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INSTITUT LA CONFÉRENCE H I P P O C R AT E
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La Collection Hippocrate
Épreuves Classantes Nationales
ORTHOPEDIE
Évaluation de la gravité et recherche
des complications précoces des :
– Traumatismes thoraciques
– Traumatismes du rachis thoracique
et lombaire
1-11-201
Dr Jean GRIMBERG
Praticien Hospitalier
L’institut la Conférence Hippocrate, grâce au mécénat des Laboratoires SERVIER, contri-
bue à la formation des jeunes médecins depuis 1982. Les résultats obtenus par nos étudiants
depuis plus de 20 années (15 majors du concours, entre 90 % et 95 % de réussite et plus de 50%
des 100 premiers aux Épreuves Classantes Nationales) témoignent du sérieux et de la valeur de
l’enseignement dispensé par les conférenciers à Paris et en Province, dans chaque spécialité
médicale ou chirurgicale.
La collection Hippocrate, élaborée par l’équipe pédagogique de la Conférence Hippocrate,
constitue le support théorique indispensable à la réussite aux Épreuves Classantes Nationales
pour l’accès au 3ème cycle des études médicales.
L’intégralité de cette collection est maintenant disponible gracieusement sur notre site
laconferencehippocrate.com. Nous espérons que cet accès facilité répondra à l’attente des étu-
diants, mais aussi des internes et des praticiens, désireux de parfaire leur expertise médicale.
A tous, bon travail et bonne chance !
Alain COMBES, Secrétaire de rédaction de la Collection Hippocrate
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Traumatismes thoraciques
ouverts et fermés
CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES
● Le terme de traumatisme thoracique (TT) ouvert ou fermé regroupe des situations diverses
allant de la simple fracture de côte ou de la plaie par arme blanche superficielle jusqu’au
lourd polytraumatisme avec un volet costal et une défaillance cardio-respiratoire majeure
d’emblée gravissime (25 % des cas) engageant le pronostic vital. Dans 70 % des cas, les trau-
matismes fermés sont dus à des accidents de la voie publique, suivis en seconde position par
des accidents du travail.
● L’importance des lésions pariétales n’est pas superposable à la gravité des lésions intrathora-
ciques. À tout instant peut survenir une détresse respiratoire aiguë ou un tableau d’hémor-
ragie interne. Une bonne connaissance de la physiologie respiratoire et un examen clinique
simple mais orienté sont indispensables afin de déterminer rapidement la stratégie théra-
peutique sans retard. Trop de patients décèdent lors d’examens complémentaires inutiles dif-
férant dans le temps le réel traitement. La diversité des traitements est grande, allant de la
simple surveillance au drainage thoracique, voire à la thoracotomie de ressuscitation.
Environ 85 % des traumatismes thoraciques arrivant à l’hôpital sont traités par un simple
drainage
PHYSIOPATHOLOGIE
a) Fracture de côte
– La douleur est localisée.
– Elle peut être responsable d’une lésion directe du nerf intercostal, d’un embrochage pul-
monaire (pneumothorax) ou d’une plaie de l’artère intercostale avec rupture dans la cavité
pleurale (hémothorax).
b) Fracture du sternum
– Elle témoigne de la violence du TT. Elle peut s’accompagner d’une plaie cardiaque (hémo-
péricarde avec défaillance circulatoire), des pédicules intercostaux adjacents ou des
artères mammaires internes (hémothorax), une rupture péricardique (hernie ou luxation
cardiaque).
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+ écrasement thoracique.
● Lésions : endothoracique à distance des lésions de l’impact pariétal.
a) Rupture aortique
– Surtout de l’isthme par phénomène de cisaillement entre partie fixe et mobile (hémomé-
diastin).
d) Rupture œsophagienne
– À la jonction œsophage thoracique/cardia (pneumomédiastin, médiastinite).
e) Plaie pulmonaire
– Contusion (hémoptysie, insuffisance respiratoire, hémo-pneumothorax), embolie gazeuse
par passage direct de l’air des alvéoles dans les veines pulmonaires (signes neurologiques,
cardiaques).
4. Mécanismes associés
● Exemple : blasté projeté,…
6. Lésions iatrogènes
● Exemple : plaie trachéo-œsophagienne lors d’une intubation, pneumothorax lors d’une
ponction sous-clavière, plaie diaphragmatique, hépatique, splénique ou cardiaque lors d’un
drainage thoracique, fracture du sternum ou costale lors d’un massage cardiaque externe.
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1. Respiratoires
● Atteinte de la mécanique ventilatoire : tout concourt à aboutir à une insuffisance respiratoi-
re aiguë (IRA).
● Douleur des fractures — > hypoventilation alvéolaire — > hypoxémie, hypercapnie et
encombrement bronchique — > IRA.
● Épanchement pleuraux (hémothorax ou pneumothorax) — > IRA.
● Volets thoraciques (fracture désolidarisant une région de la paroi thoracique du reste du tho-
rax) — > IRA.
● Hémoptysie — > encombrement bronchique.
● Œdème lésionnel après contusion pulmonaire.
2. Hémodynamiques
● Hémorragie rapide et abondante : choc hémorragique.
● Épanchement pleural compressif du cœur avec gêne au retour veineux et contractilité car-
diaque.
● Tamponnade cardiaque par hémopéricarde
DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT
● Le pronostic vital est engagé, les mesures pour maintenir le blessé en vie doivent être prises
immédiatement.
1. Fonction respiratoire
● Vérifier la liberté des voies aériennes supérieures.
● Oxygénothérapie nasale.
● Ventilation au masque voire intubation et ventilation assistée (IVA).
● Pansement occlusif sur une brèche pariétale.
● Stabilisation manuelle d’un volet costal.
● Drainage immédiat d’un pneumothorax suffocant ou d’un hémothorax compressif.
2. Fonction circulatoire
● Pansement compressif sur une plaie saignante.
● Remplissage vasculaire si choc hémorragique idéalement avec un système d’autotransfusion
(hémothorax drainé puis réinjecté par voie veineuse). Les voies veineuses doivent être mul-
tiples, idéalement de gros calibre, voire entrales.
● Massage cardiaque externe en cas d’arrêt cardiaque ou d’inefficacité cardio-circulatoire
● Drogues inotropes positives.
● Ponction péricardique si tamponnade.
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B/ Conduite à tenir
1. Hémothorax
● Très fréquent dans les TT (environ deux tiers).
● Interrogatoire : choc direct.
● Examen clinique : matité à la percussion. Épanchement à l’auscultation. Pâleur à l’inspec-
tion.
● Examens complémentaires : radiographie pulmonaire ou scanner thoracique.
● Diagnostic différentiel : chylothorax, rupture diaphragmatique.
● Conduite à tenir : ponction à l’aiguille fine pour confirmer le diagnostic et faire l’anesthésie
locale nécessaire à la pose du drain thoracique. Le drain choisi est soit un drain simple mis
par un trocart de Monod ou de Monaldi (préféré des chirurgiens) soit un drain-trocart de
type drain de Joly. Le siège du drainage est soit une voie antérieure (dans le 2e espace inter-
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2. Pneumothorax
● Environ 30 % des TT.
● Interrogatoire : choc direct suivi d’une douleur thoracique et d’une dyspnée.
● Examen clinique : hémithorax immobile à l’inspection, possible emphysème sous-cutané,
tympanisme à la percussion, abolition murmure vésiculaire à la percussion.
● Examens complémentaires : la simple radiographie pulmonaire suffit mais le scanner permet
de faire un bilan plus sensible.
● Conduite à tenir : le drainage thoracique seul suffit le plus souvent.
5. Volets thoraciques
● Il s’agit d’un segment de paroi thoracique désolidarisé du reste de la cage thoracique. Selon
sa topographie, la mobilité sera importante (antérieure ou latérale) ou faible (postérieure).
Une contusion pulmonaire en regard est fréquemment associée. Leur traitement est variable
allant des simples antalgiques, à l’intubation avec ventilation assistée ou aux méthodes de
fixation du volet par bandage, suspension par traction ou ostéosynthèse.
6. Contusion pulmonaire
● Elle apparaît précocement après le traitement et est visible rapidement sur le scanner, alors
que les images sur les simples radiographies thoraciques ne sont visibles qu’environ
seize heures après.
● Il n’y a pas de traitement chirurgical en dehors d’une éventuelle aide ventilatoire. Elles peu-
vent évoluer vers des destructions localisées du parenchyme, voire vers des abcès pulmo-
naires.
● En cas de plaie transfixiante, une suture simple ou une résection parenchymateuse est sou-
vent nécessaire.
7. Rupture trachéo-bronchique
● La rupture peut concerner toute l’épaisseur de la paroi de la muqueuse à la péri-bronche, elle
peut être circonférentielle ou partielle.
● De diagnostic facile en cas de plaie ouverte, mais plus difficile lors des traumatismes fermés.
● Il faut y penser devant une hémoptysie qui peut être de très grande abondance nécessitant
une intubation sélective en urgence afin d’éviter une inondation trachéo-bronchique, un
emphysème médiastino-cervico-pariétal extensif, un état asphyxique suraigu.
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8. Rupture diaphragmatique
● Elle est consécutive à une hyperpression abdominale.
● Examen clinique : la douleur thoracique est associée a des bruits hydroaériques perçus en
intrathoraciques à l’auscultation.
● Examens complémentaires : sur la radio-graphie thoracique, il y a des images gazeuses anor-
males dans le thorax avec un enroulement intra-thoracique de la sonde d’aspiration gas-
trique.
● Conduite à tenir : indication opératoire formelle avec réintégration intra-abdominale des vis-
cères suivie d’une suture diaphragmatique.
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ÉTIOLOGIE, PHYSIOPATHOLOGIE
A/ Étiologie - Épidémiologie
1. Fréquence
● L’incidence annuelle des fractures du rachis-thoraco-lombaire peut être évaluées à 10 000 en
France.
● Elles représentent 70 % des fractures du rachis.
Les vertèbres de la charnière thoraco-lombaire : 11e et 12e thoraciques et 1re lombaire (T11,
T12, L1) sont les plus fréquemment touchées.
● Les signes neurologiques sont présents dans un tiers des cas.
2. Terrain
● L’homme est concerné dans trois quarts des cas.
● Les patients sont le plus souvent jeunes : 38 ans en moyenne.
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3. Circonstances de survenue
● Chute d’un lieu élevé : 50 % (accident de travail dans 40 % des cas, défenestration dans 50 %
des cas).
● Accident de la voie publique : 34 %.
● Accident sportif : 10 %.
● Autres : 6 %.
B/ Physiopathologie
1. Rappel anatomique
● Les vertèbres thoraciques et lombaires augmentent de taille de haut en bas.
● La morphologie du rachis thoraco-lombaire comprend deux courbures :
– Une cyphose thoracique, convexité en arrière, de 30°+/- 10°.
– Une lordose lombaire, concavité en arrière, de 40°+/- 5°.
● La moelle s’arrête niveau L1-L2 ; au-delà, les racines de la queue de cheval remplissent
l’espace dural.
● Denis sépare les vertèbres en trois colonnes :
– Colonne antérieure : ligament commun vertébral antérieur (ligament longitudinal anté-
rieur), partie antérieure du corps et du disque intervertébral.
– Colonne moyenne : partie postérieure du corps et du disque intervertébral, ligament com-
mun vertébral postérieur (ligament longitudinal postérieur).
– Colonne postérieure : pédicules, apophyses articulaires et leur capsule, lames, ligament
jaune, apophyses épineuses, ligaments inter- et sur-épineux.
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Fig. : Fracture de la 3e vertèbre lombaire de type A3 : cliché de profil et scanner en coupe horizontale montrant le recul du mur
postérieur dans le canal médullaire.
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DIAGNOSTIC
de l’axe cranio-rachidien.
A/ Examen clinique
● L’examen clinique sera pratiqué une fois les premiers gestes d’urgence effectués : pose d’une
perfusion et maintien de l’axe cranio-rachidien en rectitude.
● L’existence de signes neurologiques importants (paraplégie) associés à une douleur posté-
rieure thoracique ou lombaire chez un patient conscient affirme le diagnostic et doit faire
effectuer :
– Un examen neurologique rapide localisant le niveau de l’atteinte et précisant si possible le
caractère complet ou incomplet de la paraplégie.
– Un transfert rapide en milieu spécialisé.
● En l’absence de signes neurologiques importants, un examen clinique méthodique peut être
effectué : il est similaire à celui effectué dans les lésions du rachis cervical (cf. cette question)
1. Interrogatoire (QS)
● La douleur au niveau thoracique ou lombaire est souvent importante, par rapport à celle res-
sentie lors d’une lésion cervicale.
3. Examen neurologique
● Il est similaire à l’examen pratiqué pour les lésions du rachis cervical (cf. cette question).
● Il retrouve en cas d’atteinte neurologique :
– Une prédominance de lésion complète en cas d’atteinte thoracique T1-T10 (75 % de para-
plégies complètes).
– Une prédominance d’atteinte incomplète en cas d’atteinte de la charnière thoraco-lombai-
re T11-T12-L1 (65 % de lésions incomplètes).
– Une très grande majorité d’atteinte incomplète en cas de lésion du rachis lombaire L2 à L5
(90 %).
– Au-dessous de L1-L2, l’atteinte sera radiculaire (syndrome de la queue de cheval ou
atteintes radiculaires isolées).
– Des calcaneus.
– Des pilons tibiaux.
– Des fémurs.
– De l’acetabulum et du bassin.
– Étagées du rachis, y compris cervical (6 % des cas) ou sacré.
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B/ Examens complémentaires
1. Radiologiques
● Ils seront effectués en maintenant l’axe cranio-rachidien en rectitude en permanence.
a) Radiographies standards
– Sont indispensables :
* Clichés de face et de profil du rachis thoracique et lombaire en entier.
* Clichés de face et de profil centrés sur les zones suspectes.
– D’autres clichés seront effectués en fonction de l’examen clinique initial :
* Clichés du rachis cervical au moindre doute clinique, chez le patient polytraumatisé ou
ininterrogeable (coma, intoxication éthylique).
* Clichés de bassin en cas de chute d’un lieu élevé, chez le patient polytraumatisé ou inin-
terrogeable.
– Il faut rechercher des signes en faveur de lésions de type B ou C :
* De face : écart interpédiculaire anormal, inclinaison des plateaux vertébraux, décalage
horizontal des épineuses.
* De profil : recul du mur postérieur, décalage des apophyses articulaires, fragments intra-
canalaires, fractures de l’arc postérieur.
– On mesurera :
* De face : inclinaison latérale.
* De profil :
■ La cyphose locale : angulation entre les plateaux de la vertèbre fracturée.
b) Scanner
– Effectué de manière systématique sauf pour les lésions de type A1 sans troubles neurolo-
giques.
– Il permet :
* De rechercher et quantifier le recul du mur postérieur par rapport au diamètre du canal
médullaire.
* De rechercher une fracture de l’arc postérieur.
* De rechercher les signes de rotation.
c) IRM
– Elle n’est préconisée qu’en cas de discordance entre l’atteinte neurologique et le niveau
lésionnel radiologique.
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2. Examens biologiques
● Leur nature dépend des antécédents, de l’existence de signes neurologiques et de la stratégie
thérapeutique orthopédique ou chirurgicale.
ÉVOLUTION
1. Évolution satisfaisante
● La consolidation est obtenue par un traitement adéquat en trois à quatre mois.
2. Complications
a) Déplacement secondaire
– Apanage des lésions instables, le risque essentiel est une atteinte neurologique secondaire.
– Le déplacement secondaire le plus fréquent est l’apparition ou l’aggravation d’une cyphose,
qui peut survenir même après traitement chirurgical, en particulier s’il existe un défect
antérieur osseux postopératoire qui n’a pas bénéficié d’une deuxième intervention par voie
antérieure.
b) Séquelles douloureuses
– Elles sont fréquentes au niveau du rachis lombaire.
– Elles sont en général liées à des cals vicieux en cyphose ou plus rarement à une pseudar-
throse.
– Elles sont parfois intriquées : associations de douleurs en rapport avec un cal vicieux en
cyphose et de douleurs en rapport avec une atteinte radiculaire par lésion neurologique
secondaire.
– Un bilan clinique et radiologique complet (radiographies standards et dynamiques, scanner,
IRM) permettra de faire la part de l’atteinte osseuse, disco-ligamentaire et neurologique et
de préciser les indications thérapeutiques.
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TRAITEMENT
A/ Sur le terrain
● Il ne présente pas de particularités par rapport à la prise en charge des traumatisés du rachis
cervical.
● Tout polytraumatisé, patient dans le coma, traumatisme à haute énergie doit faire évoquer
une lésion du rachis cervical associée : l’immobilisation de celui-ci est donc impérative.
1. Méthodes
a) Fonctionnelle
– Repos au lit quelques jours.
– Antalgiques et myorelaxants.
– Lever avec éducation à la mobilisation dorso-lombaire par le kinésithérapeute.
– Corset rigide thermomoulé antalgique.
– Rééducation musculaire abdominale et paravertébrale.
– Interdiction des positions assises prolongées pendant deux mois.
b) Traitement orthopédique
– Repos au lit quarante-huit heures avec antalgiques et décontracturants musculaires.
– Réduction de la fracture sur cadre métallique, patient vigile.
– Confection d’un plâtre de Böhler en position de réduction, avec appui sternal, pubien et
iliaque, libérant l’abdomen.
– Quarante-cinq jours de plâtre suivis de quarante-cinq jours de corset rigide thermomoulé.
– Rééducation.
c) Traitement chirurgical
– Le traitement chirurgical est au mieux réalisé dans les quarante-huit heures, mais pas en
urgence afin de diminuer le saignement peropératoire.
– Seuls les troubles neurologiques en phase d’aggravation ou incomplets peuvent être une
indication de chirurgie en urgence.
– Par voie postérieure, dans la grande majorité des cas :
* Réduction sur table orthopédique, par mise en extension des membres inférieurs réali-
sant une hyperlordose, complétée à l’aide du matériel d’ostéosynthèse.
* Ostéosynthèse postérieure avec montage court si possible utilisant un matériel adapté
(tiges et crochets).
* Autogreffe iliaque postéro-latérale.
* L’indication de laminectomie, éventuellement élargie (laminoarthrectomie), dépend de
l’existence de signes neurologiques. Elle permet, outre la décompression neurologique,
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c) Lésions de type B
– À prédominance osseuse : traitement ortho-pédique par méthode de Böhler.
– À prédominance ligamentaire ou discale : traitement chirurgical par voie postérieure.
d) Lésions de type C
– Traitement chirurgical par voie postérieure +/- voie antérieure en fonction de l’importance
des lésions de la colonne antérieure.
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C/ Surveillance
● Elle est similaire à celle exercée lors des traumatismes du rachis cervical.
● On notera l’importance du traitement et du suivi psychiatrique en cas de tentative de suici-
de par défenestration.
D/ Rééducation
● Ses principes sont les mêmes que celle effectuée dans les traumatismes du rachis cervical.
Bibliographie
▲ Argenson C, Lassalle B. Les fractures récentes du rachis thoracique et lombaire avec et sans troubles
neurologiques. Symposium de la 70e réunion annuelle de la SOFCOT. Rev Chir Orthop, Suppl I,
1996 ; 82 : 61-127.
▲ Saillant G, Camelot C, Ramare S. Traitement des lésions traumatiques récentes du rachis. 3e journées
de traumatologie de la Pitié-Salpêtrière. Montpellier. Sauramps Médical 1997.
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POINTS FORTS
● PHYSIOPATHOLOGIE
– Rappel anatomique et physiologique : importance des trois colonnes.
– Épidémiologie :70 % des fractures du rachis ; Homme jeune (AVP, chute
(AT)) ; surtout T11, T12 et L1.
– Mécanisme et classification :
* Lésion type A : en compression verticale, stable.
* Lésion type B : en distraction longitudinale, instable.
* Lésion type C : en rotation axiale, instable.
– Lésions associées : à rechercher systématiquement.
● DIAGNOSTIC
Immobilisation du rachis en permanence
– Clinique :
* Penser à une lésion rachidienne thoraco-lombaire devant tout patient
inconscient.
* Lors de tout traumatisme violent.
* Examen neurologique : sensitif, moteur, réflexes, périnée.
– Radiologique :
* Radiographies : rachis thoraco-lombaire en entier face et profil + clichés
de face et de profil centrés sur la lésion.
* Scanner : quasi systématique.
* IRM : en cas de discordance radio-clinique.
● ÉVOLUTION
– En l’absence de signes neurologiques : séquelles douloureuses plus fréquentes
chez sujet âgé, en cas de cyphose résiduelle importante.
– En présence de signes neurologiques : l’évolution dépend de l’état neurolo-
gique initial (stades de Frankel modifiés), de l’évolution des 48 premières
heures, du niveau de l’atteinte (d’autant plus favorable que le niveau est bas).
● TRAITEMENT
– Immobilisation du rachis en permanence.
– Sur le terrain : gestes d’urgence prudents (cf. supra), examen neurologique
succint, oxygénation optimale, transport sécurisé vers centre spécialisé
sous surveillance.
– À l’hôpital :
* Signes neurologiques : chirurgie urgente en cas de luxation, semi-urgen-
te sinon.
* Pas de signes neurologiques :
■ Lésion type A non comminutive : traitement fonctionnel ou orthopédique
discuté.
■ Lésion type B osseuse : traitement ortho-pédique.
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