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INTRODUCTION

La situation des femmes dans la société contemporaine est l’aboutissement


d’une évolution à long terme qui a commencé comme une lutte pour les droits
qui égaleraient ceux des hommes. L’état des choses dans l’Europe d’aujourd’hui
nous montre que cette lutte a été réussie mais nous ne pouvons pas dire la même
chose de tous les coins du monde. En Afrique, même si longtemps colonisée par
les Européens, nous pouvons toujours trouver les traces des sociétés
traditionnelles patriarcales, surtout dans les régions rurales, où le rôle de la
femme est réduit à sa capacité d’accoucher de la progéniture, de s’occuper du
ménage et d’assurer qu’il y a de quoi manger pour les hommes quand ils
rentrent. Même s’il est vrai qu’à l’heure présente ces coutumes sont en voie de
régression, sinon disparition, ils restent néanmoins un thème assez important
dans la littérature francophone. Nous voyons que les auteurs d’origine africaine
essaient de le relater pour nous présenter une image précise de ce que nous
pourrions appeler des abus des anciens schémas tribaux par rapport à des droits
de l’homme. Aussi, cette démarche peut être comprise comme un essai de faire
un lien entre la situation des femmes d’autrefois et celles d’aujourd’hui.

Actuellement, 836 millions de personnes vivent dans une pauvreté extrême et,
dans les régions en voie de développement, une personne sur cinq vit avec
moins de 1,25 $ par jour. Malgré ces chiffres sidérants, le programme de
développement durable à l’horizon 2030 de l’Organisation des Nations Unies
cherche à éradiquer la pauvreté d’ici à 2030 – mais cet objectif ne peut être
atteint si nous continuons à avancer dans la même voie et à laisser les femmes à
l’écart. Des études récentes ont constaté que l’autonomisation économique des
femmes était fondamentale pour la réduction de la pauvreté, et une condition
préalable au développement durable, exploitant la possibilité de modifier
considérablement l’évolution du Programme 2030.

Bien que la recherche ait établi un lien entre l’autonomisation économique des
femmes et le développement durable, cette question n’est toujours pas
considérée comme prioritaire par les États. La question d’un éventuellement
rapprochement qu’il y ‘aurait entre de la femme et le développement.

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1- LES APPORTS DES FEMMES DANS LE PROCESSUS
DE DEVELOPPEMENT DANS LE MONDE

1-1- La femme sur le plan Culturel et scientifique


Décerné chaque année en reconnaissance d’accomplissements intellectuels et
d’avancées académiques, culturelles et scientifiques, le prix Nobel a récompensé
plus de 900 personnes au cours de son histoire, de 1901 à 2019. Seulement 53
des lauréats sont des femmes, dont 19 dans les secteurs de la physique, de la
chimie, et de la physiologie ou de la médecine. Marie Curie est devenue la
première femme lauréate en 1903, lorsqu’elle et son mari se sont vus décerner
conjointement un prix Nobel de physique. Huit ans plus tard, elle a reçu, seule,
le prix Nobel de chimie, faisant d’elle la seule femme de toute l’histoire à
remporter deux fois le prix Nobel. Bien que les femmes aient été à l’origine d’un
certain nombre de découvertes scientifiques tout au long de l’histoire, seulement
30 pour cent des chercheurs du monde entier et 35 pour cent de l’ensemble des
étudiants poursuivant des études dans des domaines liés aux STIM (sciences,
technologies, ingénierie et mathématiques) sont des femmes.
1-2- Les femmes dans le secteur des divertissements
À l’instar des autres formes de médias, les films et la télévision ont une
influence énorme sur le façonnement des perceptions culturelles et des attitudes
en matière de genre, et ils jouent un rôle majeur dans le changement de discours
pour le programme en faveur de l’égalité des sexes. Pourtant, selon les
conclusions d’une analyse de films à succès menée dans 11 pays, il a été trouvé,
par exemple, que 31 pour cent de l’ensemble des personnages parlants dans ces
films étaient des femmes et seulement 23 pour cent présentaient des
protagonistes de sexe féminin – un taux qui reflétait de près celui des femmes
réalisatrices (21 pour cent).
La sous-représentation flagrante des femmes dans l’industrie cinématographique
est également frappante dans les prix décernés aux films encensés par les
critiques : au cours des 92 années d’histoire des Oscars, seulement cinq femmes
ont été nominées dans la catégorie du meilleur réalisateur et une seule femme –
Kathryn Bigelow – a remporté ce prix. De plus, Jane Campion demeure la seule
femme réalisatrice à avoir remporté le plus prestigieux prix du Festival de
Cannes, la Palme d’Or, au cours des 72 ans d’histoire du festival. Les seules
autres femmes qui ont reçu le prix – mais conjointement – étaient les actrices
Adèle Exarchopoulos et Léa Seydoux, avec le réalisateur du film Abdellatif
Kechiche. Si une image vaut mieux qu’un long discours, alors le message vaut
mieux qu’un gros ouvrage : pour changer les notions stéréotypées sur le genre et

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tenir compte des réalités des femmes, nous avons besoin d’un plus grand
nombre de femmes dans les films, sur les écrans et hors écran.
1-3- Les femmes dans le sport
Le sport à le pouvoir d’inspirer un changement et de briser les stéréotypes sexistes – et c’est
précisément ce que font les femmes, décennie après décennie, en montrant qu’elles sont tout
aussi capables, résilientes et fortes que les hommes, non seulement physiquement, mais
également stratégiquement, en tant que leaders et agentes du changement (conseil pro pour la
Génération Égalité : regardez le match de tennis historique de Billie Jean King – la bataille
des sexes).
Aujourd’hui, les femmes sont beaucoup plus visibles dans le sport que jamais auparavant : il
est prévu qu’aux Jeux olympiques de Tokyo en 2020, la représentation entre les sexes sera
presque égale parmi les sportifs, une première dans l’histoire des JO. À titre de comparaison,
seulement 22 femmes (2,2 pour cent) sur un total de 997 athlètes ont participé aux Jeux
olympiques pour la première fois en 1900. Les femmes et les hommes participeront dans
presque toutes les catégories sportives, à quelques exceptions près : la gymnastique rythmique
et la natation synchronisée sont les seules disciplines exclusivement féminines, et la lutte
gréco-romaine est une discipline exclusivement masculine – bien que les femmes puissent
participer à la lutte libre.
Malgré les progrès réalisés, les femmes continuent d’être exclues de certains sports dans
plusieurs régions du monde et, à l’échelle mondiale, elles gagnent des salaires et des sommes
d’argent pour des prix qui sont largement inférieurs à ceux de leurs homologues masculins.
ONU Femmes travaille à combler les disparités pour les femmes et les filles, notamment par
le biais de partenariats avec le Comité international olympique et avec l’ambassadrice de
bonne volonté d’ONU Femmes et meilleure buteuse de l’histoire de la coupe du monde
féminine de la FIFA, Marta Vieira da Silva.

1-4- La femme dans le monde Politique


La représentation politique des femmes dans le monde a doublé ces 25 dernières
années. Toutefois, cela ne représente qu’environ une femme sur quatre parmi les
parlementaires aujourd’hui. En conséquence, plus de trois quarts des sièges sont
occupés par des hommes.
Les femmes continuent d’être largement sous-représentées aux plus hauts postes
politiques. En octobre 2019, on ne comptait que 10 femmes cheffes d’État et 13
femmes cheffes de gouvernement dans 22 pays, contre quatre femmes cheffes
d’État et huit femmes Premières ministres dans 12 pays en 1995.

1-5- La femme dans le monde du Travail


En juin 2019, la liste de Fortune 500 a battu les records, avec le plus grand
nombre de femmes directrices générales jamais enregistrées au classement. Bien

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que la moindre avancée soit un gain, le tableau dans son ensemble est bien
sombre : sur les 500 directeurs généraux à la tête des entreprises aux plus hauts
revenus, seulement moins de 7 pour cent sont des femmes.
S’agissant de la main-d’œuvre dans son ensemble, les disparités entre les sexes
en matière de participation à la main-d’œuvre chez les adultes en âge d’activité
professionnelle maximale (de 25 à 54 ans) ont stagné ces 20 dernières années.
L’amélioration de l’éducation parmi les femmes a très peu contribué à enrayer la
ségrégation professionnelle profondément ancrée dans les pays développés et les
pays en développement. Les femmes continuent d’assumer une part
disproportionnée des soins et des travaux domestiques non rémunérés. Dans les
pays en développement, cela comprend diverses tâches pénibles telles que la
collecte d’eau, dont les femmes et les filles sont responsables dans 80 pour cent
des ménages qui n’ont pas accès à de l’eau sur place.

2- LES INJUSTICES INFLIGÉES A LA FEMMES

2-1- Injustices sur leurs droits


Les filles dans le monde et en particulier dans les pays en développement
continuent à être victimes d’inégalités, d’exclusion, de discriminations et d’abus.
Leurs droits sont bafoués et beaucoup se voient refuser :

 le droit à l’éducation
 le droit de participer activement et de manière égalitaire dans la société
 le droit de prendre les décisions qui concernent leur corps et leur futur
 le droit à la justice et à des opportunités égalitaires
 le droit à la protection contre les violences liées au genre

Certaines de ces discriminations ont des conséquences particulièrement graves


sur le développement des filles. Beaucoup d’entre elles vont d’ailleurs à
l’encontre de la Convention Internationale des Droits des Enfants de 1989,
ratifiée par la plupart des pays du monde, comme par exemple l’exploitation et
l’esclavage, le travail infantile, les violences sexuelles et les mariages forcés et
précoces.

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2-2- Injustices sur le marché du travail
Seules 50% des femmes aptes au travail sont dans la population active, contre
77% des hommes. De plus, les femmes ne gagnent que 77 centimes là où un
homme gagne un dollar, et elles ont tendance à occuper des emplois vulnérables,
moins protégés et sous-valorisés. En plus de leur emploi, les femmes effectuent
jusqu’à 3 fois plus de travail non rémunéré, non déclaré, ou informel que les
hommes (à savoir, les tâches ménagères, la cuisine, le ménage, la collecte d’eau
et de bois de chauffage, le travail des champs, la garde des enfants et des
personnes âgées, etc.). Les femmes noires, ainsi que les femmes indigènes,
réfugiées, immigrantes et migrantes, sont parmi les femmes les plus
marginalisées en matière de participation et d’accès au travail informel et
formel.

3- RECOMMANDATIONS POUR L’AUTONOMISATION


ECONOMIQUE DES FEMMES
Non seulement l’argument en faveur de l’autonomisation économique des
femmes est sensé d’un point de vue moral, mais il l’est également sur le plan
pratique et économique ; plus précisément, 12 billions de dollars peuvent être
ajoutés au PIB d’ici à 2025 si l’inégalité entre les sexes est éliminée dans la
population active. Afin d’éliminer les inégalités entre les sexes dans la
population active, de nombreux changements systémiques et profonds doivent
avoir lieu au niveau local, national et mondial. Voici les recommandations qui
ont été mises en avant par les panélistes au FPHN 2017 :

3-1- Créer des plateformes pour les femmes, la société civile et les
ONG
Ces plateformes pour les femmes permettront de communiquer, de collaborer et
d’établir des relations avec les acteurs concernés, ainsi qu’avec les membres du
secteur privé et public, en comblant l’écart entre les secteurs formel et informel.
Les partenariats et alliances multilatéraux sont d’une importance capitale.

3-2- Développer l’accès aux outils numériques et s’efforcer de


mettre un terme au fossé entre les sexes dans les technologies
de l’information et de la communication (TIC).

2,3 milliards de femmes n’ont pas accès à Internet. Les TIC offrent la
possibilité d’atteindre les personnes les plus éloignées/les plus
difficiles à atteindre, et de leur fournir les outils qui leur permettront
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d’amorcer et/ou d’accélérer de manière exponentielle leur accès au
marché du travail.

CONCLUSION

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En milieu rural, la femme, comme la décrit Dr. Longhurst, spécialiste du
développement rural, est le pivot entre la production et la consommation. En
effet, le rôle de la femme dans la génération du revenu familial est souvent
double: par ses activités à l'intérieur du foyer, elle permet d'épargner le temps
des autres membres de la famille, les rendant ainsi disponibles pour un travail
rémunéré; par une activité génératrice de revenu monétaire, elle participe
directement aux dépenses familiales.

Contrairement à l'approche «femme et développement » qui traitait la promotion


des femmes comme secteur isolé, l'approche « genre et développement » cible
l'intégration des femmes à la création d'une société équilibrée. Cet équilibre
passe par l'équité qui est le thème central du Rapport sur le développement dans
le monde, mais aussi du Rapport sur le développement humain du Programme
des Nations Unies pour le développement. Une plus grande équité peut être un
facteur d'accélération de la croissance. Pour réduire les inégalités dans le monde
et atteindre les objectifs de développement pour le Millénaire, il est
indispensable de faire en sorte que l'équité soit le point de départ et le point de
chute de toutes les actions de développement durable.

- Amélioration de l'équité entre les genres

La plupart des spécialistes du développement s'accordent à dire qu'un


développement durable n'est pas possible sans la pleine participation des deux
éléments, féminins et masculins, qui constituent à part égale la population
mondiale. Les politiques de développement qui font du genre un de leurs
facteurs expriment la compréhension grandissante de la nécessité de donner aux
femmes et aux hommes une participation entière et égale à la vie civile,
culturelle, économique, politique et sociale. Le développement axé sur le genre

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