyés par GIZ/BMZ. Dans l'ensemble,
le SEKEM/ Université d'Héliopolis en Egypte, le CTAB/ CRRHAB en Tunisie et l'INRA au Maroc, ont
une vision commune et sont prêts à lancer le Hub de connaissances biologiques d'Afrique du Nord
dans le réseau des autres réseaux d'agriculture biologique à l'Est, à l'Ouest et au Sud du continent.
La phase principale du projet débutera en mai 2020. L’objectif global du projet étant : « Les pôles
de connaissances en tant que concept innovant pour la promotion de l'agriculture biologique avec
des acteurs dans les régions du Nord, de l'Ouest, de l'Afrique de l'Est et de l'Afrique australe sont
mis en œuvre avec succès. Les objectifs de la première phase sont :
 Acquérir une bonne vue d'ensemble et une base de référence des facteurs et acteurs de
l'agriculture biologique / agroécologique et durable en Égypte, en Tunisie et au Maroc ;
 Elaborer le cadre de projet de la phase principale ;
 Etablir des réseaux et la confiance entre les institutions et les personnes agissant ;
 Mettre en place des structures de gestion de projet, des cadres contractuels, des instruments
de gestion administrative et financière pour une bonne mise en œuvre du projet en phase
principale ;
 Inaugurer le hub principal en Egypte et deux sous-hubs en Tunisie / Maroc avec leurs parties
physiques (essai sur le terrain) et virtuelles (réseau actif initial et croissant de prestataires de
services ruraux).

Le programme « Programme suisse de promotion des importations (SIPPO) » qui est un programme
établi du Secrétariat d’Etat aux affaires économiques (SECO) qui a pour vision globale la croissance
économique durable et inclusive et l’intégration des pays partenaires du SIPPO dans le commerce
mondial, grâce à sa mission de soutien aux entreprises. Les organisations de soutien (appelées
BSO – comprenant des associations publiques ou privées, des chambres de commerce, des
agences de promotion des exportations, entre autres) pour accroître leur capacité de promotion des
exportations et la fourniture de services aux entreprises prêtes à exporter. SIPPO améliore ainsi les
performances des entreprises membres de BSO en matière d’exportation et contribue ainsi à
accroître les revenus et à créer des emplois de meilleure qualité. Le SIPPO est présent au Maroc
depuis avril 2017 afin de soutenir les BSOs opérant dans les trois secteurs suivants ayant un fort
potentiel d’exportation : Poisson et fruits de mer à valeur ajoutée, fruits et légumes transformés, et
produits textiles à valeur ajoutée.

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MAR 19-02 │ Dialogue technique agricole et forestier maroco-allemand (DIAF)

7 RESULTATS DES ENTRETIENS AVEC DES ACTEURS DU MARCHE


INTERIEUR ET EXTERIEUR
7.1 Résultats concernant le marché intérieur
L’importance du marché domestique des produits biologiques est devenue une réalité non
négligeable grâce à la production croissante des produits biologiques frais. Par contre, son
développement fait face à une multitude de contraintes. Il y a une crainte des consommateurs
concernant la qualité réelle des produits bio offerts sur le marché intérieur. Un produit biologique à
100% reste toujours contestable, d’autre part, les prix affichés sur les étalages ne sont pas à la
portée du consommateur moyen. En conclusion, les producteurs et les distributeurs devront veiller
à trouver des offres intéressantes économiquement tout en donnant plus de garantis en terme de
qualité et communication efficiente pour augmenter leurs ventes et faire évoluer le marché du bio
au Maroc. Les ménages marocains ont depuis des années développé une attitude de se tourner
vers le "beldi" qui n'est rien d'autre qu'une sorte de production bio non certifié, mais qui n'est pas
très loin du vrai bio. Il est bien connu dans la tradition marocaine que les produits "beldi" sont
préférés aux produits conventionnels non-seulement en raison du goût mais aussi de leur qualité
sanitaire. Cet état de fait socioculturel démontre que le marocain moyen est déjà sensibilisé à la
qualité sanitaire des aliments et qu'il n'hésitera pas à cultiver davantage cette conscience pour la
faire évoluer vers le concept du bio tel qu'il est universellement reconnu et adopté au niveau
international.
Selon une étude de marché national faite en 2014, 75% des enquêtés déclarent leur intérêt pour les
produits bio pour des raisons de santé face à 21,4% pour l’environnement et 21,4% considérant le
slogan « Bio » une nouvelle manière pour vendre davantage (El amrani Salma 2014).
Du point de vue règlementaire, l’ONSSA se charge du contrôle des marchés intérieurs avec une
action limitée au quasi absente sur les produits issus de l’agriculture biologique. Il y a trois niveaux
d’intervention :
 Marchés de gros : gérés par le ministère de l’intérieur et dont le ministère de l’agriculture n’a
aucune autorité. A ce niveau, une perte énorme d’information s’opère en termes de quantité,
qualité, périodicité, origine, prix, opérateurs, etc. lors des transactions commerciales. Cela
est aussi valable pour les denrées alimentaires conventionnels ;
 Marchés spécialisés : les boutiques sont contrôlées régulièrement par l’ONSSA mais sur le
plan de traçabilité et d’hygiène de la loi 28-07 en dehors des prescriptions de cahier de
charge produits transformés de la loi marocaine 39-12 des productions biologiques ;
 Grandes et Moyennes Surfaces de distribution : la différence entre ces surfaces de
distribution et les magasins spécialisés résident dont le fait que les GMS distribuent aussi les
autres denrées alimentaires conventionnelles, en plus d’autres produits hors alimentaires.
Les produits biologiques sont parfois mélangés avec les produits conventionnels tout en
mettant des étiquettes non conformes à la réglementation en vigueur. Le niveau du contrôle
de l’ONSSA est semblable à celui des magasins spécialisés et s’occupe seulement des
spécifications de la loi 28-07.

Remarque : il faut noter que la commercialisation par internet et les paniers à livraison domestique,
échappent tout de même au contrôle de l’ONSSA.
Face à ces lacunes de contrôle et l’impossibilité d’intervention effective de l’ONSSA, le
consommateur a raison de ne pas s’engager dans une consommation des produits biologiques aussi
moins contrôlés que les produits conventionnels. L’absence des statistiques nationales et par région

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MAR 19-02 │ Dialogue technique agricole et forestier maroco-allemand (DIAF)

frein le développent de la filière et entrave l’élaboration d’une stratégie de développement du marché


national.
Afin de remédier à ces contraintes organisationnelles et structurelles, il y a matière de proposer dans
notre approche 4*4, quatre packages d’action pour l’amélioration de l’offre et la demande du marché
national en produits biologiques :

 Package 1 « Gouvernance »
 Package 2 « Sensibilisation & formation »
 Package 3 « Biodistrict »
 Package 4 « Popularisation »

Package 1 « Gouvernance »
Vu que la filière des productions biologiques est transversale par rapport aux différentes filières de
production, il a été constaté que la coordination entre ces interprofessions est presque inexistante à
part la dernière convention signée entre la FIMABIO et la FIFARGAN. Ceci devra être résolu via la
coordination de la COMADER si la tutelle recommande cette résolution aux différentes
interprofessions via des incitations mutuelles. D’autre part, au niveau de la tutelle, il y a lieu de
combler le vide en gouvernance par les mesures suivantes :

 Création d’une « Agence Bio » semblable à celle de l’ANDA, ou bien une « Direction de
l’Agriculture Biologique » au sein du MAPMDREF ou sous la direction de l’ADA ; afin de centraliser
les actions, les statistiques, les financements des bailleurs de fonds, la réglementation, les
subventions, la communication tout en veillant à l’exécution de la stratégie de développement
de la filière en concertation avec la FIMABIO. Cette évolution est nécessaire si on prend l’exemple
de la Tunisie comme modèle de développement de l’AB. D’autres institutions choisies par la
tutelle, peuvent y être représentées comme l’ONSSA, la Douane, Morocco Foodex, DDFP, ONCA,
INRA, DEFR, etc. Cette évolution est nécessaire si on prend l’exemple de la Tunisie comme modèle
de développement de l’AB. Le rôle du projet DIAF dans la mise en œuvre de cette stratégie est
l’accompagnement, la facilitation d’implémentation.
 Objectif 5% de la consommation en bio à l’horizon 2030. Fixer un pourcentage d’intégration des
produits biologiques à la consommation dans le marché national et qui soit considéré dans toutes
les filières dans leur contrat programme mais aussi parmi les objectifs du contrat programme de
l’industrie agroalimentaire (FENAGRI) de l’industrie agroalimentaire (FENAGRI). Les autres
interprofessions ont un rôle crucial dans la réussite, de ce fait, leur sensibilisation avant la
déclinaison de la nouvelle stratégie Génération Green sera un atout pour l’intégration des
objectifs de production biologique dans le nouveau contrat programme 2020-2030.

Package 2 « Sensibilisation & formation »


Multiplication des actions de sensibilisation chez le grand public et appui à la formation dans la
commercialisation des produits biologiques. Ce package recommande aussi les études ciblées sur
la segmentation du marché national afin d’appréhender la perception du consommateur marocain
envers des produits biologiques.

 Sensibilisation grand public : compagnes radio ; capsules vidéos ; affiches et bannières ;


compagnes sms, reportages, séances de dégustation…faire ressortir le slogan « Pour un Maroc
Bio » et aussi familiariser le grand public au logo « BioMaroc ».

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MAR 19-02 │ Dialogue technique agricole et forestier maroco-allemand (DIAF)

 SIAM : consacrer les assises du SIAM à l’AB et agrandir l’espace d’exposition vers un hall entier
des produits biologiques en plus des intrants, semences et plants.
 Etudes de marché national avec un accent sur le volet social dans l’objectif de capturer la
perception du consommateur marocain et identifier ses attentes afin de les transformer en offres.
 Mise en ligne d’un annuaire en concertation avec la profession pour lister les producteurs,
transformateurs, distributeurs, exportateurs, fournisseurs d’intrants/semences et plants,
certificateurs, BET accompagnements, conseillers privés…le tout dans un souci de transparence.

Package 3 « Biodistrict »
Le terme bio-district est utilisé pour désigner une étendu de terrain forestier ou agricole dont
l’intégralité des produits est certifiée biologique. Le cas éloquent est celui de l’état Sikkim en Inde
qui a été récompensé par l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO)
grâce à la certification de plus de 76’000 ha, son impact positif sur 66’000 famille et la relance de
l’activité touristique.

 Subventionner la certification collective des groupements de producteurs et des biosphères


naturelles comme l’arganeraie, l’oliveraie, le caroubier, les oasis (p.ex. les dattes, PAM, etc.), le
cactus, l’agriculture de montagne. Cela va certainement accélérer la réalisation de l’objectif de la
nouvelle stratégie d’arriver à 100'000 ha de surface certifiée.
 Payer aux agriculteurs certifiés leur service écosystémique (protection de l’environnement et de
la biodiversité) fourni à l’environnement puisque les producteurs pollueurs ne paient pas les frais
de leur pollution.
 Encourager le principe de l’Eco-village ou Bio-village semblable au biodistrict avec en plus une
connotation sociale et identité tribale.

Ces 4 packages sont des mesures concrètes que la tutelle peut en choisir les plus prioritaires afin
d’encourager la consommation des produits biologiques au marché national. Les besoins de la
profession sont clairs et se résument à plus d’appui à la mise à niveau, plus de subventions mais le
plus important créer une autorité compétente capable de jouer le rôle d’interlocuteur durable et
crédible.
Package 4 « Popularisation »
Incitation du grand public à la consommation des produits biologiques au niveau régional et à le
rendre une habitude non limitée à une classe aisée :

 Régionalisation des marchés Bio spécifiques dans les grandes villes comme Marrakech, Rabat et
Casablanca par leur création et/ou appui aux marchés spécifiques privées déjà opérationnels.
 Activation du rôle de l’ONSSA dans le contrôle et la répression des fraudes dans les marchés de
gros, magasins spécialisés, GMS, superettes, etc.
 Digitalisation du marché en harmonie avec la stratégie « Génération Green », ces marchés se
feront dupliqués en E-BioMarket afin d’encourager la vente en ligne et la livraison à domicile des
produits biologiques frais et transformés. Cette action va créer des emplois parmi les jeunes.
 Salon national du bio annuel ou bisannuel à l’instar du BioFach en Allemagne. Ce salon est déjà
en négociation en coulisse avec BioFach pour organiser une « BioFair Africa » en 2021 à
Marrakech. Une tentative d’organiser un « BioFach Africa » en Kenya a échoué vu les instabilités
politiques.

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MAR 19-02 │ Dialogue technique agricole et forestier maroco-allemand (DIAF)

 Promouvoir l’intégration des produits biologiques dans les cantines scolaires, les restaurants des
universités, les écoles d’enseignement supérieurs et la restauration collective parmi les cuisines
centrales. Cette action est aussi à soutenir dans les hôpitaux, cliniques et hôtels

Soutien à l’Ecotourisme à travers l’incitation à la consommation des plats préparés avec des produits
biologiques (auberges, écologues, hostels, etc.). Ces produits peuvent être produits sur place ou
bien par des agriculteurs limitrophes ce qui implique une inclusion socioéconomique.

7.2 Résultats concernant le marché extérieur


Le FiBL a reçu une multitude de réponses en ce qui concerne les besoins pour la production et la
transformation des produits bio du Maroc pour le marché international. La liste suivante présente les
commentaires reçus des enquêtes et des entretiens (ordre non classé) :
 Formation sur les intrants admis pour l’AB, sensibilisation des producteurs sur les marchés
internationaux,
 Sensibilisation sur la règlementation (y inclue loi ou règlementation liée aux marchés
internationaux),
 Processus bio (conservateurs/ conservation), réglementation et cahier des charges, étude
économique de faisabilité,
 Soutiens de l’Etat concernant l’exportation (information, « match making », etc.),
 Techniques de transformation,
 Elaboration des guides pratiques sur la valorisation des produits, mise à niveau des
processus de transformation (machines, additifs, conservateurs, conditionnement),
 Problème de conservation (« shelf life »), technique et matériels de transformation,
 Connaissance technique sur les processus de valorisation, manuels techniques et législatifs
(séchage, conditionnement, etc.),
 Valorisation des produits, renforcement sur les technologies de transformation pour
augmenter la rentabilité de l’agriculteur,
 Processus techniques, catalogue d’intrants utilisable dans la transformation, identification de
produits portants pour la transformation, packaging,
 Connaissances techniques, équipement lourd, normes de production et transformation
(qualité),
 Connaissances techniques, matériel de transformation, marchés internationaux prometteurs,
 Avoir à disposition des prestataires de service qui mettent en lien les exportateurs avec des
acheteurs potentiels (prestataires étatique et/ ou privé),
 Mise à niveau des normes bio marocaines à un niveau international,
 Conditionnement, plateforme de vente à l’étranger (grande distribution, niche, quel
marché ?). Par exemple : quelques exportateurs marocains pourront créer une plateforme
logistique en France pour faciliter le commerce,
 Assurer une qualité suffisante et permanente de tous les temps, diversification des produits
(saisonnalité),
 Effectuer une étude de marché/ besoin (export),
 Il faut diversifier la gamme de produits bio (produits avec valeur ajoutée),
 Trouver le marché international adéquat qui cherche des produits marocains, emballage,
marketing.
Cette liste montre que pour augmenter l’export avec des produits biologiques, c’est recommandable
que le secteur se concentre sur des mesures concrètes dont il y a un besoin pour la production et
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MAR 19-02 │ Dialogue technique agricole et forestier maroco-allemand (DIAF)

la transformation des produits destinés à l’exportation. Ce choix-ci confirme aussi la réflexion faite
par ANADEXBIO/ FIMABIO en 20174. Sur cette base, les auteurs ont identifié quatre packages
d’action pour renforcer le marché international :

 Package 1 « Partenariat entre le public et le privé » : Renforcer des partenariats et la collaboration


entre les organisations publiques et privées ainsi que l’appui des projets de coopération
internationales travaillant sur l’AB pour défendre des exportations des produits Bio depuis le
Maroc. Ce n’est pas seulement une priorité exprimée par les exportateurs mais surtout par des
experts connaissant le marché biologique du Maroc.
 Package 2 « Choix des produits stratégiques » : Choisir quelques produits stratégiquement
importants sur lesquels le Maroc a des atouts (saisonnalité, qualité, etc.) et conséquemment
promouvoir l’exportation. Cet appel a été exprimé par des représentants du secteur public et
privé.
 Package 3 « Encadrement des exportateurs » : Continuer à soutenir et encadrer les entreprises
exportatrices qui sont déjà sur le marché ainsi que ceux qui veulent entrer, p.ex. en les encadrant
pour les foires internationales comme la BioFach en Allemagne. Ce souhait-ci vient des
exportateurs marocains. Les besoins varient selon les marchés et la grandeur des entreprises.
 Package 4 « Valeur ajoutée » : En ligne avec la stratégie marocain « Génération Green 2020 – 2030
» et l’objective du projet DIAF, développer des gammes de produits à valeur ajoutée pour générer
de la valeur ajoutée au Maroc et maintenir des places de travail (qualifié). Ce point-ci a été ajouté
pour avoir une vue plus globale et politique de la situation actuelle.

Package 1 « Partenariat entre le public et le privé » : Renforcer des partenariats et la


collaboration entre les organisations privées et publiques ainsi que l’appui des projets de
coopération internationales travaillant sur l’AB pour défendre des exportations des produits
Bio.
Développer des partenariats avec les acteurs privés et publiques pour le développement et la
promotion des produits Bio à l’export. Pendant cette analyse, le FiBL a constaté qu’il y a un potentiel
peu exploité au niveau de la communication et la coordination des actions
Il faudrait identifier les partenaires potentiels, élaborer et mettre en œuvre un plan de partenariat. La
coordination pourrait (devrait ?) se faire sous le leadership du MAPMDREF, regroupant (a) les
acteurs du secteur public comme Morocco Foodex, ONSSA, ADA, etc. (b) les acteurs du secteur
privé (p.ex. FIMABIO, Crédit Agricole du Maroc, etc.), et (c) projet de coopération internationaux
(AFD, BMEL, BMZ, GIZ, SECO, SIPPO, etc.). Dans ce sens, il faudrait bâtir un partenariat
dynamique et renforcer les capacités de ces partenaires. Un bon exemple est le partenariat entre
Morocco Foodex et le programme SIPPO. Si nécessaire, le projet DIAF pourrait compléter ce
renforcement des capacités.
Le retour de l’enquête le montre très bien : Il faudrait aussi rechercher des partenariats avec les
associations homologues à l’étranger ! Le projet financé par le BMZ et mené par Naturland e.V.
Développement et mise en œuvre de formations ciblées pour les groupes de producteurs au Maroc“
est un très bon exemple (voir aussi chapitre 5, ci-dessus) comme le projet « African Organic
Knowledge Hub financé par la GIZ et implémenté par SFD (ONG allemande) en partenariat avec la
FIMABIO et l’INRA Maroc. Est-ce qu’il y en a d’autres ? C’est à travers des ces initiatives entre des
organisations privées que le secteur pourrait apprendre et établir des relations commerciales a long-
terme (voir Box 1).

4 Youssef Tahiri et Zaoui El housseine (2017 ?), Compte-rendu des ateliers de réflexion stratégique
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Box 1 : L’exemple de Naturland (Allemagne) : Les agriculteurs et transformateurs agroalimentaires de


Naturland sont pionniers dans le domaine de l'agriculture biologique depuis plus de 35 ans en
Allemagne et partout dans le monde. Outre les domaines de l’agriculture, l'agroécologie et
l’agroalimentaire, Naturland s’engage également dans les domaines de la gestion forestière, de
l'aquaculture, de la production textile et de la cosmétique écologique. Depuis 2005, les normes
sociales font partie intégrante du label Naturland. Depuis 2010, Naturland est avec le label
Naturland Fair la première association d'agriculture biologique à combiner le bio et le commerce
équitable sous un même label mondial appliqué aux produits du Nord comme du Sud.
Actuellement, plus de 70.000 producteurs gèrent une superficie d’environ 440.000 hectares dans
60 pays selon les normes Naturland. Commentaire des auteurs : Est-ce que ce n’est pas aussi une
opportunité unique pour des producteurs marocains d’entrer dans le marché alémanique à travers
de l’’institution Naturland?
Source : https://www.naturland.de/fr/ (adapté)

Package 2 « Choix des produits stratégiques » : Choisir quelques produits stratégiquement


importants sur lesquels le Maroc a des atouts (saisonnalité, qualité, etc.) et conséquemment
promouvoir l’exportation.
Sélection et appui de quelques produits stratégiquement importants
Selon plusieurs réponses des exportateurs marocains, ce serait recommandable de choisir des
produits stratégiquement importants ainsi que de réaliser une étude approfondie pour recenser 2-3
produits biologiques typiquement marocains pour connaître l’état des lieux et les potentialités.
L’étude devrait prospecter les (anciens et nouveaux) marchés en demande afin de définir les besoins
(y inclue la certification biologique requise, soit publique ou privée), notamment les besoins en gros
volumes de produits potentiels. Dans ce sens, il serait sensé d’étudier les potentialités de
productions nationales, notamment des grands opérateurs qui peuvent se convertir à l’AB,
susceptibles de répondre aux besoins. A mentionner que FIMABIO a réalisé plusieurs études dans
ce sens qu’il faudrait prendre en compte. Morocco Foodex devrait être impliqué dans cette action
avec son expérience dans la veille sur le marché. Si ce n’est pas encore fait, Morocco Foodex
pourrait demander l’avis à travers du programme SIPPO (Suisse) pour soutenir le choix des produits
stratégiquement importants. Ce serait bien de prospecter les marchés du Bio dans les marchés
existants (p.ex. Europe) et nouveaux comme p.ex. le Moyen-Orient, Russie, Afrique, Chine, etc.
Outil du « Plan Maroc Vert » qui visent notamment la valorisation des produits à l’export et la
diversification des marchés. Morocco Foodex devrait acquérir une connaissance de l’environnement
externe en vue d’identifier les opportunités et les menaces et anticiper les risques, dans le sens
d’accompagner les partenaires dans une optique de compétitivité internationale5.
Développement des exportations de produits frais et/ou transformés en se basant sur les spécificités
saisonnières et/ ou qualitatives des produits Bio marocains :
Il serait sensé de réaliser une étude approfondie du marché de produits frais à l’export comme p.ex.
les légumes et les fruits (voir ci-dessus). Dans le cadre du projet ASAP-M, la réalisation d’une veille
concurrentielle pour des produits stratégiquement importants a été suggérée par le FiBL en 2019 à
travers une newsletter hebdomadaire élaborée par FIMABIO (avec des prix actuels sur le marché,
etc.). Comme exemple pourrait servir la veille sur les prix faite par BioSuisse pour ses membres6.

5https://www.eacce.org.ma/fr/missions/veille-strategique/presentation/
6 Exemple des « Bulletin hebdomadaire des prix », voir www.bioactualites.ch/marche-bio-reboume/marche-
bio/marche-viande-bio-generalites/betail-de-boucherie/prixdereference.html
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De plus en plus de consommateurs demandent une double certification AB + commerce équitable


et/ ou AB + terroir. Il faudrait donc faire l’état des lieux et des potentialités de la production biologique
marocaine avec des produits du terroir (AOP/IGP/Label Agricole).Un bon exemple de synergie entre
l’AB et les IG est l’Union des Coopératives des Femmes pour la production et la commercialisation
de l’huile d’Argane et des produits agricoles Tissaliwine7. Selon le FiBL, le potentiel des synergies
entre l’AB et l’IG est loin d’être exploité. L’UCFA est l’un des résultats du Projet Conservation argane
coopérative ucfa et Développement de l’Arganeraie, PCDA, réalisée dans le cadre de la coopération
technique Marocco – Allemagne (GIZ et DREF-SO) dans les régions Sud-Ouest du Maroc.
Elaboration d’un plan de promotion des produits biologiques à l’export en mettant en avant
l’avantage des spécificités sur les saisons :
C’est recommandable d’élaborer un plan de promotion des produits Bio à l’export. Une idée qui est
apparue dans l’enquête est la possibilité de coupler le bio avec une marque pays « Maroc » qui
pourrait être un avantage sur le marché d’export. Cette idée pourrait se discuter avec le
MAPMDREF. Comme référence pourrait servir le concept (label) « Food Quality » de la Tunisie,
soutenu dans le cadre du projet d'accès aux marchés des produits Agroalimentaires et de Terroir «
PAMPAT », financé par la Confédération Suisse (SECO) et mené par l’Organisation des Nations
Unies pour le Développement Industriel (ONUDI)8.

Package 3 « Encadrement des exportateurs » : Continuer à soutenir et encadrer les


entreprises exportatrices qui sont déjà sur le marché ainsi que ceux qui veulent entrer, p.e.
en les encadrant pour les foires internationales comme la BioFach en Allemagne.
Développer des outils d’information et d’orientation :
Il serait sensé d’élaborer une base de données sur la filière biologique au Maroc : Opérateurs,
produits, disponibilité de produits, coordonnées. Dans le cadre de l’étude conduit par le FiBL en
2019 (dans le cadre du projet ASAP-M), un annuaire (électronique et/ou en papier) avec tous les
opérateurs et acteurs a été proposé. Le FiBL n’as pas d’information que cet annuaire a été réalisé.
Former les exportateurs sur la participation aux salons et foires (nationaux et) internationaux :
Ensemble avec Morocco Foodex, et éventuellement assisté par le programme SIPPO, ce serait bien
d’élaborer un programme d’accompagnement à la participation aux salons. Pendant les enquêtes
auprès de exportateurs marocains, le FiBL a constaté qu’il y a encore un grand potentiel à exploiter
en ce qui concerne la préparation des exportateurs avant une foire, (b) l’accompagnement pendant
et (c) le suivi après les foires internationales. Une initiative qui va dans ce sens a déjà été lancée
(voir Box 2). Est-ce qu’elle pourrait être complémentée par d’autres formations spécifiques à
l’exportation des produits biologiques ? De la part des importateurs des produits du Maroc, le FiBL
a aussi reçu la remarque qu’une mise en œuvre d’une politique de mutualisation des moyens, un
regroupement ou consortium pour une meilleure réponse à la demande (volume et maîtrise des
coûts) serait très utile.

7 Voir www.ucfa.ma
8 Voir www.unido.org/news/food-quality-label-opens-new-market-tunisian-harissa
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MAR 19-02 │ Dialogue technique agricole et forestier maroco-allemand (DIAF)

Box 2 : Caravanes d’accompagnement sur l’agriculture biologique par EACCE/ Morocco Foodex :
EACCE/ Morocco Foodex a récemment organisé et animé une caravane d'accompagnement à
l'export pour les produits Bio avec le but d'encadrer et d'accompagner les petites et moyennes
entreprises opérant dans l’activité de transformation, de conditionnement et de stockage, ainsi que
dans l’exportation des produits alimentaires agricoles et maritimes biologiques. A travers cette
initiative, et en partenariat avec FIMABIO, Morocco Foodex vise à soutenir et améliorer la
compétitivité des primo-exportateurs en leur fournissant les instruments, le savoir et le savoir-faire
nécessaires pour mieux appréhender les points-clés de l’export. Trois escales ont été prévues dans
la marge de cette caravane dans les grandes régions de production Bio au Maroc, la 1ère escale était
à Agadir, deux autres escales sont prévues encore à Casablanca et Tanger. Chaque session s'articule
autour d'ateliers de formations et de workshop d'ordre réglementaire, technique et commercial.

Package 4 « Valeur ajoutée » : En ligne avec la stratégie marocain « Génération Green 2020
– 2030 » et l’objective du projet DIAF, développer des gammes de produits à valeur ajoutée
pour générer de la valeur ajoutée au Maroc et maintenir des places de travail (qualifié).
Développer des gammes de produits à valeur ajoutée
Il est recommandable de favoriser le développement de la transformation en organisant des journées
de sensibilisation, formation (technique) et incitation à la transformation. Cette approche devrait être
liée à la voie stratégique 1 (identification des marchés pour des produits transformés). Comme
exemple pourrait servir l’approche du nouveau programme, financé par le SECO en Ukraine “Higher
Value Added Trade from the Organic and the Dairy Sector in Ukraine (Quality FOOD Trade
Program)”. L’objectif principal du programme est d'augmenter la valeur ajoutée dans les exportations
et le commerce intérieur du secteur biologique afin de contribuer à l'objectif global d'une croissance
durable et inclusive en Ukraine. L'accent est mis sur deux piliers : le renforcement de la qualité et
de la sécurité des produits dans le secteur biologique, et 2) l'amélioration des capacités
commerciales sur le marché intérieur et pour l'exportation avec des produits de consommation issus
du secteur biologique.9

9 Voir www.fibl.org/en/themes/projectdatabase/projectitem/project/1689.html
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MAR 19-02 │ Dialogue technique agricole et forestier maroco-allemand (DIAF)

8 CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
Il y a plusieurs initiatives nationales et internationales concentrées sur l’AB ce qui représente une
opportunité unique pour le secteur biologique du Maroc. Il est impératif, que les représentants des
institutions publiques et privées (nationales et internationales) coordonnent leurs activités, quel que
soit son appui à la production et/ ou transformation et aux marchés nationaux et/ ou internationaux.
Dans le cadre de cette étude « Analyse des besoins/diagnostic pour la production, transformation et
des marchés nationaux et internationaux des produits bio du Maroc », les auteurs ont constaté qu’il
a une bonne entente et une base théorique solide sur ce qu’il faudrait faire pour développer le
secteur biologique au Maroc. C’est surtout au niveau d’une bonne coordination et de
l’implémentation pratique où les acteurs publics et privés, ainsi que le projet DIAF, pourrait
contribuer. Notre recommandation s’intitule donc « 4X4 » c’est-à-dire passer à l’action avec 4
packages au marché national et 4 packages au marché de l’export. Les deux premiers axes au
niveau national et export se concentrent sur l’organisation et la collaboration au sein du secteur.
Les résultats montrent que la demande existe et que le consommateur marocain peut
éventuellement payer plus pour consommer bio, mais par contre, il demande à ce que les produits
soient diversifiés, disponibles toute l’année avec une assurance qualité et traçabilité continue par
les services compétents au niveau marché national. En plus il faut sensibiliser d’avantage le
consommateur et l’informer en continu. Face à ce développement souhaité sur le marché national,
une bonne gouvernance devra être installée au sein du ministère de tutelle par la centralisation de
tous les efforts autour d’une seule structure qui pourra prendre les bonnes décisions et fédérer les
efforts de toute la profession. La subvention de la certification des aires naturelles et biosphères
conduira surement à l’augmentation de la production et la popularisation de la consommation des
produits biologiques par la majorité des consommateurs marocains.
Le ministère de tutelle devrait prendre des décisions (choix de s’attaquer les 8 packages ou juste
une sélection des packages) selon les priorités et les moyens disponibles pour l’implémenter. Le
rôle du projet DIAF dans la phase principale sera l’accompagnement durant l’implémentation du
projet à travers son plan d’action.

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MAR 19-02 │ Dialogue technique agricole et forestier maroco-allemand (DIAF)

9 LITTÉRATURE
 Aboulkassim Abdelhamid (2019). Quelle avancée pour la filière du bio au Maroc ? interview
réalisé par la Chambre Française de Commerce de l’Industrie du Maroc (CFCIM) avec Mr
Aboulkassim Abdelahamid (Président FIMABIO). https://www.cfcim.org/magazine/64297 (Last
access 17/03/2020)
 Berdouz Said, Zaoui El housseine (2017). Plan stratégique de l’association Valbio pour la période
de 2017 à 2019
 Berdouz Said, Zaoui El housseine (2017). Plan stratégique et de gouvernance de l’association
ANAPR0BIO pour la période de 2017 à 2019
 Boulahoual A et Gaber H (2016). Produits Bio : état des lieux et étude des tendances de la
consommation. IOSR Journal of Engineering (IOSRJEN). ISSN (e): 2250-3021, ISSN (p): 2278-
8719. Vol. 06, Issue 10 (Oct. 2016), V1, Pp 22-32.
 El Amrani Salma (2014). https://prezi.com/ceyimqmaqz7q/la-consommation-des-produits-bio-et-
beldi-au-maroc/ (last retrieved 16/02/2020)
 Guide de l’investisseur dans l’agriculture biologique (2019). Groupe Crédit Agricole du Maroc
 Institut de recherche de l'agriculture biologique FiBL (2019). Étude de faisabilité de la mise en
place par la FIMABIO d’un service d’appui à la commercialisation au profit de ses adhérents (dans
le cadre du projet ASAP-M, Swisscontact)
 Projet ASAP (2014). Etude de l’existant et perspectives de la production biologique au Maroc
 Rachid Hamimaz (2014). Marketing et commercialisation des produits agro-alimentaires (2014)
 Swisscontact (2019). Etat des lieux et cartographie des filières de la production biologique au
Maroc. Rapport de financé par Swisscontact pour le compte de la FIMABIO dans le cadre du
projet ASAP-M, Pp : 1-58.
 Youssef Tahiri et Zaoui El housseine (2017). Compte-rendu des ateliers de réflexion stratégique

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ANNEXES

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MAR 19-02 │ Dialogue technique agricole et forestier maroco-allemand (DIAF)

ANNEXE 1 : TERMES DE REFERENCE POUR CETTE ANALYSE DE BESOIN (EXTRAIT)

Au début, il est important d'avoir une bonne vue d'ensemble des produits biologiques produits et
commercialisés au Maroc et de connaître les acteurs impliqués tout au long des chaînes de valeur
ainsi que leurs besoins et leurs attentes. Ces dernières années, quelques analyses sectorielles ont
déjà été réalisées, c'est pourquoi une brève étude de la littérature sera réalisée dans un premier
temps. Sur la base de cette étude, 5 à 10 acteurs clés seront interrogés afin d'avoir accès à d'autres
documents existants et aux premières informations importantes. Ces informations permettront de
réaliser une première analyse SWOT axée sur les besoins du marché, qui sera ensuite affinée dans
le cadre d'entretiens semi-structurés et complétée par un atelier des parties prenantes (réunion
thématique de lancement). Des écoproduits pertinents pour les activités de suivi sont également
identifiés dans le cadre du projet. Cette analyse des besoins concerne le marché intérieur et le
marché d'exportation.
IFOAM - Organics International sera impliqué dans la conception de cette analyse de besoin. Les
résultats de l'analyse de besoin seront validés sur place avec une mission du FiBL au début de 2020.
Il est prévu de combiner cette mission avec l'atelier d'introduction à l'agriculture biologique au Maroc
prévu par l'IFOAM.
Cette évaluation des besoins constitue également la base de l'analyse de marché spécifique qui
suivra plus tard (activité 3.1).

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MAR 19-02 │ Dialogue technique agricole et forestier maroco-allemand (DIAF)

ANNEXE 2 : LISTE DES ACTEURS CONTACTES AU SEIN DE CETTE ETUDE (ORDRE ALPHABETIQUE)

Nom institution/ entreprise Nom de la personne


Association Bayti Khalid Ayoubi
Association Terre et Humanisme Fettouma Benabdenbi Djirari
Bio Suisse (Suisse), ainsi que des membres Madame Jela Staub
qui importent des produits biologiques
depuis le Maroc
Comptoir paysan Madame Germaine Brun
Conserves Bio Meknès Aboulkassim Abdelhamid
Consultant privé (FIMABIO) Monsieur El Housseine Zaoui
(Coordinateur de projet)
Domaines Agricoles Dounia Benchrif Oudghiri
EcoCert (organisme certificateur) Madame Fatna Elqadi
FiBL Suisse Toralf Richter et Paulo Van de Berge
FIMABIO Monsieur Aboulkassim Abdelhamid
(Président)
Marjane Holding (supermarché) Monsieur Zouhair Harouni (directeur des
catégories marché)
Marocco Foodex Madame Imame Hafid
Marrakech Bio Moulay Driss Jamili
Naturland (Allemagne), ainsi que des Monsieur Andres Mahecha
membres qui importent des produits
biologiques depuis le Maroc
Oumnatur Produits naturels Monsieur El Alami
Primus Fresh Mounim El Hafedi
SIPPO (Maroc) Monsieur Charles Mordet
Sté AGRICOLD Charif Guessouss
Sté Beleco Danouane Moustapha
Union des Coopératives des Femmes de Madame Jamila Idbourrous
l'Arganeraie

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MAR 19-02 │ Dialogue technique agricole et forestier maroco-allemand (DIAF)

ANNEXE 3 : QUESTIONNAIRE POUR LE MARCHE LOCAL

 Question 1 : Quel est le produit phare de votre gamme de produits biologiques ?


 Question 2 : Quel est votre marché principal ?
 Question 3 : Si vous avez une commande l’année prochaine qui est le double de votre potentiel, allez-vous investir dans la
production ou bien vous allez chercher d’autres producteurs et les agréger afin de satisfaire votre commande ? de la même
manière, pensez-vous que d’autres producteurs vont vous appelez pour vous agréger ?
 Question 4 : A votre avis, quelles sont les 3 grandes contraintes au développement du marché local ?
 Question 5 : Si vous avez l’opportunité de décider sur les priorités de développement du marché local, quelles seraient vos 3
priorités ?
 Question 6 : A titre personnel, où aimeriez-vous voir vos produits à part là où ils sont déjà présentés ou vendus ?

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MAR 19-02 │ Dialogue technique agricole et forestier maroco-allemand (DIAF)

ANNEXE 4 : ENQUETE AUPRES DES EXPORTATEURS MAROCAINS (BIOFACH 2020)

Introduction
Nous vous remercions de bien vouloir prendre quelques minutes pour remplir ce questionnaire. Nous l'avons préparé dans le cadre d'un nouveau
projet qui vise à promouvoir l'exportation de produits biologiques du Maroc. Cependant, pour bien planifier les interventions du projet, vos
réponses sont très importantes pour nous. Merci beaucoup!

1. Informations sur l'entreprise


En quelle année votre entreprise a-t-elle été fondée ? ________
Combien de salariés travaillent dans votre entreprise ? ________
Depuis quand l'entreprise est-elle certifiée biologique ? ________
De quels certificats biologiques disposez-vous ?

< 30% 30-60% 61-99% 100%


Quelle est la part certifié organique du chiffre d'affaires total de votre entreprise ?    

Quels sont les produits que vous exportez et en quelle qualité (conventionnel, biologique) ? Conventionelle Biologique

A. Collecte sauvage (baies, plantes médicinales, plantes aromatiques)  

B. Agrumes (frais)  

C. Agrumes (jus)  
D. Légumes (frais)  

E. Légumes (transformés, congelés)  

31
MAR 19-02 │ Dialogue technique agricole et forestier maroco-allemand (DIAF)

F. Huile d'olive  

G. Huile d'argan  
I. Autre _________________________________  

2. Évaluation du développement des exportations de produits biologiques


Votre estimation de la croissance de l’exportation avec des produits biologiques au cours des 5

Je ne sais pas

Raisons
Forte augmentation

Plutôt de plus en plus

Comme aujourd'hui

Plutôt en baisse

En forte diminution

 veuillez indiquer
prochaines années pour les catégories de produits suivantes ?

A. Collecte sauvage (baies, plantes médicinales, plantes aromatiques)      

B. Agrumes (frais)      

C. Agrumes (jus)      

D. Légumes (frais)      

E. Légumes (transformés, congelés)      

F. Huile d'olive      

G. Huile d'argan      

I. Autre _________________________________      

32
MAR 19-02 │ Dialogue technique agricole et forestier maroco-allemand (DIAF)

3. Evaluation des marchés biologiques


Quels sont AUJOURD’HUI les marchés importants pour le produit sélectionné sous

Je ne sais pas

Raisons
Très important

Assez important

Pas important du tout


Plutôt sans importance

 veuillez indiquer
question 1 ?
 A. Collecte sauvage ; B. Agrumes (frais) ; C. Agrumes (jus), etc.

Europe de l'Ouest     
Europe de l'Est     
États-Unis et Canada     
Pays africains     
Pays asiatiques (dont la Chine et l'Arabie)     
Autre:_________________     

33
MAR 19-02 │ Dialogue technique agricole et forestier maroco-allemand (DIAF)

Quels marchés seront importants pour le produit choisi sous question 1 au cours des

Je ne sais pas

Raisons
Très important

Assez important

Pas important du tout

 veuillez indiquer
Plutôt sans importance
cinq prochaines années ?
 A. Collecte sauvage ; B. Agrumes (frais) ; C. Agrumes (jus), etc.

Europe de l'Ouest     

Europe de l'Est     

États-Unis et Canada     

Pays africains     

Pays asiatiques (dont la Chine et l'Arabie)     

Autre:_________________     

34
MAR 19-02 │ Dialogue technique agricole et forestier maroco-allemand (DIAF)

4. Principaux défis en matière d'exportation


Pour l'exportation du produit choisi sous question 1, quels sont les principaux défis et que

 par qui ?
Je ne sais pas

Mesures nécessaires
Très important

Assez important

Pas important du tout


Plutôt sans importance
faut-il faire ?

Accès à davantage de savoir-faire au niveau de la production/ collecte     

Accès à davantage de savoir-faire au niveau de la transformation     

Accès à davantage de savoir-faire au niveau du commerce     

Accès à de meilleures installations de transformation     

Amélioration de la présence sur le marché dans les foires commerciales internationales     

Meilleure connaissance des prix sur les marchés cibles     

Meilleure connaissance des principaux clients sur les marchés cibles     

Autre 1: ___________________________________     

Autre 2: ___________________________________     

35
MAR 19-02 │ Dialogue technique agricole et forestier maroco-allemand (DIAF)

5. Importance des mesures de promotion des exportations biologiques marocaines


Comment évaluez-vous l'importance des mesures suivantes pour accroître la

Plutôt sans

Je ne sais pas
Pas important du

 veuillez
tout

Raisons
Très important

Assez important

importance

indiquer
compétitivité des produits biologiques marocains à l'exportation ?

Amélioration de l'éducation et de la formation au niveau de la production de produits     


biologiques (pour les agriculteurs)
Amélioration de l'éducation et de la formation au niveau de la transformation des     
produits biologiques (pour les transformateurs)
Amélioration de l'éducation et de la formation au niveau de la commercialisation des     
produits biologiques (pour les exportateurs)
Développement d'une stratégie d'exportation marocaine de base pour les produits     
biologiques)
Développement d'un concept de stand (pavillon) amélioré pour la présence du Maroc     
à d'importantes foires bio nationales et internationales
Présence accrue à l'étranger pour une meilleure promotion des exportations (par     
exemple institutions de promotion des exportations, chambres de commerce,
ambassades marocaines ou autorités étrangères chargées de la promotion du
commerce)
Soutien dans le domaine de la mise en relation avec des acheteurs étrangers potentiels     
de produits biologiques
Soutien d'une aide gouvernementale pour les garanties de crédit à l'exportation (en     
coopération avec les banques ou l'État marocain)

36
MAR 19-02 │ Dialogue technique agricole et forestier maroco-allemand (DIAF)

Accompagnement spécifique des entreprises par des experts nationaux et     


internationaux (p.e. soutien à la stratégie d'exportation individuelle et spécifique à
chaque pays)
Soutien lors de foires bio importantes en ce qui concerne la présentation d'entreprises     
individuelles sur les salons
Autre 1: ___________________________________
Autre 2: ___________________________________
Autre 3: ___________________________________

37
MAR 19-02 │ Dialogue technique agricole et forestier maroco-allemand (DIAF)

ANNEXE 5 : UMFRAGE FÜR IMPORTEURE VON PRODUKTEN AUS MAROKKO

Wir danken Ihnen, dass Sie bereit sind, sich ein paar Minuten Zeit zu nehmen für diesen Fragebogen. Wir haben ihn erstellt im
Zusammenhang mit einem neuen Projekt, welches zum Ziel hat, den Export von Bioprodukten aus Marokko zu fördern. Um die
Projektinterventionen aber gut zu planen, sind Ihre Antworten für uns von grosser Wichtigkeit. Herzlichen Dank!

Angaben zum Unternehmen


In welchem Jahr wurde ihr Unternehmen gegründet? ________
Wie viele Mitarbeitende arbeiten in ihrem Unternehmen? ________
Seit wann ist das Unternehmen biozertifiziert? ________
Seit wann importiert ihr Unternehmen aus Marokko?

Welche Produkte importieren sie in Bioqualität aus Marokko?


Menge in Zertifikat
Tonnen/ Jahr Standard

A. Wildsammlung (Beeren, Medizinpflanzen, Aromapflanzen)


B. Zitrusfrüchte (frisch)
C. Zitrusfrüchte (Saft)
D. Gemüse (frisch)
E. Gemüse (verarbeitet, gefroren)
F. Olivenöl
G. Arganöl

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MAR 19-02 │ Dialogue technique agricole et forestier maroco-allemand (DIAF)

H. Früchte (frisch)
I. Früchte (verarbeitet, gefroren)
J. Andere 1 ______________________________________________________

Welche Erfahrungen hat Ihr Unternehmen mit Importen von Bioprodukten aus Marokko gemacht?

Was läuft gut bis sehr gut beim Import ihrer Produkte aus Marokko?

Für die durch Ihr Unternehmen importierten Produkte aus Marokko, was sind die drei wichtigsten Herausforderungen und was
müsste unternommen werden?
Herausforderungen Das müsste unternommen werden … … durch wen

Bitte bewerten
Wie hoch schätzen sie das Wachstum des Importes für die von Ihnen Bioprodukte ein für die kommenden 5 Jahre? In % jährliches
Wachstum ___________

Bezogen auf die durch ihr Unternehmen importierten Bioprodukte aus Marokko…

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MAR 19-02 │ Dialogue technique agricole et forestier maroco-allemand (DIAF)

-- - + ++
Wie schätzen Sie das Problem mit Pestizidrückständen ein beim Import von Bio-Produkten aus Marokko?
Wie schätzen Sie die Qualität der importierten Bio-Produkte aus Marokko ein?
Wie schätzen Sie die Zuverlässigkeit marokkanischer Bio-Exporteure ein?
Wie schätzen Sie die Wettbewerbskraft marokkanischer Exporteure ein im Vergleich zu wichtigen Nachbarländern,
wie Tunesien, Ägypten, Spanien?

Sonst noch was?

Wir danken Ihnen ganz herzlich für die Zeit, welche Sie für die Beantwortung der obigen Fragen genommen haben. Ganz herzlichen
Dank! Dürfen wir allenfalls persönlich kontaktieren bei Folgefragen? Dann bitte unten Name und Kontakt angeben:
__________________________________

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