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REPUBLIQUE DU SENEGAL

UN PEUPLE-UN BUT-UNE FOI

MINISTETERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR


DE LA RECHERCHE ET DE L’INOVATION

UNIVERSITE GASTON BERGER DE SAINT-LOUIS


UFR des Sciences Appliquées et Technologie (SAT)
SECTION : PHYSIQUE APPLIQUEE
MASTER D’INGENIEURIE EN ELECTRONIQUE ET
TELECOMMINUCATIONS (MIETEL1)

Projet de sociologie : En quoi l’entreprise est-elle considérée comme


un lieu de socialisation et de production d’identité culturelle ?

Présenté par : Sous la direction du :

AMATH CAMARA Pr FALL

Année académique: 2022/2023


Introduction

I. L’entreprise comme lieu par excellence de la socialisation ............................................................ 2


I.1 La notion de socialisation ........................................................................................................ 3
I.2 Le rôle socialisateur de l’entreprise ......................................................................................... 3
II. L’entreprise comme lieu de production identitaire.......................................................................... 4
II.1 La question de l’identité .......................................................................................................... 4
II.2 La quête identitaire de l’individu dans le champ de l’entreprise ............................................. 4
Conclusion ............................................................................................................................................... 5
Introduction

A la question si le travail était un sacrifice ou une réalisation de soi ? Karl Marx répondait ceci :
« considérer le travail simplement comme un sacrifice, donc comme source de valeur, comme
prix payé par les choses et donnant du prix aux choses suivant qu’elles coutent plus ou moins
de travail, c’est s’en tenir à une définition purement négative (…) Le travail est une activité
positive, créatrice ». Comme pour dire que l’entreprise, endroit où se concrétise le travail,
regorge d’enjeux multiples. D’ailleurs, dans son livre intitulé Identité au travail (1985),
Renauld Sainsaulieu souligne que : « la construction d’une identité au travail résulte d’un
processus de socialisation dans l’entreprise. Il définit l’identité professionnelle comme la façon
dont les différents groupes au travail s’identifient aux pairs, aux chefs, aux autres groupes ce
qui est fondé sur des représentations collectives distinctes. L’identité dépend donc des
interactions sociales de l’individu et, en particulier, des conditions dans lesquelles il parvient
au pouvoir. Un travail donne accès à une reconnaissance identitaire ». Au demeurant,
l’entreprise a longtemps été considéré comme un lieu d’enjeu simplement économique. On
définissait le salarié comme un individu essentiellement intéressé par le gain. Mais il convient
toutefois de souligner que, lieu privilégié de brassage de populations et de représentations
différentes, l’entreprise est la matrice d’une société. Elle n’est pas seulement un lieu où ses
membres doivent coordonner leurs actions mais à bien des égards un lieu où se crée un lien
social particulier, où il existe des identités, des accords et un bien commun. Car l’un des cadres
majeurs auxquels participe l’individu est le travail en y construisant différemment une part de
leur identité sur la base de leur travail. Cependant, dans cet objectif nouvel d’un social plus
autonome, l’entreprise devient par-dessus-tout une affaire de société et est un lieu où l’on puisse
produire une sociabilité et une identité spécifique. Ainsi donc, nous verrons dans un premier
temps, comment l’entreprise devient un lieu de socialisation et en second temps un lieu de
production d’identité culturelle.

I. L’entreprise comme lieu par excellence de la socialisation

En mettant en marge la dimension économique de l’entreprise, on arrive à s’apercevoir qu’elle


est le lieu principal de socialisation et d’intégration sociale. Elle devient un lieu de socialisation
dans la mesure où elle donne aux employés les moyens de se socialiser, d’intégrer le rythme
des travailleurs de ladite entreprise et de se construire une identité. Elle lui permet également
de trouver sa place dans la société.

I.1 La notion de socialisation

Selon la définition classique de Guy Rocher, la socialisation désigne le « processus par lequel
la personne humaine apprend et intériorise tout au cours de sa vie les éléments socio-culturels
de son milieu, les intègre à la structure de sa personnalité sous l’influence d’expériences et
d’agents sociaux significatifs et par là s’adapte à l’environnement social où elle doit vivre ».
Cette définition illustre bien que la socialisation est un processus par lequel l’individu acquiert
des éléments constitutifs des systèmes culturels et du milieu dans lequel il évolue et qu’elle
implique ainsi un façonnement particulier de ce dernier afin que fassent partie intégrante de la
personnalité individuelle et sociale de l’individu les éléments socio-culturels de son milieu. Ce
qui nous conduira à poser la question de la socialisation de l’individu dans l’entreprise.

I.2 Le rôle socialisateur de l’entreprise

L’entreprise outre son rôle de donner à ses employés les moyens de sa subsistance avec un
salaire permet aussi à l’individu de s’affirmer dans la société autrement dit de se socialiser et
de lui procurer les moyens de s’exprimer et d’être écouté, en même temps que de recevoir la
preuve de son existence tout aussi particulière.

De plus, certains auteurs avançaient l’idée selon laquelle la socialisation s’arrête avec l’enfance
alors qu’elle a lieu à chaque fois qu’un individu fait partie d’une organisation. En effet pour les
entreprises, il ne s’agit plus non seulement d’avoir les meilleurs produits ni la meilleure
stratégie marketing mais de mettre en avant la place centrale des acteurs ou des personnes dans
le futur des entreprises. En d’autres termes de favoriser une belle entente entre acteurs de
l’entreprise car cette dernière est une entité socialisatrice.

D’autre part, il est à noter que tout acteur social se caractérise par une identité propre autrement
dit par un ensemble de traits spécifiques permettant de le définir et de l’identifier.

Cependant elle n’est pas seulement d’ordre individuel car quand un groupe se forme, où une
collectivité est construite, il y a construction de signes distinctifs conduisant les membres de
l’entreprise à se reconnaitre à la fois comme différents de ceux qui sont en dehors du groupe et
identiques à ceux qui sont dans le même groupe.
II. L’entreprise comme lieu de production identitaire

D’autre part l’entreprise est le lieu où se construit une part importante de l’identité sociale car
il ne suffit pas d’avoir son bac, d’être marié ni d’avoir un logement mais de trouver une forme
de définition identitaire par et dans le travail sous peine de ne savoir qui l’on est.

II.1 La question de l’identité

Y. Alpe et Alli dans Lexique de sociologie (2005) souligne que sur le plan
sociologique, l’identité de l’individu ou d’un groupe est constitué par « l’ensemble des
caractéristiques et des représentations qui font que cet individu ou ce groupe se perçoit en tant
qu’entité spécifique et qu’il est perçu comme tel par les autres ». En effet, les individus
construisent à des degrés divers une part de leur identité sur la base de leur travail. Car dans la
société, il est communément admis que l’individu n’est plus identifié seulement par rapport au
genre, à son âge, son ethnie, sa race ou sa nationalité mais par l’identité qu’il se crée au sein de
l’entreprise à travers bien sûr le statut qu’il y occupe. Ainsi donc, le travail et dans le cas
particulier de l’entreprise façonne et détermine les modes de définitions de soi. Cette
construction identitaire devient par-dessus tout une construction du rapport à l’autre.
L’entreprise étant constituée d’individus appartenant à une ou plusieurs cultures différentes, il
convient toutefois que celle-ci puisse être le lieu de la création d’une identité collective qui
constituera le point commun de tous les employés.

II.2 La quête identitaire de l’individu dans le champ de l’entreprise

Cependant, l’entreprise comme lieu privilégié de production identitaire et culturelle est un fait
car Nietzche soulignait l’idée qu’ « une institution se vide si elle n’est pas créatrice de valeurs
c’est-à-dire un système de normes intériorisées et d’un processus de socialisation ». Force est
de constater alors que l’entreprise a de facto des responsabilités sociétales. Ainsi donc,
l’entreprise constitue un facteur de construction identitaire qui oriente l’action des individus et
la valorisent dans un contexte d’interrelation avec autrui. Elle devient par-dessus tout le champ
essentiel dans lequel l’individu se réalise pleinement en mettant en œuvre ses idées et
compétences et en interagissant avec autrui.

La notion d’identité à construire pose la question du rapport à l’autre c’est-à-dire que chacun
est unique comme l’autre. Elle est ainsi la matérialisation de la différence se construisant en
fonction des rapports que l’être humain entretient avec son environnement. Cette construction
identitaire façonne la perception que les individus ont du monde et qui leur rendent uniques et
c’est sur cette base que se construit la réalité de chacun au sein de l’entreprise. L’individu se
construit tout au long de sa carrière une identité. Il développe un sentiment d’appartenance au
sein de son groupe de travail.

Conclusion

En définitive, On a pu voir au premier abord que l’entreprise outre son rôle de pourvoyeur de
salaire au salarié est un lieu socialisateur de l’individu en cela qu’elle offre à l’individu les
moyens de s’affirmer dans la société s’affirmer dans la société. On peut dans ce cas de figure
dire que les travaux des sociologues démontrent que l’entreprise constitue le lieu privilégié de
socialisation important et de construction identitaire. Car l’humain qui est un être social par
excellence cherche de tout temps à nouer des relations avec les membres du groupe pour y
trouver amitié, soutien, compagnons syndicales. Pour d’ailleurs Guy Rocher
(1968) : « appartenir à une collectivité, c’est partager avec les autres membres assez d’idées ou
de traits communs pour se reconnaitre dans le « nous ». La construction identitaire de l’individu
se réalise dans et hors de l’entreprise et c’est effectivement par l’entreprise et le travail que se
construit l’identité sociale de l’individu. Il est alors admis que l’entreprise est le lieu privilégié
et par excellence de socialisation et d’intégration sociale. L’entreprise peut donc être considérée
comme une microsociété c’est-à-dire qu’il fait partie intégrante de la société.
Bibliographie

« La sociologie des entreprises », BERNOUX Philippe,1999, Editions du Seuil,


www.excerpts.numilog.com

« La place du travail dans les identités », Hélène Garner, Dominique Méda et Claudia Senik,
Revue Economie et statistique, www.insee.fr visitée le 13 janvier 2024

« Identité au travail », SAINSSAULIEU Renaud, 1985, éditions Presses de Sciences Po

« La construction des identités au travail », NORBERT Alter, JEAN-LOUIS LAVILLE,


Sciences humaines, n°149, Mai 2004, www.scienceshumaines.com

« Sociologie de l’entreprise » publié le 25 Aout 1995 à 1 :01 par Favilla, www.lesechos.fr

« Corps et socialisation », VALLET, Guillaume, dans Idées économiques et social, 2099/4,


N°158,Pages 53-63, www.cairn.info visité le 19 janvier 2024 à 12h44mn.

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