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2015SACLE003
2015SACLE003
THESE DE DOCTORAT
DE L’UNIVERSITE PARIS-SACLAY,
préparée à l’Université d’Evry Val-d’Essonne
Par
M. Stanislas N. B. BROU
Modélisation et commande d’un système de cogénération utilisant des énergies
renouvelables pour le bâtiment
Composition du Jury :
Que le docteur Fréderic Joly soit remercié pour avoir co-encadré de main de maître
cette thèse de doctorat. Fred merci pour le temps consacré à la relecture de tous les do-
cuments scientifiques liés à cette thèse, pour ta patience, pour le partage de tes talents
de « recherche de bugs » dans les longues lignes de code et pour les supports et conseils
qui m’ont permis de préparer mes cours de maîtrise de l’énergie.
Permettez-moi à présent d’exprimer toute ma gratitude envers les membres du jury qui
ont bien voulu consacrer du temps à la lecture de ce manuscrit et contribuer à l’amélio-
ration de sa qualité.
Elle s’adresse d’abord aux rapporteurs : Bruno Peuportier, Maître de recherche au
Centre Efficacité énergétique des Systèmes-MINES ParisTech et Christophe Menezo,
professeur à l’INSA de Lyon. Puis aux examinateurs : Francis Allard, professeur à
l’université de La Rochelle et Jean-Jacques Roux, professeur à l’INSA de Lyon.
i
Remerciements
Aussi, un grand merci à toutes les personnes que j’ai pu croiser et qui de par leur savoir,
leur aide ou plus simplement de leur soutien, ont éclairé toutes ces années d’aventures de
la Côte d’Ivoire à la France en passant par l’Algérie.
F
Durant toutes ces années, j’ai toujours eu le soutien indéfectible de ma amille et je
veux trouver ici l’occasion de leur témoigner toute ma gratitude. Particulièrement à mon
père qui a toujours trouvé beaucoup de fierté en ce que je faisais : j’aurai tant voulu qu’il
puisse lire quelques lignes de ce mémoire... et à ma Mère pour tous les sacrifices consentis.
Enfin, que Marie-Pascale trouve ici le témoignage de ma dilection. Merci pour ta pa-
tience et tes encouragements.
A mon père.
ii
Table des matières
Remerciements i
Introduction 1
iii
TABLE DES MATIÈRES
du Simulateur 27
2 Modélisation et validation des composants « non ou peu maillés » 29
2.1 Ballon d’eau chaude stratifié . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
2.1.1 Dimensions du ballon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
2.1.2 Modélisation d’un ballon d’eau chaude stratifié . . . . . . . . . . . . 31
2.1.3 Algorithme du mix dans les ballons stratifiés . . . . . . . . . . . . . 33
2.1.4 Validation du modèle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
2.2 Machine à absorption . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
2.2.1 Principaux composants d’une machine à absorption (H2 O/LiBr) . . 37
2.2.2 Modèle thermodynamique d’une machine à absorption . . . . . . . 38
2.2.3 Validation du modèle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
2.3 Concentrateur solaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
2.3.1 Modélisation d’un concentrateur à réflecteur linéaire de fresnel . . . 48
2.3.2 Poursuite de la course du soleil . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
2.4 Générateur d’air chaud . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
2.5 Moteur à air chaud . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
2.5.1 Calcul de la température de la tête chaude du moteur . . . . . . . . 54
2.5.2 Estimation de la puissance électrique . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
2.5.3 Calcul de la température de sortie du circuit de refroidissement . . 55
2.6 Tour de refroidissement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
2.7 Tuyauteries et gaines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
2.7.1 Estimation des pertes de charge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
2.7.2 Calcul des pertes de chaleur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
Conclusion du chapitre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
iv
TABLE DES MATIÈRES
v
TABLE DES MATIÈRES
Annexes 165
A Compléments sur la modélisation de la MAA 167
A.1 Calcul de la densité du mélange . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 167
A.2 Variables de la fonction Psat (X, T ) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 167
A.3 Détail relatif à la fonction Hmel (T, X) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 168
Bibliographie 203
vi
Table des figures
vii
TABLE DES FIGURES
viii
TABLE DES FIGURES
ix
Liste des tableaux
xi
Nomenclature
Autres
∇ Opérateur gradient [m−1 ]
∇2 Opérateur laplacien [m−2 ]
Lettres Grecques
α Coefficient absorption solaire [-]
µ Viscosité dynamique [kg.m−1 .s−1 ]
ν Viscosité cinématique [m2 .s−1 ]
Φ Flux de chaleur [W]
Φ1 Flux de chaleur échangé entre le fluide caloporteur et la structure du plancher [W]
Φ2 Flux de chaleur échangé entre la surface du plancher et l’air intérieur [W]
Φ3 Flux de chaleur échangé entre la structure du plancher et le sol [W]
Φsint Gain solaire interne total [W]
Φsj Apport solaire sur une surface j [W]
Φsmex/tex Apport solaire reçu sur la surface externe du mur/de la toiture [W]
ϕs Densité de flux solaire [W/m2 ]
β Coefficient de dilatation thermique [K − 1]
ρ Masse volumique [kg/m3 ]
ζ Nombre de Steklov [J/m2 .K]
Indices et Exposants
a Air intérieur/ Absorbeur
c Condenseur
cca Chauffant et circulateur à l’arrêt
ccm Chauffant et circulateur en marche
e Enveloppe du bâtiment/ Evaporateur/ Entrée
ext Extérieur
xiii
LISTE DES TABLEAUX
g Générateur
h Hydraulique
int Intérieur
mex Mur extérieur
op Mode de fonctionnement du plancher reversible
out Sortie
pin Paroi interne
rca Rafraîchissant et circulateur à l’arrêt
rcm Rafraîchissant et circulateur en marche
s Sol/ Solaire
t Toiture
tex Toiture extérieur
v Vitrage
0 Etat de référence ou Paramètre constant
c Chaud
ef Entrée fluide
env Milieu environnant
eq Equivalent
f Fluide / Fluide de transfert de chaleur
in Entrée
m Matériau à changement de phase/ Mur
p Interface HTF-MCP/ Plancher
r Réduit
sf Sortie fluide
Sigles et Abbréviations
SimCoBat Simulateur de système de Cogénération couplé à un Bâtiment
AREN E Agence Régionale de l’Environnement et des Nouvelles Energies
DT U Document Technique Unifié
GAC Générateur d’air chaud
HT F Fluide caloporteur
SAM BA Simulation par Analyse Modale de modes de Branche Amalgamés
SST L Système de Stockage Thermique Latent
xiv
LISTE DES TABLEAUX
RT Réglementation Thermique
UE Union Européenne
COP Coefficient de performance
MAA Machine à absorption
AIE Agence Internationale de l’Energie
Variables
ṁ Débit massique [kg/s]
A Matrice de diffusion
C Matrice de capacité
I Matrice identité
P Matrice de passage/ Base modale
U Vecteur de sollicitation
Y Vecteur des observables
a Diffusivité thermique [m2 .s−1 ]
d Diamètre du tube (plancher) [cm]
dt, δt Pas de temps [s]
e Epaisseur
H Enthalpie ou Hauteur [J/kg ou m ]
Idn Rayonnement direct normal [W/m2 ]
Ih Rayonnement global horizontal [W/m2 ]
L Longueur [m]
l Espacement des tubes (plancher) [cm]
Pp Puissance de la pompe [W]
r Rayon [m]
rGS Ratio de gain solaire [-]
RSdif Composante diffuse du rayonnement solaire [W/m2 ]
RSdir Composante directe du rayonnement solaire [W/m2 ]
RSg Rayonnement solaire global [W/m2 ]
RSref Composante réfléchie du rayonnement solaire [W/m2 ]
Tf Température moyenne du fluide caloporteur [°C]
Xc Titre de la solution concentrée [-]
Xd Titre de la solution diluée [-]
xv
LISTE DES TABLEAUX
xvi
Introduction
C’est dans ce contexte que s’inscrit le projet BATIMAC, piloté par l’entreprise ENS2R
et soutenu par la Région Ile-de-France et le Conseil général de l’Essonne. Son but est de
proposer des systèmes énergétiques permettant aux bâtiments auxquels ils sont associés
d’atteindre des performances énergétiques et environnementales à la hauteur des enjeux
actuels. Ainsi, le système BATIMAC est un système de tri/cogénération utilisant des
énergies renouvelables.
Par ailleurs, pour améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments neufs ou existants, ce
système énergétique se veut sur-mesure. Pour cela, avant même de débuter sa conception,
diverses simulations dynamiques 1 sont nécessaires afin de proposer le système BATIMAC
le plus adapté pour un (ou un ensemble) de bâtiment donné.
1. d’un système BATIMAC couplé à une charge (logement collectif, bâtiment tertiaire ou ensemble
de maisons individuelles)
1
Introduction
L’objectif du présent travail de thèse consiste donc à développer d’un tel outil d’aide
à la décision. Cette plate-forme de simulation dynamique de comportement énergétique
doit être ergonomique, rapide et représentative afin de permettre le dimensionnement,
l’optimisation, le pilotage et l’étude des performances des systèmes BATIMAC.
2
Partie I : De la Situation Energétique &
Environnementale Actuelle au Système
Batimac
Très souvent, l’énergie consommée est obtenue à la suite d’un long processus appelé
chaine énergétique. Comme illustré à la figure 1.1.1, cette chaine débute par une énergie
primaire 1 qui subit des transformations physico-chimiques pour produire une énergie dite
1. C’est la première forme d’énergie directement disponible dans la nature, par exemple du pétrole
brut ou la bûche de bois.
5
Chapitre 1 Contexte & Objectifs
secondaire. Facilement transportable, cette énergie secondaire 2 est acheminée vers les
foyers de consommation où l’énergie finale reçue est transformée en énergie utile.
La répartition de cette consommation d’énergie primaire est donnée par le mix éner-
gétique 10 mondial mis en relief par la figure 1.1.3. Celui-ci laisse apparaître une consom-
mation mondiale d’énergie largement dominée depuis plusieurs années par les combus-
tibles fossiles (pétrole, charbon et gaz naturel) ; soit une proportion de 86.7% en 1973
2. aussi appelée vecteur d’énergie (réseau de chaleur ou électricité par exemple)
3. Se dit d’un GES issus des activités humaines. Il s’agit principalement du CO2 , du CH4 , du N2 O,
des HFC.
4. le CO2 représentaient 73% des émissions GES anthropiques en 2010 [SOeS 15]
5. C’est grâce à cet effet de serre que la température moyenne de la terre est de 15°C au lieu de -18°C.
6. L’AIE est un organisme autonome qui travaille à garantir une énergie fiable et peu coûteuse propre
pour ses 29 pays membres et au-delà. Fondée en réponse à la crise du pétrole 1973/4, le rôle initial de
l’AIE était d’aider les pays à coordonner une réponse collective à des perturbations importantes dans
l’approvisionnement en pétrole à travers la libération des stocks pétroliers d’urgence pour les marchés.
Bien que cela continue d’être un aspect essentiel de son travail, l’AIE a évolué et élargi son champ de
compétence. Il est au cœur du dialogue sur l’énergie mondiale, fournissant des statistiques, des analyses
et des recommandations.
7. La tep (tonne équivalent pétrole) est une unité de mesure d’énergie, 1 tep = 11630 kWh.
8. ** : y compris tourbe et schistes bitumineux.
9. *** : inclus la géothermie, le solaire, l’éolien, etc.
10. Répartition des différentes sources d’énergie primaire dans la consommation énergétique finale d’une
zone géographique donnée.
6
1.1 Situation énergétique et environnementale
Figure 1.1.2 – Production mondiale d’énergie primaire (en Mtep) [AIE 14a].
et 81.7% en 2012.
En cette même année 2012, les émissions de CO2 anthropiques estimées à 31734 Mé-
gatonnes (Mt) étaient à 99.5% dues à la combustion de ces énergies fossiles [AIE 14a],
confortant l’idée selon laquelle la consommation d’énergie fossile est étroitement corrélée
à la concentration de CO2 dans l’atmosphère 11 .
Aujourd’hui, nul doute que la consommation énergétique mondiale est en grande partie
responsable du changement climatique. Aussi, d’après le scénario de l’AIE, cette situation
devrait perdurer puisque les émissions de CO2 continueraient à augmenter 12 à l’horizon
2040 [AIE 14b], provoquant à long terme une hausse de la température moyenne mon-
diale de 3.6 °C si des mesures suffisantes ne sont pas prises dès maintenant. C’est l’un
des grands enjeux de la conférence COP 21 sur le climat, qui se tiendra à Paris du 30
11. En 2011, les émissions de CO2 des Etats-Unis et de la Chine représentaient 42% et celles de l’UE
à 28 membres 11% des émissions totales à l’échelle mondiale [SOeS 15].
12. sachant que la consommation de combustible fossile passerait en dessous du seuil de 75% dans le
mix énergétique
7
Chapitre 1 Contexte & Objectifs
Mais avant d’atteindre ce stade critique, pour une hausse de température moyenne (sur
la période 1901-2012) de l’ordre de 0.89 °C, le Groupe d’Experts Intergouvernemental sur
l’Evolution du Climat (GIEC) tire déjà la sonnette d’alarme. En effet, dans son dernier
rapport [GIEC 14], il dresse un bilan des conséquences (figure 1.1.4) du changement cli-
matique et attire surtout notre attention sur le fait qu’un franchissement du seuil de 3°C
d’augmentation pourrait s’avérer irréversible avec des risques très élevés pour l’épanouis-
sement des êtres vivants.
1.1.2 En France
Comme illustré à la figure 1.1.5, la tendance d’évolution de la production énergétique
française était globalement semblable à celle du monde jusqu’au début de la crise financière
de 2008.
En 2013, la consommation d’énergie primaire de la France était estimée à 260 Mtep,
avec un mix énergétique très particulier mis en évidence par le diagramme de la figure
1.1.6 et laissant apparaître les constats suivants :
8
1.1 Situation énergétique et environnementale
Figure 1.1.5 – Production d’énergie primaire par énergie, France [CGDD 15].
9
Chapitre 1 Contexte & Objectifs
secteurs représentent donc plus de 3/4 des consommations d’énergie et plus de la moitié
des émissions de CO2 18 .
(a) Consommation d’énergie finale [CGDD 14]. (b) Emission de CO2 [CGDD 14].
Même si tous ces projets ambitieux portent sur tous les secteurs d’activité, en France,
plusieurs études concluent à ce jour que le secteur du bâtiment représente le plus gros
18. dont l’ensemble représentait 1% des émissions mondiales en 2011 [SOeS 15]
19. « Satisfaire les besoins actuels, sans compromettre la capacité des générations futures à satisfaire
les leurs »[Brundtland 87].
20. Ce plan d’action est en vigueur depuis 2008 et vise d’ici à 2020 à réduire de 20% les émissions GES,
augmenter de 20% l’efficacité énergétique et atteindre 20% d’énergie renouvelable dans le mix énergétique
des pays membre de l’UE. Dans le même sillage, en 2014, le paquet Energie-Climat 2030 a été mis en
place, il repousse les objectifs à -40%, +27% et +27% respectivement.[Council 14]
21. Adopté par l’Assemblé Nationale et le Sénat (de 2007 à 2010), c’est un ensemble de rencontres
visant à prendre des décisions à long terme en matière d’environnement et de développement durable.
Elle est à l’origine de la RT2012 qui impose de construire des bâtiments basse consommation depuis 2013,
d’un vaste projet de rénovation thermique des bâtiments et vise entre autres la division par 4 des GES
d’ici 2050 et la généralisation des bâtiments à énergie positive avec la RT2020...
22. Selon le projet de loi, elle doit permettre à la France de contribuer plus efficacement à la lutte contre
le dérèglement climatique et de renforcer son indépendance énergétique. Elle prévoit entre autres mesures,
une réduction de -50% de la consommation d’énergie d’ici 2050, de -30% la consommation d’énergie de
source fossile d’ici 2030, de -25% la part du nucléaire dans la production d’électricité, de porter la part
des énergies renouvelables à 32% d’ici 2030 ...
10
1.1 Situation énergétique et environnementale
gisement d’économie d’énergie et aussi l’un des plus importants de réduction des émissions
de gaz à effet de serre et autres polluants 23 .
Certes, les solutions techniques pour réduire la consommation énergétique des bâtiments
sont fort appréciables, mais les solutions techniques utilisées pour produire proprement le
reste de l’énergie nécessaire sont parfois limitées et/ou ne couvrent généralement qu’une
partie des besoins.
11
Chapitre 1 Contexte & Objectifs
1.2 Cogénération
Le second principe de la thermodynamique stipule qu’il est impossible pour un moteur
thermique de convertir intégralement en travail la chaleur qu’il absorbe. Ainsi, dans les
systèmes classiques 26 de production d’électricité, la chaleur qui n’est pas convertie est
dissipée dans la nature 27 et le rendement de l’installation en est impacté. Le principe de
la cogénération consiste à valoriser cette chaleur fatale 28 afin d’améliorer significativement
l’efficacité énergétique du système.
25. Selon l’article 4 de la loi Grenelle 1 du 3 août 2009, c’est un bâtiment dont la consommation
d’énergie primaire est inférieure à la quantité d’énergie renouvelable qu’il produit.
26. centrale thermique
27. dans des flux d’eau ou dans l’air ambiant
28. dit d’une énergie produite par un processus dont la finalité n’est pas la production de cette énergie
29. Dans la communauté scientifique internationale on le retrouve sous la dénomination CHP, pour
Combined Heat and Power.
12
1.2 Cogénération
Par ailleurs, deux types de classification des installations de cogénération sont à distin-
guer ; l’un selon la puissance électrique produite et l’autre selon le type de convertisseur
d’énergie.
Dans le premier cas, on parle de famille de cogénération et il en existe cinq suivant
l’échelle représentée à la figure 1.2.2.
Le second cas de figure correspond aux technologies de cogénération dont une synthèse
(principalement de micro-cogénérateur) est disponible dans [Boudellal 10]. Parmi celles-ci,
on distingue :
1. La technologie moteur à combustion interne (M. à C.I.) : unité de µ-cogénération
de 4.7 kWe de chez Vaillant ;
2. La technologie moteur à combustion externe (M. à C.E.) : unité de µ-cogénération
de 1 kWe de chez De Dietrich ;
3. La technologie micro turbine : unité de µ-cogénération de 3 kWe de chez Micro
Turbine Technology ;
4. La technologie pile à combustible 30 (P. à C.) : unité de µ-cogénération de 4.6 kWe
de chez Vaillant .
13
Chapitre 1 Contexte & Objectifs
Bien évidement, plusieurs critères de comparaison sont possibles, mais nous nous limi-
terons ici à des critères énergétique et environnemental.
1.2.2.1 Le rendement
On définit généralement trois types de rendement des installations de cogénération.
D’abord le rendement électrique (ηelc ) qui désigne le rapport entre l’énergie électrique
produite et l’énergie primaire consommée par l’installation. Puis le rendement thermique
(ηth ) qui représente le rapport entre l’énergie thermique produite et l’énergie primaire
consommée. Enfin, le rendement global (ηg ) qui est la somme des deux premiers.
Energie électrique produite
ηelc = × 100 (1.2.1)
Energie primaire consommée
Energie thermique produite
ηth = × 100 (1.2.2)
Energie primaire consommée
14
1.2 Cogénération
En effet, selon la législation [JOR 13], l’obligation d’achat du surplus d’électricité pro-
duite par une installation de cogénération est soumise à un rapport e/c maximal de 0.5.
Dans l’expression (1.2.5), le calcul des énergies primaires consommées est classique en
énergétique mais, celui des émissions de CO2 (Eq. (1.2.6)) est moins courant. En effet,
la quantité de dioxyde de carbone émise suite à la consommation d’une quantité d’éner-
gie (QE en kWh) dépend du facteur d’émission (Fe en kgCO2 ou kgeq CO2 /kWh) de la
technologie (voir tableau 33 1.2a), et/ou du combustible (voir tableau 34, 35 1.2b) selon :
EmCO2 = QE × Fe (1.2.7)
En France, les facteurs d’émissions recommandés sont disponibles dans la Base carbone
de l’ADEME. Même si celle-ci semble très discutable, on y retrouve [ADEME 07] plusieurs
facteurs d’émissions.
15
Chapitre 1 Contexte & Objectifs
Filières Fe Total en
}
Combustibles Fe en
geq CO2 /kWhEF gCO2 /kWhEP
Nucléaire 5 Fioul domestique 271
Charbon 600 MW 1001 Gaz naturel 206
Biomasse 0
}}
Fioul 988
Eolienne 3 à 24 Déchets ménagers 345.6
}}}
L’évaluation du facteur d’émission du CO2 est alors effectuée selon les deux méthodes
suivantes [et ADEME 07] :
• méthode des contenus saisonnalisés par usage sur base historique : le facteur d’émis-
sion est une moyenne des années 2000 à 2004 déterminé selon l’usage 36 de l’électri-
cité,
• méthode du contenu marginal : ici, il n’est plus question du contenu en CO2 pour
une utilisation donnée, mais plutôt de la teneur en CO2 d’un kWh supplémentaire
d’électricité selon l’usage.
Pour chacune de ces méthodes, le tableau 1.3 récapitule des facteurs d’émission de CO2 en
fonction de l’usage .
16
1.3 Batimac : vers des bâtiments écologiques et autonomes en énergie.
17
Chapitre 1 Contexte & Objectifs
ENS2R, le porteur du projet Batimac est une start-up créée en 2012 qui nourrit
l’ambition de devenir un acteur de référence dans les systèmes de productions d’éner-
gie électrique et thermique à partir d’énergie renouvelable. Quant au partenariat avec
l’Université d’Evry, il s’agit surtout d’un soutien en recherche et développement via
le Laboratoire de Mécanique et d’Energétique d’Evry (lmee) qui a conduit à cette thèse
de doctorat.
Ce système énergétique est subdivisé en deux parties couplées par le convertisseur (d).
On distingue d’une part la boucle chaude qui est le siège de la production de chaleur
haute température (de 275 à 450 °C) et d’autre part la boucle froide qui assure le condi-
tionnement des utilités thermiques de la charge.
18
1.4 Objectifs de la thèse
Stockage Générateur
Thermique d’ Air
Boucle chaude
Centrale
Solaire HT Chaud
(a) (c)
(b)
(i) Convertisseur
Air chaud Chaleur
(j)
ERDF Electricité
Electricité
Electricité (d)
Stockage
ECS Poste Eau chaude Thermique
ECS BT
Boucle froide
(g) Chauffage Machine
(e)
Poste A
Froid Chge/Raf Absorption
(f )
Aérorefrigérant
Charge du système (h)
(k)
Système BATIMAC
C’est l’un des deux équipements de production de chaleur haute température. Le fluide
caloporteur circulant dans des tubes placés au dessus d’un ensemble de miroirs (ici concen-
trateur linéaire de Fresnel) est réchauffé jusqu’à 500°C grâce au rayonnement solaire.
Le convertisseur (d)
C’est un moteur à air chaud qui permet de convertir l’énergie primaire en électricité et
en chaleur utile. Il fait le lien entre les deux boucles (chaude et froide) du système.
19
Chapitre 1 Contexte & Objectifs
Ce stockage de chaleur sous forme d’eau chaude permet d’une part au système de
subvenir aux besoins d’énergie thermique lorsque la boucle chaude est arrêtée et d’autre
part de limiter les pertes thermiques de la boucle froide.
La charge (g)
L’énergie électrique ainsi produite peut être auto-consommée par la charge (g) ou com-
mercialisée via le réseau de distribution eRDF 45 . Quant à l’énergie thermique produite
sous forme d’eau chaude, elle est valorisée à travers la production d’eau glacée via la
machine à absorption (f), la production d’eau chaude sanitaire et d’eau chaude pour le
chauffage, afin de répondre aux besoins thermiques de la charge.
Selon les conditions de fonctionnement et les besoins thermiques de la charge, une par-
tie de la chaleur reçue par la boucle froide peut être stockée dans l’unité de stockage basse
température (e). Cette quantité d’énergie est déstockée en complément 46 ou pour assurer
les besoins thermiques de la charge lorsque la boucle chaude est à l’arrêt.
20
1.4 Objectifs de la thèse
Aussi, pour assurer ses fonctions, le simulateur Batimac (dénommé SimCoBat) doit
être précis 51 , rapide 52 et ergonomique 53 . Ainsi, dans l’environnement de simulation,
SimCoBat est vu comme un ensemble de modèles de composants interagissant les uns
avec les autres. Ces modèles de composants doivent alors être correctement sélectionnés
afin de satisfaire aux deux premiers attributs du simulateur.
47. Proposer les dimensions optimales des équipements selon les besoins de la charge.
48. Répondre aux besoins de la charge en minimisant la consommation d’énergie primaire de l’instal-
lation.
49. Les règles de contrôle-commande testées dans le simulateur peuvent être déployées sur l’installation
via une carte électronique.
50. Quantifier les performances énergétiques du système, la capacité du système à répondre aux besoins
de la charge, ...
51. le comportement énergétique des composants doit être proche de la réalité
52. les simulations doivent être rapide afin de faciliter les séquences d’optimisation
53. faciliter le paramétrage des simulations
21
Chapitre 1 Contexte & Objectifs
Ainsi, selon Naslin[Naslin 74], « d’une manière générale, un modèle d’un phénomène
ou d’un processus est essentiellement un mode de représentation tel qu’il permette, d’une
part de rendre compte de toutes les observations faites et, d’autre part, de prévoir le
comportement du système considéré dans des conditions plus variées que celles qui ont
donnée naissance aux observations. Ainsi, le modèle généralise la validité des résultats
expérimentaux et permet d’agir sur le processus dans un sens désiré. Les actions exercées
fournissent de nouvelles observations, de sorte que la séquence observation-modélisation
constitue en fait une boucle fermée qui assure l’amélioration progressive du modèle. ».
Par exemple le générateur d’air chaud (c) et le convertisseur (d) sont modélisés par une
combinaison de courbes de rendement et d’équations différentielles temporelles. Le mo-
dèle de la tour de refroidissement (h) est obtenu à partir de la théorie des échangeurs de
chaleur et malgré sa complexité, le comportement énergétique de la machine à absorption
est approché par une analyse thermodynamique.
Bien entendu, des modèles plus fins de ces composants sont disponibles dans la litté-
rature, mais ils nécessitent d’être alimentés par des données plus nombreuses 54 et parfois
peu accessibles, surtout en phase de dimensionnement.
22
1.4 Objectifs de la thèse
Lorsqu’il s’agit d’un maillage unidimensionnel (1D), les matrices mises en jeux dans le
système d’équation sont de faibles dimensions et l’exécution de ce type de modèle qualifié
de modèle peu maillé s’effectue très rapidement sur un ordinateur.
C’est ce type de modèle qui est utilisé pour la représentation numérique de la centrale
solaire (a) et des ballons (e) d’eau chaude 55 .
Pour limiter les durées de simulation, l’utilisation de ce type de modèle est à proscrire
dans le simulateur. Il est alors plus judicieux d’utiliser les méthodes de réduction pour la
modélisation de ce type de composant.
Ces deux outils présentent plusieurs similitudes, cependant notre choix c’est plutôt
porté sur l’utilisation de l’environnement MATLAB/Simulink.
Dans cet environnement, nous utiliserons principalement deux types de modèle Simu-
link. Le premier type, illustré par la figure 1.4.2a est du type schéma-bloc où le modèle
mathématique du système est obtenu en reliant les blocs entre eux. Cependant, lorsqu’il
55. pour la prise en compte de la stratification
56. à cause du plancher chauffant reversible
23
Chapitre 1 Contexte & Objectifs
Notons par ailleurs que Simulink intègre plusieurs outils complémentaires dont Sta-
teflow 58 qui sera utilisé pour élaborer les stratégies de fonctionnement du système et
Simulink Desktop Real-Time qui permettra de piloter en temps réel le système BA-
TIMAC. Aussi, grâce à la boîte à outil Data Acquisition Toolbox il est possible de
faire directement de l’acquisition de données sans avoir à passer par un logiciel comme
LabVIEW.
24
Conclusion du chapitre
Conclusion du chapitre
Ce 1er chapitre plante le décor de ce travail de recherche. Dans un premier temps, il
présente un panorama de la situation énergétique et environnementale à l’échelle mondiale
comme sur le plan national qui met en évidence la nécessité du changement de notre mode
de consommation d’énergie actuel. Il faut alors réduire les consommations énergétiques
et promouvoir l’utilisation des sources d’énergies à faible émission de gaz à effet de serre.
Particulièrement, en France où le secteur du bâtiment représente le premier consom-
mateur d’énergie et le deuxième émetteur de CO2 , les politiques de maîtrise d’énergie
prévues dans ce secteur d’activité montre que les installations de cogénération utilisant
des énergies renouvelables constituent une excellente alternative, justifiant ainsi le choix
stratégique de l’entreprise ENS2R et par conséquent la nécessité de cette thèse.
Dans un second temps, il plante les jalons des travaux à réaliser après avoir permis au
lecteur de se familiariser au système Batimac standard et au type de charge auquel il
peut être associé pour en assurer les besoins thermiques et électrique. Le développement
du simulateur numérique qui constitue le cœur de ce travail n’est pas réellement l’objet
de ce chapitre qui se focalise plutôt sur l’intérêt scientifique et industriel que représente
un tel outil d’aide au choix d’une part et d’autre part apporte des éléments de réponse à
propos des types de modèles rencontrés dans le simulateur à développer dans l’environ-
nement Simulink.
Les deux chapitres suivants porteront sur la modélisation et la validation 59 des compo-
sants du simulateur numérique. Le chapitre 2 traite des modèles de composants non ou
peu maillés et il est proposé au chapitre 3 des modèles réduits par différentes approches
d’analyse modale pour les modèles de composants fortement maillés.
25
Partie II : Modélisations et Validations
des Principaux Composants du
Simulateur
29
Chapitre 2 Modélisation et validation des composants « non ou peu maillés »
A titre d’exemple, dans son travail de recherche, [Jabbour 11] conclut suite à une étude
réalisée sur des ballons de volumes inférieurs à 600 litres que la hauteur peut être déter-
minée à partir du volume par l’équation (2.1.1).
30
2.1 Ballon d’eau chaude stratifié
b T1
b T2
Hi
Ai bc Ti
eb
b Tn−1
b Tn
ṁc , Tsc ṁf , Tf
ṁc et ṁf sont les débits massiques du circuit de stockage et puisage respectivement. T
désigne la température et les indices ec, sc, f , p font respectivement référence à l’entrée
et la sortie du circuit de stockage, l’entrée et la sortie du circuit de puisage.
31
Chapitre 2 Modélisation et validation des composants « non ou peu maillés »
Ainsi, en effectuant un bilan énergétique sur chaque strate, les équations suivantes sont
obtenues :
∂T1
m1 cp = ṁc cp (Tec − T1 ) + ṁf cp (T2 − T1 ) (2.1.4)
∂t
keq S
+ (T2 − T1 )
H1
+hg A1 (Tenv − Ti )
∂Ti
mi Cp = ṁc cp (Ti−1 − Ti ) + ṁf cp (Ti+1 − Ti ) (2.1.5)
∂t
keq S
+ (Ti−1 − 2Ti + Ti+1 )
Hi
+hg Ai (Tenv − Ti )
∂Tn
mn cp = ṁc cp (Tn−1 − Tn ) + ṁf cp (Tf − Tn ) (2.1.6)
∂t
keq S
+ (Tn−1 − Tn )
Hn
+hg An (Tenv − Tn )
8 × eb
keq = keau + × kmetal (2.1.7)
D
32
2.1 Ballon d’eau chaude stratifié
Pour faciliter la résolution de ce système d’équation, les équations (2.1.4) à (2.1.6) sont
mises sous forme matricielle, pour donner la forme standard :
CṪ = AT + BU (2.1.8)
Où C est la matrice diagonale des capacités, A une matrice tridiagonale, B et U les
matrice et vecteur de sollicitation. Avec U = [Tec Tef Tenv ]T .
En effet, prenons le cas d’une cuve de stockage portée initialement à une température
de 60°C, dans un environnement à 20°C. Les échanges thermiques avec l’environnement
provoquerons un refroidissement du ballon. Par ailleurs, la strate 1, ayant une surface
de contact avec l’extérieur supérieure à la strate 2, va se refroidir plus rapidement, ce
qui conduit à une inversion du gradient de température. La stratification n’est alors plus
stable, et la convection naturelle entre en jeu. Dans le cadre de ce travail, il est hors de
question de simuler les écoulements de fluide et les transferts de chaleur afférents. Il va
donc falloir faire une approximation, en utilisant par exemple l’algorithme du mix.
33
Chapitre 2 Modélisation et validation des composants « non ou peu maillés »
ρ × cp × L 2 ρ × cp × L2
τdif f = (2.1.10) τconv = √ (2.1.11)
k k × Ra
k ρ β ν cp V H N
0.62 1000 2×10−4 1 × 10−6 4180 0.5 1.36 15
mi × T (i) + mi+1 × T (i + 1)
Tm = (2.1.12)
mi + mi+1
Il convient alors de vérifier que le sens de la stratification est respecté dans tout le
ballon avant de passer au pas de temps suivant.
La figure 2.1.2, montre une bonne cohérence entre le modèle présenté ci-dessus et celui
de Blandin, et par conséquent avec les Types 4 et 60 de TRNSYS.
34
2.2 Machine à absorption
40
Strate 1
38 Strate 2
Strate 3
36 Strate 4
Strate 1-Blandin
34
Strate 2-Blandin
Température (°C)
32 Strate 3-Blandin
Strate 4-Blandin
30
28
26
24
22
20
0 1 2 3 4 5 6
Temps (h)
Les composants postes d’ECS, poste de chauffage et stockage thermique basse tempé-
rature du système Batimac peuvent alors être modélisés avec ce modèle de ballon d’eau
chaude stratifié. Toutefois, le choix du nombre de strate reste non résolu. L’utilisateur
pourra se référer aux recommandations de TRNSYS qui fixe le nombre maximal de strate
à 15 ou à celles de Blandin [Blandin 10] qui a montré que 8 strates sont nécessaires pour
tenir correctement compte de la stratification dans un ballon d’eau chaude de 500 litres.
35
Chapitre 2 Modélisation et validation des composants « non ou peu maillés »
Pour le rafraîchissement des locaux, le couple H2 O/LiBr est le plus approprié et le couple
N H3 /H2 O sert généralement à faire du froid négatif.
Ces modèles sont issus des équations de transfert de chaleur, d’état, de masse et
d’énergie. Ils permettent de simuler le caractère dynamique et transitoire de la machine
[Kohlenbach 06, Kohlenbach 08b, Kohlenbach 08a, Evola 13, Jayasekara 13]. Par ailleurs,
ils nécessitent une connaissance précise de la géométrie de l’installation ainsi que les pa-
ramètres thermophysiques de chacun des composants. Même si ce type de modèle est plus
pertinent pour saisir le fonctionnement dynamique d’un tel équipement, son intégration
dans un modèle de type boîte noire n’est pas très adaptée à cause du nombre important
de paramètres qu’il nécessite.
Avec ce type de modèle, il est impossible de prendre en compte l’inertie des composants
de la machine à absorption. Ce sont donc des modèles en régime permanent qui sont tout
de même efficace lorsqu’il s’agit d’estimer les performances de la machine à partir des
températures. On distingue deux types de modèle simplifié de MAA.
Parmi les différents types de modèle brièvement présentés ci-dessus, c’est un modèle ther-
modynamique qui sera utilisé pour modéliser la MAA. En effet, ce type de modèle est
bien adapté pour des applications de type boîte noire où le nombre de paramètre à définir
est restreint et où le modèle une fois implémenté dans l’environnement de simulation peut
couvrir une large plage de fonctionnement de machine à absorption.
36
2.2 Machine à absorption
7
Q̇g
Q̇c
b
Tsc b b b b b
b b
b
b b b b
Générateur
Tec b
b
b
b
b b
ṁCR b
bc bc Tsg
bc
bc
bc bc
bc
1 bc
bc bc
Teg
Sol. diluée ṁCP
Condenseur
Sol. concentrée 6 5
Eau
Basse pression Haute pression
Echangeur
6’ 4’
ṁf
3
Q̇a
2 Q̇e
ċ
bc b
b b b
b
b 8
b b
bc
bc
ṁCEG b b
b
b b
bc bc bc bc bc
Tee
d˙
bc
bc
bc
bc
bc bc
bc
bc Tsa
bc
Tse
Evaporateur Tea ṁCR 4
Absorbeur
2.2.1.1 Le condenseur
C’est un composant identique à celui qu’on retrouve dans les machines frigorifiques
à compression. Sa température fixe la température de condensation et donc la pression
dans l’ensemble désorbeur/condenseur (haute pression : Ph ). La condensation du fluide
frigorigène est exothermique et la chaleur Qc dégagée est évacuée à l’aide du circuit de
refroidissement. Notons que le trajet (7 → 1) correspondant comprend une phase de
désurchauffe.
2.2.1.2 L’évaporateur
A la sortie du condenseur (1), le fluide frigorigène liquide subit un laminage à travers
le détendeur (1 → 2). Puis, il s’évapore en produisant l’énergie frigorifique Qe (2 → 3).
La pression dans l’ensemble évaporateur/absorbeur (basse pression : Pb ), est fixée par la
température de l’évaporateur (source froide).
37
Chapitre 2 Modélisation et validation des composants « non ou peu maillés »
2.2.1.3 L’absorbeur
Dans l’absorbeur, la vapeur issue de l’évaporateur (3) rencontre la solution concentrée
(riche en LiBr) provenant du générateur (8). Cette solution absorbe la vapeur et s’enrichit
en frigorigène. La transformation étant exothermique, la chaleur dégagée Qa est évacuée
par le circuit de refroidissement. En sortie de cet échangeur de chaleur (4), la solution
obtenue est dite diluée (pauvre en LiBr).
Mais avant, il est important de lister quelques unes des spécificités particulières que
présente le couple H2 O/LiBr .
´
1. En effet on a W = V dp, or dans le cas de l’eau on a par exemple Vliquide ≈ 1000 × Vvapeur .
38
2.2 Machine à absorption
1. La vapeur issue du générateur (7) est une vapeur d’eau pure à 100%,
2. Le point triple de l’eau étant 0°C, cette machine ne permet pas d’atteindre des
températures négatives,
3. L’eau étant le fluide frigorigène, les niveaux de pression sont relativement faibles.
Par exemple, l’eau s’évapore à 5°C sous une pression absolue d’environ 9 mbars et
se condense à 35°C à environ 56 mbars,
4. Lorsque la température augmente, le sel LiBr se cristallise. Cette cristallisation est
à éviter au risque d’endommager la machine.
Bien entendu, ce modèle phénoménologique est établi sous les hypothèses simplificatrices
suivantes [Lasvignottes 01, Romero 01, Anies 11] :
• Les températures dans les composants (générateur, évaporateur, condenseur et ab-
sorbeur), sont supposées uniformes dans tout le volume considéré ;
• Les températures du fluide frigorigène ou de la solution en sortie des composants
(soit : T1,T3,T4 et T7) sont respectivement égales à la température des différents
composants ;
• Le fluide frigorigène sortant du condenseur (1) est considéré comme de l’eau saturée
à la température et à la pression correspondantes ;
• Le fluide frigorigène entrant dans le condenseur (7) est de la vapeur d’eau surchauffée
à la température et à la pression correspondantes ;
• Le fluide frigorigène sortant de l’évaporateur (3) est à l’état de vapeur saturée ;
• Les détentes (1 → 2) et (6 → 8) sont isenthalpiques ;
• Les échanges thermiques avec l’environnement sont négligeables.
d˙ = ṁf + ċ (2.2.1)
d˙ × Xd = ċ × Xc (2.2.2)
où X désigne la concentration en LiBr de la solution.
d˙ = ṁ4 = ṁ4 0 = ṁ5 (2.2.3)
= ṁ6 = ṁ6 0 = ṁ8
ċ
39
Chapitre 2 Modélisation et validation des composants « non ou peu maillés »
= ṁf × H7 + ċ × H6 − d˙ × H5
Q̇g
= ṁf × (H1 − H7 )
Q̇
c
(2.2.5)
Q̇e = ṁf × (H3 − H2 )
= d˙ × H4 − ṁf × H3 − ċ × H8
Q̇a
L’expression du travail de la pompe de solution est donnée par l’équation ci-dessous :
ˆ
Wp = V dP (2.2.6)
Une intégration entre les différents niveaux de pression permet donc de déduire sa
puissance sous la forme :
Pp = d˙ × (Ph − Pb ) × Vc (2.2.7)
Où,
Q̇e
COP = (2.2.9)
Q̇g + Wp
Cependant, force est de constater qu’une telle définition du COP pose un problème
puisque, la chaleur et le travail mécanique sont comptés de la même manière au dénomi-
nateur. Cette notion de coefficient de performance n’est donc pas suffisante, d’où l’intro-
duction du rendement thermodynamique ou exergétique qui s’exprime comme suit :
Q̇e × 1 − Tm +273.15
Tb +273.15
ηex = (2.2.10)
Q̇g × 1 − Tm +273.15
Th +273.15
+ Wp
40
2.2 Machine à absorption
= Teg − ∆Tg
Tg
= Tee − ∆Te
T
e
(2.2.11)
Ta = Tea + ∆Ta
= Tec + ∆Tc
Tc
Avec, respectivement Teg , Tea , Tec et Tee , les températures à l’entrée du générateur,
l’absorbeur, le condenseur et l’évaporateur.
41
Chapitre 2 Modélisation et validation des composants « non ou peu maillés »
Dans l’algorithme 2.1, la fonction Psat (X, T ) permet de calculer la pression de saturation
du mélange H2 O/LiBr.
h i
D E
C+ +
Psat (X, T ) = 10 (Tp +273.15) (Tp +273.15)2 (2.2.13)
Les variables utilisées dans cette fonction sont disponibles à l’Annexe A (Eq. (A.2.1),
(A.2.2), (A.2.3) et Tab.A.1).
Après le calcul des concentrations, il parait évident de s’assurer que Xc > Xd , autre-
ment dit, que le titre de la solution est supérieur à celui de la solution diluée. Si cette
condition n’est pas vérifiée, alors les conditions de fonctionnement de la machine ne sont
pas satisfaites et alors la machine est mise en arrêt.
42
2.2 Machine à absorption
• L’enthalpie de l’eau à l’état de vapeur saturée surchauffée : Hsurch (T, P ),[Chougui 10] :
(h2 − h1 ) × Tz
Hsurch (T, P ) = + h1 (2.2.16)
100
Avec :
h
1
= 32.508 × ln(P ) + 2513.2
h
2 = 0.00001 × P 2 − 0.1193 × P + 2689 (2.2.17)
= T + D2 −4×E∗(C−log10(P
2×E
+ 273.15
Tz
))0.5
Où les constantes présentes dans (2.2.19) et (2.2.20) sont identiques à celles utilisées
dans l’équation (2.2.13).
Nous venons de voir comment s’effectue le calcul des variables d’état (pression, enthal-
pie, température, concentration) à chaque point du cycle thermodynamique de la MAA.
Afin de simplifier la compréhension du modèle thermodynamique de la machine à absorp-
tion, nous proposons à la figure 2.2.2 un organigramme mettant en scène l’ossature du
modèle à travers les principales étapes.
|COPref − COP |
COP = × 100 (2.2.21)
COPref
43
Chapitre 2 Modélisation et validation des composants « non ou peu maillés »
Données:
Teg , Tea , Tec , Tee , ∆Tg , ∆Ta , ∆Tc , ∆Te
ṁCP , ṁCR , ṁCEG , Q̇e , Ef f
FIN
44
2.2 Machine à absorption
Ainsi, pour une température du générateur et de l’évaporateur fixée , ils font varier la
température du condenseur (qui est supposée identique à celle de l’absorbeur) et relèvent
le COP de la machine.
Nous comparons à la figure 2.2.3 le coefficient de performance de l’installation obtenu
sous Thermoptim avec celui obtenu à l’aide du modèle proposé dans ce manuscrit, ainsi
que les écarts relatifs sur le COP.
1 10
COPThermoptim
9
0.9 COPmodéle
8
Ecart relatif
7
0.8
6
COP en %
COP
0.7 5
4
0.6
3
2
0.5
1
0.4 0
31 32 33 34 35 36
Température du condenseur en °C
2.2.3.2.1 Conclusion
Grâce aux nombreux travaux effectués sur le couple eau - bromure de lithium, il est
possible de déterminer à partir d’équations, la température , la concentration, la pression
et l’enthalpie du fluide frigorigène ou de la solution à n’importe quel point du cycle frigo-
rifique de la machine à absorption. Ces informations nous permettent alors de proposer
un modèle de machine à absorption en régime permanent.
45
Chapitre 2 Modélisation et validation des composants « non ou peu maillés »
1 10
COPRomero pour Tg = 85°C
COPModèle pour Tg = 85°C 9
0.9 COPRomero pour Tg = 80°C
8
COPModèle pour Tg = 80°C
0.8 COP pour Tg=85°C 7
COP pour Tg=80°C
6
COP en %
0.7
COP
5
0.6
4
0.5 3
2
0.4
1
0.3 0
40 41 42 43 44 45 46 47 48
Température de l'absorbeur en °C
Afin de vérifier la validité de ce modèle, nous avons effectué des confrontations avec
un modèle numérique et un logiciel de simulation de comportement énergétique. Dans
un premier temps, nous avons comparé nos résultats à ceux obtenus à l’aide du logiciel
Thermoptim disponible dans [Grosu 12]. Les courbes de la figure 2.2.3, montrent, avec
un ecart relatif maximal de 5% que le modèle proposé ici est cohérent. Cette affirmation
est confortée par le faible écart (3% au maximum) qu’on note en observant la figure 2.2.4
qui présentent une comparaison entre le modèle actuel et celui proposé par Romero et al.
dans [Romero 00].
Le modèle numérique de la machine à absorption est donc validé et peut être intégré
dans le simulateur Batimac.
46
2.3 Concentrateur solaire
(c) Tour solaire (Andalousie, Espagne) (d) Concentrateur à miroir de Fresnel (Province
de Almeria, Espagne)
47
Chapitre 2 Modélisation et validation des composants « non ou peu maillés »
48
2.3 Concentrateur solaire
Isolation Thermique
Réflecteur
secondaire
ct
Espace sous vide
di r e
ou rempli d’air
Tube absorbeur
are
ol
nt s
Vitre plane
eme
o nn
Ray
de captage
Champ
θ
∆T ∆T 2
ηf ield = ηmax − 0.00728 × ∆T − 0.496 × − 0.0691 × (2.3.2)
Idir Idir
Où Idir désigne le rayonnement solaire direct normal en W/m2 et ∆T donnée par :
out in
THT F − THT F
∆T = − Tamb (2.3.3)
2
K : Le facteur de modification de l’angle d’incidence. L’angle d’incidence θ des rayons
solaire a une influence sur la quantité d’énergie transmise par le soleil. En effet, moins
les rayons sont perpendiculaires au capteur, plus le rendement en est diminué. Cette di-
minution est décrite par un facteur d’angle K ou IAM ( pour Incident Angle Modifier).
Dans le cas des réflecteurs linéaires de Fresnel on distingue deux variables de l’IAM : Kt
et Kl , respectivement pour transversal angle modifier et longitudinal angle modifier. Ces
paramètres sont généralement fournis par les constructeurs. La figure donne l’allure des
IAM du concentrateur solaire visible à la figure 2.3.1-d [Morin 12].
η endloss : représente les pertes aux extrémités du champ de captage. D’après l’expression
proposée dans [Morin 12], il dépend de la distance focale df ocal , la longueur du récepteur
Lrecp et de l’angle incident θ.
49
Chapitre 2 Modélisation et validation des composants « non ou peu maillés »
1
Longitudinal
Transversal
0.8
0.6
IAM
0.4
0.2
0
0 20 40 60 80 100
Angle incident (°)
df ocal × tan(θ)
ηendloss = 1 − (2.3.4)
Lrecp
Enfin, Cl et χf ield désignent respectivement le coefficient de clarté des miroirs et la
proportion de champ de capteur disponible.
2.3.1.3 Le récepteur
Le récepteur reçoit la quantité de chaleur Qf ield , selon les conditions extérieures, une
partie de cette énergie est perdue Qloss et l’autre partie Qu réchauffe le fluide caloporteur
à travers l’absorbeur.
Dans [Duffie 74] et plus récemment dans [Heimsath 14], un calcul détaillé de ces pertes
tenant compte des pertes de chaleur par conduction, par convection et par rayonnement
avec la voûte céleste est donné. Aussi [Dudley 94] propose une corrélation pour l’estima-
tion de ces pertes en fonction du régime de fonctionnement de l’installation.
h i
Q̇loss = −0.01124 × ∆T + 0.000799 × ∆T 2 × Af ield (2.3.5)
A partir de la quantité de chaleur fournie par le champ de captage et les pertes ther-
miques du récepteur, la quantité de chaleur Qu fournie au tube absorbeur est déterminée
par l’expression suivante :
de son débit massique ṁHT F peut être calculée par l’expression suivante :
50
2.3 Concentrateur solaire
αQ̇u
F = + THT (2.3.7)
out in
THT F
ṁHT F × Cp
Cependant, lorsque le fluide caloporteur à une inertie importante, il peut être plus
adapté d’utiliser un modèle dynamique, qui permet de calculer le champ de température
du fluide caloporteur le long du tube absorbeur. Un tel modèle est obtenu en discrétisant
(d’abord spatialement puis temporellement) l’équation (2.3.8).
!
∂T ∂T ∂ 2T
ρ cp +u =k + αq̇u (2.3.8)
∂t ∂x ∂x2
Où α, u et q̇u désignent respectivement le coefficient d’absorption du tube, la vitesse
du fluide et la chaleur utile reçue par unité de volume.
51
Chapitre 2 Modélisation et validation des composants « non ou peu maillés »
52
2.5 Moteur à air chaud
∂Tsa
I + U S (Tsa − Text ) + ṁa × cair
p × (Te − Ts ) = Pu
a a
(2.4.1)
∂t
Quant à la puissance absorbée par le GAC, elle est donnée par l’équation algébrique
(2.4.2), dans laquelle ηchd désigne le rendement du générateur d’air chaud.
Pu
Pabs = (2.4.2)
ηchd
Avant de passer à la partie suivante, il est important de souligner que le générateur d’air
chaud défini précédemment et pouvant fournir de l’air à une température optimale autour
de 450 °C n’existe pas actuellement dans le commerce. Pour que le système Batimac soit
viable, il est donc important de trouver les moyens techniques de concevoir cet équipe-
ment, indispensable pour le fonctionnement permanent du système. En collaboration avec
l’entreprise ENS2R, une étude de conception est en cours afin d’adapter la chaudière de
la Brie [de la Brie 15] pour en faire un GAC. Le détail des calculs de dimensionnement
de l’échangeur principal du futur générateur d’air chaud est présenté à l’Annexe (C).
53
Chapitre 2 Modélisation et validation des composants « non ou peu maillés »
Pelec
∂Tc
I = ṁa × cair
p × (Te − Tc )
a
(2.5.1)
∂t
54
2.6 Tour de refroidissement
Table and breakpoints data for block: BATIMAC_PRE_SIMULATEUR_v9/SimulateurBatimac/Convertisseur/Tête Chaude/Courbes_Moteurs/Rendement en fct (T)_
50
40
elec en %
30
20
10
0
0 100 200 300 400 500
Température de la tête chaude (°C)
Pth
Tse = Tee + (2.5.6)
ṁe × ceau
p
55
Chapitre 2 Modélisation et validation des composants « non ou peu maillés »
Ainsi, selon les températures de fonctionnement souhaitées et/ou les puissances ther-
miques à évacuer, quatre grands principes d’installations de refroidissement de l’eau sont
techniquement envisageables [CETIAT ] :
• Les installations de refroidissement utilisant l’air sec ;
• Les installations de refroidissement par eau en circuit ouvert ;
• Les installations de refroidissement par voie sèche et humide ;
• Les installations de refroidissement par voie humide ou évaporatif.
4. Le débit d’air requis (Qair ) est déterminé par un régulateur PI, en fonction de la température de
consigne et de la température de l’air extérieur.
56
2.7 Tuyauteries et gaines
Ces opérations sont réalisées uniquement lorsque la température de l’eau est supérieure
à la température de consigne. Par ailleurs, le débit volumique d’air étant borné, si la tem-
pérature extérieure est élevée, la tour de refroidissement peut être incapable de refroidir
suffisamment l’eau, ce qui peut impacter les performances du processus.
La formulation de Darcy-Weisbach (Eq. 2.7.1) peut être utilisée pour le calcul des pertes
de charge linéaires.
L u2
∆lin =λ (2.7.1)
p
2 g Dh
Où le coefficient de perte de charge (λ) est donné par l’équation (2.7.2), en fonction du
nombre de Reynolds Re :
64 Re−1 si Re ≤ 2300
λ= (2.7.2)
0.316 Re−0.25 si non
Notons que dans le simulateur Batimac, l’architecture du système n’est à priori pas
déterminée, il est donc impossible de faire un calcul précis des pertes de charge singulières.
L’utilisateur est donc invité à estimer les pertes de charge singulières en fonction des pertes
de charge linéaires via un coefficient p. La perte de charge totale que doit vaincre la pompe
ou le ventilateur installé sur ce réseau est donc :
∆p = (1 + p) × ∆lin
p + ∆p
Equi
(2.7.3)
∆Equi
p dessinant la perte de charge totale des équipements connectés au circuit en ques-
tion.
57
Chapitre 2 Modélisation et validation des composants « non ou peu maillés »
Pour un tube de rayon intérieur (Rint ) et de rayon extérieur (Rext ), recouverts d’une
couche d’isolant d’épaisseur (eiso ), le flux de chaleur échangé entre le fluide caloporteur
et l’extérieur 5 est donné par :
Tin − Text
∆T h = Sech (2.7.4)
Rth
Où la résistance thermique surfacique Rth , est obtenue par :
ln
1 ln Rext
Rint 1
Rext +eiso
t
Rext
Rth = + + + (2.7.5)
hint Sint 2 π L kt 2 π L kiso hext Sext
Tels que les paramètres h et S désignent respectivement le coefficient d’échange de
chaleur par convection et la surface mouillée.
58
Conclusion du chapitre
Conclusion du chapitre
Ce 2ème chapitre doit être considéré comme une bibliothèque de modèle de composants
dans laquelle les modèles numériques des composants peu ou pas maillés du système Ba-
timac sont décrits. Le but de cette thèse n’étant pas de proposer des modèles pour ces
équipements, nous avons puisé dans la littérature pour établir la plupart de ces modèles
tout en les adaptant lorsque cela semblait nécessaire.
Ainsi, un modèle de ballon d’eau chaude stratifié a été établi puis validé par comparaison
(voir figure 2.1.2) avec le modèle zonal de [Blandin 10], qui auparavant a eu à démontrer
la bonne concordance entre son modèle et les Types 40 et 60 du logiciel commercial de
simulation dynamique TRNSYS. Ce modèle de ballon stratifié est implémenté dans le
simulateur numérique pour prédire le comportement du poste d’eau chaude sanitaire, du
système de stockage basse température et du ballon d’eau chaude pour le chauffage du
bâtiment.
Un modèle de machine à absorption eau-bromure de lithium est proposé dans cette
bibliothèque de modèle de composants. Basé sur des équations d’états et un ensemble de
lois de conservation de masse et d’énergie, nous avons montré que ce modèle thermody-
namique prédit correctement les performances d’une machine à absorption, avec un écart
relatif maximal de 5% (voir figure 2.2.3) par rapport au progiciel de simulation Thermop-
tim et de seulement 3% (voir figure 2.2.4) par rapport au modèle numérique de MAA
proposé par [Romero 00]. Notons toutefois qu’à l’instar des modèles simplifiés de MAA
disponibles dans la littérature, celui-ci à l’avantage de pouvoir simuler une large gamme
de machine à absorption eau-bromure de lithium, ce qui permettra aux utilisateurs du
simulateur Batimac de tester plusieurs MAA.
Pour les autres composants peu ou pas maillés, ils n’ont fait l’objet d’aucune valida-
tion particulière. Soit parce qu’ils sont déduits de calculs classiques de thermique (calcul
d’échangeur pour la tour de refroidissement à sec et calcul de flux de chaleur pour les pertes
thermiques dans un tube cylindrique) ou de mécanique des fluides (calcul de pertes de
charge de circuit fermé). Ou parce que nous avons fait le choix d’utiliser des modèles rela-
tivement sommaires 6 basés tout de même sur le premier principe de la thermodynamique
qui assure la cohérence de ces modèles d’un point de vue énergétique.
Le chapitre suivant sera consacré à l’utilisation des méthodes d’analyses modales pour
la modélisation des composants fortement maillés du simulateur Batimac.
59
Chapitre 3
61
Chapitre 3 Réduction modale des composants « fortement maillés ».
∂T →
− → −
∀M ∈ Ω c = ∇ • k ∇T + Φ (3.1.1)
∂t
→
−
∀M ∈ Γ k ∇T • →
−
n = −h (T − TF ) (3.1.2)
−
→
n
Mb
Ω Γ
La discrétisation spatiale des équations (3.1.1) et (3.1.2) par les méthodes numériques
classiques 1 permet d’obtenir un modèle matriciel sous la forme standard :
CṪ = AT + BU (3.1.3)
Où T et U désignent respectivement le vecteur des températures inconnues aux nœuds
du maillage, et le vecteur des sollicitations. C, A et B sont respectivement les matrices de
capacités, de diffusion 2 et de sollicitations.
N
T (M, t) = Vi (M ) × xi (t) (3.1.4)
X
i=1
T = PX (3.1.5)
62
3.1 Analyse modale des systèmes thermiques
Cette formulation permet ainsi de passer d’un problème physique où les inconnus sont
des températures à un problème d’état dont les inconnus sont les états d’excitation. Par
la même occasion, on passe d’un système d’équations aux dérivées partielles (spatiotem-
porelles) à un système d’équations différentielles ordinaires (temporelles). Comme nous le
verrons au § 3.1.3, il est alors possible d’utiliser les techniques de réduction modale pour
réduire le nombre d’inconnus du système d’équations afin de pouvoir effectuer des calculs
plus rapides.
A la question de savoir comment sont obtenus les modes Vi , plusieurs méthodes existent
et nous verrons dans les lignes suivantes qu’elles dépendent généralement du type de
problèmes thermiques traités.
→
− → −
z
i c0 V i = ∇ • k0 ∇Vi sur Ω
→
− (3.1.6)
k
0 ∇Vi •→
−
n = −h0 Vi sur Γ
Les solutions {zi , Vi } du problème aux valeurs propres (3.1.7) sont obtenues par dia-
gonalisation et zi est la valeur propre associée à la fonction propre Vi de rang i. Il est
possible d’associer à chaque valeur propre zi son inverse τi = − z1i qui désigne le temps
caractéristique (ou la constante du temps) du mode de rang i.
→
− X
V i × xi • →
−
n + h0 Vi × xi = h0 TF
X
k0 ∇
X h → −
k0 ∇Vi • →
−
i
n + h0 Vi × xi = h0 TF
→
−
Or d’après la seconde ligne du système d’équation (3.1.6), k0 ∇Vi • →
−
n + h0 Vi = 0. On
déduit donc que :
→
−
3. k0 ∇Vi • →
−
n + h0 Vi = 0
63
Chapitre 3 Réduction modale des composants « fortement maillés ».
TF = 0 (3.1.8)
Ce qui montre qu’une telle décomposition modale n’est pas valable pour TF 6= 0 et plus
généralement pour des problèmes thermiques aux conditions limites non-homogènes 4 .
Afin de lever cette difficulté, le vecteur solution T de l’équation (3.1.3) est considéré
comme une superposition de deux régimes. L’un est qualifié de régime glissant et noté Tg
et l’autre de régime dynamique et noté Td , tel que :
T = Tg + Td (3.1.9)
Par définition, le régime glissant 5 devra satisfaire l’équation statique, c’est à dire :
→
− →
−
∇• k 0 ∇Tg =0
→
− (3.1.10)
k ∇T • → −n = −h0 (Tg − TF )
0 g
A0 Tg + B0 U =0
(3.1.11)
⇒ Tg = −A−1
0 B0 U
Par ailleurs, en substituant les équations (3.1.9) et (3.1.11) dans (3.1.3) nous obtenons
la suite d’équation ci-dessous, qui donne l’expression du champ dynamique.
C0 Ṫd + Ṫg = A0 (Td + Tg ) + B0 U
:0
C0 Ṫd = −C0 Ṫg + A0 Td + A +
B0 U
T
0 g
= A0 Td + C0 A0 B0 U̇
−1
donc :
C0 Ṫd = A0 Td + E0 U̇ (3.1.12)
où E0 = C0 R0 avec, R0 = A−1
0 B0
Le régime dynamique peut alors être décomposé dans l’espace modal, selon :
N
Td (M, t) = Vi (M ) × xi (t) (3.1.13)
X
i=1
Notons que cette nouvelle écriture du problème thermique (Eq. (3.1.12)) présente les
avantages suivantes :
→
−
4. k ∇T • →−n + hT = f (M ) 6= 0.
5. De façon pratique, ce champ glissant est équivalent à tout instant au régime permanent qui serait
atteint par le système si les sollicitations U gardaient une valeur constante à partir de cet instant.
64
3.1 Analyse modale des systèmes thermiques
2. le champ statique Tg est préservé même si le régime dynamique peut être altéré par
une éventuelle réduction.
En revanche, dans le cas du traitement d’un problème thermique où le triplet 6 {A, B, C}
dépend de la température (non-linéarité) et/ou du temps (instationnarité des paramètres),
l’application de la méthode modale classique nécessite de recalculer à chaque pas de temps
de simulation :
1. les matrices A0 , C0 et E0 ,
2. le couple {zi , Vi },
l’avantage de la réduction est alors affaibli, voir même inexistant par rapport aux méthodes
de résolutions numériques classiques. Il faut donc faire appel à d’autres méthodes d’analyse
modale.
→
− → −
∇ • k0 ∇Vi = zi c0 Vi (3.1.14)
→
−
k0 ∇Vi • →
−
n = −zi ζVi (3.1.15)
Remarquons que :
1. Comme dans la méthode modale classique, les caractéristiques thermophysiques du
problème modal sont stationnaires. Elles représentent par exemple la moyenne des
paramètres instationnaires, dans leurs plages de variation respectives.
−
→ −
→
2. La valeur propre zi apparait dans la condition limite (3.1.15). Le rapport k0 ∇V
Vi
i• n
n’est plus constant comme dans le cas de l’approche modale classique, il dépend
maintenant de chaque mode. Ainsi, les solutions du problème de branche ne sont
donc liées à aucune condition limite physique particulière. Il est donc possible de
traiter les conditions limites non-homogènes. C’est pourquoi, avec cette méthode il
n’est plus nécessaire de séparer le champ de température T comme dans le cas de
l’approche classique.
6. plus précisément au moins une matrice du triplet.
65
Chapitre 3 Réduction modale des composants « fortement maillés ».
−zi Cb Vi = Ab Vi (3.1.17)
où Cb ≡ C0 + Cζ
Pour des géométries complexes, la solution de ce problème aux valeurs propres s’effec-
tue en utilisant des méthodes numériques. Particulièrement, l’équipe ThE du LMEE a
développé depuis quelques années le code de calcul SAMBA qui permet entre autres de
résoudre l’équation (3.1.17) en utilisant la suite de sous-programme Arpack. Les couples
de solution {zi , Vi } ainsi obtenus permettent de former la basse modale de branche.
Rappelons que cette base de branche est très particulière car elle peut être utilisée pour
décomposer tout type de champ et ce quelles que soient les conditions aux frontières,
contrairement à la base classique qui est calculée pour un problème thermique où les
caractéristiques thermophysiques et les conditions limites sont préalablement fixées.
Une des propriétés essentielles de ces bases modales est la propriété d’orthogonalité.
Selon la méthode, elle s’écrit :
66
3.1 Analyse modale des systèmes thermiques
nr
T̃(M, t) = Vi (M ) × xi (t)
X
i=1
où sous forme matricielle :
T̃ = P̃X (3.1.20)
67
Chapitre 3 Réduction modale des composants « fortement maillés ».
Soulignons que les équations (3.1.3) et (3.1.22) permettent de résoudre le même problème
thermique. Cependant, dans le premier cas la résolution s’effectue dans l’espace physique
alors que dans le second cas elle s’effectue dans l’espace modal avec des matrices de tailles
réduites (d’un facteur de réduction 11 nNr ), accélérant ainsi les calculs numériques. Selon le
type de méthode modale, le modèle réduit présente des spécificités particulières que nous
examinons à présent.
T
P̃C0 P̃Ẋ = T P̃A0 P̃X + T P̃E0 U̇ (3.1.23)
L’utilisation des propriétés d’orthogonalité (Eq. (3.1.18)) permettent d’exprimer ce mo-
dèle réduit sous la forme :
˙ = Λ̃X̃ + EU̇
X̃ (3.1.24)
avec, E ≡ T P̃E0
Notons par ailleurs qu’il existe une méthode d’analyse modale qui permet d’identifier
directement le modèle réduit. Il s’agit de la méthode MIM (Modal Identification Method)
qui s’adapte aussi bien aux systèmes linéaires [Petit 90b, Petit 93] qu’aux problèmes ther-
miques non-linéaires [Girault 03, Videcoq 06, Rouizi 10].
En résumé, dans cette première partie du chapitre 3, nous avons fait une description non
exhaustive des approches de réduction modales tout en mettant particulièrement l’accent
11. C’est le rapport entre la taille du modèle réduit et celle du modèle détaillé.
68
3.1 Analyse modale des systèmes thermiques
sur la méthode d’analyse modale classique et la méthode BERM. Le tableau 3.1 permet
de faire une première comparaison entre ces deux modèles et les méthodes de résolution
numériques classiques.
69
Chapitre 3 Réduction modale des composants « fortement maillés ».
b b
b b
b
b b b
70
3.2 Modélisation d’un bâtiment muni d’un plancher chauffant réversible
(b) Zoom sur 120 h : de 1560 à 1680 h (c) Bilan thermique en kWh
Nous nous proposons donc de tenir compte de l’inertie des parois 15 internes en introdui-
sant un paroi verticale équivalente 16 comme illustré à la figure 3.2.3b et seule l’enveloppe
du bâtiment reste à définir par l’utilisateur du simulateur.
12. La description d’un bâtiment (logement collectif ou tertiaire) multizone dans Simulink n’est pas
évident pour un utilisateur non initié, le paramétrage du simulateur peut donc devenir très fastidieux.
13. par rapport à l’inertie de enveloppe.
14. où nous simulons un bâtiments de 2700 m3 à l’aide du logiciel Pleaides+Comfie. NB : le modèle
avec parois internes est constitué de 64 pièces.
15. verticales uniquement car celle des planchers intermédiaires est prise en compte dans le modèle du
plancher chauffant réversible (voir section 3.2.2.3 page 77)
16. Ses propriétés thermophysiques et son épaisseur sont définies par l’utilisateur et une surface
d’échange équivalente avec l’air intérieur est calculé par le simulateur.
71
Chapitre 3 Réduction modale des composants « fortement maillés ».
Principe de fonctionnement :
Son principe de fonctionnement est simple, de l’eau chaude (ou glacée) circule dans un
réseau de tube encapsulé dans le plancher. De la chaleur est ainsi cédée (ou récupérée)
17. chauffage basse température, et rafraîchissement haute température
18. diffusion uniforme de la chaleur,
19. pas de carbonisation de la poussière et amélioration de la qualité d’air intérieur,
72
3.2 Modélisation d’un bâtiment muni d’un plancher chauffant réversible
Règlementation :
En France, le plancher chauffant à eau est règlementé par les DTU 26.3, DTU 65.8 et la
norme NF-EN-1264. On retrouve par exemple dans la DTU 65.8 quelques spécifications
de ce mode de diffusion de chaleur :
• La température superficielle maximale du sol est fixée à 28°C pour une température
ambiante de 19°C,
• La résistance thermique du revêtement du sol ne doit pas dépasser 0.15 m2.K/W,
• L’écart maximal entre les tubes doit est de 35 cm ...
Par ailleurs, pour le cas particulier des planchers hydrauliques, le regain d’intérêt
de l’utilisation des énergies renouvelables pour le chauffage des bâtiments est à l’ori-
73
Chapitre 3 Réduction modale des composants « fortement maillés ».
Enveloppe
Air intérieur
Paroi interne
équivalente
e
Elément de
plancher
Ainsi, à l’instar de [Ménézo 00], nous utiliserons la méthode modale classique 20 (voir
20. Pour un mode de fonctionnement donné, les caractéristiques thermophysiques du système thermique
(bâtiment) sont généralement invariantes et le coefficient d’échange par convection entre le tube et le fluide
caloporteur (du plancher réversible) varie très peu car la régulation des planchers réversibles s’effectue
plutôt par une régulation de la température d’entrée de l’eau chaude (ou froide) que par une variation
du débit du fluide caloporteur.
74
3.2 Modélisation d’un bâtiment muni d’un plancher chauffant réversible
§3.1.2.1) pour proposer un modèle réduit de bâtiment muni d’un plancher réversible. Ce
modèle est établi sous les principales hypothèses suivantes :
→−
kj=1 ∇Tm →
−
n = hint (Ta − Tm ) + αint
s
ϕsm sur Γint (3.2.2)
→−
kj=nc ∇Tm →
−
n = hext (Text − Tm ) + αext
s
ϕsmex sur Γext (3.2.3)
75
Chapitre 3 Réduction modale des composants « fortement maillés ».
Cm Ṫm = Am Tm + Bm Um (3.2.4)
où le vecteur de sollicitation du mur est défini par : Um = [Ta Text ϕsm ϕsmex ϕstex ]T ,
et le détail du calcul des flux solaires étant disponible à l’Annexe D.3 page 182).
Afin d’établir un modèle réduit du mur, une base modale est calculée (§ 3.1.2.1 page 63),
puis réduite par simple troncature de Marshall. Il en résulte la matrice de passage P̃m qui
permet de formuler le modèle réduit de diffusion de la chaleur dans le mur.
76
3.2 Modélisation d’un bâtiment muni d’un plancher chauffant réversible
Le modèle de diffusion est ici identique à celui d’un mur (voir section précédente).
L’équation de la chaleur s’écrit donc :
∂Tpin
= kpin ∇2 Tpin
cpin (3.2.7)
∂t
associée aux conditions limites (3.2.8) et (3.2.9) ;
→
−
kpin ∇Tpin →
−
n = hint (Ta − Tpin ) + 0, 5 × αint
s
ϕspin en x = 0 (3.2.8)
→
−
kpin ∇Tpin →
−
n = hint (Ta − Tpin ) + 0, 5 × αint
s
ϕspin en x = e (3.2.9)
La discrétisation spatiale de ces équations conduit à la formulation matricielle standard :
En suivant les mêmes étapes qu’à la section 3.2.2.2.1 page 75 on calcul et on réduit la
base modale afin d’obtenir la matrice de passage P̃pin et on établis le modèle d’état réduit
suivant :
˜
Ẋ
pin = Λ̃pin X̃pin + Epin U̇pin
(3.2.11)
Y
pin = Spin X̃pin + Zpin Upin
Il n’est pas nécessaire de connaître le champ de température dans cette paroi. On
observe alors à travers le vecteur Ypin la température au point 26 (x = 0) et le flux de
chaleur échangé entre l’air intérieur et l’une des façades de la paroi 27 .
Une étude préliminaire menée avec SAMBA montre (voir figure 3.2.5) qualitativement
que la propagation de chaleur dans le plancher supposé 2D présente des symétries. Il est
alors possible de modéliser uniquement l’élément de plancher 29 illustré à la figure 3.2.6.
26. ou au point x = e, car le problème est symétrique
27. donc selon les notations de la figure 3.2.4 page 74 : Φpin = 2 × Ypin (2)
28. posé en serpentin
29. Il est à noter que nous aurions pu modéliser qu’une moitié puisque l’axe de symétrie du tube est
aussi un axe de symétrie thermique du domaine considéré.
77
Chapitre 3 Réduction modale des composants « fortement maillés ».
Les quantités de chaleur échangées par l’ensemble du plancher sont donc obtenues en
multipliant celle de l’élément de plancher par la longueur du réseau de tube 30 .
ha , Ta , φ2
Γp
hf , Tf , φ1 bc Γt
y
x
Γs
Ts , φ3
∂Tp
cj= kj ∇2 Tp (3.2.12)
∂t
associée aux conditions limites (3.2.13), (3.2.14) et (3.2.15) ;
→
−
kj=1 ∇Tp →
−
n = ha (Ta − Tp ) + αps ϕsp sur Γp (3.2.13)
→
−
kj=1 ∇Tp →
−
n = hf (Tf − Tp ) sur Γt (3.2.14)
→
− →
−
kj=1 ∇Tp n = hs (Ts − Tp ) sur Γs (3.2.15)
78
3.2 Modélisation d’un bâtiment muni d’un plancher chauffant réversible
˜ op
Ẋ = Λ̃op
p X̃p + Ep U̇p
op op
Y =
p
(3.2.17)
p X̃p + Zp Up
Sop op op
p
´
(T )
" #
´Γt hf p − Tf ds
Yp = (3.2.18)
h (Tp − Ta ) ds
Γp a
Pour établir le modèle du bâtiment, il reste à ajouter l’équation (3.2.19), qui exprime
l’évolution dynamique de la température de l’air intérieur.
6
∂Ta
= Ye + Yp (2) + 2Ypin (2) + ṁa cp (Tan − Ta ) + Apin + Pth (3.2.19)
X
ca V a
∂t i=4
79
Chapitre 3 Réduction modale des composants « fortement maillés ».
−1
où la matrice Ψpop ≡ I − Λ̃op
p est diagonale et t∗ ≡ t + dt.
Pour la suite, développons le cas où le circulateur est en marche 38 . Le fluide caloporteur
circule donc avec un débit massique ṁf et l’égalité des flux de chaleur se traduit par :
h i
2ṁf cp [Tf (t∗ ) − Tin (t∗ )] = Sop
p (1, :) Ψp
op
p (t) + Ep (Up (t ) − Up (t))
X̃op op ∗
+Zop
p (1, :) Up (t )
∗
(3.2.24)
Les termes en Up (t∗ ) sont développés puis mis en facteur afin d’obtenir (3.2.25) :
h i
2ṁf cp [Tf (t∗ ) − Tin (t∗ )] = Tf (t∗ ) Zop
p (1, 1) + {SΨ E}p (1, 1)
op
h i
+Ta (t∗ ) Zop
p (1, 2) + {SΨ E}p (1, 2)
op
h i
+Ts (t∗ ) Zop
p (1, 3) + {SΨ E}p (1, 3)
op
(3.2.25)
n oop
+ SΨ X̃ (t) (1) − {SΨ E}op
p Up (t) (1)
p
37. Ta est nécessaire pour le calcul des flux de chaleur inconnues Yp , Ye (3 : 6) et Ypin qui eux mêmes
sont indispensables pour calculer Ta .
38. Lorsque le circulateur est à l’arrêt la démarche reste identique.
39. où par exemple, l’écriture Sop
p (1, :) désigne tous les éléments de la première ligne de la matrice Sp
op
80
3.2 Modélisation d’un bâtiment muni d’un plancher chauffant réversible
X̃ (t∗ ) = Ψpin X̃pin (t) + Ψpin Epin [Upin (t∗ ) − Upin (t)]
pin
Ypin (t∗ ) = Spin X̃pin (t∗ ) + Zpin Upin (t∗ )
(3.2.28)
i=4
Remplaçons dans (3.2.29), les observables Ye (t∗ ) , Yp (t∗ )et et Ypin (t∗ ) par leurs ex-
pressions 40 :
i=4
h i
+dt Sop
p X̃p (t ) + Zp Up (t ) (2)
op ∗ op ∗
h i
+2dt Spin X̃pin (t∗ ) + Zpin Upin (t∗ ) (2)
40. Il s’agit respectivement des secondes linges des équations (3.2.27) , (3.2.20) et (3.2.28).
81
Chapitre 3 Réduction modale des composants « fortement maillés ».
Ensuite, faisons intervenir les vecteurs d’état à l’instant t en utilisant les premières
lignes des équations (3.2.27) , (3.2.20) et (3.2.28).
i=4
h i
+dt Sop
p p (t) + Ψp Ep [Up (t ) − Up (t)] + Zp Up (t ) (2)
Ψpop X̃op op op ∗ op ∗
h i
+2dt Spin Ψpin X̃pin (t) + Ψpin Epin [Upin (t∗ ) − Upin (t)] + Zpin Upin (t∗ ) (2)
Puis, développons les trois dernières lignes de (3.2.31) et regroupons tout en dessous
les termes au temps t ,
i=4
h i
p Up (t ) + Zp Up (t ) (2)
+dt {SΨ E}op ∗ op ∗
(3.2.32)
h i
+2dt {SΨ E}pin Upin (t∗ ) + Zpin Upin (t∗ ) (2)
6 hn o i
+dt SΨ X̃ (t) − {SΨ E}e Ue (t) (i)
X
e
i=4
n oop
+dt SΨ X̃ (t) − {SΨ E}op
p Up (t) (2)
p
n o
+2dt SΨ X̃ (t) − {SΨ E}pin Upin (t) (2) + In Ta (t)
pin
et mettons les vecteurs de sollicitations Ue ,Up et Upin en facteur dans les lignes 2 à 4
de Eq. (3.2.32).
i=4
h i
+dt {SΨ E + Z}op
p Up (t ) (2)
∗
(3.2.33)
h i
+2dt {SΨ E + Z}pin Upin (t∗ ) (2)
6 hn o i
+dt SΨ X̃ (t) − {SΨ E}e Ue (t) (i)
X
e
i=4
n oop
+dt SΨ X̃ (t) p Up (t) (2)
− {SΨ E}op
p
n o
+2dt SΨ X̃ (t) − {SΨ E}pin Upin (t) (2) + In Ta (t)
pin
Pour cette avant dernière étapes, il s’agira d’abord de remplacer les observables 41 à
l’instant t∗ par leurs expressions, puis d’effectuer un regroupement des différents termes
afin d’obtenir :
41. dans les lignes 2 à 4 de l’équation (3.2.33)
82
3.2 Modélisation d’un bâtiment muni d’un plancher chauffant réversible
i=4
+dt wp (2, 1) Tf (t∗ ) + dt wp (2, 3) Ts (t∗ ) + dt wp (2, 4) ϕsp (t∗ )
6
:0
" T #
+dt Ta(t∗
) , Text (t ) ,
∗
ϕsm (t ) ,
∗
ϕsmex (t ) ,
∗
ϕstex (t )
∗
(i)
X
we
i=4
+2dt win (2, 2) ϕspin (t∗ ) (3.2.34)
6 hn o i
+dt SΨ X̃ (t) − {SΨ E}e Ue (t) (i)
X
e
i=4
n oop
+dt SΨ X̃ (t) − {SΨ E}op
p Up (t) (2)
p
n o
+2dt SΨ X̃ (t) − {SΨ E}pin Upin (t) (2) + In Ta (t)
pin
hP i
Enfin, en posant b2 ≡ In − dt 6i=4 [we (:, 1)] (i) + wp (2, 2) + 2wpin (2, 1) − ṁa cp et
d2 ≡ −dt wp (2, 1), l’expression (3.2.35) est obtenue :
' $
i=4
6 hn o i
+dt SΨ X̃ (t) − {SΨ E}e Ue (t) (i) (3.2.35)
X
e
i=4
n oop
+dt SΨ X̃ (t) p Up (t) (2)
− {SΨ E}op
p
n o
+2dt SΨ X̃ (t) − {SΨ E}pin Upin (t) (2) + In Ta (t)
pin
& %
Malgré une forme qui semble relativement complexe, (3.2.35) est une simple équation
à paramètres scalaires où les seules inconnues sont les températures Ta (t∗ ) et Tf (t∗ ).
Les équations (3.2.26) et (3.2.35) forment donc un système de deux équations à deux
inconnues du type 42 :
d Tf (t∗ ) + b1 Ta (t∗ ) = F1
1
(3.2.36)
d2 Tf (t∗ ) + b2 Ta (t∗ ) = F2
La résolution d’un tel système est triviale et permet de calculer à chaque instant la
température d’air intérieur et la température moyenne du fluide caloporteur. Rappelons
que la démarche ci-dessus a été établie en considérant que le plancher est en mode ccm,
toutefois le cheminement est identique pour les autres modes de fonctionnement.
42. Où F1 et F2 sont des scalaires calculés à l’instant t∗ .
83
Chapitre 3 Réduction modale des composants « fortement maillés ».
n occa n occm
g + P̃X̃
Tcca
p
= Tccm
g + P̃X̃
p
n occa n occm
⇒ P̃X̃ = P̃X̃ + [Rcca
0 − R0 ] Up
ccm
p p
n occa n occm
⇒ T
p C0 P̃X̃
P̃cca = T P̃cca
p C0 P̃X̃ + T
p C0 [R0 − R0 ] Up
P̃cca cca ccm
p p
n occm
finalement, p = P̃p C0 P̃X̃
X̃cca T cca
+ T
p C0 [R0 − R0 ] Up
P̃cca cca ccm
(3.2.37)
p
84
3.2 Modélisation d’un bâtiment muni d’un plancher chauffant réversible
Pour ce faire, un bâtiment de type R + 3 d’une surface de 1080 m2 avec une résistance
thermique R = 3.46 m2.K/W pour les parois opaques et de R = 0.91 m2.K/W pour
le vitrage et un taux de renouvèlement d’air de 0.5 Vol/h est considéré. La simulation
est effectuée sur une année complète en zone climatique H1a (Trappes) et l’évolution
temporelle de Ta est représentée à la figure 3.2.7 pour les deux outils de simulation.
35 10
Text
30 Tair P+C
Tair MR 8
25
Température en °C
Ecart R.
Ecart Relatif en %
20
6
15
4
10
5
2
0
−5 0
0 1000 2000 3000 4000 5000 6000 7000 8000 8760
Temps (h)
20 10
Text
Tair P+C
Tair MR 8
15
Température en °C
Ecart R.
Ecart Relatif en %
10
5
2
0 0
1800 1900 2000 2100 2200 2300 2400 2500
Temps (h)
Les deux courbes sont très proches et l’écart relatif 45 moyen entre ces deux modèles est
43. Pour un bâtiment monozone (les cloisons internes ne sont pas simulées).
44. il n’y a pas d’échange de chaleur par le plancher
45. calculé selon :
85
Chapitre 3 Réduction modale des composants « fortement maillés ».
k c dimension
(W/m.K) (J/m .K)
3
(cm)
Air - 1204.8 -
Eau - 4180×103 -
Couche 1 (enveloppe) 0.04 50×10 3
15
Couche 2 (enveloppe) 1.15 1936×10 3
15
Béton (plancher) 0.38 780×103 5 puis 10
Isolant (plancher) 0.027 66.55×103 5
La zone climatique simulée est celle de la ville de Nancy (H1b) et le scénario consiste à
mettre le circulateur en marche de 18h à 22h durant la période de chauffage 51 . Rappelons
que l’objectif est de comparer le modèle réduit de bâtiment à un modèle détaillé.
46. dont 3 pour les parois opaques et 1 pour les parois vitrées
47. paroi opaque bi-couche + paroi vitrée
48. le fluide caloporteur est de l’eau
49. l’espacement entre les tubes est de 30 cm
50. lorsque le circulateur est mis à l’arrêt, hcca
f = 10 mW
2K .
86
3.2 Modélisation d’un bâtiment muni d’un plancher chauffant réversible
Taille du maillage
114184 28708 7258 1855 484
Φ2 (kW ) 12.18 12.13 12.04 11.86 11.51
Φ1 (kW ) -14.67 14.55 -14.31 -13.84 -12.94
Φ3 (kW ) 2.57 2.57 2.57 2.57 2.58
Bilan (| Φ|) 0.08 0.15 0.3 0.59 1.15
P
fonctionnement (on ou off). Le tableau 3.4 donne des constantes de temps des modes
calculés et la figure 3.2.8 montre des exemples de modes dans le plancher.
Ordre du mode
1 2 3 4 5 10 70
Plancher mode ccm 35474 10740 6652 6263 3453 1410 115
Plancher mode cca 35793 10750 9376 6559 3457 1410 115
La technique de la troncature de Marshall est utilisée pour sélectionner des modes afin
de constituer la base réduite du plancher. A la question de savoir combien de modes
réduits sélectionner, simulons notre cas d’étude 52 et observons à l’aide du tableau 3.5
les écarts 53 maximaux et moyens sur la température moyenne du fluide caloporteur et la
température de l’air intérieur.
Ce tableau montre qu’avec 500 modes il est possible d’approcher au centième de degré
prés les températures simulées avec un modèle detaillé. Toutefois, un modèle réduit à 10
modes serait aussi acceptable pour modéliser correctement ce bâtiment. En effet, avec une
base réduite de 10 modes les écarts moyens de température (0.05°C et 0.054°C) montrent
52. avec 4 modes pour l’enveloppe
53. par rapport au modèle détaillé
87
Chapitre 3 Réduction modale des composants « fortement maillés ».
que l’écart maximal qui atteint 0.45°C semble être très localisé dans le temps et dans
l’espace.
Ce cas d’étude montre que le modèle réduit d’ordre 14 est capable de simuler le bâtiment
aussi bien qu’un modèle détaillé de dimension 7262 55 . En outre, même si le cas du rafrai-
chissement n’est pas présenté dans ce manuscrit, il n’y a aucun doute que les résultats
88
3.2 Modélisation d’un bâtiment muni d’un plancher chauffant réversible
48 1
Tf (MD)
40 Tf (MR)
0.8
Température (°C)
30 ε
0.6
20 0.4
10 0.2
0 0
48 53 58 63 68 73 78 83 88 93 96
Temps (h)
(a) Température moyenne du fluide caloporteur
25 1
23 Ta(MR)
0.8
17 0.6
14
0.4
11
0.2
8
5 0
48 53 58 63 68 73 78 83 88 93 96
Temps (h)
(b) Température de l’air intérieur
De façon pratique, dans le simulateur quatre jeux de matrice associés aux quatre modes
de fonctionnement du plancher sont calculés au début de la simulation. Selon le mode de
fonctionnement, le jeu de matrice adapté est utilisé et le calcul des températures de l’air
intérieur et de sortie du fluide caloporteur 57 s’effectuent par une simple résolution de
système linéaire à deux inconnus.
Cependant, si cette méthode permet un calcul très rapide, elle ne favorise pas une
régulation fine de la température d’air intérieur qui nécessite une variation parfois impor-
tante du débit du circulateur et par conséquent du coefficient d’échange hf . Le problème
thermique devient alors à paramètre instationnaire et il faut recalculer régulièrement les
modes et les matrices du modèle réduit 58 .
56. car il n’y a que le coefficient d’échange global ha qui diffère entre les deux cas.
57. lorsque le circulateur est en marche
58. car les matrices A, B et G sont susceptibles de changer au cours du temps.
89
Chapitre 3 Réduction modale des composants « fortement maillés ».
Par ailleurs, dans Batimac deux contraintes techniques prédominent pour le choix du
système de stockage de chaleur haute température :
1. La quantité d’énergie à stocker : cette quantité peut être très importante afin
d’éviter des arrêts-démarrages fréquents, néfastes au fonctionnement du système,
2. L’encombrement du système Batimac : le système doit pouvoir être encapsulé
dans un container de dimension 12 × 2.34 × 2.39 m.
Ainsi, parmi les différents modes de stockage de chaleur possible, le stockage par chaleur
latent semble un bon compromis pour stocker une grande quantité de chaleur dans un
petit volume et de plus à température élevée.
Le type de stockage thermique latent prévu dans Batimac est sous la forme d’un cy-
lindre vertical (voir figure 3.3.1) contenant plusieurs unités de stockage du type "pipe
model" 59 , qui n’est rien d’autre qu’un tube concentrique contenant un matériau à chan-
gement de phase (MCP) dans l’anneau et le fluide caloporteur (HTF) circulant librement
dans le tube intérieur. Seule l’unité de stockage thermique représentée à la figure 3.3.2
fera l’objet de modélisation dans la suite de ce travail.
59. Cette géométrie est semblable à celle d’un échangeur de chaleur concentrique.
90
3.3 Modélisation d’un système de stockage thermique avec matériau
à changement de phase
CP
M
F
HT
Pour ce faire, nous décrirons premièrement le problème physique. Puis, il sera modélisé
par la méthode des différences finies d’une part et par les méthodes BERM d’autre part.
Enfin, la dernière étape fera l’objet d’une analyse des modèles réduits.
Le problème thermique mis en œuvre par l’unité de stockage est un problème semblable
à celui d’un échangeur coaxial. Dans ce type de problème, deux corps de températures
différentes sont mis en contact à savoir dans ce cas le MCP et le HTF. La modélisation
de cet équipement requiert alors de subdiviser l’unité de stockage en deux domaines Ωf
et Ωm représentant respectivement le HTF et le MCP. Cela permet donc d’obtenir un
problème thermique couplé entre le fluide de transfert de chaleur et le matériau à chan-
gement de phase.
60. avec une indépendance des variables par rapport à la coordonnée azimuthale θ.
91
Chapitre 3 Réduction modale des composants « fortement maillés ».
Γsf
x=L
Ri
axe de symétrie
Ωm
Ωf
Γenv
Γp
Re
x=0
Γef
∂Tf ∂Tf →
− → − ho Sech (Tf − Tm )
∀M ∈ Ωf , cf ∂t
+ cf v ∂x
= ∇ • kf ∇Tf + (3.3.1)
V
→
− → −
∀M ∈ Ωm , cm ∂T∂tm − Lf ∂f
∂t
= ∇ • km ∇Tm (3.3.2)
92
3.3 Modélisation d’un système de stockage thermique avec matériau
à changement de phase
– le coefficient d’échange de chaleur par convection ho Tfmoy , t est fonction de la
température et du temps. En effet, ce paramètre est déterminé par l’expression
ci-dessous :
Nu × kf
ho = (3.3.7)
2 × Ri
Dans un tube cylindrique, en régime turbulent 61 , la corrélation suivante [Battaglia 14]
permet de calculer sous certaines conditions 62 le nombre de Nusselt :
– la fraction liquide f (Tm ) peut être déterminée soit par la formulation enthalpique
[Voller 90] (Eq. 3.3.11) ou par l’expression (3.3.12) [Quemener 07] si l’on dispose
des températures de début de fusion (solidus) et de fin de fusion (liquidus) :
( m f us )
l T n −T
Cm
f n+1 = Lf
+ fn (3.3.11)
!α
Tlq − Tmn
f n+1 = 1 − (3.3.12)
Tlq − Tsd
Afin de tenir compte du sens physique de la fraction liquide, les équations (3.3.11)
et (3.3.12) doivent être respectivement corrigées à chaque instant par les expressions
(3.3.13) et (3.3.14) :
0 si f ≤ 0 0 si Tm ≤ Tsd
f = (3.3.13) f = (3.3.14)
1 si f ≥ 1 1 si Tm ≥ Tlq
– la convection naturelle qui apparait lorsque les deux phases (liquide et solide)
coexistent dans le MCP est prise en compte à travers la conductivité thermique
équivalente km
eq
[Adine 09] qui s’exprime par :
eq
km = km
l
× (1 + C × Ran ) (3.3.15)
Où n = 0.25 , et C dépend de la température d’entrée du HTF [Qarnia 09] :
61. Le nombre de Reynolds Re = 2ρuR µ
i
> 104 .
62. Si 0.7 < Pr < 100 et /Ri > 120.
L
93
Chapitre 3 Réduction modale des composants « fortement maillés ».
g×β
Ra = × ∆T × L3c (3.3.17)
ν×a
L’un des objectifs de ce chapitre consiste à mettre en évidence l’efficacité des modèles
modaux réduits par rapport aux méthodes numériques classiques, pour le traitement des
problèmes thermiques complexes. Il est nécessaire d’avoir un modèle de référence pour
établir des comparaisons. Nous avons retenu un modèle discrétisée par différences finies.
Par opposition avec le modèle réduit (noté MR), le modèle issus de la méthode des
différences finies sera qualifié de modèle détaillé (noté MD).
Pour la résolution numérique du problème thermique posé par les équations (3.3.1) à
(3.3.6), il est nécessaire de mailler les différents domaines de l’unité de stockage ther-
mique. En d’autres termes, il faut passer des domaines continus (Ωf ou Ωm ) à plusieurs
éléments discrets (∂Ωfi ou ∂Ωmi respectivement).
Sachant que le problème thermique dans le HTF est considéré unidirectionnel (1D) et
celui dans le MCP bidirectionnel (2D), une représentation graphique des deux maillages
est proposée à la figure 3.3.4.
63. La variable ∆T n’est pas clairement définie dans la littérature. On considère dans ce manuscrit
que : ∆T ≡ Tmax − Tmin , où Tmax et Tmin sont respectivement les températures maximal et minimal du
MCP à l’état liquide.
94
3.3 Modélisation d’un système de stockage thermique avec matériau
à changement de phase
dr
bc b b bc
b b b b b
b b b i−1,j
b b
b i b i,j−1 b i,j
b i,j+1 b
dx
b i+1 b b i+1,j b b
b b b b b
b b b b b
b bc b b bc
a − HT F b − M CP
Lors d’une étude de sensibilité aux maillages, [Tao 12] montre que la modélisation de cet
équipement nécessite un maillage relativement fin dans le domaine Ωm . A titre d’exemple,
dans [Lacroix 93], au moins un maillage 21 × 51 (soit 1071 nœuds) est nécessaire pour
une petite unité de stockage de dimension 64 100 × 0.63 × 1.29 cm.
∀i = 1 à Nf − 1,
! !
Ri cf v kf kf Ri cf v
Ri cf Ṫfi = + Ri 2 Tfi−1 − 2Ri 2 + + 2ho Tfi
dx dx dx dx
kf
+Ri 2 Tfi+1 + 2ho Tmi,1 (3.3.18)
dx
La résolution numérique de ce type de problème étant très aisée sous forme matricielle,
nous donnons à l’équation (3.3.19) une écriture matricielle.
Cf Ṫf = Af Tf + Hf Tm + Bf Uf (3.3.19)
Le vecteur sollicitation Uf est uniquement composé de la température d’entrée du
fluide caloporteur (Tin ) et H est la matrice de couplage entre les deux domaines. Quant
au détail de la discrétisation spatiale aux nœuds appartenant aux frontières, le lecteur
pourra consulter l’Annexe E.1.1 page 185.
64. L × Ri × Re
95
Chapitre 3 Réduction modale des composants « fortement maillés ».
Remarque : Notons que la multiplication par r n’est pas anodin. Cette manipulation
permet d’obtenir la symétrie la matrice obtenue après discrétisation du laplacien.
Un développement de Taylor des expressions ci-dessous, nous permettra de discrétiser
« astucieusement » les termes de droite de l’équation (3.3.21).
∂T dh2 ∂ 2 T
T (h + dh) = T (h) + dh + + O(h3 ) (3.3.22)
∂h 2 ∂h 2
∂T dh2 ∂ 2 T
T (h − dh) = T (h) − dh+ + O(h3 ) (3.3.23)
∂h 2 ∂h2
La sommation et la soustraction des équations (3.3.22) et (3.3.23), permet d’obtenir
respectivement les équations (3.3.24) et (3.3.25) :
∂ 2T 1
= [T (h + dh) − 2T (h) + T (h − dh)] (3.3.24)
∂h2 dh2
∂T 1
= [T (h + dh) − T (h − dh)] (3.3.25)
∂h 2dh
Ces deux dernières équations sont injectées dans (3.3.20) pour donner :
∀i = 2 à Nf − 1 et ∀j = 2 à Nm − 1
r 1 2r r 1
rcm Ṫmi,j − rLf f˙i,j = km + Tmi,j+1 − 2 Tmi,j + − Tmi,j−1
2dr 2dr
dr 2 dr dr 2
r h i
+ 2 Tmi+1,j − 2Tmi,j + Tmi−1,j (3.3.26)
dx
r 1 2r 2r
rcm Ṫmi,j − rLf f˙i,j = km + Tm − + Tmi,j
dr2 2dr
i,j+1
dr2 dx2
r 1 r r
+ − Tm + Tm + Tm (3.3.27)
dr2 2dr i,j−1
dx2 i+1,j
dx2 i−1,j
96
3.3 Modélisation d’un système de stockage thermique avec matériau
à changement de phase
Pour le cas particulier des nœuds appartenant aux frontières Γenv et Γp , le détail de
la discrétisation spatiale avec une certaine particularité 65 est disponible à l’Annexe E.1.2
page 185.
Comme pour le fluide caloporteur, après discrétisation spatiale, l’équation (3.3.2) peut
être mise sous la forme matricielle ci-dessous :
Cm Ṫm = Am Tm + Hm Tf + Bm Um + Qm f˙ (3.3.28)
où le vecteur sollicitation Um = [Tn Ts Te Tin ] ; les trois premières températures
T
Les équations (3.3.1) et (3.3.2) étant mises sous forme matricielle, il apparait clairement
que le problème couplé à résoudre est du type :
f Ṫf =
Af Tf + Hf Tm + Bf Uf
C
(3.3.29)
Cm Ṫm = Am Tm + Hm Tf + Bm Um + Qm f˙
La résolution d’un tel problème peut être effectuée aisément en rassemblant les matrices
afin d’avoir une seule équation différentielle couplée du type :
C A Q Ḟ B
Cm 0 ×
Ṫm
=
Am Hm
×
Tm
+
Qm 0 × f˙ +
Bm 0 × TT n
s
Nm Te
Nm
Nm + Nf
0 Cf Ṫf Hf Af Tf
0 0 0 0 Bf
Tin
N m + Nf
Nm
s Nm
Dans la littérature, le pas de temps de simulation dt choisi est relativement faible (de
l’ordre de quelques secondes) et comme précisé précédemment, la modélisation de l’unité
de stockage latent nécessite un maillage raffiné. Le problème à résoudre (Eq.(3.3.30)) est
donc un problème de grande taille, avec un pas de temps faible.
Généralement, grâce à notion de matrice creuse 66 , la résolution de ce type de problème
est rapide dans des environnements tels que Fortran, C++ ou Matlab. Malheureu-
sement, l’environnement Simulink dans lequel est élaboré le simulateur Batimac s’ac-
commode très mal des modèles maillés de grande taille puisque cette notion de matrice
65. En différences finies, généralement la matrice de diffusion Am obtenue après une telle discrétisation
spatiale n’est pas symétrique. La symétrie est cachée. Mais nous avions besoin de la forme symétrique
pour les raisons évoquées à la section 3.3.3.1 page suivante.
66. matrice possédant très peu d’éléments non nuls.
97
Chapitre 3 Réduction modale des composants « fortement maillés ».
creuse n’y existe pas 67 . La simulation de ce type de problème nécessite alors des du-
rées de simulations incompatibles avec les objectifs du simulateur en terme de durée de
simulation.
Pour remédier à ce problème, il faut réduire la taille du problème sans altérer la préci-
sion du modèle en utilisant par exemple une méthode de réduction modale adaptée à la
résolution des problèmes thermiques instationnaires et non-linéaires.
→
− 0→ −
∀M ∈ Ωf , ∇ • kf ∇Vif = zif c0f Vif (3.3.32)
→
− 0→ − m m
∀M ∈ Ωm , ∇ • km ∇Vi zi = zim c0m Vim (3.3.33)
98
3.3 Modélisation d’un système de stockage thermique avec matériau
à changement de phase
(zim , Vim ) sont obtenus en résolvant le problème aux valeurs propres suivant :
b i =
Af V f −zif Cfb Vif
(3.3.38)
Am V m = −zim Cm m
b i b Vi
Avant de passer à la réduction de ces bases, il est nécessaire d’apporter quelques précisions
par rapport aux matrices Ab et Cb .
L’opérateur de diffusion Ab est lié physiquement à des transferts thermiques réciproques,
il est donc autoadjoint 69 . Dans une formulation discrète, il est associé à des matrices
symétriques. Lors du processus de discrétisation, il faut donc veiller à conserver cette
symétrie.
Bien que cela soit systématiquement le cas lors de la discrétisation spatiale (en diffé-
rences finies par exemple) d’un problème de diffusion pure en coordonnées cartésiennes,
ce n’est cependant pas le cas en coordonnées cylindriques. C’est pour cette raison qu’en
coordonnées cylindriques, il faut prendre un certain nombre de précaution pour que cet
opérateur reste symétrique ; c’est d’ailleurs ce qui justifie tout le travail effectué dans la
partie 3.3.2.2.2 page 96.
Les équations discrétisées permettant de construire les opérateurs Ab et Cb pour les
domaines MCP et HTF sont présentées à l’Annexe E.2 page 190.
69. Dans le cas d’un problème thermique non réciproque et par conséquent non autoadjoint il faut aussi
traité le problème adjoint en plus du problème directe.
70. L’algorithme numérique ayant été déjà mis en place par l’équipe ThE du LMEE, dans la pratique,
la tâche de l’utilisateur se limite au choix du nombre des modes amalgamés nrf et nrm constituant les
bases de branche réduites P̃f et P̃m respectivement.
99
Chapitre 3 Réduction modale des composants « fortement maillés ».
˙ (3.3.39)
T P̃
f Cf P̃m X̃f = T
P̃f Af P̃f X̃f T P̃f Hf P̃m X̃m + T P̃f Bf Uf
Pour k ≡ m, f et en posant :
Hk,k̄ = T
P̃k Hk P̃k̄ , Om = T
P̃m Qm
Une équation modale réduite plus compacte est obtenue pour chaque domaine :
˙ = Nm X̃m + Hm,f X̃f + Mm Um + Om f˙
L
m X̃m
˙ (3.3.40)
f X̃f = Nf X̃f + Hf,m X̃m + Mf Uf
L
et enfin, pour l’unité de stockage latent, le modèle modal à résoudre est du type :
˙ = NX̃ + OḞ + MU
LX̃ (3.3.41)
m
L N O Ḟ M
Lm 0 ×
˙
X̃ m
=
Nm Hm,f
×
X̃m
+
Om 0 × f˙ +
Mm 0 × TT n
s
nrm Te
0
nr
Tin
Lf ˙
Hf,m Nf 0 0 0 0
m
X̃ f X̃f Mf
nrm + nrf
nm
+ nfr
r
nm
r
100
3.3 Modélisation d’un système de stockage thermique avec matériau
à changement de phase
Les modèles détaillé et réduit décrits précédemment sont dans un premier temps im-
plémentés dans l’environnement Matlab.
n-octadecane
ks/l 0.358/0.148 W
m.K
Eau
Tf us 300.7 K
k 0.62 W
m.K
cp 2222 J
kg.K
cp 4178 J
kg.K
ρ 771 kg.m−3
ρ 995 kg
m3
β 4.013 × 10 −6
K −1
µ 769 × 10−6 kg
ν 9 × 10−4 m2 .s−1 m.s
Pr 5.2 -
as/l 2.14 × 10−7 /8.44 × 10−8 m2 .s−1
(b) HTF
Lf 243.5 kJ.kg −1
(a) MCP
Le maillage du modèle détaillé est de 51 × 21 nœuds dans les directions axiale et ra-
diale respectivement et le pas de temps est de 5 s. La figure 3.3.7 présente l’évolution
dynamique des températures T1 et T2 lors d’une phase de stockage et ce pour différente
température d’entrée du fluide caloporteur.
101
Chapitre 3 Réduction modale des composants « fortement maillés ».
50
45
Température (°C) 40
35
30
25
T2 MD (Tin=310.7K)
T2 Exp.(Tin=310.7K)
20
T1 MD (Tin=320.7K)
T1 Exp.(Tin=320.7K)
15
10
0 10 20 30 40 50 60
Temps (min)
102
3.3 Modélisation d’un système de stockage thermique avec matériau
à changement de phase
nulle. En effet, il s’agit d’un mode plat, d’un mode quasi linéaire et d’une demie sinusoïde.
Ces trois modes permettent d’approcher les champs de température habituellement ren-
contrés dans une géométrie 1D.
100
100
90
80
80
70
60
60
x (cm)
x (cm)
50
40
40
30
20
20
10
0
0.8 1 1.2
0 r (cm)
0.8 1 1.2
r (cm)
100 100
80 80
60 60
x (cm)
x (cm)
40 40
20 20
0 0
0.8 1 1.2 0.8 1 1.2
r (cm) r (cm)
103
Chapitre 3 Réduction modale des composants « fortement maillés ».
100 100
80 80
60 60
x (cm)
x (cm)
40 40
20 20
0 0
0.8 1 1.2 0.8 1 1.2
r (cm) r (cm)
60
x(cm)
40
20
−5 0 5
Le gain de temps CPU dû au modèle réduit (noté GCP U ) est calculé par l’expres-
sion (3.3.45).
T emps CP U M D
GCP U = (3.3.45)
T emps CP U M R
Pour six modèles réduits de différentes dimensions, les performances en termes de gain
de temps et de précision ont été calculées et consignées dans le tableau 3.7.
104
3.3 Modélisation d’un système de stockage thermique avec matériau
à changement de phase
En ce qui concerne les performances en terme de gain de temps de calcul, les deux
dernières lignes du tableau 3.7 confirment l’affirmation selon laquelle l’existence de la no-
tion de matrice creuse dans un logiciel tel que Matlab permet des simulations rapides 75 .
Pour la comparaison entre le temps de simulation d’un modèle réduit et d’un modèle
détaillé dans l’environnement Matlab, les gains de temps sont compris entre 6 et 2 pour
des modèles réduits d’ordre 15 à 205. Même s’il y a quand même un gain de temps de
calcul pour des précisions très appréciables, nous estimons qu’il reste relativement faible
par rapport à l’ordre de réduction.
Toutefois, rappelons nous que la finalité de ce travail n’est pas d’utiliser le modèle réduit
dans des environnements où la fonction « sparse » existe, mais plutôt dans l’environnement
Simulink où la notion de matrice creuse n’existe pas.
Remarque :
Dans le tableau 3.7, le choix de fixer le nombre de modes dans Ωf à 4 n’est pas anodin.
En effet, l’étude de sensibilité dont les résultats sont présentés par les courbes de la figure
3.3.13 a montré que les écarts maximaux et moyens entre le modèle réduit et le modèle
détaillé restent inchangés à partir de 4 modes dans le HTF pour un même nombre de
modes dans le MCP.
74. Soit 0.2 °C.
75. La fonction « sparse » permet des simulations en moyenne 7 fois plus rapides.
105
Chapitre 3 Réduction modale des composants « fortement maillés ».
−3
x 10
2.5 6
101 Modes dans le MCP
26 Modes dans le MCP
2
ε (M,t) Maximal en °C
ε (M,t) Moyen en °C
4
1.5 101 Modes dans le MCP
26 Modes dans le MCP
1
2
0.5
0 0
2 4 6 11 2 4 6 11
Nombre de Modes dans le HTF Nombre de Modes dans le HTF
(a) Variation du nombre de mode dans HTF en (b) Variation du nombre de mode dans HTF en
fonction de (M, t) maximal fonction de (M, t) moyen
La synthèse des résultats est disponible dans le tableau 3.8 et comme on pouvait s’y
attendre, l’implémentation du modèle de l’unité de stockage thermique allonge la durée
des simulations (d’un facteur 48 avec MD et 3 avec MR). Toutefois, le gain de temps dû
au modèle réduit est très appréciable car il permet par exemple une simulation 36 fois
plus rapide par rapport au modèle détaillé.
Plus précisément, la dernière ligne du tableau 3.8 montre que pour une simulation de
372 jour, il faudrait environ 8 heures pour une simulation avec le modèle détaillé, là où
le temps d’attente avec le modèle réduit est seulement d’environ 22 minutes ; soit la dif-
férence entre une journée de travail et une grosse pause café.
106
3.3 Modélisation d’un système de stockage thermique avec matériau
à changement de phase
Ces remarques viennent donc confirmer la pertinence de l’utilisation des modèles réduits
dans des environnements de simulation comme Simulink qui s’accommode très mal des
modèles de grandes tailles.
Notons par ailleurs que ces gains de temps auraient pu être plus importants, mais
malheureusement pour le type d’application que nous avons choisi, l’équation (3.3.13) ou
(3.3.14) impose à chaque itération temporelle un passage de l’espace modal à l’espace
physique 76 afin de s’assurer que la fraction liquide est comprise entre 0 et 1.
Les sections précédentes ont montré que le recours à la réduction modale permet de
réduire considérablement les durées de simulation tout en conservant une précision ac-
ceptable. Cependant lors des tests qui conduisent à ces résultats, les simulations ont été
quasiment effectuées dans les mêmes conditions et avec le même MCP que celles qui ont
servi au calcul des modes de branche.
Or, en réalité un seul modèle réduit sera sélectionné et implémenté dans le simulateur
Batimac ; c’est à dire que les modes de ce modèle réduit seront préalablement calculés
avec des caractéristiques thermophysiques fixées (stationnaires) et serviront à simuler dif-
férents matériaux à changement de phase.
Le but de cette section est donc d’utiliser les modes calculés lors de la validation des
MR pour simuler d’une part le même MCP mais selon un scénario de stockage et de désto-
ckage différent (Cas N°1) et d’autre part un autre MCP (Cas N°2). Cela nous permettra
de s’assurer qu’un même 77 modèle réduit peut prédire correctement le comportement
énergétique de n’importe quel système de stockage 78 et ce pour différents régimes de
fonctionnement 79 .
Pour cela, plusieurs simulations avec neuf modèles réduits d’ordre allant de 15 à 205
sont effectuées dans les conditions ci-dessous :
76. au prix d’une multiplication matrice vecteur
77. bien entendu, il est possible de recalculer les modes selon le MCP, mais cela réduirait les perfor-
mances en temps de calcul du simulateur.
78. différents MCP et HTF
79. température d’entrée et vitesse du fluide caloporteur variables
107
Chapitre 3 Réduction modale des composants « fortement maillés ».
Cas N°1 : Les simulations sont effectuées en utilisant du n-octadecane comme MCP,
et le régime de fonctionnement de l’unité de stockage est décrit par les courbes de
la figure 3.3.14a.
Cas N°2 : Ici un autre MCP est utilisé. En l’occurrence la paraffine dont les caracté-
ristiques thermophysiques sont disponibles dans le tableau 3.9 et les températures
d’entrée et débits du HTF sont données par la figure 3.3.14b.
ks/l cp ρ β ν Lf Tf us
0.24/0.22 2075 850 9.1 × 10−4 5.2 × 10−3 190 × 103 333.05
100 100
1.9 1.9
Température d’entrée du HTF
Température d’entrée de fusion du MCP 1.6 1.6
80 Débit massique du HTF 80
Débit massique (kg/s)
Temperature (°C)
1.3 1.3
60 60
1 1
0.7 0.7
40 40
0.4 0.4
20 0.1 20 0.1
0 10 20 30 40 50 60 0 10 20 30 40 50 60
Temps (s) Temps (s)
(a) Cas N°1 (avec le n-octadecane) (b) Cas N°1 (avec la paraffin wax)
D’après les histogrammes de la figure 3.3.15, quel que soit le régime de fonctionnement
ou le type de matériau à changement de phase, les écarts (maximal et moyen) baissent
avec l’augmentation de l’ordre du modèle réduite.
En revanche, l’analyse des écarts maximaux (voir figure 3.3.15a) suggère que les mo-
dèles réduits semblent plus efficaces lorsqu’il s’agit de simuler un problème différent du
108
3.3 Modélisation d’un système de stockage thermique avec matériau
à changement de phase
3 0.03
Référence Référence
Cas N°1 Cas N°1
2.5 Cas N°2 Cas N°2
ε(M,t) Maximal (°C)
2 0.02
1 0.01
0.5
0 0
11
16
21
26
51
51
11
16
21
26
51
51
1
+5
10
20
+5
10
20
4+
4+
4+
4+
4+
6+
4+
4+
4+
4+
4+
6+
4+
4+
4+
4+
11
11
Ordre du modèle réduit Ordre du modèle réduit
problème de référence 80 . Cependant, ce constat est très vite mis en défaut par l’analyse
des écarts moyens (voir figure 3.3.15b), qui montrent qu’en général, l’écart moyen entre
le MD et le MR est plus important avec la paraffine (Cas N°2).
Il faut noter toutefois que les écarts de température entre MR et MD observés sont
dans les mêmes ordres de grandeur que pour les simulations de référence. Ce qui montre
qu’il est possible de généraliser un modèle réduit et par conséquent de s’assurer que le
modèle réduit qui sera intégré dans le simulateur Batimac pourra simuler tout système
de stockage latent 81 avec des précisions acceptables.
109
Chapitre 3 Réduction modale des composants « fortement maillés ».
figure 3.3.14a). Elle est matérialisée par la solidification des mailles du MCP qui sont
proches de l’interface HTF-MCP.
D’une façon générale, ces isothermes et isotitres montrent que les forts coefficients
d’échange par convection (entre 5269 et 13800) imposent une diffusion rapide dans le sens
axial contrairement à une propagation de chaleur plus lente dans le sens radial. En effet,
ces matériaux à changement de phase sont connus pour avoir de faibles conductivités
thermique.
Aussi, selon les hypothèses de simulation et la géométrie de l’unité de stockage de
chaleur, les fronts de fusion et de solidification se déplacent quasiment dans le même
sens ; soit du rayon intérieur vers le rayon extérieur.
110
3.3 Modélisation d’un système de stockage thermique avec matériau
à changement de phase
80
35 35 35
60
x (cm)
40
30 30 30
20
0 25 25 25
0.8 1 1.2
r (cm)
35 35 35
30 30 30
25 25 25
(a) Température MR et MD
0 0 0 0
0.8 1 1.2
r (cm)
0 0 0
111
Chapitre 3 Réduction modale des composants « fortement maillés ».
Conclusion du chapitre
La modélisation de certains équipements requiert un maillage raffiné, dont la discréti-
sation spatiale conduit à la manipulation de matrices de grandes tailles. L’introduction
de ce type de matrice dans Simulink ralenti fortement les simulations. Nous avons donc
réduit la taille de ces modèles en utilisant les méthodes d’analyse modale classique et
BERM d’une part et les techniques de réduction par troncature de Marshall et amalgame
modal d’autre part.
Le modèle réduit d’enveloppe du bâtiment d’ordre 4 donne (voir figure 3.2.7) quasiment
les mêmes résultats (écart relatif moyen de 1.87%) que le logiciel de STD Pleaides+Comfie.
De plus, le tableau 3.5 et les courbes de la figure 3.2.9 montrent que le modèle réduit de
bâtiment (enveloppe + plancher hydraulique) d’ordre 14 est aussi performant qu’un mo-
dèle détaillé de dimension 7291. A l’inverse de ce modèle détaillé, la résolution du modèle
réduit est quasi-instantanée car elle consiste à résoudre le système d’équation linéaire à
deux inconnues formé par Eqs (3.2.26) et (3.2.35).
A la section 3.3, un modèle réduit d’une unité de stockage thermique avec matériau à
changement de phase a été proposé. Par rapport au modèle détaillé équivalent modélisé
à l’aide de la méthode des différences finies et validé par comparaison avec les résultats
expérimentaux de Lacroix [Lacroix 93], nous avons montré que l’utilisation des modèles
réduits dans l’environnement de calcul Simulink permet un gain de temps de calcul jus-
qu’à 36 fois (voir tableau 3.8) tout en conservant des précisions de l’ordre du thermocouple
(voir tableau 3.7).
Pour chacun des principaux composants du simulateur Batimac, nous avons sélectionné
les types de modèle les plus adaptés tout en gardant à l’esprit que le simulateur est destiné
à simuler le comportement énergétique (thermique) du système et sa charge et non pas
d’un équipement en particulier. L’étape suivante consistera à intégrer tous ces composants
dans l’environnement de simulation puis à établir des règles (stratégies de fonctionnement)
pour qu’ils interagissent les uns avec les autres.
112
Partie III : Simulateur Batimac :
Développement & Utilisation
Conception du simulateur
115
Chapitre 4 Conception du simulateur
Le premier est d’une part utilisé comme tableur pour la saisie des données climatiques 2 ,
des scénarios 3 d’occupations, d’éclairages, d’apports de chaleur par les équipements, de
ventilation pour le bâtiment et de puisage d’eau chaude sanitaire. D’autre part, à la fin
d’une simulation les résultats y sont consignés ce qui permet à l’utilisateur d’effectuer
divers analyses.
Quant à Word, il est ici utilisé pour élaborer le rapport de simulation. Celui-ci contient
un résumé des principaux paramètres de dimensionnement du système, de la charge puis
un récapitulatif des bilans énergétiques respectifs (voir exemple à l’annexe F.1 page 196).
2. par défaut, celle des huit zones climatiques françaises sont déjà disponibles
3. ceux fournis avec la RT2012 sont implémentés par défaut
116
4.1 Présentation de la plate-forme de simulation
D’abord, il formate les données saisies sous Excel puis les transfère à Simulink lors
de la phase d’initialisation.
Enfin, une fois la simulation terminée, Matlab récupère et traite les résultats de si-
mulation qu’il sauvegarde sous forme de fichier Excel et génère le rapport de simulation
sous Word.
Niveau I :
C’est la première étape de paramétrage de SimCoBat dans Simulink. Il propose six
onglets permettant de définir les conditions de fonctionnement de l’installation et de
sélectionner la zone climatique.
117
Chapitre 4 Conception du simulateur
Niveau II :
Ce niveau offre à l’utilisateur un environnement familier. En effet, la capacité qu’offre
Simulink à encapsuler les blocs de façon hiérarchique permet de proposer un environne-
ment (figure 4.1.3) semblable au schéma de principe du système BATIMAC et sa charge
représenté à la figure 1.4.1.
A ce niveau, via une interface graphique comme celle représentée à la figure 4.1.4, l’uti-
lisateur peut poursuivre le paramétrage de chacun des composants du système et de la
charge.
Rappelons que physiquement les composants sont reliés par un fluide caloporteur (ici
air ou eau). De la même manière un « fluide numérique » représenté par un vecteur de
dimension trois contenant respectivement la température, le débit massique et la pression
permet de véhiculer des données physiques d’un bloc à un autre.
Enfin, le bloc « Superviseur » est une espèce de tour de contrôle qui assure la commande
de l’installation et de la charge (nous en reparlerons en détail à la section 4.3 page 121).
Quant aux deux autres blocs ;
• le bloc « Post traitement » propose une première analyse des résultats de simulation
et le conditionnement des données de simulation à sauvegarder pour des analyses
plus approfondies. On y retrouve par exemple le calcul de deux indicateurs 4 de la
réglementation thermique RT2012 et le bilan énergétique détaillé du système.
• le bloc « Données météo » à l’intérieur duquel s’effectue l’échantillonnage des don-
nées climatiques selon le pas de temps de simulation choisi par l’utilisateur.
118
4.1 Présentation de la plate-forme de simulation
Niveau III et IV :
119
Chapitre 4 Conception du simulateur
Figure 4.1.5 – Copie d’écran du niveau III de SimCoBat, pour la charge du système
De façon classique, on utilise des modèles de type schéma-bloc comme celui de la figure
4.2.1, qui représente le modèle thermique d’une VMC double flux.
120
4.3 Stratégies de fonctionnement
ballon d’eau chaude stratifié, le modèle schéma-bloc devient très vite illisible et n’offre
plus aucun intérêt.
Pour palier à ce problème, Simulink permet d’utiliser des modèles du type UDF 6 . Ce
type de modèle a l’avantage d’introduire des lignes de code Matlab, Fortran et C++,
dans l’environnement Simulink, facilitant ainsi l’intégration des programmes déjà réalisés
sous divers langages de programmation.
A titre d’illustration, la figure 4.2.2 présente un extrait du modèle d’un ballon de
stockage du poste de production d’eau chaude sanitaire.
Figure 4.2.2 – Illustration du modèle d’un ballon de stockage d’ECS codé en Matlab
121
Chapitre 4 Conception du simulateur
122
4.3 Stratégies de fonctionnement
Chacune de ces fonctions permet d’évaluer à chacun instant le besoin ou non d’énergie de
la charge (pour les 3 premiers) ou de fixer la plage de fonctionnement de la boucle chaude
indépendamment de l’état des différents équipements (pour le dernier).
La fonction Obj-N°4 est relativement facile à établir et Obj-N°2 est par défaut fondé
sur les estimations de consommation d’énergie électrique réalisé par [IAE 05], mais Obj-
N°1 est un peu plus complexe à en juger par la figure 4.3.2.
En effet, sur cette figure est modélisé en langage Stateflow l’algorithme qui permet
au superviseur de savoir s’il y a un besoin d’énergie thermique ou non. Le modèle est
composé de deux états 11 reliés par des transitions qui elles mêmes sont encadrées par une
ou plusieurs conditions 12 .
Cependant, dans le troisième cas où il est question d’un fonctionnement mixte, la mo-
délisation des interactions possibles devient rapidement complexe comme le suggère le
modèle représenté à la figure 4.3.3.
123
Chapitre 4 Conception du simulateur
124
4.4 Exemple de déroulement d’une simulation
Une fois cette première étape réalisée, l’utilisateur peut débuter l’exécution de la simu-
lation en cliquant sur l’icône dédiée. Celle-ci établit un dialogue 15 avec l’utilisateur pour
qu’il puisse choisir :
• le nom du projet ;
• la période 16 de simulation ;
• le pas de temps 17 de simulation ;
• la fréquence de sauvegarde 18 des données.
13. Proportionnel et Intégral
14. qui est borné afin de tenir compte de la physique du phénomène
15. dans l’environnement MATLAB
16. annuelle, période froide ou chaude
17. 1 secondes, 30 secondes ou 60 secondes
18. chaque pas de temps, chaque minute ou à intervalle de 10 minutes
125
Chapitre 4 Conception du simulateur
126
4.5 Validation du simulateur
utilisation de SimCoBat il est nécessaire de le valider afin de s’assurer de son bon fonc-
tionnement.
Le meilleur moyen de mener à bien cette opération aurait été une confrontation expéri-
mentale. Malheureusement, le banc d’essais de validation dont la conception était prévue
en parallèle de cette thèse n’est toujours pas exploitable au moment de la rédaction de ce
manuscrit.
Une autre solution aurait été d’effectuer une confrontation numérique. Dans ce cas deux
possibilités s’offrent à nous :
• soit comparer SimCoBat à un simulateur équivalent élaboré sur un logiciel com-
mercial tel que TRNSYS ;
• ou trouver un logiciel existant capable de simuler le système BATIMAC couplé à
un bâtiment.
Mais aucune de ces possibilités n’a été testé par manque 20 de temps pour le premier cas
et pour la seconde possibilité, nos recherches d’outils de simulation 21 sont restées infruc-
tueuses.
20. Le développement d’un tel outil sous TRNSYS nécessite une bonne connaissance de ce logiciel, il
aurait alors fallu du temps pour la prise en main de l’outil et aussi pour le développement d’un simulateur
dans cet environnement.
21. pouvant simuler le système BATIMAC couplé à un bâtiment
22. du 23 juillet au 12 août
127
Chapitre 4 Conception du simulateur
Le scénario de simulation ainsi défini permet de simuler tous les composants du sys-
tème BATIMAC et aussi ceux de la charge 23 . Il s’agit donc bel et bien d’un cas d’étude
permettant de tester le système standard représenté à la figure 1.4.1.
Aussi, soulignons que cette analyse est purement thermique et ne tient pas compte de
la consommation des auxiliaires.
La deuxième ligne du tableau ci-dessus montre de façon logique que les durées de
simulation s’allongent proportionnellement avec la réduction du pas de temps.
En revanche, les deux dernières lignes confirment que SimCoBat converge. Par exemple,
pour un pas de temps d’une seconde (voir résultats détaillés au tableau 4.2 page suivante),
le bilan est satisfaisant à 1.3 kWh près ; soit un écart relatif de 0.005%. Ce qui montre
que les biais constatés sont purement d’ordre numérique.
128
4.5 Validation du simulateur
Par ailleurs, la représentation graphique des écarts en fonction des pas de temps (figure
4.5.1) permet de constater que cette convergence est linéaire. Cela est parfaitement en
accord avec le schéma de discrétisation temporelle (Euler implicite du premier ordre 28 )
27. Dans SimCoBat nous avons utilisé le bloc Unit Delay, qui permet de créer un retard.
28. En effet on a :
δT T (t+dt)−T (t)
δt = dt =⇒ T (t + dt) = δTδt dt + T (t) ; ce qui est de la forme y = ax + b.
129
Chapitre 4 Conception du simulateur
1,0%
Ecart_relatif en %
0,8%
Linéaire (Ecart_relatif en %)
Ecart relatif (%)
0,6%
0,4%
y = 2E-05x + 0,0001
0,2% R² = 0,9988
0,0%
0 100 200 300 400 500 600
Pas de temps de simulation (s)
Nous nous apercevons que sans simuler le champ de capteur solaire à concentration,
l’écart entre les bilans d’énergie est au moins divisé par deux pour un même pas de temps
de calcul. Ce constat montre bien la difficulté du simulateur à simuler correctement ce
type de composant à dynamique très rapide (faible constante de temps) lorsque le pas de
temps devient relativement important.
130
4.5 Validation du simulateur
pas de temps de simulation choisi est incompatible avec l’évolution dynamique du système.
(a) (b)
Avant de conclure ce chapitre, soulignons que des séries de tests ont été réalisés avant
d’aboutir au choix d’un simulateur à pas de temps fixe. En effet, les simulations avec
un pas de temps variable étaient incompatibles avec les performances en matière de du-
rée de simulation. Il en était quasiment de même pour des simulations multi-taux 31 car
la différence entre les pas de temps étant importante, les durées de simulation restent
relativement longues pour une précision négligeable.
131
Chapitre 4 Conception du simulateur
Conclusion du chapitre
Les modèles de composants développés aux chapitres 2 et 3 ont été implémentés dans
Simulink en utilisant soit des schéma-blocs (figure 4.2.1) ou des « User Defined Func-
tions » (figure 4.2.2) selon la complexité du modèle mathématique.
Les choix effectués aux deux chapitres précédents ont donc permis de concevoir un
simulateur numérique avec des performances appréciables. Grâce à ces performances,
SimCoBat peut être utilisé pour analyser le système BATIMAC sous divers angles afin
de proposer celui qui correspond au mieux aux besoins d’une charge donnée.
C’est d’ailleurs le cœur du chapitre suivant où le simulateur est utilisé pour simuler un
cas de référence, puis les résultats de simulation sont analysés afin de mettre en relief les
performances du système et sa capacité à satisfaire aux besoins de la charge.
132
Chapitre 5
Etudes de performance et de
satisfaction du système Batimac
Ce dernier chapitre est une application des possibilités qu’offre l’outil développé au
cours de cette thèse. Il permettra dans un premier temps de mettre en évidence l’utilité de
l’outil d’aide au choix conçu lors de ce travail de recherche et développement. Puis, pour
une charge et une configuration définies, ce chapitre apportera des éléments de réponse à
des questions fondamentales comme :
133
Chapitre 5 Etudes de performance et de satisfaction du système Batimac
134
5.1 Cas d’étude
Générateur
d’ Air
Boucle chaude
Chaud
(c)
(i) Convertisseur
Air chaud Chaleur
Electricité
EDF Electricité
Electricité (d)
Stockage
ECS Poste Eau chaude Thermique
ECS BT
Boucle froide
Chauffage (e)
Poste
Chauffage
(g)
Aérorefrigérant
(h)
(k)
Avec un rendement de 90%, le générateur d’air chaud (c) d’une puissance nominale 60
kW 8 est couplé à un moteur REGEN 9 (d) dont le rendement électrique peut atteindre
les 40%. Le volume du stockage thermique basse température (e) est de 2 m3 pendant
que celui des postes de chauffage et d’ECS est de 2.5 m3 .
La zone climatique simulée est celle de Trappes (H1a) et les scénarios pris en compte
sont issus de [CSTB ].
Le ventilateur (j) et le générateur d’air chaud (c) démarrent dès le début de la simula-
tion. L’air chaud circule dans la boucle chaude jusqu’à ce que la température de la tête
chaude du convertisseur soit au dessus d’un seuil défini par l’utilisateur(361°C). Puis, on
8. avec une fluctuation de + ou - 20% selon le niveau d’énergie disponible
9. La température d’entrée optimale d’air chaud est de 450°C et au maximum de l’eau chaude y ressort
à 75°C.
135
Chapitre 5 Etudes de performance et de satisfaction du système Batimac
Lorsqu’il y a à nouveau un besoin d’énergie thermique dans le poste ECS et/ou le poste
chauffage, la pompe (k) est enclenchée et une phase de déstockage du stockage thermique
basse température (e) débute. Durant ce processus, si le niveau d’énergie de (e) passe
en dessous d’un certain seuil, la boucle chaude est immédiatement mise en route 12 et le
processus reprend jusqu’à la fin de la durée de la simulation.
Afin d’avoir une vision globale de la répartition des quantités d’énergies au cours du
processus de conversion de la biomasse en énergie utile (chaleur et électricité) la figure
5.2.1 est proposée.
136
5.2 Résultats de simulation
D’autres résultats sont regroupés dans les tableaux 5.1 et 5.2. Ils permettront l’évaluation
des performances de l’installation et des analyses plus approfondies tout au long de ce
dernier chapitre.
Toutefois, soulignons qu’environ 0.5 MWh de chaleur sont perdues à travers les gaines
de la boucle chaude ce qui représente seulement 0.2% de l’énergie primaire consommée
par l’installation.
137
Chapitre 5 Etudes de performance et de satisfaction du système Batimac
Soulignons que cette installation n’est pas en mesure de satisfaire aux besoins élec-
triques du bâtiment. Ce comportement est tout à fait normal puisque nous avons adopté
une stratégie de commande dont l’objectif consiste à satisfaire uniquement les besoins
thermiques.
Remarque : les analyses effectuées dans cette partie ne tiennent pas compte de la
consommation des auxiliaires.
Sur les 259.60 MWh d’énergie primaire consommée par le système de cogénération,
près de 35% sont transformée en énergie électrique directement utile pour les besoins du
bâtiment et environ une fraction de 44% est disponible sous forme de chaleur.
138
5.3 Evaluation du système Batimac
On considère que le rendement moyen de la chaudière est de l’ordre de 90% [Knight 05,
CEREN 05]. Dans le cas de l’électricité, l’énergie primaire est obtenue en multipliant
l’énergie finale par un facteur 13 2.58 [CSTB ].
Ainsi, en utilisant les données du tableau 5.2, on obtient les résultats suivants :
72369.97 + 23722.25
EPchd = = 106.77 MWh (5.3.1)
0.9
Pour le cas de la production de chaleur, le calcul est relativement simple. C’est le produit
de la quantité d’énergie primaire consommée par la chaudière et du facteur d’émission du
gaz naturel (voir tableau 1.2b page 16).
Par ailleurs, pour l’électricité le résultat dépend de la méthode de calcul que l’on choisit
(voir tableau 1.3 page 16).
En effet, en optant pour la méthode des contenus saisonnalisés par usage sur base
historique où le facteur d’émission est de 100 gCO2 /kWhEF , le calcul 14 montre que la
quantité de CO2 émise est de 9.3 tonnes.
Cependant, si on considère que l’électricité produite par le système de cogénération évite
la production de kWh supplémentaires, la méthode du contenu marginal 15 semble être la
plus adaptée. Ainsi, en optant pour un facteur d’émission moyen de 650 gCO2 /kWhEF ,
la quantité de dioxyde de carbone émise pour cette production d’électricité est donnée
par :
13. La valeur de 2.58 peut être discutable. Cependant dans un soucis de comparaison, nous l’admettons
comme une valeur conventionnelle.
14. EmCO2erdf = 90297.09 × 100
15. qui est plus contraignante
139
Chapitre 5 Etudes de performance et de satisfaction du système Batimac
Le calcul de l’efficacité annuelle (en appliquant l’équation (1.2.8)) est de l’ordre 70.3%
mais pour une analyse plus fine il est proposé à la figure 5.3.1 un histogramme comparatif
(efficacité/rendement) pour chaque mois de l’année.
140
5.3 Evaluation du système Batimac
Ainsi, on s’aperçoit que le système s’adapte bien aux besoins thermiques du bâtiment en
modulant son temps de fonctionnement comme le montre la figure 5.3.3. On y remarque
d’ailleurs qu’en décembre, où la température extérieure moyenne est la plus faible 18 les
équipements de la boucle chaude (générateur d’air chaud, convertisseur...) fonctionnent
durant 66% du temps, soit environ 496 sur 744 heures.
141
Chapitre 5 Etudes de performance et de satisfaction du système Batimac
Aussi, il faut noter qu’en dépit de cela cette période représente celle où le système
s’avère plus efficace avec une efficacité moyenne de presque 72%.
23. Car la température d’air intérieur est largement au delà de la consigne de 19 °C.
24. 7% en moyenne
142
5.4 Etude de satisfaction du système
Premièrement, une vue globale des évolutions temporelles de la température d’air in-
térieur, de l’air neuf et extérieur est présentée à la figure 5.4.1.
On y constate d’une part le bon fonctionnement du régulateur PI utilisé pour maintenir
la température intérieure à 19°C et d’autre part l’impact d’une ventilation double flux
sur l’amélioration de l’efficacité énergétique du bâtiment.
Deuxièmement, une étude statistique est effectuée pour l’évaluation du critère C1.
Celle-ci consiste à calculer l’écart entre la température de consigne et la température
opérative, lorsque le bâtiment est occupé et ce uniquement durant la période de chauf-
fage 25 . Quand la température opérative est supérieure à la consigne, on admet que le
critère C1 est satisfait à 100%. Mais, dans le cas contraire le traitement consiste à repar-
25. Sans tenir compte de la première semaine de simulation qui représente la phase d’initialisation.
143
Chapitre 5 Etudes de performance et de satisfaction du système Batimac
tir l’écart selon des plages définies. Les résultats issus de cette étude sont présentés à la
figure 5.4.2.
Sachant que la précision des thermocouples usuellement utilisés dans ce secteur est de
l’ordre de 0.2°C, la figure ci-dessus montre que pendant plus de 99% du temps d’occupa-
tion, le critère relatif au chauffage du bâtiment est satisfaisant. Pour les moins de 1% du
temps où la consigne de température n’est pas atteinte, les écarts de température restent
majoritairement inférieurs aux 0.5°C, avec un maxima à 0.59°C.
144
5.4 Etude de satisfaction du système
Table 5.4 – Durée minimale d’élévation quotidienne de la température de l’eau dans les
équipements de stockage, à l’exclusion des ballons de préchauffage
Par ailleurs, en ce qui concerne les conditions de stockage, il est représenté à la figure
5.4.3 la répartition des températures du premier ballon du poste de stockage d’ECS 28 .
Cette répartition montre que la température de ce ballon n’est pas constamment supé-
rieure ou égale à 55°C. Par contre, dans plus de 77.5% des cas elle est supérieure à 60°C
et d’ailleurs la température moyenne est de 63.03°C pour un maximum à 70.56 °C.
Après vérification, chaque jour la température de ce ballon est portée à 60°C pendant
au moins une heure ; ce qui permet de s’assurer que la réglementation portant sur le
stockage d’ECS est largement respectée. Le critère relatif à la fourniture d’eau chaude
sanitaire est donc satisfaisant à 100% du temps.
En somme, nous avons montré dans cette partie la capacité de l’installation à atteindre
les objectifs qui lui ont été assignés. Ainsi, il en ressort que cette configuration du système
Batimac équipé d’un générateur d’air chaud de 60 kW est quasiment en mesure de satis-
faire les besoins thermiques d’un bâtiment de 2800 m2 occupé par 81 adultes équivalents.
27. bactéries largement présentes qui prolifèrent dans les installations qui leur offrent des conditions
favorables comme la stagnation d’eau à température comprise entre 25 et 45°C, en présence de nutriments
tels que le fer ou le zinc
28. Le poste ECS est composé de cinq ballons montés en série, les quatre derniers ballons étant consi-
dérés comme des ballons de préchauffage.
145
Chapitre 5 Etudes de performance et de satisfaction du système Batimac
5.5.1 Contexte
Dans le cas d’une configuration du système BATIMAC contenant une machine à absorp-
tion, le composant (e) est indispensable (voir figure 1.4.1 page 19). En effet, les débits mis
en jeux dans le circuit primaire 29 de la MAA et dans la boucle froide du système ne sont
pas du même ordre de grandeur. Il faut alors intercaler une bouteille de découplage entre
les deux circuits afin de garantir la quantité d’énergie requise par la machine à absorption.
Par ailleurs, dans le cas d’étude effectué ci-dessus (voir figure 5.1.1 page 135) ; l’on
pourrait se poser plusieurs questions :
1. L’utilisation du stockage basse température est-il justifiée ?
2. Ne serait t’il pas plus intéressant de se passer de ce composant en augmentant le
volume des autres postes de stockage thermique (ECS et chauffage) ?
Pour répondre à ces deux interrogations, deux simulations sont effectuées dans les mêmes
conditions que le cas d’étude (§ 5.1 page 134).
Dans la première simulation (noté Sim-sStk1) le composant (e) est simplement sup-
primé. Et pour la seconde (noté Sim-sStk2), l’équipement est supprimé mais son volume
initial de 2000 litres est arbitrairement 30 reparti dans les autres postes de stockage de
chaleur.
29. alimentant le générateur ; voir figure 2.2.1 page 37
30. 50-50
146
5.5 Exemple d’étude paramétrique
Analysons d’abord ces résultats sur le plan énergétique à travers la série de résultats
présentée au tableau 5.5.
Table 5.5 – Tableau récapitulatif des résultats de l’étude paramétrique (les énergies et
consommations sont en MWh).
Afin d’en faciliter l’analyse, nous nous proposons de normaliser ces valeurs en divisant
chacune d’elles par la valeur maximale de la série correspondante. Les résultats ainsi ob-
tenus sont représentés sur le graphique de la figure 5.5.1.
147
Chapitre 5 Etudes de performance et de satisfaction du système Batimac
On constate alors que la suppression pure et simple du système de stockage basse tempé-
rature (configuration Sim-sStk1) permet une amélioration des performances énergétiques,
mais ne valorise pas suffisamment la chaleur cédée par la tête froide du moteur. De fait,
dans cette configuration l’inertie du système est réduite d’environ 28% 31 et donc le vo-
lume de stockage disponible ne peut contenir 32 toute l’énergie thermique cédée à la boucle
froide, le surplus est donc naturellement évacué à travers la tour de refroidissement 33 .
Quant à l’installation Sim-sStk2, elle permet d’éviter ce problème car malgré la sup-
pression du stockage thermique basse température le volume total de stockage thermique
reste inchangé par rapport à l’installation de référence. Mais dans cette configuration, on
stocke au plus proche des postes de consommation et il n’est plus nécessaire de prolonger
(éventuellement) le fonctionnement de la boucle chaude afin d’atteindre un certain niveau
de température d’eau chaude dans le composant (e).
Ainsi, par rapport à l’installation de référence la consommation d’énergie primaire est
légèrement plus faible (-5 MWh), de plus il y a plus d’énergie finale cédée aux postes
ECS/chauffage et par conséquent les performances énergétiques de cette installation en
sont améliorées.
La performance énergétique n’est pas le seul critère d’évaluation des installations BA-
TIMAC, il faut aussi s’assurer qu’ils arrivent à satisfaire aux exigences qui leurs sont
assignées selon la stratégie de fonctionnement choisie.
Nous proposons donc dans cette analyse une comparaison des critères C1 et C2 que
nous avons vu en détail à la section 5.4 page 143.
148
5.5 Exemple d’étude paramétrique
Remarque :
Pour la suite de cet exemple d’étude de sensibilité, il est représenté à la figure 5.5.3 la
capacité des différentes installations à satisfaire au critère relatif à la production d’ECS.
149
Chapitre 5 Etudes de performance et de satisfaction du système Batimac
De toute évidence, la figure 5.5.3a montre que la configuration Sim-sStk1 semble avoir
beaucoup plus de difficulté à produire de l’eau chaude sanitaire dans les conditions règle-
mentaires et la raison est sans doute due à la baisse de l’inertie de cette installation.
Comme précédemment, affectons arbitrairement des « poids 37 » au différentes classes du
critère C2, puis calculons le poids pondéré des différentes configurations. Le classement
dans l’ordre décroissant est le suivant : Sim-Ref (2.41), Sim-sStk2 (2.21) et Sim-sStk1
(-0.81), ce qui confirme l’affirmation faite au début de ce paragraphe.
Sachant que le critère C2 porte aussi sur un puisage d’ECS au moins à 40°C, la figure
5.5.3b montre que l’avantage est légèrement plutôt du coté de la configuration Sim-sStk2.
En outre, ces analyses ne permettent pas de départager explicitement les configurations
Sim-Ref et Sim-sStk2 par rapport à leur capacité à satisfaire au critère C2.
Classe Poids
>60 2
37.
[55 à 60] 1
]0,2 à 0,5 °C] -3
150
5.5 Exemple d’étude paramétrique
De façon générale, la configuration de base (Sim-Ref) est celle qui fonctionne le moins
longtemps 38 et puisque d’après le tableau 5.5 page 147 c’est la plus énergivore, il est
possible de conclure qu’elle a plus souvent fonctionné à haut régime 39 . En effet, du fait
de la présence du système de stockage qui « absorbe » les premières calories 40 , le niveau
d’énergie des postes chauffage et ECS se retrouve plus souvent en dessous du seuil qui
déclenche une augmentation de la puissance du GAC.
Par ailleurs, lorsque l’inertie de l’installation est réduite (Sim-sStk1) la durée de fonc-
tionnement cumulée est prolongée 41 . En fait, puisque les capacités de stockage de chaleur
sont réduites, cette configuration nécessite plus de cycle (arrêt-démarrage) engendrant
une augmentation de l’énergie dissipée dans la tour de refroidissement et par conséquent
de moins bonnes performances.
Cependant, avec une durée de fonctionnement annuelle intermédiaire 42 l’installation
Sim-sStk2 est celle qui reste le plus longtemps en état de marche durant les mois les plus
froids. En réalité, en ces périodes où les déperditions de chaleur sont les plus importantes,
le poste de chauffage est fortement sollicité. Or, son volume ayant augmenté 43 de 40%
l’installation doit rester en fonctionnement plus longtemps pour satisfaire aux conditions
d’arrêt de la boucle chaude, ce qui justifie sans doute cette situation.
En résumé, cet exemple d’étude de sensibilité réalisée avec SimCoBat montre que
38. soit 3187 heures sur les 8760 que compte une année
39. La puissance du générateur d’air chaud peut être modulée entre + ou - 20% par rapport à sa
puissance nominale. Rappelons que le rendement du GAC est variable.
40. Sur la figure 5.5.3b on voit que la température maximale du ballon haut atteint à peine les 70°C
pour la configuration Sim-Ref, poutant sans le système de stockage elle est autour de 75°C.
41. soit 3641 heures
42. soit 3482 heures
43. par rapport aux autres configurations
151
Chapitre 5 Etudes de performance et de satisfaction du système Batimac
Or, ce type de fonctionnement quoique normal 46 , peut dans la réalité être en contra-
diction avec les spécificités du générateur d’air chaud et/ou du moteur à air chaud. Car
bien souvent, ce type d’équipement fonctionne autour d’un régime nominal qui garantit
leur durée de vie ou la fréquence des interventions de maintenance.
Il faut dès lors en tenir compte lors des simulations. C’est pourquoi dans SimCoBat
l’utilisateur peut définir soit :
• une durée minimale de fonctionnement 47 ;
• ou une durée minimale d’arrêt 48 ;
44. en ajoutant simplement son volume aux postes chauffage et ECS
45. conditions météorologiques personnalisées
46. en regard de la stratégie de contrôle de l’installation basée uniquement sur la satisfaction des besoins
thermiques de la charge
47. Une fois en « mode On » l’installation reste dans cet état tant que cette durée n’est pas terminée.
48. Une fois en « mode Off » l’installation reste dans cet état tant que cette durée n’est pas terminée.
152
5.6 Cas d’un fonctionnement plus réaliste
• ou les deux.
Une première comparaison des deux premiers jours des mois de décembre et août est
effectuée aux figures 5.6.2 et 5.6.3. Puis une confrontation des efficacités est réalisée à la
figure 5.6.4.
Les figures 5.6.2a et 5.6.2b montrent que le régime de fonctionnement est modifié. Ainsi,
le respect des nouvelles contraintes de contrôle engendre une augmentation de la durée
49. la configuration la plus adaptée selon l’étude de sensibilité réalisée à la section précédente
50. de façon totalement arbitraire
153
Chapitre 5 Etudes de performance et de satisfaction du système Batimac
Pour terminer cette analyse, on pourrait regarder l’influence de ce changement sur les
154
5.6 Cas d’un fonctionnement plus réaliste
critères de satisfaction C1 et C2. Nous représentons donc à la figure 5.6.5 les valeurs
normalisées des différentes classes.
155
Chapitre 5 Etudes de performance et de satisfaction du système Batimac
Sim-Ref
Jan. Sim-Ref-R
80%
Déc. Fév. Sim-sStk2-R
60%
20%
Oct. 0% Avril
Sep. Mai
Août Juin
Juil.
La comparaison des cas « avec système de stockage basse température » et « sans sys-
tème de stockage basse température et sans modification de l’inertie du système » lors
d’un fonctionnement « plus réaliste 55 », met en évidence l’utilité du système de stockage
basse température. Toutefois ce composant doit être correctement dimensionné afin de
fournir de la chaleur à bonne température au poste ECS.
156
5.6 Cas d’un fonctionnement plus réaliste
157
Chapitre 5 Etudes de performance et de satisfaction du système Batimac
Conclusion du chapitre
La plate-forme de simulation de comportement énergétique développée au cours de
cette thèse a été utilisée pour effectuer plusieurs simulations.
Le traitement des résultats obtenus a permis dans un premier temps d’évaluer les per-
formances énergétiques d’une configuration du système BATIMAC. Avec un rendement
moyen de 78.2%, cette installation est capable de transformer jusqu’à 70.3% de l’éner-
gie primaire consommée en énergie utile pour la charge, tout en réalisant une économie
d’énergie primaire de 24% et en évitant l’émission d’environ 31 ou 81 tonnes de CO2 /ans
par rapport à un système de production séparée.
Quant à sa capacité à satisfaire aux besoins thermiques de la charge, nous avons mon-
tré que les critères relatifs au chauffage du bâtiment (C1) et à la fourniture d’eau chaude
sanitaire (C2) était respectivement satisfaisant à 99% et 100% du temps. Et lorsque le
critère C1 n’était pas satisfait, la température opérative moyenne dans le bâtiment était
de 18.66°C avec un minimum à 18.41°C ; soit des conditions qui restent acceptables durant
une fraction de minute.
Par ailleurs, l’étude de sensibilité menée à la section 5.5 page 146 a montré que la
configuration initiale (voir figure 5.1.1 page 135) pouvait être optimisée en supprimant le
composant stockage basse température (e) et en répartissant son volume dans ceux des
postes chauffage et ECS. Ainsi, cette nouvelle configuration permet de gagner 2 points
sur l’efficacité de l’installation puis d’améliorer légèrement les performances en terme de
satisfaction et enfin d’économiser jusqu’à 5094 kWhEP , soit l’équivalent de la consomma-
tion annuelle d’une maison individuelle de 100 m2 au sens de la RT-2012.
158
Conclusion et perspectives
Ainsi, dès le début de cette thèse, un travail d’ingénierie conjoint a été mené avec le par-
tenaire industriel afin de définir la configuration standard des systèmes BATIMAC (voir
figure 1.4.1 page 19) dont les principaux composants sont présentés au chapitre 1. Puis,
dans le souci de pouvoir piloter un banc d’essais de l’installation à l’aide du simulateur
ou même tester les stratégies de contrôle simulées sur un banc d’essais (entre autres) nous
avons très vite opté pour l’environnement de simulation dynamique graphique Simulink.
159
Conclusion et perspectives
Par ailleurs, dans le 3ème chapitre, les composants « fortement maillés » font l’objet
d’un traitement particulier afin de répondre aux spécificités du cahier des charges du
simulateur en matière de rapidité et de précision. En effet, même si ces modèles tri-
dimensionnels sont considérés bi-dimensionnels sous certaines hypothèses, les matrices
qui découlent de leurs discrétisations spatiales sont généralement de grandes dimensions,
ce dont Simulink s’accommode très mal. Pour venir à bout de ce problème, nous avons
eu recours aux méthodes d’analyse modale et aux techniques de réduction associées dont
un état de l’art est proposé à la section 3.1 page 61.
Le modèle de bâtiment muni d’un plancher chauffant réversible est issu du couplage
d’un modèle d’enveloppe (1D) et d’un modèle de plancher hydraulique (2D). La résolution
de ce problème thermique initialement composé de plus de 7000 nœuds à l’aide de la
méthode modale classique et de la technique de réduction de Marshall s’effectue de façon
instantanée avec seulement 14 modes 58 pour des écarts moyens de 0.054 °C et de 0.05
respectivement sur la température d’air intérieur et la température moyenne du fluide
caloporteur (voir tableau 3.5 page 87).
En revanche, pour la modélisation du système de stockage thermique avec matériau à
changement de phase où le phénomène thermique est non-linéaire et contient des condi-
tions limites non-homogènes la méthode modale classique est moins adaptée. Nous avons
donc utilisé la méthode BERM associé à la technique de réduction par amalgame modal.
Là aussi, il s’agit d’un modèle modal couplé avec d’une part des modes de branche 1D
pour le fluide de transfert de chaleur et d’autre part des modes de branche 2D-axi pour
le MCP contenu dans la partie annulaire de l’échangeur. Afin de valider et apprécier les
performances de ce modèle réduit, un modèle détaillé équivalent a été réalisé en utilisant
la méthode des différences finies. La confrontation entre ce modèle détaillé et l’expéri-
mentation réalisée dans [Lacroix 93] (voir figure 3.3.7 page 102) a permis sa validation.
Puis des simulations réalisées avec le modèle réduit d’ordre 59 30 doté d’une précision de
l’ordre du thermocouple (par rapport au modèle détaillé, voir tableau 3.7 page 105) ont
permis de montrer que celui-ci permet d’effectuer des simulations numériques jusqu’à 36
fois plus rapides (voir tableau 3.8 page 107).
160
chapitre 5 pour effectuer plusieurs simulations.
BATIMAC étant un système modulaire, une configuration (voir figure 5.1.1 page 135)
plus adaptée au marché francilien est étudié. Dans un premier temps, celles-ci montrent
que la configuration du système BATIMAC étudiée permet de transformer jusqu’à 72%
d’énergie primaire en énergie utile et ce en réalisant 24% d’économie d’énergie primaire
par rapport à une production d’énergie séparée, sans 60 émission de CO2 (voir bas de
page 34 page 15). De plus, l’analyse des critères relatifs au chauffage du bâtiment (C1)
et à la fourniture d’eau chaude sanitaire (C2) montre qu’ils sont satisfaits à 99% et
100% respectivement. Ce qui confirme que l’objectif (satisfaire les besoins thermiques du
bâtiment) de la stratégie de contrôle-commande du système est quasiment atteint.
D’autre part, les deux exemples d’études de sensibilité effectuées dans ce dernier cha-
pitre sont très riches d’enseignements au sujet de la nécessité du système de stockage
basse température (composant (e) de la figure 5.1.1 page 135). Il en ressort entre autres
que pour un régime de fonctionnement avec des temporisations 61 ce ballon de stockage
est indispensable dans la mesure où il assure la continuité de la fourniture d’eau chaude
aux postes chauffage et ECS. Par ailleurs, lorsqu’aucune temporisation n’est considérée
il s’avère plus intéressant de se passer de cet équipement en répartissant son volume de
sorte à conserver l’inertie de l’installation.
60. Si on considère les hypothèses de l’ADEME et sachant qu’ici la source d’énergie primaire est la
biomasse.
61. au démarrage et à l’arrêt
62. En effet le modèle détaillé de l’enveloppe du bâtiment et du plancher hydraulique n’ont jamais été
implémentés dans Simulink.
161
Conclusion et perspectives
Dans un second temps, lorsque le premier prototype du système BATIMAC sera opéra-
tionnel, une série de confrontation devrait être mise en œuvre afin de valider expérimen-
talement la plate-forme de simulation SimCoBat. Aussi on saisira cette opportunité pour
tester en temps réel le contrôle du prototype à l’aide du simulateur. A ce titre, la créa-
tion d’un outil spécifique dans l’environnement Matlab/Simulink prend tout son sens 65 .
Enfin, à long terme, il serait intéressant de faire évoluer cette plate-forme de simulation
vers une plate-forme d’optimisation qui permettra de proposer aussi bien les meilleures
stratégies de fonctionnement que les dimensions optimales des principaux composants du
système énergétique en s’appuyant sur des analyses :
• économiques ;
63. Par exemple, les apports solaires peuvent conduire à surchauffer une partie du bâtiment à certains
moments.
64. Comme ALCYONE pour pleiades+COMFIE
65. Par exemple, il est possible de générer du code à partir de Simulink, puis de l’implémenter sur
une puce électronique et l’insérer dans un automate pour tester sur un système réel une stratégie de
fonctionnement validée numériquement.
162
• environnementales plus poussées (méthode d’ACV 66 dynamique par exemple) ;
et en intégrant un algorithme de contrôle prédictif qui permettrait certainement d’amé-
liorer les performances du système en évitant les dégradations de l’efficacité constatées en
inter-saison. Pour aller plus loin, il serait aussi intéressant de tenir compte de la notion
de qualité d’air intérieur (QAI) qui nécessitera bien évidement le développement d’un
modèle thermo-aéraulique du bâtiment.
163
Annexes
Annexe A
Avec :
(1145.36+4.7084×X+0.137479×X 2 )
D1 = 1000 (A.1.2)
D
2 = (33.3393+0.571749×X)(T +273.15)
100000
T − B (X)
Tp = (A.2.1)
A (X)
Où :
A(X) = A0 + A1 ∗ X + A2 ∗ X 2 + A3 ∗ X 3 (A.2.2)
B(X) = B0 + B1 ∗ X + B2 ∗ X 2 + B3 ∗ X 3 (A.2.3)
Les coefficients des équations (A.2.2) et (A.2.3) étant consignés dans le tableau A.1.
Indices 0 1 2 3 C 7.05
A -2.00755 0.16976 -0.003133362 0.0000197668 D -1596.49
B 124.937 -7.71649 0.152286 -0.00079509 E -104095.5
167
Annexe A Compléments sur la modélisation de la MAA
= a0 + a1 X + a2 X 2 + a3 X 3 + a4 X 4
a(X)
b(X) = b0 + b1 X + b2 X 2 + b3 X 3 + b4 X 4 (A.3.1)
= c0 + c1 X + c2 X 2 + c3 X 3 + c4 X 4
c(X)
Où les coefficients a, b et c sont regroupés dans le tableau A.2.
Indice a b c
0 -2024.33 18.2829 -0.037008214
1 163.309 -1.1691757 0.0028877666
2 -4.88161 0.03248041 -0.000081313015
3 0.06302948 -0.0004034184 0.00000099116628
4 -0.0002913705 0.0000018520569 -0.00000000444412
168
Annexe B
Calcul astronomique
169
Annexe B Calcul astronomique
360
κ=n× (B.2.3)
366
On définit l’angle horaire ω, comme étant l’angle formé par le plan méridien passant
par le centre du soleil et le plan vertical du lieu (méridien). Il est donné par l’équation
ci-dessous et exprimé en degré.
ω = 15 × (T V S − 12) (B.2.4)
Afin de déterminer l’heure solaire au lever du jour (HLS) et la durée du jour (Dj), on
calcule l’angle horaire au lever du soleil ωl qui dépend uniquement de la déclinaison et la
latitude (l) du lieu considéré.
Θz = 90 − Hs (B.3.2)
Quant à l’azimut du soleil Az , c’est l’angle que fait sur le plan horizontal, la projection
de la direction du soleil avec la direction du sud. Par convention il est compté négatif
à l’est et positif à l’ouest. Il est compris entre -180° et 180° et s’obtient par l’expression
suivante [Hay 93] :
170
B.4 L’angle incident
171
Annexe C
Actuellement, le générateur d’air chaud qui représente l’un des principaux composants
du système Batimac n’est pas disponible sur le marché. Après de nombreuses démarches
sans suites auprès de fournisseurs potentiels, l’entreprise ENS2R a décidé de concevoir
elle même cet équipement en s’alliant avec le concepteur de la Chaudière de la Brie
(voir figure C.1). Cette chaudière, capable de brûler proprement tout types de biomasse
solide est actuellement commercialisée pour la production d’eau chaude. Son principe de
fonctionnement est illustré par la figure C.2. De la biomasse solide est brûlée dans une
chambre de combustion de forme cylindrique et la chaleur produite est transmise à un
échangeur de chaleur plongé dans une cuve d’eau. La puissance maximale de la chaudière
est de 150 kW avec une modulation de la quantité d’air et de combustible en fonction de
la demande. Elle affiche un rendement supérieur ou égale à 84% [de la Brie 15].
L’idée est donc de pouvoir utiliser cette chaudière pour concevoir le générateur d’air
chaud. Pour ce faire il faut modifier l’échangeur si l’on veux produire de l’air jusqu’à
450 °C. Puisqu’il n’est pas envisageable de faire circuler les gaz de combustion dans un
échangeur (à cause des risques d’encrassement régulier), il faut donc récupérer la chaleur
directement sur le corps de chauffe (la chambre de combustion dont la température est
comprise entre 700 et 850°C). Bien entendu, une récupération de l’énergie thermique dis-
ponible dans les fumées est toujours possible pour le préchauffage de l’air.
173
Annexe C Contribution à l’étude de conception du générateur d’air chaud
En pratique, nous imaginons que l’échangeur de chaleur est nappé sur la chambre de
combustion représentée à la figure C.4. Ainsi, l’échangeur illustré par la figure C.3 est
alors formé par la partie annulaire entre le corps de chauffe et un cylindre l’enveloppant.
Le fluide caloporteur circule dans des passes contenant des ailettes (voir figure C.5).
Plus le nombre de passes et d’ailettes est important, plus la surface d’échange augmente
et le fluide caloporteur se réchauffe davantage, mais les pertes de charge augmente en
conséquence. Le choix définitif de la configuration de l’échangeur consiste donc à trouver
un compromis entre la température de sortie du fluide caloporteur et les pertes de charge.
Seule la partie thermique sera traitée ici, puisque la partie hydraulique dérive directement
du calcul classique de perte de charge.
e
L
1
2
174
C.2 Dimensionnement de l’échangeur de chaleur
Le détail du calcul des paramètres h, ηg et Sech est disponible dans le rapport de stage
de Julien Chartier, disponible au département GTE de l’IUT de Brétigny-sur-Orge.
175
Annexe C Contribution à l’étude de conception du générateur d’air chaud
Valeurs Unités
Longueur du corps de chauffe 1.2 m
Diamètre du corps de chauffe 0.5 m
Angle du cendrier (α) 20 °
Longueur de l’échangeur 1 m
Epaisseur des ailettes 5 × 10−3 m
600 10000
500
8000
Ts en °C
400
∆P en Pa
6000
300
4000
200
100 2000
0 0
1 2 3 4 5 6 7 8
Nombre de passe
L’analyse des courbes de la figure C.1 montre que le nombre de passe doit être limité
afin d’éviter des pertes de charge importantes. Aussi, comme on pouvait s’y attendre,
l’augmentation du nombre de passe favorise une augmentation de la température de sortie
de l’air.
On constate sur la figure C.2 une variation linéaire de la température de sortie de l’air
par rapport au nombre de passe élémentaire. Contrairement au cas précédent, les pertes
de charge ont une variation quasi linéaire, ce qui permet d’atteindre des températures éle-
vées tout en limitant les pertes de charge. A titre d’exemple, la configuration "3 passes + 9
176
C.3 Interprétation des résultats
470 Ts ∆P 1200
460
1000
450
800
440
Ts en °C
∆P en Pa
430 600
420
400
410
200
400
390 0
3 4 5 6 7 8 9 10
Nombre de passe élémentaire
passes élémentaires" permet d’avoir quasiment la même température de sortie (' 464°C)
que la configuration "5 passes + 3 passes élémentaires" pour deux fois moins de pertes de
charge.
470 18000
16000
460
14000
450 12000
Ts en °C
∆P en Pa
440 10000
430 8000
6000
420
4000
410 2000
400 0
2 4 6 8 10 12 14 16 18 20
Hauteur des ailettes en cm
Les courbes de la figure C.3 montrent que pour Ha ≤ 8 cm les pertes de charge sont
importantes et décroissent très rapidement. Ces valeurs élevées s’expliquent par le fait
que la réduction de la hauteur influe directement sur la vitesse d’écoulement du fluide
caloporteur, puis sur le nombre de Reynolds et par conséquent sur les pertes de charge.
177
Annexe C Contribution à l’étude de conception du générateur d’air chaud
178
Annexe D
Complément à la modélisation du
bâtiment
D.1 La ventilation
La ventilation favorise un apport d’air neuf dans le logement afin de garantir une
bonne qualité d’air intérieur et la conservation de la structure du bâti par réduction des
risques de moisissures. Pour les systèmes de ventilation simple flux, cet air neuf est à la
même température que celle de l’air extérieur, ce qui représente une source importante de
perturbation des systèmes de chauffage et de rafraîchissement. Afin de limiter l’ampleur
de ces sollicitations, les débits de renouvèlement d’air sont fixés par [JOR 82] (voir tableau
D.1). Cette réglementation instaure le principe d’une ventilation générale et permanente
par balayage, avec un débit d’air dépendant du nombre de pièces principales constituants
le logement.
Aussi, la réglementation permet une modulation de ces débits ; ce qui permet de réduire
les taux de renouvèlement d’air, en ventilant là où il faut et uniquement lorsque cela est
nécessaire. Comme le montre la figure D.2, selon une analyse de l’ARENE, un taux de
renouvèlement d’air moyen de 0.5 Vol/h permettrait d’assurer une bonne qualité d’air
intérieur tout en préservant la structure du bâti.
Dans le simulateur, la ventilation est paramétrable à partir du taux de renouvèlement
d’air et du type de ventilation (VMC simple ou double flux).
179
Annexe D Complément à la modélisation du bâtiment
2 × Q̇V M C × ∆P V M C
Pvmc = (D.1.1)
η
La perte de charge ∆ pvmc et le rendement du moteur électrique η, sont généralement
donnés par les fournisseurs.
180
D.2 Les apports de chaleur internes et les ponts thermiques
Aussi, cette méthode de calcul règlementaire suggère que l’éclairage artificiel est au-
torisé uniquement lorsque les occupants sont présents. Bien entendu, en présence des
occupants il faut nécessairement s’assurer que l’éclairage naturel (Enat ) est inférieur au
seuil d’éclairement de référence 1 avant un éventuel déclenchement de l’éclairage artificiel.
Pour une zone de surface AEnat ayant accès à l’éclairement naturel (par conséquent à un
flux lumineux F l) et pour une réflexion lumineuse moyenne de la zone Rz , l’éclairement
naturel dans la zone est obtenu selon :
1.8 × F l
Enat = (D.2.1)
RA,AT × AEnat × (1 − Rz2 )
La puissance électrique conventionnelle du système d’éclairage est prise égale à 1.4W/m2
de surface habitable 2 .
181
Annexe D Complément à la modélisation du bâtiment
Dans le simulateur Batimac, la prise en compte des ces pertes se limite à la saisie de la
valeur du ratio de transmission thermique linéique moyen global. Selon [JOR 10], cette
valeur ne doit pas excéder 0.28 W/(m2SHONRT.K).
D.3.1 Calcul des apports solaires reçus par une paroi extérieure
Les surfaces extérieures sont éclairées par un rayonnement solaire global (noté RSg ) qui
est la somme de trois types de rayonnement solaire.
La composante diffuse du rayonnement solaire qui atteint une paroi dépend uniquement
de l’inclinaison (β) de cette paroi et du rayonnement solaire diffus isotrope (Idif ) .
3. c’est le cas des systèmes d’attaches métalliques traversant une couche isolante.
4. les masques ne sont pas pris en compte
182
D.3 Apports solaires
RSg est calculé pour chacune des parois selon leurs orientations et inclinaisons, puis
multiplié par la surface de paroi correspondante. Les résultats obtenus permettent d’ex-
primer les densités de flux utilisées dans l’équation (3.2.4).
Afin de réduire les charges thermiques en été, l’utilisateur peut choisir de tenir compte
des stores 5 . Dans ce cas, RS int est réduit d’un facteur fixé par l’utilisateur et ce selon un
scénario qui régule le fonctionnement de ces protections solaires.
A la dernière ligne de la section 3.2.2.1 page 73, c’est le gain solaire total Φsint qui est
utilisé pour le calcul ses apports solaires Φsj selon la surface réceptrice.
183
Annexe D Complément à la modélisation du bâtiment
Les résultats sont présentés par les histogrammes de la figure D.2. Il est à noter que
l’estimation des apports solaires dans le simulateur Batimac (noté BATIMAC-SIM sur la
figure) est dans la moyenne des autres logiciels de STD.
ŶĞƌŐŝĞƐŽůĂŝƌĞƌĞĕƵĞĞŶŬtŚͬ;ŵϸ͘ĂŶͿ
ϮϬϬϬ
ϭϴϬϬ
ϭϲϬϬ
ϭϰϬϬ
ϭϮϬϬ
ϭϬϬϬ
ϴϬϬ
ϲϬϬ
ϰϬϬ
ϮϬϬ
Ϭ
EKZ ^d Kh^d ^h ,KZ/KEd>
^dͲDh KϮ ^Z^ͬ^hE ^Z^ͲZ
^ϯW^ dZE^z^ d^ d/Dͺ^/D
184
Annexe E
Compléments à la modélisation de
l’unité de stockage avec MCP
Pour x = dx :
! !
Ri cf v kf kf Ri cf v
Ri cf Ṫf1 = + Ri 2 Tin − 2Ri 2 + + 2ho Tf1
dx dx dx dx
kf
+Ri 2 Tf2 + 2ho Tm (x, Ri ) (E.1.1)
dx
Pour x = L :
! !
Ri cf v kf kf R i cf v
Ri C Ṫfnx = + Ri 2 Tfnx−1 − Ri 2 + + 2ho Tfnx
dx dx dx dx
+2ho Tm (x, Ri ) (E.1.2)
185
Annexe E Compléments à la modélisation de l’unité de stockage avec MCP
En observant l’équation (3.3.27), nous nous apercevons très vite qu’il est impossible
d’exprimer le terme en (i,j-1). Nous allons donc utiliser son expression déduite de l’équa-
tion (3.3.23). Ce qui permet d’obtenir :
∀ i = 1 : Nm , j = 1 : Nm
r 1 2r 2r r
rcm Ṫmi,j − rLf f˙i,j = km + Tmi,j+1 − + 2 Tmi,j + 2 Tmi+1,j
2dr
dr 2 dr 2 dx dx
#
1
"
r r ∂T dr2 ∂ 2 T
+ 2 Tmi−1,j + − Tmi,j − dr +
dx dr 2 2dr ∂r 2 ∂r2
r 1 r 2r 1
= km + Tmi,j+1 − + 2+ Tmi,j
2dr 2dr
dr 2 dr 2 dx
r r
+ 2 Tmi+1,j + 2 Tmi−1,j (E.1.3)
dx dx
1 ∂Tm
!
r r dr ∂ 2 Tm
+ − + + −
dr 2 ∂r 2 4 ∂r2
Sachant que :
∂ 2 Tm ˙ ∂Tm ∂ 2 Tm
= rc
rkm Ṫ
m mi,j − rL f
f i,j − km − rk m
∂r2 ∂r ∂x2
Nous pouvons donc écrire :
"
r dr
−
! #
r dr ∂ 2 Tm ∂Tm rkm h
rcm Ṫm − rLf f˙ − km
i
2 4
− = − 2 Tmi+1,j − 2Tmi,j + Tmi−1,j
2 4 ∂r2 rkm ∂r dx
1 dr ∂Tm
! ! !
r dr rcm r dr rLf ˙
= − ) Ṫm − − f− −
2 4 rkm 2 4 rkm 2 4r ∂r
!
r dr h i
− − Tmi+1,j − 2Tmi,j + Tmi−1,j (E.1.4)
2dx2 4dx2
En remplacent la nouvelle expression obtenue par l’équation (E.1.4) dans (E.1.3), et en
arrangeant les différents termes, nous obtenons :
1
! !
r dr r r dr
˙
+ cm Ṫmi,j − Lf fi,j = km + Tmi,j+1 + + Tmi−1,j
2 4 2dr 2dx 4dx2
dr 2 2
1
!
r r dr
− + 2+ + Tmi,j (E.1.5)
dr 2 dx 2dr 2dx2
! !
r dr r dr ∂Tm
+ + Tm − −
2dx2 4dx2 i+1,j
dr 4r ∂r
Pour terminer cette phase de discrétisation, faisons intervenir les conditions aux fron-
tières :
186
E.1 Discrétisation spatiale en différences finies
Pour M ∈ Γp (∀x et r = Ri ) :
→
−
keq (Tm ) ∇Tm .→
−
n = −ho (Tm − Tf )
⇒ km ∂T∂rm = ho (Tmi,j − Tfi )
!
r dr
⇒ km r
− dr + dr ∂Tm
= − + ho (Tmi,j − Tfi )
4r ∂r
dr 4r
Il suffit à présent d’injecter cette nouvelle équation dans (E.1.5) pour obtenir la discré-
tisation définitive des nœuds appartenant à la frontières Γp , sous la forme ci-dessous :
1
! !
Ri dr Ri Ri dr
˙
+ cm Ṫmi,j − Lf fi,j = km + Tmi,j+1 + ho − Tfi
2 4 dr 2 2dr dr 4Ri
1
!
Ri Ri dr
−km + 2+ +
dr 2 dx 2dr 2dx2
!
Ri dr
+ho − Tmi,j (E.1.6)
dr 4Ri
! !
Ri dr Ri dr
+km + Tmi+1,j + + Tmi−1,j
2dx 2 4dx 2 2dx 2 4dx2
En suivant les mêmes étapes, pour les autres frontières, la discrétisation spatiale de
l’équation (3.3.2) est :
En r = Re ,
1
! !
Re dr Re Re dr
˙
− cm Ṫmi,j − Lf fi,j = km − Tmi,j−1 + he − + Te
2 4 dr 2 2dr dr 4Re
1
!
Re Re dr
−km + 2− −
dr 2 dx 2dr 2dx2
!
Re dr
+he − + Tmi,j (E.1.7)
dr 4Re
! !
Re dr Re dr
+km + Tmi−1,j + + Tmi+1,j
2dx 2 4dx 2 2dx 2 4dx2
En x = 0,
r r 1 r 1
cm Ṫmi,j − Lf f˙i,j = km
− Tmi,j−1 + km + Tmi,j+1
2 "
2dr 2 4dr #
2dr 2 4dr
r r rhs
+ −km 2
+ 2 − Tmi,j
dr dx dx
rkm rhs
+ 2 Tmi+1,j + Ts (E.1.8)
dx dx
187
Annexe E Compléments à la modélisation de l’unité de stockage avec MCP
En x = L
r r 1 r 1
cm Ṫmi,j − Lf f˙i,j = km
− Tmi,j−1 + km + Tmi,j+1
2 "
2dr 2 4dr #
2dr 2 4dr
r r rhn
+ −km + − Tmi,j
dr2 dx2 dx
rkm rhn
+ 2 Tmi−1,j + Tn (E.1.9)
dx dx
Enfin, pour les quatre nœuds aux coins, nous exposons au paragraphe ci-dessous le dé-
tail de la discrétisation spatiale du nœud de coordonnée (r = Re , x = 0). Bien évidement,
la discrétisation spatiale des autres nœuds de cette famille est obtenue en suivant la même
démarche.
Re 1 2Re 2Re
− Lf f˙i,j
Re cm Ṫmi,j = km + Tmi,j+1 − + 2 Tmi,j
2dr
dr 2 dr2 dx
Re 1 Re Re
+ − Tmi,j−1 + 2 Tmi+1,j + 2 Tmi−1,j
dr 2 2dr dx dx
Dans cette équation, il est impossible d’expliciter directement les termes en Tmi,j+1 et
Tmi−1,j . Nous les exprimons donc sous la forme obtenue par le développement de Taylor
(voir équation 3.3.22 et 3.3.23. Ce qui conduit à l’expression (E.1.10) :
2Re 2Re Re 1 Re
− Lf f˙i,j
Re cm Ṫmi,j = km − + 2 Tmi,j + − Tmi,j−1 + 2 Tmi+1,j
dr 2 dx dr 2 2dr dx
1
" #
Re ∂Tm dr2 ∂ 2 Tm
+ + Tmi,j + dr +
dr 2 2dr ∂r 2 ∂r2
" #
Re ∂Tm dx2 ∂ 2 Tm
+ 2 Tmi,j − dx +
dx ∂x 2 ∂x2
Re 1 Re Re ∂Tm
= km − Tmi,j−1 + 2 Tmi+1,j −
2dr
dr 2 dx dx ∂x
Re Re 1 Re 1 ∂Tm
− + 2− Tmi,j + +
dr 2 dx 2dr ! dr 2 ∂r
Re ∂ 2 Tm ∂ 2 Tm dr ∂ 2 Tm
+ + + (E.1.10)
2 ∂x2 ∂r2 4 ∂r2
Or, d’après l’équation (3.3.20),
!
Re km ∂ 2 Tm ∂ 2 Tm Re km ∂Tm
cm Ṫmi,j − Lf f˙i,j −
+ = (E.1.11)
2 ∂x2 ∂r2 2 2 ∂r
188
E.1 Discrétisation spatiale en différences finies
En remplaçant les équations (3.3.24) et (E.1.11) dans (E.1.10), une nouvelle expression
est obtenue :
Re Re Re Re
˙
cm Ṫmi,j − Lf fi,j = km − + 2 Tmi,j + 2 Tmi,j−1 (E.1.12)
2
dr 2 dx dr
Re Re 1 ∂Tm Re ∂Tm
+ Tmi+1,j + + −
dx 2 dr 2 ∂r dx ∂x
→
− ∂Tm
keq (Tm ) ∇Tm .→
−
n = −he (Tm − Te ) ⇔ −km = he (Tmi,j − Te ) (E.1.13)
∂r
Re 1 ∂Tm Re 1
⇒ km + = −he + (Tmi,j − Te )
dr 2 ∂r dr 2
→
− ∂Tm
keq (Tm ) ∇Tm .→
−
n = −hs (Tm − Ts ) ⇔ km = hs (Tmi,j − Ts ) (E.1.14)
∂x
Re ∂Tm Re
⇒ km = hs (Tmi,j − Ts )
dx ∂x dx
Enfin, enhsubstituant
i (E.1.13) et (E.1.14) dans (E.1.12) et en la multipliant le résultat
obtenu par 2 − 4Re , l’équation discrétisée au nœud de coordonnée (r = Re , x = 0), s’écrit
1 dr
sous la forme :
1
" # " ! #
Re dr R R dr
cm Ṫmi,j − Lf f˙i,j = km
e e
− − Tmi,j−1 + − Tmi+1,j
4 8 2dr2 4dr 2dx2 4dx2
1
" !
Re Re dr
− km + − −
2dr2 2dx2 4dx2 4dr
! !#
Re dr Re dr
+hs − + he − Tmi,j (E.1.15)
2dx 4dx 2dr 8Re
! !
Re dr Re dr
+hs − Ts + he − Te
2dx 4dx 2dr 8Re
En procédant de la même manière 1 , pour les autres nœuds aux coins on obtient :
En (r = Re et x = L),
h i h i
1 dr 1 dr
1. et après avoir été multipliées par 2 − 4Re pour (E.1.16) et par 2 + 4Ri pour (E.1.17) et (E.1.18)
189
Annexe E Compléments à la modélisation de l’unité de stockage avec MCP
1
" # " ! #
Re dr R R dr
cm Ṫmi,j − Lf f˙i,j = km
e e
− − Tmi,j−1 + − Tmi−1,j
4 8 2dr2 4dr 2dx2 4dx2
1
" !
Re Re dr
− km + − −
2dr2 2dx2 4dx2 4dr
! !#
Re dr Re dr
+hn − + he − Tmi,j (E.1.16)
2dx 4dx 2dr 8Re
! !
Re dr Re dr
+hn − Tn + he − Te
2dx 4dx 2dr 8Re
En (r = Ri et x = L),
1
" # " ! #
Ri dr R R dr
cm Ṫmi,j − Lf f˙i,j = km
i i
+ + Tmi,j+1 + + Tmi+1,j
4 8 2dr2 4dr 2dx2 4dx2
1
" !
Ri Ri dr
− km + + +
2dr2 2dx2 4dx2 4dr
! !#
Ri dr Ri dr
+hn + + ho − Tmi,j (E.1.17)
2dx 4dx 2dr 8Ri
! !
Ri dr Ri dr
+hn + Tn + ho − Tin
2dx 4dx 2dr 8Ri
En (r = Ri et x = 0),
1
" # " ! #
Ri dr R R dr
cm Ṫmi,j − Lf f˙i,j = km
i i
+ + Tmi,j+1 + + Tmi−1,j
4 8 dr2 2dr dx2 4dx2
1
" !
Ri Ri dr
− km + + +
dr2 dx2 4dx2 2dr
! !#
Ri dr Ri dr
+hs + + ho − Tmi,j
2dx 4dx 2dr 8Ri
! !
Ri dr Ri dr
+hs + Ts + ho − Tfi (E.1.18)
2dx 4dx 2dr 8Ri
190
E.2 Expression des opérateurs Ab et Cb
• Amb est une matrice tridiagonale par bloc de dimension [Nm × Nm ], composée des
coefficients de V m dans le membre de droite des équations (E.2.1), (E.2.2), (E.2.3),
(E.2.4), (E.2.5), (E.2.6), (E.2.7), (E.2.8) et (E.2.9),
• Cmb est une matrice diagonale de dimension [Nm × Nm ], composée des coefficients
de V m dans le membre de gauche des équations précisées ci-dessus.
r 1 2r 2r
−zim rc0m Vi,mi = 0
km + Vi,mi+1 − + 2 Vi,mi + (E.2.1)
dr 2 2dr dr 2 dx
r 1 r m r m
− Vi,mi−1 + 2 Vi+1, + 2 Vi−1,
dr 2 2dr dx i
dx i
1
" ! !#
Ri dr 0 Ri dr Ri
−zim + cm + ζp − Vi,mi = 0
km + Vi,mi+1
2 4 dr 4Ri dr 2 2dr
1
!
Ri Ri dr
− + 2+ + Vi,mi
dr 2 dx 2dr 2dx2
!
Ri dr
+ + m
Vi−1, (E.2.2)
2dx2 4dx2 i
!
Ri dr
+ + m
Vi+1,
2dx 2 4dx 2 i
1
" !
Re dr 0 0 Re
−zim − cm k − Vi,mi−1
2 4 m
dr 2 2dr
1
!# !
Re dr Re Re dr
+ζenv − + Vi,mi = − + 2− − Vi,mi
dr 4Ri dr 2 dx 2dr 2dx2
!
Re dr
+ + m
Vi−1, (E.2.3)
2dx2 4dx2 i
!
Re dr
+ + m
Vi+1,
2dx 2 4dx 2 i
191
Annexe E Compléments à la modélisation de l’unité de stockage avec MCP
r 0 r r 1
−zim cm + ζenv Vi,mi = k 0
− Vi,mi−1
2 dx m
2dr 2 4dr
r 1
+ + Vm
2dr 2 4dr i,i+1
r r r m
− 2
+ 2 Vi,mi + 2 Vi+1, (E.2.4)
dr dx dx i
r 0 r r 1
−zim cm + ζenv Vi,mi = km
0
− Vi,mi−1
2 dx 2dr 2 4dr
r 1
+ + Vm
2dr2 4dr i,i+1
r r r
− + V m + 2 Vi−1,
m
(E.2.5)
dr2 dx2 i,i dx i
1
!
Re dr 0 Re
−zim − cm k 0
− Vm
4 8 m
2dr 2 4dr i,i−1
1
! !
Re dr Re Re dr
+ζenv − = − + + − Vi,mi (E.2.6)
2dx 4dx 2dr 2 2dx 2 4dx 2 4dr
! !
Re dr m Re dr
+ζenv − Vi,i + − m
Vi−1,
2dr 8Re 2dx 2 4dx 2 i
1
!
Re dr 0 Re
−zim − cm k 0
− Vi,mi−1
4 8 m
2dr 2 4dr
1
! !
Re dr Re Re dr
+ζenv − = − + − − Vi,mi (E.2.7)
2dx 4dx 2dr 2 2dx 2 4dx 2 4dr
! !
Re dr m Re dr
+ζenv − Vi,i + − m
Vi+1,
2dr 8Re 2dx 2 4dx2 i
1
!
Ri dr 0 Ri
−zim + cm k 0
+ Vm
4 8 m
2dr 2 4dr i,i+1
1
! !
Ri dr Ri Ri dr
+ζenv + = − + + + Vi,mi (E.2.8)
2dx 4dx 2dr 2 2dx 2 4dx 2 4dr
! !
Ri dr m Ri dr
+ζp − Vi,i + + m
Vi+1,
2dr 8Ri 2dx 2 4dx 2 i
192
E.2 Expression des opérateurs Ab et Cb
1
!
Ri dr 0 Ri
−zim + cm k0 + Vm
4 8 m
dr 2 2dr i,i+1
1
! !
Ri dr Ri Ri dr
+ζenv + = − + + + Vi,mi (E.2.9)
2dx 4dx dr2 dx2 4dx2 2dr
! !
Ri dr m Ri dr
+ζp − Vi,i + + m
Vi−1,
2dr 8Ri dx 2 4dx 2 i
Ri kf0
−zif Ri c0f Vif = V f − 2V f + V f
i−1 i i+1 (E.2.10)
dx2
• pour x = L,
Ri c0f Ri kf0
" #
ζes
−zif + Vi =
f V f − V f (E.2.12)
2 dx dx 2 i−1 i
D’après la formulation (3.3.38), les opérateurs de branche Cfb et Afb sont respectivement
obtenus par les termes de gauche et de droite des équations (E.2.10), (E.2.11) et (E.2.12).
193
Annexe F
Cette annexe donne des exemples d’une partie du rapport de simulation généré à la
fin des simulations. Sont ci-dessous présentés les principaux paramètres de simulation
utilisés pour tester le simulateur (chapitre 4 page 115) et pour étudier ses performances
(chapitre 5 page 133).
195
Annexe F Compléments sur les simulations
===============================================================
== ==
== SIMULATEUR BATIMAC ==
== RAPPORT DE SIMULATION ==
== ==
===============================================================
NOM DU PROJET : sim_1sec_ode5
DATE: 20-May-2015
HEURE :12h-48min
=======================================================================
&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&
&& &&
&& I- RESUME DES PRINCIPAUX PARAMETRES DE SIMULATION &&
&& &&
&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&
******************************************************
** **
** Niveau I : Fonctionnement Général **
** **
******************************************************
Fonctionnement: #3-En continu#
Période de fonctionnement en heure: de 8 à 21
Production de Chaleur Haute Température: #3- MIXTE ( GAC + CS)#
Durée minimale d'Arrêt du Système: #2- Non#
Durée minimale de Fonctionnement du Système: #2- Non#
Prise en compte la machine à absorption ? #1- Oui#
Zone climatique: #1- H1a - Trappes#
Température seuil de démarrage du moteur [°C]: #361#
Température maximale du ballon d'ECS [°C]: #61#
******************************************************
** **
** Niveau II : Générateur d'Air Chaud **
** **
******************************************************
Puissance nominale du GAC [Kw]: #50#
Rendement du GAC à la puissance nominale [0-100 %]: #95#
196
F.1 Paramètres de simulation : validation de SimCoBat
******************************************************
** **
** Niveau II : Centrale Solaire **
** **
******************************************************
Seuil de Démarrage et d'Arrêt [W/m²]:300 et 200
Rendement Optique max des capteurs[0-1]: #0.705#
Surface du champ de captage [m²]: #s_cap#
Coefficient de clarté des miroirs: #0.9#
Longueur du récepteur [m]: #10#
Diamètre externe du récepteur [m]: #0.1#
Coefficient d’absorption du récepteur[0-1]: #0.9#
Coefficient d'échange par convection, Absorbeur-ambiant [w/m^2.K]: #10#
Autorisation de dépassement de la température minimale [°C]: #50#
******************************************************
** **
** Niveau II :Stockage de Chaleur Haute Température **
** **
******************************************************
Capacité de Stockage (Min.) [kWh]: #50#
Longueur [m]: #1#
Rayon tube intérieur (pour une unité de stockage) [m]: #1e-2#
Rayon tube extérieur (pour une unité de stockage) [m]: #10e-2#
Masse du MCP [Kg]: #7.433633e+02#
Chaleur Latente de fusion du MCP [J/kg]: #243.5e3#
Température de début de fusion du MCP [°C]: #550#
Coefficient d'échange convectif avec l'environnement proche [w/m².K]:
#1e-100#
******************************************************
** **
** Niveau II : Convertisseur Chaleur - Electricité **
** **
******************************************************
Ecart de température tête chaude du moteur[°C]: #100#
Température optimale de l'air à l'entrée du Moteur [°C]: #450#
Température max de l'eau,Entrée moteur [°C]: #[20;55]#
******************************************************
** **
** Niveau II :Stockage de Chaleur Basse Température **
** **
******************************************************
Type de stockage: #2-EAU#
Volume du ballon de stockage [Litre] : #1000#
Epaisseur du ballon [mm]: #44#
Conductivité thermique du ballon [w/m/K]: #0.035#
Coefficient d'échange avec l'ambiant [w/m^2.K]: #10#
******************************************************
** **
** Niveau II : Machine à Absorption **
** **
******************************************************
Puissance frigorifique de la machine [Kw]: #10#
Débit du circuit primaire [Kg/s] : #.6#
197
Annexe F Compléments sur les simulations
******************************************************
** **
** Niveau III : Structure du Bâtiment **
** **
******************************************************
Type de bâtiment: #1 - Habitation : Logement collectif#
Valeur caractéristique: #18#
Surface habitable ou utile du bâtiment [m²] : #1080#
Nombre d'étages: #3#
Hauteur sous plafond [m]: #2.5#
Température de consigne : Hiver , Eté[°C]: #[19 28]#
Ratio de surface vitrée sur la façade principale: #0.4#
Seuil d'éclairement naturel [Lux]: #300#
Système de ventilation: #4 - VMC Simple Flux#
Epaisseur du vitrage [mm]: #24#
Coefficient de transmission thermique du vitrage [w/m².k]: #1.1#
Facteur solaire du vitrage [0-1]: #0.76#
Coefficient de réflexion lumineux du vitrage [0-1]: #0.5#
******************************************************
** **
** Niveau III : Poste Chauffage - Rafraichissement **
** **
******************************************************
Volume du ballon Poste Chage_Raf [L]: #1500#
Températures maximales Poste Chage_Raf [°C]: #45#
198
F.1 Paramètres de simulation : validation de SimCoBat
******************************************************
** **
** Niveau III : Poste Eau Chaude Sanitaire **
** **
******************************************************
Température de puisage ECS [°C]: 40
Volume du ballon ECS [L]: 2000
Epaisseur du ballon [mm]: 40
Conductivité thermique du ballon [w/m/K]: 0.035
=======================================================================
&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&
&& &&
&& II- BILAN ENERGETIQUE DU BATIMENT &&
&& &&
&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&
=======================================================================
Fin - SimCoBat_Infos@
199
Annexe F Compléments sur les simulations
===============================================================
== ==
== SIMULATEUR BATIMAC ==
== RAPPORT DE SIMULATION ==
== ==
===============================================================
NOM DU PROJET : newSIMthse\Variante N°1
DATE: 15-Jun-2015
HEURE :18h-10min
=======================================================================
&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&
&& &&
&& I- RESUME DES PRINCIPAUX PARAMETRES DE SIMULATION &&
&& &&
&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&
******************************************************
** **
** Niveau I : Fonctionnement Général **
** **
******************************************************
Fonctionnement: #1-Suivant les Besoins Thermiques (Chauffage& ECS)#
Production de Chaleur Haute Température: #1- GENERATEUR D'AIR CHAUD SEUL#
Durée minimale d'Arrêt du Système: #2- Non#
Durée minimale de Fonctionnement du Système: #2- Non#
Prise en compte la machine à absorption ? #2- Non#
Zone climatique: #1- H1a - Trappes#
Température seuil de démarrage du moteur [°C]: #361#
Température maximale du ballon d'ECS [°C]: #70#
******************************************************
** **
** Niveau II : Générateur d'Air Chaud **
** **
******************************************************
Puissance nominale du GAC [Kw]: #60#
Rendement du GAC à la puissance nominale [0-100 %]: #90#
******************************************************
** **
** Niveau II : Centrale Solaire **
** **
******************************************************
200
F.2 Paramètres de simulation : Etude de performance
******************************************************
** **
** Niveau II :Stockage de Chaleur Haute Température **
** **
******************************************************
******************************************************
** **
** Niveau II : Convertisseur Chaleur - Electricité **
** **
******************************************************
Ecart de température tête chaude du moteur[°C]: #100#
Température optimale de l'air à l'entrée du Moteur [°C]: #450#
Température max de l'eau,Entrée moteur [°C]: #[20;40]#
******************************************************
** **
** Niveau II :Stockage de Chaleur Basse Température **
** **
******************************************************
Type de stockage: #2-EAU#
Volume du ballon de stockage [Litre] : #2000#
Epaisseur du ballon [mm]: #44#
Conductivité thermique du ballon [w/m/K]: #0.035#
Coefficient d'échange avec l'ambiant [w/m^2.K]: #10#
******************************************************
** **
** Niveau II : Machine à Absorption **
** **
******************************************************
******************************************************
** **
** Niveau III : Structure du Bâtiment **
** **
******************************************************
Type de bâtiment: #1 - Habitation : Logement collectif#
Valeur caractéristique: #42#
Surface habitable ou utile du bâtiment [m²] : #2800#
Nombre d'étages: #3#
Hauteur sous plafond [m]: #2.5#
Température de consigne : Hiver , Eté[°C]: #[19 28]#
Ratio de surface vitrée sur la façade principale: #0.4#
Seuil d'éclairement naturel [Lux]: #300#
Système de ventilation: #1 - VMC Double Flux (0.7 Eff.)#
Epaisseur du vitrage [mm]: #24#
Coefficient de transmission thermique du vitrage [w/m².k]: #1.1#
Facteur solaire du vitrage [0-1]: #0.76#
Coefficient de réflexion lumineux du vitrage [0-1]: #0.5#
201
Annexe F Compléments sur les simulations
******************************************************
** **
** Niveau III : Poste Chauffage - Rafraichissement **
** **
******************************************************
Volume du ballon Poste Chage_Raf [L]: #2500#
Températures maximales Poste Chage_Raf [°C]: #45#
******************************************************
** **
** Niveau III : Poste Eau Chaude Sanitaire **
** **
******************************************************
Température de puisage ECS [°C]: 40
Volume du ballon ECS [L]: 2500
Epaisseur du ballon [mm]: 40
Conductivité thermique du ballon [w/m/K]: 0.035
===============================================================
202
Bibliographie
203
BIBLIOGRAPHIE
[Brou 14] S. Brou, B. Gaume, F. Joly, K. Gokpi & A. Neveu. Réduction modale
d’un plancher chauffant. In Congrès SFT, 2014.
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Étude comparée. Rapport technique, 1997. Les Presses de l’École des
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cembre 2003. Etude réalisée par le CEREN pour le MINEFI/DGEMP,
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1153 – 1164, 1992.
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validation of a model for the dynamic simulation of a solar-assisted
204
BIBLIOGRAPHIE
205
BIBLIOGRAPHIE
206
BIBLIOGRAPHIE
207
BIBLIOGRAPHIE
208
BIBLIOGRAPHIE
209
Titre : Modélisation et commande d’un système de cogénération utilisant des énergies renouvelables
pour le bâtiment
Mots clés : Cogénération, Energies renouvelables, Thermique des systèmes, Réduction modale,
Simulation dynamique, Energétique du bâtiment, Matlab&Simulink
Title : Modelling and control of combined heat and power system using renewable energy for the
building
Keywords : Combined heat and power, Renewable energy, Thermal systems, Modal reduction,
Dynamic simulation, Building energy, Matlab&Simulink
Abstract : The current environmental and First, the numerical models of various
energy context requires various policies of components have been developed and validated
energy management whose final goal is a best and secondly control rules have been developed
use of available energy resources. Particularly in and tested then all were integrated in the
France, the building sector is the most energy Simulink environment.
consuming and also the largest energy saving
deposit and probably one of the largest emission
With this decision support tool, dynamics
reduction of greenhouse gasses. Deal with this
simulations were performed in a first step to
major issue, combined heat and power plant is
evaluate the performance of one configuration
an excellent solution to meet the energy needs of
of BATIMAC plant coupled to a building and to
this sector. judge it the satisfaction of the occupants with
regard to the operating strategy adopted then
It is in this framework that we develop, in parametric studies led to an optimized
association with the ENS2R Company, a configuration of this plant according to different
numerical simulator of energy behavior CHP operating modes.
plant coupled with a building.