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André Nsabimana
INTRODUCTION
La question consiste alors à se demander dans quelle mesure une articulation entre les
banques et les institutions de microfinance contribuerait à la création de valeur
pour ces deux opérateurs et quelles sont les modalités et les stratégies à mettre
en place pour permettre cette articulation.
Jenkins (2000) montre également que les banques sont de plus en plus
conscientes de l’intérêt du marché de microfinance. Deux raisons semblent
motiver les banques à entrer sur ce marché: la rentabilité des activités
microfinancières et l’augmentation de la concurrence à la suite des politiques de
libéralisation du secteur bancaire intervenues pendant les années quatre-vingt.
Parmi les facteurs qui ont découragé les banques qui ne sont pas entrées
figurent les frais de gestion élevés, le manque de réseau bancaire et du
personnel qualifié, ainsi que l’encadrement des taux d’intérêts sur les marchés
financiers. Selon cette étude, les banques nouvellement crées semblent plus
intéressées par le marché de la microfinance que les anciennes, et souvent plus
grandes, banques. L’étude montre aussi que la plupart des banques utilisent des
méthodologies inadaptées dans leurs activités microfinancières.
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Selon ces données, les grandes institutions opèrent plus efficacement que les
petites. En effet, les frais de gestion, c’est-à-dire les frais du personnel, les
fournitures de bureau, les amortissements, les loyers, les frais de transport et
autres frais administratifs, sont de 11,7% dans le premier cas, alors qu’elles
représentent 28,3% dans le deuxième cas. Cette différence est également
marquée au niveau de la profondeur financière c’est-à-dire le rapport entre le
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Dans les statistiques fournies par le Microbanking Bulletin, la taille est déterminée en
fonction des encours des prêts dans les institutions étudiées : grande taille (5 millions US $
en Afrique ; 12,5 millions US $ en Amérique Latine), moyenne taille (entre 800 000 US $
et 5 millions US $ en Afrique ; entre 1,5 millions US $ et 10 millions US $ en Amérique
Latine), petite taille (moins de 800 000 $ en Afrique ; moins de 1,5 millions US $ en
Amérique latine).
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Les frais de gestion sont exprimés en pourcentage du montant moyen des actifs des
institutions.
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La profondeur financière exprime le pourcentage du crédit moyen par rapport au Produit
National Brut.
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L’Union Economique et Monétaire Ouest-africaine est composée de huit pays : Bénin,
Burkina-Faso, Côte d’Ivoire, Guinée Bissau, Mali, Niger, Togo, Sénégal.
Graphique 1 : Evolution des dépôts et des crédits dans l’UEMOA (en milliards de
FCFA)
200
180
160
140
120
100
80
60
40
20
0
1997 1998 1999 2000
Dépôts Crédits
Source : UEMOA, 2002
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Des stratégies d’une nouvelle intermédiation entre les banques et les institutions de
microfinance pourraient se mettre en place sur deux axes : le partenariat financier et
l’intermédiation institutionnelle.
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Cependant, les avantages que les banques pourraient avoir à entrer sur le
marché de la microfinance, même dans le cadre d’un partenariat financier, ne
compensent pas totalement, en tout cas à court terme, le coût assumé sur les
opérations de micro-crédit.
CONCLUSION
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BIBLIOGRAPHIE
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