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Année Universitaire 2022 - 2023

CULTURE ENTREPRENEURIALE

Elaboré par : Mme ONS Fatnassi

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CHAPITRE I: DEFINITIONS ET FORMES


DE L’ENTREPRENEURIAT

Section 1 : Définitions
Durant ces dernières années, l’entrepreneuriat et l’entreprise sont devenus des facteurs clés
dans la compétitivité et la croissance à long terme des économies des nations.

En effet, le mot entrepreneuriat apparait depuis longtemps mais pas avec une grande
importance comme aujourd’hui ; ce phénomène fait l’attention de plusieurs acteurs,
institutions économiques, établissements universitaires. Ces derniers cherchent à promouvoir
et faciliter une dynamique entrepreneuriale afin de stimuler la création et la croissance des
entreprises (petites, PME, start up) pour faire face au problème de chômage et la saturation
des offres classiques d’emploi.

Ainsi, la culture entrepreneuriale apparait comme un des facteurs susceptibles de créer ou


reprendre une entreprise dans des domaines sociales, culturels, sportifs ou associatifs autre
que le domaine économique.

Dans cette section on va définir les termes en E viennent de verbe entreprendre et distinguer
les notions de culture, culture d’entreprise, culture entrepreneuriale.

I. Les 3E : Entreprise, Entrepreneur et Entrepreneuriat :

Etymologiquement, le verbe entreprendre signifie :

 Se mettre à faire une chose


 Commencer la réalisation et l’exécution de quelques choses.
1) L’Enterprise :

L’entreprise peut être définies de différentes manières :

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Entité autonome qui fabrique des biens et des services marchands

Projet, action ou réalisation plus complexe (tentative, aventure, essai), le succès dans ce cas
est une entreprise

La notion d’entreprise est liée à celle du risque de prendre l’initiative et à celle de l’utilisation
des ressources humaines, matérielles, financières, …

2) L’entrepreneur :

Dans la conception de Joseph Schumpter, l’entrepreneur est un homme dont les horizons
économiques sont vastes et dont l’énergie est suffisante pour bousculer la proportion à la
routine et réaliser des innovations.

Selon grand dictionnaire, l’entrepreneur est défini comme étant une « une personne ou groupe
de personne qui, développe et implante une entreprise dont il assume les risques et qui met en
œuvre des moyens financiers, humains et matériels pour en assurer le succès et pour réaliser
un profit ».

L’entrepreneur peut être défini également comme « une personne qui sait percevoir c’est-à-
dire identifier, sélectionner et exploiter une opportunité » et créer une organisation pour
l’exploiter.

Enfin, l’entrepreneur est associé aux termes de prise de risque, d’innovation et d’anticipation
des évènements. Il est en fait, un chasseur d’opportunité, capteur d’information.

3) L’entrepreneuriat :

On distingue trois conceptions qui apparaissent complémentaires :

La première conception définit l’entrepreneuriat comme étant « un processus par lequel des
opportunités à créer des produits et des services futurs sont découvertes, évaluées et
exploitées ».dans ce sens, on peut définir l’entrepreneuriat comme des situations, des
nouveaux produits et services, des nouvelles méthodes d’organisation introduites,… dans ce
cas, on peut citer l’exemple d’une individu qui peut découvrir des ressources sous évaluées
(opportunité), il les rachète et les combine pour les revendre en produits surévalués.

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L’approche par la création d’une opportunité nécessite l’existence d’une information


profitable à laquelle l’individu accède à deux conditions :

 Il détient des connaissances antérieures qui sont complémentaires à cette information


 Cette information déclenche une vision entrepreneuriale : un projet d’exploitation de
cette opportunité.

La deuxième conception définit l’entrepreneuriat comme « un processus de création d’une


organisation c’est-à-dire un processus qui conduit à l’apparition d’une nouvelle
organisation par lequel le créateur mobilise et combine des ressources informationnelles,
matérielles, humaines, financières pour concrétiser l’opportunité en un projet structuré ».

La troisième conception définit l’entrepreneuriat comme « une dynamique de changement


où l’individu est à la fois acteur et objet de la création de valeur ». Cette forme de
l’entrepreneuriat génère des apports techniques, financiers et personnels et procure une
satisfaction à l’entrepreneur et aux parties intéressées.

 Pour l’entrepreneur, elle lui procure des biens financiers et matériels mais aussi
d’autonomie, de pouvoir, d’estime de soi.
 Pour les financiers, il s’agit de profitabilité de structure crée et des gains monétaires.
 Aux clients, il s’agit de la satisfaction procurée par la consommation des produits et
services proposés.

Ces trois conceptions sont complémentaires à travers lesquelles, on peut qualifier le


phénomène d’entrepreneuriat comme une dynamique de création et d’exploitation d’une
opportunité d’affaire par un ou plusieurs individus via la création de nouvelles organisation à
des fins de création de valeur.

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II. Les 3C : la culture, la culture de l’entreprise et la culture


entrepreneuriale :

Dans cette section, on va distinguer les notions de culture, de culture d’entreprise et de culture
entrepreneuriale.

1) LA CULTURE :

La culture est définie comme étant un ensemble d’informations partagé et transmis entre des
individus et des générations d’individus. Il s’agit, en effet, d’un système composé de valeurs
et de normes qui déterminent les aspirations, les croyances, les modes de comportement et les
relations interpersonnelles.

 Les croyances, valeurs et normes :


Ils définissent un certain nombre de règles de comportement auxquelles les membres
du groupe doivent se soumettre sous peine de sanctions, voire d’exclusion.

 Les mythes et histoires :


Ils font référence au passé de l’entreprise et se transmettent sous la forme de récits
idéalisés basés sur des faits réels. Le mythe joue un rôle sécurisant. Il est le reflet d’un
passé, mais aussi le garant d’un avenir.

 Les rites collectifs :


Il s’agit d’actes qui se répètent permettant de manifester un consensus. Le respect du
rite correspond à une volonté de se rassurer, en manifestant son appartenance à un
groupe. Toute technique de gestion est susceptible de devenir rituelle dès le moment
où les détenteurs du pouvoir la singularisent, voire la théâtralisent.

 Les tabous :
Ce sont des sujets qui constituent les manifestations d’une peur collective. Les tabous
peuvent se matérialiser sous la forme « d’événements-catastrophes pouvant affecter

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les produits de l’entreprise et que les dirigeants sont incapables de prévoir parce qu’un
tel exercice est pour eux trop anxiogène ».

2) LA CULTURE D’ENTREPRISE :

La culture d'entreprise peut être définie comme étant l'ensemble des façons de
penser et d'agir, plus précisément, l'ensemble des façons de gérer, d'organiser et
de produire. La culture est un système composé de valeurs et de normes qui
déterminent les comportements appropriés ou non dans une entreprise. Elle
regroupe un certain nombre de règles informelles représentant les facteurs
d'influence invisibles dans une entreprise. Alors que les normes renvoient à la
rigueur et aux sanctions en cas de non-respect. Les valeurs résument souvent la
manière avec laquelle les collaborateurs conçoivent le monde, à savoir:
l'environnement de l'entreprise.

La culture d’entreprise se nourrit de plusieurs facteurs à savoir ; les standards


culturels de la branche d’activité, les comportements individuels du chef
d’entreprise et l’ensemble des normes et des règles explicites et implicites
composant les composantes de l’entreprise.

3) LA CULTURE ENTREPRENEURIALE :

La culture entrepreneuriale serait en effet constituée de qualités et d’attitudes exprimant la


volonté d’entreprendre et de s’engager pleinement dans ce que l’on veut faire et mener à
terme. Elle se veut être comme une culture du projet, une culture toute particulière puisqu’elle
vise à produire de la nouveauté et du changement. Elle se veut aussi être une culture de
création et de construction. La culture entrepreneuriale ne doit plus être considérée
uniquement comme un moyen de créer de nouvelles entreprises, mais plutôt comme une
attitude générale qui constitue un atout précieux dans la vie quotidienne et professionnelle de
tout citoyen, compte tenu de la portée des caractéristiques qui la définissent. Dans « La
culture entrepreneuriale, un antidote contre la pauvreté », Fortin propose que la création de
richesse passe par le développement d’une culture entrepreneuriale qui est préférablement

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endogène en priorisant le développement de valeurs comme l’autonomie, la


responsabilisation, la créativité et la solidarité Avant de passer la troisième section, il s’agit à
ce stade de définir d’autres concepts dérivés comme par exemple : L’esprit d’entreprise vs
esprit entrepreneurial. L’esprit d’entreprise concerne la connaissance de l’entreprise et de
l’entrepreneur, alors que l’esprit entrepreneurial consiste essentiellement en une volonté
d’agir pour créer du changement, de la nouveauté, pour fixer des buts et réaliser des projets.

SECTION 2 : LES FORMES DE L’ENTREPRENEURIAT :


TYPOLOGIE ET EXEMPLES

L’entrepreneuriat prend plusieurs formes à savoir l’entrepreneuriat individuel et collectif dont


les exemples sont nombreux.

1) Individuel vs collectif :

L’entrepreneuriat individuel prend la forme individuelle (lancer seule sa propre entreprise) ou


collective (s’associer avec d’autres individus dans un projet entrepreneurial).

2) Formes de l’entrepreneuriat :

Quelques exemples

L’action entrepreneuriale peut prendre plusieurs formes, l’individu peut :

• entreprendre pour son propre compte (créer ou reprendre son entreprise),

• entreprendre pour le compte d’une entreprise (intraprendre)

• entreprendre pour le compte de la société (actions humanitaires, associatives)

D’une manière générale, le projet entrepreneurial peut revêtir plusieurs formes :

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II.1. Création Ex-nihilo (la création d’une nouvelle entreprise) :

La création ex-nihilo exige beaucoup du travail, de la rigueur et de ténacité puisqu’on crée


une entreprise quand rien n’existe. On a besoin donc du temps pour arriver à convaincre les
utilisateurs et d’implanter un produit dans un marché. C’est un projet caractérisé par la prise
de risque. La création ex-nihilo peut être :

– Traditionnelle ou (activité connue, projet répétitif)

– Technologique et Innovante : Technopreneuriat ou création d’entreprise technologique ;


cyberentrepreneuriat ou création d’entreprise d’internet et de e-commerce ; Ecopreneuriat ou
la création d’entreprises vertes (développement durable, responsabilité sociale)

II.2. Création d’une entreprise par essaimage :

La création d’une entreprise par essaimage constitue un type d’entrepreneuriat qui se


développe de plus en plus car les risques sont très limités. En effet, la création d’une
entreprise par essaimage consiste à inciter les salariés à créer leurs propres projets avec l’aide
de leurs entreprises. Les salariés dans ce cas bénéficient d’un accompagnement important
(matériel, intellectuel, commercial et financier) dans le but à réduire le niveau de risque de
l’entrepreneur.

II.3. Création d’une entreprise par franchise :

Ce type de création consiste à imiter un fonctionnement qui existe dans un contexte


géographique donné. La création par franchise bénéficie d’un accompagnement important
mais payant de la part du franchiseur. Elle peut permettre à celui qui n’a pas d’idée propre ou
qui n’a pas une capacité à innover de réaliser son objectif de création d’entreprise.

II.4. Reprise, cession et transmission d’entreprises :

La reprise d’entreprise est définie par Fayolle (2004 : 133) comme étant « une situation qui
relève de l’esprit d’entreprendre et qui appartient au champ de l’entrepreneuriat…un

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processus par lequel une personne physique ou morale, le repreneur, acquiert la propriété
d’une entreprise ou d’une activité existante et occupe les fonctions de direction générale ».

II.5. Entrepreneuriat organisationnel ou création d’une filiale (Intrapeneuriat):

Il s’agit d’un projet d’entreprendre pour le compte d’une entreprise déjà existante (entreprise
mère), on parle dans ce cas d’intrapreneuriat. Les risques personnels sont très limités.

II.6. Entrepreneuriat coopératif ou collectif :

L’entrepreneuriat coopératif ou collectif implique la mise en commun de ressources


différentes de l’entrepreneuriat purement économique. Il insiste surtout sur les ressources
humaines, sociales et relationnelles.

II.7. Entrepreneuriat solidaire et social :

Cette forme d’entrepreneuriat se manifeste dans la création d’activités bénévoles, ou


l’innovation (et amélioration) dans les secteurs d’activités bénévoles existantes. Il s’agit aussi
de la création et du développement des organisations à buts non lucratifs qui se différencient
des entreprises économiques par le fait que leur objectif primordial n’est pas le gain de
l’argent mais de servir un intérêt général ou défendre une cause humaine.

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