Vous êtes sur la page 1sur 3

En première ligne 

: Femme engagée 

Le métier de sapeur-pompier est mythifié comme plutôt masculin. Quand on dit «  sapeur-
pompier », involontairement on pense à un homme sportif, courageux, prêt à se dévouer pour
les autres. Il est plus rare de penser immédiatement à la femme engagée. Les femmes
représentent aujourd’hui seulement 16% des sapeurs pompeurs en France, soit 1 personne sur
6. Les femmes sont autorisées à exercer cette activité depuis seulement une quarantaine
d’années : depuis le décret du 25 octobre 1976.

Sapeur-pompier : nom masculin


Aujourd'hui, les femmes sont très actives sur le plan économique, elles maîtrisent de nouvelles professions et
travaillent à égalité avec les hommes. C'est pourquoi il semblerait étrange de parler de la division des professions
selon le genre, du moins dans les conditions actuelles. Cependant, chacun d'entre nous peut facilement nommer
un certain nombre de professions "masculines" ou "féminines", dont certaines, même dans leur nom, ne
supposent pas initialement l'autre genre. Par exemple sage-femme, femme de ménage, hôtesse de l’air,
secrétaire, ces noms sont forcément associés à des femmes. Mais les noms de professions telles qu’ingénieur,
plombier, électricien, etc. ne supposent que le sexe masculin, même si aujourd’hui nous commençons à appliquer
l’écriture inclusive pour toutes les professions.

Les psychologues affirment qu'il s'agit d'attentes particulières envers les hommes et les femmes. C'est-à-dire que
la société établit de manière conditionnelle des comportements et des caractéristiques considérés comme
socialement souhaitables pour les hommes et les femmes. Ces attentes exigent des femmes qu'elles soient
amicales, cordiales et sociables. Les professions qui exigent des caractéristiques typiquement féminines sont
celles où le contact avec d'autres personnes est très important. Dans cette classification on trouve des
enseignants, des infirmières etc. Quant aux hommes, ils sont souvent associés à la force, la détermination et le
courage, voilà pourquoi dans l’imaginaire collectif quand on dit : policier, sauveteur ou sapeur-pompier on pense
plus probablement à un homme qui exerce ces professions.

« Malgré le temps consacré et toutes les épreuves et difficultés, je n’ai jamais regretté mon
engagement »

Aujourd’hui en France il y a 41 000 sapeurs-pompiers, dont 16% de femmes. Qu’est-ce qui attire les femmes
dans un métier plutôt difficile physiquement et mentalement ? Nous avons interrogé quelques femmes qui sont
engagées chez les sapeurs-pompiers afin d’y répondre.
« Je me suis engagée chez les sapeurs-pompiers parce que je crois en l’être humain, ça permet de ne pas rester
sur soi et d’apprendre à connaitre les autres. J’ai aussi appris énormément de choses sur moi en travaillant. Je ne
dirais pas que je me suis déjà sentie à l’écart par rapport à mes autres collègues hommes, parce que j’ai été bien
accueilli et intégrée, mais je me suis déjà senti « inférieure » aux hommes notamment vis-à-vis de la force
physique. Je pense que les femmes sont importantes chez les sapeurs-pompiers car il faut des hommes et des
femmes partout, nous sommes complémentaires. Les femmes apportent une psychologie différente et un peu de
douceur. Même si ça prend beaucoup de temps, si ça demande de nombreux sacrifices, je ne regrette pas mon
engagement » - Anaïck

« J’ai commencé les Jeunes sapeurs-pompiers à 11 ans. A l'époque, je cherchais surtout à changer d'activité
sportive en dehors de l'école. Je n’ai pas lâché les SPV depuis et j'ai 36 ans... Ce qui m'a plu dans le métier c’est
aider les gens, me sentir utile, l'esprit d'équipe et le mélange entre sport, secourisme et manœuvre incendie. Je ne
me suis jamais sentie à l'écart en tant que femme, cependant, pour certains (pas tous bien sûr), il est nécessaire de
leur montrer que nous sommes capables de réaliser les mêmes choses qu’eux. Dès lors qu’ils en prennent
conscience, leur regard change et ils nous voient enfin comme des égaux. C’est comme s’il fallait passer une
sorte de "validation". Pour moi, c'est important que les femmes s'engagent chez les SPV. Pour fonctionner une
équipe a besoin de diversité, des compétences de chacun et les femmes ont tout à fait leur place. » - Myriam

« Quand j'ai commencé à travailler comme sapeur-pompier, mes collègues hommes pensaient que je ne resterais
pas longtemps et que je ne supporterais pas les entrainements éprouvants, cependant je leur ai montré que je
pouvais faire toutes ces tâches au même niveau. Je pense que les femmes doivent lutter contre le chauvinisme
masculin dans les domaines professionnels. » - Anna

« Lorsque j’ai voulu être pompier il s’agissait plutôt por moi de montrer à mes parents que je pouvais réussir ce
que je souhaitais faire. Ayant depuis toujours des difficultés à l’école, je n’ai pas pu réaliser les études que je
voulais faire dans le milieu médical et j’ai dû rénoncer à ce projet car mes notes étaient insuffisantes. Devenir
pompier m’a permis de voir que je pouvais réussir dans d’autres domaines et je ne me suis jamais sentie à l’écart
ou inférieure par rapport aux hommes, bien au contraire ! Je pense que ceste important car nous avons besoin de
femmes également sur les interventions, nous pouvons être appelé sur des interventions qui sont assez sensibles
comme les violences conjugales, viols, accouchements où je pense que le calme d'une femme peut être rassurant,
il y a bien d'autres interventions mais celles-ci sont celles auxquelles je pense au moment même. Je pense que
sur certaines interventions les femmes ont plus de facilité, mais tout dépend également des caractères des
personnes, Je pense par contre que dans les grandes caserne (BSPP) les femmes doivent prouver qu’elles peuvent
réussir au même titre que les hommes. Je pense que dans ces casernes l’intégration des femmes ne doit pas être
facile. On est face à des hommes qui sont assez machistes. » - Agathe

Le nombre de femmes chez les sapeurs-pompiers ne cesse d’augmenter. Malgré les difficultés ce métier attire de
plus en plus de femmes qui ont envie de donner leur temps et sa volonté aux autres. Les centres de secours
encouragent fortement les femmes à rejoindre les rangs des soldats de feu. Les femmes déjà engagées
témoignent de la bonne intégration et le bon climat général entre elles et les collègues hommes. Cependant il
n’est pas rare de voir que les femmes engagées ont l’impression qu’elles doivent fournir des efforts
supplémentaires par rapports aux hommes, même s’ils occupent les mêmes postes. C’est un métier qui est
accessible à toutes les personnes, les hommes et les femmes sont complémentaires sur le «  champ de bataille ».
Contrairement aux idées reçues, le nom de « sapeur-pompier » n’est pas réservé aux hommes, il s’applique
également aux femmes et celles-ci sont de plus en plus nombreuses à souhaiter le porter au même titre qu’elles
souhaitent inscrire leurs noms aux cotés de ceux des hommes en réalisant les mêmes taches et actions qu’eux,
sans jugement, sans étape de validation, en toute égalité.

Vous aimerez peut-être aussi