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QUESTIONS :
1) Que révèle cette publicité sur les stéréotypes associés aux femmes et aux hommes ?
2) Les personnages de ces publicités sont-ils interchangeables ? Pour quelles raisons ?
QUESTIONS :
1) Faites deux phrases utilisant les données entourées et qui permettent d’en comprendre le sens.
2) Quels sont les points communs des métiers très féminisés ? Qu’est-ce qui les distinguent des métiers les moins
féminisés ?
Document 5 : Femme… du ménage ? Document 6 : Quel métier pour quel sexe ?
QUESTIONS :
1) Comment réagissez-vous aux propos tenus par le personnage du dessin (doc.5) ?
2) Qu’attend-on traditionnellement des femmes dans notre société (doc.6) ?
3) Pourquoi les filles continuent-elles à faire majoritairement des choix stéréotypés en matière de profession ?
4) Quelles sont les valeurs qui confinent les femmes dans leur rôle de mère et de femme au foyer ?
Quelles sont les valeurs qui peuvent les en libérer ?
Document 6 : Les principaux stéréotypes féminins et masculins
QUESTIONS :
1) Qu’est-ce qu’un stéréotype ?
2) Donnez des exemples de stéréotypes appliqués à différents domaines.
3) A quoi les stéréotypes servent-ils ?
QUESTION :
1) Que pensez-vous de ces affiches ?
2) Effectuez une recherche sur l’entreprise ADIA : quelle est la particularité de cette entreprise ?
3) Trouvez un titre à ce document.
Dessin de Plantu
Document 9 : « Tu seras un homme, mon fils. »
Ne pleure pas. Tel est le premier commandement.
Quand on est un garçon, on ne pleure pas, Qu'on ait les genoux écorchés ou un gros chagrin, on retient ses larmes. Le
petit mâle apprend très vite qu'étant un garçon, il lui faut contrôler, refouler sa sensi bilité, savoir garder la face et masquer
ses sentiments. Le petit mâle apprend très vite aussi que, n'étant pas une fille, il ne saurait avoir le même caractère, les
mêmes occupations, les mêmes jeux.
Selon que l'on naît garçon ou fille, il y a deux voies et deux mesures ; le garçon comprend très tôt qu’il vaut mieux être un
garçon, qu'il est vexant d'être traité de fille :
« Quand on me traitait de fille, je ne comprenais pas, mais je me sentais vexé parce qu'on me disait ça de telle façon que
je me sente vexé, quoi... Rien que par le ton, tout ça... Quand on me disait ça, c'était comme si je m'écartais d'une voie
toute tracée, et puis qu'on me refoutait d'un coup de patte sur les rails... » (Christian).
L'éducation de garçon est destinée à mettre le petit mâle sur la bonne voie, à lui faire acquérir ou à développer chez lui
les qualités « masculines », la virilité, au détriment des qualités considérées comme « féminines », à le préparer au rôle
de chef qu'il devra jouer dans la famille ou la société.
C. Fulconnet el S. Lefaucheur, La fab rication des mâles, Collection Points -Actuels, Éditions du Seuil, 1977.
* Simone de Beauvoir (1908-1986) est un écrivain et philosophe féministe. Elle publie Le Deuxième Sexe en 1949,
où figure cette phrase célèbre : « on ne naît pas femme, on le devient »
QUESTION : A partir des documents 7 et 8, en quoi peut-on dire que les « pairs » participent à la socialisation
sexuée ? Reprenez des passages du texte et utilisez le vocabulaire sociologique approprié : socialisation, normes,
valeurs, stéréotypes, rôle, etc.
Vouadelz ?
Document 11 : Le genre précède le sexe
Le « genre social » est l'identité construite par l'environnement social des individus, c'est -à-dire la « masculinité » ou
la «féminité », que l'on peut considérer non pas comme des données « naturelles », mais comme le résultat de
mécanismes extrêmement forts de construction sociale, au travers de la socialisation. Elle a traits aux
comportements, pratiques, rôles attribués aux personnes selon leur sexe, à une époque et dans une culture donnée.
Le genre ne recoupe pas systématiquement le sexe : il est pos sible d'être de genre masculin tout en étant de sexe
féminin et inversement. (…) La perception du monde contemporain est limitée par le prisme masculin/féminin, et ces
catégories arbitrairement construites ne sont pas justifiées d'un point de vue biologique, dans la mesure où il n'y a
pas de rupture mais un continuum qui part des hommes les plus physiologiquement masculins, jusqu'aux femmes les
plus physiologiquement féminines, en passant par un entre-deux où la définition n'est pas si simple. Entre-deux qui
prouve justement que les catégories homme/femme n'existent pas telles quelles dans la nature. (…) Cela ne revient
pas à nier les différences physiologiques qui peuvent exister entre individu-es, mais simplement à considérer qu'une
catégorisation binaire n'est ni évident e, ni indispensable, ni même justifiée par un quelconque recours à la biologie.
QUESTION : Pourquoi est-il préférable de parler de différences de genre, plutôt que de différenc es de sexe ?
Filles et garçons : une socialisation différenciée
■ Les Jouets
Document 1 : Le Père noël est-il une ordure sexiste ?
QUESTION : En quoi les jouets proposés contribuent-ils à renforcer les stéréotypes sexués ?
QUESTIONS :
1) A partir des documents 1 à 4, reproduisez et complétez le tableau ci-dessous.
2) A quoi le choix par les adultes de jouets différenciés selon le sexe renvoie-t-il ?
3) Montrez que les jeux et jouets ne sont pas neutres et qu’ils contribuent à modeler des comportements stéréotypés.
Garçons Filles
Qualités et attitudes
requises
Petites voitures construction, imagination
Perles recherche, esprit scientifique
Mini tableau de maîtresse combat, agressivité
Garçons
Kit parfait chimiste course, esprit de compétition
Puzzle observation, patience
Poupon affection, douceur
Filles
Action men patience, motricité fine
Barbie séduction, coquetterie
Meccano jouer à l’élève/enseignant
■ Les contes de fée
Si l’on compare les images féminines de la littérature enfantine contemporaine avec celles des légendes traditionnelles, on
s’aperçoit que bien peu de choses ont changé. Les vieilles légendes nous offrent des femmes douces, passives, muettes,
seulement préoccupées par leur beauté, vraiment incapables et bonnes à rien. En
revanche, les figures masculines sont actives, fortes, courageuses, loyales,
intelligentes. (…)
Le Petit Chaperon rouge est ainsi l’histoire d’une fillette limite de la débilité mentale, qui
est envoyée par une mère irresponsable à travers des bois profonds infestés de loups,
pour apporter à sa grand-mère malade de petits paniers bourrés de galettes. Avec de
telles déterminations, sa fin ne surprend guère. Mais tant d’étourderie, qu’on n’aurait
jamais pu attribuer à un garçon, repose entièrement sur la certitude qu’il y a toujours à
l’endroit et au moment voulus un chasseur courageux et efficace prêt à sauver du loup
la grand-mère et la petite fille.
Blanche-Neige est une autre petite oie blanche qui accepte la première pomme venue,
alors qu’on l’avait sévèrement mise en garde de ne se fier à personne. Lorsque les sept
nains acceptent de lui donner l’hospitalité, les rôles se remettent en place : eux iront
travailler et elle tiendra pour eux la maison, reprisera, balaiera, cuisinera en attendant
leur retour. Elle aussi vit comme l’autruche, la tête dans le sable, et la seule qualité
qu’on lui reconnaisse est la beauté. mais puisque ce caractère est un don de la nature,
et non un effet de la volonté individuelle, il ne lui fait pas tellement honneur. Elle réussit
toujours à se mettre dans des situations impossibles, et pour l’en tirer comme toujours,
il faut l’intervention d’un homme, le Prince charmant, qui l’épousera fatalement.
Cendrillon est le prototype des vertus domestiques, de l’humilité, de la patience, de la servilité, du sous -développement de
la conscience, elle n’est pas très différente des types féminins décrite dans les livres de lecture aujourd’hui en usage dans
les classes primaires et dans la littérature enfantine en général. Elle non plus ne bouge pas le petit doigt pour sortir d’un e
situation intolérable, elle ravale les humiliations et les vexations, elle est sans dignité ni courage. Elle aussi accepte que ce
soit un homme qui la sauve, c’est son unique recours, mais rien ne dit que ce dernier la traitera mieux qu’elle ne le fût
jusqu’alors.
Les personnages féminins des légendes appartiennent à deux catégories fondamentales : les bonnes et incapables et les
malveillantes. « On a calculé que dans les contes de Grimm 80% des personnages négatifs sont des femmes. »(…) La
force émotive avec laquelle les enfants s'identifient à ces personnages confère à ces derniers un grand pouvoir de
suggestion, qui se trouve renforcé par d'innombrables messages sociaux tout à fait cohérents. S'il s'agissait de mythes
isolés survivant dans une culture qui s'en détache, leur influence serait négligeable, mais la culture est au contraire
imprégnée des mêmes valeurs que ces histoires transmettent (…).
Elena Gianini Belotti, Du côté des petites filles, 1974
QUESTIONS :
1) Quelle est l’idée principale du texte ?
2) L’analyse de l’auteure vous semble-t-elle encore valable aujourd’hui ? Expliquez.
■ L’attitude des parents
Document 6 : Sexe différent, accueil différent
Tous les comportements de l'enfant sont, dès son plus jeune âge, " lus " et interprétés différemment selon son sexe, par
les adultes (...).Par exemple, les pleurs d'un nourrisson sont interprétés en termes de colère si le bébé est présenté comme
un garçon, en termes de peur s'il est présenté comme une fille ; ou encore, devant des bébés comparables, on emploiera
plus souvent le qualificatif de " grand " si le bébé est un garçon, de "mignonne " s'il s'agit d'une fille. Sans s'en rendre
compte, les mères se comportent différemment, notamment dans les jouets qu'elles leur proposent, mais aussi dans leurs
interactions verbales : on parle plus, on reprend plus les bruits émis par l'enfant, quand il s'agit d'une fille. Il semble d onc
que l'on stimule leur comportement social davantage que chez les garçons. Par contre, ces derniers sont plus stimulés sur
le plan moteur : on les manipule avec plus de vigueur, on les aide à s'asseoir, à marcher, plus que quand il s'agit d'une fil le
(...).
Les stéréotypes liés au sexe masculin ou féminin " ce qui se fait ", quand on est un homme ou une femme vont donc être
partagés par les enfants dès leur plus jeune âge. Quand on demande, par exemple, à des enfants de 3-4 ans de choisir,
sur des photos ou parmi des objets réels, des jouets (ou des activités) propres à leur sexe, ils expriment dès cet âge des
préférences conformes à leur sexe.
Une socialisation sexuée, Marie Duru-Bellat, L' Harmattan, 1990
Dans les maternités, à poids et taille égaux, les garçons sont décrits par leurs parents comme grands, avec des traits
marqués, tandis qu’on dit des petites filles qu’elles sont petites, mignonnes, gentilles et qu’elles ont des traits fins. […]
Lorsqu’ils jouent avec leurs fils, les pères mettent l’accent sur la réussite, fixent un haut niveau cognitif et sont plus
exigeants, moins chaleureux tandis qu’ils privilégient la qualité relationnelle avec leurs filles : encouragements, aides,
plaisanterie. Ils stimulent l’autonomie des garçons dans la résolution des problèmes en ne donnant pas à ce s derniers
autant d’aide qu’à leurs filles. Bref tout cet ensemble de comportements différenciés, de stimulations, d’attentes,
d’injonctions, de récompenses, ou de désapprobations contribuent à forger peu à peu des identités de genre qui, pour
n’avoir rien de naturel, finissent par coller à la peau des garçons et des filles, comme une seconde nature.
Christian Baudelot, Roger Establet, Quoi de neuf chez les filles ? Entre stéréotypes et lib ertés, 2007
QUESTIONS :
1) Repérez dans les trois textes (doc.6 et 7) les différences de termes employés par les parents pour qualifier les petits
garçons et les petites filles.
2) Cela correspond-il à des différences réelles entre les enfants ?
3) En résumé, quelles sont les normes que les parents ou les proches affectent au genre, c’est-à-dire qu’ils appliquent aux
enfants en fonction de leur sexe ?
4) Expliquez la phrase soulignée
■A L’École
Document 8 : Une attitude différenciée des professeurs ?
Dans les années 1990, la thèse de Mireille Desplats met en évidence le fait que les notes scolaires ne sont pas la pure
expression de la valeur de la copie. Elles sont influencées, notamment, par la variable sexe : les mêmes copies de
physique, bonnes, moyennes ou médiocres, sont distribuées à un panel d'enseignants avec un prénom de garçon ou de
fille. Quand il s'agit d'une bonne copie, la note est plus élevée si elle correspond à un prénom de garçon. Mais quand la
copie est médiocre, elle obtient une moins mauvaise note avec un prénom de fille. Le paradoxe n'est qu'apparent. L'attente
de réussite en matière scientifique est plus grande du côté des garçons que des filles. Quand un garçon en rend une
mauvaise, on le punit plus sévèrement. En revanche, on n'attend pas grand chose des filles et on les traite avec
indulgence. Nicole Mosconi parle de double standard d'évaluation des élèves.
La méthode des cas fictifs de Bernadette Dumora, professeur de psychologie à Bordeaux (Gironde), met en évidence les
mêmes phénomènes. Elle constitue des pseudo dossiers d'orientation en fin de classe de seconde. Parce qu'ils sont d'un
niveau moyen, ces dossiers donnent une marge d'interprétation à l'enseignant. II apparaît que le même dossier, s'il
ère
correspond à un nom de garçon, a beaucoup plus de probabilité de conduire à une 1 scientifique.
Document 10 : Si les filles réussissent mieux à l’école, leur position sociale est moindre
QUESTIONS :
1) Selon l’auteur, pourquoi les filles réussissent-elles mieux à l’école ?
2) Quel est le paradoxe énoncé par l’auteur?
3) Comment explique-t-il ce paradoxe ?
4) Les filles, en moyenne, réussissent mieux et vont plus longtemps à l’école que les garçons, pourtant elles convertissent
moins bien que les garçons cette supériorité scolaire. Classer les différentes causes de cet écart selon qu’elles sont
« imputables » aux filles elles-mêmes ou qu’elles les « subissent » de l’extérieur.
Hommes Femmes
Temps physiologique (sommeil, soins personnels et repas) 11h36 11h53
Temps professionnel (travail, trajets, formation) 3h55 2h39
Temps domestique 2h24 3h52
dont :
- Ménage, cuisine, linge, courses... 1h23 3h03
- Soins aux enfants et aux adultes 0h14 0h31
- Bricolage 0h25 0h04
- Jardinage, soins aux animaux 0h22 0h14
Temps de loisirs (télévision, lecture, promenade, jeux, Internet, sport) 4h24 3h46
Temps de sociabilité (conversations, courrier, visites, réceptions) 0h51 0h57
Transport (hors travail) 0h50 0h53
Total 24h 24h
Insee - enquête Emploi du temps 2009-2010, personnes de 15 ans et plus en France métropolitaine
QUESTIONS :
1) Calculez le temps de travail (au sens économique) hebdomadaire d’une femme puis d’un homme, et commentez le
résultat.
2) En choisissant l’outil statistique approprié, calculez l’écart relatif du temps domestique quotidien des femmes par rappor t
à celui des hommes. Interprétez ce résultat à l’aide d’une phrase rigoureuse.
Document 2 : Temps de travail domestique et professionnel dans les couples selon le nombre
d’enfants (en 1999, Enquête Emploi du temps INSEE)
QUESTIONS :
1) Que nous apprend ce document sur l’impact du nombre d’enfants au sein des couples où les deux conjoints exercent un
emploi rémunéré ?
2) Quelles conséquences le partage inégal des tâches domestiques a-t-il sur la vie professionnelle et les salaires des
membres de ces couples ?
Source : Insee,
Champ/: France métropolitaine, couples d’actifs occupés
QUESTIONS :
1) En utilisant les données de 2010 dans le doc. 3, complétez le diagramme ci-dessous (doc. 4) sur le modèle de la ligne
« bricolage » (en respectant la proportionnalité des bandes). Puis complétez la dernière colonne du doc. 3.
2) Commentez la première ligne du doc. 4 (temps domestique global).
3) Quels autres constats faites-vous ?
Document 4 : Le partage des tâches domestiques en 2010 au sein d’un couple d’actifs occupés
2010 (en Femme active occupée (part en %, Homme actif occupé (part en %, en 2010 (en Temps
heures) en rouge) bleu) heures) total
Tem ps domestique global 3h26 2h00 5h26
ménage, cuisine, linge,
courses, etc..
soins aux personnes
bricolage 0h05 20 % 80 % 0h20 0h25
jardinage, soins aux
animaux
1) D’après le doc. 5, comment évolue le partage des tâches domestiques dans le couple ? Étayez votre réponse à l’aide de
données chiffrées tirées du doc. 3.
2) Quelle est la tâche encore très majoritairement accomplie par les femmes ?
3) Que signifie la phrase soulignée ?
EXERCICE
QUESTION : D’où proviennent les stéréotypes concernant les femmes et l’emploi ? Vous semblent-ils justifiés ?
Taux de sous- Part parmi les dirigeants Part parmi les cadres Inégalités de salaires : les
emploi dans dans les entreprises de supérieurs en 2008 hommes gagnent en
1
l'emploi total (%) 250 salariés et plus (%) (%) moyenne 26,7% de plus
3
Hommes 2,2 91,4 62 que les femmes
Femmes 7,7 8,6 38
1. Le sous-emploi désigne la situation d’un salarié qui a un emploi à temps partiel (- de 35 h par semaine) alors qu’il souhaiterait
travailler davantage.
Insee, enquêtes emploi 2008.
QUESTION : Faites une phrase rigoureuse exprimant chacune des données soulignées.
4) Quelles premières hypothèses pouvez-vous formuler afin d’expliquer l’écart de salaire à temps plein entre les hommes
et les femmes ?
Document 11 : Évolution du salaire
moyen des femmes à temps plein
rapporté à celui des hommes (en % )
QUESTION : A l’aide du tableau (doc. 12) et des doc. 6 à 8, énoncez les différentes explications des inégalités de salaires
entre hommes et femmes.
1. Quels sont les signes d’une progression de l’égalité entre hommes et femmes dans la société française ?
2. Pourquoi ne peut-on pas pour autant parler d’égalité ?
3. Donnez des exemples concrets pour illustrer l’expression soulignée.
4. D’après le document, quels sont les éléments expliquant la persistance d’inégalités entre les deux sexes sur le marché
du travail?
SYNTHESE : Les principales causes des inégalités entre les hommes et les femmes
- La socialisation encourage à des comportements de genre différents ;
La socialisation est l'ensemble des mécanismes par lesquels les individus apprennent et assimilent les normes et les
valeurs d'une société ou d'un groupe. Dès la petite enfance, les parents vont inciter chaque enfant à se conformer aux
stéréotypes de genre (masculin ou féminin) attachés à leur sexe. Les parents vont ainsi valoriser chez la petite fille des
comportements d'obéissance, de discrétion, de douceur, ils vont l'inciter à être au service des autres... Plus tard, les fill es
vont exploiter ces "qualités" dans leur choix professionnel : elles auront tendance à refuser les emplois d'autorité et de
responsabilité au profit des emplois qui leur sont "destinés" (enseignante, infirmière, assistante de direction => métiers au
contact et au service des autres), elles se voient mal donner des ordres à des hommes. C'est donc parce que les femmes
intériorisent les valeurs et les normes (transmises par la famille, mais aussi l'école, les pairs, les médias, la religion…)
conformes à leur genre qu'elles ont moins de chance, à diplôme égal, d'occuper une position de cadres et des postes à
responsabilités.
- Le contenu de la formation suivie ;
Les filières sont sexuellement marquées dans la mesure où, dès leur plus jeune âge, le s filles sont socialement
conditionnées à se spécialiser dans des activités ‘’traditionnellement’’ féminines. Au lycée, les filles sont sur représentées
dans la série littéraire qui mène à des études supérieures de lettres ou de sciences humaines ; ces études débouchent sur
des emplois peu valorisants en termes de responsabilité (le même commentaire peut-être fait pour la filière STG).
- Des tâches domestiques inégalement réparties ;
Les tâches domestiques et l'éducation des enfants pèsent toujours davantage sur les femmes que sur les hommes ; dans
ces conditions, il est difficile, pour les femmes diplômées, de concilier vie professionnelle et vie familiale. Les contraintes
de temps ne leur permettent pas d'être aussi disponibles que les hommes dans le travail. Elles "préfèrent" donc renoncer
aux emplois à responsabilité qui impliquent des heures supplémentaires, des déplacements, bref des emplois qui
demandent de prendre en partie sur son temps personnel hors travail.
- Le monde du travail tend à maintenir la domination mas culine
Les femmes sont encore souvent considérées comme ayant moins d'autorité ‘’naturelle’’ que les hommes ; elles sont donc
écartées des postes d'autorité et se voient proposer des emplois qui s'inscrivent dans le prolongement des fonctions
domestiques (soins, enseignement...)
Ces explications permettent de comprendre pourquoi les filles transforment encore mal leur réussite scolaire en position
sociale élevée.
D’après Site INSEE – 2007
Pour finir…
« On ne nait pas femme, on le devient »
La division sociale des rôles masculin et féminin est-elle déterminée biologiquement ou est-elle, au contraire, le résultat de
la socialisation différentielle des enfants en fonction de leur sexe ? On connaît la réponse apportée à cette question par
Simone de Beauvoir, et avec l’ensemble des mouvements féministes « On ne naît pas femme, on le devient ».
De fait, l’observation du comportement des mères à l’égard de leurs nourrissons montre que, dès les premiers mois de la
vie, garçons et filles sont traités différemment sans que les adultes soient toujours conscients de leur attitude. [...] Avec les
années, les différences vont s’accentuer. La petite fille sera davantage sollicitée pour les tâches ménagères ou pour les
relations avec la parentèle; on l’encouragera à se montrer coquette, souriante, douce, conciliante. Par contre, le petit
garçon qui adoptera le même comportement sera traité de « femmelette ».
L’attitude des parents renforce ainsi sélectivement et souvent inconsciemment les traits de caractère l es plus conformes
aux stéréotypes masculin et féminin. [...] La petite fille s’identifie à sa mère, le petit garçon à son père. Chacun va ainsi
reproduire les conduites sexuellement différenciées de l’ancienne génération.
Source : Dictionnaire de sociologie, Hatier 1995.
QUESTIONS :
1) Qu'est-ce que la division sociale des rôles ? Illustrer cette division à l’aide d’exemples tirés du dossier et de votre
expérience.
2) Expliquez l'expression : « On ne naît pas femme, on le devient ».
3) Que signifie l'expression soulignée ?
4) Trouvez des exemples d’apprentissages précoces qui structurent la personnalité des garçons et des filles.
Denis Cuche, La Notion de culture dans les sciences sociales, Repères, La Découverte, 1996
QUESTIONS :
1) Complétez le tableau suivant à l’aide du texte :
- Dans les deux premières colonnes, relevez les adjectifs qui caractérisent les personnalités masculines et féminines dans
ces sociétés.
- Dans la troisième colonne, dites pour chacune des sociétés si la personnalité féminine diffère de la personnalité
masculine (répondez par oui ou non)
- Dans la quatrième colonne, précisez si les rôles masculins et féminins, au sein de c es sociétés, correspondent à ceux
que notre société a mis en place.
2) D’après les observations de Margaret Mead, quels sont les éléments tendant à montrer que les comportements
masculins et féminins ne sont pas des données naturelles ?
Lexique question 3
Genre : indique le caractère culturellement construit des différences de sexe, ce dernier renvoyant à la biologie.
En sciences sociales, on parle depuis les années 1970 de genre féminin et masculin plutôt que de sexe
masculin et féminin afin de ‘’dénaturaliser’’ les différences hommes/femmes.
Inné/Acquis : est inné tout ce qui ne relève pas de l’éducation, de l’apprentissage, et de l’expérience, donc de
l’acquis.
Sexisme : ensemble des valeurs, comportements et jugements qui infériorisent les personnes de sexe féminin
et les assignent à des fonctions subalternes.
Stéréotypes : images figées et partagées par un grand nombre de personnes que l’on applique à des groupes
humains. L’homme fort et viril, la femme tendre et fragile, le Français avec son litre de vin, son béret et sa
baguette… sont des stéréotypes. Ces visions s’appliquent à des rôles sociaux largement imaginaires et
déconnectés de la réalité, mais elles permettent de classer et d’étiqueter autrui selon un modèle simple et
réducteur. Le raciste utilise souvent des stéréotypes pour caricaturer celui qu’il veut dévaloriser de façon
abusive. Ces clichés ont aussi une fonction identitaire : ils permettent aux membres d’un groupe de se définir
(positivement ou négativement) par rapport aux autres.
Travail à temps partiel choisi/subi : emploi qui n’est pas à temps plein (35h par semaine) mais à 80% ou 50%
(mi-temps) auquel correspond donc, proportionnellement, une rémunération partielle. En France, il concerne
30% des femmes actives et moins de 6% des hommes actifs. Il peut être choisi, lorsque le salarié en fait la
demande, ou subi, lorsqu’il est imposé par l’employeur (caissier, restauration rapide…).
Travail domestique : tâches non rémunérées qui concernent l’entretien du foyer (ménage, préparation des
repas, faire les courses, règlement des factures, entretien de la voiture, du jardin, du linge…) et l’éducation des
enfants. On estime que ce travail correspondrait environ à 60% du PIB s’il était rémunéré au Smic.