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Introduction au MANAGEMENT
Partie 3
Semestre 3
Organisation, identité et culture
Organisation informelle, culture et identité :
Pour les théoriciens de l’organisation, l’action précède l’organisation, càd que l’organisation émerge des pratiques collectives
car elle n’est issue d’une démarche formelle de conception et de déploiement originels.
Cette idée permet de constater qu’au-delà de l’organisation formelle ( la structure prescrite et les processus choisis ou
refaçonnés par le management) il existe des pratiques organisationnelles informelles, largement connues et acceptées mais
non prescrites. C’est le cas de réseaux informels constitués par exemple par d’anciens collègues ou d’anciens subordonnés,
ou à travers des activités associatives péri-professionnelles (ex : sport, voyages, jeux d’amitiés et d’inimitiés issues des
périodes passées).
Mais ce sont aussi les codes vestimentaire, le plus souvent tacites, qui prescrivent la façon dont on les personnes s’habillent
au travail, le respect ou non des horaires, l’habitude de certains de se retrouver ‘ou non) au bureau le week-end, la
symbolique du pouvoir associé à l’agencement géographique des espaces ( les étages de direction, les bureaux d’angle pour
les chefs, le nombre de travées des fenêtres comme étalon de la réussite, …), la façon dont on annonce un départ avec (ou
non) un « pot amical » et le rituel discours du « supérieur » hiérarchique …
On parle d’organisation informelle pour prendre en compte ces autres éléments de l’organisation. L’organisation informelle
n’est pas facilement maitrisable par le management. Elle résulter du passé, de l’histoire singulière de chaque communauté
humaine. C’est un patrimoine partagé pour partie tacite et même pour partie refoulé.
Certains auteurs parlent de culture d’une organisation avec des traits identitaires caractéristiques, avec même, pour
certains, une dimension psychanalytique de l’organisation. Cette façon d’envisager l’organisation comme une être disposant
d’une mémoire et d’un affect est controversée mais débouche sur des perspectives intéressantes :
- l’identité d’une organisation est révélée par des productions symboliques (mythes, rites, tabous) et plus
généralement de l’organisation du temps et de l’espace, les discours de l’organisation sur elle-même, les comportements
collectif « l’atmosphère » les productions symboliques sont des manifestations immédiatement apparentes de lidentité
d’une organisation = Culture d’entreprise
Organisation, identité et culture
L’identité d’une organisation tend à être focalisée sur un dirigeant ( ex ; le mythe d’un
fondateur comme Antoine Riboud chez Danone) ou un groupe de dirigeants, un produit (ex :
TGV à la SNCF), une activité ou un « métier » (ex : un pilote de ligne dans le transport aérien)
, une marque (ex :l’identification aux marques chez L’Oréal), un mode de comportement (ex :
l’anticonformisme des « fils de pub » dans les agences publicitaires).
Il est possible d’agir sur l’identité d’une organisation en prenant appui sur le processus (objet)
de focalisation. Mais le management a globalement peu de prise sur l’identité, alors même
que, par son comportement, il contribue fortement à la façonner.
Remarque : ici il n’y a que trois niveaux de culture mais en réalité, les mécanismes
sont plus complexes et ne sont pas aussi linéaires.
Organisation, identité et culture
Analyse du schéma : Au sein d’une culture organisationnelle peuvent cohabiter différentes cultures nationales
et au sein d’une culture métier peuvent cohabiter plusieurs cultures organisationnelles.
Le schéma apporte un éclairage sur les phénomènes d’imbrication des cultures les unes dans les autres mais ne
traduit pas de dynamiques complexes qui existent en réalité.
Au niveau de l’entreprise, la culture organisationnelle est la somme de sous-cultures.
La culture organisationnelle = ensemble de valeurs et de croyances partagées qui forme une notice
nécessaire pour comprendre les raisons des actions conduites dans l’entreprise et qui leur enseigne la
manière de se comporter.
La CULTURE D’ENTREPRISE oriente et facilite les actions des individus afin de les faire converger vers un
objectif stratégique commun. Elle devient intelligible et partagée.
Elle est traduite dans un langage simple ( en général, elle comprend ( mots clés) largement diffusé en interne
mais aussi en externe afin de fédérer et d’engager l’action commune.
Ex : pour le groupe MARS, la culture repose sur 5 principes clés : la qualité, la responsabilité, la mutualité,
l’efficacité et la liberté ; l’entreprise précise que ces mots « nous unissent car au-delà es générations, les océans,
les langues et les cultures », ils « guident nos associés depuis de nombreuses décennies. Tous les jours, nous
nous efforçons de mettre nos principes en action par notre travail et nos relations avec nos consommateurs, nos
clients, nos partenaires, nos communautés et nos collègues ».
Organisation, identité et culture
La culture = élément moteur, fédérateur qui donne les lignes directrices pour engager
l’action des individus afin d’atteindre les objectifs stratégiques de l’entreprise. Elle
permet de mieux communiquer en interne mais aussi en externe pour rassurer
l’ensemble des parties prenantes ( actionnaires, fournisseurs, clients, investisseurs,
salariés).
L’entreprise souhaite développer une culture d’entreprise qui ne soit pas tributaire
d’une culture nationale et qui puisse guider les comportements individuels vers une
norme, construite et partagée.
Pour IRIBARNE, la culture peut être appréhendée de multiples façons dont l’approche historique. Il a développé une compréhension de l culture des
modes de communication et de fonctionnement des entreprises en adoptant une grille de lecture basée sur l’étude de l’histoire des sociétés dans
lesquelles s’inscrivent les individus. Il n’existe pas de rupture dans le temps mais une continuité et les comportements des individuels sont la
résultante de la manifestation de l’évolution sociétale.
Dans son ouvrage, la logique de l’honneur (1989) il démontre qu’il n’existe pas de règles universelles de gestion mais bien des approches qui sont
directement liées aux mœurs et coutumes des sociétés. Il préconise de :
- mieux prendre en compte les traditions afin d’éviter que les salariés se brasquent et bloquent les décisions managériales ;
- d’adapter nécessairement des nouvelles pratiques de management aux contextes organisationnels qui peuvent heurter les traditions ;
- des liens entre les valeurs et le pouvoir.
Organisation, identité et culture
CULTURE et MANAGEMENT :
Les approches culturalistes replacent la culture comme élément central des pratiques de management. Elles permettent à
la fois d’améliorer la performance globale des entreprise mais aussi de renforcer la cohésion sociale.
=> le management par la culture créée de la performance : le management n’est mobilisateur que si il donne du
sens au travail. Pour Nadine LEMAITRE (1984), la culture d’entreprise remplit deux rôles fondamentales :
- elles « mobilise les énergies et focalise sur quelques objectifs majeurs : elle fait agir » ;
- elle canalise les comportements autour d’un certain nombre de normes d’action : elle dirige ».
La culture détermine critères de réussite professionnelle et induit des pratiques de management bien spécifiques. (par
l’implémentation de rites spécifiques)
=> le management par la culture créée de la cohésion : la culture d’entreprise est un facteur de cohésion qui
permet d’impliquer ses collaborateurs en les associant autour d’un projet commun. Elle les mobilise et donne du sens à
leurs actions.
La culture d’entreprise légitime les mécanismes de pouvoir en place et permet de fédérer les collaborateurs vers un objectif
commun. Elle crée des codes partagés qui donnent du sens à l’action et qui permet de mettre en relation les différents
groupes d’individus.
CROCKER et ECKARDT ( 2014 ) considèrent que la qualité du groupe crée une dynamique positive qui conduit les individus à
persévérer et à produire de meilleurs résultats.
Organisation et culture
La CULTURE porte le PORJET D’ENTREPRISE :
Le projet d’entreprise repose sur 3 affirmations :
- ce qu’est l’entreprise
- ce qu’elle souhaite devenir ;
- ce qu’elle développe en termes d’outils
La définition souligne que le projet d’entreprise ne peut pas être appréhendé simplement de manière technique mais qu’il doit également porter sur
l’aspect humain et culturel. Le projet n’a de sens que s’il est partagé et compris par l’ensemble des salariés. Il donne la direction à suivre et permet
d’objectiver les décisions stratégiques prises en leur donnant une dimension opérationnelle.
L’intensité de l’environnement contraint les entreprises à se remettre en question, à chercher à s’améliorer pour conserver leur position
concurrentielle.
Organisation et culture
=> COMPOSANTES du projet d’entreprise :
Se pose la question de la multitude de risques à gérer lors de la conduire d’ un projet dans un système
complexe. Les risques se situent à de nombreux niveaux car le processus induit la mise en perspective d’un
système dans lequel se trouvent des sous-systèmes qui doivent apprendre à mieux connaitre pour penser le
changement.
Le système doit être appréhendé de manière dynamique comme l’agrégation d’un certain nombre de sous-
systèmes mais aussi comme un tout en interaction.
La réussite d’un projet repose sut trois aspects fondamentaux :
- la clarification de la mission de l’entreprise ;
- les plans d’actions qu’elle souhaite développer peuvent aboutir à la constitution d’une liste
d’engagements ;
- des valeurs partagées autour d’une culture commune favorisent l’adhésion et l’acceptation des outils
développés dans le cadre du projet.
L’entreprise doit identifier un chef ou un responsable de projet qui rassemble les qualités suivantes : sa capacité
à fédérer, être pédagogue, maitriser certains aspects techniques liés au projet, être capable de mettre en
relations différents individus ou groupes d’individus, être organisé, maitriser les règles de fonctionnement
organisationnel dont les rapports à la hiérarchie, comprendre la culture organisationnelle.
Le chef de projet doit répondre aux impératifs suivants ; maitrise des coûts, de la qualité et des délais.
Organisation et culture
=> l’ELABORATION et la MEO du Projet d’entreprise :
La conduite d’un projet repose sur la maitrise d’un ensemble d’éléments et dans la maitrise d’un processus complexe ( la
temporalité n’est pas linéaire car certains événements peuvent être conduits de concert alors que d’autres nécessitent
l’accomplissement de certaines tâches) :
- définition de la situation de départ ;
- la clarification du porjet et les résultats escomptés ;
- identification de l’environnement et du contexte du projet ;
- classification des risques et problèmes prévisibles ;
- mobilisation des acteurs-clés ;
- définition des groupes de travail en fonction des niveaux d’expertise mais aussi en fonction de leur niveau
d’autorité et des rapports de pouvoir ;
- mise en place d’une politique de communication maitrisée afin de lutter contre les rumeurs et d’associer
l’ensemble des parties prenantes.
Dans certains cas, l’entreprise opte pour l’accompagnement du projet par un consultant, elle a besoin de l’expertise d’un
partenaire neutre et objectif capable de mieux accompagner les décisions prises, de prendre le recul nécessaire pour
réorganiser les activités si nécessaire mais aussi pour aider les individus à accepter de changer leur manière de travailler
voire de penser.
Le projet d’entreprise peut se décliner en sous-objectifs stratégiques qui seront eux-mêmes subdivisés en sous objectifs
opérationnels.
Il est important de déterminer les indicateurs pour mesurer les effets des actions conduites et pour savoir si il faut MEP des
actions correctives.
CONCLUSION
L’organisation :
= structure + des processus à faire vivre ;
= c’est découper en tâches puis re-coordonner. C’est ce que produit
fondamentalement la tension entre intégration et différenciation.