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Vie professionnelle, personnelle, espace public:

vous avez dit « Egalité »?

Biennale de l’Egalité
Région Bretagne
9-10 décembre 2011

Sophie Pioro
consultante formatrice
« La femme est la propriété de l’homme comme
l’arbre à fruits est celle du jardinier »

= état d’esprit du premier Code civil publié en France en 1804


Quelques dates clés

• 1804 : Le Code civil donne aux femmes des droits civils mais leur refuse les droits
politiques.

• 1944 : L’ordonnance d’Alger accorde le droit de vote aux femmes françaises.

• 1946 : Le préambule de la constitution proclame : "la loi garantit à la femme, dans tous
les domaines, des droits égaux à ceux de l’homme" (art.3)

• 1965 : les femmes peuvent exercer une activité professionnelle sans l’autorisation de
leur mari

• 1983 : loi sur l’égalité professionnelle entre les hommes et les femmes

• 2000 : loi sur la parité en politique : module l’aide publique aux partis politiques en
fonction de leur respect de l’application de la parité pour la présentation des candidats
aux élections
Quelques définitions

• L’égalité femmes-hommes, c’est observer la même autonomie, responsabilité,


participation et visibilité des deux sexes dans toutes les sphères de la vie publique et
privée (Définition du Conseil de l’Europe)

• Parité : volonté politique d’assurer une répartition égale F/H dans leur représentation
à différent niveau de la vie sociale, professionnelle, politique..

• Mixité : volonté politique d’introduire une représentation d’un genre là où il n’est pas
encore représenté : un groupe est dit mixte quand la catégorie sous représentée
représente au moins 30% des effectifs.

• Diversité : concept d’origine américaine qui visait à mettre en valeur tous les talents à
partir des différences visibles (de sexe, ethniques, etc..)afin de favoriser la créativité.
Différentes conceptions de l’égalité
femmes-hommes

• L’universalisme : la pensée universaliste défend le principe de « l’individu abstrait » et donc du


neutre.
l’individu abstrait n’est-il pas un homme ?

• L’essentialisme ou différentialisme : les compétences et les qualités des hommes et des


femmes sont par nature différentes.
Les inégalités ne sont-elles pas alors des différences naturelles ?
La revendication de la différence peut conduire à une justification de la séparation des tâches et
donc de la hiérarchisation des rôles – La nature produit des différence, l’homme produit des
inégalités

• Le queer : la vision binaire est une construction sociale : l’homosexualité, la transsexualité


démontrent que le féminin et le masculin sont dans chacun de nous.
Va-t-on alors vers une négation de l’identité de femme et d’homme ?
Femmes et hommes tendraient à être un être social qui n’existe pas encore
Organisation systémique

L’organisation L’organisation
culturelle : le structurelle de
poids des la sphère
stéréotypes publique,
privée,
professionnelle
La culture
La culture
garçons filles

 Extérieur Intérieur
 Sphère publique  Sphère privée
 Travail rémunéré  Travail non-rémunéré

Une socialisation différenciée :


être un homme c’est cela; être une femme c’est cela !
« on ne naît pas femme, on le devient » - Simone de Beauvoir

Une division sexuelle et une hiérarchisation des tâches et des rôles


Les médias
Le concept de genre

Le concept de genre : L’idée centrale est que la différence de sexe est un construit
social : les différences biologiques n’expliquent pas les différences sociales (rôle,
statut, …) et culturelles (rapport au pouvoir, à l’argent, à la famille,…). Ainsi la
définition du « masculin » ou du « féminin » varie selon le lieu ou l’époque.

Les identités féminines et masculines se développent sur la base de la division


sexuelle des rôles sociaux et sur la hiérarchisation de ces rôles.

Les inégalités entre les femmes et les hommes naissent d’un triple processus :
identification, division, hiérarchisation. Ces processus sont intériorisés via la
socialisation.
L’orientation scolaire

 Le niveau de formation initiale


– Après la seconde, même à résultats scolaires identiques, les parcours des filles et des garçons divergent
nettement : en 2009, 15,8 % des filles s’orientent vers une première littéraire contre 5,1 % des garçons,
tandis que 29,6 % des filles choisissent la série scientifique contre 42,8 % des garçons. Ainsi, parmi les
lauréats du baccalauréat général en 2009, 64,5 % des garçons obtiennent un bac scientifique contre 42,4 %
des filles 20.

– les filles ne représentent que 30,5 % des inscrits dans les classes préparatoires scientifiques, 27,3 % dans les
écoles d’ingénieurs et 40,1 % dans les instituts universitaires de technologie (IUT). Dans les IUT, les femmes,
bien que majoritaires dans le secteur tertiaire (51,4 %), se dirigent peu vers l’informatique (9,6 %).

 L’université
– 57,6 % d’étudiantes en 2009-2010.
– les jeunes femmes constituent 70 % des étudiants en lettres et sciences humaines et seulement 47,9 % dans
les sections scientifiques
– Au sein de ces dernières, les jeunes femmes sont sous-représentées dans les « sciences fondamentales et
applications » (27,6 % de jeunes femmes) et dans les « sciences et techniques des activités physiques et
sportives » (32 % de jeunes femmes).
Sphère professionnelle

 Un fort taux d’activité et un fort taux de natalité : une véritable


corrélation
 Une forte présence des femmes sur le marché de l’emploi mais qui
ne s’est pas transformé pour autant : le modèle du salarié masculin
prédomine
 Les caractéristiques du profil valorisé :
– savoir être : une grande disponibilité
– savoir faire : la technicité face aux compétences dites naturelles
qui ne seraient pas apprises
Sphère professionnelle

 Les constats

• une surreprésentation dans le chômage


• une surreprésentation dans les emplois précaires et le temps partiel
• En 2010, en France, le temps partiel représente 29.9 % des emplois occupés par des
femmes contre 6 % pour les hommes.

• des écarts de salaire


• tous temps de travail confondus, les salaires des femmes sont inférieurs de 27 % à ceux
des hommes
• En comprenant uniquement les salaires des travailleurs à temps complet, le salaire net
annuel moyen d’une femme est dans le secteur privé de 19,7% moindre

• 80% des travailleurs pauvres sont des femmes


Sphère professionnelle

• La concentration des femmes est manifeste dans certains métiers des services (aides à domicile,
aides ménagères, assistants maternels), de l’éducation et de l’action sanitaire et sociale.

• La moitié des emplois occupés par les femmes (50,6 %) sont concentrés dans 12 des 87 familles
professionnelles. on y trouve une part élevée de femmes (77,5 % en moyenne) et leurs effectifs y
sont très importants

• À titre de comparaison, les 12 premières familles occupées par les hommes regroupent 35,7 % de
leurs emplois

• Les métiers mixtes sont rares. Seuls cinq métiers peuvent être considérés comme « paritaires » (de
48 à 52 % de femmes). Ils regroupent moins de 10 % des emplois

• La création d’entreprise
• En 2006, les femmes représentent 47 % dela population active. Pour autant, leur part parmi les créateurs
d’entreprise est seulement de 29 % (27 % en 2002).
Sphère professionnelle

En terme de fonctions occupées, 75% des


femmes cadres occupent des postes
administratifs et/ou tertiaire
(communication, RH, administration,
gestion)
Les fonctions relevant de l’organisation et
de la production industrielles sont peu
investies par les femmes
Elles sont plus souvent sur des postes
périphériques à la décision et au pouvoir
Sphère privée

Enquête Emploi du temps, 2009-2010, Insee

• En 2010 les hommes, en moyenne, consacrent 3h55 par jour au travail. Les femmes
seulement 2h39, parce que leur taux d'activité est moindre et parce qu'elles travaillent
plus souvent à temps partiel.

• Les hommes travaillent moins qu'il y a 10 ans, les femmes autant.

• « Les femmes font moins le ménage, les hommes pas plus». Les femmes, en 2010,
consacrent 3h52 par jour aux activités domestiques. Les hommes 2h24.

• Et ce n'est pas une question de goût : les femmes « ne trouvent pas ces moments plus
agréables que les hommes », souligne également l’Insee
Sphère politique

Quand la loi s’applique… 2001 2008/10


Communes + 3500 Hbts 47,5% 48,5%
Conseil Régional 27,5% 47,6%

Quand elle ne s’applique pas …


Communes – 3500 Hbts 30,0% 32,2%
dont femmes maires 10,9% 13,8%
Conseils généraux 10,9% 13,5% (2011)

Quand elle s’applique partiellement…


Députés (2002/2007) 12,3 % 18,54%
1886
Louise Michel

« Si l’égalité entre les deux sexes était


reconnue, ce serait une fameuse brèche
dans la bêtise humaine »
Merci de votre attention…

Sophie Pioro

PERFEGAL MEDITERRANEE
s.pioro@perfegal.fr
www.perfegal.fr
www.guide-egalite-pro.fr

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