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2018 Hamliri
2018 Hamliri
Résumé :
Par ailleurs, l’évolution des systèmes de contrôle de gestion s’est traduite, ces dernières
années, par la remise en cause de la pertinence des mesures financières comme étant
représentatives de la réussite des entreprises et la diffusion des systèmes de mesure de la
performance conçus pour prendre en compte diverses perspectives stratégiques
complémentaires.
À partir des résultats d’une recherche empirique basée sur une enquête quantitative réalisée
auprès de 57 entreprises marocaines, la communication analyse les caractéristiques des
systèmes de mesure de la performance implantés dans les petites et moyennes entreprises et
montre la diversité des pratiques des PME. Cette recherche offre aux dirigeants des PME
marocaines et à ceux qui les conseillent un cadre de référence empirique pour la conception,
l’amélioration et l’évaluation des systèmes de mesure de la performance.
Mots – clés :Performance, indicateurs financiers et non financiers, contrôle de gestion, PME.
Introduction
Évoluant dans une économie mondialisée, confrontées à des pressions croissantes de la
part de leurs partenaires d’affaires, les PME marocaines font face à de nouveaux défis en ce
qui a trait à la gestion de leur performance. Pour relever ces défis, les PME marocaines
doivent adopter des outils de pilotage leur permettant de maintenir le niveau d’excellence qui
leur est nécessaire, c'est-à-dire d’outils de mesure multidimensionnelle, efficiente et efficace
de leurs performances. Or, ce besoin de mesurer et de gérer la performance est confronté à
l’absence d’outils adaptés à ce type d’entreprise qui tiennent compte à la fois de leurs
ressources limitées mais aussi de leur expertise pour pouvoir les utiliser efficacement.
La problématique de mesure de la performance a été largement débattue, durant les trois
dernières décennies, tant par les académiciens que par les praticiens. L’évolution des systèmes
de contrôle de gestion s’est traduite par la remise en cause de la pertinence des mesures
financières comme étant représentatives de la réussite des entreprises et la diffusion des
systèmes de mesure de la performance conçus pour prendre en compte diverses perspectives
stratégiques complémentaires.
Le manque de connaissances sur les systèmes de mesure de la performance développés
dans les PME invite à l’étude des attributs de ces systèmes dans ce type d’entreprises. Cette
étude contribue de plus à documenter la problématique spécifique des systèmes de mesure de
la performance en PME. La question de recherche à laquelle s’intéresse cette communication
est la suivante : Un système de mesure de la performance est généralement défini dans le
cadre de la grande entreprise, en quoi consiste-il dans les PME ? qu’il en sont les
attributs ?.
À partir des résultats d’une recherche empirique basée sur une enquête quantitative réalisée
auprès de 57 entreprises marocaines, la communication analyse les caractéristiques des
systèmes de mesure de la performance implantés dans les petites et moyennes entreprises et
montre la diversité des pratiques. Cette recherche offre aux dirigeants des PME marocaines et
à ceux qui les conseillent un cadre de référence empirique pour la conception, l’amélioration
et l’évaluation des systèmes de mesure de la performance.
Cette communication se structure autour de deux axes. Dans un premier temps, nous allons
présenter le cadre conceptuel de la recherche. Dans un deuxième temps, nous allons présenter
la méthodologie et les résultats de la recherche.
I- Le cadre conceptuel de la recherche
Bien qu'aucun consensus ne se fasse autour de la définition de la performance tant au
niveau académique qu’empirique, il existe au moins un compromis méthodologique sur le
sujet: la performance est un construit, qui a été exprimé par plusieurs concepts explicatifs
moins abstraits. La défaillance du système de mesure via des indicateurs financiers &
quantitatifs peut être expliquée par le fait qu’il n’existe pas une façon d’évaluation unique
appliquée à toutes les entreprises. Au contraire, chaque mesure est considérée comme
identique s’appuyant sur un contexte déterminé et sur des objectifs stratégiques poursuivis par
l’entreprise. Cette réflexion a suivi le passage de l’approche de performance financière à la
performance organisationnelle sur deux aspects : la conceptualisation de performance et les
méthodes de mesure avec l’intégration de nouvelles procédures et indicateurs de performance
qualitatifs.
Par ailleurs, les chercheurs qui s’intéressent à l’étude du fonctionnement des entreprises le
font souvent dans le contexte de la grande organisation. Ces dernières disposent,
généralement, de ressources suffisantes pour développer et appliquer des concepts de gestion
susceptibles d’améliorer la mesure et la gestion de leurs performances. Ainsi, grâce à un
nombre importants des travaux de recherche sur la grande entreprise, nous pouvons prétendre
à une meilleure compréhension du fonctionnement de celle-ci dans plusieurs domaines reliés
à la gestion ; système d’information, stratégie, structure et contrôle etc.
2.1- Les PME comme champ de recherche
Incontestablement, la PME constitue une composante principale du tissu économique de la
plupart des économies, qu’elles soient développées ou en voie de développement. Au Maroc,
le paysage économique et industriel ne peut être dissocié de celui des PME qui constituent la
majeure partie de son tissu productif. Selon l’ANPME, la PME avec un taux de 98% est
présente dans tous les secteurs d'activité économique: l’agriculture, l’industrie, l’artisanat, le
BTP, les commerces et enfin les services qui incluent le tourisme, les communications, les
transports et les services financiers. Avec 40% de la production, et 31% des exportations, les
PME constituent le centre névralgique de l’économie marocaine. Toujours selon l’ANPME, la
part des PME est de plus de 90% dans toutes les branches d'activité sauf celle de la production
et de la distribution d'électricité, gaz et eau, où cette participation est uniquement de 50%.
Pourrions-nous être tentés de considérer les PME comme de grandes entreprises en
miniature ? Il est difficile de répondre à cette question. Si la réponse est positive ce postulat
nous permettrait de pouvoir transposer l’ensemble des outils de gestion de la grande entreprise
vers les PME. Or, l’étude de la PME montre qu’il existe des différences de nature entre PME
et grande entreprise qui justifient le recours à des méthodes de gestion spécifiques à ce type
d’entreprises mais l’affirmation excessive de postulat pourrait conduire à supposer que toutes
les PME sont spécifiques Torrès O., 1997.
La recherche sur les PME a commencé à se développer à partir de la fin des années 1970.
Un vif débat a eu lieu durant cette période entre deux approches antagonistes. Suivant la
première approche, l’effet taille est prépondérant et transcende de ce fait les autres différences
entre les organisations. Les partisans de cette approche tiennent, donc, compte de la
spécificité des PME (Julien et Marchesnay, 1988), et essayent de l’unifier par une seule
approche. Les partisans de l’approche rivale adoptent une approche contingente et
considèrent de ce fait qu’il est impossible de parler d’une théorie unique des PME. D’une
manière générale, nous pouvons distingue deux courants de recherche; celui pour lequel
l’effet taille est la variable prédictive par excellence (l’effet taille étant alors considéré comme
universel) et celui qui relativise l’importance et le rôle de la taille (l’effet taille devenant
contingent). Ces deux courants sont controversés car chacune possède un ensemble
d’avantages et d’inconvénients.
Dans notre recherche, nous avons adopté le courant qui suit les spécificités des PME, tout
en mettant en relief la diversité des cas. On considère que l’on ne peut pas ignorer une
approche contingente du fait que les PME son hétérogènes, mais sans oublier leurs similitudes
communes. En effet, on considère que le rôle central du dirigeant est une caractéristique
invariante et spécifique des PME malgré leur hétérogénéité. Par cette approche on essaye de
créer un cadre d’analyse conciliant « spécificité » et « diversité » (Torrès, 1997).
2.2- Les attributs des systèmes de mesure de la performance
Une multitude de critères ont été utilisée pour caractériser les systèmes de mesure de la
performance. A notre connaissance, aucune grille de lecture unificatrice n’a été proposée à ce
jour en contexte PME.Globerson (1985) et Maskell (1989) avaient présenté un ensemble de
directives détaillant les caractéristiques de mesures de la performance. Ceux-ci ont été
souvent réitérées dans la littérature la plus récente (Dixon et al., 1990; Lynch and Cross,
1991; Neely et al., 1996a). Une révision complète de cette littérature a été entreprise par
Neely et al. (1997), et un ensemble de 22 caractéristiques a été identifié. Cependant, une
révision de cet ensemble a révélé que beaucoup des caractéristiques sont dupliquées ou sont
jugés pour être désirable. Les attributs des systèmes de mesure de la performance analysés
dans la présente recherche ont été sélectionnés à partir d’une revue de la littérature.
- Traditionnels versus stratégiques:
Le manque de lien entre les mesures de la performance et la stratégie, dans les modèles
traditionnels, a été considéré comme le principal obstacle devant l’efficacité des systèmes de
mesures de la performance (Atkinson et Waterhouse 1997; Bourne et al. 2000; Dixon et al.
1990; Goold 1991; Kaplan et Norton 1992, 1996; Keegan et al. 1989; Lynch et Cross 1991;
McAdam et Bailie 2002; Neely et al. 1994; Sink 1986).
En fait, les modèles qui ont été proposé après les années 80, tel que le
BalancedScorecard (Kaplan and Norton 1996) et le pyramide de performance (Lynch and
Cross 1991) ont mis l’accent sur l’intérêt pour les entreprises de relier les mesures de la
performance à la stratégie poursuivie.
Le lien entre stratégie et la mesure de la performance est particulièrement importante
dans les PME. La littérature scientifique semblait expliquer que les dirigeants de PME
regardent la planification avec un certain scepticisme, et la mise en place d’un système de
mesure de la performance pourrait encourager les dirigeants à accordent une importance aux
activités stratégiques. En outre, le rapport entre stratégie et activités opérationnelles doit être
rendu explicite pour éviter de perdre sur les aspects opérationnels.
Un certain nombre d’études viennent confirmer ces conclusions. Abernethy et Lillis
(1995) montrent que les entreprises suivant une stratégie plus flexible, se rapprochant de la
différenciation, utilisent moins d’indicateurs financiers traditionnels et plus d’indicateurs de
performance qualitatifs. Langfiels-Smith K. (1997) fait, pour la période comprise entre 1972
et 1992, une recension des recherches étudiant les relations entre différents types de stratégies
et différents types de systèmes de contrôle. Il conclut que ces études démontrent clairement
que les caractéristiques des systèmes de contrôle utilisés par les entreprises diffèrent selon
qu’elles suivent une stratégie de différenciation (ou de type prospecteur) ou une stratégie de
leadership des coûts (ou de type défendeur).
- Financiers versus multidimensionnels:
La critique la plus considérable des systèmes de mesure de la performance traditionnel
est le fait qu'ils se concentrent sur les mesures financières. En fait, tous les modèles qui ont
été développés après la moitié des années 80 sont plus équilibrés. Cependant, les auteurs ne
s’accordent pas sur la notion de l’équilibre que devrait avoir les mesures de la performance.
Différentes acceptations et approche de l’équilibre des mesures de la performance ont été
élaborées par les auteurs par rapport à la notion de l’équilibre des mesures de la performance.
Keegan et al. (1989) écrivait au sujet de l’équilibre entre les mesures internes et externes;
Lynchez et Cross (1991) propose d'équilibrer des mesures par rapport aux différents niveaux
d'organisation; Fitzgerald et al. (1991) accordent une attention particulière au rapport des
résultats-déterminants; et Kaplan et Norton (1992) propose d'équilibrer les quatre perspectives
par des mesures de nature (financier et non-financier) et des objectifs des mesures (interne et
externe). Ces travaux sont néanmoins complémentaire que antagoniste puisque l’équilibre
définie dans une approche vient compléter et enrichir celles relavant des autres approches.
- Proactifs versus réactifs:
Les systèmes de mesure de la performance peuvent être caractérisés par la fonction
qu’ils remplissent au sien de l’entreprise. Ainsi, certains systèmes ont une fonction
préventive, d’anticipation et sont qualifiés de « proactifs ». Alors que systèmes réactifs ont au
contraire une fonction plus informative destinée à permettre la mise en œuvre des actions
correctrices.
Or, une mission importante du contrôle de gestion consiste à permettre une gestion des
risques (stratégiques, opérationnels, financiers) Bouquin (1986). Les systèmes de mesures de
la performance dont le contenu se construit sur la stratégie et les facteurs clés de succès de
l’entreprise, peut jouer un rôle dans le management de ces risques. Les indicateurs devraient
informer, en temps opportun, les gestionnaires des événements susceptibles d’influencer
défavorablement l’atteinte des objectifs. Ceux-ci devraient pouvoir réagir en temps opportun
afin de contrôler ces risques.
Parce qu’ils incorporent des données non financières sous la forme d’objectifs à
atteindre ou indicateurs de suivi de la performance, les systèmes de mesure de la performance
fournissent de l’information pour agir en amont sur les déterminants des résultats financiers
(Chiappello et Delmond, 1994). Cette recherche de réactivité est caractéristique des systèmes
de mesure de la performance comme le souligne de nombreux auteurs (White, 1994 ; Kaplan,
1995 ; said, Hassabelnaby et Wier, 2003). Elle implique que le contenu des systèmes de
mesure de la performance soit actualisé et diffusé rapidement et être composé d’indicateurs
permettant de prévoir les résultats financiers. Les indicateurs devraient informer, en temps
opportun, les gestionnaires des événements susceptibles d’influencer défavorablement
l’atteinte des objectifs. Ceux-ci devraient pouvoir réagir en temps opportun afin de contrôler
ces risques.
- Centralisés versus décentralisés:
Plusieurs auteurs (Burns et Waterhouse, 1975 ; Whitely, 1999) ont souligné que
certaines entreprises disposent d’un système de contrôle de gestion centralisé, avec une
démarche de contrôle de type « top-down » dans lequel peu d’autonomie est laissée au
personnel. Mais à l’inverse, le système peut être décentralisé, le personnel disposant alors plus
d’autonomie et cette décentralisation impliquant souvent une certaine formulation du contrôle.
La décentralisation du contrôle et des mesures de la performance est une des
caractéristiques des mesures de la performance à prendre en compte. Il indique le degré de
diffusion de la stratégie dans l’entreprise, sachant qu’il est recommandé d’implanter des
systèmes de mesure de la performance aux niveaux hiérarchiques les plus bas de l’entreprises
pour que les employés opérationnels agissent en conformité avec la stratégie de l’entreprise
(Chiapello et Delmond, 1994 ; Kaplan, 2000; atkinson, Waterhouse et Wells, 1997).
II- Méthodologie de la recherche
Notre échantillon est composé d’entreprises marocaines de différents secteurs d’activités
comptant moins de 250 employés. L’administration de face à face de 60 questionnaires a
permis de recueillir des données auprès de 57 entreprises. Au total, les données de 54 PME
ont pu être utilisées pour le traitement, car des questionnaires ont dû être retirés soit en raison
de donnéesmanquantes. Le questionnaire était adressé au chef d’entreprise. Les principaux
secteurs représentés sont présenté dans le tableau ci-après.
Frequency Percent Cumulative Percent
Industrie Agro-alimentaire 4 7,4 7,4
Chimie-parachimie 7 13,0 20,4
Industrie électrique/électronique 10 18,5 38,9
Service 11 20,4 59,3
Textiles-confection et cuir 6 11,1 70,4
Industrie mécaniques/métallurgiques 8 14,8 85,2
Bâtiments et travaux publics 5 9,3 94,4
Tourisme (Hôtellerie-Restauration) 3 5,6 100,0
Total 54 100,0
Tableau 1: La répartition des entreprises selon le secteur d’activité
Principalement, quatre grandes catégories de variables ont été mesurées: le degré de
réactivité des systèmes de mesure de la performance ; la diversité du champ d’application des
systèmes de mesure de la performance ; la diversité des indicateurs de performances des systèmes de
mesure de la performance et d le degré de décentralisation des systèmes de mesure de la performance.
Le répondant devrait coter les questions relatives à chacune des quatre catégories de variable
sur une échelle à 5 points de type Likert. La fidélité des mesures a été démontrée avec des
coefficients alpha de Cronbach supérieur à 0,75. De plus, un ensemble de données de nature
plus descriptive a été recueilli, ce qui permettra de faire un portrait plus détaillé des pratiques
en matière des systèmes d’indicateurs de la performance financière et non financière des PME
marocaines.
III- Présentation et analyse des résultats
Avant de mener des analyses statistiques plus élaborées, nous avons jugé opportun de
présenter de manière descriptive les réponses obtenues à notre questionnaire administré
auprès de 54 dirigeants de PME marocaines. En effet, assez peu d’enquêtes descriptives sur
les pratiques de mesure de la performance sont disponibles que ce soit dans la littérature
académique ou professionnelle.
1- La complexité des systèmes de mesure de la performance des PME
Les systèmes de mesure de la performance des dirigeants des entreprises de l’échantillon
sont relativementcomplexes sur le plan technique. En effet, 48,2% des entreprises considèrent,
en effet, que leurs systèmes de mesure de la performance présentent un degré de complexité
"élevé" ou "très élevé". A l'opposé, 11,1% seulement des entités jugent avoir recours à des
outils peu élaborés sur le plan technique. Sur les quatre dimensions qui ont été retenues pour
caractériser les outils, cela se matérialise de la façon suivante :
1.1- Le degré de réactivité des systèmes de mesure de la performance;
Dans l’ensemble, les entreprises disposent d’outils réactifs. Les données composant les
systèmes de mesure de la performance font, en effet, l’objet d’une production en temps réel
ou moins d’un jour dans plus du quart des entités (24,1%), et leur délai d’actualisation est
inférieur à la semaine dans 20,4% des PME.
La plupart du temps, les systèmes de mesure de la performance sont diffusés
mensuellement (63,4% des entreprises), mais la parution des outils est tout de même
hebdomadaire et quotidienne dans respectivement 16,7% et 3,7% des entreprises. Il apparaît
donc que les dirigeants des petites et moyennes entreprises ressentent le besoin de produire et
de diffuser à des périodicités rapprochées des données formalisées leur permettant d’évaluer
la performance de leur organisation. Cette tendance à la recherche de réactivité est confirmée
par la nature des indicateurs présents dans les systèmes de mesure de la performance. Les
indicateurs de suivi sont "fortement" ou "très fortement intégrés" dans les outils de 51,8% des
organisations. Il s’agit, le plus souvent d’indicateurs se rapportant au chiffre d’affaires, à la
trésorerie, aux marges, au carnet de commandes, aux clients, à la productivité, aux délais de
production et de livraison, et dans une moindre mesure aux stocks, aux coûts de revient, aux
charges et frais généraux et à la qualité. Le pourcentage des PME disposant d’indicateurs
prévisionnels dans des quantités "importantes" ou "très importantes" est quant à lui plus faible
(48,2%), mais il demeure significatif.
60 53.7
50
40
27.8
30
Percent
20 11.1
7.4
10
0
Faible Moyen élevé très élevé
10 7.4
0
Faible moyenne Elevé très élève
50
42.6
40
30
0
Très faible Faible Moyen Elevé Très élevé
Conclusion:
Cette étude avait comme objectifs de dresser un portrait des pratiques en matière des
attributs des systèmes d’indicateurs de la performance financière et non financière adoptés par
les PME. Notre étude auprès de 54 entreprises montre que les systèmes de mesure de la
performance des entreprises de l’échantillon sont relativement complexes sur le plan
technique. Ces outils font l’objet d’une utilisation significative de la part des dirigeants
d’entreprise et qu’ils peuvent recevoir à ce titre le qualificatif de systèmes d’information.
L’analyse en composantes principales réalisées à partir des données recueillies nous a permis
fait apparaître trois attributs des systèmes de mesure de la performance des PME marocaines:
Différenciation du contenu des systèmes de mesure de la performance ; Réactivité
financière des systèmes de mesure de la performance et décentralisation anticipative des
systèmes de mesure de la performance. Les PME marocaines attribuent des caractéristiques
différenciées à leurs systèmes de mesure de performance. Ils se distinguent principalement en
fonction de l’étendu des systèmes de mesures de la performance et de la pro-activité des
indicateurs de la performance. les PME marocaines se dotent de systèmes variés de mesure de
la performance allant de simple collection des indicateurs financiers et non financiers à des
systèmes présentant un degré de complexité et de sophistication technique plus élevé, celui-ci
joue essentiellement un rôle important dans la mesure et le suivie de la performance. Nous
suggérons de poursuivre les recherches afin de savoir si l’utilisation desystèmes de tableaux
de bord stratégiques intégrés, s’inspirant des modèles de tableaux debord équilibrés
préconisés par Kaplan et Norton (1996), pourrait contribuer à améliorer laqualité des systèmes
de mesure de la performance actuels.
Une autre contribution de la recherche est de constater qu’il y a des
possibilitésd’améliorations surtout dans les domaines liés à la gestion du capital intellectuel, à
la capacitéd’innover, à la gestion environnementale, à la santé et sécurité et enfin aux
relations avec lesintéressés (investisseurs, associées, public, fournisseurs etc.) et que
beaucoup de travail resteencore à faire. Des études plus approfondies devront être réalisées
pour tenter de mesurer ces éléments et les intégrer dans un système de gestion de la
performance. Ce sujet constitue l’un des grands défis des chercheurs en comptabilité tant au
plan de la normalisation qu’au plan du développement d’outils de contrôle de gestion.
Finalement, il est important de souligner certaines limites de cette recherche. La limite
théorique de la recherche est la nature essentiellement descriptive du travail. Nous avons, en
effet, constaté initialement que, si les pratiques de mesure de la performance des grandes
entreprises étaient largement décrites, ce n’était pas le cas des pratiques de mesure de la
performance des PME. Aussi avons-nous choisit délibérément une approche conforme aux
préconisations de Mintzberg (1979) pour qui « le chercheur et l’enseignant doivent produire et
présenter des travaux descriptifs pour être utiles à la gestion », c'est-à-dire pour générer des
connaissances. Les limites empiriques de la recherche sont liées à la taille de l’échantillon :
bien que l’échantillonnage fût réalisé de façon à assurer une variété de tailles et de secteurs
d’activité, le nombre relativement petit de ce dernier ne permet pas d’étendre à toute la
population des PME les conclusions auxquelles nous avons arrivé. Les entreprises étudiées
proviennent de milieux ouverts à la recherche et aux méthodes nouvelles de gestion, ce qui
fait qu’on ne peut les considérer comme représentatives de la population des PME. Ajoutons
que les PME forment une population hétérogène et exposée aux changements marquant de
leur environnement, ce qui affecte la « généralisabilité » des résultats des recherches dont
elles sont l’objet. Notons enfin qu’en l’absence de situations sans systèmes de masure de la
performance, l’échantillon ne permet pas de démontrer l’utilité « marginale » de ces systèmes
pour les PME, mais tel n’était pas notre objectif.
Bibliographie: