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CORONAVIRUS COVID-19
Le début de la chronologie commence par notre grande lutte contre le COVID au niveau
l’annonce du 1er cas Covid -19 positif en de l’ARS ».
Bretagne. Stéphane MULLIEZ, directeur Et les étapes s’enchainent. Dès le lendemain,
général s’en rappelle comme si c’était 28 février, la Cellule Régionale d’Appui et de
hier. « Ce 27 février 2020, je m’en souviendrai Pilotage Sanitaire (CRAPS) est lancée, une
toute ma vie. Nous savions que tôt ou tard cellule de crise qui est opérationnelle depuis
nous aurions un premier cas puisqu’il y en un an maintenant.
avait eu dans d’autres régions. Cela faisait
plusieurs jours qu’à chaque fois que nous
avions une suspicion, nous faisions des
dépistages. Pour l’anecdote, j’étais dans le
train pour Paris pour me rendre au ministère.
J’arrive gare Montparnasse. Je reçois un coup
de fil. C’était le médecin de Santé Publique de
la délégation départementale du Finistère qui
m’annonçait ce premier cas, un monsieur qui
revenait d’un voyage organisé en Égypte. Je
Réunion quotidienne en cellule de crise
suis descendu du train et repris
immédiatement un autre en sens inverse pour
Autre date marquante, le 1er mars, premier
lancer toutes les opérations. Même si nous
cluster « Crac'h-Auray-Carnac » dans le
nous y préparions depuis plusieurs semaines,
Morbihan. « Il s’agissait des premiers cas
cela a été le lancement officiel, le début de
groupés, avec des décisions assez fortes et publics, des vaccinations et de leur allocation.
rapides que nous avions prises en lien avec le Les mesures de gestion, par exemple le port du
Préfet du Morbihan, l’Éducation nationale, masque obligatoire sur un département, un
notamment la fermeture des établissements territoire, relèvent d’un arrêté du Préfet après
scolaires de ces trois communes, l’invitation à un avis sanitaire du Directeur Général de
faire du télétravail en avance de phase par l’ARS ».
rapport aux directives nationales
gouvernementale à venir ». « La pleine concertation a toujours été
recherchée avec les élus, les représentants des
Une concertation renforcée avec la crise. usagers, les acteurs de santé, les services de
l’Etat. J’ai le sentiment de faire de la politique
Ce travail étroit avec les services de l’Etat a été dans le sens noble du terme, qui ne s’appuie
constant tout au long de cette crise sanitaire pas uniquement sur des mesures techniques,
et dès le début souligne Stéphane Mulliez. mais sur des mesures de santé publique qui
« Cette gestion de crise n’a pas été « Agence sont les plus éclairées possibles du point de
régionale de santé stricto sensu ». Elle s’est vue démocratique ».
faite en lien étroit avec les autres
services de l’État. En illustration, le « Nous avons Chaque décision est mesurée
13 mars s’est tenue la première comme le souligne Stéphane
conférence de presse avec la fait de la Mulliez : « lorsque nous avons
Préfète de Région, le Recteur mais politique dans déprogrammé des activités à
aussi le président du Conseil l’hôpital, nous avons toujours été
régional. Un travail mené le sens noble très vigilants à trouver le chemin
également en étroite collaboration du terme » de crête pour éviter de ne faire
avec les élus locaux ». que du COVID au détriment
d’autres pathologies. Il existe également des
Avant la COVID-19, se tenait une fois par mois enjeux forts en termes de santé mentale, par
le Comité d’Action Régionale (CAR) avec le exemple en direction des jeunes. En termes
Préfet de région, le Recteur et les autres d’enjeux, il y a aussi toutes les décisions que
services de l’État pour échanger sur différents nous avons pu prendre dans les EHPAD en
dossiers de politique régionale. A partir de matière d’isolement, de barrières sanitaires
mars, au tout de début de la crise, les pour les résidents. Nous avons toujours veillé
échanges deviennent quotidiens. à prendre en compte les impératifs de vie
Aujourd’hui, ils sont plus espacés mais ce sont sociale pour les résidents ».
des échanges avec les préfets tous les lundis
soirs et aussi dans la semaine en tant que de Etre pédagogique, transparent
besoin.
Un lieu d’échanges, de partage d’information, La crise a indéniablement exposé
mais aussi de prise de décisions par chaque publiquement l’ARS, à faire connaître
institution, dans le champ qui est le sien. En davantage son rôle et sa place dans le paysage
schématisant, tout ce qui est sanitaire, c’est administratif et politique breton.
l’ARS ; tout ce qui est « mesures de gestion »,
relève des préfets sur proposition et/ou avis Une mise en lumière largement renforcée par
de l’agence, et le Recteur s’occupe de tout ce les médias qui ont joué un rôle majeur dans le
qui est en lien avec les établissements partage et le relais des informations et des
scolaires. « L’ARS décide en matière messages sanitaires, de prévention,
d’organisation de la réponse sanitaire au pratiques…
niveau des hôpitaux et de la médecine de ville,
des dépistages avec les laboratoires privés et
Face caméra, les experts se sont succédés sollicitations des médias, aux questions
nombreuses et légitimes. Je pense que, et ce
n’est pas réellement mesurable, si nous avons
des taux d’incidence aujourd’hui en Bretagne
qui sont peut-être un peu moins forts que dans
les autres régions françaises, ce n’est pas
parce que nous sommes les champions du
monde ou que nous avons trouvé la pierre
philosophale. C’est sûrement parce qu’il y a
des critères géographiques objectifs qui font
que nous sommes moins exposés. Mais peut
être aussi que notre communication très
persévérante a peut-être contribué à mieux
faire passer les messages sanitaires qui ont été
mieux observés par les Bretons ».
Jean-Paul Mongeat, directeur de la DD29, sur le terrain La Bretagne a toujours été la région la plus
avec le SDIS pour préparer un centre de vaccination
épargnée par la crise sanitaire. De ce fait, elle
a pu, plus que d’autres, jouer la carte de la
solidarité en accueillant des patients Covid +
venant de régions en tension au niveau des
services de réanimation. En évoquant les
différents épisodes de transferts de patients,
appelés « Evasan », Stéphane Mulliez ne
cache pas une certaine fierté collective : « à
chaque sollicitation de transfert, les Bretons
n’ont jamais rechigné à la tâche. Nous avons
répondu présents à chaque fois parce que
nous pouvions le faire. Nous avons procédé sur
la première vague à 83 évacuations sanitaires.
Marie Brouxel, logisticienne explique la complexité de
Sur la deuxième vague, à l’automne dernier, logistique liée à la vaccination à radio France bleu
nous en avons fait une quarantaine. Et fin Armorique
février nous avons procédé à neuf évacuations
sanitaires en provenance de PACA. Je pense Autre métier en émergence : le contact
que nous sommes une des premières régions à tracing. Déjà présent dans le cadre de la veille
avoir accueilli des patients d’autres de sécurité sanitaire pour circonscrire des
régions… ». épidémies de méningite par exemple, il a été
multiplié à l’infini dans le cadre
Au-delà de l’organisation des « La crise a fait de la crise COVID-19. « Nous
évacuations sanitaires, la crise a
montré l’émergence de nouveaux émerger des avons créé, à la direction de la
santé publique, de toutes pièces
métiers comme celui de la nouveaux un nouveau département avec
logistique. La distribution de 64 une quarantaine de personnes
millions de masques régulée en métiers » qui assurent le contact tracing,
témoigne. « La situation a été très samedi et dimanche compris,
compliquée et tendue au printemps par depuis le début de la crise sur les clusters en
rapport à la distribution des masques. Il y a eu collectivités (écoles, EHPAD, établissements de
toute une logistique nationale à l’œuvre santé, entreprises…). Nous avons opéré
quand les masques n’étaient pas disponibles beaucoup de recrutements externes et
encore pour le grand public ou accessibles internes avec du redéploiement d’agents, qui
dans les commerces, les pharmacies. Les ARS ont mis de côté quelques jours dans la semaine
ont eu à organiser cette distribution. En leurs missions, afin de procéder à cette
interne, au siège, un pharmacien a mis en activité ».
place une cellule logistique à part entière. En
délégation départementale, des personnes « Autre métier que nous avons aussi
ont changé de métier pour gérer complétement investi, la fonction dépistage.
l’approvisionnement en masques : tant de Une cellule dépistage a été créée à la rentrée
masques pour tel médecin, tant pour tel autre de septembre. Il a fallu vraiment se mettre en
professionnel ou tel établissement de santé ». situation de multiplier notre capacité à
dépister. Lancer les tests RT-PCR,
Il en est de même pour la vaccination. « Nous antigéniques, les criblages depuis peu pour
avons recruté une jeune logisticienne qui nous pouvoir identifier les variants anglais, sud-
aide sur la logistique des vaccins. La africain ou brésilien a été très mobilisateur.
mécanique d’approvisionnement des vaccins Une pharmacienne s’occupe de la fonction
s’opère avec une logistique hyper pointue : dépistage appuyée par un chargé de
première dose, seconde dose, tel vaccin, telle mission que nous avons recruté ».
modalité de conservation ».
Là encore, cette logistique s’appuie aussi
grandement sur les délégations
départementales.
développés ont été mis en place entre l’hôpital
et la médecine de ville pour avoir des prises en
charge qui soient fluides. Dernièrement, dans
le cadre de la stratégie d’isolement, des
infirmières libérales se rendent à domicile en
appui aux personnes isolées. Elles veillent à ce
que tout se passe bien au niveau sanitaire, et
dispensent des conseils en cas de besoin du
point de vue sanitaire ».
Véronique Pineau et Gurvan Garel de la cellule Des partenariats avec pôle emploi,
dépistage le conseil régional