Vous êtes sur la page 1sur 9

CHAPITRE 2 

: LA SOCIALISATION DU GENRE

G. APPOLINAIRE : « aux hommes les activités manuelles et de commandements, pour les femmes le secrétariat,
les femmes qui ont en plus l’avantage d’être belles ». À travers cet extrait il met en évidence la place souvent
faite aux femmes dans l’univers masculin ainsi que la force des stéréotypes de genre.
À travers cette illustration, on comprend que ces stéréotypes vont assigner à chaque sexe un rôle spécifique, et à
partir de là, la notion même de genre va être assez difficile à définir. C’est une notion qui rencontre un succès de
plus en plus important notamment dans les sciences sociales françaises. Cette notion de genre est au centre des
études.

Le genre est avant tout une réalité sociale, c’est aussi un concept qui permet de regrouper un ensemble d’études
transdisciplinaires. Le flou qui entoure cette notion de genre, amène parfois à parler de rapports sociaux de
sexe. Si la notion de genre ne désigne que les inégalités hommes femmes, ou encore que les différences sexuelles
qui peut y avoir, ça n’a pas grand intérêt. Cette notion de genre renvoie non seulement à la notion de sexe
social, i.e. à ce qui est construit à partir du sexe biologique, mais le genre va au-delà de cette notion de sexe
social et le genre renvoie donc aussi à l’idée d’un système hiérarchisé.

BRENNI & AL : « Le genre est un système de bi catégorisation hiérarchisé entre les sexes (mâle et femelle) et
les valeurs et représentations qui leur sont associées (masculin et féminin) ». Le genre est basé au départ sur
une différence biologique entre les sexes, mais ce système de bi catégorisation est hiérarchisé, il y a donc une
idée d’inégalité.

Il existe dans la littérature sur le genre, toute une littérature qui remet en cause l’idée même de bi
catégorisation. Il y a l’idée de vouloir défaire le genre. En sociologie le genre à notamment bénéficier à trois
domaines en particulier :
- la sociologie du travail
- la sociologie de la famille
- la sociologie politique

I – le genre et le travail

Le travail au sens sociologique va désigner une relation entre des personnes dans un cadre particulier. Il va donc
recouvrir la notion d’emploi (la façon d’exercer une activité). Le travail est aussi une profession, donc l’existence
d’une compétence légitimée par notre travail. C’est un statut social, autrement dit il nous donne une identité
sociale.

Aujourd’hui, c’est un des lieux majeurs de construction et de légitimation des inégalités sexuées, mais le travail
est aussi un lieu de transformation majeure de la place des femmes dans la 2ème moitié du 20e siècle.

A – le travail est le principal objet du genre


1 – le travail domestique au cœur des réflexions féministes

La première étude date de 1966, fait par M. GUILBERT et c’est directement en lien avec la théorie marxiste,
avec l’idée d’une théorie matérialiste. Les relations entre les deux sexes, ne peuvent pas être seulement
appréhendées d’un point de vue individuel, mais ces relations sont le produit d’un rapport social qui dépasse les
individus. Le groupe des hommes dominent et exploitent le groupe des femmes, lesquelles femmes produisent un
travail invisible et gratuit dans la sphère domestique, travail mis au service de l’homme et ceux quel que soit la
classe sociale. Le travail est donc conçu comme un enjeu du rapport social de sexe.

DELPHY et KERGOAT ont développé une théorie du patriarcat. Elles expliquent que le mariage est en fait un
moyen d’ancrer, de faire que la femme est un faux contrat de travail sans limite de temps et sans contrepartie
financière, au cours duquel l’épouse fournit les biens et les services domestiques à son mari non pas en échange
d’une rémunération mais en échange d’un entretien.
On a d’un côté une disponibilité infinie contre un entretien pas toujours garantit. Même lorsque les femmes
participent au marché du travail, ce travail domestique continu même si elle dispose d’un revenu qui leur est
1
propre. On voit ainsi apparaitre le lien qui peut exister entre le travail productif et un travail reproductif. Le
travail productif irait donc aux hommes, le travail reproductif aux femmes et si elles font ce travail domestique,
c’est parce qu’elles auraient des attitudes « naturelles » à le fournir.
Ce travail n’a pas de valeur ou très peu puisque finalement les femmes n’ont aucun mérite à effectuer ce travail
dans la mesure où elles l’ont toujours fait. On peut donc ainsi identifier un ensemble de tâches, celles qui vont
être systématiquement valorisées (celles du travail productif), et celles qui sont plus invisibles et non reconnues
(celles du travail domestique).

L’exploitation du travail des femmes s’accompagne souvent d’une situation de dépendance économique qui va
finalement renforcer les inégalités et conduire à un rapport de pouvoir. Comme elles n’ont pas de rémunérations
liées à leur travail domestique, elles sont dépendantes de leur conjoint et ont moins la possibilité de sortir de la
relation conjugale. Cette dépendance va même au-delà du côté dépendance économique. Le 1 er droit social dont
on va bénéficier en travaillant est la protection sociale associé au travail. En n’ayant pas d’emploi, beaucoup de
femmes sont privées de ces droits sociaux. Concernant la protection sociale, la femme peut en bénéficier avec
l’aide du mariage. Ce sont donc des droits qui demeurent fragiles puisqu’ils dépendent d’une union qui peut se
révéler instable.

2 – la division sexuée du travail : de la théorie à la mesure

Une étude remontant à 1981, dans laquelle on peut constater qu’en 1974 qu’une femme est dites « inactive »
accompli 40 heures de travail domestique par semaine. Les femmes travaillant à temps plein effectuent 27 heures
de travail domestique contre 16h30 pour un homme travaillant à temps plein.

En 1998, le travail domestique des femmes a fortement baissé en tombant aux alentours de 5-6 heures avec
l’apparition du progrès technique (machine à laver, lave-vaisselle ou encore le sèche-linge). Sur une journée, les
femmes consacrent 50% de temps en + que les hommes au travail domestique.

En termes de comparaison temporelle : en 1986 et 2010, on constate une domination du temps de travail pour les
hommes et avec une légère augmentation pour les femmes ainsi qu’une diminution importante du temps
domestique, du temps de ménage et des courses pour les femmes.

2
Ce qui se joue au sein de la famille c’est le fait qu’on a un élément important de fabrication des rapports de
genre : le temps domestique sera toujours + important chez les femmes que chez les hommes et le temps de
travail est + important chez les hommes. Il y a toujours une répartition sexuée des tâches domestiques aux
femmes (ménages et courses) et aux hommes (jardinage et bricolage) qui se retrouve donc dans la socialisation
des enfants. Elle maintient un rapport de genre : le côté jardinage à un côté + loisir que le ménage ou les courses.

B – un accès inégal à l’emploi


1 – la féminisation du marché du travail

D’après Schweitzer, les femmes ont toujours été présentes sur le marché du travail, mais leur présence était
souvent occultée. Début 19ème elle rapporte que 34,4% de la PA était constituée de femmes et on est passé à
presque 35%. Le travail des femmes à beaucoup été sous-estimé du fait que bon nombre d’entre elles travaillent
avec leur mari soit comme agricultrice, commerçante… mais sans contrat de travail elles sont considérées
comme inactives, jusqu’à ce que soit créé le statut de « conjoint collaborateur ».

Ce que nous montre ce graphique, depuis 50 ans


on a eu une forte progression du taux d’activité
des femmes car en l’espace de 40 ans on a gagné
25 points de % sur ce taux d’activité. Dans le
même temps, celui des hommes est resté
relativement stable.
Si le taux des femmes augmente, on a bien une
féminisation du marché du travail.

La création de ce statut de conjoint collaborateur donne lieu à une déclaration officielle de l’activité des femmes
mais pas seulement, dans les années 1960 on voit le développement du statut de salarié (permet d’avoir un
contrat de travail et donc une rémunération garantie) et surtout le développement de la tertiarisation de
l’économie (développement du secteur des services). Ces phénomènes ont ainsi permis aux femmes de voir leur
travail et leur statut social changer = elle acquiert une indépendance financière (droit de faire un chèque qu’à
partir de 1965) mais aussi une indépendance en termes de droits sociaux, et au lien conjugal (concomitante avec
les lois sur la contraception et l’avortement et des lois facilitant le droit au divorce).

D’après Margaret Maruani « travail et emploi des femmes », les femmes ne font plus le choix d’alterner entre
activité professionnelle ou maternité (au sens large), mais elles font le choix des 2 i.e. d’avoir une activité
professionnelle et d’avoir des enfants. Sur le plan professionnel c’est le choix du cumul qui est possible par la
MEP de politique familiale que l’État propose (congé parental et garde d’enfant). Elles permettent de soutenir la
natalité. Ce cumul est possible mais il incombe essentiellement aux femmes, on peut dire qu’elles se sont
installées de façon pérenne sur le marché

Le taux d’activité des femmes en France est juste en dessous de la moyenne européenne. Ce sont majoritairement
les pays scandinaves qui présentent les taux les + importants.

L’accès des femmes à l’enseignement supérieur (permet d’accéder à des emplois + qualifiés), les évolutions
juridiques (en termes de droit du travail en effet, depuis 1965 elles ont la liberté de pouvoir travailler sans
l’accord de leur maris, aujourd’hui il y a « à travail égale salaire égal », et l’ouverture des concours de la fonction
publiques aux femmes) et l’évolution des représentations sociales (l’image même de la femme a évolué et elle
devient un peu + l’égal de l’homme, par exemple avec le droit de vote, l’accès à la contraception et à
l’avortement) sont aussi des facteurs qui ont eu un impact sur l’augmentation du taux d’activité des femmes.

3
2 – mais l’accès à l’emploi reste inégal
a- le temps partiel : un temps de travail féminin

30% des femmes ont un temps partiel contre 7% pour les hommes et si on prend la totalité des emplois à temps
partiel c’est 80% des femmes qui sont dessus. C’est donc bien un temps de travail féminin qui au départ était
impulsé par les pouvoirs publics mais il faut faire la différence entre un temps partiel choisi ou subit.

On constate que le temps partiel choisi va concerner essentiellement les femmes les + qualifiées, qui sont souvent
dans le secteur public et avoir des emplois stables. À l’inverse, le temps partiel subit va se trouver chez les
femmes qui sont peu diplômés (2/3 des femmes qui n’ont pas le bac ont un temps partiel subit) et dans des
secteurs qui s’accompagne d’horaires atypiques.

Tout cela vient renforcer les rapports de genre, cette activité féminine reste présente mais est perçue comme
secondaire par rapport à celle des hommes. Non seulement le marché du travail va être le reflet des rapports de
genre au sein de la sphère privé, mais il participe aussi à la production de ces rapports.

b- chômage et inactivité

Il existe une sur-chômage féminin : les femmes sont + souvent au chômage que les hommes et même à l’intérieur
de la population des femmes on va avoir d’importantes disparités selon la PCS, l’âge, le niveau de formation et la
nationalité c qui fait que cette inégalité de genre face au chômage doit aussi prendre en considération l’existence
d’autres facteurs discriminants.

Il existe un « halo du chômage » :

Entre le travail et le chômage (1) : tout ce qui correspond au temps partiel subit (pad de travail à temps plein)
(3) : temps partiel choisi
(2) : cessation anticipée d’activité (pas inactif au sens de l’INSEE, il est de fait au chômage car il touche les
indemnités chômage)
(4) : le travail clandestin

Le statut de personne inactive se conçoit plus facilement chez les femmes que chez les hommes : on retrouve une
forte emprise de la division sexuée de travail sur le chômage et les inactivités.
Les politiques familiales ont un double effet : ce sont des politiques duales et qui von encourager la polarisation
sociale des modèles d’activités des mères. Les congés parentaux sont beaucoup plus souvent pris par les femmes
de catégorie populaire alors que l’externalisation du mode de garde touche + les femmes des classes moyennes et
supérieures.
On va avoir d’un côté les femmes qui vont se mettre en marge du marché du travail alors que d’autres non = on a
donc bien un accès des femmes sur le marché du travail, mais cette féminisation n’a pas conduit à une égalité à
l’emploi : polarisation MEP selon le type d’emploi.

c- marché du travail segmenté : une ségrégation sexuée du marché du travail

90% des ouvriers qualifiés sont des hommes contre 10% pour les femmes. On constate que selon les professions
il y a des hommes ou des femmes qui sont sur-représentés dans certains métiers.

1 – métier d’hommes, métier de femmes : ségrégation horizontale

4
- des formations qui restent différenciées : les filles réussissent mieux à l’école que les garçons mais il y a
des différences selon les filières (les filles dans les filières littéraires et les garçons dans celles
scientifiques et technologiques) = cela se retrouve dans la distributions des métiers.

- des métiers différents mais aussi inégalement prestigieux : les femmes ont de + en + accès au marché du
travail notamment avec le fait qu’elles ont + accès à l’enseignement supérieur mais cela s’est quand
même accompagné d’un maintien de la division sexuée : des métiers qui restent plus féminisés ou
fortement masculinisé mais aussi les femmes sont concentrés sont un nombre plus restreint que les
hommes. En accédant au marché du travail, elles sont venues grossir les métiers qui étaient,
anciennement, féminisés (santé, social…). On constate que ces inégalités dans l’accès au métier vont
aussi conduire à des inégalités structurelles en termes de rémunération, de conditions de travail de
prestige social = apparition des inégalités de salaires. 65% des femmes se concentrent sur le secteur du
commerce, des APU et du service de soutien. Ce ne sont pas les secteurs les + rémunérateurs.
Ces ≠ de salaires s’expliquent car il y a des différences de progression de carrière et par des différences
de choix des filières

- les métiers qui donnent lieu à un travail de nuit : sont plus exercés par les hommes et il est rémunéré
jusqu’à 10 à 15% en plus que le travail de nuit (prime de pénibilité) et les hommes font plus d’heures
supplémentaires que les femmes (elles viennent s’ajouter au salaire et elles peuvent être majorées)

- les métiers du care : on y trouve essentiellement des femmes qui vont être concentrées sur un petit
nombre de métier pour lesquelles les contours du métier sont mal définis et ce sont des métiers avec une
qualification peu reconnue car on considère que les compétences demandées sont celles qui vont dans la
continuité des rôles et des valeurs associées aux femmes et étant peu reconnues donc il sera peu rémunéré
et la professionnalisation et la montée en compétence est beaucoup plus limitée

- il y a des qualités féminines non qualifiantes : certains compétences professionnelles (bienveillance,


écoute…) que les femmes possèdent sont assimilées à ses qualités naturelles issues de la sphère privée =
il y a un processus de négation de ces compétences, tout ce qui relève de la dimension affective au travail
va être totalement mis de côté, on ne les reconnait pas comme des qualifications économiques. Cette
négation des qualifications vont amener à un métier : les clavistes et les correcteurs. Très souvent on va
se retrouver avec une disjonction entre le diplôme et la qualification. A diplôme équivalent la femme aura
souvent un métier – qualifié ou à métier équivalent la femme sera surqualifiée.

- on n’exerce pas de la même façon le métier quand on est un homme et quand on est une femme : on
retrouve sur le marché du travail la même division sexuée que celle que l’on a dans la sphère privée ainsi
que la même hiérarchie domestique. On va retrouver une division sexuée au sein des secteurs : par
exemple dans le domaine médical les hommes sont plus souvent chirurgiens et les femmes pédiatres…

- intégration de la mixité : les femmes semblent apprécier davantage l’arrivée des hommes que l’inverse,
cela serait vu comme un moyen d’améliorer les relations entre les personnes. Les hommes préfèrent
l’entre-soi, la présence de la femme sera tolérée à condition qu’elle ne remette pas en cause la virilité
masculine. Cela peut amener à une redéfinition des postes de travail avec une diminution de la pénibilité
physique.

2 – plafond de verre et ségrégation verticale

Il y a des postes qui ne seront et ne sont pas accessibles aux femmes. En effet, leur entrée est récente et
progressive dans des métiers avec un niveau social élevé qui pendant longtemps étaient essentiellement réservés
aux hommes. En 2009, 60% des cadres étaient des hommes, il n’y avait que 17% des femmes qui dirigeaient une
société et seulement 15% parmi membres des conseils d’administrations du CAC40

En 2011, la loi Copé-Zimmermann nous disait que d’ici janvier 2017, il faudrait que les grandes entreprises
françaises mais pas seulement dispose d’un conseil d’administration soit composée de 40%.

5
Depuis cette loi, on est passé de 26 à 42% de femmes membres du conseil d’administration, mais elles sont
toujours plus rares lorsque les positions hiérarchiques sont de + en + élevées : c’est ce qu’on appelle le plafond
de verre. On doit cette appellation à Laufer qui a écrit en 2005 La construction du plafond de verre : le cas des
femmes cadres à potentiel. Certes on permet aux femmes d’accéder à des positions hiérarchiques et à des postes
qu’elles n’avaient pas avant mais il existe des barrières invisibles qui vont limiter leur accès aux positions les
plus élevées.
Cela s’explique par le fait que le modèle de l’entreprise n’est pas favorable aux femmes car elles doivent
concilier vie professionnelle et privée. La femme et ses qualités naturelles ne seraient pas compatibles avec le fait
d’occuper des postes haut-placé.

Le capital social est souvent + favorable aux hommes qu’aux femmes : dans une entreprise composée d’hommes
et dirigée par un homme le carnet d’adresse est lui-même essentiellement masculin et les carrières qu’elles
occupent sont moins sujettes à des promotions.

Les inégalités de carrière vont rester d’autant + marquée que la profession arrive à garder un certain contrôle et
plus on maintient un entre-soi masculin et + on maintien les inégalités de carrières

= on constate que la progression de l’activité des femmes est un élément majeur de la transformation de leur
statut social, pour autant, on n’a pas d’égalité des sexes face à l’emploi
Mais on n’est pas dans une situation d’immobilisme et on observe pas non plus la reproduction à l’identique des
inégalités. Tout cela ne peut pas être sans effet sur les rapports de genre.
Aujourd’hui il semblerait que l’organisation du travail joue un rôle dans la production ou la reproduction de ces
inégalités.

II – genre et politique
A – le genre de la politique
1 – les électrices aux élues
a – le panorama des électrices

Réjane Sénac et Maxime Parodi : article 2012, « gender gap à la française ». Selon eux, le vote des femmes est
considéré comme un vote à droite, mais il a évolué. Ils ont constaté que les femmes en 2012, ont été attirées par
un engagement plus fort des partis de gauche et écologique, en faveur de l’égalité hommes/femmes.

Depuis 1945 jusqu’aux années 60, les femmes s’abstenaient plus que les hommes et elles ont un vote plus
conservateur (à droite). À partir des années 70, on observe une phase de décollage qui est caractérisé par un
rapprochement des comportements électoraux entre homme et femme aussi bien en termes de participation qu’en
terme de répartition gauche/droite. À partir des années 80, « le temps de l’autonomie », on ne parle plus d’un
alignement mais de particularisme : les femmes ont une réticence a voté pour le front national, il y a un léger un
vote socialiste et aussi une tendance plus marquée à voter pour les écologistes et ont vois aussi apparaître des
divergences au sein de la droite où les femmes voteraient + pour une droite « modérée » et les hommes pour une
droite « extrême »

Nonna Mayer : sociologie du vote et elle s’est intéressée aux votes en faveur de FN. Elle constate une forte
progression du vote des femmes en faveur du FN notamment chez les employés de commerce et donc elle essaye
d’expliquer pourquoi cette catégorie de population est attirée par le vote en faveur du FN :

- le discours tenu par le FN serait de plus en plus orientée vers une idée de justice sociale
- le FN à un discours sur le rejet de la mondialisation de l’Europe, de l’immigration (ce sont des
phénomènes considérer comme responsable de la situation économique)
- l’effet Marine : à la différence de son père, elle attire une certaine sympathie, elle joue un rôle avérer
dans le vote frontiste.

Il y a un rapprochement, depuis 2012, les femmes ont tendance à voter à droite.

6
Le sexe des gouvernements : en France, il a fallu attendre le gouvernement de Hollande pour voir apparaître
autant d’hommes que de femmes au sein du gouvernement et la position d’une femme la plus élevée est celle de
premier ministre. Mais on retrouve une division sexuée du travail : les femmes vont majoritairement être dans le
portefeuille ministériel (éducation, social...) mais on voit apparaitre quelques changements (ministre de la
Défense) alors que dans le domaine régalien on retrouve majoritairement des hommes.

cf. graphique genre et politique

Plus les élections sont locales plus la part des femmes y est importante (conseillers départementaux,
régionaux…) et quel que soit la fonction électorale on constate une augmentation de la part des femmes depuis
1992 dans ces différents mandats.
La loi sur la parité (6 juin 2000) : on constate une rupture avec la tendance d’avant cette période en politique.

Les carrières politiques : sieneau explique la politique est une profession et que son accès est étroitement lié à un
ensemble de ressources étant constitué de l’origine sociale mais aussi du niveau de diplôme et du statut
professionnel. Donc l’accès à la politique va être limité. Parallèlement, l’ENA est de façon générale, sont restées
fermée aux femmes or, c’est en sortant de ce genre d’école que l’on peut ressortir d’un cabinet ministériel et donc
avoir un accès à la politique.
Dans les années 50, les femmes ne représentaient que 5% des membres d’un cabinet ministériel, dans les années
80 on est passé à 20% et en 2012 on était à environ 30%.
La filière de recrutement (le fait de passer par l’ENA) reste plus rentable pour les hommes que pour les femmes.

En termes d’ascension politique, on ne retrouve pas cette convergence, il a toujours cette résistance au
changement par rapport à l’insertion des femmes dans le champ politique.

b- éléments d’explication : la fabrication organisationnelle des hommes politiques

M.Sienau montre que les qualités et les compétences qui sont nécessaires pour réussir en politique sont celles
d’un homme i.e. du charisme, de la disponibilité, une aisance oratoire, de la combativité…
Ajouté à ça, le côté privé de la vie de l’homme politique renforce son identité, cela vient valider ce rôle.

Au-delà de ça, le fonctionnement des organisations politiques met en évidence que ce n’est pas étonnant que les
femmes soient mises à l’écart car ces partis politiques jouent un rôle dans cette mise à l’écart. Au départ, bon
nombre de parti politique se sont organisés à une période où les femmes étaient exclues du droit de vote et donc
le militantisme politique était exclusivement une affaire d’hommes. En 1955, une femme représente moins d’un
adhérant sur 5 dans un parti politique, aujourd’hui sur les militants de base (au contact de la population) il y a
environ 1/3 de femmes pour 2/3 d’hommes et surtout c’est en lien avec le % de femmes impliquées dans d’autres
types d’associations.
Donc, si les femmes sont peu présentes à la base : plus on monte dans la hiérarchie plus la part des femmes va se
réduire.
La loi sur la parité a conduit les partis politiques à revoir un certain nombre de choses : elle oblige, sur tout ce qui
va être scrutin de liste (élections municipales, européennes, sénatoriales), il faut qu’il y ait obligatoirement parité
avec une alternance et de façon générale la présence d’une femme est apparue comme un signe de modernité (≠
conservateur). On se rend compte qu’on retrouve toujours une division sexuée du travail au sein des instances
dirigeantes. Par exemple, au sein des jeunes du parti socialiste on ne donne pas les mêmes tâches aux hommes et
aux femmes : on donne aux femmes des tâches au sein des meetings, du « attention giving » alors que pour les
hommes on parle plus du « attention getting »

Sur la façon dont un candidat va être investi pour une élection, elle explique que les femmes sont désavantagées
dans les États par investitures notamment du fait du régime électoral de la V ème République (régime uninominal
majoritaire). Depuis le mandat de Hollande : on ne peut plus cumuler plusieurs fonctions électorales, elle doit
pouvoir favoriser les femmes.
Très souvent, c’est le PP qui décidé de l’investiture de son candidat. Ce système de l’investiture est encore moins
avantageux pour les femmes. L’idée que les hommes détiennent une grande partie du pouvoir politique, cela

7
augmente leur chance d’en accumuler davantage, il faut ajouter à ça que les femmes ont tendance à
l’autocensure.

2 – le genre de la mobilisation collective

La politique c’est pas uniquement les PP, c’est aussi le fait d’être engagé et donc avoir une mobilisation
collective (se regrouper pour la défense d’une cause commune).
En France, ont à un très faible taux d’engagement politique et quel que soit les secteurs que l’on étudie.
Essentiellement pour :
- un manque de disponibilité
- un sentiment de par être légitime, de ne pas avoir les compétences pour pouvoir s’engager
- un manque d’intérêt la politique (affaiblissement de la notion du lien social)

les études faites en France sont dans la ligné des théorie du patriarcat à la Marx avec une opposition : il y a une
division du travail sexuée ce qui fait cette qu’elle se retrouve au sein de la mobilisation collective et on aura
toujours la dichotomie : homme/sphère publique et femmes/sphère privée.

Au sein d’une association, on retrouve les femmes en lien avec leur rôle de « ménagère », par exemple on
retrouve les femmes au pliage des enveloppes.

a- genre et syndicalisme

au débit du 20ème, les femmes représentent environ 35% de la PA et 15% de effectifs syndicaux : il y a une sous-
représentation des femmes et l’augmentation importante des femmes sur le marché du travail ne s’est pas pour
autant accompagnée d’une augmentation correspondante du taux de syndicalisation des femmes.
Cela va dépendre du secteur professionnel dans lequel elles vont se trouver et du taux d’activité par secteur.
Quand les taux des hommes et des femmes sont proches : les taux de syndicalisation sont proches, mais si on en
fait pas de distinction, il y a environ 7% des femmes qui sont syndiquées contre 9% chez les hommes.

Quand on regarde dans le secteur professionnel, on constate que l’implication des femmes dépend du secteur et
on va retrouver ça dans les confédérations. On retrouve la CGT dans le secteur industriel essentiellement
masculin, les femmes ne représentent que 35% des adhérents. À la CFTC (secteur tertiaire) on arrive
Globalement, les femmes ont été la cible d’une conquête des adhérents : dans tous les syndicats on constate une
augmentation de la part des femmes

La loi sur la parité : les syndicats s’en sont aussi emparées pour mettre une certaine modernité, la CGT a adopté
ce principe dans certaines instances.
= ce syndicalisme est aussi genré.

b- le genre et l’engagement associatif

si les femmes sont marginalisées dans le syndicats, en revanche elles s’investissement plus dans le milieu
associatif mais là encore avec une marque importante de division sexuée du travail et donc dans le travail on
retroyve les femmes dans le secteur de la santé, du social et elles sont dans des associations parents-d ’élevés, en
lien avec le social ou religieuse.
Les hommes seront dans les associations de loisirs, sportives et dans celles de défense de l’environnement.
Environ 32% des femmes qui sont dans des associations contre 37% chez les hommes. Comme sur le marché du
travail, on y trouve un plafond de verre : dès qu’on monte dans la hiérarchie on retrouve de moins en moins de
femmes (toujours en lien avec la socialisation).

B – la politique du genre
1 – les mouvements fondés sur le genre

Si on s’intéresse aux mouvements de femmes : c’est l’idée de lutter collectivement en tant que femme, ces
mouvements vont avoir des revendications vis-à-vis des systèmes culturelles et politiques et vont porter sur les

8
rôles de genre qui sont historiquement attribués aux femmes. Il n’y a pas d’objectif de lutte contre la hiérarchie
des sexes mais c’est essayer de favoriser l’accès de femmes à un certain nombres de choses et de faire qu’elles
puissent avoir droit aux mêmes choses que les hommes (par exemple avoir accès à l’alphabétisation des filles).

Il faut les différencier des mouvements féministes qui se mobilisent pour revendiquer contre la hiérarchie de
genre. L’objectif étant de réussir à avoir l’égalité parfaite entre hommes et femmes. Ils rejettent l’ensemble des
règles du système social.

2 – les politiques publiques sur le genre


a- genre et politique à l’air des quotas et de la parité

L’apparition de la notion de quotas er de celle de parité est due la pression des organisations internationales, des
mobilisations collectives et aussi le calcul, le raisonnement de certaines élites politiques qui en mit en place la
modernité qui conduit à la promulgation de la loi sur la parité en juin 2000 (autant d’hommes que de femmes et
pour les élections sénatoriales il en faut de même). Depuis, doit avoir le même nombre d’hommes et de femmes
d’élus municipaux.
Dans les faits, la parité n’est pas complètement atteinte mais on s’en rapproche. Elle s’est imposée de façon
contrainte mais on peut respecter la parité en arrangeant les choses. Très souvent, les femmes sont en têtes de
liste dans les petites communes et les hommes dans les très grandes communes.
Les femmes sont plus souvent adjointes ou conseillères que maires ce qui a conduit pour Héritier que selon elle,
la loi a apporté des transformations significations mais la progression s’est arrêtée là où commence le vrai
pouvoir. On pourrait donc atteindre une situation de révolution conservatrice.

b- les politiques sociales et le genre

Jusque dans les années 70, la dimension du genre dans les politiques est très visible : la plupart d’être elles
apportaient des traitements différents entre les 2 sexes. Aujourd’hui les politiques familiales ne s’adressent pas
aux maires mais aux parents.

Le modèle du « male breadwinner » est une séparation stricte entre sphère privée et publique : les femmes étaient
dépendantes de leurs maris en termes de droits sociaux et c’est l’homme qui ramenait l’argent à la maison. En
France, les choses ont évolué, les politiques ont conduit à sa disparition progressive et on voit que les politiques
sociales ne conduisent pas à renforcer la division sexuée du travail. Ces politiques sociales se sont beaucoup
développées et cette notion de genre apparaît moins : on parle de « parents », et de façon plus générale elles ont
plaidé en faveur de l’égalité des sexes.
La notion de féminisme est largement prise en compte (loi Roudy en 1983 sur l’égalité professionnelle). C’est
aussi une démarche qui vient de l’ONU et de la Commission Européenne.

Vous aimerez peut-être aussi