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Choix des Investissements en Avenir

Certain (CIAC)
Chapitre 1 – Rappel de mathématiques
financières (La valeur et le temps)
Chapitre 2 – Politique et décision
d’investissement
Chapitres 2 – Politique et décision
d’investissement

I Panorama général de la politique d’investissement

II Caractéristiques d’un projet d’investissement

III Les critères classiques de choix d’investissement

IV La sélection des projets d’investissement

V Les critères non financiers


Panorama général de la politique
d’investissement
Les décisions financières de l’entreprise

Politique financière

Trois décisions financières

Choix Choix Politique de


d’investissement de financement distribution
de dividendes

VAN Coût du capital Conserver /


TRI Structure financière
Distribuer
Délai de Autonomie
récupération Financière
Panorama général de la décision d’investissement

• Financièrement, un investissement correspond à un engagement de ressources (capitaux propres,


emprunts) dans des projets industriels ou commerciaux dont on attend des profits futurs.
• Un projet d’investissement n’est accepté que s’il est rentable ex ante
• La rentabilité d’un projet repose sur la comparaison entre les profits que l’on espère obtenir de
l’investissement avec le montant des capitaux investis.
• Il existe de nombreux types d’investissement correspondant à des stratégies différentes. Une fois le
type d’investissement défini, l’entreprise doit procéder à l’étude financière de son projet.
• L’étude d’un projet d’investissement comprend plusieurs étapes :
• Identifier les différentes caractéristiques du projet : montant, durée, flux de trésorerie attendus,
Nécessité d’avoir la pratique

• Mesurer le coût d’actualisation propre au projet


• Sélectionner les projets les plus rentables / les plus créateurs de valeur
• Il existe différentes catégories d’investissement :
• Projets indépendants : la réalisation d’un projet n’affecte pas la réalisation / décision de
réalisation de l’autre
• Projets mutuellement exclusifs : deux projets sont mutuellement exclusifs si et seulement si la
réalisation de l’un implique le rejet de l’autre
• Projets contingents : Deux projets sont contingents si la réalisation de l’un ne peut se faire sans
la réalisation de l’autre

A LIRE
La politique d’investissement
• La politique d’investissement conditionne le développement futur de l’entreprise. Elle est la traduction
concrète des stratégies générales adoptées par la direction.
• Plusieurs politiques sont possibles :
• Type d’investissement réalisé : expansion, remplacement, diversification, innovation…
• Intensité avec laquelle elles sont conduites (expansion forte, diversification modérée,…)
• Mode de développement choisi : croissance interne ou croissance externe par acquisition d’autres
sociétés en Côte d’Ivoire ou à l’étranger

• Principales typologies d’investissement


Selon la nature Selon l’objectif

• Corporels : terrains, bâtiments, matériels et • Expansion


mobiliers • Diversification
• Financiers : titres de participation, autres • Renouvellement
titres immobilisés • Innovation
• Incorporels : fonds de commerce, brevets, • Sociaux
R&D, formation,…

A LIRE
Principales typologies d’investissement
1. Investissement d’expansion
• Ils contribuent à l’augmentation de la capacité de production ou de distribution de l’entreprise, dans
le même domaine que celui déjà exercé
• Il peut s’agir d’investissements internes ou externes (acquisition d’autres entreprises appartenant au
même secteur d’activité)
2. Investissement de diversification
• Ils se traduisent par une augmentation de la capacité mais dans un domaine nouveau pour
l’entreprise (ex : lancement par BIC de rasoirs jetables)
3. Investissement de renouvellement
• Il s’agit de remplacer des investissements devenus obsolètes et généralement totalement amortis
• Le renouvellement à l’identique étant rarement possible, ils s’accompagnent souvent de gains de
productivité (machines plus performantes) ou des changements des produits ou prestations
4. Investissement d’innovation
• Ce sont des investissements conçus pour exploiter une nouvelle technologie
• Généralement, ils nécessitent une réorganisation des modalités de production et une redéfinition
des compétences et des postes de travail
5. Investissements sociaux
• Il s’agit des investissements destinés à améliorer les conditions de vie du personnel : crèches,
cantines, salles de sport…
• Ils se traduisent par une meilleure productivité et par une plus grande stabilité du personnel (baisse
du turnover)

A LIRE
Caractéristiques d’un projet
d’investissement
Représentation d’un projet d’investissement
• L’analyse d’un projet d’investissement consiste à comparer :
• la valeur initiale de l’investissement : -I0
• la valeur actualisée des flux générés par le projet à chaque date : FTDi
0 1 2 3 … n

-I0 FTD1 FTD2 FTD3 FTDn

Actualisation
Représentation d’un projet d’investissement

Durée de vie du projet

Flux de En fin de
vie du
liquidités projet :
entrants valeur
résiduelle

Temps

l’actualisation
Influence de
On actualise les flux en tenant compte
du « prix du risque » à savoir la rentabilité
minimum exigée par les financeurs pour
accepter le risque du financement du projet
d’investissement

Dépense
Flux de liquidités sortants
initiale
Caractéristiques d’un projet d’investissement
1. Le capital investi (dépense initiale):
• C’est la dépense que doit supporter l’entreprise pour réaliser un projet
d’investissement.
• Elle comprend :
• Le prix d’achat (ou le coût de production ou de construction) des
immobilisations : ce prix est calculé HT avant amortissement ;
• Les frais accessoires : frais de transport, d’installation, …
• La variation de BFRE
• Si le projet se traduit par une hausse du CA, il se produit également une augmentation du BFRE
qui se maintiendra pendant toute la durée d’exploitation du projet : le montant correspondant à
cette augmentation restant immobilisé pendant la durée du projet, il est logique de le
considérer au même titre que l’investissement principal.
• L’argent ainsi immobilisé sera récupéré à la fin de la durée retenue, mais avec une valeur
diminuée du fait de l’actualisation, ce qui aura un impact sur la rentabilité du projet

Montant investi (I) = Prix d’achat HT


+ Frais accessoires HT
+ Δ BFRE généré par le projet
Caractéristiques d’un projet d’investissement
Exemple : Cas BALAF SA (dépense initiale)
• La société BALAF SA a décidé de faire construire un deuxième bâtiment afin de se
développer. Le CAHT devrait passer de 12.000.000 kXOF à 18.000.000 kXOF (HT)
pour toute la durée du projet.
• Dépenses prévues (HT) :
• Terrain : 100.000 kXOF
• Constructions : 1.000.000 kXOF
• Matériels : 280.000 kXOF
• Frais d’installation : 120.000 kXOF
• Le BFRE est estimé à un mois de CAHT.

Travail à faire :
Calculez le montant du capital investi

Solution :
Caractéristiques d’un projet d’investissement
2. La durée d’exploitation du projet
• Théoriquement, il faudrait retenir la durée de vie économique du projet mais :
• elle est difficile à prévoir,
• elle est souvent trop longue pour être retenue.
• La durée d’amortissement peut être retenue si elle n’est pas trop longue.
• En effet, il faut fixer une durée permettant de faire des prévisions significatives,
quitte à prendre en compte dans les calculs la valeur résiduelle de
l’investissement au terme de cette durée.

3. La valeur résiduelle
• La valeur attribuée à l’investissement, à la fin de la durée retenue pour le calcul,
correspond au prix que l’on pourrait attendre d’une telle cession
• Le bien étant le plus souvent amorti à la date de cession, la valeur résiduelle
correspond généralement à une plus-value. Celle-ci doit être ajoutée
nette d’IS au dernier flux
Caractéristiques d’un projet d’investissement
Les flux nets de trésorerie (ou cash-flows)
• Il s’agit des flux évalués de manière prévisionnelle sur plusieurs années, donc
forcément affectés d’une certaine incertitude. Si les hypothèses sous-jacentes au
calcul (niveau de prix, quantités vendues,…) ne se vérifient pas, les flux réels ne
seront pas conformes aux flux prévus
1 2 … n

CA
+ produits annexes
- charges d’exploitation
EBE
- DAP
Résultat d’exploitation
- Impôt sur les sociétés (IS)
Résultat net
- BFR
+ DAP
Cash-flows

En résumé : Cash-flows = EBE x (1 – IS) + DAP x IS - BFR


Détermination des flux de liquidités
exemple : investissement dans une extension de capacité
• En novembre 2003, l'entreprise KAALF désire transformer sa chaîne de
fabrication afin d'augmenter sa capacité de production. KAALF sait avec
certitude, à la suite d'une étude, que le marché est en mesure d'absorber une
augmentation des quantités produites. Pour ce faire, KAALF doit établir un bilan
des dépenses initiales à engager pour lancer le projet d'investissement à la fin
de l'année 2003 (décembre)
• Le taux d'imposition du résultat des sociétés = 33 1/3 %
• KAALF dispose des informations suivantes :
• coût de l'étude de marché : 250 000 kXOF
• achats de trois nouvelles machines-outils : 1 000 000 kXOF
• formation du personnel à l'utilisation des nouvelles machines : 110 000 kXOF
• financement du BFR associé au projet : 100 000 kXOF
Les dépenses à prendre en compte (I0)
Dépenses en I0 2003
Nouvelles machine - 1 000
Formation du personnel1 [110 (1-0,33)] - 73,33
Financement du BFR - 100
Total² - 1 1733,33

• 1. La formation du personnel est une charge en comptabilité. Elle permet de


faire des économies fiscales puisqu'elle diminue le résultat imposable. A ce titre,
il convient de distinguer les charges transitant par le compte de résultat de
l'entreprise des autres dépenses (achat d'immobilisations, BFR, etc.)
• 2. L'étude de marché antérieure à la prise de décision n'a pas à être intégrée
dans le calcul des dépenses initiales
Calcul des cash flows d’exploitation (1)

• L'entreprise KAALF présentée plus haut, pense que son projet d'investissement
permettra d'augmenter le chiffre d'affaires dans les prochaines années (durée de
vie estimée du projet : 7 ans)

Année 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010


CA 1 000 1 100 1 200 1 300 1 400 1 500 1 600
Calcul des cash flows d’exploitation (2)

• Les charges associées au projet sont tout d'abord les charges de matières
premières (M.P.)
• Les charges de personnel (salaire + charges sociales) sont également à prendre
en compte
• Les machines achetées par l'entreprise pour une valeur de 1 000 000 kXOF sont
amortissables de manière linéaire sur 5 ans

Année 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010


MP - 400 - 410 - 420 - 430 - 440 - 450 - 460
Ch. Pers. - 200 - 204 - 208 - 212 - 216 - 220 - 224
Amortissements - 200 - 200 - 200 - 200 - 200 0 0
Détermination des cash flows d’exploitation (3)

Année 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010


CA 1 000 1 100 1 200 1 300 1 400 1 500 1 600
MP - 400 - 410 - 420 - 430 - 440 - 450 - 460
Ch. Pers. - 200 - 204 - 208 - 212 - 216 - 220 - 224
EBE 400 486 572 658 744 830 916
Amortissements - 200 - 200 - 200 - 200 - 200 0 0
Résultat d’exploitation 200 286 372 458 544 830 916
I.S. (331/3) - 66,7 - 95,3 - 124 - 152,7 - 181,3 - 276,7 - 305,3
Résultat économique 133,3 190,7 248 305,3 362,7 553,3 610,7
+ Amortissements 200 200 200 200 200 0 0
Cash Flows d’exploitation 333,3 390,7 448 505,3 562,7 553,3 610,7

Ce ne sont pas de véritables CF car on


n’a pas tenu compte des décalages d’encaissements et
de décaissements correspondant à la variation du BFR
Prise en compte de l’accroissement du BFR

• L'entreprise KAALF a investi 100 000 kXOF dans le BFR initial du projet. Comme le
chiffre d'affaires augmente durant la vie du projet, de nouveaux stocks et
créances clients en partie compensés par les dettes fournisseurs sont à financer.
Mais le BFR initial ayant déjà été constitué (décembre 2003), l'entreprise KAALF
ne doit financer que son accroissement

Année 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010


CA 0 1 000 1 100 1 200 1 300 1 400 1 500 1 600
BFR 100 110 120 130 140 150 160 0
BFR 100 +10 +10 +10 +10 +10 +10 - 160
Invest. en BFR - 100 - 10 - 10 - 10 - 10 - 10 - 10 + 160

Récupération du BFR
Détermination des flux générés
en fin de vie du projet (1)

• L'entreprise KAALF va vendre les machines du projet pour une valeur de


1200000 kXOF. Leur prix d'acquisition était de 1 000 000 kXOF. Ces machines ont
été acquises il y a 10 ans et sont totalement amorties comptablement.
• Une dépense de 1 000 000 kXOF est à prévoir pour le nettoyage du terrain et le
déménagement des équipements.
• Le flux lié au "dégonflement" du BFR est égal à 160 000 kXOF.
Détermination des flux générés en fin de vie
du projet (2)
• 1. Cession de matériel (encaissement) :
• Plus-value = Prix de cession – Valeur Nette Comptable
• 1 200 = 1 200 – 0
• Le montant des amortissements déjà pratiqué est de 1 000 000 kXOF (valeur
d’acquisition). La plus valeur est de 1 200 000 kXOF. Il s’agit d’une plus value de
court terme pour un montant égal aux amortissements comptabilisés c’est-à-dire
1000 000 kXOF, imposée au taux de 33 1/3 %. La différence, 200 000 kXOF, est
une plus-value de long terme taxée à 19 %. Le flux net lié à la revente des
immobilisations est donc égal à :
[1 000 (1 – 33 1/3 %)] + [200 (1- 19 %)] = 828 670 kXOF
• 2. Frais de démantèlement (décaissement) :
• Ce sont des charges qui transitent par le compte de résultat. Le décaissement
doit être appréhendé net d’impôt, soit :
1 000 000 kXOF (1 – 33 1/3 %) = 666 670 kXOF
• 3. Récupération du BFR soit 160
Les flux de fin de vie à prendre en compte sont donc de :
828,67 – 666,67 + 160 = 322 000 kXOF
Détermination des cash flows totaux

Année 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010


CA 1000 1100 1200 1300 1400 1500 1600
MP - 400 - 410 - 420 - 430 - 440 - 450 - 460
Charges de personnel - 200 - 204 - 208 - 212 - 216 - 220 - 224
EBE 400 486 572 658 744 830 916
Amortissements - 200 - 200 - 200 - 200 - 200 0 0
Résultat d’exploitation 200 286 372 458 544 830 916
I.S. (33 1/3) - 66,7 - 95,3 - 124 - 152,7 - 181,3 - 276,7 - 305,3
Résultat économique 133,3 190,7 248 305,3 362,7 553,3 610,7
Amortissement 200 200 200 200 200 0 0
CF d’exploitation 333,3 390,7 448 505,3 562,7 553,3 610,7
Investissement initial -1073,33
ΔBFR - 100 - 10 - 10 - 10 - 10 - 10 - 10 160
Autres flux fin de vie 162
CF d’investissement -1173,33 - 10 - 10 - 10 - 10 - 10 - 10 322
CF totaux -1173,33 323,3 380,7 438 495,3 552,7 543,3 932,7
23

Il suffit d’actualiser les cash-flows futurs au CMPC (ou WACC) !


Caractéristiques d’un projet d’investissement
4. Le taux d’actualisation
• Les flux générés par le projet d’investissement doivent être actualisés à la date de
l’investissement. L’entreprise doit déterminer le taux nécessaire à ces calculs.
• Pour sélectionner un projet d’investissement :
• la rentabilité du projet doit être supérieur au coût du financement supporté par
l’entreprise
• dans le cas contraire, l’entreprise détruirait de la valeur au lieu d’en créer
• Le taux d’actualisation correspond ainsi au coût moyen pondéré du capital,
c’est-à-dire la moyenne arithmétique des coûts de financement pondérée par
le poids respectif des capitaux propres et des dettes dans la structure
financière de l’entreprise.
Les critères classiques
de choix d’investissement
La valeur actuelle nette (VAN) 1er critère
1. Définition de la VAN
• La valeur actuelle nette (VAN) d’un projet correspond à la somme des cash-flows
actualisés versés par le projet moins le montant de l’investissement initial.
n
FTDi
VAN0  I0  
i 1 1  r 
i

2. Taux d’actualisation
• C’est le taux qui permet d’actualiser la VAN c’est-à-dire le coût des capitaux utilisé
pour financer le projet.
• Ce taux correspond au coût moyen pondéré du capital (kWACC).
n
FTDi
VAN0  I0  
i 1 1  kWACC 
i

3. Interprétation
• Pour qu’un projet d’investissement soit acceptable : la VAN doit être positive
• Un projet d’investissement est d’autant plus intéressant que la VAN est grande
• La VAN est une fonction décroissante du taux d’actualisation du projet :
• La VAN sera d’autant plus forte que le taux d’actualisation du projet est faible
• La VAN sera d’autant plus faible, voire négative, que le taux d’actualisation du
projet est élevé
La valeur actuelle nette (VAN) – Cas Akoissy
Cas Akoissy
• La société Akoissy, spécialisée dans la production et la distribution de jouets
en bois, décide de construire une nouvelle usine dans les Vosges qui devrait
lui permettre d’améliorer son chiffre d’affaires et de conquérir de nouveaux
marchés.
• Le projet d’investissement devrait générer les flux de trésorerie suivants :
Année FTD (MXOF)
0 -100
1 30
2 40
3 50
4 20

• On fixe le coût du capital à 10%.

Travail à faire
Calculer la VAN du projet de construction de l’usine.
La valeur actuelle nette (VAN) – Cas Akoissy
Cas Akoissy – Solution

• La VAN du projet est égale à : VAN0  I0   FTDi i


n

i 1 1  r 

30 40 50 20
𝑉𝐴𝑁 = −100 + + + +
1,12 1,12 1,12 1,12
𝑉𝐴𝑁 = 6,97

• La VAN du projet est positive : l’entreprise Akoissy a donc intérêt à mettre en


œuvre son projet d’investissement si le coût du capital est de 10%.
Le taux de rentabilité interne (TRI) 2ème critère
1. Définition du TRI
• Le taux de rentabilité interne d’un projet correspond au taux d’actualisation pour
lequel la VAN du projet est nulle. C’est donc le taux r tel que :
n
FTD i
VAN 0  0   I 0   0
i 1 1  r i

n
FTD i
 
i 1 1  r i
 I0

2. Interprétation
• Un projet d’investissement est d’autant plus intéressant que son TRI est élevé
• Règle de décision :
• Tout investissement dont le TRI dépasse le coût du capital doit être entrepris
• Tout investissement dont le TRI est inférieur au coût du capital ne doit pas être
entrepris
• Implicitement, dans le calcul du TRI, on suppose que les cash-flows sont eux-mêmes
réinvestis au TRI sur la durée de vie du projet. Autrement dit, les cash-flows sont
capitalisés sur la durée de vie du projet.
• En fait, il est plus réaliste d’assimiler l’investissement à un prêt consenti à un taux
correspondant au TRI et remboursable en n annuités respectivement de FTD1 à
FTDn.
Le taux de rentabilité interne (TRI)

VAN

Taux d’actualisation
TRI
Le taux de rentabilité interne (TRI) – Cas Akoissy
Cas Akoissy
• La société Akoissy, spécialisée dans la production et la distribution de jouets
en bois, décide de construire une nouvelle usine dans les Vosges qui devrait
lui permettre d’améliorer son chiffre d’affaires et de conquérir de nouveaux
marchés.
• Le projet d’investissement devrait générer les flux de trésorerie suivants :
Année FTD
0 -100
1 30
2 40
3 50
4 20

Travail à faire
Calculer le TRI du projet de construction de l’usine
Le taux de rentabilité interne (TRI) – Cas Akoissy
Cas Akoissy – Solution
Année FTD
• TRI du projet est égal à : 0 -100
n
FTDi 1 30
VAN0  0  I0  
i 1 1  r 
i
2 40
30 40 50 20 3 50
100    
1  x  1  x 2 1  x 3 1  x 4 4 20
VAN 11,56
x  15,32% TRI 15,32%
Le délai de récupération du capital 3ème critère
1. Définition du DRC
• Le délai de récupération du capital investi (DRC) est le délai minimum au bout duquel le
montant cumulé des cash-flows, actualisés ou non, est égal au capital investi.

DRCA
• Délai de récupération actualisé : DRCA : FTD i
∑ = I0
i=1 (1 + r )i

2. Interprétation
• Plus le délai de récupération est court, plus l’investissement est réputé intéressant. En
effet on admet que :
• Le risque couru par l’entreprise est d’autant plus faible que le délai de récupération
est court
• La rentabilité est d’autant plus grande que le délai de récupération est court… mais
ce n’est pas toujours le cas (investissement dont les cash-flows se produisent
tardivement au cours de la vie du projet)
3. Utilisation du DRC
• Un délai de récupération acceptable est un délai qui doit être inférieur au délai fixé par
l’entreprise. La fixation de ce délai est problématique car il n’existe pas de règle générale.
Le délai de récupération du capital (DRC) – Cas Akoissy
Cas Akoissy
• La société Akoissy, spécialisée dans la production et la distribution de jouets en
bois, décide de construire une nouvelle usine dans les Vosges qui devrait lui
permettre d’améliorer son chiffre d’affaires et de conquérir de nouveaux marchés.
• Le projet d’investissement devrait générer les flux de trésorerie suivants :

Année FTD
0 -100
1 30
2 40
3 50
4 20

• On fixe le coût du capital à 10%.

Travail à faire
Calculer le DRC actualisé de la société Akoissy.
Le délai de récupération du capital (DRC) – Cas Akoissy
Cas Akoissy – Solution
• Taux d’actualisation de 10%

Année FTDi Σ FTDi FTDi Σ FTD (1+r)^-i


(1+r)^-i
0 -100 -100 -100 -100
1 30 -70 27,3 -72,7
2 40 -30 33,0 -39,7
3 50 20 27,6 -12,1
4 20 40 15,0 2,9

• Délai de récupération actualisé : DRCA = 3 + 12,1/15 = 3,80  3 ans, 9 mois et 18


jours
Applications (1)
• Exercice 1 : Economies d'énergie
• Un ingénieur de production propose de faire rénover l'installation de conditionnement d'air
des ateliers de fabrication de son entreprise.
• Pour cela il propose un budget d'investissement de 240 000 kXOF dont 40 000 de frais
d'études assimilables fiscalement à des dépenses d'exploitation. La durée prévisible
d'utilisation du nouveau système de conditionnement d'air est estimée à 10 ans alors qu'il
serait amorti fiscalement sur 5 ans de façon linéaire. Par rapport au système existant, outre
les avantages d'un plus grand confort et d'une plus grande fiabilité, ce nouveau système
permettrait d'économiser 50 000 kXOF par an de frais de fonctionnement sur la
consommation d'énergie. Ainsi, selon cet ingénieur, "en l'espace de 4 ans le coût du matériel
de l'investissement serait récupéré et pendant au moins 6 ans l'entreprise ferait de sérieuses
économies".

• Travail à faire :
• En supposant que le taux d'actualisation de l'entreprise est de 12 % après impôt et que le
taux d'imposition des bénéfices est de 34 %, quelle est la rentabilité de ce projet
d'investissement ?
• Vous supposerez que l'entreprise est bénéficiaire et que la valeur résiduelle de l'équipement
sera nulle à la fin de sa durée de vie. Que pensez-vous de la remarque de l'ingénieur de
fabrication ?

36
• 1. Montant de l'investissement
• Valeur de l'équipement : 200 000 kXOF ;
• Installation : 40 (1 - 0,34) = 26 400 kXOF ;
Corrigé • Investissement global net d'impôt = 226 400 kXOF

+ 9 080 kXOF

37
Corrigé

materiel (200000 kXOF) et en

38
Applications (2)
• Exercice 2 : AMFA
• L’entreprise AMFA envisage d’acquérir une nouvelle machine dont le prix hors taxes est de 200 000 kXOF,
qui serait amorti en linéaire sur quatre ans. Les frais d’acquisition non amortissables s’élèvent à 5000 kXOF.
La cession de la machine ancienne remplacée, totalement amortie, rapporterait 30 000 kXOF. Les stocks
s’accroîtraient à 20 800 kXOF, les créances clients de 30 000 kXOF et les dettes fournisseurs de 10 000
kXOF.
• Cet équipement permettrait d’augmenter le CA de la firme de 100 000 kXOF la première année, de
120 000 kXOF la deuxième année puis de 140 000 kXOF les deux années suivantes. Par ailleurs chacune
des années il permet d’économiser 45 000 kXOF sur les coûts de production. Enfin, la machine aurait
probablement une valeur résiduelle de 20 000 kXOF au bout de quatre années. Le taux d’impôt sur les
bénéfices et sur les plus-values est de 42%. Le coût du capital de la société est de 12%.

• Travail à faire :
• 1. Quel est le montant du capital investi ?
• 2. Quels sont les flux de liquidités à retenir pour l’évaluation de la rentabilité du projet ?
• 3. Déterminez le délai de récupération simple et le délai de récupération actualisé du capital investi.
Commentez vos résultats.
• 4. Calculez la valeur actuelle nette et le taux interne de rentabilité du projet ? Quelle est la signification de
ces deux critères de choix ? Lequel de ces critères vous paraît le plus pertinent ?
• 5. Calculer l’indice de profitabilité du projet. Comment ce critère se situe-t-il par rapport à la VAN et au
TIR ?
• 6. Ce projet est-il acceptable ? 39
Corrigé

40
Corrigé

41
Corrigé

42
APPLICATION : Une entreprise souhaite acquérir un nouvel équipement pour fabriquer un nouveau
produit.
Cet équipement coûterait 165 000KXOFHT et serait amorti linéairement sur 3 ans.
Le projet se terminera à la fin de la troisième année et la valeur de revente nette d’impôt est évaluée à
12 000KXOF.
Les charges variables s'élèveraient à 40% du Chiffre d’affaires.
Les charges fixes hors dotations seraient de 24 000KXOF la première année, 30 000KXOF la deuxième
année, et 33 000KXOF la troisième année.
Le taux d’IS est 25%
•Chiffrer le capital investi et compléter le tableau suivant
Période 1 2 3
Chiffre d’affaires HT (en KXOF) 160 000,00 200 000,00 220 000,00
Charges variables
Charges fixes hors dotations
Dotations (Amortissement)
Résultat d’exploitation avant IS
IS (Impôt sur les sociétés)
Résultat Net
Capacité d’Autofinancement
Variation du BFRE
Récupération du BFRE
Valeur résiduelle
Flux de trésorerie
•Calculer la Valeur Actuelle Nette en utilisant un taux d’actualisation de 5%. (Formules
et résultat)
43
•Déterminer l’équation du Taux de Rentabilité Interne
La sélection des projets
d’investissement

Pour approfondir : à lire


Comparaison des principaux critères
Eléments de contexte
• Aux Etats-Unis, 75 % des entreprises utilisent la VAN pour sélectionner leurs
investissements (Graham et Campbell, 2001) contre seulement 10 % en 1977 (Gitman et
Forrester, 1977).
• En France, seules 35% des entreprises suivent toujours ou presque toujours le critère de
la VAN (Brounen, de Jong et Koedijk, 2004).
Règles de décision des critères d’investissement
• Lorsqu’il s’agit de déterminer la rentabilité d’un projet, la VAN est le critère le plus
souvent retenu.
• L’entreprise peut toutefois préférer la rentabilité « pure » auquel cas elle retiendra
davantage le taux de rentabilité interne.
• Dans certains cas particuliers, elle utilisera plutôt le délai de récupération du capital.

Critères Objectifs
VAN – Critère n°1 Maximisation de l’avantage absolu global.
La VAN mesure la création de valeur attendue ou espérée du projet en valeur absolue.
TRI – Critère n°2 Maximisation de l’avantage relatif global, c’est-à-dire de la rentabilité du projet exprimée sous
forme de taux.
DRC – Critère n°3 Considération du risque.
Le délai de récupération privilégie les projets permettant de récupérer rapidement le capital
investi, parfois au détriment de la rentabilité.
Le taux de rentabilité interne global (TRIG)
• Problématique
• Il arrive que les deux critères principaux, la VAN et le TRI, souvent utilisés
simultanément, aboutissent à des résultats contradictoires.
• Exemple
• Considérons les deux projets suivants, de même montant et de même durée, mais
dont les flux sont différents :

Années Projet A Projet B


0 -100 -100
1 10 60
2 20 40
3 40 10
4 55 5

• Travail à faire
1. Calculer la VAN au taux de 5% et le TRI de ces projets.
2. Calculer le taux d’indifférence entre les deux projets.
3. Commentez vos résultats.
Le taux de rentabilité interne global (TRIG)
Solution
1. Calculer la VAN au taux de 5% et le TRI de ces projets.
Années Projet A Projet B
VAN à 5% 7,47 6,18
TRI 7,50% 8,98%

2. Taux d’indifférence des deux projets : r tel que VAN A = VAN B, r = 5,88%
Années Projet A Projet B Projet A - B
0 -100 -100 0
1 10 60 -50
2 20 40 -20
3 40 10 30
4 55 5 50
VAN 4,76 4,76
TRI 5,88%

3. Commentez vos résultats


• On remarque que le classement diffère en fonction du critère retenu.
• Le décideur peut alors choisir de ne retenir qu’un seul des deux critères : en
général, on privilégie la VAN au détriment du TRI.
Le taux de rentabilité interne global (TRIG)
2. Résolution de la contradiction
a. Hypothèse préalable
• Pour cela, il faut introduire une nouvelle hypothèse, celle du réinvestissement
des flux nets générés par le projet.
• La difficulté majeure consiste à fixer le taux de réinvestissement de ces flux.
• Le taux obtenu, compte tenu de ces hypothèses, correspond au taux de
rentabilité interne global (TRIG) :
• il faut d’abord calculer la valeur acquise par les flux à la fin de chaque
période
• Il faut ensuite chercher à quel taux il faut actualiser cette valeur acquise
pour retrouver le montant investi
n
A   FTDp 1  r n p
p 1

b. Conséquence
• Le calcul du taux de rendement global résout la contradiction entre les résultats
donnés par plusieurs critères de rentabilité
Le taux de rentabilité interne global (TRIG)
• Exemple
• Reprenons l’exemple précédent en considérant un taux de réinvestissement de 6%.
• Travail à faire
• Calculer le taux de rendement global. Conclure.

Années Projet A Projet B

0 -100 -100
1 10 60
2 20 40
3 40 10
4 55 5
• Solution
• Soit x le taux de rendement interne global :
• Projet A : [10 x 1,06^3 + 20 x 1,06^2 + 40 x 1,06 + 55](1+x)^-4 = 100
 xA = 7,14%
• Projet B : [60 x 1,06^3 + 40 x 1,06^2 + 10 x 1,06 + 5](1+x)^-4 = 100
 xB = 7,19%
Le taux de rentabilité interne global (TRIG)
c. La VAN Globale
• Le principe est le même que pour le TRIG
• Si l’on désigne par A la valeur acquise grâce au placement des flux et par k le coût du
capital du projet :
A
VANG   I0
1  k n

• Exemple
• Pour résoudre la contradiction, il faut calculer la VAN au taux de 5% avec cette
hypothèse de réinvestissement des flux au taux de 6% :

• Projet A :
VANG(A) = [10 x 1,06^3 + 20 x 1,06^2 + 40 x 1,06 + 55](1,05)^-4 – 100
VANG(A) = 8,42
• Projet B :
VANG(B) = [60 x 1,06^3 + 40 x 1,06^2 + 10 x 1,06 + 5](1,05)^-4 – 100
VANG(B) = 8,60

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