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INTRODUCTION

L’évocation du capital social, peut renvoyer de prime à bord, à l’apport que tout
actionnaires/ associés fait, lors de la constitution d’une société, ou pendant son
fonctionnement Alors que la notion de capital social peut être abordée sous l’angle de sa
contribution dans les relations sociales fondées sur la confiance, le partage de valeurs et de
normes de réciprocité dans les échanges inter-individuels, inter-organisationnels et intra-firmes
dans une organisation.
L’article de R. Nkakleu, de part la diversité de sources, et la richesse des apports des
auteurs, montre un aspect social important des tontines dans le milieu de l’entreprise. Si une
vision pécuniaire du mot tontine est plus parlante, l’auteur à travers ses recherches nous
montre divers cas, et enrichi le concept basique de tontine qu’on a en faisant ressortir la
notion de capital social intra organisationnel. Une étude est portée sur différents groupes,
présentant des situations distinctes, des comportements et des conclusions qui explique ou
renforce certains concepts sociaux, et étaie certaines règles et concepts de management.
La tontine d’entreprise (tontine professionnelle) possède les
caractéristiques d’organisation clanique en ce sens que ses membres s’entraident sur la base
de valeurs sociales partagées telle la solidarité (Nkakleu et Kamdem, 2007). Cependant, dans
quelle mesure et sous quelle condition la tontine d’entreprise pourrait elle servir de levier de
création de capital social collectif en contexte africain ? Dans une argumentation détaillée
avec des exemples a l’appui il conviendra de présenter de façon concrète l’impact des
tontines d’entreprise sur le développement du capital social dans un pays comme le nôtre,
où la diversités culturelles est plurielle.
I APERCU DES TONTINES D’ENTREPRISE EN
CONTEXTE CAMEROUNAIS
1- DEFINITION DES TONTINES
Les tontines sont des associations rotatives d’épargne et de crédit et plus généralement des
associations de personnes qui font des versements réguliers, en nature ou en argent et dont
le total est distribué à tour de rôle aux membres de l’association (Bouman, 1977). Elle est
également appréhendée comme étant comme un étant un regroupement de personnes,
unies par des liens familiaux, d’amitié, de profession, de clan ou de région se retrouvent à
des périodes d’intervalle plus ou moins variables afin de mettre en commun leur épargnes
en vue des solutions des problèmes particuliers. L’objectif de créer une tontine est d’utiliser
des fonds pour des investissements a cour terme, pour des évènements prévus ou
imprévisibles de manière collective ou individuelle.

2- ORIGINES DES TONTINES AU CAMEROUN


Les tontines existaient bien avant l’introduction de la monnaie dans l’économie. Elle plonge
leur origine dans l’histoire lointaine des peuples. En effet, les africains, se sont eux aussi
depuis longtemps former des groupes pour travailler ensemble successivement. Ils
constituaient de cette façon une tontine de travail qui pouvait servir par exemple à creuser
des tombes, ou alors une tontine en nature pour acheter des tuiles ou organiser une fête.
Dès lors les tontines existent sur tous les continents du monde, et plus répandues en
Afrique. Bien qu’elles prennent souvent des noms différents d’un pays a l’autre, partout elles
présentent les mêmes caractéristiques qui tiennent à ce que les relations entre les membres
sont particulièrement étroites.

II- LA TONTINE D’ENTREPRISE COMME LE LEVIER DE


CREATION DU CAPITAL SOCIAL EN CONTEXTE
AFRICAIN

Dans ce cas nous discuterons du rôle de la tontine d’entreprise en tant que levier de
développement du capital social basée sur ses principales caractéristiques qui seront définie
ci-après. Ces éléments constituent la raison d’appartenance d’un employé a une tontine.
Ainsi nous avons :

1- LE BESOIN D’IDENTIFICATION
C’est l’un des besoins qui permet d’obtenir des ressources, le profil social des
salariés, la signification donnée a la tontine d’entreprise, le besoin d’être identifié par
une communauté. En effet le sentiment d’appartenance social sont les éléments
recherchés avant l’adhésion a une tontine

2- L’ADHESION
C’est l’étape qui suit celle du besoin d’identification. Le futur tontinier après s’être
identifier par la politique de tontine accepte d’adhérer à la tontine. Cette adhésion
entraine des relations d’inclusion sociales qui lui confère le rôle de garant de l’équité.
Cette décision est influencée par l’attitude des membres vis-à-vis d’un système inter
culturel. L’adhésion a une tontine stipule l’acceptation d’une nouvelle famille,
l’assistance sociale ; la confiance et la loyauté des membres de la tontine
d’entreprise, les normes et les sanctions, les obligations et les attentes réciproques
qui vont orienter leurs actions vis-à-vis des congénères, l’identité sociale qui permet
de s’identifier au groupe tontinier, d’augmenter les opportunités d’échanger et de
renforcer la fréquence de coopération avec les collègues, tout en se démarquant des
autres salariés qui ne sont pas membres de la tontine en question (capital social
relationnel).

3- LE BESOIN DE PROTECTION
Dans ce contexte, la protection du tontinier dépend de la légitimité accordée à la
tontine et de la façon dont elle a géré. La protection du salarié, le maintien de son
poste de travail, le soutien des plus âgés au plus jeune employé, le développement
des méthodes et stratégies pour performer une entreprise, la création d’un
environnement saint par les membres de la tontine et la cohésion sociale.

Par ailleurs, les tontines d’entreprises influencent la création du capital social,


décliné en capital social structurel, en capital social relationnel et en capital social cognitif.
En
effet, les tontines d’entreprises sont considérées comme un instrument fédérateur des
actions
individuelles en milieu de travail puisqu’elles facilitent l’interconnexion des relations
affectives et renforce les liens entre les salariés ayant accepté d’en faire partie. Les tontines
d’entreprise créent ainsi un réseau de relations sociales et de travail entre les salariés qui
vont
délimiter les zones de coopération avec les autres salariés non membres (capital social
structurel). Ceci est possible parce que les salariés, membres de la tontine d’entreprise, sont
animés par des sentiments d’interdépendance du fait d’instauration des relations
coopératives
et confiantes dénuées des enjeux de pouvoir (Nkakleu, 2005).
III- TONTINES D’ENTREPRISES VERSUS AUTRES
FORMES DE COMMUNAUTE

Dans son fonctionnement, la tontine d’entreprise présente des similitudes avec les tontines
africaines pour ce qui concerne la collecte et la redistribution de l’épargne à ses membres,
ainsi que son organisation informelle et autorégulée (Henry et al, 1991). Les processus
sociaux au sein des deux tontines se fondent sur la proximité de métier entre les
acteurs (tontine professionnelle) qui, à l’instar d’autres formes de proximité tontinière
(spatiale ; culturelle ou relationnelle), renforcent les liens personnels entre les tontiniers et
délimitent la configuration du réseau en présence, comme l’a montré Mayoukou (1997) dans
le cas de l’intermédiation tontinière en Afrique. La tontine d’entreprise se distingue des
tontines africaines par la mise en commun des compétences individuelles (savoir-faire et
savoir être) au service de l’épanouissement du groupe.

CONCLUSION
Parvenu au terme de cette analyse, il en ressort que que la tontine d’entreprise est
construite sur des valeurs fortes lesquelles tirent leur source dans les réseaux sociaux
(Lazega, 1994). Précisément lorsque la tontine d’entreprise est ignorée ce qui préserve son
caractère spontané mais n’influe pas sur le mode de gouvernance de l’entreprise par contre
lorsqu’elle est soutenue par la direction, les acteurs sont plus enclins à s’engager en faveur
de l’action collective. C’est dans ce cadre qu’ils sont amenés à co-construire un capital social
collectif permettant à la fois de cohésion sociale de l’organisation et d’atteindre les objectifs
organisationnels. Cette construction du capital social collectif s’appuie sur la tontine
d’entreprise dont le management pertinent comme dans l’entreprise ALPHA peut la faire
évoluer vers une communauté de pratique productrice de capital social collectif

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