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Révision seconde 9

ETAPE 4. COUP DE PROJECTEUR SUR LES FILLES, L’ECOLE ET L’EMPLOI

Les femmes ont toujours travaillé, mais ce travail, accompli dans la sphère
domestique - et non rémunéré - est resté de ce fait longtemps invisible, alors
même qu'il constituait un revenu caché. L'entrée massive des femmes dans le
salariat, à partir des années 1960, a bouleversé l'organisation sociale en
permettant aux femmes d'accéder à une véritable autonomie.

Alors que les femmes représentent 45 % de la population active et que les actives
sont en moyenne plus diplômées que les actifs, elles sont encore peu nombreuses à
occuper des postes à responsabilités.

Ainsi, on ne compte que 26 % de femmes parmi les cadres du secteur privé, 11,5 %
parmi les chefs d’entreprise de 50 salariés et plus, 7 % parmi les cadres dirigeants
des 5 000 premières entreprises françaises, et 5 % dans les conseils
d’administration des entreprises du CAC 40 !

Au niveau de notre établissement, ils étaient en 1ere 124 élèves en spé maths qui
viennent de notre établissement, 69 filles et 55 garçons. 55% de filles et 45% de
garçons. 37 filles ont abandonné soit 53,6% des filles. Une fille sur deux abandonne
la spécialité maths dans notre établissement en terminale. 22 garçons ont
abandonné soit 40% des garçons ayant suivis la spé en première.
Dans notre lycéen en 2022-2023, seulement 5 filles en terminales générales ont
choisi l’option Maths expertes, sur 154 filles, la part est proche de 3.2 %.

Cette option maths expert se cumule avec une spécialité Maths en terminale avec
pour finalité des études sélectives et élitistes comme les classes préparatoires
scientifiques et économiques. Elle permet d’envisager une formation postbac
d’ingénieur et de cadre.

Si globalement, les filles réussissent mieux que les garçons à l’école, elles ne font
pas les mêmes choix d'orientation et au final, leur ascension sociale est plus faible
que celle des garçons. Ces choix d’orientation impactent les débouchés
professionnels des filles et des garçons ainsi que leur place sur le march é́ du
travail.

- La prépondérance des matières scientifiques en école d’ingénieur conduit à


une sous-représentation des femmes (En 2021, 28 % des étudiants sont des
filles).

- Par opposition, elles sont surreprésentées dans les formations en langues,


lettres et Sciences Humaines (70 %). Les choix d’orientation des jeunes
générations en 2021 confirment, voire renforcent ces tendances.
Un " apartheid social " pour les femmes

L'arrivée des femmes dans les places qui leur ont été ouvertes sur le marché du
travail n'a pas véritablement affaibli la définition sexuelle des emplois.
Si le travail n'a pas de sexe, il a un genre : bien des métiers sont de "nature"
masculine ou féminine. Les infirmiers sont des infirmières, les caissiers sont des
caissières, les assistants sociaux sont des assistantes sociales, alors que les ouvriers
du bâtiment, les ingénieurs et les députés sont bien souvent des hommes
Quand les femmes investissent une profession, tout se passe comme si les hommes
n'en voulaient subitement plus : féminisée, elle semble s'être dévalorisée.
C'est le cas des métiers de l'enseignement aujourd'hui, et demain des métiers
qualifiés de la santé.

François Dubet, Les places et les chances, Repenser la justice sociale, 2010

1. Donnez d'autres exemples de métiers fortement féminisés

Elles ont maintenu ou renforcé leur présence au sein de professions déjà


fortement féminisées comme l'enseignement, les professions intermédiaires de
la santé ou du travail social, ou encore les employés de la fonction publique, les
employés administratifs et les personnels des services rendus directement aux
particuliers.
2. Comment le texte explique-t-il cet apartheid social ?

Un métier fortement féminisé est un métier qui a été délaissé par les hommes
d’après François Dubet.
Des secteurs moins rémunérateurs comme le social, l'éducation ou la santé sont
très féminisés, alors que les femmes sont sous-représentées dans des activités
telles l'ingénierie et l'industrie.

3. Les femmes arrivent-elles à bousculer cet apartheid social ?

Non, Les disciplines et les professions sont souvent « genrées », c'est-à-dire


associées à un univers soit masculin, soit féminin et considérées comme
inappropriées pour l'autre groupe.

Explication sociologique :

Même si les filles et les garçons sont égaux, les parents les socialisent
différemment de leur naissance et jusqu'à ce qu'ils quittent le domicile parental.
Les sociologues observent à maintes reprises cette socialisation différentielle :
 Dans leur attitude physique face à un nouveau-né fille ou garçon et plus
largement face aux filles et garçons. Ainsi, les garçons seront plus stimulés
physiquement que les filles.
 Dans les normes qu'ils apprennent aux filles et garçons. Les filles doivent
intérioriser les normes féminines suivantes : ne pas se battre, ne pas jurer, ne pas
être impolies, ne pas être bruyantes. Pendant que les garçons doivent maîtriser les
normes masculines leur correspondant : ne pas pleurer, ne pas avoir peur, être
capable de se défendre et de défendre les siens.....
 Dans les valeurs qu'ils inculquent aux filles et garçons. Si les valeurs
féminines sont celles de l'altruisme, de la famille, de la politesse, les valeurs
masculines sont tout autre. Le courage, la virilité, l'autonomie, l'individualisme
sont au coeur des valeurs masculines.
 Dans les pratiques sociales et culturelles qu'ils autorisent aux filles et
garçons. Ainsi, des sociologues ont constaté que les parents accordaient plus de
sorties aux garçons ,de liberté de déplacement et plus d'autonomie financière.
 Dans les jouets/ jeux qu'ils confient aux filles ou aux garçons. Jouets qui
occupent une place de choix dans la construction de l'identité masculine et
féminine.
Le modèle de socialisation des filles valorise le soin apporté aux autres ou à
l’apparence physique : activités de garde d’enfants (fratrie puis voisinage) et
d’embellissement du corps (maquillage, vêtements, parfum). Elles sont orientées
vers des pratiques sportives ayant une proximité avec l’esthétique (patin à glace,
danse, gym).

Adultes, les femmes poursuivent les comportements qui sont attendus d’elles et se
tournent vers des métiers liés aux soins à la personne : 98% des aides à domicile,
aides ménagères et assistants maternels sont des femmes en France en 2014.
La socialisation primaire façonne en grande partie la vie des individus car elle
influence les choix faits pour l’avenir et les rôles tenus à l’âge adulte.

Document : Les femmes confrontées au " plafond de verre"

Quand les femmes entrent dans des domaines jusque-là réservés aux hommes, elles
accèdent beaucoup moins facilement aux emplois de responsabilité les plus
prestigieux et les mieux payés. Les maternités et les charges familiales
fonctionnent comme des handicaps entrainant des retards de carrières, des
engagements moins totaux dans le travail et quand un couple doit " sacrifier" une
carrière, c'est généralement la femme qui se dévoue. Autrement dit, il ne suffit
pas d'avoir ouvert l'accès aux places pour créer de l'égalité : ni les modèles
culturels favorables aux hommes, ni l'économie de la vie familiale n'ont été
profondément affectés par cette apparente démocratisation.
François Dubet, Les places et les chances, repenser la justice sociale, 2010

1. Avez-vous compris ce qu'est le plafond de verre ?

Le plafond de verre est une expression américaine datant de la fin des années 70,
c'est le constat qu'il existe un plafond invisible auquel se heurtent les femmes dans
l'avancée de leur carrière ou dans l'accession à de hautes responsabilités, et qui les
empêche de progresser aussi vite et autant que les hommes.

2. Comment le sociologue français François Dubet explique-t-il cet apartheid


social ?
C’est la maternité et les charges familiales qui explique cet apartheid social
80 % des femmes font la cuisine ou le ménage au moins une heure chaque jour,
contre 36 % des hommes.

3. Les femmes, bien que plus diplômées, ont plus de difficultés pour
accéder aux postes à responsabilité, à cause des préjugés sur leurs
aptitudes à diriger. Elles ont donc des salaires plus bas, car elles occupent
des fonctions plus basses dans la hiérarchie professionnelle. Recherchez
des éléments statistiques pour illustrer ce constat.

Le plafond de verre a un caractère multidimensionnel et systémique.


- La maternité fait partie des moments disruptifs qui affectent la dynamique
de carrière des femmes, sans qu'elles ne puissent rattraper celle des
hommes.
- Dans les lieux de pouvoir où les individus tendent à chercher des profils qui
leur ressemblent, d'où une reproduction des élites qui n'est pas favorable à
l'égalité femmes-hommes.
- Le réseau informel joue aussi. Dans les milieux d'affaires, faire partie d'un
club de golf, dans lesquels de l'information circule et où l'on peut rencontrer
les bonnes personnes, augmente les chances d'accéder à un conseil
d'administration.
- Les lieux de pouvoir peuvent être extrêmement défavorables aux femmes,
voire violents.

Le manque de compétence des femmes peut difficilement être invoqué puisque


parmi les jeunes générations, les femmes ont en moyenne un niveau
d’instruction plus élevé que les hommes.

Conclusion : La ségrégation professionnelle renvoie à la séparation qui existe


entre les emplois majoritairement occupés par les femmes et par les
hommes.

D’une part, les femmes et les hommes ne font pas les mêmes métiers. C’est
ce que l’on appelle la ségrégation horizontale du travail.

D’autre part, il existe un « plafond de verre » qui fait que les femmes
accèdent moins à des postes à responsabilités que les hommes, c’est ce que
l’on appelle la ségrégation verticale du travail. Ces deux types de
ségrégations, liées aux rapports sociaux de sexe, ont une incidence sur les
écarts de rémunération entre les femmes et des hommes.

- La lutte française contre le plafond de verre

En France, 2 lois visent à supprimer les plafonds de verre dans les sociétés de
l’Hexagone.

La loi Copé-Zimmermann du 27 janvier 2011 oblige les entreprises à respecter un


quota minimum de 40 % de membres de chaque sexe au sein des conseils
d’administration des sociétés cotées et des entreprises de plus de 250 salariés, sans
faire de distinction entre les administrateurs exécutifs ou non exécutifs. 

C’est tout l’enjeu de la loi Rixain du 24 décembre 2021. Elle impose aux
entreprises de plus de 1 000 salariés une proportion de personnes de chaque sexe
parmi les cadres dirigeants et les membres de leurs instances dirigeantes qui ne
peut être inférieure à :

 30 % à compter du 1er mars 2026.


 40 % à compter du 1er mars 2029.

La balle est maintenant dans le camp des entreprises pour faire exploser les
plafonds de verre existants et pour promouvoir l’égalité homme femme.

Explication des écarts de salaire entre les hommes et les femmes


Voir la vidéo en ligne :
https://www.pourleco.com/entreprise/les-vrais-chiffres-de-linegalite-salariale-
entre-hommes-et-femmes

Les écarts de rémunération femmes-hommes sont surtout l’effet du temps de


travail et de l’emploi occupé.

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