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Réduction & algèbre bilinéaire Année : 2019-2020

TD N◦ 4 : Formes bilinéaires–Formes quadratiques (corrigé)

Exercice 1.
Les applications suivantes définies de E × E vers R sont-elles bilinéaires ? symétriques ?
1. E = R2 , b(x, y) = x1 x2 + y1 y2 .
2. E = R2 , b(x, y) = x1 y2 + x2 y1 .
3. E = R[X], b(P, Q) = P 0 (1)Q(0) + P 0 (0)Q(1).
R1
4. E = C([0, 1], R), b(f, g) = 0 f (t)g(1 − t)dt.

Solution

1) L’application b(x, y) = x1 x2 + y1 y2 sur R2 . Pour x = (1, 2), x0 = (1, 0), y = (1, 1) et λ = 1 on a :

b(x + λx0 , y) = b((2, 2), (1, 1)) = 5,

et
b(x, y) + λb(x0 , y) = 2 + 1 + 1 = 4.
Donc b(., .) n’est pas linéaire à gauche. Par conséquent b(., .) n’est pas une forme bilinéaire.
2) L’application b(x, y) = x1 y2 + x2 y1 sur R2 . Soient x = (x1 , x2 ), x0 = (x01 , x02 ) et y = (y1 , y2 ) dans R2 et
soit λ ∈ R. On a
b(x + λx0 , y) = (x1 + λx01 )y2 + (x2 + λx02 )y1 ,
= x1 y2 + x2 y1 + λ(x01 y2 + x02 y1 ),
= b(x, y) + λb(x0 , y),
donc b est linéaire à gauche.
D’un autre coté, pour tous x, y, y 0 ∈ R2 et tout λ ∈ R, on a

b(x, y + λy 0 ) = x1 (y2 + λy20 ) + x2 (y1 + λy10 ),


= x1 y2 + x2 y1 + λ(x1 y20 + x2 y10 ),
= b(x, y) + λb(x, y 0 ),

et donc b est linéaire à droite.


Ainsi b est une forme bilinéaire sur R2 . De plus, pour tous x, y ∈ R2 , on a b(y, x) = y1 x2 + y2 x1 =
x1 y2 + x2 y1 = b(x, y), donc b est une forme bilinéaire symétrique.
3) L’application b(P, Q) = P 0 (1)Q(0) + P 0 (0)Q(1) sur R[X]. Soient P1 , P2 et Q dans R[X] et soit λ ∈ R.
On a
b(P1 + λP2 , Q) = (P1 + λP2 )0 (1)Q(0) + (P1 + λP2 )0 (0)Q(1),
= P10 (1)Q(0) + P10 (0)Q(1) + λ(P20 (1)Q(0) + P20 (0)Q(1)),
= b(P1 , Q) + λb(P2 , Q),

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donc b est linéaire à gauche.


D’un autre coté, pour tous P, Q1 , Q2 ∈ R[X] et tout λ ∈ R, on a

b(P, Q1 + λQ2 ) = P 0 (1)(Q1 + λQ2 )(0) + P 0 (0)(Q1 + λQ2 )(1),


= P 0 (1)Q1 (0) + P 0 (0)Q1 (1) + λ(P 0 (1)Q2 (0) + P 0 (0)Q2 (1)),
= b(P, Q1 ) + λb(P, Q2 ),

donc b est linéaire à droite.


Ainsi b est une forme bilinéaire sur R[X]. Comme b(P, Q) 6= b(Q, P ) (par exemple P = X et Q = 1) alors
b n’est pas symétrique.
R1
4) L’application b(f, g) = 0 f (t)g(1 − t)dt sur C([0, 1], R). Soient f1 , f2 et g dans C([0, 1], R) et soit λ ∈ R.
On a Z 1
b(f1 + λf2 , g) = (f1 + λf2 )(t)g(1 − t)dt,
0
Z 1
= (f1 (t)g(1 − t) + λf2 (t)g(1 − t))dt,
0
Z 1 Z 1
= f1 (t)g(1 − t)dt + λ f2 (t)g(1 − t)dt,
0 0
= b(f1 , g) + λb(f2 , g),
donc b est linéaire à gauche. De même, on montre que b est linéaire à droite. D’où b est une forme bilinéaire.
D’autre part, pour tous f, g ∈ C([0, 1], R) on a :
Z 1
b(g, f ) = g(t)f (1 − t)dt.
0

Posons x = 1 − t, alors dx = −dt, on aura donc


Z 1 Z 0 Z 1
b(g, f ) = g(t)f (1 − t)dt = − g(1 − x)f (x)dx = f (x)g(1 − x)dx = b(f, g).
0 1 0

Ainsi b est symétrique.

Exercice 2.
Pour chacune des formes bilinéaires suivantes, calculer sa matrice M1 dans B1 et sa matrice M2 dans B2 .
Calculer P , la matrice de passage de B1 à B2 , et vérifier que M2 = t P M1 P .
1. b : R2 × R2 −→ R définie par b(x, y) = x1 y2 + 3y1 x2 , B1 = {(1, 0), (0, 1)} et B2 = {(1, 1), (1, 2)}.
2. b : R2 [X] × R2 [X] −→ R définie par b(P, Q) = P (2)Q(1), B1 = {1, X, X 2 } et B2 = {(1, X − 1, X 2 −
3X + 2}.
R1
3. b : R2 [X] × R2 [X] −→ R définie par b(P, Q) = 0 P (x)Q(1 − x)dx, B1 = {1, X, X 2 } et B2 =
{(1, X − 1, X 2 − X}.

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Solution
1) L’application b : R2 × R2 −→ R définie par b(x, y) = x1 y2 + 3y1 x2 , B1 = {(1, 0), (0, 1)}
et B2 = {(1, 1), (1, 2)}.
La matrice M1 := M atB1 (b) est (M1 )ij = b(ei , ej ), ei , ej ∈ B1 i.e.
   
b(e1 , e1 ) b(e1 , e2 ) 0 1
M1 = =
b(e2 , e1 ) b(e2 , e2 ) 3 0
La matrice M2 := M atB2 (b) est (M2 )ij = b(ei , ej ), ei , ej ∈ B2 i.e.
   
b(e1 , e1 ) b(e1 , e2 ) 4 5
M2 = =
b(e2 , e1 ) b(e2 , e2 ) 7 8
La matrice de passage P de la base canonique B1 à la base B2 est :
 
1 1
P =
1 2
Puis, on vérifie facilement que
t
P M1 P = M2 .
2) L’application b : R2 [X] × R2 [X] −→ R définie par b(P, Q) = P (2)Q(1), B1 = {1, X, X 2 }
et B2 = {(1, X − 1, X 2 − 3X + 2}.
La matrice M1 := M atB1 (b) est (M1 )ij = b(ei , ej ), ei , ej ∈ B1 i.e.
   
b(e1 , e1 ) b(e1 , e2 ) b(e1 , e3 ) 1 1 1
M1 = b(e2 , e1 ) b(e2 , e2 ) b(e2 , e3 ) = 2 2 2
b(e3 , e1 ) b(e3 , e2 ) b(e3 , e3 ) 4 4 4
La matrice M2 := M atB2 (b) est (M2 )ij = b(ei , ej ), ei , ej ∈ B2 i.e.
   
b(e1 , e1 ) b(e1 , e2 ) b(e1 , e3 ) 1 0 0
M2 = b(e2 , e1 ) b(e2 , e2 ) b(e2 , e3 ) = 1 0 0
b(e3 , e1 ) b(e3 , e2 ) b(e3 , e3 ) 0 0 0
La matrice de passage P de la base canonique B1 à la base B2 est :
 
1 −1 2
P = 0 1 −3
0 0 1
On calcule M1 P , on trouve  
1 0 0
M1 P = 2 0 0
4 0 0
Puis on vérifie que
t
P M1 P = M2 .
R1
3) Idem pour l’application b : R2 [X] × R2 [X] −→ R définie par b(P, Q) = 0
P (x)Q(1 − x)dx.

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Exercice 3.
Pour chaque forme quadratique q sur R3 , donner
1. la forme polaire φ associée ;
2. la matrice de φ dans la base canonique de R3 .
a) q (x) = x21 + 2x22 + 3x23 ; b) q (x) = 2x1 x2 + 4x1 x3 + 6x2 x3 ;
c) q (x) = x1 + x2 + x3 + x1 x2 + x2 x3 ; d) q (x) = x21 + x22 + x23 + 2x1 x2 + 4x2 x3 .
2 2 2

pour x = 3i=1 xi , les xi sont les coordonnées du vecteur x dans la base canonique de R3 .
P

Solution
1) la forme polaire φ associée à q.
a) q (x) = x21 +2x22 +3x23 . La forme polaire associée à la forme quadratique q est la forme bilinéaire symétrique
φ donner par la formule :
1 1
φ(x, y) = (q(x + y) − q(x) − q(y)) ou φ(x, y) = (q(x + y) − q(x − y)).
2 2
Cela donne
1
φ(x, y) = (q(x + y) − q(x) − q(y)),
2
1
(x1 + y1 )2 + 2(x2 + y2 )2 + 3(x3 + y3 )2 − q(x) − q(y) ,

=
2
= x1 y1 + 2x2 y2 + 3x3 y3 .
On peut obtenir la forme polaire φ directement à partir de la forme quadratique q : On remplace les termes
a a
aii x2i par aii xi yi et les termes aij xi xj (i < j) par 2ij xi yj + 2ij xj yi .
b) q (x) = 2x1 x2 + 4x1 x3 + 6x2 x3 . La forme polaire associée à la forme quadratique q est :

φ(x, y) = x1 y2 + x2 y1 + 2x1 y3 + 2x3 y1 + 3x2 y3 + 3x3 y2 .

On a q(x) = φ(x, x).


c) q (x) = x21 + x22 + x23 + x1 x2 + x2 x3 . La forme polaire associée à la forme quadratique q est :
1 1 1 1
φ(x, y) = x1 y1 + x2 y2 + x3 y3 + x1 y2 + x2 y1 + x2 y3 + x3 y2 .
2 2 2 2
d) q (x) = x21 + x22 + x23 + 2x1 x2 + 4x2 x3 . La forme polaire associée à la forme quadratique q est :

φ(x, y) = x1 y1 + x2 y2 + x3 y3 + x1 y2 + x2 y1 + 2x2 y3 + 2x3 y2 .

2) la matrice de φ dans la base canonique de R3 .


Soit E = Rn , muni de sa base canonique B = (e1 , · · · , en ). Soit A = (aij ) une matrice symétrique d’ordre
n à coefficients réels et q la forme quadratique sur Rn dont la matrice associée dans la base B est égale à
A. Donc q est définie par :
Xn X
q(x) = aii x2i + 2 aij xi xj ,
i=1 1≤i<j≤n

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où x = (x1 , x2 , ·, xn ). La forme polaire de q est la forme bilinéaire symétrique φ définie par :
X
φ(x, y) = aij xi yj .
1≤i,j≤n

Soit sous la forme matricielle q(x) = t xAx et φ(x, y) = t xAy. La matrice A = (aij ) avec aij = b(ei , ej ) est
appelée matrice associée à φ ou à q dans la base B.
a) q (x) = x21 + 2x22 + 3x23 .  
1 0 0
A = 0 2 0
0 0 3
b) q (x) = 2x1 x2 + 4x1 x3 + 6x2 x3 .  
0 1 2
A = 1 0 3
2 3 0
c) q (x) = x21 + x22 + x23 + x1 x2 + x2 x3 .
 
1 1/2 0
A = 1/2 1 1/2
0 1/2 1
d) q (x) = x21 + x22 + x23 + 2x1 x2 + 4x2 x3 .  
1 1 0
A = 1 1 2
0 2 1

Exercice 4.
Pour chaque forme bilinéaire φ, sur l’espace vectoriel V , donner son rang et calculer son noyau. Trouver
l’orthogonale pour φ du sous-espace W .   
   
x1 y1  x1 
1. V = R3 , la forme φ x2  , y2  = x1 y1 +x2 y1 +x1 y2 et W = x2  ∈ R3 | x1 + x2 + x3 = 0 .
x3 y3 x3
 
      
x1 y1  x1 
2. V = R3 , la forme φ : x2  , y2  = x1 y1 + 2x2 y2 et W = x2  |x1 , x2 ∈ R .
x3 y3 0
 

Solution
      
x1 y1  x1 
1) V = R3 , la forme φ x2  , y2  = x1 y1 + x2 y1 + x1 y2 et W = x2  ∈ R3 | x1 + x2 + x3 = 0 .
x3 y3 x3
 
La matrice de la forme bilinéaire φ dans la base canonique de R3 s’écrit :
 
1 1 0
A = 1 0 0
0 0 0

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Le rang de A est rg(A) = 2, donc rg(φ) = 2. Soit x = (x1 , x2 , x3 ) ∈ R3 , alors x ∈ ker A ssi x1 = x2 = 0,
donc ker A = V ect(e3 ), e3 le 3éme élément de la base canonique. Par conséquent ker φ = V ect(e3 ).
Déterminons l’orthogonale pour φ de W . Soit x = (x1 , x2 , x3 ) ∈ R3 , alors x ∈ W ssi x3 = −x1 + x2 , donc
W = V ect(u1 , u2 ) avec u1 = (1, 0, −1) et u2 = (0, 1, −1).
Donc x ∈ W T ssi φ(x, u1 ) = φ(x, u2 ) = 0 (x est orthogonale à u1 et u2 ) équivalent à :
(
x1 + x2 = 0,
x2 = 0,

ce qui donne x1 = x2 = 0. Ainsi W T = V ect(e3 ).


      
x1 y1  x1 
3
2) V = R , la forme φ :   x2 , y2
    = x1 y1 + 2x2 y2 et W =  x2 |x1 , x2 ∈ R .

x3 y3 0
 
La matrice de la forme bilinéaire φ dans la base canonique de R3 s’écrit :
 
1 0 0
A = 0 2 0
0 0 0
Le rang de A est rg(A) = 2, donc rg(φ) = 2. Soit x = (x1 , x2 , x3 ) ∈ R3 , alors x ∈ ker A ssi x1 = x2 = 0,
donc ker A = V ect(e3 ). D’où ker φ = V ect(e3 ).
Déterminons l’orthogonale pour φ de W . Soit x = (x1 , x2 , x3 ) ∈ R3 , alors x ∈ W ssi x3 = 0, donc
W = V ect(e1 , e2 ) avec e1 = (1, 0, 0) et e2 = (0, 1, 0).
Donc x ∈ W T ssi φ(x, e1 ) = φ(x, e2 ) = 0 (x est orthogonale à e1 et e2 ) équivalent à :
x1 = x2 = 0,
Ainsi W T = V ect(e3 ).

Exercice 5.
Décomposer en sommes de carrés de formes linéaires indépendantes les formes quadratiques sur R3 suivantes,
puis déterminer leur rang et leur signature.
1. q(x1 , x2 , x3 ) = x21 + x22 + x1 x3
2. q(x1 , x2 , x3 ) = x1 x2 + 3x1 x3

Solution

Pour décomposer en sommes de carrés de formes linéaires indépendantes des formes quadratiques, on utilise
l’algorithme de Gauss.
Algorithme de Gauss (rappel) : On suppose q donnée dans une base de E sous la forme
n
X X
q(x) = q(x1 , . . . , xn ) = aii x2i + 2 aij xi xj (1)
i=1 i<j

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Et on cherche à décomposer q(x) en carrés sous la forme


r
X
q(x) = λi `i (x)2
i=1

où les formes linéaires `i sont linéairement indépendantes, et où les réels λi sont non nul. La signature de q
est alors (s, t) où s (resp. t) est le nombre de λi > 0 (resp < 0).
– 1er cas : si l’un des termes carré n’est pas nul. Par exemple a11 6= 0. En regroupant les termes en x1
on peut écrire (1) sous la forme
 
2
q(x) = a11 x1 + 2x1 `1 (x2 , . . . , xn ) + q1 (x2 , . . . , xn )
 2
= a11 x1 + `1 (x2 , . . . , xn ) + q2 (x2 , . . . , xn )

où `1 est une forme linéaire des seules variables x2 , . . . , xn et où q1 et q2 sont des formes quadratiques des
mêmes variables.
– 2ème cas : tous les termes carrés sont nuls, et un terme rectangle au moins n’est pas nul. Par exemple
a12 6= 0. On regroupe tous les termes qui dépendent de x1 et x2 . Cela permet d’écrire (1) sous la forme
 
q(x) = a12 x1 x2 + x1 `1 (x3 , · · · , xn ) + x2 `2 (x3 , · · · , xn ) + q1 (x3 , · · · , xn ),
 
= a12 (x1 + `2 )(x2 + `1 ) + q2 (x3 , · · · , xn ),
a12  2 2 
= x1 + x2 + `2 + `1 − x1 − x2 + `2 − `1 + q2 (x3 , · · · , xn ),
4
où on a utilisé la relation 4AB = (A + B)2 − (A − B)2 .
Dans l’un et l’autre cas on est conduit à la décomposition en carrés d’une forme quadratique q2 dépendant
de strictement moins de n variables, et, en itérant le procédé, on épuise ainsi toutes les variables.
Il est clair par ailleurs que les formes linéaires figurant dans ladécomposition
 de q2 en carrés forment
un système libre avec les formes figurant entre les grand crochets · · · puisqu’elles ne dépendent que de
x2 , · · · , xn dans le premier cas et de x3 , · · · , xn dans le second.
1) Appliquons cet algorithme sur la forme quadratique q(x1 , x2 , x3 ) = x21 +x22 +x1 x3 sur R3 . On a a11 = 1 6= 0,
on écrit q sous la forme :
1
q(x) = x21 + 2x1 × ( x3 ) + x22 ,
2
1 2 2 x23
= (x1 + x3 ) + x2 − ,
2 4
1
= l1 (x) + l2 (x) − l3 (x)2 ,
2 2
4
1
où l1 (x) = x1 + 2 x3 , l2 (x) = x2 et l3 (x) = x3 . Les formes linéaires li sont linéairement indépendantes. La
signature de q est (s, t) = (2, 1), le rang de q est s + t = 3. q est non dégénérée (r = dim).

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2) q(x1 , x2 , x3 ) = x1 x2 + 3x1 x3 . Tous les aii sont nuls, et a12 = 1 6= 0. On écrit q sous la forme :

q(x) = x1 x2 + x1 × (3x3 ), (l1 = 3x3 , l2 = 0)


= x1 (x2 + 3x3 ),
1 1 1 1
= (x1 + x2 + 3x3 )2 − (x1 − x2 − 3x3 )2 , = l1 (x)2 − l2 (x)2 ,
4 4 4 4
où l1 (x) = x1 + x2 + 3x3 et l2 (x) = x1 − x2 − 3x3 . La signature de q est (s, t) = (1, 1) et le rang est rg(q) = 2,
q est donc dégénérée.

Exercice 6.
Considérons l’application q : M2 (R) −→ R définie par q(M ) = det(M ).
1. Montrer que q est une forme quadratique.
2. Déterminer la matrice de q relativement à la base canonique B de M2 (R).
3. Déterminer la forme bilinéaire bq associée à q.
4. Décomposer q en somme de carrés indépendants suivant la méthode de Gauss.
5. En déduire le rang et la signature de q. q est-elle positive ? négative ?
6. Déterminer une base de M2 (R) qui soit orthogonale pour q.

Solution
 
x1 x3
1) Montrer que q est une forme quadratique. Soit M = ∈ M2 (R). Les xi sont les coordonnées de
   x2 x4   
1 0 0 0 0 1 0 0
la matrice M dans la base canonique B = , , , de M2 (R).Alors
0 0 1 0 0 0 0 1

q(M ) = q(x1 , x2 , x3 , x4 ) = det(M ) = x1 x4 − x2 x3 .

q est un polynôme homogène de dégré 2, donc q est une forme quadratique sur M2 (R).
Définition : un polynôme homogène, est un polynôme en plusieurs indéterminées dont tous les monômes
non nuls sont de même degré total. Par exemple le polynôme X 5 + 2X 3 Y 2 + 9XY 4 est homogène de degré
5 car la somme des exposants est 5 pour chacun des monômes.
2) Déterminons la matrice de q relativement à la base canonique B de M2 (R). La matrice de q dans la base
B est :
0 21
 
0 0
0 0 − 1 0
A= 2 
0 − 1 0 0
2
1
2
0 0 0

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x1 x3 y1 y3
3) Déterminons la forme bilinéaire bq associée à q. Soient M = et N = dans M2 (R).
x2 x4 y2 y4
La forme bilnéaire bq associée à q est donnée par :
bq (M, N ) = bq ((x1 , x2 , x3 , x4 ), (y1 , y2 , y3 , y4 ))
1 1 1 1
= x1 y4 + x4 y1 − x2 y3 − x3 y2.
2 2 2 2
 
x1 x3
4) Décomposons q en somme de carrés indépendants suivant la méthode de Gauss. Soit M = ∈
x2 x4
M2 (R). On a
q(M ) = q(x1 , x2 , x3 , x4 ) = x1 x4 − x2 x3
1 1 1 1
= (x1 + x4 )2 − (x1 − x4 )2 + (x2 + x3 )2 − (x2 − x3 )2
4 4 4 4
1 2 1 2 1 2 1 2
= l1 (M ) + l2 (M ) − l3 (M ) − l4 (M ),
4 4 4 4
avec l1 (M ) = x1 + x4 , l2 (M ) = x2 + x3 , l3 (M ) = x1 − x4 et l4 (M ) = x2 − x3 . De cette expression, q est de
signature (2, 2) et q est non-dégénérée. De plus, q n’est ni positive ni négative. Rappelons que q est positive
si sa signature est (s, 0), elle est négative si sign(q) = (0, t). q est définie positive si sa signature est (n, 0),
elle est définie négative si sign(q) = (0, n), où n est la dimension de l’espace.
3) Déterminer une base de M2 (R) qui soit orthogonale pour q.
La famille (l1 , l2 , l3 , l4 ) est libre, donc c’une base de l’espace dual (M2 (R))∗ (l’espace des formes linéaires
sur M2 (R) de dimension 4).
Posons  0

 x1 = x1 + x4
x 0 = x + x

2 2 3
0
x 3 = x 1 − x 4


 0
x4 = x2 − x3
Soit P ∈ M4 (R) telle que  0  
x1 x1
x02  x2 
P
x03  = x3 
  

x04 x4
Les vecteurs colonnes de P forment une base de M2 (R) orthogonale par rapport à q. Compte tenu du fait
que
1


 x1 = (x01 + x03 )


 2
1


x2 = (x02 + x04 )


2
1
x3 = (x02 − x04 )





 2
 1
x4 = (x01 − x03 )


2
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Réduction & algèbre bilinéaire Année : 2019-2020

on peut écrire     0
x1 1 0 1 0 x1
 x2  1  0 1 0 1 x02 
 =   .
x3  2 0 −1 0 1 x03 
x4 1 0 −1 0 x04
Par suite, une base orthogonale de M2 (R) par rapport à q est B 0 = (e11 , e21 , e12 , e22 ) où
       
1 1 0 1 0 −1 1 1 0 1 0 1
e11 = , e21 = , e12 = et e22 = .
2 0 1 2 1 0 2 0 −1 2 1 0

La matrice de q dans la base B 0 est une matrice diagonale, elle est donnée par :
1 
4
0 0 0
0
0 1 0 0 
A = 4
0 0 − 1 0  .

4
0 0 0 − 14

On vérifier facilement que A0 = t P AP , où P est la matrice de passage de la base canonique B à la base B 0 .

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