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Ecrit de réflexion EMC

Consigne :

A partir des deux articles suivants, rédigez un écrit de réflexion de 2 pages word minimum (en
calibri corps/ taille 12 et interligne 1.5 max) sur « En trente ans, les inégalités homme-femme ont
beaucoup changé. Avec un constat positif : l'évolution de la société ne s'est - heureusement - pas
faite au détriment des femmes ! ». Organisez votre écrit en un développement organisé en 2 ou 3
grandes parties en vous appuyant sur les 2 textes mais aussi et surtout sur des exemples de la vie
quotidienne, la vôtre et celle de votre entourage.

Égalité homme-femme : de quoi parle-t-on ?

Sur le plan biologique, hommes et femmes sont différents. Sur le plan sportif, les hommes prennent le
dessus. En éducation, c'est désormais l'inverse. Par le professeur Didier Raoult

Modifié le 12/02/2014 à 10:02 - Publié le 12/02/2014 à 06:10 | Le Point.fr

Introduire à l'école une réflexion sur l'égalité homme-femme mérite mieux qu'un débat idéologique.
La "théorie du genre" remettant en cause tous les principes établissant les différences homme-femme
a été salutaire, mais vingt-six ans après, il faudrait adopter une démarche plus scientifique et actualiser
ce qu'il reste comme inégalités.

D'abord sur le plan biologique. Au niveau cellulaire, les cellules des femmes et les cellules des hommes,
comme celles des mâles et des femelles chez les mammifères, sont différentes. Elles ne réagissent pas
de la même façon au stress. Les cellules imprégnées d'hormones féminines ont une tendance plus
générale à l'apoptose - le suicide cellulaire -, tandis que les cellules mâles sont plus sensibles au stress
oxydatif responsable du vieillissement. Nous savons également aujourd'hui que la fertilité féminine
augmente de façon significative la longévité. Certaines de ces spécificités cellulaires sont dues à
l'imprégnation des hormones sexuelles, d'autres sont irréductibles. Résultat, les femmes, en Europe,
ont une espérance de vie bien supérieure à celle des hommes. En France, elle est de 85 ans contre 78
ans.

L'influence de la testostérone n'est d'ailleurs pas étrangère à une autre inégalité : le comportement
plus criminogène des hommes, encore qu'il faille sans doute le nuancer. En France, 97 % des détenus
sont des hommes, contre 80 % au début du XXe siècle, et des études montrent qu'à crime équivalent,
les hommes sont plus souvent punis que les femmes. Faut-il y voir un lien avec la sur-représentativité
des femmes chez les magistrats ?

Dans le sport également, la différence sexuelle est évidente. L'égalité physique n'existe pas pour une
raison biologique : les hommes sont plus grands - en France chez les 30-50 ans, 1,78 m en moyenne
contre 1,63 m pour les femmes - et ont plus de force, grâce aux hormones mâles, la première source
de dopage. La séparation des sexes dans les compétitions empêche de mesurer précisément cette
différence.

Des écoles de garçons

Dans le domaine de l'éducation, les données ont été complètement bouleversées au cours du XXe
siècle. Ma mère a été empêchée de faire des études de médecine, aujourd'hui, mes deux filles sont
médecins comme la majorité des blouses blanches. En France, 55 % des étudiants de l'enseignement
supérieur sont des filles. Le phénomène est mondial. En Iran, on envisage d'instaurer des quotas pour
ramener à 50 % le pourcentage de garçons ! Aux États-Unis, on parle de recréer des écoles de garçons
pour améliorer leur accès aux études supérieures. En Chine, un lycée de Shanghai vient d'ouvrir quatre
classes réservées aux élèves de sexe masculin.

Reste la représentativité sociale. Les femmes sont peu représentées, et donc socialement
défavorisées, quelle que soit leur origine. Le moyen d'obtenir une égalité objective serait le tirage au
sort, comme dans la démocratie athénienne, ce qui permettrait une proportion équitable des sexes,
mais aussi des émigrés, des riches, des pauvres. Ce qui changerait - entre autres - la représentativité
parlementaire. À défaut, cela justifie la mise en place de quotas.

En trente ans, les inégalités homme-femme ont beaucoup changé. Avec un constat positif : l'évolution
de la société ne s'est - heureusement - pas faite au détriment des femmes !

ÉGALITÉ HOMME/FEMME : RÉFLEXION AUTOUR DE L’INDÉPENDANCE ÉCONOMIQUE DES FEMMES

Par Olivia du Jonchay | 27 Juin 2018

Dans un contexte de montée en puissance de l’approche de genre, et en particulier de la budgétisation


sensible au genre qui veut que toute politique publique intègre les dimensions d’égalité entre la femme
et l’homme, il paraît important de réfléchir à nouveau à l’indépendance économique des femmes.
Cette indépendance constitue un enjeu majeur pour permettre à la femme d’être pleinement
reconnue comme l’égale de l’homme, peser dans la société, améliorer ses conditions de vie, lutter
contre les violences qui peuvent lui être faites, etc…

L’absence d’indépendance économique peut entraîner des maux importants parmi lesquels nous
pouvons citer, dans le registre de la sphère domestique, l’impossibilité pour la femme d’avoir un
logement et une vie propre sans tutelle masculine, l’impossibilité pour la femme victime de violences
au sein de son foyer de se mettre à l’abri à l’extérieur, l’absence de légitimité pour prendre part à
l’arbitrage des dépenses du foyer, la nécessité de dépendre d’un référent masculin qui va lui donner
de quoi vivre, etc…

Dans le cadre du lien matrimonial (ou autre lien de même nature établi selon la législation locale),
l’absence d’indépendance économique de la femme fait également peser des contraintes fortes sur la
famille et sur l’homme puisque celui-ci est le seul à rapporter les revenus nécessaires à la vie du foyer
; l’homme se voit donc assigner un rôle générateur de tension importante, particulièrement dans les
temps actuels où l’ensemble des pays connaissent une instabilité économique et où nombre de
métiers se transforment ou même disparaissent.

Pour assurer cette indépendance économique de la femme, son travail à l’extérieur de la maison
apparaît bien souvent comme la seule solution prônée et efficace. Beaucoup pensent que « la
participation pleine et entière des femmes offre le plus grand potentiel de stimulation de la croissance
à long terme ». Or, concentrer l’ensemble des efforts sur l’accès à un emploi rémunéré des femmes
entraîne des inconvénients qui exigent de repenser le débat.

Valorisation des emplois rémunérés et non rémunérés

Plus l’accent est mis sur la nécessité d’accéder à un emploi rémunéré comme facteur
d’épanouissement de la femme, et moins le travail non rémunéré qu’elle accomplit pourra être
reconnu et valorisé. Ceci forme une injonction paradoxale à instruire. Partons du postulat que les
heures de travail non rémunérées comprennent :
- Aussi bien les heures de travail effectuées le plus souvent par la femme pour la famille : tâches
ménagères, tâches culinaires, éducation des enfants (à temps plein pour les bébés et enfants
en bas-âge, puis sur le temps parascolaire pour les plus grands), soins des membres de la
famille âgés, malades et/ou dépendants ;
- Que les heures de travail effectuées dans le cadre bénévole, que ce cadre soit formel
(participation à une association) ou informel (par exemple services rendus à ses voisins âgés,
malades, invalides, etc…).

Aujourd’hui l’accent excessif porté sur le travail effectué à l’extérieur du foyer et rémunéré par un tiers
entraîne une dévalorisation du travail non rémunéré, alors même que parfois celui-ci sera identique
et de même nature que celui effectué à l’extérieur : garde d’enfants, aide-soignant, ménage, cuisine,
service en salle, travail auprès des personnes âgées ou dépendantes, formation, ou même participation
à des groupes de lobbying, de réflexion etc… Ce travail rémunéré pourra en outre être effectué dans
des conditions défavorables : faible rémunération, stress, harcèlement, absence de conditions
d’hygiène et sécurité adéquates, troubles musculo-squelettiques dus à la répétition des mêmes gestes
tout au long de la journée, temps de transport pour se rendre au travail très importants, etc…

L’accent excessif porté sur le travail effectué à l’extérieur du foyer et rémunéré par un tiers entraîne
une dévalorisation du travail non rémunéré, alors même que parfois celui-ci sera identique et de même
nature que celui effectué à l’extérieur.

Par ailleurs, l’opinion courante majoritaire veut imposer l’idée que l’ensemble des femmes souhaitent
travailler à l’extérieur de chez elles. Or, ce n’est pas toujours le cas. Notamment lorsqu’elles ont des
enfants, un certain nombre de femmes préfèreraient s’en occuper elles-mêmes plutôt que les confier
à des tiers. Une approche sexo-spécifique équilibrée devrait prendre en compte ce souhait et l’intégrer
dans des politiques permettant aux femmes de choisir réellement la vie qu’elles souhaitent avoir pour
elles et leur famille.

Enfin, lorsque les heures de travail dans le cadre domestique ne sont pas effectuées gratuitement par
un membre de la famille, elles doivent être monétisées. Cette monétisation ne va pas nécessairement
entraîner un meilleur bien-être de la famille et plus largement de la société :

- Élargissement des heures de garde des enfants à l’extérieur de leur famille, entraînant une
plus grande fatigue et une plus grande tension ;
- Recul de la participation des parents à l’éducation de leurs enfants, ce qui entraîne une dilution
du lien familial ;
- Dégradation de la qualité de l’alimentation quotidienne, due au recours nécessaire à des
préparations cuisinées industrielles, et détérioration de l’équilibre du bol alimentaire ayant
pour conséquence une augmentation importante des troubles de la santé publique (obésité,
hypertension, diabète etc…) ;
- Souvent qualité moindre des soins (care) apportés aux personnes âgées ou dépendantes
(nombre de personnels insuffisant par rapport au nombre de personnes prises en charge,
impossibilité pour la famille de visiter ces personnes en raison de leur éloignement ou de leur
charge de travail, manque de moyens pour l’organisation d’activités récréatives ou
stimulantes, etc…) ;
- Diminution du nombre de personnes bénévoles alors que le bénévolat crée une qualité de lien
spécifique, lié à la gratuité de l’engagement, cette qualité n’étant pas comparable à celle
développée dans le cadre d’une approche rémunérée ; corrélativement, accroissement de la
solitude totale, les personnes seules n’étant en général pas visités par leurs proches voisins ;
- Charge financière très importante pour financer ces heures de travail alors même que les
rémunérations versées sont faibles.

Valorisation sociale, psychologique et des compétences

Permettre la valorisation et la prise en compte des heures de travail non rémunérées est aujourd’hui
une question cruciale dont la résolution générerait un gain de bien-être majeur pour la société. Un
père de famille américain, dont l’épouse s’est arrêtée de travailler pour s’occuper de leur enfant et de
leur maison, a calculé la valorisation des heures de travail effectuées par sa femme. En prenant en
compte le coût moyen des services assumés, il a estimé que sa femme devrait gagner environ 73 960
dollars par an. Dans la société de consommation dans laquelle nous vivons, valorisation et
rémunération marchent de concert. Mieux une tâche ou un emploi est rémunéré, plus il est valorisé.
Or, outre l’absence d’indépendance économique, un frein majeur empêchant les personnes qui le
souhaiteraient de se consacrer à des tâches non rémunérées est leur dévalorisation psychologique et
sociale. Une femme au foyer ne bénéficie d’aucune reconnaissance sociale. Sa situation est même
considérée comme un mal à éradiquer. Cela consacre une forme de discrimination. Il faut donc à la
fois travailler sur la valorisation psychologique, sociétale, des heures de travail non rémunérées, et sur
leur prise en compte économique/financière pour la personne qui les remplit. La recherche de
solutions pour résoudre l’équation « indépendance économique des femmes et prise en compte du
travail non rémunéré » n’est pas nouvelle. En France, diverses mesures ont été mises en place dans le
temps, dont notamment :

- Majoration des allocations familiales pour les familles dont la femme n’a pas d’activité
professionnelle (1938) ;
- Remplacement de la majoration par une allocation de mère au foyer (1939) supprimée en 1978
;
- Assurance vieillesse pour les mères de famille (1972) ;
- Allocation parentale d’éducation pour les familles de 3 enfants au moins dont un parent
minore ou cesse son activité professionnelle jusqu’aux 3 ans de l’enfant (1985), devenue par
la suite congé parental avec une modification des conditions pour en bénéficier.

L’idée de verser un revenu au parent au foyer est régulièrement débattue puis écartée, l’État estimant
ne pas avoir les moyens d’assumer ce coût. Or, de la même manière que l’on interroge les choix
budgétaires posés dans d’autres domaines, comme par exemple celui de la culture, il faut se demander
quel est le prix du lien social, le prix du bien-être de la personne au foyer, de celui (ceux) dont elle
prend soin, le coût de l’entraide entre les personnes, la valeur de la disponibilité des gens aux situations
des autres ? Quel est le manque à gagner pour une société qui passe à côté d’un vivre ensemble
spécifique, fondé sur la gratuité générant une cohésion sociale et intergénérationnelle forte ?

Quel est le prix du lien social, le prix du bien-être de la personne au foyer, de celui (ceux) dont elle
prend soin, le coût de l’entraide entre les personnes, la valeur de la disponibilité des gens aux situations
des autres ?

Des perspectives équilibrées restent à imaginer et à mettre en œuvre

Quelles pistes pourrait-on encore creuser aujourd’hui ? La budgétisation sensible au genre veut
renforcer les principes d’égalité et d’équité dans l’allocation des crédits de l’État en particulier par la
prise en compte des besoins des groupes les plus vulnérables tels que les femmes, les enfants, les
personnes dépendantes, les personnes en situation de handicap ou sujettes à discrimination. L’enjeu
est d’assurer une équité, une égalité des chances pour contribuer à un développement social
harmonieux. Elle ne peut pas passer à côté des questions exposées ci-dessus et pourrait dans ce cadre
étudier sérieusement les propositions suivantes :

- Pérennisation du versement d’une allocation de présence au foyer et majoration de cette


allocation en cas de foyer monoparental ;
- Affiliation à une mutuelle en l’absence de conjoint ou si le conjoint n’est pas couvert pour lui-
même et sa famille ;
- Généralisation de l’affiliation à l’assurance vieillesse, cette assurance vieillesse prenant en
compte l’ensemble des trimestres passés au foyer ; le niveau de pension versée au moment
de la retraite devrait retenir une valorisation financière des heures de travail non rémunérées
basées sur le coût moyen, dans une sphère professionnelle, des services assumés ;
- Majoration de l’allocation chômage versée au conjoint d’une personne au foyer ;
- Versement d’une allocation chômage avec mise en place d’un plan de formation si la personne
au foyer vivant en couple se retrouve brutalement seule et privée des ressources de son
conjoint (séparation du couple, veuvage) ;
- Organisation de formations pour améliorer les compétences mises en œuvre au foyer ;
- Valorisation des compétences acquises au foyer dans le cadre d’un plan de formation
permettant à la personne au foyer qui souhaiterait basculer dans une autre sphère
professionnelle, de le faire ;
- Enfin, les voix des personnes au foyer devraient être reconnues et devraient peser dans le
champ politique et sociétal, par exemple par le biais d’une représentation spécifique à l’UNAF,
auprès des CAF etc…

L’indépendance économique de la femme réside aussi bien dans le fait de lui permettre d’accéder à
un emploi rémunéré hors de son foyer, que dans le fait de lui permettre de se consacrer exclusivement
aux heures de travail liées à son foyer, en valorisant et rémunérant ses heures. Afin d’assurer une
pleine égalité entre les femmes et les hommes, les diverses mesures qui pourraient être étudiées et
mises en place ne devraient pas être réservées aux femmes mais devraient adopter une sexo-neutralité
afin que le choix d’exercer un travail au foyer ne soit pas assigné de facto à la femme. Cette sexo-
neutralité ne devrait en revanche avoir aucun caractère contraignant. Au travers de la recherche de
l’indépendance économique, ayons à cœur une démarche équilibrée prenant en compte l’ensemble
des besoins des femmes et de leurs proches.

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